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Nota Bene (Youtube), Le sexe au Moyen Âge - Nota Bene #29

Le sexe au Moyen Âge - Nota Bene #29

Mes chers camarades, bien le bonjour !

Attention, cet épisode peut contenir des propos ou des images que les moins de 18 ans

ne devrait jamais entendre et voir. Enfin ça c'est ce qu'il faut dire...bref, vous

êtes prévenu, aujourd'hui, on va parler de cul ! ça rime. Et puisque le cul c'est

toujours mieux à plusieurs, je vous présente Laurent Turcot, un historien québécois qui

a déjà participé à l'écriture de plusieurs épisodes sur la chaîne !

Salut Ben, est-ce que ça veut dire qu'on va faire ça ensemble… la capsule, je veux

dire. Bon, pour le reste, on peut s'arranger aussi si tu veux !

Euh...ok...Avec ton accent québécois en tout cas je suis sûr qu'on va choper un

max de like et de commentaires...

Quand on penses Moyen-âge, on a toujours cette éternelle image d'une époque crasseuse,

barbare, chaste...bon...si vous êtes un ou une habitué de mon émission, vous savez

qu'on raconte souvent de la merde sur cette période en fait et qu'il y a un tas de

cliché à défoncer.

Par exemple le droit de cuissage on a aucune preuve de son existence. La ceinture de chasteté

c'est aussi du bullshit. Côté sexe, si le Moyen-âge est en principe à cheval sur

une bonne conduite vous vous en doutez bien, il savait aussi s'amuser.

D'ailleurs la perception du sexe et des relations évolue pendant les 1000 ans qui

compose le moyen âge hein !

Par exemple si la religion est assez stricte sur les règles qui régissent le sexe avant

le XIe siècle et bien jusqu'à cette période les prêtres avaient le droit de vivre en

couple, y'en avait même qui s'était marié. Il faudra attendre 1139 pour que le

mariage soit interdit aux prêtres, mais pas parce qu'on ne veut pas les voir avec des

femmes…non non...parce qu'on veut surtout que leur héritage reviennent à l'église

Alors vous allez me dire, on est ici pour parler de sexe, pas du mariage !

Remboursez !

Ok, revenons donc au fond du sujet !

Parmi ceux qui vont déterminer l'art d'avoir du plaisir au pieux au Moyen-âge, les médecins

auront une influence déterminante.

Parmi eux, Avicennes, le célèbre médecin persan qui influence au XIIIe siècle tout

un pan de la médecine occidentale avec sa fameuse oeuvre “canon de la médecine”.

Pour lui, il y a une utilité du coït pour la santé physique… et mentale. Mieux, il

parle même d'un certain art érotique et ce pour une raison très basique. La femme,

quand elle jouit, produit un sperme, et c'est par le mélange du sperme masculin et féminin

qu'on crée la vie. C'est ce qu'on croit à l'époque. Ainsi, pour s'assurer que

la femme produise ledit sperme, elle doit avoir un maximum de plaisir.

Plusieurs médecins vont même se lancer dans des séries de conseils concernant la stimulation

érotique de la femme. Posant même la question des préliminaires au centre de leur réflexion.

Tout ça suppose une certaine connaissances des zones érogènes de la femme. Quand la

femme ne ressent pas de plaisir et si le partenaire éprouve des difficultés à y arriver, on

conseille à l'homme de se coucher sur le dos et à la femme de caresser les organes

génitaux pour faciliter l'érection.

Ouh ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que les textes médicaux, notamment celui

de Jean de Gaddesden, évoque une connaissance de l'érotisation assez évidente, pour

lui, les baisers servent autant du côté mental (stimuler l'amour que l'on a pour

l'autre) que la mécanique du sujet, si vous voyez ce que je veux dire [faire le geste]

Dans certains ouvrages, on va plus loin, beaucoup plus loin même.

Le « Miroir du foutre », œuvre anonyme du 14e siècle, est considéré comme le « Kama-sutra

catalan ».

On s'adresse aussi bien à l'homme qu'à la femme et on veut votre bien, donc on va

l'avoir ! Et ce par tous les moyens ! Compris.

Allez, c'est parti pour le « Miroir du foutre » !

Bon, messieurs, sachez que selon cet ouvrage du 14e siècle, la vie de la femme comporte

5 grandes période. 1. L'enfance, jusqu'à 8 ans, où elle

n'éprouve aucune honte. 2. Jusqu'à 20 ans, elle se montre plus

réservée 3. Jusqu'à 30 ans et un peu plus, elle

est formée et dispose de tout ce dont elle a besoin.

4. Jusqu'à 40 ans, elle aime davantage les hommes, soigne son aspect et prend plaisir à observer et enfin 5. Jusqu'à ce qu'elle n'ait

plus ses menstrues où l'on peut lire : « sa vue et sa chaleur diminuent, ses chairs se

relâchent mais restent très utiles à l'homme ».

Ah oui, tiens, et tant qu'on y est, on lit aussi : « la femme est très changeante car

chaque mois elle a ses menstrues […] Je dis cela pour vous sachiez à quel moment

elle ressent le plaisir de plaisir et quand elle satisfait le mieux sa volonté et son

désir »,

Pour les hommes, ben, on apprend que pour produire un sperme de première qualité,

il faut avoir une verge grand et rigide et n'être ni très gros, nin très maigre.

Pour les positions maintenant. Ben, le plus simple : la femme se couche dans

un lit souple, on précise, et l'homme doit se mettre sur elle. Attendez, c'est pas

fini. Elle doit avoir les jambes levées et la tête aussi surélevée que possible. L'homme

doit mettre sa main gauche sous ses épaules alors qu'avec la droite il l'enlace et

la rapproche autant que possible.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est précis.

Oui, c'est con qu'on soit pas dans la même pièce on aurait pu mimer…

Euh...non...

Bref...C'est pas fini. On décrit pas moins de 24 postures qui toutes sont classées en

5 rubriques…

Y'a de quoi vous fatiguer un homme et une femme… et ça tombe bien, Catherine Sforza,

dans ses Expérimentations, indique la manière de « réparer » les organes trop souvent

utilisés.

La plupart du temps, des exercices pour, comme elle l'écrit, qu'« une femme semble

intacte et devienne très étroite » !

Bon, là, vous vous dites. L'Église là-dedans, qu'est ce qu'elle dit ?

Ben, elle reconnait que la sexualité est nécessaire, mais essaie de la limiter à

la procréation.

Deux limites empêchent un couple d'en profiter comme bon lui semble. La première, assez

logique, tient au cycle menstruel de la femme. La seconde, au cycle lithurgique.

Les époux doivent s'abstenir de tout rapport sexuel le dimanche.

Ah bah c'est le Seigneur qui se repose...

En plus de ça, le mercredi et le vendredi constituent des jours de deuils, on interdit

donc les rapports. Ah oui, et comme il faut préparer son dimanche, on conseille aussi

de s'abstenir le samedi. Ajoutons aussi les trois carêmes, les quarante

jours avant Noël, Pâques et la Pentecôte.

J'ai l'impression qu'ils nous la font un peu à l'envers là...

D'après des estimations, si on couple respectait tous les préceptes de l'Église, il ne

pourrait faire des parties de jambes en l'art que 91 à 113 jours par an.

La grande question : est-ce que tout le monde respectait cela ?

Oui et non. Non parce que certaines étaient enclins au plaisir et oui parce que la non-observance

risque de transporter la faute des parents sur l'enfants. On menace les couples de

mettre au monde des lépreux, des épileptiques ou avec des membres difformes. La faute des

parents s'imprimerait sur le corps de leur progéniture.

Bernandrin de Sienne pose direction la question de la recherche sans cesse de plaisir quand

il dit : « Les maris disent fréquemment : Pourquoi ne jouirais-jen pas de mes biens

et de ma femme ? » Bernardin de répondre : « Elle n'est pas à toi, mais à Dieu

».

Mais malgré tout ça, on tolère et on sait que la sexualité est un mal nécessaire.

Bon, faut pas déconner, l'église met tout de même le plaisir masculin au dessus du

féminin et globalement jusqu'au XIIe siècle, la seule position officiellement reconnue

et autorisé, c'est celle du missionnaire car elle est considéré comme étant la meilleure

pour se reproduire. Ca se débride un peu après mais malgré tout celle qui sera toujours

condamnée, c'est la levrette aussi appelé la position du “cheval érotique”.

Je vais l'appeler comme ça tout le temps maintenant...

En étudiant certains textes judiciaires, on s'accorde aussi pour dire que ce qui

est horrible et condamnable à l'époque : c'est la sodomie. Et là dedans on y fourre

un peu tout...sans mauvais jeu de mots. C'est à dire qu'au delà de la sodomie classique,

on parle aussi de la fellation par exemple. Et ce qui est drôle dans tout ça c'est

que si des hommes de lois ont été obligé de l'écrire à l'époque, c'est que

ça prouve, que ça se faisait !

D'ailleurs selon Burchard de Worms, un religieux juriste du Xe siècle, certaines femmes voulant

stimuler le désir amoureux d'un homme n'hésitent pas à boire son sperme.

S'il le dit...c'est que ça doit être vrai….

Toujours selon Worms, certaines femmes prennent un poisson vivant, l'introduise dans leur

sexe, l'y maintiennent jusqu'à ce qu'il soit mort et, après l'avoir cuit et grillé,

elles le donnent à manger à leur mari pour qu'il s'enflamme davantage pour elle.

Ouais euh...là c'est chaud quand même...

Quoi qu'il en soit la sexualité reste très présente au Moyen-âge et certains sont prêts

à tout pour s'attirer le désir de l'autre.

Y compris à demander de l'argent. Et oui, puisque quand on parle de sexe on peut difficilement

oublier la prostitution ! Car si la sodomie et la fellation sont un pêché pour l'église,

il y a un truc qui ne passe pas du tout non plus, c'est la masturbation ! On encourage

ainsi les hommes à préférer la prostituée du coin à la chaleur de sa main. Et ça,

même quand on est marié. D'ailleurs il y a une phrase qui ressort très souvent quand

on parle de ça “Jouir en payant, c'est jouir sans pécher”.

Quand les villes explosent au XIIe siècle de nombreux bordels voient ainsi le jour.

Les hommes y vont se soulager, les jeunes apprendre et les hommes d'église profiter

un peu puisqu'ils représentent parfois jusqu'à 20% de la clientèle…

Les petits coquins !

Ces bordels, se sont soit des maisons closes classiques tenues par des maquereaux ou maquerelles,

soit des bains publics qui sont souvent des lieux de débauche soit des lieux de sexe

directement ouvert par la ville, ce qui existe entre le XIV et le XVIe siècle.

Bah oui hein, si on contrôle l'activité on la gère mieux et on évite d'être dépassé…

Il est assez intéressant de voir aussi que la tolérance vis à vis des prostituées

est assez fluctuante au cours du Moyen-âge. Si on a des traces attestant du fait qu'on

pouvait les laisser tranquille et parfois même les aider en cas d'avortement, durant

d'autres périodes on les stigmatisait, on les privait de leurs biens et on les obligeait

à porter des signes distinctifs. Un truc rigolo, c'est que contrairement aux femmes

de bonnes moeurs, on leur interdisait par exemple de porter le voile. Vous imaginez

Merci à tous d'avoir suivi cet épisode ! S'il vous a plu n'hésitez pas à vous

ruer sur la chaîne Youtube de Laurent Turcot “l'Histoire nous le dira”. C'est un

petit bijou et en plus il produit beaucoup, beaucoup de vidéos !

Merci à toi Laurent de m'avoir accompagné qui sait on s'en refera peut être d'autres

Merci Ben ! Bah oui venez me voir si vous avez envie !

Et Ben...la prochaine fois, on fait un truc sur le Québec ! S'il te plaît !

Ok mais alors tu me payes le billet d'avion !

Je vous rappelle que je suis présent sur Tipeee si vous voulez soutenir l'émission,

d'ailleurs merci à tout ceux qui me soutiennent depuis longtemps sur la plateforme, c'est

grâce à vous que je peux me payer tous les mois ! Très bonne journée/soirée à vous

les amis, on se retrouve très bientôt pour une nouvelle vidéo d'Histoire ! Tschuss !

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