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Le bouchon de cristal, Maurice Leblanc, VI. — La peine de mort (1)

VI. — La peine de mort (1)

L'automobile de Lupin constituait, outre un cabinet de travail muni de livres, de papier, d'encre et de plumes, une véritable loge d'acteur, avec une boîte complète de maquillage, un coffre rempli de vêtements les plus divers, un autre bourré d'accessoires, parapluies, cannes, foulards, lorgnons, bref, tout un attirail qui lui permettait, en cours de route, de se transformer des pieds à la tête.

Ce fut un monsieur un peu gros, en redingote noire, en chapeau haut de forme, le visage flanqué de favoris, le nez surmonté de lunettes, qui sonna vers six heures du soir à la grille du député Daubrecq.

La concierge le conduisit au perron où Victoire, appelée par un coup de timbre, apparut.

Il lui demanda :

— M. Daubrecq peut-il recevoir le Dr Vernes ?

— Monsieur est dans sa chambre, et, à cette heure-là…

— Faites-lui passer ma carte.

Il inscrivit, en marge, ces mots : « De la part de Mme Mergy », et, insistant :

— Tenez, je ne doute pas qu'il ne me reçoive.

— Mais… objecta Victoire.

— Ah çà ! mais vas-tu te décider, la vieille ? En voilà du chichi !

Elle fut stupéfaite et bredouilla :

— Toi !… C'est toi !

— Non, c'est Louis XIV.

Et, la poussant dans un coin du vestibule :

— Écoute… Aussitôt que je serai seul avec lui, monte dans ta chambre, fais ton paquet à la six-quatre-deux, et décampe.

— Quoi !

— Fais ce que je te dis. Tu trouveras mon auto, plus loin sur l'avenue. Allons, ouste, annonce-moi, j'attends dans le bureau.

— Mais on n'y voit pas.

— Allume.

Elle tourna le bouton de l'électricité et laissa Lupin seul.

— C'est là, songeait-il en s'asseyant, c'est là que se trouve le bouchon de cristal. À moins que Daubrecq ne le garde toujours avec lui… Mais non, quand on a une bonne cachette, on s'en sert. Et celle-ci est excellente, puisque personne… jusqu'ici…

De toute son attention il scrutait les objets de la pièce et il se souvenait de la missive que Daubrecq avait écrite à Prasville : « À portée de ta main, mon bon ami… Tu l'as touché… Un peu plus… et ça y était… »

Rien ne semblait avoir bougé depuis ce jour. Les mêmes choses traînaient sur la table, des livres, des registres, une bouteille d'encre, une boîte à timbres, du tabac, des pipes, toutes choses qu'on avait fouillées et auscultées maintes et maintes fois.

— Ah ! le bougre, pensa Lupin, son affaire est rudement bien emmanchée ! Ça se tient comme un drame du bon faiseur.

Au fond, Lupin, tout en sachant exactement ce qu'il venait faire et comment il allait agir, n'ignorait pas ce que sa visite avait d'incertain et de hasardeux avec un adversaire d'une pareille force. Il se pouvait très bien que Daubrecq restât maître du champ de bataille et que la conversation prît une tournure absolument différente de celle que Lupin escomptait.

Et cette perspective n'était pas sans lui causer quelque irritation.

Il se raidit. Un bruit de pas approchait.

Daubrecq entra.

Il entra sans un mot, fit signe à Lupin qui s'était levé de se rasseoir, s'assit lui-même devant la table et, regardant la carte qu'il avait conservée :

— Le docteur Vernes ?

— Oui, monsieur le député, le docteur Vernes, de Saint-Germain.

— Et je vois que vous venez de la part de Mme Mergy… votre cliente, sans doute ?

— Ma cliente occasionnelle. Je ne la connaissais pas avant d'avoir été appelé auprès d'elle, tantôt, dans des circonstances particulièrement tragiques.

— Elle est malade ?

— Mme Mergy s'est empoisonnée.

— Hein !

Daubrecq avait eu un sursaut, et il reprit, sans dissimuler son trouble :

— Hein !

Que dites-vous ? Empoisonnée ! Morte, peut-être ?

— Non, la dose n'était pas suffisante. Sauf complications, j'estime que Mme Mergy est sauvée.

Daubrecq se tut, et il resta immobile, la tête tournée vers Lupin.

— Me regarde-t-il ? A-t-il les yeux fermés ? se demandait Lupin.

Cela le gênait terriblement de ne pas voir les yeux de son adversaire, ces yeux que cachait le double obstacle des lunettes et d'un lorgnon noir, des yeux malades, lui avait dit Mme Mergy, striés et bordés de sang. Comment suivre, sans voir l'expression d'un visage, la marche secrète des pensées ? C'était presque se battre contre un ennemi dont l'épée serait invisible.

Daubrecq reprit au bout d'un instant :

— Alors Mme Mergy est sauvée… Et elle vous envoie vers moi… Je ne comprends pas bien… Je connais à peine cette dame.

Voilà le moment délicat, pensa Lupin. Allons-y.

Et, d'un ton de bonhomie où perçait l'embarras de quelqu'un qui est timide, il prononça :

— Mon Dieu, monsieur le député, il y a des cas où le devoir d'un médecin est très compliqué… très obscur… et vous jugerez peut-être qu'en accomplissant auprès de vous cette démarche… Bref, voilà : Tandis que je la soignais, Mme Mergy a tenté une seconde fois de s'empoisonner… Oui, le flacon se trouvait, par malheur, à portée de sa main. Je le lui ai arraché. Il y a eu lutte entre nous. Et dans le délire de la fièvre, à mots entrecoupés, elle m'a dit :

— « C'est lui… c'est lui… Daubrecq… le député… Qu'il me rende mon fils… Dites-lui ça… Ou bien, je veux mourir… oui, tout de suite… cette nuit… je veux mourir ! » » Voilà, monsieur le député… Alors j'ai pensé que je devais vous mettre au courant. Il est certain qu'en l'état d'exaspération où se trouve cette dame… Bien entendu, j'ignore le sens exact de ses paroles… Je n'ai interrogé personne… Je suis venu directement, sous une impulsion spontanée…

Daubrecq réfléchit assez longtemps et dit :

— Somme toute, docteur, vous êtes venu me demander si je savais où est cet enfant… que je suppose disparu, n'est-ce pas ?

— Oui.

— Et au cas où je le saurais, vous le ramèneriez à sa mère ?

— Oui.

Un long silence encore. Lupin se disait :

— Est-ce que, par hasard, il goberait cette histoire-là ? La menace de cette mort suffirait-elle ? Non, voyons… ce n'est pas possible… Et cependant… cependant… il a l'air d'hésiter.

— Vous permettez ? dit Daubrecq, en approchant de lui l'appareil téléphonique qui se dressait sur la table… C'est pour une communication urgente…

— Faites donc, monsieur le député.

Daubrecq appela :

— Allô… mademoiselle, voulez-vous me donner le 822.19 ?

Il répéta le numéro, et attendit sans bouger.

Lupin sourit :

— La Préfecture de Police, n'est-ce pas ? Secrétariat général…

— En effet, docteur… Vous savez donc ?

— Oui, comme médecin légiste, il m'a fallu quelquefois téléphoner…

Et, au fond de lui, Lupin se demandait :

— Que diable tout cela veut-il dire ? Le secrétaire général, c'est Prasville… Alors, quoi ?

Daubrecq plaça les deux récepteurs à ses oreilles et articula :

— Le 822.19 ?… Je voudrais le secrétaire général, M. Prasville… Il n'est pas là ?… Si, si, il est toujours dans son cabinet à cette heure-ci… Dites-lui que c'est de la part de M. Daubrecq… M. Daubrecq, député… une communication de la plus haute importance.

— Je suis peut-être indiscret ? fit Lupin.

— Nullement, nullement, docteur, assura Daubrecq… D'ailleurs cette communication n'est pas sans un certain rapport avec votre démarche…

Et, s'interrompant :

— Allo… M. Prasville ?… Ah ! c'est toi, mon vieux Prasville. Eh bien, quoi, tu sembles interloqué… Oui, c'est vrai, il y a longtemps qu'on ne s'est vus tous deux… Mais au fond, on ne s'est guère quittés par la pensée… Et j'ai même eu, très souvent, ta visite et celle de tes artistes… pendant mon absence, il est vrai… Mais, n'est-ce pas… Allô… Quoi ? Tu es pressé ? Ah ! je te demande pardon… Moi aussi, d'ailleurs. Donc, droit au but… C'est un petit service que je veux te rendre… Attends donc, animal… Tu ne le regretteras pas… Il y va de ta gloire… Allo… Tu m'écoutes ? Eh bien ! prends une demi-douzaine d'hommes avec toi… Ceux de la Sûreté plutôt, que tu trouveras à la Permanence… Sautez dans des autos, et rappliquez ici en quatrième vitesse… Je t'offre un gibier de choix, mon vieux… un seigneur de la haute. Napoléon lui-même… Bref, Arsène Lupin.

Lupin bondit sur ses jambes. Il s'attendait à tout, sauf à ce dénouement. Mais quelque chose fut plus fort en lui que la surprise, un élan de toute sa nature qui lui fit dire en riant :

— Ah ! Bravo !

Bravo !

Daubrecq inclina la tête en signe de remerciement et murmura :

— Ce n'est pas fini… Un peu de patience encore, voulez-vous ?

Et il continua :

— Allo… Prasville… Quoi ?… Mais, mon vieux, ce n'est pas une fumisterie… Tu trouveras Lupin ici, en face de moi, dans mon bureau… Lupin qui me tracasse comme les autres… Oh ! un de plus, un de moins, je m'en moque. Mais, tout de même, celui-ci y met de l'indiscrétion. Et j'ai recours à ton amitié. Débarrasse-moi de cet individu, je t'en prie… Avec une demi-douzaine de tes sbires, et les deux qui font le pied de grue devant ma maison, ça suffira. Ah ! pendant que tu y seras, monte au troisième étage, tu cueilleras ma cuisinière… C'est la fameuse Victoire… Tu sais ?… La vieille nourrice du sieur Lupin. Et puis, tiens, encore un renseignement… Faut-il que je t'aime ? Envoie donc une escouade rue Chateaubriand, au coin de la rue Balzac… C'est là que demeure notre Lupin national, sous le nom de Michel Beaumont… Compris, vieux ? Et, maintenant, à la besogne. Secoue-toi…

Lorsque Daubrecq tourna la tête, Lupin se tenait debout, les poings crispés. Son élan d'admiration n'avait pas résisté à la suite du discours, et aux révélations faites par Daubrecq sur Victoire et sur le domicile de la rue Chateaubriand. L'humiliation était trop forte, et il ne songeait guère à jouer plus longtemps les médecins de petite ville. Il n'avait qu'une idée, ne pas s'abandonner à l'excès de rage formidable qui le poussait à foncer sur Daubrecq comme le taureau sur l'obstacle.

Daubrecq jeta une espèce de gloussement qui, chez lui, singeait le rire. Il avança en se dandinant, les mains aux poches de son pantalon, et scanda :

— N'est-ce pas, tout est pour le mieux de la sorte ? Un terrain déblayé, une situation nette… Au moins, l'on y voit clair. Lupin contre Daubrecq, un point c'est tout. Et puis, que de temps gagné ! Le docteur Vernes, médecin légiste, en aurait eu pour deux heures à dévider son écheveau ! Tandis que, comme ça, le sieur Lupin est obligé de dégoiser sa petite affaire en trente minutes… sous peine d'être saisi au collet et de laisser prendre ses complices… Quel coup de caillou dans la mare aux grenouilles ! Trente minutes, pas une de plus. D'ici trente minutes, il faudra vider les lieux, se sauver comme un lièvre, et ficher le camp à la débandade. Ah ! ah ! ce que c'est rigolo… Dis donc, Polonius, vrai, tu n'as pas de chance avec Bibi Daubrecq ! Car c'était bien toi qui te cachais derrière ce rideau, infortuné Polonius ?

Lupin ne bronchait pas. L'unique solution qui l'eût apaisé, c'est-à-dire l'étranglement de l'adversaire, était trop absurde pour qu'il ne préférât point subir sans riposter des sarcasmes qui, pourtant, le cinglaient comme des coups de cravache. C'était la seconde fois, dans la même pièce et dans des circonstances analogues, qu'il devait courber la tête devant ce Daubrecq de malheur et garder en silence la plus ridicule des postures… Aussi avait-il la conviction profonde que, s'il ouvrait la bouche, ce serait pour cracher au visage de son vainqueur des paroles de colère et des invectives. À quoi bon ? L'essentiel n'était-il pas d'agir de sang-froid et de faire les choses que commandait une situation nouvelle ?

— Eh bien ! eh bien ! monsieur Lupin ?… reprenait le député, vous avez l'air tout déconfit. Voyons, il faut se faire une raison et admettre qu'on peut rencontrer sur son chemin un bonhomme un peu moins andouille que ses contemporains… Alors vous vous imaginiez que, parce que je porte binocle et bésicles, j'étais aveugle ?

» Dame ! Je ne dis pas que j'aie deviné sur le champ Lupin derrière Polonius, et Polonius derrière le monsieur qui vint m'embêter dans la baignoire du Vaudeville, non, mais, tout de même, ça me tracassait.

VI. — La peine de mort (1) VI. - The death penalty (1)

L'automobile de Lupin constituait, outre un cabinet de travail muni de livres, de papier, d'encre et de plumes, une véritable loge d'acteur, avec une boîte complète de maquillage, un coffre rempli de vêtements les plus divers, un autre bourré d'accessoires, parapluies, cannes, foulards, lorgnons, bref, tout un attirail qui lui permettait, en cours de route, de se transformer des pieds à la tête. Lupins Auto war nicht nur ein Arbeitszimmer mit Büchern, Papier, Tinte und Federn, sondern auch eine echte Schauspielergarderobe mit einer kompletten Schminkkiste, einem Kofferraum mit den verschiedensten Kleidungsstücken und einem weiteren mit Requisiten wie Regenschirmen, Spazierstöcken, Tüchern, Lorgnons, kurzum mit einer ganzen Reihe von Utensilien, die es ihm ermöglichten, sich während der Fahrt von Kopf bis Fuß zu verwandeln. In addition to a study stocked with books, paper, ink and quill pens, Lupin's automobile was a veritable actor's dressing room, with a full box of make-up, a trunk full of the most varied clothes, and another crammed with accessories - umbrellas, walking sticks, scarves, lorgnons - in short, all the paraphernalia he needed to transform himself from head to toe along the way.

Ce fut un monsieur un peu gros, en redingote noire, en chapeau haut de forme, le visage flanqué de favoris, le nez surmonté de lunettes, qui sonna vers six heures du soir à la grille du député Daubrecq. It was a slightly fat gentleman in a black frock coat and top hat, his face flanked by sideburns and his nose topped by glasses, who rang the bell at the gate of deputy Daubrecq at around six o'clock in the evening.

La concierge le conduisit au perron où Victoire, appelée par un coup de timbre, apparut. The concierge led him to the staircase, where Victoire, called by a bell, appeared.

Il lui demanda :

— M. Daubrecq peut-il recevoir le Dr Vernes ?

— Monsieur est dans sa chambre, et, à cette heure-là…

— Faites-lui passer ma carte. - Give him my card.

Il inscrivit, en marge, ces mots : « De la part de Mme Mergy », et, insistant : In the margin, he wrote the words: "On behalf of Mrs. Mergy," and, insisting:

— Tenez, je ne doute pas qu'il ne me reçoive. - Here, I have no doubt that he will receive me.

— Mais… objecta Victoire.

— Ah çà ! mais vas-tu te décider, la vieille ? aber wirst du dich entscheiden, alte Frau? but will you make up your mind, old girl? En voilà du chichi ! So viel zum Thema Chichi! What a fuss!

Elle fut stupéfaite et bredouilla : She was stunned and stammered:

— Toi !… C'est toi !

— Non, c'est Louis XIV.

Et, la poussant dans un coin du vestibule : And, pushing her into a corner of the vestibule:

— Écoute… Aussitôt que je serai seul avec lui, monte dans ta chambre, fais ton paquet à la six-quatre-deux, et décampe. - Listen... As soon as I'm alone with him, go up to your room, pack on six-four-two, and get out. - Kuule... Heti kun olen kahden hänen kanssaan, mene huoneeseesi, pakkaa tavarasi kuuteen-neljään-kahteen ja lähde.

— Quoi !

— Fais ce que je te dis. Tu trouveras mon auto, plus loin sur l'avenue. Allons, ouste, annonce-moi, j'attends dans le bureau. Come on, shoo, announce me, I'll wait in the office. Ilmoittakaa minulle, minä odotan toimistossa.

— Mais on n'y voit pas. - Aber wir können nicht sehen. - But we can't see.

— Allume.

Elle tourna le bouton de l'électricité et laissa Lupin seul.

— C'est là, songeait-il en s'asseyant, c'est là que se trouve le bouchon de cristal. À moins que Daubrecq ne le garde toujours avec lui… Mais non, quand on a une bonne cachette, on s'en sert. Unless Daubrecq keeps it with him all the time... But no, when you've got a good hiding place, you use it. Et celle-ci est excellente, puisque personne… jusqu'ici… And this is an excellent one, since no one... so far...

De toute son attention il scrutait les objets de la pièce et il se souvenait de la missive que Daubrecq avait écrite à Prasville : « À portée de ta main, mon bon ami… Tu l'as touché… Un peu plus… et ça y était… » With all his attention he scanned the objects in the room and remembered the missive Daubrecq had written to Prasville: "Within reach of your hand, my good friend... You touched it... A little more... and it was there..."

Rien ne semblait avoir bougé depuis ce jour. Les mêmes choses traînaient sur la table, des livres, des registres, une bouteille d'encre, une boîte à timbres, du tabac, des pipes, toutes choses qu'on avait fouillées et auscultées maintes et maintes fois. Auf dem Tisch lagen die gleichen Dinge herum, Bücher, Register, eine Flasche Tinte, ein Briefmarkenkasten, Tabak, Pfeifen, alles Dinge, die immer und immer wieder durchsucht und untersucht worden waren. The same things lay on the table, books, ledgers, a bottle of ink, a stamp box, tobacco, pipes, all things we'd searched and examined over and over again.

— Ah ! le bougre, pensa Lupin, son affaire est rudement bien emmanchée ! the bugger," thought Lupin, "his business is really well set up! Ça se tient comme un drame du bon faiseur. It stands up like a drama of the good maker.

Au fond, Lupin, tout en sachant exactement ce qu'il venait faire et comment il allait agir, n'ignorait pas ce que sa visite avait d'incertain et de hasardeux avec un adversaire d'une pareille force. Im Grunde wusste Lupin zwar genau, was er vorhatte und wie er vorgehen würde, aber er wusste auch, wie unsicher und riskant sein Besuch bei einem so starken Gegner sein würde. Deep down, Lupin knew exactly what he had come to do and how he was going to do it, but he was also aware of the uncertainties and risks of his visit with an adversary of such strength. Il se pouvait très bien que Daubrecq restât maître du champ de bataille et que la conversation prît une tournure absolument différente de celle que Lupin escomptait. Es konnte gut sein, dass Daubrecq Herr des Schlachtfelds blieb und das Gespräch eine absolut andere Wendung nahm, als Lupin erwartet hatte. It could very well be that Daubrecq would remain in control of the battlefield and that the conversation would take a completely different turn from the one Lupin had expected. Oli täysin mahdollista, että Daubrecq pysyisi taistelukentän hallinnassa ja että keskustelu saisi aivan toisenlaisen käänteen kuin Lupin oli odottanut.

Et cette perspective n'était pas sans lui causer quelque irritation. And this prospect was not without its irritants.

Il se raidit. He stiffens. Un bruit de pas approchait.

Daubrecq entra.

Il entra sans un mot, fit signe à Lupin qui s'était levé de se rasseoir, s'assit lui-même devant la table et, regardant la carte qu'il avait conservée : He entered without a word, motioned to Lupin who had risen to sit down again, sat down himself in front of the table and, looking at the map he had kept:

— Le docteur Vernes ?

— Oui, monsieur le député, le docteur Vernes, de Saint-Germain.

— Et je vois que vous venez de la part de Mme Mergy… votre cliente, sans doute ?

— Ma cliente occasionnelle. - My occasional customer. Je ne la connaissais pas avant d'avoir été appelé auprès d'elle, tantôt, dans des circonstances particulièrement tragiques. I didn't know her until I was called to her side, earlier, in particularly tragic circumstances. En tuntenut häntä, ennen kuin minut kutsuttiin hänen luokseen aiemmin, erityisen traagisissa olosuhteissa.

— Elle est malade ?

— Mme Mergy s'est empoisonnée.

— Hein !

Daubrecq avait eu un sursaut, et il reprit, sans dissimuler son trouble : Daubrecq war zusammengezuckt, und er fuhr fort, ohne seine Verwirrung zu verbergen: Daubrecq had been startled, and resumed, without concealing his confusion:

— Hein !

Que dites-vous ? Empoisonnée ! Morte, peut-être ?

— Non, la dose n'était pas suffisante. Sauf complications, j'estime que Mme Mergy est sauvée.

Daubrecq se tut, et il resta immobile, la tête tournée vers Lupin.

— Me regarde-t-il ? - Is he looking at me? A-t-il les yeux fermés ? Are his eyes closed? se demandait Lupin.

Cela le gênait terriblement de ne pas voir les yeux de son adversaire, ces yeux que cachait le double obstacle des lunettes et d'un lorgnon noir, des yeux malades, lui avait dit Mme Mergy, striés et bordés de sang. It bothered him terribly not to be able to see his opponent's eyes, those eyes hidden by the double obstacle of glasses and a black lorgnon, sickly eyes, Mme Mergy had told him, streaked and edged with blood. Häntä vaivasi hirveästi se, ettei hän voinut nähdä vastustajansa silmiä, niitä silmiä, jotka oli piilotettu silmälasien ja mustan lorgnonin kaksinkertaisen esteen alle, sairaalloisia silmiä, joista Mme Mergy oli kertonut hänelle, raitaisia ja verellä reunustettuja. Comment suivre, sans voir l'expression d'un visage, la marche secrète des pensées ? How can we follow the secret workings of our thoughts without seeing the expression on a face? C'était presque se battre contre un ennemi dont l'épée serait invisible.

Daubrecq reprit au bout d'un instant :

— Alors Mme Mergy est sauvée… Et elle vous envoie vers moi… Je ne comprends pas bien… Je connais à peine cette dame. - So Mme Mergy is saved... And she sends you to me... I don't quite understand... I hardly know the lady.

Voilà le moment délicat, pensa Lupin. Allons-y. Let's go.

Et, d'un ton de bonhomie où perçait l'embarras de quelqu'un qui est timide, il prononça : Und mit einem gutmütigen Tonfall, in dem die Verlegenheit eines Schüchternen durchschimmerte, sprach er aus: And, with a tone of bonhomie that pierced through with the embarrassment of someone who is shy, he pronounced: Ja hän sanoi ystävälliseen sävyyn, jossa näkyi ujon ihmisen hämmentyneisyys:

— Mon Dieu, monsieur le député, il y a des cas où le devoir d'un médecin est très compliqué… très obscur… et vous jugerez peut-être qu'en accomplissant auprès de vous cette démarche… Bref, voilà : Tandis que je la soignais, Mme Mergy a tenté une seconde fois de s'empoisonner… Oui, le flacon se trouvait, par malheur, à portée de sa main. - Mein Gott, Herr Abgeordneter, es gibt Fälle, in denen die Pflichten eines Arztes sehr kompliziert sind ... sehr undurchsichtig ... und vielleicht finden Sie es gut, wenn ich bei Ihnen diesen Schritt tue ... Kurz gesagt: Während ich sie behandelte, versuchte Frau Mergy ein zweites Mal, sich zu vergiften ... Ja, das Fläschchen war unglücklicherweise in ihrer Reichweite. - My God, Mr. Deputy, there are cases where a doctor's duty is very complicated... very obscure... and you may find that if I were to take this step with you... Anyway, here it is: while I was treating her, Mme Mergy tried a second time to poison herself... Yes, the bottle was, by misfortune, within reach of her hand. - Voi luoja, herra apulaissheriffi, on tapauksia, joissa lääkärin velvollisuus on hyvin monimutkainen... hyvin hämärä... ja ehkä te tunnette sen, jos otan tämän askeleen kanssanne... Joka tapauksessa, tässä on asia: kun hoidin häntä, rouva Mergy yritti toista kertaa myrkyttää itsensä... Niin, pullo oli hänen käden ulottuvilla... epäonnekseen. Je le lui ai arraché. I snatched it from him. Il y a eu lutte entre nous. Et dans le délire de la fièvre, à mots entrecoupés, elle m'a dit : And in the delirium of fever, in broken words, she said to me:

— « C'est lui… c'est lui… Daubrecq… le député… Qu'il me rende mon fils… Dites-lui ça… Ou bien, je veux mourir… oui, tout de suite… cette nuit… je veux mourir ! - "It's him... it's him... Daubrecq... the deputy... Let him give me back my son... Tell him that... Or else, I want to die... yes, right now... tonight... I want to die! » » Voilà, monsieur le député… Alors j'ai pensé que je devais vous mettre au courant. " " There you are, Congressman... So I thought I'd bring you up to date. Il est certain qu'en l'état d'exaspération où se trouve cette dame… Bien entendu, j'ignore le sens exact de ses paroles… Je n'ai interrogé personne… Je suis venu directement, sous une impulsion spontanée… Certainly, in the exasperated state this lady is in... Of course, I don't know the exact meaning of her words... I didn't question anyone... I came directly, on a spontaneous impulse...

Daubrecq réfléchit assez longtemps et dit :

— Somme toute, docteur, vous êtes venu me demander si je savais où est cet enfant… que je suppose disparu, n'est-ce pas ? - After all, Doctor, you've come to ask me if I know where this child is... whom I assume has disappeared, right?

— Oui.

— Et au cas où je le saurais, vous le ramèneriez à sa mère ?

— Oui.

Un long silence encore. Lupin se disait :

— Est-ce que, par hasard, il goberait cette histoire-là ? - Would he, by any chance, buy that story? La menace de cette mort suffirait-elle ? Would the threat of death be enough? Non, voyons… ce n'est pas possible… Et cependant… cependant… il a l'air d'hésiter. No, come on... that's not possible... And yet... yet... he seems to be hesitating.

— Vous permettez ? - Do you mind? dit Daubrecq, en approchant de lui l'appareil téléphonique qui se dressait sur la table… C'est pour une communication urgente… said Daubrecq, as he drew nearer to him the telephone set that stood on the table... It's for an urgent communication...

— Faites donc, monsieur le député. - Please do, Mr. Deputy.

Daubrecq appela :

— Allô… mademoiselle, voulez-vous me donner le 822.19 ? - Hello... Miss, would you please give me 822.19?

Il répéta le numéro, et attendit sans bouger.

Lupin sourit :

— La Préfecture de Police, n'est-ce pas ? Secrétariat général…

— En effet, docteur… Vous savez donc ? - Indeed, Doctor... You know?

— Oui, comme médecin légiste, il m'a fallu quelquefois téléphoner… - Yes, as a forensic pathologist, I sometimes had to make phone calls...

Et, au fond de lui, Lupin se demandait : And deep down, Lupin wondered:

— Que diable tout cela veut-il dire ? - What on earth does it all mean? Le secrétaire général, c'est Prasville… Alors, quoi ? The General Secretary is Prasville... So, what?

Daubrecq plaça les deux récepteurs à ses oreilles et articula :

— Le 822.19 ?… Je voudrais le secrétaire général, M. Prasville… Il n'est pas là ?… Si, si, il est toujours dans son cabinet à cette heure-ci… Dites-lui que c'est de la part de M. Daubrecq… M. Daubrecq, député… une communication de la plus haute importance.

— Je suis peut-être indiscret ? - Am I prying? fit Lupin. sanoi Lupin.

— Nullement, nullement, docteur, assura Daubrecq… D'ailleurs cette communication n'est pas sans un certain rapport avec votre démarche… - Not at all, not at all, Doctor," assured Daubrecq... Moreover, this communication is not unrelated to your approach... - Ei suinkaan, ei suinkaan, tohtori", Daubrecq vakuutti... Lisäksi tämä tiedonanto ei ole irrallaan lähestymisestänne...

Et, s'interrompant :

— Allo… M. Prasville ?… Ah ! c'est toi, mon vieux Prasville. Eh bien, quoi, tu sembles interloqué… Oui, c'est vrai, il y a longtemps qu'on ne s'est vus tous deux… Mais au fond, on ne s'est guère quittés par la pensée… Et j'ai même eu, très souvent, ta visite et celle de tes artistes… pendant mon absence, il est vrai… Mais, n'est-ce pas… Allô… Quoi ? Well, you seem puzzled... Yes, it's true, it's been a long time since we've seen each other... But deep down, we've never left each other's side... And I've even had you and your artists visit me quite often... during my absence, it's true... But, isn't it... Hello... What? Tu es pressé ? Are you in a hurry? Ah ! je te demande pardon… Moi aussi, d'ailleurs. I beg your pardon... Me too, for that matter. Donc, droit au but… C'est un petit service que je veux te rendre… Attends donc, animal… Tu ne le regretteras pas… Il y va de ta gloire… Allo… Tu m'écoutes ? Also, gleich zur Sache ... Es ist ein kleiner Gefallen, den ich dir tun möchte ... Warte doch, Tier ... Du wirst es nicht bereuen ... Es geht um deinen Ruhm ... Hallo ... Hörst du mir zu? So, straight to the point... It's a little favor I'd like to do for you... Wait a minute, animal... You won't regret it... Your glory is at stake... Hello... Are you listening? Eh bien ! prends une demi-douzaine d'hommes avec toi… Ceux de la Sûreté plutôt, que tu trouveras à la Permanence… Sautez dans des autos, et rappliquez ici en quatrième vitesse… Je t'offre un gibier de choix, mon vieux… un seigneur de la haute. take half a dozen men with you... those of the Sûreté rather, whom you'll find at the Permanence... Jump into cars, and get back here in fourth gear... I'm offering you a choice game, old chap... a lord of the high life. ottakaa mukaanne puoli tusinaa miestä... pikemminkin Sûretén miehiä, jotka löydätte Permanencesta... Hyppääte autoihin ja palaatte tänne neljännellä vaihteella... Tarjoan teille valinnanvaraisen pelin, vanha kaveri... korkean elämän herraa. Napoléon lui-même… Bref, Arsène Lupin.

Lupin bondit sur ses jambes. Lupin leapt to his feet. Lupin hyppäsi jaloilleen. Il s'attendait à tout, sauf à ce dénouement. Hän oli odottanut kaikkea muuta kuin tätä lopputulosta. Mais quelque chose fut plus fort en lui que la surprise, un élan de toute sa nature qui lui fit dire en riant : But something was stronger in him than surprise, a surge of his whole nature that made him say with a laugh: Mutta jokin oli hänessä voimakkaampaa kuin yllätys, koko hänen luonteensa virta, joka sai hänet sanomaan nauraen:

— Ah ! Bravo !

Bravo ! Well done!

Daubrecq inclina la tête en signe de remerciement et murmura : Daubrecq bowed his head in thanks and murmured:

— Ce n'est pas fini… Un peu de patience encore, voulez-vous ? - It's not over yet... A little more patience, won't you?

Et il continua :

— Allo… Prasville… Quoi ?… Mais, mon vieux, ce n'est pas une fumisterie… Tu trouveras Lupin ici, en face de moi, dans mon bureau… Lupin qui me tracasse comme les autres… Oh ! - Hello... Prasville... What?... But, old chap, this isn't a hoax... You'll find Lupin here, in front of me, in my office... Lupin bothering me like the others... Oh! un de plus, un de moins, je m'en moque. one more, one less, I don't care. Mais, tout de même, celui-ci y met de l'indiscrétion. But, all the same, this one is indiscreet. Et j'ai recours à ton amitié. And I appeal to your friendship. Débarrasse-moi de cet individu, je t'en prie… Avec une demi-douzaine de tes sbires, et les deux qui font le pied de grue devant ma maison, ça suffira. Get rid of him, please... With half a dozen of your henchmen, and the two standing in front of my house, it'll be enough. Ah ! pendant que tu y seras, monte au troisième étage, tu cueilleras ma cuisinière… C'est la fameuse Victoire… Tu sais ?… La vieille nourrice du sieur Lupin. while you're at it, go up to the third floor and pick up my cook... She's the famous Victoire... You know... Sieur Lupin's old nursemaid. Et puis, tiens, encore un renseignement… Faut-il que je t'aime ? And then, here's another piece of information... Do I have to love you? Envoie donc une escouade rue Chateaubriand, au coin de la rue Balzac… C'est là que demeure notre Lupin national, sous le nom de Michel Beaumont… Compris, vieux ? Et, maintenant, à la besogne. And now, let's get to work. Secoue-toi… Shake it off...

Lorsque Daubrecq tourna la tête, Lupin se tenait debout, les poings crispés. Son élan d'admiration n'avait pas résisté à la suite du discours, et aux révélations faites par Daubrecq sur Victoire et sur le domicile de la rue Chateaubriand. His burst of admiration had not withstood the rest of the speech, and Daubrecq's revelations about Victoire and the rue Chateaubriand home. L'humiliation était trop forte, et il ne songeait guère à jouer plus longtemps les médecins de petite ville. The humiliation was too much, and he had no intention of playing small-town doctor any longer. Il n'avait qu'une idée, ne pas s'abandonner à l'excès de rage formidable qui le poussait à foncer sur Daubrecq comme le taureau sur l'obstacle. He had only one idea: not to give in to the tremendous excess of rage that drove him to charge at Daubrecq like a bull over a hurdle.

Daubrecq jeta une espèce de gloussement qui, chez lui, singeait le rire. Daubrecq let out a sort of chuckle which, in his case, mimicked laughter. Il avança en se dandinant, les mains aux poches de son pantalon, et scanda : He waddled forward, hands in his trouser pockets, and chanted:

— N'est-ce pas, tout est pour le mieux de la sorte ? - Isn't it all for the best? Un terrain déblayé, une situation nette… Au moins, l'on y voit clair. A clear field, a clear situation... At least we can see clearly. Lupin contre Daubrecq, un point c'est tout. Lupin gegen Daubrecq, Punkt. Lupin versus Daubrecq, period. Et puis, que de temps gagné ! What a time-saver! Le docteur Vernes, médecin légiste, en aurait eu pour deux heures à dévider son écheveau ! Der Gerichtsmediziner Dr. Vernes hätte zwei Stunden gebraucht, um seinen Strang zu entwirren! Forensic scientist Dr. Vernes would have needed two hours to unravel his skein! Rikostutkija tohtori Vernes olisi tarvinnut kaksi tuntia purkaakseen hänen lankansa! Tandis que, comme ça, le sieur Lupin est obligé de dégoiser sa petite affaire en trente minutes… sous peine d'être saisi au collet et de laisser prendre ses complices… Quel coup de caillou dans la mare aux grenouilles ! Während Herr Lupin gezwungen ist, sein kleines Geschäft innerhalb von dreißig Minuten abzuwickeln ... sonst wird er am Kragen gepackt und muss seine Komplizen schnappen lassen ... Was für ein Schlag in den Froschteich! Whereas, like that, Sieur Lupin is obliged to come up with his little business in thirty minutes... on pain of being caught and letting his accomplices get away... What a pebble in the frog pond! Näin Sieur Lupinin on pakko keksiä pikku suunnitelmansa kolmessakymmenessä minuutissa... sillä uhalla, että hän joutuu kaulapantaan ja päästää rikoskumppaninsa karkuun... Mikä kivi sammakkolammikossa! Trente minutes, pas une de plus. D'ici trente minutes, il faudra vider les lieux, se sauver comme un lièvre, et ficher le camp à la débandade. Thirty minutes from now, we'll have to clear out, run like hell and get the hell out of here. Ah ! ah ! ce que c'est rigolo… Dis donc, Polonius, vrai, tu n'as pas de chance avec Bibi Daubrecq ! Say, Polonius, you really don't have a chance with Bibi Daubrecq! Car c'était bien toi qui te cachais derrière ce rideau, infortuné Polonius ? For was it really you who hid behind that curtain, hapless Polonius?

Lupin ne bronchait pas. L'unique solution qui l'eût apaisé, c'est-à-dire l'étranglement de l'adversaire, était trop absurde pour qu'il ne préférât point subir sans riposter des sarcasmes qui, pourtant, le cinglaient comme des coups de cravache. The only solution that would have appeased him - strangling his adversary - was too absurd for him not to endure without retaliation the sarcasm that nevertheless stung him like a whip. C'était la seconde fois, dans la même pièce et dans des circonstances analogues, qu'il devait courber la tête devant ce Daubrecq de malheur et garder en silence la plus ridicule des postures… Aussi avait-il la conviction profonde que, s'il ouvrait la bouche, ce serait pour cracher au visage de son vainqueur des paroles de colère et des invectives. À quoi bon ? L'essentiel n'était-il pas d'agir de sang-froid et de faire les choses que commandait une situation nouvelle ? Wasn't the most important thing to act with composure and do the things that a new situation demanded?

— Eh bien ! eh bien ! monsieur Lupin ?… reprenait le député, vous avez l'air tout déconfit. Monsieur Lupin?..." continued the deputy, "you look quite discomfited. Voyons, il faut se faire une raison et admettre qu'on peut rencontrer sur son chemin un bonhomme un peu moins andouille que ses contemporains… Alors vous vous imaginiez que, parce que je porte binocle et bésicles, j'étais aveugle ? Let's face it, you've got to admit that you might come across someone who's a bit less of a twit than his contemporaries... So you thought that just because I was wearing binoculars and glasses, I was blind?

» Dame ! "Dame! Je ne dis pas que j'aie deviné sur le champ Lupin derrière Polonius, et Polonius derrière le monsieur qui vint m'embêter dans la baignoire du Vaudeville, non, mais, tout de même, ça me tracassait. Ich sage nicht, dass ich sofort Lupin hinter Polonius und Polonius hinter dem Herrn, der mich in der Badewanne des Vaudeville belästigte, vermutet hätte, nein, aber dennoch, es machte mir Sorgen. I'm not saying that I immediately guessed Lupin behind Polonius, and Polonius behind the gentleman who came to bother me in the bathtub at the Vaudeville, no, but all the same, it bothered me. En sano, että olisin heti arvannut Lupinin Poloniuksen takana ja Poloniuksen sen herrasmiehen takana, joka kävi ärsyttämässä minua Vaudevillen kylpyammeessa, en, mutta silti se häiritsi minua.