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Les Aventures d'Olivier Twist, CHAPITRE IV (2)

CHAPITRE IV (2)

«Ma chère, dit M. Sowerberry avec déférence; voici l'enfant du

dépôt, dont je vous ai parlé.»

Olivier salua de nouveau.

«Dieu! dit la femme, qu'il est maigre!

- En effet, il n'est pas fort, répondit M. Bumble en regardant

Olivier sévèrement, comme si c'était sa faute; Il n'est pas fort,

il faut l'avouer; mais il poussera, madame Sowerberry, il

poussera.

- Oui, dit la femme avec humeur, grâce à notre boire et à notre

manger. Qu'y a-t-il à gagner avec ces enfants de la paroisse? Ils

coûtent toujours plus qu'ils ne valent. Mais les hommes veulent

n'en faire qu'à leur tête; allons, descends, petit squelette.» À

ces mots elle ouvrit une porte, poussa Olivier vers un escalier

fort roide qui conduisait à une petite cave, sombre et humide,

attenante au bûcher, qu'on nommait la _cuisine_, et où se trouvait

une fille malpropre, avec des souliers éculés, et de gros bas

bleus en lambeaux. «Charlotte, dit Mme Sowerberry qui avait suivi

Olivier, donnez à cet enfant quelques-uns des restes qu'on a mis

de côté pour Trip; il n'est pas revenu à la maison de toute la

journée, ainsi il s'en passera. Je suppose que tu ne feras pas le

dégoûté, hein, petit?»

Olivier, dont les yeux s'allumaient à l'idée de manger de la

viande et qui mourait d'envie de la dévorer, répondit que non, et

un plat de restes grossiers fut placé devant lui.

Je voudrais que quelque philosophe bien nourri, chez qui la bonne

chère n'engendre que de la bile, de ces philanthropes au sang

glacé, au coeur de fer, eût pu voir Olivier Twist se jeter sur ces

restes dont le chien n'avait pas voulu, et contempler l'affreuse

avidité avec laquelle il déchirait et avalait les morceaux. Il n'y

a qu'une chose que je préférerais à cela; ce serait de voir ce

philosophe faire le même repas, et avec le même plaisir.

«Eh bien! dit la femme, quand Olivier eut fini son souper, auquel

elle avait assisté avec une horreur silencieuse, épouvantée de

l'appétit futur de l'enfant; as-tu fini?»

Comme il n'y avait plus rien à avaler, Olivier répondit que oui.

«Alors, viens avec moi,» dit-elle. Elle prit une lampe sale et

fumeuse et le conduisit au haut de l'escalier. «Ton lit est sous

le comptoir. Tu n'as pas peur de coucher au milieu des cercueils,

je suppose? D'ailleurs, qu'importe que cela te convienne ou non?

Tu ne coucheras pas ailleurs. Arrive. Ne vas-tu pas me tenir là

toute la nuit?»

Olivier, sans perdre de temps, suivit docilement sa nouvelle

maîtresse.

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