×

Usamos cookies para ayudar a mejorar LingQ. Al visitar este sitio, aceptas nuestras politicas de cookie.


image

innerFrench Podcast - Episodes #97 Onward, #109 - Bienvenue dans l'ère de l'inattention (3)

#109 - Bienvenue dans l'ère de l'inattention (3)

Hugo: [00:24:50] Non, pour moi, c'est vraiment quelque chose de problématique parce que je sais que je fonctionne très mal, en fait, comme ça. Et c'est ça qui est intéressant aussi, c'est… Je pense que toi, comme c'est quelque chose que tu as depuis très longtemps et qui est naturel, tu as réussi à en faire une force, en fait. Mais pour moi, c'est vraiment un handicap parce que je n'arrive pas du tout à fonctionner de cette manière donc… C'est une chose sur laquelle je dois travailler et on donnera quelques conseils, je pense, à la fin de l'épisode pour travailler sur ça.

Ingrid: [00:25:21] Ouais, on fera ça.

Ingrid: [00:25:34] Alors maintenant donc je vais vous parler un petit peu de ce qu'il se passe dans le cerveau quand on est concentré ou quand on est motivé, donc ce qu'il se passe pour toutes les personnes, et puis vous expliquer un petit peu en quoi c'est un peu différent pour les personnes qui, comme moi, ont un trouble de l'attention. Donc attention, Hugo, tu es prêt ? Parce que là je vais essayer l'explication scientifique !

Hugo: [00:26:03] C'est parti, je t'écoute attentivement.

Ingrid: [00:26:06] Ok, donc, d'après ce que j'ai compris en faisant toutes mes recherches et en parlant avec des spécialistes, la concentration, ça se passe au niveau du lobe préfrontal, donc c'est une partie du cerveau et elle se fait grâce à la dopamine. Donc la dopamine, c'est un neurotransmetteur. Donc, comme son nom l'indique, en fait, c'est un message qui est envoyé d'un neurone à l'autre. On l'appelle souvent l'hormone du plaisir, donc en fait, ce n'est pas une hormone, mais ça fonctionne comme une hormone. Il faut être… avoir un niveau, quand même, de connaissance scientifique pour faire la différence. Mais en gros, c'est une molécule chimique, un petit ingrédient, que le cerveau fabrique au moment où il ressent du plaisir, ou bien au moment où il pense qu'il va faire quelque chose de plaisant. Et c'est-à-dire par exemple, manger. Manger, c'est typiquement quelque chose qui permet au cerveau de produire de la dopamine. Et la dopamine, elle sert à beaucoup de choses. Elle sert notamment à permettre l'attention, la concentration. Mais elle joue aussi un rôle dans le mouvement, dans la régulation de la douleur, la régulation des émotions. Voilà, il y a vraiment plein de choses. En fait, la dopamine, elle, est essentielle pour fonctionner correctement. C'est un mécanisme qui s'appelle… Donc il y a un mécanisme qui s'appelle le mécanisme de la récompense, qui est tout un circuit comme ça, qui fait que quand on fait quelque chose qui est essentiel à la survie ou à la reproduction, donc typiquement manger et avoir des relations, c'est les deux choses qui sont essentielles pour que l'espèce survive, ça envoie un message au cerveau que tout va bien. On peut fonctionner, on peut continuer à voir des choses plus sur le long terme. Puis le cerveau se rappelle que ces différentes choses qu'on a faites ont été positives. Et du coup, ensuite, le simple fait de penser qu'on va faire ces choses, ça envoie de la dopamine et donc ça permet de dire “ok, c'est bon, tout va bien, on fonctionne correctement.” On peut du coup rester alerte. C'est ce qui permet par exemple… Avoir un bon taux de dopamine dans le cerveau, c'est ce qui permet d'éviter les dangers, d'éviter les douleurs futures. Donc forcément, c'est lié à la motivation, à la concentration, etc., parce qu'il nous faut avoir rempli ces besoins primaires qui en fait nous transmettent du plaisir, pour réussir à être en bonne condition, pour faire des choses qui nous ne donnent pas un plaisir immédiat, mais qui vont nous permettre de survivre dans le futur. Et c'est là qu'il y a une différence entre les personnes qui sont neurotypiques donc qui ont pas un problème spécial…

Hugo: [00:29:30] Donc en fait, si j'ai bien compris les personnes qui ont un problème d'attention, en fait, c'est un problème de dopamine, c'est ça ?

Ingrid: [00:29:36] Ouais, c'est ça. En fait, donc, le problème d'attention, et donc c'est pour ça qu'il est cognitif… Moi c'est bien ce qu'on m'a dit, il y a une spécialiste qui m'a dit c'est pas un problème « mental », entre guillemets, vous ne pouvez rien faire, c'est le fonctionnement du cerveau, c'est comme ça. En fait, il y a une… C'est le système dopaminergique qui a… qui ne fonctionne pas correctement. C'est, d'ailleurs, entre parenthèses, c'est un peu le… c'est lié à la maladie de Parkinson, qui a aussi un problème du système dopaminergique, et aussi quelques autres problèmes cognitifs, en général c'est ça. Et du coup, en fait, chez les personnes qui ont un trouble de l'attention, parfois, en fait, quand la dopamine passe, elle passe beaucoup trop vite. Donc elle passe plus vite donc, plus fort, donc ça, c'est plutôt cool, parce que ça veut dire que quand on fait des choses qui sont plaisantes, on les ressent en fait beaucoup plus, de façon encore plus plaisantes que les autres. Mais on épuise directement tout son stock de dopamine. Donc les personnes qui ont un trouble de l'attention ont encore plus besoin que les autres (les autres aussi, mais c'est complètement décuplé) d'avoir sans cesse de la nouveauté, puisque la nouveauté donne cette… enfin, produit de la dopamine. Et aussi, ils sont plus sujets à, par exemple, des problèmes d'addiction, puisqu'il y a plusieurs choses… Alors l'addiction, ça peut être les drogues, ça peut être des choses assez fortes, mais ça peut être aussi tout simplement le café, qui est très très addictif et qui envoie vraiment de… enfin, qui permet de produire de la dopamine. Et…

Hugo: [00:31:21] Je confirme. Grosse grosse dose de dopamine avec le café.

Ingrid: [00:31:26] Ouais. Mais il faut faire attention, on en reparlera après.

Hugo: [00:31:29] Avec modération.

Ingrid: [00:31:31] Voilà. Mais du coup ouais, en fait, c'est… Les personnes qui ont un trouble de l'attention ont besoin de produire, enfin d'aller chercher de la dopamine, plus régulièrement que les autres puisque les quantités dans le cerveau s'épuisent très rapidement. Et c'est pour ça qu'elles ont notamment, donc on a, tendance à avoir seulement deux temporalités : une temporalité qui est “maintenant, tout de suite”, d'où l'impulsivité, et une temporalité qui est “jamais.” Donc c'est beaucoup plus difficile quand on n'a pas un niveau de dopamine régulier dans le cerveau, de se dire : « Ah ça maintenant, tout de suite, ça m'apporte aucun plaisir, mais plus tard, il va y avoir une récompense ». En fait, le système de récompense sur le long terme ne fonctionne pas. Donc voilà.

Hugo: [00:32:24] D'accord. Donc c'est aussi pour ça, peut-être que tu peux être une bonne journaliste, mais écrire un livre ou un roman, ça sera un peu plus compliqué, vu le temps que ça demande.

Ingrid: [00:32:35] Ouais. Ben tu te rappelles que dans… Quand on a fait l'épisode 100, j'ai dit qu'un de mes objectifs, c'était de terminer un roman. Mais c'est « terminer », parce que j'ai plein d'histoires en tête. J'ai déjà commencé à écrire plein de, plein de petites histoires, mais c'est jamais en fait… Dès que je passe le stade de l'idée ou du moment d'inspiration, c'est fini. Ciao ! Et puis en plus, j'ai tendance à du coup, tout supprimer parce que c'est bon, c'est plus mon obsession du moment, ou ça m'apporte plus de bonheur sur le coup et du coup j'arrête. Mais je me soigne. Donc j'espère qu'avec tout ce que je mets en place et toute cette compréhension, je vais pouvoir aller au-delà. Et ouais, et avant de finir sur ça, enfin sur cette petite explication, je voulais aussi, ouais, préciser que j'ai vu donc en fait : cette particularité génétique, au temps des chasseurs-cueilleurs, au temps des Hommes…

Hugo: [00:33:39] Ah ça, il faut expliquer, les chasseurs cueilleurs !

Ingrid: [00:33:41] Ah oui. Donc ça, c'est avant que les Hommes, les humains, se sédentarisent, donc s'installent dans des maisons et dans des lieux fixes, ils étaient chasseurs cueilleurs, donc ils bougeaient énormément et ils se nourrissaientde la chasse. Donc de tuer des animaux.

Hugo: [00:34:02] Tuer des animaux.

Ingrid: [00:34:02] Et surtout de la cueillette, de ramasser en fait des… ce que la nature pouvait donner. Donc c'était avant…

Hugo: [00:34:11] Des fruits, des légumes.

Ingrid: [00:34:12] Ouais, des fruits…

Hugo: [00:34:12] Donc c'est le verbe « cueillir ». Le verbe, “cueillir.” Et le nom, “la cueillette.” Chasseurs cueilleurs, quelqu'un qui chasse et qui cueille.

Ingrid: [00:34:23] Exactement. Ouais. Et du coup, à cette époque, les personnes qui aujourd'hui ont… Enfin, les personnes qui avaient cette particularité génétique étaient essentielles parce que c'était des personnes qui prenaient plus de risques et qui allaient explorer plus facilement pour trouver des nouveautés. Et puis ensuite, quand on s'est sédentarisé, donc quand on s'est installé de manière fixe, et puis quand il y a eu des règles de société, puis le salariat, le monde ouvrier, etc., c'est devenu un enfer, en fait, d'avoir cette particularité. Mais aujourd'hui, je pense, et je ne suis pas la seule à le penser, que dans notre nouveau monde où on a beaucoup plus de place pour la créativité, pour voilà, différentes formes de cultures, de… pour enfin ouais ce qui… toutes les nouvelles technologies etc., finalement c'est un peu le retour, la vengeance. Le monde d'aujourd'hui, finalement, est quand même adapté, à condition de le savoir et de ne pas vouloir rentrer dans une case qui n'est pas la nôtre. Et je pense que ça peut faire une bonne transition, non ? Parce que toi, ça me rappelle un peu ce que tu me disais du livre que tu as lu, non ?

Hugo: [00:35:44] Effectivement. Donc le livre que j'ai lu s'intitule The Distracted Mind. Il a été écrit par Adam Gazzaley et Larry Rosen, qui est psychologue. Et Adam Gazzaley, il est neuroscientifique. Et la problématique de ce livre, c'est le fait que le cerveau que nous avons, c'est toujours celui de ces fameux chasseurs cueilleurs. Il a très peu évolué. Par contre, l'environnement dans lequel nous vivons a beaucoup changé. Et maintenant, on peut avoir l'impression que notre cerveau est inadapté à ce nouvel environnement dans lequel on vit.

[00:36:24] Alors, ce qui est intéressant, c'est la façon dont notre cerveau fonctionne, et Adam Gazzaley décrit ça très très bien. En fait, on a une capacité à analyser et à réagir à notre environnement. Donc ça, c'est un cycle en fait, qui s'appelle perception-action. On perçoit, on voit quelque chose et on réagit à ce qu'on voit, à ce signal. Et c'est justement ce mécanisme de survie, dont tu as parlé, qui a vraiment été essentiel à notre, à notre survie, jusqu'ici, et à notre évolution. Mais on a aussi une capacité qui est plutôt top down, donc du haut vers le bas. Et c'est celle de se fixer un but, de se fixer un objectif, et ensuite de le réaliser. Et ça, c'est plutôt ce qui nous a permis de développer notre civilisation, d'envoyer des gens sur la lune, etc. Et c'est ce qui nous différencie aussi des autres animaux, en grande partie. Et pour réaliser, justement, ces objectifs, on a une faculté qui est le contrôle cognitif, dont tu as parlé aussi, qui s'assure qu'on va pouvoir réaliser nos plans, les faire dans les temps, les mener à bien. Et si on n'avait pas cette faculté, en fait, on ne ferait que réagir à notre environnement. Donc ce contrôle cognitif, c'est vraiment une capacité qui est une faculté qui est essentielle chez nous. Mais le problème maintenant, c'est que cette faculté est sur-sollicitée. Elle est sur-stimulée, parce que dans notre environnement, il y a énormément de signaux, de distractions.

[00:38:17] Et l'autre problème, c'est que notre capacité à faire des plans s'est développée (donc c'est pour ça que collectivement, en tant que civilisation, on fait de plus en plus, on a de plus en plus de projets, on arrive à organiser des choses à une échelle incroyable) mais par contre, notre contrôle cognitif a très peu évolué. Donc on est capables de faire des plans, mais on a beaucoup de mal à les réaliser. Et ça, je le vois à notre échelle chez InnerFrench. J'ai une excellente capacité à faire de nombreux plans, mais après, les mener à bien, c'est un peu plus difficile, notamment parce que je suis souvent distrait. Dans le monde de l'entrepreneuriat, il y a ce qu'on appelle “le syndrome de l'objet brillant.” Donc, dès qu'on voit quelque chose qui brille, quelque chose de nouveau, on a envie d'aller vers ça, de l'essayer. Un peu comme les pies, ces oiseaux qui sont attirés par les objets, en argent il me semble ?


#109 - Bienvenue dans l'ère de l'inattention (3) #109 - Welcome to the age of inattention (3) #109 - Bem-vindo à era da desatenção (3)

Hugo: [00:24:50] Non, pour moi, c'est vraiment quelque chose de problématique parce que je sais que je fonctionne très mal, en fait, comme ça. Et c'est ça qui est intéressant aussi, c'est… Je pense que toi, comme c'est quelque chose que tu as depuis très longtemps et qui est naturel, tu as réussi à en faire une force, en fait. And that's what's also interesting, it's… I think that you, as it's something you've had for a very long time and which is natural, you've managed to make it a strength, in fact. Mais pour moi, c'est vraiment un handicap parce que **je n'arrive pas du tout à** fonctionner de cette manière donc… C'est une chose sur laquelle je dois travailler et on donnera quelques conseils, je pense, à la fin de l'épisode pour travailler sur ça. Aber für mich ist es wirklich ein Handicap, weil ich so überhaupt nicht funktionieren kann, also … Daran muss ich arbeiten und wir werden, glaube ich, Ende des Jahres einen Rat geben, um daran zu arbeiten. But for me it's really a handicap because I can't function that way at all so… It's something I have to work on and we'll give some advice, I think, at the end of the year. episode to work on that.

Ingrid: [00:25:21] Ouais, on fera ça.

Ingrid: [00:25:34] Alors maintenant donc je vais vous parler un petit peu de ce qu'il se passe dans le cerveau quand on est concentré ou quand on est motivé, donc ce qu'il se passe pour toutes les personnes, et puis vous expliquer un petit peu en quoi c'est un peu différent pour les personnes qui, comme moi, ont un trouble de l'attention. Ingrid: [00:25:34] Also, jetzt werde ich dir ein wenig darüber erzählen, was im Gehirn passiert, wenn wir konzentriert oder motiviert sind, also was für alle Menschen passiert, und dann erkläre ich dir a ein bisschen, wie es ein bisschen anders ist für Leute, die wie ich an Aufmerksamkeitsdefizitstörung leiden. Ingrid: [00:25:34] So now I'm going to tell you a little bit about what happens in the brain when we are focused or when we are motivated, so what happens for all people , and then explain to you a little bit how it's a little different for people who, like me, have attention deficit disorder. Donc attention, Hugo, tu es prêt ? So watch out, Hugo, are you ready? Parce que là je vais essayer l'explication scientifique ! Denn hier werde ich die wissenschaftliche Erklärung versuchen! Because here I am going to try the scientific explanation!

Hugo: [00:26:03] C'est parti, je t'écoute attentivement. Hugo: [00:26:03] Let's go, I'm listening to you carefully.

Ingrid: [00:26:06] Ok, donc, d'après ce que j'ai compris en faisant toutes mes recherches et en parlant avec des spécialistes, la concentration, ça se passe au niveau du **lobe préfrontal**, donc c'est une partie du cerveau et elle se fait grâce à la dopamine. Ingrid: [00:26:06] Ok, so wie ich es aus all meinen Recherchen und Gesprächen mit Spezialisten verstehe, findet Konzentration im Präfrontallappen statt, also ist es ein Teil des Gehirns und wird dank Dopamin erreicht. Ingrid: [00:26:06] Ok, so from what I understand from doing all my research and talking to specialists, concentration happens in the prefrontal lobe, so it's a part of the brain and it is done thanks to dopamine. Donc la dopamine, c'est un neurotransmetteur. Donc, comme son nom l'indique, en fait, c'est un message qui est envoyé d'un neurone à l'autre. So, as the name suggests, in fact, it is a message that is sent from one neuron to another. On l'appelle souvent l'hormone du plaisir, donc en fait, ce n'est pas une hormone, mais ça fonctionne comme une hormone. Es wird oft als Lusthormon bezeichnet, ist also eigentlich kein Hormon, wirkt aber wie ein Hormon. Il faut être… avoir un niveau, quand même, de connaissance scientifique pour faire la différence. Sie müssen … trotzdem ein gewisses Maß an wissenschaftlichem Wissen haben, um etwas zu bewirken. You have to be… have a level, all the same, of scientific knowledge to make a difference. Mais **en gros**, c'est une molécule chimique, un petit ingrédient, que le cerveau fabrique au moment où il ressent du plaisir, ou bien au moment où il pense qu'il va faire quelque chose de plaisant. But basically, it's a chemical molecule, a small ingredient, that the brain makes when it feels pleasure, or when it thinks it's going to do something pleasant. Et c'est-à-dire par exemple, manger. And that is to say, for example, to eat. Manger, c'est typiquement quelque chose qui permet au cerveau de produire de la dopamine. Et la dopamine, elle sert à beaucoup de choses. Und Dopamin dient vielen Dingen. Elle sert notamment à permettre l'attention, la concentration. Sie dient insbesondere dazu, Aufmerksamkeit, Konzentration zu ermöglichen. It serves in particular to allow attention, concentration. Mais elle joue aussi un rôle dans le mouvement, dans la régulation de la douleur, la régulation des émotions. Voilà, il y a vraiment plein de choses. Well, there are really a lot of things. En fait, la dopamine, elle, est essentielle pour fonctionner correctement. C'est un mécanisme qui s'appelle… Donc il y a un mécanisme qui s'appelle le mécanisme de la récompense, qui est tout un circuit comme ça, qui fait que quand on fait quelque chose qui est essentiel à la survie ou à la reproduction, donc typiquement manger et avoir des relations, c'est les deux choses qui sont essentielles pour que **l'espèce** survive, ça envoie un message au cerveau que tout va bien. Es ist ein Mechanismus namens ... Es gibt also einen Mechanismus namens Belohnungsmechanismus, der ein ganzer Kreislauf ist, dass, wenn Sie etwas tun, das für das Überleben oder die Fortpflanzung wesentlich ist, also typischerweise essen und Beziehungen haben, das sind die beiden Dinge, die sind Es ist für das Überleben der Spezies unerlässlich und sendet eine Nachricht an das Gehirn, dass alles in Ordnung ist. On peut fonctionner, on peut continuer à voir des choses plus sur le long terme. Wir können funktionieren, wir können die Dinge langfristig weiter sehen. Puis le cerveau se rappelle que ces différentes choses qu'on a faites ont été positives. Et du coup, ensuite, le simple fait de penser qu'on va faire ces choses, ça envoie de la dopamine et donc ça permet de dire “ok, c'est bon, tout va bien, on fonctionne correctement.” On peut du coup rester alerte. Und plötzlich dann, die einfache Tatsache zu denken, dass wir diese Dinge tun werden, sendet Dopamin aus und ermöglicht es daher, zu sagen: „Okay, es ist gut, alles ist in Ordnung, wir arbeiten richtig.“ Damit wir wachsam bleiben können. And suddenly, then, the simple fact of thinking that we are going to do these things, it sends dopamine and therefore it allows you to say “ok, it’s good, everything is fine, we are working properly.” So we can stay alert. C'est ce qui permet par exemple… Avoir un bon **taux de** dopamine dans le cerveau, c'est ce qui permet d'éviter les dangers, d'éviter les douleurs futures. This is what allows for example… Having a good level of dopamine in the brain is what makes it possible to avoid dangers, to avoid future pain. Donc forcément, c'est lié à la motivation, à la concentration, etc., parce qu'il nous faut avoir rempli ces besoins primaires qui en fait nous transmettent du plaisir, pour réussir à être en bonne condition, pour faire des choses qui nous ne donnent pas un plaisir immédiat, mais qui vont nous permettre de survivre dans le futur. Es ist also unweigerlich mit Motivation, Konzentration usw. verbunden, denn wir müssen diese primären Bedürfnisse erfüllt haben, die uns tatsächlich Freude bereiten, um erfolgreich in guter Verfassung zu sein, um Dinge zu tun, die uns nicht unmittelbar geben Freude, sondern die uns in Zukunft überleben lässt. So inevitably, it's linked to motivation, concentration, etc., because we need to have fulfilled these primary needs which in fact give us pleasure, in order to succeed in being in good condition, in order to do things that do not give us immediate pleasure, but which will allow us to survive in the future. Et c'est là qu'il y a une différence entre les personnes qui sont neurotypiques donc qui ont pas un problème spécial… And that's where there's a difference between people who are neurotypical and therefore don't have a special problem...

Hugo: [00:29:30] Donc en fait, si j'ai bien compris les personnes qui ont un problème d'attention, en fait, c'est un problème de dopamine, c'est ça ? Hugo: [00:29:30] So actually, if I understood correctly people who have an attention problem, in fact, it's a dopamine problem, right?

Ingrid: [00:29:36] Ouais, c'est ça. En fait, donc, le problème d'attention, et donc c'est pour ça qu'il est cognitif… Moi c'est bien ce qu'on m'a dit, il y a une spécialiste qui m'a dit c'est pas un problème « mental », entre guillemets, vous ne pouvez rien faire, c'est le fonctionnement du cerveau, c'est comme ça. In der Tat, also das Problem der Aufmerksamkeit, und deshalb ist es kognitiv… Mir wurde es tatsächlich gesagt, es gibt einen Spezialisten, der mir gesagt hat, dass es sich nicht um ein „mentales“ Problem handelt, in Anführungszeichen, Sie können' Nichts tun, es ist das Funktionieren des Gehirns, so ist es. In fact, therefore, the problem of attention, and therefore that is why it is cognitive… Me it is indeed what I was told, there is a specialist who told me that is not a "mental" problem, in quotes, you can't do anything, it's the functioning of the brain, that's how it is. En fait, il y a une… C'est le système dopaminergique qui a… qui ne fonctionne pas correctement. C'est, d'ailleurs, entre parenthèses, c'est un peu le… c'est lié à la maladie de Parkinson, qui a aussi un problème du système dopaminergique, et aussi quelques autres problèmes cognitifs, en général c'est ça. Es ist übrigens, in Klammern, es ist ein bisschen das... es hängt mit der Parkinson-Krankheit zusammen, die auch ein Problem mit dem dopaminergen System hat, und auch ein paar andere kognitive Probleme, im Allgemeinen ist es das. Et du coup, en fait, chez les personnes qui ont un trouble de l'attention, parfois, en fait, quand la dopamine passe, elle passe beaucoup trop vite. Und plötzlich, bei Menschen mit einer Aufmerksamkeitsstörung, geht das Dopamin manchmal sogar viel zu schnell vorbei. Donc elle passe plus vite donc, plus fort, donc ça, c'est plutôt cool, parce que ça veut dire que quand on fait des choses qui sont plaisantes, on les ressent en fait beaucoup plus, de façon encore plus plaisantes que les autres. Mais on **épuise** directement tout son stock de dopamine. Donc les personnes qui ont un trouble de l'attention ont encore plus besoin que les autres (les autres aussi, mais c'est complètement **décuplé**) d'avoir sans cesse de la nouveauté, puisque la nouveauté donne cette… enfin, produit de la dopamine. So people who have an attention disorder need even more than others (others too, but it's completely increased) to have constant novelty, since novelty gives this...well, produces dopamine. Et aussi, **ils sont plus sujets à**, par exemple, des problèmes d'addiction, puisqu'il y a plusieurs choses… Alors l'addiction, ça peut être les drogues, ça peut être des choses assez fortes, mais ça peut être aussi tout simplement le café, qui est très très addictif et qui envoie vraiment de… enfin, qui permet de produire de la dopamine. Und sie sind zum Beispiel anfälliger für Suchtprobleme, da gibt es mehrere Dinge... Sucht kann also Drogen sein, es können ziemlich starke Dinge sein, aber es kann auch ganz einfach der Kaffee sein, was sehr sehr ist süchtig macht und das wirklich sendet ... na ja, was es ermöglicht, Dopamin zu produzieren. And also, they are more prone to, for example, addiction problems, since there are several things... So addiction can be drugs, it can be quite strong things, but it can also be quite simply coffee, which is very, very addictive and which really sends… well, which makes it possible to produce dopamine. Et…

Hugo: [00:31:21] Je confirme. Hugo: [00:31:21] I confirm. Grosse grosse dose de dopamine avec le café.

Ingrid: [00:31:26] Ouais. Mais il faut faire attention, on en reparlera après. Aber Sie müssen vorsichtig sein, wir werden später darüber sprechen. But you have to be careful, we'll talk about it later.

Hugo: [00:31:29] Avec modération.

Ingrid: [00:31:31] Voilà. Mais du coup ouais, en fait, c'est… Les personnes qui ont un trouble de l'attention ont besoin de produire, enfin d'aller chercher de la dopamine, plus régulièrement que les autres puisque les quantités dans le cerveau s'épuisent très rapidement. But suddenly yeah, in fact, it's... People who have an attention disorder need to produce, finally to get dopamine, more regularly than the others since the quantities in the brain are depleted. very quickly. Et c'est pour ça qu'elles ont notamment, donc on a, tendance à avoir seulement deux temporalités : une temporalité qui est “maintenant, tout de suite”, **d'où** l'impulsivité, et une temporalité qui est “jamais.” Donc c'est beaucoup plus difficile quand on n'a pas un niveau de dopamine régulier dans le cerveau, de se dire : « Ah ça maintenant, tout de suite, ça m'apporte aucun plaisir, mais plus tard, il va y avoir une récompense ». And that's why they have in particular, so we tend to have only two temporalities: a temporality which is “now, right away”, hence the impulsiveness, and a temporality which is “never. ” So it's much more difficult when you don't have a regular level of dopamine in the brain, to say to yourself: "Ah now, right away, it brings me no pleasure, but later, there will be an award ". En fait, le système de récompense sur le long terme ne fonctionne pas. In fact, the long-term reward system does not work. Donc voilà. So here is.

Hugo: [00:32:24] D'accord. Donc c'est aussi pour ça, peut-être que tu peux être une bonne journaliste, mais écrire un livre ou un roman, ça sera un peu plus compliqué, **vu** le temps que ça demande. So that's also why, maybe you can be a good journalist, but writing a book or a novel will be a little more complicated, given the time it takes.

Ingrid: [00:32:35] Ouais. Ben tu te rappelles que dans… Quand on a fait l'épisode 100, j'ai dit qu'un de mes objectifs, c'était de terminer un roman. Well, you remember that in… When we did episode 100, I said that one of my goals was to finish a novel. Mais c'est « terminer », parce que j'ai plein d'histoires en tête. But it's "finish", because I have a lot of stories in mind. J'ai déjà commencé à écrire plein de, plein de petites histoires, mais c'est jamais en fait… Dès que je passe le stade de l'idée ou du moment d'inspiration, c'est fini. Ciao ! Et puis en plus, j'ai tendance à du coup, tout **supprimer** parce que c'est bon, c'est plus mon obsession du moment, ou ça m'apporte plus de bonheur **sur le coup** et du coup j'arrête. Und dann neige ich dazu, plötzlich alles zu löschen, weil es gut ist, es eher meine momentane Besessenheit ist, oder es mir auf der Stelle mehr Freude bringt und plötzlich höre ich auf. And then in addition, I tend to suddenly, delete everything because it's good, it's more my obsession of the moment, or it brings me more happiness on the spot and suddenly I stop. Mais **je me soigne**. Aber ich passe auf mich auf. But I take care of myself. Donc j'espère qu'avec tout ce que je mets en place et toute cette compréhension, je vais pouvoir aller **au-delà**. Ich hoffe also, dass ich mit allem, was ich in die Wege geleitet habe, und all diesem Verständnis in der Lage sein werde, darüber hinauszugehen. Et ouais, et avant de finir sur ça, enfin sur cette petite explication, je voulais aussi, ouais, préciser que j'ai vu donc en fait : cette particularité génétique, au temps des chasseurs-cueilleurs, au temps des Hommes… Und ja, und bevor ich damit ende, endlich mit dieser kleinen Erklärung, wollte ich auch, ja, präzisieren, dass ich es tatsächlich gesehen habe: diese genetische Besonderheit, in der Zeit der Jäger und Sammler, in der Zeit der Menschen ... And yeah, and before ending on that, finally on this little explanation, I also wanted, yeah, to specify that I saw so in fact: this genetic particularity, in the time of hunter-gatherers, in the time of men...

Hugo: [00:33:39] Ah ça, il faut expliquer, **les chasseurs cueilleurs** ! Hugo: [00:33:39] Ah that, you have to explain, hunter-gatherers!

Ingrid: [00:33:41] Ah oui. Donc ça, c'est avant que les Hommes, les humains, se **sédentarisent**, donc s'installent dans des maisons et dans des lieux fixes, ils étaient chasseurs cueilleurs, donc ils bougeaient énormément et **ils se nourrissaient**de **la chasse**. Das war also, bevor Menschen, Menschen, sesshaft wurden, sich also in Häusern und festen Orten niederließen, sie waren Jäger und Sammler, also zogen sie viel umher und ernährten sich von der Jagd. So that's before Men, humans, settled down, so settled in houses and fixed places, they were hunter-gatherers, so they moved around a lot and they fed on hunting. Donc de tuer des animaux.

Hugo: [00:34:02] Tuer des animaux.

Ingrid: [00:34:02] Et surtout de **la cueillette**, de ramasser en fait des… ce que la nature pouvait donner. Ingrid: [00:34:02] Und vor allem pflücken, tatsächlich pflücken … was die Natur geben könnte. Ingrid: [00:34:02] And especially picking, actually picking up… what nature could give. Donc c'était avant…

Hugo: [00:34:11] Des fruits, des légumes.

Ingrid: [00:34:12] Ouais, des fruits…

Hugo: [00:34:12] Donc c'est le verbe « cueillir ». Le verbe, “cueillir.” Et le nom, “la cueillette.” Chasseurs cueilleurs, quelqu'un qui chasse et qui cueille.

Ingrid: [00:34:23] Exactement. Ouais. Et du coup, à cette époque, les personnes qui aujourd'hui ont… Enfin, les personnes qui avaient cette particularité génétique étaient essentielles parce que c'était des personnes qui prenaient plus de risques et qui allaient explorer plus facilement pour trouver des nouveautés. And suddenly, at that time, the people who today have… Finally, the people who had this genetic particularity were essential because they were people who took more risks and who were going to explore more easily to find new things. Et puis ensuite, quand on s'est sédentarisé, donc quand on s'est installé de manière fixe, et puis quand il y a eu des règles de société, puis le salariat, le monde ouvrier, etc., c'est devenu **un enfer**, en fait, d'avoir cette particularité. Und dann danach, als wir sesshaft wurden, also als wir uns dauerhaft niederließen, und dann, als es gesellschaftliche Regeln gab, dann Lohnarbeit, Arbeitswelt usw., wurde es eigentlich zur Hölle, diese Eigentümlichkeit zu haben. And then afterwards, when we became sedentary, so when we settled down permanently, and then when there were rules of society, then wage-earning, the working world, etc., it became a hell, in fact, to have this peculiarity. Mais aujourd'hui, je pense, et je ne suis pas la seule à le penser, que dans notre nouveau monde où on a beaucoup plus de place pour la créativité, pour voilà, différentes formes de cultures, de… pour enfin ouais ce qui… toutes les nouvelles technologies etc., finalement c'est un peu le retour, **la vengeance**. Le monde d'aujourd'hui, finalement, est quand même adapté, à condition de le savoir et de ne pas vouloir rentrer dans une case qui n'est pas la nôtre. Die heutige Welt ist schließlich noch geeignet, sofern man sie kennt und nicht in eine Schublade passen will, die nicht unsere ist. Today's world, ultimately, is still suitable, provided you know it and do not want to fit into a box that is not ours. Et je pense que ça peut faire une bonne transition, non ? And I think that can make a good transition, right? Parce que toi, ça me rappelle un peu ce que tu me disais du livre que tu as lu, non ? Because you, it reminds me a little of what you told me about the book you read, doesn't it?

Hugo: [00:35:44] Effectivement. Donc le livre que j'ai lu s'intitule The Distracted Mind. So the book I read is called The Distracted Mind. Il a été écrit par Adam Gazzaley et Larry Rosen, qui est psychologue. Et Adam Gazzaley, il est neuroscientifique. Et la problématique de ce livre, c'est le fait que le cerveau que nous avons, c'est toujours celui de ces fameux chasseurs cueilleurs. Il a très peu évolué. It has evolved very little. Par contre, l'environnement dans lequel nous vivons a beaucoup changé. Et maintenant, on peut avoir l'impression que notre cerveau est inadapté à ce nouvel environnement dans lequel on vit. And now, we can have the impression that our brain is unsuited to this new environment in which we live.

[00:36:24] Alors, ce qui est intéressant, c'est la façon dont notre cerveau fonctionne, et Adam Gazzaley décrit ça très très bien. En fait, on a une capacité à analyser et à réagir à notre environnement. Tatsächlich haben wir die Fähigkeit, unsere Umwelt zu analysieren und darauf zu reagieren. Donc ça, c'est un cycle en fait, qui s'appelle perception-action. On perçoit, on voit quelque chose et on réagit à ce qu'on voit, à ce signal. Et c'est justement ce mécanisme de survie, dont tu as parlé, qui a vraiment été essentiel à notre, à notre survie, jusqu'ici, et à notre évolution. Und genau dieser Überlebensmechanismus, von dem Sie sprachen, war wirklich wesentlich für uns, für unser bisheriges Überleben und für unsere Evolution. And it's precisely this survival mechanism, which you talked about, that has really been essential to our, to our survival, thus far, and to our evolution. Mais on a aussi une capacité qui est plutôt top down, donc du haut vers le bas. Aber wir haben auch eine Kapazität, die eher top-down ist, also von oben nach unten. Et c'est celle de **se fixer un but**, de se fixer un objectif, et ensuite de le réaliser. And it's about setting a goal, setting a goal, and then achieving it. Et ça, c'est plutôt ce qui nous a permis de développer notre civilisation, d'envoyer des gens sur la lune, etc. Et c'est ce qui nous différencie aussi des autres animaux, en grande partie. And this is what also differentiates us from other animals, in large part. Et pour réaliser, justement, ces objectifs, on a une faculté qui est le contrôle cognitif, dont tu as parlé aussi, qui s'assure qu'on va pouvoir réaliser nos plans, les faire dans les temps, les **mener à bien**. Und um genau diese Ziele zu erreichen, haben wir eine Fähigkeit, die kognitive Kontrolle, die Sie ebenfalls erwähnt haben, die sicherstellt, dass wir in der Lage sein werden, unsere Pläne auszuführen, sie rechtzeitig auszuführen, sie auszuführen. Et si on n'avait pas cette faculté, en fait, on ne ferait que réagir à notre environnement. Und wenn wir diese Fähigkeit nicht hätten, würden wir tatsächlich nur auf unsere Umwelt reagieren. Donc ce contrôle cognitif, c'est vraiment une capacité qui est une faculté qui est essentielle chez nous. Mais le problème maintenant, c'est que cette faculté est **sur-sollicitée**. But the problem now is that this faculty is overstretched. Elle est sur-stimulée, parce que dans notre environnement, il y a énormément de signaux, de distractions.

[00:38:17] Et l'autre problème, c'est que notre capacité à faire des plans s'est développée (donc c'est pour ça que collectivement, en tant que civilisation, on fait de plus en plus, on a de plus en plus de projets, on arrive à organiser des choses **à une échelle incroyable**) mais par contre, notre contrôle cognitif a très peu évolué. Donc on est capables de faire des plans, mais on a beaucoup de mal à les réaliser. Et ça, je le vois à notre échelle chez InnerFrench. Und das sehe ich auf unserer Skala bei InnerFrench. J'ai une excellente capacité à faire de nombreux plans, mais après, les mener à bien, c'est un peu plus difficile, notamment parce que je suis souvent distrait. Dans le monde de l'entrepreneuriat, il y a ce qu'on appelle “le syndrome de l'objet brillant.” Donc, dès qu'on voit quelque chose qui **brille**, quelque chose de nouveau, on a envie d'aller vers ça, de l'essayer. Un peu comme **les pies**, ces oiseaux qui sont attirés par les objets, en argent il me semble ?