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Histoire Géo, (#18) Histoire du nucléaire civil et militaire - YouTube

(#18) Histoire du nucléaire civil et militaire - YouTube

On commence en 1896. A Paris, le physicien Henri Becquerel, au cours d'une expérience,

découvre accidentellement que de l'Uranium

impressionne une plaque photographique sans aucune autre source lumineuse.

Il en déduit que l'Uranium émet naturellement un rayon qu'il appelle uranique.

Dans les années qui suivent, les physiciens Pierre et Marie Curie, en étudiant ce rayon

découvrent d'autres éléments qui émettent eux aussi naturellement du rayonnement.

Ils appellent cela la radioactivité.

Par après, Ernest Rutherford, un physicien chimiste britannique

suggère que la radioactivité est le rayonnement qui accompagne la désintégration d'atomes,

qui étaient jusqu'alors considérés comme indestructibles.

D'autres découvertes permettent ensuite de mieux comprendre la structure de l'atome,

avec ses électrons qui gravitent autour d'un noyau composé de protons et de neutrons.

En 1938, deux chimistes allemands, Hahn et Strassmann découvrent la fission nucléaire.

En bombardant un atome d'Uranium avec un proton,

celui-ci se divise en deux, tout en libérant de l'énergie.

L'année suivante, à Paris, Frédéric Joliot-Curie découvre que lors de la fission de l'atome d'Uranium,

celui-ci éjecte aussi trois neutrons qui à leur tour pourraient provoquer d'autres fissions d'atomes.

Il découvre ainsi la possibilité d'amorcer une réaction en chaîne

et donc de produire une grande quantité d'énergie.

En Europe, la Seconde Guerre mondiale éclate.

Alors que l'Allemagne continue ses recherches sur l'Uranium,

Albert Einstein, est convaincu par des physiciens hongrois

de signer une lettre destinée au président des États-Unis Roosevelt

afin de l'informer des découvertes récentes

et de la possibilité de créer une bombe à l'Uranium extrêmement puissante.

Les États-Unis profitent de l'afflux de scientifiques européen fuyant la guerre

pour investir dans la recherche. A l'université de Californie,

Glenn Seaborg découvre que de l'Uranium irradié produit une infime quantité de Plutonium,

un nouveau métal radioactif et fissile, c'est à dire qui peut aussi enclencher une réaction en chaîne.

A Chicago, Enrico Fermi, d'origine italienne,

crée la première pile atomique et réussit à contrôler la première fission en chaîne d'atomes d'Uranium.

Cette fois, les recherches sont accélérées et de gros moyens sont investis.

Le pays lance secrètement le projet Manhattan en collaboration avec le Canada et le Royaume-Uni.

Les meilleurs scientifiques sont réunis dans une trentaine de lieux secrets,

avec les meilleurs laboratoires du moment à leur disposition.

Ils doivent créer la bombe atomique.

L'objectif est de créer une bombe à l'Uranium et une autre au Plutonium.

A l'état naturel, l'Uranium est composé à plus de 99% d'Uranium 238,

c'est à dire avec un noyau de 92 protons et 146 neutrons,

et de 0,7% d'Uranium 235, avec trois neutrons en moins.

Seul ce dernier est fissile et donc utile au projet.

Il s'agit dès lors de trouver un moyen de l'isoler et de le concentrer

pour obtenir ce qu'on appelle de l'Uranium enrichi.

Les États-Unis réussissent difficilement à produire 64 tonnes d'Uranium hautement enrichi

qui serviront à la fabrication de la première bombe.

En propulsant un bloc d'Uranium hautement enrichi sur l'autre,

la matière devient supercritique, la fission doit alors démarrer et en une fraction de seconde,

la réaction en chaîne qui s'en suit libère une énorme quantité d'énergie.

Pour la bombe au Plutonium, un maximum de piles à Uranium sont créées

afin de récolter le Plutonium produit.

Quelques kilos sont concentrés au centre de la bombe.

En provoquant des explosions simultanément tout autour, la matière est comprimée,

devient supercritique puis explose.

Le 16 juillet 1945, le premier essai nucléaire à lieu avec succès dans le désert du Nouveau Mexique.

A cette date, l'Allemagne a déjà capitulé.

Seul l'Empire du Japon est encore en guerre contre les États-Unis.

Après le refus de celui-ci de capituler sans conditions,

deux bombes atomiques sur larguées sur le pays.

Celle à l'Uranium sur Hiroshima et l'autre au Plutonium sur Nagasaki.

Les deux bombes font environ 200 000 victimes civiles.

Quelques jours plus tard, le pays capitule.

Les États-Unis ont démontré au monde leur puissance.

L'URSS qui est désormais l'autre grande puissance mondiale accélère son programme nucléaire

afin de rattraper son retard.

Rapidement l'URSS procède à son premier essai nucléaire.

En pleine guerre froide avec les États-Unis,

les deux puissances se lancent dans une course effrénée à l'armement.

De gros budgets sont investis afin d'avoir la supériorité technologique

et de posséder le plus gros arsenal nucléaire.

L'objectif étant de dissuader l'adversaire d'attaquer.

Alors que le Royaume-Uni teste sa première bombe atomique,

les États-Unis testent leur première bombe thermonucléaire, aussi appelée la bombe H.

Ce type de bombe est à fusion, c'est à dire qu'elle reproduit la réaction qui se produit dans les étoiles

en fusionnant deux atomes légers, le Deutérium et le Tritium.

Pour y arriver, il faut une pression élevée et une température

de plusieurs dizaines de millions de degrés Celsius.

Pour atteindre ces conditions, il est décidé d'utiliser la Bombe A comme élément déclencheur.

L'explosion de la bombe au Plutonium crée les bonnes conditions pour enclencher la fusion des atomes.

L'explosion qui s'en suit est bien plus puissante qu'une fission nucléaire.

Les soviétiques développent à leur tour la bombe H.

En parallèle, des recherches sont aussi faites pour développer le nucléaire civile.

Les premières centrales nucléaire apparaissent.

La majorité des réacteurs à venir seront à eau pressurisée.

Dans le coeur du réacteur se trouve une cuve dans laquelle est placée de l'Uranium faiblement enrichi

qui sert de combustible. La réaction en chaîne est contrôlée pour durer environ 3 ans.

La chaleur émise fait monter la température de l'eau du circuit primaire.

Ce circuit est mis en contact avec le circuit secondaire dans lequel

de l'eau chauffe pour se transformer en vapeur.

Celle-ci est utilisée pour faire tourner la turbine qui est couplée au générateur. Ce dernier produit l'électricité.

Un circuit de refroidissement pompe l'eau d'un fleuve ou de la mer

afin de refroidir la vapeur du circuit secondaire.

Parfois des tours aéroréfrigérantes sont construites pour refroidir l'eau de ce dernier circuit.

Afin d'encourager la recherche dans le nucléaire civile,

l'Agence Internationale de l'énergie atomique est créée, sous l'égide de l'ONU.

L'organisation est chargée d'assurer un usage sûr et pacifique du nucléaire.

Par ailleurs, le nucléaire servira aussi dans la médecine,

notamment dans l'imagerie médicale ou le traitement de certains cancers.

Alors que la France teste à son tour sa première bombe atomique,

la course à l'armement qui oppose l'URSS et les États-Unis

prend une tournure de plus en plus inquiétante.

Les deux puissances ont déjà développés des missiles intercontinentaux et des sous marins nucléaires.

L'URSS fait maintenant l'essai le plus puissant jamais réalisé avec la Tsar Bomba,

d'une puissance de 50 à 57 mégatonnes de TNT.

L'année suivante, les USA testent une bombe H à une altitude de 400 km,

l'explosion crée une Aurore artificielle visible jusqu'en Nouvelle Zélande.

Les radiations émises endommagent au moins 8 satellites.

La même année, alors que les États-Unis menacent les territoires soviétiques

avec des missiles nucléaires installés en Turquie et en Italie,

l'URSS place à Cuba des missiles nucléaires en direction des États-Unis.

La tension atteint alors son paroxysme.

Après des négociations l'URSS se retire et la situation s'apaise entre les deux puissances.

Alors que la Chine teste sa première bombe atomique.

Les États-Unis et l'URSS voient d'un mauvais œil l'arrivée de nouveaux concurrents.

Via l'ONU, ils proposent un Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Celui-ci différencie les 5 puissances dites nucléaires au reste du monde.

Les premiers ne peuvent partager leurs connaissances ni fournir d'armes,

alors que les seconds ne peuvent tenter d'obtenir la bombe atomique.

Par ailleurs, les puissances nucléaires sont censées se désarmer autant que possible.

Ce traité sera progressivement signé par tous les pays du monde

à l'exception de l'Inde, du Pakistan et d'Israël, qui malgré de gros soupçons nie posséder l'arme atomique.

L'Amérique latine va plus loin en créant la première zone peuplée exempte d'armes nucléaires.

Enfin les États-Unis et l'URSS se mettent pour la première fois d'accords

pour limiter la production d'armes stratégiques.

En 1973, c'est le premier choc pétrolier.

En peu de temps le prix du baril de pétrole explose,

mettant à mal les grandes puissances dont l'économie dépend largement de l'or noir.

Chacun cherche alors des alternatives pour assurer son propre approvisionnement énergétique.

La France et le Japon misent principalement sur l'énergie nucléaire.

Dans les années qui suivent, de nombreuses centrales seront construites à travers le monde.

En Inde, un premier essai nucléaire dit “pacifique” à lieux,

ce qui inquiète le rival pakistanais qui se lance à son tour dans la recherche.

En 1979, aux États-Unis a lieu le premier accident nucléaire majeur du pays.

Un des réacteurs de la centrale nucléaire de Three Mile Island s'emballe,

le circuit primaire fuit, le combustible n'est plus immergé,

surchauffe puis se met à fondre dans sa cuve.

Heureusement l'enceinte de confinement résiste et empêche les fuites radioactives.

Quelques années plus tard, à la centrale nucléaire de Tchernobyl,

après une série d'erreurs humaines, les techniciens perdent le contrôle du réacteur.

La température du cœur devient trop élevée, une explosion fait sauter le toit en béton,

dont une partieretombe sur la cuve qui se fracture.

Un nuage hautement radioactif est libéré dans l'air.

Celui-ci se propage et contamine une large partie du continent européen.

Autour de la centrale, une zone d'exclusion de 2600 km2 est créée et plus de 200 000 personnes sont déplacées.

Un peu partout dans le monde, ces accidents engendrent ou renforcent

une opposition populaire au nucléaire, ce qui donne un gros coup de frein au développement de l'industrie.

Après la chute de l'URSS et la fin de la Guerre froide,

les États-Unis et la Russie continuent de réduire leurs arsenaux militaires.

De plus, après plus de 2000 essais officiels dans le monde,

un Traité d'interdiction complète des essais nucléaire est proposé.

Celui-ci n'est pas encore entré en vigueur car sur les 44 pays ayant alors des réacteurs nucléaires,

trois d'entre eux ne l'ont pas signé et cinq autres l'ont signé mais ne l'ont pas encore ratifié.

Deux ans plus tard, l'Inde et le Pakistan procèdent à une série d'essais nucléaires.

Abdul Qadeer Khan, considéré comme le père de la bombe atomique pakistanaise

reconnaît avoir développé un réseau clandestin au départ de Dubaï,

qui fournissait depuis 20 ans à la Libye, l'Iran et la Corée du Nord

des plans et du matériel nécessaire pour créer la bombe atomique.

La Corée du Nord, après s'être retirée du Traité de Non Prolifération

déclare maintenant avoir procédé à son premier essai nucléaire.

Au même moment, l'Iran annonce avoir réussi avec succès l'enrichissement d'Uranium,

ce qui inquiète la communauté internationale.

Israël de son côté maintient l'ambiguïté sur son programme nucléaire.

Beaucoup estiment que le pays possède des dizaines d'armes atomiques

mais ce dernier reste flou afin de décourager tout ennemi potentiel.

Si un des avantages du nucléaire est qu'il émet peu de CO2,

l'industrie en revanche engendre des déchets radioactifs

d'une durée de vie pouvant aller jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'années.

Si la plus grande partie des déchets ont une durée de vie de quelques dizaines d'années,

les technologies actuelles n'offrent pas de solution définitive

pour les déchets de haute activité et à vie longue.

La plupart des pays misent alors sur le stockage de ces déchets en couche géologique profonde,

c'est à dire à plus de 300 mètres de profondeur.

Le 11 Mars 2011, le Japon est victime d'une triple catastrophe.

Après un tremblement de terre d'une magnitude de 9,1 sur l'échelle de Richter,

soit le plus violent jamais enregistré dans le pays,

les côtes sont frappées par un puissant Tsunami d'une hauteur de plus de 10 mètres.

La centrale nucléaire de Fukushima est touchée.

Des pannes empêchent le refroidissement du cœur de ses réacteurs.

En quelques jours 4 réacteurs explosent, libérant un nuage hautement radioactif

qui est soufflé vers l'océan Pacifique, atteint le nord du continent américain,

puis se répand dans tout l'hémisphère Nord.

Les 39 réacteurs nucléaires du Japon sont mis à l'arrêt.

Dans la foulée, l'Allemagne annonce sa sortie du nucléaire civile.

Ailleurs dans le monde, la plupart des pays nucléarisés déclarent revoir la sécurité de leurs centrales.

Alors que 9 pays possèdent encore 16 000 bombes nucléaires, à l'ONU,

un Traité sur l'interdiction des armes nucléaires,

qui vise l'élimination complète de l'armement nucléaire est voté par 122 pays.

Seul les Pays-Bas votent contre, alors que Singapour s'abstient.

Mais le vote est surtout marqué par l'absence de nombreux pays

dont les puissances nucléaires et les pays membres de l'OTAN.

Si le traité est ratifié par 50 pays, il entrera en vigueur.

Aujourd'hui 34 pays l'ont déjà ratifié.

Concernant le nucléaire civil, 417 réacteurs produisent un peu plus de 10% de l'électricité mondiale.

46 réacteurs sont en construction, dont 10 en Chine

dont les besoins énergétiques sont de plus en plus importants.

Ailleurs dans le monde, le parc nucléaire est vieillissant.

Deux tiers des réacteurs ont dépassés les 30 années de vie sur les 40 prévues initialement.

Leur démantèlement futur s'annonce coûteux.

Alors que les nouvelles générations de centrales peinent à prendre le relais,

accumulant d'importants retards et surcoûts.

Par ailleurs, 35 pays collaborent dans la recherche autour du projet ITER

qui est en cours de réalisation en France.

L'objectif est d'étudier la possibilité de construire à très long terme

des centrales électriques à fusion nucléaire.

Le budget est déjà passé de 5 à 19 milliards d'euros,

mais si le projet aboutit il pourrait offrir un nouveau type de centrale

qui produirait une grande quantité d'électricité

avec peu de matière première et produisant très peu de déchets radioactifs.

(#18) Histoire du nucléaire civil et militaire - YouTube (#18) Geschichte der zivilen und militärischen Atomkraft - YouTube (#18) History of civil and military nuclear power - YouTube (#18) Historia de la energía nuclear civil y militar - YouTube (#18) Storia del nucleare civile e militare - YouTube (#18) Geschiedenis van civiele en militaire kernenergie - YouTube (#18) História da energia nuclear civil e militar - YouTube (#18) 民用和军用核能的历史 - YouTube (#18) 民用和軍用核電的歷史 - YouTube

On commence en 1896. A Paris, le physicien Henri Becquerel, au cours d'une expérience,

découvre accidentellement que de l'Uranium

impressionne une plaque photographique sans aucune autre source lumineuse.

Il en déduit que l'Uranium émet naturellement un rayon qu'il appelle uranique.

Dans les années qui suivent, les physiciens Pierre et Marie Curie, en étudiant ce rayon

découvrent d'autres éléments qui émettent eux aussi naturellement du rayonnement.

Ils appellent cela la radioactivité.

Par après, Ernest Rutherford, un physicien chimiste britannique

suggère que la radioactivité est le rayonnement qui accompagne la désintégration d'atomes,

qui étaient jusqu'alors considérés comme indestructibles.

D'autres découvertes permettent ensuite de mieux comprendre la structure de l'atome,

avec ses électrons qui gravitent autour d'un noyau composé de protons et de neutrons.

En 1938, deux chimistes allemands, Hahn et Strassmann découvrent la fission nucléaire.

En bombardant un atome d'Uranium avec un proton,

celui-ci se divise en deux, tout en libérant de l'énergie.

L'année suivante, à Paris, Frédéric Joliot-Curie découvre que lors de la fission de l'atome d'Uranium,

celui-ci éjecte aussi trois neutrons qui à leur tour pourraient provoquer d'autres fissions d'atomes.

Il découvre ainsi la possibilité d'amorcer une réaction en chaîne

et donc de produire une grande quantité d'énergie.

En Europe, la Seconde Guerre mondiale éclate.

Alors que l'Allemagne continue ses recherches sur l'Uranium,

Albert Einstein, est convaincu par des physiciens hongrois

de signer une lettre destinée au président des États-Unis Roosevelt

afin de l'informer des découvertes récentes

et de la possibilité de créer une bombe à l'Uranium extrêmement puissante.

Les États-Unis profitent de l'afflux de scientifiques européen fuyant la guerre

pour investir dans la recherche. A l'université de Californie,

Glenn Seaborg découvre que de l'Uranium irradié produit une infime quantité de Plutonium,

un nouveau métal radioactif et fissile, c'est à dire qui peut aussi enclencher une réaction en chaîne.

A Chicago, Enrico Fermi, d'origine italienne,

crée la première pile atomique et réussit à contrôler la première fission en chaîne d'atomes d'Uranium.

Cette fois, les recherches sont accélérées et de gros moyens sont investis.

Le pays lance secrètement le projet Manhattan en collaboration avec le Canada et le Royaume-Uni.

Les meilleurs scientifiques sont réunis dans une trentaine de lieux secrets,

avec les meilleurs laboratoires du moment à leur disposition.

Ils doivent créer la bombe atomique.

L'objectif est de créer une bombe à l'Uranium et une autre au Plutonium.

A l'état naturel, l'Uranium est composé à plus de 99% d'Uranium 238,

c'est à dire avec un noyau de 92 protons et 146 neutrons,

et de 0,7% d'Uranium 235, avec trois neutrons en moins.

Seul ce dernier est fissile et donc utile au projet.

Il s'agit dès lors de trouver un moyen de l'isoler et de le concentrer

pour obtenir ce qu'on appelle de l'Uranium enrichi.

Les États-Unis réussissent difficilement à produire 64 tonnes d'Uranium hautement enrichi

qui serviront à la fabrication de la première bombe.

En propulsant un bloc d'Uranium hautement enrichi sur l'autre,

la matière devient supercritique, la fission doit alors démarrer et en une fraction de seconde,

la réaction en chaîne qui s'en suit libère une énorme quantité d'énergie.

Pour la bombe au Plutonium, un maximum de piles à Uranium sont créées

afin de récolter le Plutonium produit.

Quelques kilos sont concentrés au centre de la bombe.

En provoquant des explosions simultanément tout autour, la matière est comprimée,

devient supercritique puis explose.

Le 16 juillet 1945, le premier essai nucléaire à lieu avec succès dans le désert du Nouveau Mexique.

A cette date, l'Allemagne a déjà capitulé.

Seul l'Empire du Japon est encore en guerre contre les États-Unis.

Après le refus de celui-ci de capituler sans conditions,

deux bombes atomiques sur larguées sur le pays.

Celle à l'Uranium sur Hiroshima et l'autre au Plutonium sur Nagasaki.

Les deux bombes font environ 200 000 victimes civiles.

Quelques jours plus tard, le pays capitule.

Les États-Unis ont démontré au monde leur puissance.

L'URSS qui est désormais l'autre grande puissance mondiale accélère son programme nucléaire

afin de rattraper son retard.

Rapidement l'URSS procède à son premier essai nucléaire.

En pleine guerre froide avec les États-Unis,

les deux puissances se lancent dans une course effrénée à l'armement.

De gros budgets sont investis afin d'avoir la supériorité technologique

et de posséder le plus gros arsenal nucléaire.

L'objectif étant de dissuader l'adversaire d'attaquer.

Alors que le Royaume-Uni teste sa première bombe atomique,

les États-Unis testent leur première bombe thermonucléaire, aussi appelée la bombe H.

Ce type de bombe est à fusion, c'est à dire qu'elle reproduit la réaction qui se produit dans les étoiles

en fusionnant deux atomes légers, le Deutérium et le Tritium.

Pour y arriver, il faut une pression élevée et une température

de plusieurs dizaines de millions de degrés Celsius.

Pour atteindre ces conditions, il est décidé d'utiliser la Bombe A comme élément déclencheur.

L'explosion de la bombe au Plutonium crée les bonnes conditions pour enclencher la fusion des atomes.

L'explosion qui s'en suit est bien plus puissante qu'une fission nucléaire.

Les soviétiques développent à leur tour la bombe H.

En parallèle, des recherches sont aussi faites pour développer le nucléaire civile.

Les premières centrales nucléaire apparaissent.

La majorité des réacteurs à venir seront à eau pressurisée.

Dans le coeur du réacteur se trouve une cuve dans laquelle est placée de l'Uranium faiblement enrichi

qui sert de combustible. La réaction en chaîne est contrôlée pour durer environ 3 ans.

La chaleur émise fait monter la température de l'eau du circuit primaire.

Ce circuit est mis en contact avec le circuit secondaire dans lequel

de l'eau chauffe pour se transformer en vapeur.

Celle-ci est utilisée pour faire tourner la turbine qui est couplée au générateur. Ce dernier produit l'électricité.

Un circuit de refroidissement pompe l'eau d'un fleuve ou de la mer

afin de refroidir la vapeur du circuit secondaire.

Parfois des tours aéroréfrigérantes sont construites pour refroidir l'eau de ce dernier circuit.

Afin d'encourager la recherche dans le nucléaire civile,

l'Agence Internationale de l'énergie atomique est créée, sous l'égide de l'ONU.

L'organisation est chargée d'assurer un usage sûr et pacifique du nucléaire.

Par ailleurs, le nucléaire servira aussi dans la médecine,

notamment dans l'imagerie médicale ou le traitement de certains cancers.

Alors que la France teste à son tour sa première bombe atomique,

la course à l'armement qui oppose l'URSS et les États-Unis

prend une tournure de plus en plus inquiétante.

Les deux puissances ont déjà développés des missiles intercontinentaux et des sous marins nucléaires.

L'URSS fait maintenant l'essai le plus puissant jamais réalisé avec la Tsar Bomba,

d'une puissance de 50 à 57 mégatonnes de TNT.

L'année suivante, les USA testent une bombe H à une altitude de 400 km,

l'explosion crée une Aurore artificielle visible jusqu'en Nouvelle Zélande.

Les radiations émises endommagent au moins 8 satellites.

La même année, alors que les États-Unis menacent les territoires soviétiques

avec des missiles nucléaires installés en Turquie et en Italie,

l'URSS place à Cuba des missiles nucléaires en direction des États-Unis.

La tension atteint alors son paroxysme.

Après des négociations l'URSS se retire et la situation s'apaise entre les deux puissances.

Alors que la Chine teste sa première bombe atomique.

Les États-Unis et l'URSS voient d'un mauvais œil l'arrivée de nouveaux concurrents.

Via l'ONU, ils proposent un Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

Celui-ci différencie les 5 puissances dites nucléaires au reste du monde.

Les premiers ne peuvent partager leurs connaissances ni fournir d'armes,

alors que les seconds ne peuvent tenter d'obtenir la bombe atomique.

Par ailleurs, les puissances nucléaires sont censées se désarmer autant que possible.

Ce traité sera progressivement signé par tous les pays du monde

à l'exception de l'Inde, du Pakistan et d'Israël, qui malgré de gros soupçons nie posséder l'arme atomique.

L'Amérique latine va plus loin en créant la première zone peuplée exempte d'armes nucléaires.

Enfin les États-Unis et l'URSS se mettent pour la première fois d'accords

pour limiter la production d'armes stratégiques.

En 1973, c'est le premier choc pétrolier.

En peu de temps le prix du baril de pétrole explose,

mettant à mal les grandes puissances dont l'économie dépend largement de l'or noir.

Chacun cherche alors des alternatives pour assurer son propre approvisionnement énergétique.

La France et le Japon misent principalement sur l'énergie nucléaire.

Dans les années qui suivent, de nombreuses centrales seront construites à travers le monde.

En Inde, un premier essai nucléaire dit “pacifique” à lieux,

ce qui inquiète le rival pakistanais qui se lance à son tour dans la recherche.

En 1979, aux États-Unis a lieu le premier accident nucléaire majeur du pays.

Un des réacteurs de la centrale nucléaire de Three Mile Island s'emballe,

le circuit primaire fuit, le combustible n'est plus immergé,

surchauffe puis se met à fondre dans sa cuve.

Heureusement l'enceinte de confinement résiste et empêche les fuites radioactives.

Quelques années plus tard, à la centrale nucléaire de Tchernobyl,

après une série d'erreurs humaines, les techniciens perdent le contrôle du réacteur.

La température du cœur devient trop élevée, une explosion fait sauter le toit en béton,

dont une partieretombe sur la cuve qui se fracture.

Un nuage hautement radioactif est libéré dans l'air.

Celui-ci se propage et contamine une large partie du continent européen.

Autour de la centrale, une zone d'exclusion de 2600 km2 est créée et plus de 200 000 personnes sont déplacées.

Un peu partout dans le monde, ces accidents engendrent ou renforcent

une opposition populaire au nucléaire, ce qui donne un gros coup de frein au développement de l'industrie.

Après la chute de l'URSS et la fin de la Guerre froide,

les États-Unis et la Russie continuent de réduire leurs arsenaux militaires.

De plus, après plus de 2000 essais officiels dans le monde,

un Traité d'interdiction complète des essais nucléaire est proposé.

Celui-ci n'est pas encore entré en vigueur car sur les 44 pays ayant alors des réacteurs nucléaires,

trois d'entre eux ne l'ont pas signé et cinq autres l'ont signé mais ne l'ont pas encore ratifié.

Deux ans plus tard, l'Inde et le Pakistan procèdent à une série d'essais nucléaires.

Abdul Qadeer Khan, considéré comme le père de la bombe atomique pakistanaise

reconnaît avoir développé un réseau clandestin au départ de Dubaï,

qui fournissait depuis 20 ans à la Libye, l'Iran et la Corée du Nord

des plans et du matériel nécessaire pour créer la bombe atomique.

La Corée du Nord, après s'être retirée du Traité de Non Prolifération

déclare maintenant avoir procédé à son premier essai nucléaire.

Au même moment, l'Iran annonce avoir réussi avec succès l'enrichissement d'Uranium,

ce qui inquiète la communauté internationale.

Israël de son côté maintient l'ambiguïté sur son programme nucléaire.

Beaucoup estiment que le pays possède des dizaines d'armes atomiques

mais ce dernier reste flou afin de décourager tout ennemi potentiel.

Si un des avantages du nucléaire est qu'il émet peu de CO2,

l'industrie en revanche engendre des déchets radioactifs

d'une durée de vie pouvant aller jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'années.

Si la plus grande partie des déchets ont une durée de vie de quelques dizaines d'années,

les technologies actuelles n'offrent pas de solution définitive

pour les déchets de haute activité et à vie longue.

La plupart des pays misent alors sur le stockage de ces déchets en couche géologique profonde,

c'est à dire à plus de 300 mètres de profondeur.

Le 11 Mars 2011, le Japon est victime d'une triple catastrophe.

Après un tremblement de terre d'une magnitude de 9,1 sur l'échelle de Richter,

soit le plus violent jamais enregistré dans le pays,

les côtes sont frappées par un puissant Tsunami d'une hauteur de plus de 10 mètres.

La centrale nucléaire de Fukushima est touchée.

Des pannes empêchent le refroidissement du cœur de ses réacteurs.

En quelques jours 4 réacteurs explosent, libérant un nuage hautement radioactif

qui est soufflé vers l'océan Pacifique, atteint le nord du continent américain,

puis se répand dans tout l'hémisphère Nord.

Les 39 réacteurs nucléaires du Japon sont mis à l'arrêt.

Dans la foulée, l'Allemagne annonce sa sortie du nucléaire civile.

Ailleurs dans le monde, la plupart des pays nucléarisés déclarent revoir la sécurité de leurs centrales.

Alors que 9 pays possèdent encore 16 000 bombes nucléaires, à l'ONU,

un Traité sur l'interdiction des armes nucléaires,

qui vise l'élimination complète de l'armement nucléaire est voté par 122 pays.

Seul les Pays-Bas votent contre, alors que Singapour s'abstient.

Mais le vote est surtout marqué par l'absence de nombreux pays

dont les puissances nucléaires et les pays membres de l'OTAN.

Si le traité est ratifié par 50 pays, il entrera en vigueur.

Aujourd'hui 34 pays l'ont déjà ratifié.

Concernant le nucléaire civil, 417 réacteurs produisent un peu plus de 10% de l'électricité mondiale.

46 réacteurs sont en construction, dont 10 en Chine

dont les besoins énergétiques sont de plus en plus importants.

Ailleurs dans le monde, le parc nucléaire est vieillissant.

Deux tiers des réacteurs ont dépassés les 30 années de vie sur les 40 prévues initialement.

Leur démantèlement futur s'annonce coûteux.

Alors que les nouvelles générations de centrales peinent à prendre le relais,

accumulant d'importants retards et surcoûts.

Par ailleurs, 35 pays collaborent dans la recherche autour du projet ITER

qui est en cours de réalisation en France.

L'objectif est d'étudier la possibilité de construire à très long terme

des centrales électriques à fusion nucléaire.

Le budget est déjà passé de 5 à 19 milliards d'euros,

mais si le projet aboutit il pourrait offrir un nouveau type de centrale

qui produirait une grande quantité d'électricité

avec peu de matière première et produisant très peu de déchets radioactifs.