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Arsène Lupin (Graded Readers), Chapitre 2. Arsène Lupin en prison

Chapitre 2. Arsène Lupin en prison

Sur les bords de la Seine se trouve l'étrange château du Malaquis. Il se dresse sur sa roche, au milieu du fleuve, et un pont le relie à la route. Son histoire est aussi dure que son aspect : combats, sièges, rapines, massacres. On raconte de mystérieuses légendes à son sujet, en particulier de sa galerie.

Le baron Nathan Cahorn vit dans ce château. Cet homme riche et avare a de belles collections de meubles, de tableaux… Il vit seul avec ses trois vieux domestiques. Personne n'entre dans le château parce que le baron a peur des voleurs. Chaque jour, il ferme à clef ses quatre portes et insère les alarmes.

Un jour, le facteur lui apporte une lettre. Le baron ne reçoit jamais de lettres. Il l'ouvre avec inquiétude :

Prison de la Santé, Paris

Monsieur le baron,

Il y a, dans votre galerie, des tableaux qui me plaisent beaucoup. J'apprécie aussi vos meubles et vos bijoux. Je vous prie donc d'emballer ces objets et de me les envoyer avant huit jours. Sinon, je vais être obligé de venir les prendre moi-même dans la nuit de mercredi 27. Excusez-moi si je vous ai dérangé.

Arsène Lupin

Le baron de Cahorn s'agite, il connaît les vols de Lupin ! Il vient de lire dans le journal que, grâce à Ganimard, Lupin est en prison, mais il sait aussi qu'il est capable de tout ! Inutile de s'agiter, personne ne peut entrer dans son château et voler ses collections. Personne… mais Arsène Lupin ?

Le soir même il écrit au procureur de Rouen qui le rassure : Lupin est enfermé à la prison de la Santé, il n'y a pas de danger ! Mais le baron est désespéré.

Deux jours après, il lit un article dans le journal :

L'inspecteur Ganimard est en vacances dans notre ville.

Quelle bonne nouvelle ! Le baron part à sa recherche et le trouve sur le bord du fleuve, la canne à pêche à la main. Il lui expose son cas et Ganimard lui répond :

– Lupin n'a pas l'habitude d'avertir ses victimes et en plus il est en prison. Dormez sur vos deux oreilles !

Le baron rentre chez lui plus calme. Il vérifie l'alarme de ses portes et surveille ses domestiques.

Le matin du 26 il reçoit un télégramme :

JE N'AI RIEN REÇU. PRÉPAREZ TOUT POUR DEMAIN SOIR. ARSÈNE

Le baron s'agite et retourne voir Ganimard :

– Le cambriolage, c'est pour demain ! dit-il à l'inspecteur. Venez passer la nuit au château !

– Laissez-moi tranquille !

– Allez ! Je vous donne trois mille francs.

– C'est original, mais j'accepte. Après tout, on ne sait jamais avec Lupin ! J'appelle deux amis. Rendez-vous demain vers neuf heures.

Le lendemain, à huit heures et demie, le baron renvoie les domestiques et Ganimard entre avec ses hommes. Puis il ferme les portes à clef. L'inspecteur contrôle les murs et place ses hommes dans la galerie centrale. Il s'installe dans une petite chambre d'où il peut contrôler le pont, la cour et le puits. Il demande au baron :

– Vous dites, Monsieur, que ce puits est l'entrée d'un souterrain. Cette entrée est bloquée ?

– Oui.

Ganimard s'installe à son poste.

À une heure, le baron réveille l'inspecteur :

– Écoutez ! Le klaxon d'une voiture !

Mais Ganimard le tranquillise et se rendort.

À l'aube, ils montent dans la galerie et ouvrent la porte. Les deux hommes dorment sur leur chaise. Le baron crie :

– Mes tableaux ! Mes bijoux !

Il court de droite à gauche, fou de rage et de douleur. Ganimard est surpris : il examine les fenêtres, les serrures des portes, les murs… L'ordre est parfait. Il essaie de réveiller ses hommes.

Le baron est furieux :

– Cherchez des indices ! Faites quelque chose !

– Monsieur, lui répond Ganimard, Lupin ne laisse jamais d'indices !

– Il vient de voler les perles de ma collection. Je vais proposer une belle somme pour les récupérer.

Ce matin-là, le baron va dénoncer Arsène Lupin. Les gendarmes fouillent le château mais ne trouvent aucun indice ! L'inspecteur Ganimard demande donc l'autorisation de passer une heure avec Lupin en prison :

– Quelle surprise ! dit Lupin. Voilà notre meilleur détective ! Quel est le but de votre visite ?

– L'affaire Cahorn, répond Ganimard.

– Je connais l'affaire de A à Z. Voilà les reçus des télégrammes !

– Comment est-ce possible ?

– Ici les gardes sont bêtes. Ils fouillent mes vêtements mais ne regardent pas dans le tiroir de ma table !

Un gardien entre soudain : il apporte le repas que Lupin fait arriver du restaurant voisin.

– Ne t'inquiète pas Ganimard. À cette heure-ci, le baron a déjà ses tableaux et retire sa plainte.

– Comment sais-tu cela ?

Lupin casse son oeuf à la coque et tire une feuille bleue de la coquille vide.

C'est un télégramme :

ACCORD CONCLU. CENT MILLE FRANCS LIVRÉS. TOUT VA BIEN.

Gallimard est à la fois de mauvaise humeur et plein d'admiration :

– Tu es incroyable Lupin !

– Bah ! Je m'ennuie ici, je dois me distraire.

– Ton procès n'est pas suffisant ?

– Non, je ne vais pas assister à mon procès.

– Oh ! Oh ! Monsieur ne veut pas rester en prison ! C'est ce qu'on va voir !

Les deux hommes se serrent la main comme de bons amis et Ganimard se dirige vers la porte.

– Ganimard ! crie Lupin.

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– Tu oublies ta montre.

– Ma montre ?

– Oui, elle est dans ma poche. Tiens ! Pardonne-moi… une mauvaise habitude.

Lupin sort alors de son tiroir une autre montre en or avec une grosse chaîne et des initiales.

– J.B… Qui est-ce ? Ah ! Je me souviens, Jules Bouvier, mon juge, un homme charmant.

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