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InnerFrench - Vol. 1, #25 - Apprendre le français en 2 ans : interview d'Inez

#25 - Apprendre le français en 2 ans : interview d'Inez

Bonjour à tous, bienvenue pour ce nouvel épisode, épisode 25 du podcast. Aujourd'hui, ça va être un peu particulier parce que j'ai décidé d'inviter une de mes étudiantes qui s'appelle Inez, qui est polonaise. Donc vous allez l'entendre parler dans quelques instants. J'ai décidé de l'inviter parce que je trouve qu'elle parle vraiment très très bien français. Donc ça va être assez intéressant pour vous qu'elle vous raconte un peu comment elle a appris la langue, quelle méthode elle utilise, et pourquoi elle a choisi d'apprendre le français. Donc j'espère que ça va vous plaire, comme ça vous allez entendre une voix différente de la mienne. Ça va apporter un peu de diversité à ce podcast, et sans plus attendre on va commencer cette petite interview.

Alors bonjour Inez, est-ce que tu peux te présenter ?

Inez – Bonjour, je m'appelle Inez, j'ai 30 ans, je suis polonaise (de Varsovie). J'apprends le français depuis 2 ans et demi. Et c'est ça.

Hugo – Ok, et qu'est-ce que tu fais dans la vie ?

Inez – Je suis contrôleuse aérienne. Alors ça n'est pas connecté avec [correction : lié au] le français, pas du tout, parce qu'au travail on parle en anglais.

Hugo – Mais tu me dis que tu parles français des fois.

Inez – Je parle parfois parce qu'au travail je parle avec les pilotes pour éviter les accidents entre eux, etc. etc.

Parfois, quand il y a des pilotes français, j'essaye de parler français, mais ce sont seulement des phrases simples comme : “Bonjour, comment ça va ? Bienvenue en Pologne !” etc. etc.

Hugo – Parce que, quelle langue vous utilisez en général ?

Inez – Ouais, en général on doit parler en anglais au travail. C'est une langue particulière. C'est comme la phraséologie.

Hugo – Qu'est-ce que ça veut dire la phraséologie ?

Inez – Ça veut dire qu'on n'utilise pas les mots normaux comme “nine” on dit “niner”. À la place de “four” on dit “flower”, etc. etc.

On ne dit pas “Répéter”, on dit : “Dire encore une fois” alors “Say again”, etc. etc.

Alors c'est un peu différent.

Hugo – Et pourquoi vous avez cette phraséologie ?

Inez – Pour éviter les “misunderstandings”.

Hugo – Les incompréhensions.

Inez – Ouais, parce qu'il y avait beaucoup de problèmes avant et il y a des gens qui travaillent pour la sécurité. Alors ça change toujours. Chaque année, on a la nouvelle phraséologie à utiliser. Alors on change les phrases pour qu'elles soient de plus en plus simples, je crois. Mais on doit aussi apprendre cette langue particulière pour nous, je crois.

Hugo – Donc c'est presque comme une autre langue en fait.

Inez – Pas comme ça mais parfois quand j'utilise ces phrases en anglais quand je suis à l'étranger, je me sens un peu bizarre parce que normalement on ne parle pas comme ça en anglais. On n'utilise pas les mots comme “negative” à la place de “no”.

Hugo – On appelle ça parfois des “déformations professionnelles”.

Inez – Exactement !

Hugo – Donc voilà, quand vous utilisez des choses du travail dans la vie quotidienne et où si les gens ne sont pas dans la même entreprise que vous, c'est impossible à comprendre.

Inez – Ouais, c'est exactement comme ça. Mes amis ne peuvent pas écouter quand je parle du travail ou quand je suis avec mon ami du travail on commence à parler de travail parce que personne ne comprends ce qu'on dit. C'est vraiment compliqué.

Hugo – Ok, ok. Alors aujourd'hui on ne va pas trop parler de la phraséologie mais on va plutôt parler du français qui est une langue assez compliquée aussi…

Inez – Oh ouais, tu as raison, c'est vraiment compliqué !

Hugo – Donc je pense que pour certains d'entre vous ça va être un peu déprimant d'entendre le niveau d'Inez après seulement 2 ans et demi, 3 ans parce que c'est vrai que c'est assez impressionnant. Moi j'ai d'autres élèves et c'est vrai qu'Inez, elle a progressé vraiment très rapidement. Pour être honnête, elle n'a pas commencé avec moi, elle avait un autre professeur pendant 2 ans. Tu vas pouvoir lui faire une dédicace si tu veux. Et voilà, on va parler un peu de ton apprentissage du français. Mais d'abord est-ce que tu peux me dire quelles langues tu parles ?

Inez – Je parle polonais, anglais. Je parle un peu allemand aussi. En fait, je pouvais parler allemand couramment avant mais maintenant j'ai oublié presque tout parce que je ne l'utilise presque pas du tout. C'est seulement les phrases comme “Bonjour”, “Au revoir”, etc en allemand aussi avec les pilotes. Mais normalement je ne l'utilise pas dans la vie alors c'est pour ça que j'oublie, juste j'oublie, alors c'est normal je crois.

Pendant 6 mois j'apprenais aussi le norvégien. Mais… Peut-être qu'il ne faut pas raconter cette histoire.

Hugo – Si, si, c'est intéressant ! Pourquoi tu as décidé d'apprendre le norvégien ? Il y a des Norvégiens qui écoutent ce podcast donc…

Inez – J'ai dû choisir quelque chose à l'université. Et j'ai décidé de choisir quelque chose de pas populaire. Je voulais être capable de parler une langue un peu exotique pour nous ici.

Hugo – Et ensuite je crois que tu as appris l'italien aussi ?

Inez – Ouais, après j'ai commencé avec l'italien. C'était il y a 4 ans peut-être, plus ou moins 4 ans. J'aimais bien l'italien. C'est une langue facile, contrairement au français, l'italien est vraiment facile. Ça peut avoir l'air [correction : donner l'impression] qu'ils parlent vite, qu'ils se comportent vite en fait. Mais la vérité est que c'est facile ! Ils parlent clairement et c'était cool… Je peux pas dire que c'était cool…

Hugo – Si, si, c'était cool.

Inez – C'était ok mais après quelques temps, c'était pas assez pour moi, c'était pas un défi pour moi, tu sais ? J'ai décidé de choisir quelque chose de plus compliqué et je crois que le français était vraiment un bon choix parce que c'est plus compliqué que l'italien.

Hugo – Et donc pourquoi tu as choisi le français ?

Inez – Parce que j'aime bien… J'aime la France, j'aime les Français, j'aime la langue française, j'aime tout ce qui est connecté avec [correction : lié au ] le français, la France, etc. En fait, avant je détestais le français. Je ne pouvais pas écouter les chansons, j'imitais les sons comme [r]. Je ne voulais pas regarder les films en français, etc. etc.

Mais ça a changé complètement après avoir connu quelques gens [correction : personnes] français. J'ai commencé à penser que peut-être ce n'est pas si mal. Est-ce que je peux dire “si mal” ?

Hugo – Hum, hum, c'est pas si mal.

Inez – Est-ce que tu peux l'entendre ? “C'est pas si mal”, et ça veut dire quelque chose ! Quand j'entendais par exemple les chansons et les titres comme “Papaoutai”. Je pensais : “Papaoutai”, qu'est-ce que ça veut dire “papoutai” ? Je pensais : “Ça ne veut rien dire”.

Hugo – C'est une chanson de Stromae pour ceux qui ne connaissent pas.

Inez – Ah ouais, c'est ça exactement. J'aime bien Stromae. Je ne sais pas parce qu'il a arrêté de donner des concerts.

Hugo – Oui, j'crois qu'il a fait une dépression.

Inez – Tu vois, tu vois ! On pense que sa vie est super et qu'il est riche et heureux. Et en fait il…

Hugo – C'est les artistes…

Inez – Oui, c'est souvent comme ça, je sais, je sais. Donc j'ai commencé à changer d'avis sur le français et j'ai pensé : “Ok. Je vais essayer d'apprendre cette langue. J'ai trouvé un prof par coïncidence sur internet. Il s'est avéré que c'était un mec super cool, il m'a motivée et j'ai décidé d'avoir 2 leçons par semaine. Et j'ai passé beaucoup de temps chez moi aussi, j'essayais de lire, d'écouter des podcasts, de regarder des vidéos, de progresser plus vite. Je continue seulement comme ça maintenant. Malheureusement mon prof a déménagé en Chine mais heureusement j'ai trouvé un autre prof super cool, toi !

Hugo – Merci

Inez – Mais je pense, je pense que tu es vraiment un prof super cool et que tu m'aides beaucoup. Même maintenant, que tu me donnes beaucoup de nouvelles choses à faire etc. Parce que je crois que c'est difficile de motiver quelqu'un qui a un certain niveau, à faire progresser quelqu'un, même si c'est difficile parce qu'on fait beaucoup d'autres choses dans nos vies et on n'a pas de temps pour apprendre la langue.

Hugo – Mais c'est vrai, il y a beaucoup de personnes qui, une fois qu'elles atteignent un niveau je dirais B2 (donc c'est un niveau plutôt avancé), elles sont capables de comprendre beaucoup de choses, de parler assez facilement, mais ensuite pour aller au niveau avancé, au niveau C1-C2, en fait ça demande beaucoup beaucoup de travail, et si on n'habite pas dans le pays ça demande un effort chaque jour de passer plusieurs heures à faire différentes activités pour être exposé à la langue.

Inez – J'essaye de faire des choses comme ça, de regarder les journaux à la télé, etc. C'est pas facile, parfois j'oublie de faire ça ou je suis trop fatiguée etc. etc.

Mais selon moi, ça dépend de ce que tu as dans ta tête. Parce que moi, j'aime le français, j'aime les langues étrangères en général. Et ça me donne vraiment beaucoup beaucoup de plaisir quand je peux comprendre ce que les gens disent, quand je peux dire ce que je veux dire en français ou en anglais… L'anglais est un peu comme le polonais maintenant… Mais en allemand ou en italien, etc. Si quelque chose est plaisant, tu veux le faire, c'est juste comme ça. Quelqu'un aime lire des livres et moi je préfère lire La grammaire progressive du français.

Hugo – Pas de publicité !

Inez – Ok, un livre avec “grammaire du français”.

Hugo – Ok, ok. Et si on revient un peu à tes débuts avec le français, comment vous avez commencé avec ton ancien professeur, avec David ?

Inez – J'ai commencé comme une étudiante à l'école. Alors, on avait un livre comme à l'école, avec des textes à lire et avec la grammaire, avec des choses à écouter, etc. etc.

Ça n'a pas pris longtemps parce que, c'était il y a longtemps mais je crois qu'après deux mois j'ai arrêté avec ce livre et on a commencé à seulement parler. David m'a donné beaucoup de textes à lire. Au début, j'ai dû traduire presque chaque mot, et c'était compliqué à comprendre ce que ça voulait dire, etc. etc.

Mais après quelques mois je pouvais voir vraiment de grands grands progrès, et ça m'a motivée même plus.

Hugo – [Plus]

Inez – Tu vois, j'oublie toujours… Et je pense qu'il faut parler, il ne faut pas avoir peur de parler. Parce que ton prof est un peu comme un docteur. Il sait que tu vas faire des erreurs parce que chaque personne fait des erreurs et il ne faut pas avoir peur de ça. Comme ça tu n'es pas bloqué et tu peux progresser vraiment parce que tu essayes, tu essayes et tu apprends. C'est comme ça.

Hugo – Mais c'est vrai qu'il y a des profs qui sont un peu stressants parfois et on a peur de faire des erreurs donc c'est important de trouver la bonne personne qui va t'écouter.

Inez – Selon moi, c'est comme moitié-moitié. Moitié grâce au prof et moitié grâce à toi. Parce qu'il faut vraiment trouver la bonne personnes avec qui tu es à l'aise. Cette personne ne te stresse pas. Comme toi par exemple, tu essayes de choisir des choses particulièrement [correction : spécialement] pour moi, qui m'intéressent, des choses qui sont connectées avec [correction : liées à] mes hobbies où de ce dont on parle pendant les leçons etc. etc.

C'est vraiment important.

C'est aussi parce que après quelques temps, les leçons deviennent un peu comme les rendez-vous avec ton ami. Si tu parles pendant 1 heure et demi deux fois par semaine, la personne avec qui tu parles doit devenir un peu comme ton ami parce que il ou elle sait beaucoup de ta vie, de ton travail, de ce qui se passe dans ta vie personnelle, privée. Et ça marche “both sides”, les deux côtés ?

Hugo – Des deux côtés.

Inez – C'est ça. Ça marche des deux côtés. C'est cool, pour moi c'est cool. C'est quelque chose que j'attends. Chaque semaine j'attends ce jour où j'ai les leçons, on peut se voir, je peux parler français pendant 1 heure et demi ; je suis contente, je suis vraiment contente chaque fois quand je suis dehors et je vois ou j'écoute, j'entends des gens français, j'essaye d'écouter ce qu'ils disent, vérifier si je comprends ou non. C'est super parce que je n'ai pas beaucoup d'occasions de parler français moi-même dans la vie alors c'est juste ça. Maintenant j'attends le moment quand je vais en France, à Paris ou quelque part ou je peux vraiment utiliser la langue que j'ai apprise avec toi. Ça va être un bon moment pour moi je crois.

Hugo – Je pense que c'est ça aussi le secret de ta réussite, c'est que tu t'es vraiment approprié la langue. Donc le français c'est pas pour toi quelque chose d'académique, d'abstrait avec de la grammaire et des exercices, c'est vraiment quelque chose que t'essaye d'utiliser le plus possible dans ta vie quotidienne.

Inez – Ouais, ouais j'ai regardé tous les films en français que j'avais sur Netflix déjà. Maintenant je cherche, je sais pas, un truc. C'est “un truc” ou “une truc” ?

Hugo – Un truc.

Inez – Alors je cherche les nouveaux trucs à faire, à regarder, à écouter, etc. Selon moi, il ne faut pas faire toutes les choses en français. Il faut vraiment choisir, trouver les choses que tu aimes. Et comme ça, ça va te donner [du] plaisir, toujours ! Parce que si regarde un film qui est chiant, c'est pas intéressant pour moi. Après 15 minutes je suis ennuyée [correction : je m'ennuie] et je ne veux pas le regarder. Mais si je trouve des choses intéressantes, de la musique par exemple qui me plaît, c'est super facile parce que c'est juste… c'est que la plaisir ?

Hugo – C'est que du plaisir.

Inez – C'est que du plaisir.

Hugo – C'est vrai. Parce que par exemple on recommande assez souvent de lire des livres aussi en français mais si c'est quelque chose que tu n'aimes pas faire en général, si t'aimes pas lire de livres, tu vas pas aimer en lire en français non plus.

Inez – Pourquoi tu dis ça ?! En fait, mon prof m'a donné quelques livres mais je suis nulle en lire [correction : lecture] et je pouvais lire seulement 10 pages ou peut-être 20 pages, c'était ça. Mais la dernière fois, tu m'as donné un livre sur la méditation et en fait je dois dire que j'ai vu que je pouvais tout comprendre sans vérifier les mots et c'est aussi…

Hugo – Plaisant ?

Inez – C'est aussi plaisant de voir que je fais des progrès comme ça. Parce que normalement, quand j'entends les gens [qui] parlent, c'est difficile. Parfois je comprends tout, parfois je comprends la moitié. Parce qu'ils parlent trop vite, ils utilisent l'argot et je suis complètement perdue parfois. Je suis comme “oh non, après 2 ans et demi, je peux comprendre seulement les verbes ou les mots singuliers sans le sens général”. Mais par exemple quand je lis, ça se voit que le progrès est là, et ça c'est plaisant !

Hugo – C'est vrai. Et je crois que tu t'es fait aussi quelques amis français avec lesquels tu écris régulièrement ?

Inez – Ok alors au travail, chaque année, les contrôleurs aériens du monde entier se voient pour une semaine pour faire du ski, du snowboard, etc. Une petite compétition entre nous. Mais en fait, c'est une semaine pour se voir, pour être ensemble, pour fêter [correction : faire la fête]. On va quelque part. On était en Italie, en France, en Serbie, etc. La prochaine fois va être en Suède. Je connais beaucoup de gens français de là-bas. Quand je suis là-bas, j'essaye de ne parler que français en fait. J'essaye d'être avec l'équipe française, il y a beaucoup d'équipes français mais j'essaye d'être avec les gens français [correction : les Français], utiliser la langue parce que ça me plaît en fait. L'anglais ne m'impressionne pas. Tout le monde parle anglais et c'est pas typique pour une fille polonaise de parler français. Alors moi j'essaye de parler le plus possible. Je connais des gens du Sud, du Nord, de Paris, etc. Et si quelqu'un vient à Varsovie, même les pilotes, on se voit parfois, on sort ensemble etc.

Hugo – Et tu penses que ça t'aide dans ton apprentissage du français, d'avoir ce contact ?

Inez – Ça m'aide d'avoir les gens français entre mes amis [correction : des Français parmi mes amis] parce qu'ils mettent sur Facebook beaucoup d'articles, de vidéos et de textes en français et j'essaye de les lire et de les comprendre. Ce sont souvent des choses qu'ils écrivent ou que leurs amis écrivent en français. Ça n'est pas la langue que je peux apprendre dans les livres ou même des films, c'est la langue utilisée vraiment par les gens qui habitent en France comme moi j'habite ici en Pologne. Ils parlent comme chaque jour. Et c'est cool, j'essaye de le comprendre. Parfois même je te demande pendant la leçon ce que quelque chose veut dire parce que je ne peux pas comprendre.

Hugo – Même moi je ne peux pas toujours comprendre !

Inez – Mais non, ça dépend de la région peut-être ou quelque chose comme ça ?

Hugo – Après les groupes ont des blagues un peu personnelles, des références qui sont difficiles à comprendre.

Inez – Mais ça m'aide, ça m'aide aussi.

Hugo – Et pour toi qu'est-ce qui est le plus difficile avec la langue française ?

Inez – La chose la plus difficile selon moi est que, ça ne se prononce pas comment [correction : comme] ça s'écrit et ça c'est compliqué. Parce que parfois j'entends quelque chose et je n'ai aucune idée [de] ce que ça veut dire ou même quels mots forment une phrase. Je dois voir quelque chose écrit et comme ça, quand j'entends quelqu'un lire ça ou dire ça seulement, je comprends ce que ça veut dire, ça doit être facile, ça doit être quelque chose que je connais bien. Par exemple quelqu'un parle juste trop vite pour moi, et je ne peux rien comprendre. Et après je vois cette chose écrite et je me dis : “Ok, c'est ça, c'est facile en fait !”. C'est une [correction : la] chose la plus compliquée et la plus difficile pour moi. Et je pense que c'est vraiment difficile pour tout le monde [correction : tous ceux] qui apprennent le français. [Le fait] que tu ne dis pas tout ce que tu vois, tu ne prononces pas les choses que tu vois, tu prononces ça complètement différemment parfois, pas comme en italien. Parce qu'en fait l'italien ressemble un peu [au] français mais en italien il faut lire ou il faut dire exactement ce qui est écrit. Et c'est facile ! Je pourrais dire un exemple mais peut-être non.

Hugo – Et en polonais c'est comme ça aussi, tout ce qu'on écrit on le dit aussi.

Inez – Ouais, le polonais peut être difficile parce qu'on a les… comment on dit ça ?

Hugo – Les combinaisons.

Inez – Les combinaisons de 2 lettres comme “[rz] [sz] [cz]” et ça c'est difficile pour les étrangers. Mais en français, parfois tu vois un mot et tu penses : “je n'ai aucune idée [de] comment le prononcer”. Au début, c'est difficile. Après tu as une idée même parfois si tu ne connais pas un mot tu penses : “peut-être qu'il faut lire ça comme ça” mais si quelqu'un parle trop vite dans un film, dans la rue, parfois je ne peux rien comprendre. Je me sens comme si [je venais] juste de commencer à apprendre le français et je me sens perdue et je ne me sens pas bien.

Hugo – Mais c'est quand même des situations qui t'arrivent de moins en moins souvent en fait.

Inez – Ouais, c'est vrai.

Hugo – Donc avec l'entraînement, ton oreille s'habitue à ça et maintenant tu peux associer ce que tu entends et ce que tu lis.

Inez – C'est vrai. Parfois je regarde des films, même avec les sous-titres, mais je ne les lis pas. J'écoute, j'entends ce que les gens disent et je n'ai pas besoin de lire les sous-titres. C'est pour ça que j'apprends les langues étrangères, que j'apprends le français et que je planifie d'apprendre une autre langue, parce que maintenant je pense à commencer d'apprendre l'espagnol mais c'est juste dans ma tête maintenant, on va voir ce qui va se passer.

Hugo – Ok très bien, très bien.

Hugo – Donc je pense qu'on va s'arrêter là pour cette interview. Merci beaucoup Inez.

Inez – C'est moi qui te remercie.

Hugo – C'était vraiment très sympa de t'avoir, je pense que ça va motiver beaucoup de personnes à continuer d'apprendre le français, à s'accrocher même quand c'est difficile. Parce que voilà, je pense que tout le monde est capable d'apprendre cette langue, ça demande seulement, comme l'a souligné Inez, de trouver des choses qui nous font plaisir.

Inez – Il faut découvrir que c'est la plus belle langue du monde !

Hugo – Exactement ! Je pense que si vous apprenez le français, vous savez déjà que c'est la plus belle langue du monde. Et sa difficulté c'est plutôt un challenge, un défi, parce que sinon tout le monde serait capable de parler français et ça ne serait pas très intéressant je pense.

Inez – Je suis d'accord avec toi prof !

Hugo – Très bien, très bien, merci. Donc voilà comme d'habitude si vous avez des questions vous pouvez m'envoyer un email. Si vous avez des questions pour Inez vous pouvez aussi m'écrire et je lui transmettrai vos questions. J'espère que ça vous a plu. Si vous voulez plus d'épisodes comme ça, d'interviews avec Inez ou avec d'autres personnes dites-le moi. Et on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Merci, à bientôt !

Inez – Au revoir !

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