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Élysée, Discours à la communauté française aux États-Unis (1)

Discours à la communauté française aux États-Unis (1)

Bonjour à toutes et tous et, pardon, nous vous avons fait attendre, mais nous sommes là.

Mesdames et Messieurs les Ministres, Messieurs les Présidents, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Mesdames et Messieurs les Conseillers des Français de l'étranger, Mesdames et Messieurs les présidentes et présidents d'associations, Mesdames et Messieurs les conseillers consulaires et conseillers du Commerce extérieur, Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités, ce qui me permet de rassembler tout le monde et de vous dire le plaisir que j'ai à retrouver chacune et chacun, mes chers compatriotes et chers amis américains, d'abord, je suis très heureux de vous retrouver aujourd'hui.

J'étais venu vous voir en 2018, il y a quatre ans, un peu plus, pour la première visite de l'administration Trump.

Nous voilà à nouveau pour la première visite de l'administration Biden, ce qui montre aussi la force des liens entre les États-Unis d'Amérique et la France et la force des liens que vous représentez et que vous faites vivre chaque jour.

Je veux vraiment remercier notre ambassadeur et son épouse pour l'organisation et l'accueil ici aujourd'hui, l'ensemble des équipes de l'ambassade et tous celles et ceux qui font vivre la relation, je l'évoquais évidemment, nos élus, nos consulats généraux, notre député Christopher et l'ensemble de celles et ceux qui forment l'équipe France aux États-Unis.

Vous incarnez cette relation et c'est grâce à vous, en quelque sorte, que nous sommes là une deuxième fois aujourd'hui.

Merci.

Cette amitié vient de très loin et, si vous avez suivi les décorations que nous avons faites à l'instant, l'un des vétérans, Karl, l'a dit mieux que je n'aurais su le dire, c'est une histoire de fraternité d'armes et de sang.

Même quand il y a des vicissitudes, c'est plus fort que tout.

Les Français étaient là pour bâtir cette nation et la rendre indépendante, et des Américains étaient sur notre sol pour libérer notre pays à chaque fois que notre liberté et notre souveraineté nationale ont été en jeu.

À l'échelle des siècles, c'est cette histoire qui compte et qui structure tout.

Cette histoire, c'est celle qu'au moins 300 000 Françaises et Français font vivre, ici sur ce sol, et beaucoup plus, nous le savons, en réalité.

Donc je veux ici vous dire que, si je reviens et si je vais, juste après vous avoir vus, être aux côtés du président Biden, c'est pour essayer ensemble d'être à la hauteur de ce que notre histoire a scellé entre nous, une alliance plus forte que tout, une alliance faite de tragédies parfois, mais de courage et d'engagement et, au fond, celle qui nous unit au-delà des différences et des époques.

Me voilà un peu plus de 4 années après, devant vous à nouveau, et je voulais vous dire quelques mots.

D'abord, beaucoup de choses se sont passées durant ces années.

Je me souviens, je m'exprimais devant vous et je vous avais dit tout ce que nous voulions faire pour le pays et pour les combats communs.

Je crois, je relisais le discours que j'avais tenu, qu'on a plutôt fait ce que je vous avais dit.

Donc les réformes sur nos différents secteurs, des transports à l'énergie, les réformes du marché du travail, les réformes sur la fiscalité, réindustrialiser notre pays et en refaire une grande nation attractive, cet agenda de réformes pour la France et l'Europe, nous l'avons conduit durant ces dernières années.

Toutes et tous et beaucoup qui sont là pour porter aussi la relation et qui la portent de l'autre côté de l'océan, peuvent en témoigner et la font vivre.

Mais notre pays a recréé des emplois industriels.

Notre pays est celui où on crée, ces dernières années, le plus de startups, où on lève les plus gros tickets d'Europe et il est redevenu, malgré les vicissitudes, le pays le plus attractif du continent européen ces trois dernières années.

Donc cet agenda, nous l'avons mené et nous continuerons de le mener dans les mois et les années qui viennent.

Ensuite, on a rendu l'Europe plus forte, en la rendant plus souveraine, plus unie et plus démocratique.

C'était l'agenda de la Sorbonne.

On l'a fait aussi malgré les crises et, je dirais, au bénéfice de celles-ci, en réussissant en quelque sorte tous ensemble, Européens, à résister au Covid et à bâtir un plan d'action à l'été 2020 qui était inédit, pour ne citer qu'un exemple.

Je sais que, durant ces années, beaucoup de choses se sont passées qui ont été aussi très difficiles à vivre ici et je voulais vous dire combien, peut-être plus encore que mes premiers mots d'introduction, je voulais remercier tous celles et ceux qui se sont tenus aux côtés de la Communauté française durant la période du Covid 19.

Je sais que cette période a été difficile à vivre, les restrictions, les restrictions de circulation et les séparations avec les familles, et je voulais vous dire que le ministère des Affaires étrangères et l'ensemble des équipes à travers le monde, ici mais aussi à Paris, ont fait un travail extraordinaire pour rapatrier, dans les premiers jours et les premières semaines, tous celles et ceux qui voulaient l'être, pour essayer à chaque fois de venir aux côtés de nos communautés.

Je voulais vous dire aussi que je sais ce que vous avez ici porté et fait en termes de solidarité au sein de la Communauté française, et je voulais vraiment remercier toutes les équipes et l'ensemble de celles et ceux qui ont fait vivre ces solidarités durant ces mois et ces années difficiles.

Soyez-en infiniment remerciés.

Beaucoup de choses ont changé, mais nous nous retrouvons dans un contexte, en quelque sorte, qui porte encore plus de défis que quand j'étais devant vous.

La guerre est revenue en Europe, en Ukraine, déclenchée par l'agression russe.

La confrontation géopolitique avec la Chine est encore plus prégnante.

Les défis en matière de climat ne sont pas moindres, même si la nouvelle administration a décidé de revenir dans l'Accord de Paris et, au fond, les défis qui sont devant nous requièrent encore plus d'intimité stratégique avec les États-Unis d'Amérique.

C'est le coeur de la visite que nous rendons aujourd'hui, et c'est un peu ce au sujet de quoi je voulais vous dire deux mots.

Ce que nous sommes en train de faire à travers cette visite d'État, c'est d'essayer d'abord de continuer d'oeuvrer ensemble, Américains et Français et Américains et Européens, pour essayer de répondre à ces nouveaux défis, et de le faire pour bâtir le plus rapidement possible la paix à nouveau, en aidant l'Ukraine à résister militairement, économiquement et d'un point de vue humanitaire, main dans la main, mais en faisant tout aussi pour que la paix puisse revenir et que les négociations puissent reprendre dans des termes choisis par les Ukrainiens et en mettant le maximum de pression.

La convergence entre les États-Unis d'Amérique, la France et les autres Européens est clé à cet égard, et elle est réelle depuis le premier jour du conflit.

Elle est extrêmement importante.

La deuxième chose, c'est que nous voulons aussi bâtir un agenda commun entre la France et les États-Unis, entre la France, l'Europe et les États-Unis, face aux autres crises suscitées par cette guerre.

La crise alimentaire, et nous faisons un énorme travail avec, d'ailleurs, beaucoup d'entre vous qui sont là, et la crise énergétique et tout ce qui s'ensuit.

L'objet, pour moi, de cette visite, c'est aussi de réinstaller un dialogue stratégique.

J'ai essayé de l'expliquer en disant que c'était pour resynchroniser nos agendas parce qu'il ne faut pas se tromper, il y a un risque aujourd'hui, qui est là et qu'on doit se dire entre amis.

Ce risque c'est que, face aux défis que j'évoque, les États-Unis d'Amérique regardent d'abord les États-Unis d'Amérique, ce qui est normal, nous faisons pareil avec nous, regardent ensuite leur rivalité avec la Chine et, en quelque sorte, que l'Europe et donc la France deviennent une sorte de variable d'ajustement.

Ce que je disais avec beaucoup de franchise et d'amitié au caucus avec lequel nous nous trouvions ce midi, en charge des sujets biodiversité et climatique, c'était cela.

Resynchroniser, ça veut juste dire que ce qui s'est passé ces derniers mois est un défi pour nous parce qu'on commence à se décaler sur les sujets énergétiques et le coup de la guerre n'est pas le même en Europe et aux États-Unis mais, surtout, les choix faits dont je partage les objectifs, en particulier l'Inflation Reduction Act ou le Chips Act, sont des choix qui vont fragmenter l'Occident parce qu'ils créent de telles différences entre les États-Unis d'Amérique et l'Europe que pour, tous celles et ceux qui travaillent dans nombre d'entreprises, ils vont juste se dire qu'on fait plus d'investissements de l'autre côté de l'océan.

Ces choix ne peuvent fonctionner que s'il y a une coordination entre nous, si on se décide ensemble et qu'on se resynchronise. C'est fondamental, et donc c'est aussi ce sur quoi je vais oeuvrer dans les prochaines heures et les prochains jours, pour pousser les Européens à faire plus et plus vite, pour gagner en souveraineté énergétique, aller encore plus vite sur le climat, bâtir des outils au moins aussi puissants que les États-Unis d'Amérique l'ont décidé récemment, mais pour qu'on puisse le faire ensemble et qu'il n'y ait pas en quelque sorte une forme d'hostilité commerciale qui se déclenche dans les prochaines semaines parce que nous n'avons pas besoin de ça, on a besoin de vraie " main dans la main " dans ce moment, c'est absolument clé.

Donc cette discussion stratégique est fondamentale pour ce voyage.

Avec beaucoup d'entre vous, nous allons aussi bâtir, à Washington et à la Nouvelle Orléans, un agenda très fort sur les sujets d'espace, de nucléaire, de quantique, beaucoup d'entre vous sont là aussi sur ce sujet, de technologie, de culture, de green tech, etc.

Tant de sujets existants mais aussi à venir de coopération bilatérale, sur lesquels nous voulons faire beaucoup plus, pour créer de la croissance, accélérer l'innovation, mais aussi bénéficier de vos savoir-faire, de votre expérience et de ce que vous savez porter.

Ce sont là les principaux objets de ce déplacement mais, au-delà de ça, je voulais aussi vous dire quelques mots sur deux ou trois sujets essentiels que vous faites vivre et sur lesquels nous voulons accélérer.

La priorité sur laquelle je voulais revenir, que nous allons défendre ici et qui est très importante à mes yeux, c'est celle de nos jeunesses.

J'ai vu, d'ailleurs, ici plusieurs de nos enseignants et de nos volontaires internationaux, merci à eux parce que c'est si important, mais nous avons aux États-Unis un formidable réseau de lycées français qui accueillent près de 18 000 élèves qui se sont distingués par une mobilisation sans faille durant la pandémie.

Nous avons fixé un plan pour la langue française et le plurilinguisme.

Il est essentiel et nous sommes en train ici, j'y reviendrai après-demain, d'avancer à marche forcée.

Mais je pense également aux Alliances françaises, le plus important réseaux au monde, et aux associations FLAM, on l'évoquait à l'instant, qui permettent aux élèves français scolarisés dans le système américain, mais aussi à de nombreux élèves étrangers, de conserver et consolider leur maîtrise de la langue française.

Tout ça, ce sont des initiatives qui sont pour nous une priorité pour nos jeunesses.

À cet égard, le fonds bilingue que j'avais annoncé il y a cinq ans à New York, notamment grâce à un engagement important de Chanel, a porté tous ses fruits et, en cinq ans, ce sont 34 écoles publiques à travers le pays qui ont pu ouvrir un programme d'immersion en français.

Ce succès doit nous encourager à faire davantage.

Donc à la Nouvelle Orléans, terre francophone s'il en est, j'irai pour annoncer une initiative plus ambitieuse encore, le fonds French for All, pour soutenir l'apprentissage du français partout où il est en jeu aux États-Unis, de la maternelle à l'université, spécialement auprès des publics défavorisés qui peuvent trouver dans le français un multiplicateur d'opportunités.


Discours à la communauté française aux États-Unis (1) Speech to the French community in the United States (1)

Bonjour à toutes et tous et, pardon, nous vous avons fait attendre, mais nous sommes là.

Mesdames et Messieurs les Ministres, Messieurs les Présidents, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Mesdames et Messieurs les Conseillers des Français de l'étranger, Mesdames et Messieurs les présidentes et présidents d'associations, Mesdames et Messieurs les conseillers consulaires et conseillers du Commerce extérieur, Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités, ce qui me permet de rassembler tout le monde et de vous dire le plaisir que j'ai à retrouver chacune et chacun, mes chers compatriotes et chers amis américains, d'abord, je suis très heureux de vous retrouver aujourd'hui.

J'étais venu vous voir en 2018, il y a quatre ans, un peu plus, pour la première visite de l'administration Trump. I came to see you in 2018, four years ago, a little more, for the first visit of the Trump administration.

Nous voilà à nouveau pour la première visite de l'administration Biden, ce qui montre aussi la force des liens entre les États-Unis d'Amérique et la France et la force des liens que vous représentez et que vous faites vivre chaque jour. Here we are again for the first visit of the Biden administration, which also shows the strength of the ties between the United States of America and France and the strength of the ties that you represent and that you bring to life every day.

Je veux vraiment remercier notre ambassadeur et son épouse pour l'organisation et l'accueil ici aujourd'hui, l'ensemble des équipes de l'ambassade et tous celles et ceux qui font vivre la relation, je l'évoquais évidemment, nos élus, nos consulats généraux, notre député Christopher et l'ensemble de celles et ceux qui forment l'équipe France aux États-Unis.

Vous incarnez cette relation et c'est grâce à vous, en quelque sorte, que nous sommes là une deuxième fois aujourd'hui.

Merci.

Cette amitié vient de très loin et, si vous avez suivi les décorations que nous avons faites à l'instant, l'un des vétérans, Karl, l'a dit mieux que je n'aurais su le dire, c'est une histoire de fraternité d'armes et de sang.

Même quand il y a des vicissitudes, c'est plus fort que tout. Even when there are vicissitudes, it's stronger than anything.

Les Français étaient là pour bâtir cette nation et la rendre indépendante, et des Américains étaient sur notre sol pour libérer notre pays à chaque fois que notre liberté et notre souveraineté nationale ont été en jeu. The French were there to build this nation and make it independent, and Americans were on our soil to liberate our country whenever our freedom and national sovereignty were at stake.

À l'échelle des siècles, c'est cette histoire qui compte et qui structure tout. On the scale of the centuries, it is this history that counts and that structures everything.

Cette histoire, c'est celle qu'au moins 300 000 Françaises et Français font vivre, ici sur ce sol, et beaucoup plus, nous le savons, en réalité.

Donc je veux ici vous dire que, si je reviens et si je vais, juste après vous avoir vus, être aux côtés du président Biden, c'est pour essayer ensemble d'être à la hauteur de ce que notre histoire a scellé entre nous, une alliance plus forte que tout, une alliance faite de tragédies parfois, mais de courage et d'engagement et, au fond, celle qui nous unit au-delà des différences et des époques.

Me voilà un peu plus de 4 années après, devant vous à nouveau, et je voulais vous dire quelques mots.

D'abord, beaucoup de choses se sont passées durant ces années.

Je me souviens, je m'exprimais devant vous et je vous avais dit tout ce que nous voulions faire pour le pays et pour les combats communs.

Je crois, je relisais le discours que j'avais tenu, qu'on a plutôt fait ce que je vous avais dit.

Donc les réformes sur nos différents secteurs, des transports à l'énergie, les réformes du marché du travail, les réformes sur la fiscalité, réindustrialiser notre pays et en refaire une grande nation attractive, cet agenda de réformes pour la France et l'Europe, nous l'avons conduit durant ces dernières années.

Toutes et tous et beaucoup qui sont là pour porter aussi la relation et qui la portent de l'autre côté de l'océan, peuvent en témoigner et la font vivre.

Mais notre pays a recréé des emplois industriels.

Notre pays est celui où on crée, ces dernières années, le plus de startups, où on lève les plus gros tickets d'Europe et il est redevenu, malgré les vicissitudes, le pays le plus attractif du continent européen ces trois dernières années.

Donc cet agenda, nous l'avons mené et nous continuerons de le mener dans les mois et les années qui viennent.

Ensuite, on a rendu l'Europe plus forte, en la rendant plus souveraine, plus unie et plus démocratique.

C'était l'agenda de la Sorbonne.

On l'a fait aussi malgré les crises et, je dirais, au bénéfice de celles-ci, en réussissant en quelque sorte tous ensemble, Européens, à résister au Covid et à bâtir un plan d'action à l'été 2020 qui était inédit, pour ne citer qu'un exemple.

Je sais que, durant ces années, beaucoup de choses se sont passées qui ont été aussi très difficiles à vivre ici et je voulais vous dire combien, peut-être plus encore que mes premiers mots d'introduction, je voulais remercier tous celles et ceux qui se sont tenus aux côtés de la Communauté française durant la période du Covid 19.

Je sais que cette période a été difficile à vivre, les restrictions, les restrictions de circulation et les séparations avec les familles, et je voulais vous dire que le ministère des Affaires étrangères et l'ensemble des équipes à travers le monde, ici mais aussi à Paris, ont fait un travail extraordinaire pour rapatrier, dans les premiers jours et les premières semaines, tous celles et ceux qui voulaient l'être, pour essayer à chaque fois de venir aux côtés de nos communautés.

Je voulais vous dire aussi que je sais ce que vous avez ici porté et fait en termes de solidarité au sein de la Communauté française, et je voulais vraiment remercier toutes les équipes et l'ensemble de celles et ceux qui ont fait vivre ces solidarités durant ces mois et ces années difficiles.

Soyez-en infiniment remerciés.

Beaucoup de choses ont changé, mais nous nous retrouvons dans un contexte, en quelque sorte, qui porte encore plus de défis que quand j'étais devant vous.

La guerre est revenue en Europe, en Ukraine, déclenchée par l'agression russe.

La confrontation géopolitique avec la Chine est encore plus prégnante.

Les défis en matière de climat ne sont pas moindres, même si la nouvelle administration a décidé de revenir dans l'Accord de Paris et, au fond, les défis qui sont devant nous requièrent encore plus d'intimité stratégique avec les États-Unis d'Amérique.

C'est le coeur de la visite que nous rendons aujourd'hui, et c'est un peu ce au sujet de quoi je voulais vous dire deux mots.

Ce que nous sommes en train de faire à travers cette visite d'État, c'est d'essayer d'abord de continuer d'oeuvrer ensemble, Américains et Français et Américains et Européens, pour essayer de répondre à ces nouveaux défis, et de le faire pour bâtir le plus rapidement possible la paix à nouveau, en aidant l'Ukraine à résister militairement, économiquement et d'un point de vue humanitaire, main dans la main, mais en faisant tout aussi pour que la paix puisse revenir et que les négociations puissent reprendre dans des termes choisis par les Ukrainiens et en mettant le maximum de pression.

La convergence entre les États-Unis d'Amérique, la France et les autres Européens est clé à cet égard, et elle est réelle depuis le premier jour du conflit.

Elle est extrêmement importante.

La deuxième chose, c'est que nous voulons aussi bâtir un agenda commun entre la France et les États-Unis, entre la France, l'Europe et les États-Unis, face aux autres crises suscitées par cette guerre.

La crise alimentaire, et nous faisons un énorme travail avec, d'ailleurs, beaucoup d'entre vous qui sont là, et la crise énergétique et tout ce qui s'ensuit.

L'objet, pour moi, de cette visite, c'est aussi de réinstaller un dialogue stratégique.

J'ai essayé de l'expliquer en disant que c'était pour resynchroniser nos agendas parce qu'il ne faut pas se tromper, il y a un risque aujourd'hui, qui est là et qu'on doit se dire entre amis.

Ce risque c'est que, face aux défis que j'évoque, les États-Unis d'Amérique regardent d'abord les États-Unis d'Amérique, ce qui est normal, nous faisons pareil avec nous, regardent ensuite leur rivalité avec la Chine et, en quelque sorte, que l'Europe et donc la France deviennent une sorte de variable d'ajustement.

Ce que je disais avec beaucoup de franchise et d'amitié au caucus avec lequel nous nous trouvions ce midi, en charge des sujets biodiversité et climatique, c'était cela.

Resynchroniser, ça veut juste dire que ce qui s'est passé ces derniers mois est un défi pour nous parce qu'on commence à se décaler sur les sujets énergétiques et le coup de la guerre n'est pas le même en Europe et aux États-Unis mais, surtout, les choix faits dont je partage les objectifs, en particulier l'Inflation Reduction Act ou le Chips Act, sont des choix qui vont fragmenter l'Occident parce qu'ils créent de telles différences entre les États-Unis d'Amérique et l'Europe que pour, tous celles et ceux qui travaillent dans nombre d'entreprises, ils vont juste se dire qu'on fait plus d'investissements de l'autre côté de l'océan.

Ces choix ne peuvent fonctionner que s'il y a une coordination entre nous, si on se décide ensemble et qu'on se resynchronise. C'est fondamental, et donc c'est aussi ce sur quoi je vais oeuvrer dans les prochaines heures et les prochains jours, pour pousser les Européens à faire plus et plus vite, pour gagner en souveraineté énergétique, aller encore plus vite sur le climat, bâtir des outils au moins aussi puissants que les États-Unis d'Amérique l'ont décidé récemment, mais pour qu'on puisse le faire ensemble et qu'il n'y ait pas en quelque sorte une forme d'hostilité commerciale qui se déclenche dans les prochaines semaines parce que nous n'avons pas besoin de ça, on a besoin de vraie " main dans la main " dans ce moment, c'est absolument clé.

Donc cette discussion stratégique est fondamentale pour ce voyage.

Avec beaucoup d'entre vous, nous allons aussi bâtir, à Washington et à la Nouvelle Orléans, un agenda très fort sur les sujets d'espace, de nucléaire, de quantique, beaucoup d'entre vous sont là aussi sur ce sujet, de technologie, de culture, de green tech, etc.

Tant de sujets existants mais aussi à venir de coopération bilatérale, sur lesquels nous voulons faire beaucoup plus, pour créer de la croissance, accélérer l'innovation, mais aussi bénéficier de vos savoir-faire, de votre expérience et de ce que vous savez porter.

Ce sont là les principaux objets de ce déplacement mais, au-delà de ça, je voulais aussi vous dire quelques mots sur deux ou trois sujets essentiels que vous faites vivre et sur lesquels nous voulons accélérer.

La priorité sur laquelle je voulais revenir, que nous allons défendre ici et qui est très importante à mes yeux, c'est celle de nos jeunesses.

J'ai vu, d'ailleurs, ici plusieurs de nos enseignants et de nos volontaires internationaux, merci à eux parce que c'est si important, mais nous avons aux États-Unis un formidable réseau de lycées français qui accueillent près de 18 000 élèves qui se sont distingués par une mobilisation sans faille durant la pandémie.

Nous avons fixé un plan pour la langue française et le plurilinguisme.

Il est essentiel et nous sommes en train ici, j'y reviendrai après-demain, d'avancer à marche forcée.

Mais je pense également aux Alliances françaises, le plus important réseaux au monde, et aux associations FLAM, on l'évoquait à l'instant, qui permettent aux élèves français scolarisés dans le système américain, mais aussi à de nombreux élèves étrangers, de conserver et consolider leur maîtrise de la langue française.

Tout ça, ce sont des initiatives qui sont pour nous une priorité pour nos jeunesses.

À cet égard, le fonds bilingue que j'avais annoncé il y a cinq ans à New York, notamment grâce à un engagement important de Chanel, a porté tous ses fruits et, en cinq ans, ce sont 34 écoles publiques à travers le pays qui ont pu ouvrir un programme d'immersion en français.

Ce succès doit nous encourager à faire davantage.

Donc à la Nouvelle Orléans, terre francophone s'il en est, j'irai pour annoncer une initiative plus ambitieuse encore, le fonds French for All, pour soutenir l'apprentissage du français partout où il est en jeu aux États-Unis, de la maternelle à l'université, spécialement auprès des publics défavorisés qui peuvent trouver dans le français un multiplicateur d'opportunités.