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Le bouchon de cristal, Maurice Leblanc, II. — Huit ôtés de neuf, reste un (1)

II. — Huit ôtés de neuf, reste un (1)

Il est une chose que, malgré mes bonnes relations avec Lupin et la confiance dont il m'a donné des témoignages si flatteurs, une chose que je n'ai jamais pu percer à fond : c'est l'organisation de sa bande.

L'existence de cette bande ne fait pas de doute. Certaines aventures ne s'expliquent que par la mise en action de dévouements innombrables, d'énergies irrésistibles et de complicités puissantes, toutes forces obéissant à une volonté unique et formidable. Mais comment cette volonté s'exerce-t-elle ? par quels intermédiaires et par quels sous-ordres ? Je l'ignore. Lupin garde son secret, et les secrets que Lupin veut garder sont, pour ainsi dire, impénétrables.

La seule hypothèse qu'il me soit permis d'avancer, c'est que cette bande, très restreinte à mon avis, et d'autant plus redoutable, se complète par l'adjonction d'unités indépendantes, d'affiliés provisoires, pris dans tous les mondes et dans tous les pays, et qui sont les agents exécutifs d'une autorité que, souvent, ils ne connaissent même pas. Entre eux et le maître, vont et viennent les compagnons, les initiés, les fidèles, ceux qui jouent les premiers rôles sous le commandement direct de Lupin.

Gilbert et Faucheray furent évidemment au nombre de ceux-là. Et c'est pourquoi la justice se montra si implacable à leur égard. Pour la première fois, elle tenait des complices de Lupin, des complices avérés, indiscutables, et ces complices avaient commis un meurtre ! Que ce meurtre fût prémédité, que l'accusation d'assassinat pût être établie sur de fortes preuves, et c'était l'échafaud. Or, comme preuve, il y en avait tout au moins une, évidente : l'appel téléphonique de Léonard quelques minutes avant sa mort « Au secours, à l'assassin !… Ils vont me tuer !… » Cet appel désespéré, deux hommes l'avaient entendu : l'employé de service et l'un de ses camarades, qui en témoignèrent catégoriquement. Et c'est à la suite de cet appel que le commissaire de police, aussitôt prévenu, avait pris le chemin de la villa Marie-Thérèse, escorté de ses hommes et d'un groupe de soldats en permission.

Dès les premiers jours Lupin eut la notion exacte du péril. La lutte si violente qu'il avait engagée contre la société entrait dans une phase nouvelle et terrible.

La chance tournait. Cette fois il s'agissait d'un meurtre, d'un acte contre lequel lui-même s'insurgeait — et non plus d'un de ces cambriolages amusants où, après avoir refait quelque rastaquouère, quelque financier véreux, il savait mettre les rieurs de son côté et se concilier l'opinion. Cette fois il ne s'agissait plus d'attaquer, mais de se défendre et de sauver la tête de ses deux compagnons. Or comment les sauver ?

Une petite note que j'ai recopiée sur un des carnets où il expose le plus souvent et résume les situations qui l'embarrassent, nous montre la suite de ses réflexions :

« Tout d'abord une certitude : Gilbert et Vaucheray se sont joués de moi. L'expédition d'Enghien, en apparence destinée au cambriolage de la villa Marie-Thérèse, avait un but caché. Pendant toutes les opérations, ce but les obséda, et, sous les meubles comme au fond des placards, ils ne cherchaient qu'une chose, et rien d'autre, le bouchon de cristal. Donc, si je veux voir clair dans les ténèbres, il faut avant tout que je sache à quoi m'en tenir là-dessus. Il est certain que, pour des raisons secrètes, ce mystérieux morceau de verre possède à leurs yeux une valeur immense… Et non pas seulement à leurs yeux, puisque, cette nuit, quelqu'un a eu l'audace et l'habileté de s'introduire dans mon appartement pour dérober l'objet en question. » Ce vol, dont il était victime, intriguait singulièrement Lupin. Deux problèmes, également insolubles, se posaient à son esprit. D'abord, quel était le mystérieux visiteur ? Gilbert seul, qui avait toute sa confiance et lui servait de secrétaire particulier, connaissait la retraite de la rue Matignon. Or Gilbert était en prison. Fallait-il supposer que Gilbert, le trahissant, avait envoyé la police à ses trousses ? En ce cas, comment, au lieu de l'arrêter, lui, Lupin, se fût-on contenté de prendre le bouchon de cristal ?

Mais il y avait quelque chose de beaucoup plus étrange. En admettant que l'on eût pu forcer les portes de son appartement — et cela, il devait bien l'admettre, quoique nul indice ne le prouvât — de quelle façon avait-on réussi à pénétrer dans la chambre ? Comme chaque soir, et selon une habitude dont il ne se départait jamais, il avait tourné la clef et mis le verrou. Pourtant — fait irrécusable — le bouchon de cristal disparaissait sans que la serrure et le verrou eussent été touchés. Et, bien que Lupin se flattât d'avoir l'oreille fine, même pendant son sommeil, aucun bruit ne l'avait réveillé !

Il chercha peu. Il connaissait trop ces sortes d'énigmes pour espérer que celle-ci pût s'éclaircir autrement que par la suite des événements. Mais déconcerté, fort inquiet, il ferma aussitôt son entresol de la rue Matignon en se jurant qu'il n'y remettrait pas les pieds.

Et tout de suite il s'occupa de correspondre avec Gilbert et Vaucheray.

De ce côté un nouveau mécompte l'attendait. La justice, bien qu'elle ne pût établir sur des bases sérieuses la complicité de Lupin, avait décidé que l'affaire serait instruite non pas en Seine-et-Oise, mais à Paris, et rattachée à l'instruction générale ouverte contre Lupin. Aussi Gilbert et Vaucheray furent-ils enfermés à la prison de la Santé. Or, à la Santé comme au Palais de Justice, on comprenait si nettement qu'il fallait empêcher toute communication entre Lupin et les détenus qu'un ensemble de précautions minutieuses était prescrit par le Préfet de Police et minutieusement observé par les moindres subalternes. Jour et nuit, des agents éprouvés, toujours les mêmes, gardaient Gilbert et Vaucheray et ne les quittaient pas de vue.

Lupin qui, à cette époque, ne s'était pas encore promu — honneur de sa carrière — au poste de chef de la Sûreté[1], et qui, par conséquent, n'avait pu prendre au Palais de Justice les mesures nécessaires à l'exécution de ses plans, Lupin après quinze jours de tentatives infructueuses, dut s'incliner.

Il le fit la rage au cœur, et avec une inquiétude croissante.

— Le plus difficile dans une affaire, souvent ce n'est pas d'aboutir, c'est de débuter, dit-il.

En l'occurrence, par où débuter ? Quel chemin suivre ?

Il se retourna vers le député Daubrecq, premier possesseur du bouchon de cristal, et qui devait probablement en connaître l'importance. D'autre part, comment Gilbert était-il au courant des faits et des gestes du député Daubrecq ? Quels avaient été ses moyens de surveillance ? Qui l'avait renseigné sur l'endroit où Daubrecq passait la soirée de ce jour ? Autant de questions intéressantes à résoudre.

Tout de suite après le cambriolage de la villa Marie-Thérèse, Daubrecq avait pris ses quartiers d'hiver à Paris, et occupait son hôtel particulier, à gauche de ce petit square Lamartine, qui s'ouvre au bout de l'avenue Victor-Hugo.

Lupin, préalablement camouflé, l'aspect d'un vieux rentier qui flâne, la canne à la main, s'installa dans les parages, sur les bancs du square et de l'avenue.

Dès le premier jour, une découverte le frappa. Deux hommes, vêtus comme des ouvriers, mais dont les allures indiquaient suffisamment le rôle, surveillaient l'hôtel du député. Quand Daubrecq sortait, ils se mettaient à sa poursuite et revenaient derrière lui. Le soir, sitôt les lumières éteintes, ils s'en allaient.

À son tour, Lupin les fila. C'étaient des agents de la Sûreté.

— Tiens, tiens, se dit-il, voici qui ne manque pas d'imprévu. Le Daubrecq est donc en suspicion ?

Mais le quatrième jour, à la nuit tombante, les deux hommes furent rejoints par six autres personnages, qui s'entretinrent avec eux dans l'endroit le plus sombre du square Lamartine. Et, parmi ces nouveaux personnages, Lupin fut très étonné de reconnaître, à sa taille et à ses manières, le fameux Prasville, ancien avocat, ancien sportsman, ancien explorateur, actuellement favori de l'Élysée et qui, pour des raisons mystérieuses, avait été imposé comme secrétaire général de la Préfecture.

Et brusquement Lupin se rappela : deux années auparavant, il y avait eu, place du Palais-Bourbon, un pugilat retentissant entre Prasville et le député Daubrecq. La cause, on l'ignorait. Le jour même, Prasville envoyait ses témoins. Daubrecq refusait de se battre.

Quelque temps après, Prasville était nommé secrétaire général.

— Bizarre… bizarre… se dit Lupin, qui demeura pensif, tout en observant le manège de Prasville.

À sept heures le groupe de Prasville s'éloigna un peu vers l'avenue Henri-Martin. La porte d'un petit jardin qui flanquait l'hôtel vers la droite livra passage à Daubrecq. Les deux agents lui emboîtèrent le pas, et, comme lui, prirent le tramway de la rue Taitbout.

Aussitôt Prasville traversa le square et sonna. La grille reliait l'hôtel au pavillon de la concierge. Celle-ci vint ouvrir. Il y eut un rapide conciliabule, après lequel Prasville et ses compagnons furent introduits.

— Visite domiciliaire, secrète et illégale, dit Lupin. La stricte politesse eût voulu qu'on me convoquât. Ma présence est indispensable.

Sans la moindre hésitation, il se rendit à l'hôtel, dont la porte n'était pas fermée, et, passant devant la concierge qui surveillait les alentours, il dit du ton pressé de quelqu'un que l'on attend :

— Ces messieurs sont là ?

— Oui, dans le cabinet de travail.

Son plan était simple : rencontré, il se présentait comme fournisseur. Prétexte inutile. Il put, après avoir franchi un vestibule désert, entrer dans la salle à manger où il n'y avait personne, mais d'où il aperçut par les carreaux d'une baie vitrée qui séparait la salle du cabinet de travail, Prasville et ses cinq compagnons.

Prasville, à l'aide de fausses clefs, forçait tous les tiroirs, puis il compulsait tous les dossiers, pendant que ses quatre compagnons extrayaient de la bibliothèque chacun des volumes, secouaient les pages et vérifiaient l'intérieur des reliures.

— Décidément, se dit Lupin, c'est un papier que l'on cherche… des billets de banque, peut-être…

Prasville s'exclama :

— Quelle bêtise ! Nous ne trouverons rien…

Mais sans doute ne renonçait-il pas à trouver, car il saisit tout à coup les quatre flacons d'une cave à liqueur ancienne, ôta les quatre bouchons et les examina.

— Allons, bon ! pensa Lupin, le voilà qui s'attaque, lui aussi, à des bouchons de carafe. Il ne s'agit donc pas d'un papier ? Vrai, je n'y comprends plus rien.

Ensuite Prasville souleva et scruta divers objets, et il dit :

— Combien de fois êtes-vous venus ici ?

— Six fois l'hiver dernier, lui fut-il répondu.

— Et vous avez visité à fond ?

— Chacune des pièces, et pendant des jours entiers, puisqu'il était en tournée électorale.

— Cependant… cependant…

Et il reprit :

— Il n'a donc pas de domestique, pour l'instant ?

— Non, il en cherche. Il mange au restaurant, et la concierge entretient le ménage tant bien que mal. Cette femme nous est toute dévouée…

Durant près d'une heure et demie, Prasville s'obstina dans ses investigations, dérangeant et palpant tous les bibelots, mais en ayant soin de reposer chacun d'eux à la place exacte qu'il occupait. Mais, à neuf heures, les deux agents qui avaient suivi Daubrecq firent irruption.

— Le voilà qui revient…

— À pied ?

— À pied.

— Nous avons le temps ?

— Oh ! oui !

Sans trop se hâter, Prasville et les hommes de la préfecture, après avoir jeté un dernier coup d'œil sur la pièce et s'être assurés que rien ne trahissait leur visite, se retirèrent.

La situation devenait critique pour Lupin. Il risquait, en partant, de se heurter à Daubrecq, en demeurant, de ne plus pouvoir sortir. Mais ayant constaté que les fenêtres de la salle à manger lui offraient une sortie directe sur le square, il résolut de rester. D'ailleurs, l'occasion de voir Daubrecq d'un peu près était trop bonne pour qu'il n'en profitât point, et, puisque Daubrecq venait de dîner, il y avait peu de chance pour qu'il entrât dans cette salle.

Il attendit donc, prêt à se dissimuler derrière un rideau de velours qui se tirait au besoin sur la baie vitrée.

Il perçut le bruit des portes. Quelqu'un entra dans le cabinet de travail et ralluma l'électricité. Il reconnut Daubrecq.


II. — Huit ôtés de neuf, reste un (1) II. - Eight out of nine, one left (1)

Il est une chose que, malgré mes bonnes relations avec Lupin et la confiance dont il m'a donné des témoignages si flatteurs, une chose que je n'ai jamais pu percer à fond : c'est l'organisation de sa bande.

L'existence de cette bande ne fait pas de doute. There's no doubt about the existence of this band. Certaines aventures ne s'expliquent que par la mise en action de dévouements innombrables, d'énergies irrésistibles et de complicités puissantes, toutes forces obéissant à une volonté unique et formidable. Some adventures can only be explained by the action of innumerable dedications, irresistible energies and powerful complicities, all forces obeying a single, formidable will. Jotkin seikkailut voidaan selittää vain lukemattomien omistautumisten, vastustamattomien energioiden ja voimakkaiden kumppanuuksien toiminnalla, kun kaikki voimat tottelevat yhtä ainoaa, mahtavaa tahtoa. Mais comment cette volonté s'exerce-t-elle ? par quels intermédiaires et par quels sous-ordres ? through which intermediaries and sub-orders? Je l'ignore. Lupin garde son secret, et les secrets que Lupin veut garder sont, pour ainsi dire, impénétrables.

La seule hypothèse qu'il me soit permis d'avancer, c'est que cette bande, très restreinte à mon avis, et d'autant plus redoutable, se complète par l'adjonction d'unités indépendantes, d'affiliés provisoires, pris dans tous les mondes et dans tous les pays, et qui sont les agents exécutifs d'une autorité que, souvent, ils ne connaissent même pas. The only hypothesis I can put forward is that this band, very small in my opinion, and all the more formidable for it, is completed by the addition of independent units, provisional affiliates, taken from every world and every country, and who are the executive agents of an authority they often don't even know. Ainoa hypoteesi, jonka voin esittää, on se, että tätä mielestäni hyvin pientä ja sitäkin mahtavampaa joukkoa täydennetään lisäämällä siihen itsenäisiä yksiköitä, väliaikaisia liittolaisia, jotka on otettu eri puolilta maailmaa ja kaikkialta maailmasta ja jotka ovat sellaisen viranomaisen toimeenpanevia agentteja, jota he eivät usein edes tunne. Entre eux et le maître, vont et viennent les compagnons, les initiés, les fidèles, ceux qui jouent les premiers rôles sous le commandement direct de Lupin. Between them and the master come and go the companions, the initiates, the faithful, those who play the leading roles under Lupin's direct command.

Gilbert et Faucheray furent évidemment au nombre de ceux-là. Gilbert and Faucheray were obviously among them. Et c'est pourquoi la justice se montra si implacable à leur égard. And that's why justice was so merciless against them. Pour la première fois, elle tenait des complices de Lupin, des complices avérés, indiscutables, et ces complices avaient commis un meurtre ! For the first time, she had Lupin's accomplices, proven, indisputable accomplices, and these accomplices had committed murder! Que ce meurtre fût prémédité, que l'accusation d'assassinat pût être établie sur de fortes preuves, et c'était l'échafaud. That this murder was premeditated, that the accusation of murder could be established on strong evidence, and it was the scaffold. Or, comme preuve, il y en avait tout au moins une, évidente : l'appel téléphonique de Léonard quelques minutes avant sa mort « Au secours, à l'assassin !… Ils vont me tuer !… » Cet appel désespéré, deux hommes l'avaient entendu : l'employé de service et l'un de ses camarades, qui en témoignèrent catégoriquement. Et c'est à la suite de cet appel que le commissaire de police, aussitôt prévenu, avait pris le chemin de la villa Marie-Thérèse, escorté de ses hommes et d'un groupe de soldats en permission. And it was in response to this call that the police commissioner, immediately alerted, set off for the Villa Marie-Thérèse, escorted by his men and a group of soldiers on leave. Vastauksena tähän kutsuun poliisipäällikkö lähti välittömästi hälytyksen saatuaan Villa Marie-Thérèseen miehensä ja lomalla olevien sotilaiden saattelemana.

Dès les premiers jours Lupin eut la notion exacte du péril. From the very first days, Lupin had a clear idea of the danger. Lupinilla oli ensimmäisistä päivistä lähtien tarkka käsitys vaarasta. La lutte si violente qu'il avait engagée contre la société entrait dans une phase nouvelle et terrible. The violent struggle he had waged against society was entering a new and terrible phase. Väkivaltainen taistelu, jota hän oli käynyt yhteiskuntaa vastaan, oli siirtymässä uuteen ja kauheaan vaiheeseen.

La chance tournait. Our luck was changing. Cette fois il s'agissait d'un meurtre, d'un acte contre lequel lui-même s'insurgeait — et non plus d'un de ces cambriolages amusants où, après avoir refait quelque rastaquouère, quelque financier véreux, il savait mettre les rieurs de son côté et se concilier l'opinion. Diesmal handelte es sich um einen Mord, eine Tat, gegen die er selbst aufbegehrte - und nicht mehr um einen dieser lustigen Einbrüche, bei denen er, nachdem er einen Rastaquouère oder einen zwielichtigen Finanzier überführt hatte, die Lacher auf seiner Seite hatte und die Öffentlichkeit für sich gewinnen konnte. This time, it was murder, an act against which he himself railed - and no longer one of those amusing burglaries where, after having remade some rastaquouère, some crooked financier, he knew how to put the laughers on his side and conciliate opinion. Tällä kertaa kyseessä oli murha, teko, jota vastaan hän itse kapinoi - eikä enää mikään niistä huvittavista murtovarkauksista, joiden yhteydessä hän, kuntoutettuaan jonkun rastaquouèren, jonkun kieron rahoittajan, osasi saada naurajat puolelleen ja sovitella yleistä mielipidettä. Cette fois il ne s'agissait plus d'attaquer, mais de se défendre et de sauver la tête de ses deux compagnons. This time, it was no longer a question of attacking, but of defending himself and saving the heads of his two companions. Or comment les sauver ?

Une petite note que j'ai recopiée sur un des carnets où il expose le plus souvent et résume les situations qui l'embarrassent, nous montre la suite de ses réflexions : A little note I copied from one of the notebooks in which he most often exposes and summarizes the situations that embarrass him, shows us the continuation of his reflections: Pieni muistiinpano, jonka kopioin yhdestä niistä muistikirjoista, joissa hän useimmiten kuvaili ja tiivisti häntä nolostuttaneet tilanteet, kertoo meille loput hänen ajatuksistaan:

« Tout d'abord une certitude : Gilbert et Vaucheray se sont joués de moi. "First of all, one thing's for sure: Gilbert and Vaucheray played me. L'expédition d'Enghien, en apparence destinée au cambriolage de la villa Marie-Thérèse, avait un but caché. Pendant toutes les opérations, ce but les obséda, et, sous les meubles comme au fond des placards, ils ne cherchaient qu'une chose, et rien d'autre, le bouchon de cristal. Donc, si je veux voir clair dans les ténèbres, il faut avant tout que je sache à quoi m'en tenir là-dessus. So, if I want to see through the darkness, I need to know where I stand on this. Il est certain que, pour des raisons secrètes, ce mystérieux morceau de verre possède à leurs yeux une valeur immense… Et non pas seulement à leurs yeux, puisque, cette nuit, quelqu'un a eu l'audace et l'habileté de s'introduire dans mon appartement pour dérober l'objet en question. » Ce vol, dont il était victime, intriguait singulièrement Lupin. Deux problèmes, également insolubles, se posaient à son esprit. Two equally intractable problems confronted his mind. D'abord, quel était le mystérieux visiteur ? Gilbert seul, qui avait toute sa confiance et lui servait de secrétaire particulier, connaissait la retraite de la rue Matignon. Only Gilbert, who had his full confidence and served as his private secretary, knew about the rue Matignon retreat. Or Gilbert était en prison. Fallait-il supposer que Gilbert, le trahissant, avait envoyé la police à ses trousses ? Was it to be assumed that Gilbert had betrayed him and sent the police after him? En ce cas, comment, au lieu de l'arrêter, lui, Lupin, se fût-on contenté de prendre le bouchon de cristal ? Miten he sitten olisivat voineet Lupinin pidättämisen sijasta yksinkertaisesti ottaa kristallitulpan?

Mais il y avait quelque chose de beaucoup plus étrange. En admettant que l'on eût pu forcer les portes de son appartement — et cela, il devait bien l'admettre, quoique nul indice ne le prouvât — de quelle façon avait-on réussi à pénétrer dans la chambre ? Assuming that the doors to his apartment could have been forced - and he had to admit that, although there was no evidence to prove it - how had they managed to get into the room? Jos oletetaan, että joku oli onnistunut murtautumaan hänen asuntoonsa - ja hänen oli myönnettävä se, vaikkei siitä ollutkaan todisteita - miten he olivat onnistuneet pääsemään huoneeseen? Comme chaque soir, et selon une habitude dont il ne se départait jamais, il avait tourné la clef et mis le verrou. As he did every evening, and according to a habit he never broke, he turned the key and locked the door. Pourtant — fait irrécusable — le bouchon de cristal disparaissait sans que la serrure et le verrou eussent été touchés. And yet - irrefutably - the crystal stopper disappeared without the lock or bolt having been touched. Et, bien que Lupin se flattât d'avoir l'oreille fine, même pendant son sommeil, aucun bruit ne l'avait réveillé !

Il chercha peu. He did little searching. Il connaissait trop ces sortes d'énigmes pour espérer que celle-ci pût s'éclaircir autrement que par la suite des événements. He was too familiar with these kinds of riddles to expect this one to be solved by anything other than the sequence of events. Hän oli liian perehtynyt tämäntyyppisiin arvoituksiin toivoen, että tämä voitaisiin ratkaista muulla kuin tapahtumien kulun perusteella. Mais déconcerté, fort inquiet, il ferma aussitôt son entresol de la rue Matignon en se jurant qu'il n'y remettrait pas les pieds. But disconcerted and worried, he immediately closed his mezzanine on rue Matignon, swearing he'd never set foot there again. Mutta hämmentyneenä ja hyvin huolestuneena hän sulki välittömästi rue Matignonilla sijaitsevan välipohjansa ja vannoi itselleen, ettei hän enää koskaan astuisi sinne.

Et tout de suite il s'occupa de correspondre avec Gilbert et Vaucheray. And he immediately set about corresponding with Gilbert and Vaucheray.

De ce côté un nouveau mécompte l'attendait. On this side, a new misfortune awaited him. La justice, bien qu'elle ne pût établir sur des bases sérieuses la complicité de Lupin, avait décidé que l'affaire serait instruite non pas en Seine-et-Oise, mais à Paris, et rattachée à l'instruction générale ouverte contre Lupin. The courts, although unable to establish Lupin's complicity on serious grounds, had decided that the case would be investigated not in Seine-et-Oise, but in Paris, and linked to the general investigation opened against Lupin. Vaikka tuomioistuimet eivät kyenneet osoittamaan Lupinin osallisuutta vakavin perustein, ne olivat päättäneet, että tapausta ei tutkittaisi Seine-et-Oisessa vaan Pariisissa ja että se liitettäisiin Lupinia vastaan aloitettuun yleiseen tutkintaan. Aussi Gilbert et Vaucheray furent-ils enfermés à la prison de la Santé. Gilbert and Vaucheray were locked up in the Santé prison. Or, à la Santé comme au Palais de Justice, on comprenait si nettement qu'il fallait empêcher toute communication entre Lupin et les détenus qu'un ensemble de précautions minutieuses était prescrit par le Préfet de Police et minutieusement observé par les moindres subalternes. At both La Santé and the Palais de Justice, the need to prevent any communication between Lupin and the inmates was so clearly understood that a series of meticulous precautions were prescribed by the Préfet de Police and meticulously observed by the smallest subordinates. Jour et nuit, des agents éprouvés, toujours les mêmes, gardaient Gilbert et Vaucheray et ne les quittaient pas de vue. Day and night, tried and tested agents, always the same ones, guarded Gilbert and Vaucheray and never let them out of their sight.

Lupin qui, à cette époque, ne s'était pas encore promu — honneur de sa carrière — au poste de chef de la Sûreté[1], et qui, par conséquent, n'avait pu prendre au Palais de Justice les mesures nécessaires à l'exécution de ses plans, Lupin après quinze jours de tentatives infructueuses, dut s'incliner. Lupin, der zu diesem Zeitpunkt - eine Ehre seiner Karriere - noch nicht zum Chef der Sûreté[1] aufgestiegen war und daher im Justizpalast nicht die notwendigen Maßnahmen zur Umsetzung seiner Pläne ergreifen konnte, Lupin musste sich nach vierzehn Tagen erfolgloser Versuche geschlagen geben. Lupin, who at the time had not yet been promoted - a career achievement - to the position of head of the Sûreté [1], and who consequently had not been able to take the necessary steps at the Palais de Justice to execute his plans, Lupin, after a fortnight of fruitless attempts, had to give in. Lupin, jota ei vielä tuolloin ollut ylennetty - mikä oli uran kunnia-asia - Sûreté-päälliköksi [1] ja joka ei näin ollen ollut voinut ryhtyä tarvittaviin toimenpiteisiin Palais de Justicessa suunnitelmiensa toteuttamiseksi, joutui viidentoista päivän tuloksettoman yrittämisen jälkeen antamaan periksi.

Il le fit la rage au cœur, et avec une inquiétude croissante. He did so with rage and growing concern.

— Le plus difficile dans une affaire, souvent ce n'est pas d'aboutir, c'est de débuter, dit-il. - The hardest part of a business is often not getting there, but getting started," he says. - Yritystoiminnan vaikeinta ei useinkaan ole perille pääseminen, vaan alkuun pääseminen", hän sanoo.

En l'occurrence, par où débuter ? So where do you start? Quel chemin suivre ?

Il se retourna vers le député Daubrecq, premier possesseur du bouchon de cristal, et qui devait probablement en connaître l'importance. He turned to Deputy Daubrecq, the first owner of the crystal stopper, who probably knew its importance. D'autre part, comment Gilbert était-il au courant des faits et des gestes du député Daubrecq ? On the other hand, how did Gilbert know about the actions of Deputy Daubrecq? Toisaalta, miten Gilbert tiesi kansanedustaja Daubrecqin toimista? Quels avaient été ses moyens de surveillance ? Qui l'avait renseigné sur l'endroit où Daubrecq passait la soirée de ce jour ? Who had tipped him off as to where Daubrecq was spending the evening that day? Kuka oli kertonut hänelle, missä Daubrecq oli viettämässä tuota iltaa? Autant de questions intéressantes à résoudre.

Tout de suite après le cambriolage de la villa Marie-Thérèse, Daubrecq avait pris ses quartiers d'hiver à Paris, et occupait son hôtel particulier, à gauche de ce petit square Lamartine, qui s'ouvre au bout de l'avenue Victor-Hugo. Immediately after the Villa Marie-Thérèse robbery, Daubrecq had taken up winter residence in Paris, occupying his private mansion to the left of the small Square Lamartine, which opens out at the end of Avenue Victor-Hugo.

Lupin, préalablement camouflé, l'aspect d'un vieux rentier qui flâne, la canne à la main, s'installa dans les parages, sur les bancs du square et de l'avenue. Lupin, camouflaged beforehand, looking like an old rentier strolling along, cane in hand, took up residence on the benches of the square and avenue.

Dès le premier jour, une découverte le frappa. From the very first day, he was struck by a discovery. Deux hommes, vêtus comme des ouvriers, mais dont les allures indiquaient suffisamment le rôle, surveillaient l'hôtel du député. Quand Daubrecq sortait, ils se mettaient à sa poursuite et revenaient derrière lui. When Daubrecq went out, they would set off in pursuit and come back behind him. Le soir, sitôt les lumières éteintes, ils s'en allaient. In the evening, as soon as the lights went out, they left.

À son tour, Lupin les fila. Lupin, in turn, followed them. C'étaient des agents de la Sûreté. They were Sûreté agents.

— Tiens, tiens, se dit-il, voici qui ne manque pas d'imprévu. - Well, well," he thought, "here's something unexpected. Le Daubrecq est donc en suspicion ?

Mais le quatrième jour, à la nuit tombante, les deux hommes furent rejoints par six autres personnages, qui s'entretinrent avec eux dans l'endroit le plus sombre du square Lamartine. But at dusk on the fourth day, the two men were joined by six other characters, who chatted with them in the darkest part of Square Lamartine. Et, parmi ces nouveaux personnages, Lupin fut très étonné de reconnaître, à sa taille et à ses manières, le fameux Prasville, ancien avocat, ancien sportsman, ancien explorateur, actuellement favori de l'Élysée et qui, pour des raisons mystérieuses, avait été imposé comme secrétaire général de la Préfecture. And, among these new characters, Lupin was astonished to recognize, by his height and manners, the famous Prasville, former lawyer, former sportsman, former explorer, currently a favorite of the Élysée Palace and who, for mysterious reasons, had been imposed as Secretary General of the Prefecture. Ja näiden uusien henkilöiden joukossa Lupin oli hyvin yllättynyt tunnistaessaan pituutensa ja käytöksensä perusteella kuuluisan Prasvillen, entisen lakimiehen, entisen urheilijan, entisen tutkimusmatkailijan, joka oli tällä hetkellä Élysée-palatsin suosikki ja joka oli salaperäisistä syistä määrätty prefektuurin pääsihteeriksi.

Et brusquement Lupin se rappela : deux années auparavant, il y avait eu, place du Palais-Bourbon, un pugilat retentissant entre Prasville et le député Daubrecq. And suddenly Lupin remembered: two years earlier, in the Place du Palais-Bourbon, there had been a resounding brawl between Prasville and Deputy Daubrecq. La cause, on l'ignorait. We didn't know the cause. Le jour même, Prasville envoyait ses témoins. The same day, Prasville sent his witnesses. Daubrecq refusait de se battre.

Quelque temps après, Prasville était nommé secrétaire général.

— Bizarre… bizarre… se dit Lupin, qui demeura pensif, tout en observant le manège de Prasville. - Strange... strange... said Lupin to himself, who remained pensive as he observed Prasville's maneuvering.

À sept heures le groupe de Prasville s'éloigna un peu vers l'avenue Henri-Martin. At seven o'clock, Prasville's group moved off towards Avenue Henri-Martin. La porte d'un petit jardin qui flanquait l'hôtel vers la droite livra passage à Daubrecq. Daubrecq passed through a small garden gate flanking the hotel to the right. Les deux agents lui emboîtèrent le pas, et, comme lui, prirent le tramway de la rue Taitbout. The two agents followed in his footsteps and, like him, took the Rue Taitbout tramway.

Aussitôt Prasville traversa le square et sonna. La grille reliait l'hôtel au pavillon de la concierge. The gate linked the hotel to the concierge's pavilion. Celle-ci vint ouvrir. She came to open the door. Il y eut un rapide conciliabule, après lequel Prasville et ses compagnons furent introduits.

— Visite domiciliaire, secrète et illégale, dit Lupin. - Home visit, secret and illegal," says Lupin. La stricte politesse eût voulu qu'on me convoquât. Strict politeness would have demanded that I be summoned. Ma présence est indispensable.

Sans la moindre hésitation, il se rendit à l'hôtel, dont la porte n'était pas fermée, et, passant devant la concierge qui surveillait les alentours, il dit du ton pressé de quelqu'un que l'on attend : Without the slightest hesitation, he made his way to the hotel, whose door was not closed, and, passing the concierge who was watching the surroundings, he said in the hurried tone of someone who is expected:

— Ces messieurs sont là ? - Are these gentlemen here?

— Oui, dans le cabinet de travail.

Son plan était simple : rencontré, il se présentait comme fournisseur. His plan was simple: meet him, he would present himself as a supplier. Hänen suunnitelmansa oli yksinkertainen: kun hän tapaisi hänet, hän esittäytyisi toimittajana. Prétexte inutile. Useless excuse. Il put, après avoir franchi un vestibule désert, entrer dans la salle à manger où il n'y avait personne, mais d'où il aperçut par les carreaux d'une baie vitrée qui séparait la salle du cabinet de travail, Prasville et ses cinq compagnons.

Prasville, à l'aide de fausses clefs, forçait tous les tiroirs, puis il compulsait tous les dossiers, pendant que ses quatre compagnons extrayaient de la bibliothèque chacun des volumes, secouaient les pages et vérifiaient l'intérieur des reliures. Prasville avasi väärillä avaimilla kaikki laatikot ja kävi sitten läpi kaikki kansiot, kun taas hänen neljä kumppaniaan ottivat jokaisen niteen kirjastosta, pudistelivat sivut ja tarkistivat sidosten sisäpuolen.

— Décidément, se dit Lupin, c'est un papier que l'on cherche… des billets de banque, peut-être…

Prasville s'exclama :

— Quelle bêtise ! Nous ne trouverons rien…

Mais sans doute ne renonçait-il pas à trouver, car il saisit tout à coup les quatre flacons d'une cave à liqueur ancienne, ôta les quatre bouchons et les examina. But no doubt he wasn't giving up, for he suddenly grabbed the four bottles from an old liquor cellar, removed the four corks and examined them. Mutta hän ei epäilemättä ollut luovuttamassa, sillä hän nappasi yhtäkkiä neljä pulloa vanhasta viinakellarista, irrotti neljä korkkia ja tutki niitä.

— Allons, bon ! pensa Lupin, le voilà qui s'attaque, lui aussi, à des bouchons de carafe. Lupin thought, here he is, attacking decanter stoppers too. Il ne s'agit donc pas d'un papier ? So it's not a piece of paper? Vrai, je n'y comprends plus rien. True, I don't understand it anymore.

Ensuite Prasville souleva et scruta divers objets, et il dit :

— Combien de fois êtes-vous venus ici ? - How many times have you been here?

— Six fois l'hiver dernier, lui fut-il répondu. - Six times last winter," came the reply.

— Et vous avez visité à fond ? - And you've visited it all?

— Chacune des pièces, et pendant des jours entiers, puisqu'il était en tournée électorale. - Each of the pieces, and for days on end, since he was on an election tour.

— Cependant… cependant…

Et il reprit :

— Il n'a donc pas de domestique, pour l'instant ?

— Non, il en cherche. Il mange au restaurant, et la concierge entretient le ménage tant bien que mal. He eats at the restaurant, and the concierge keeps the household running as best she can. Cette femme nous est toute dévouée…

Durant près d'une heure et demie, Prasville s'obstina dans ses investigations, dérangeant et palpant tous les bibelots, mais en ayant soin de reposer chacun d'eux à la place exacte qu'il occupait. For nearly an hour and a half, Prasville persisted in his investigations, disturbing and palpating all the trinkets, but taking care to put each one back in its exact place. Lähes puolitoista tuntia Prasville jatkoi tutkimuksiaan, häiritsi ja kosketteli kaikkia niksejä, mutta huolehti siitä, että jokainen niistä laitettiin takaisin paikoilleen. Mais, à neuf heures, les deux agents qui avaient suivi Daubrecq firent irruption. But at nine o'clock, the two agents who had been following Daubrecq burst in.

— Le voilà qui revient… - Here he comes again...

— À pied ?

— À pied.

— Nous avons le temps ?

— Oh ! oui !

Sans trop se hâter, Prasville et les hommes de la préfecture, après avoir jeté un dernier coup d'œil sur la pièce et s'être assurés que rien ne trahissait leur visite, se retirèrent. Without undue haste, Prasville and the men from the prefecture, after taking a last look around the room and making sure that nothing betrayed their visit, withdrew.

La situation devenait critique pour Lupin. Il risquait, en partant, de se heurter à Daubrecq, en demeurant, de ne plus pouvoir sortir. If he left, he risked running into Daubrecq; if he stayed, he risked not being able to get out. Jos hän lähti, hän oli vaarassa törmätä Daubrecqiin; jos hän jäi, hän oli vaarassa olla lähtemättä. Mais ayant constaté que les fenêtres de la salle à manger lui offraient une sortie directe sur le square, il résolut de rester. D'ailleurs, l'occasion de voir Daubrecq d'un peu près était trop bonne pour qu'il n'en profitât point, et, puisque Daubrecq venait de dîner, il y avait peu de chance pour qu'il entrât dans cette salle. Besides, the opportunity to see Daubrecq up close was too good for him not to take advantage of it, and since Daubrecq had just had dinner, there was little chance of him entering the room. Sitä paitsi tilaisuus nähdä Daubrecq läheltä oli liian hyvä, jotta hän ei olisi käyttänyt sitä hyväkseen, ja koska Daubrecq oli juuri syönyt päivällistä, oli hyvin epätodennäköistä, että hän tulisi huoneeseen.

Il attendit donc, prêt à se dissimuler derrière un rideau de velours qui se tirait au besoin sur la baie vitrée. So he waited, ready to hide behind a velvet curtain that could be drawn across the bay window if necessary. Niinpä hän odotti, valmiina piiloutumaan samettiverhon taakse, joka voitiin tarvittaessa vetää erkkeri-ikkunan yli.

Il perçut le bruit des portes. Quelqu'un entra dans le cabinet de travail et ralluma l'électricité. Il reconnut Daubrecq.