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Livres utiles - Livre Audio - Channe Youtube, Comme par magie. Vivre sa créativité sans la craindre. Elizabeth Gilbert. Livre audio (2)

Comme par magie. Vivre sa créativité sans la craindre. Elizabeth Gilbert. Livre audio (2)

après révolution

vous voudrez bien noter que mon ami ne

démissionna pas de son travail ne vendit

pas sa maison ni ne rompit toutes ses

relations pour aller s'installer à

Toronto et patiner 70 heures par semaine

sous la férule implacable d'un

entraîneur olympique

et cette histoire ne se termine pas non

plus par la moindre médaille d'or ce

n'est pas nécessaire en fait cette

histoire ne se termine pas du tout car

Suzanne continue de patiner plusieurs

matins par semaine simplement parce que

c'est toujours la meilleure manière pour

elle de laisser s'épanouir dans sa vie

une forme de beauté et de transcendance

qu'elle met apparemment pas en mesure

d'atteindre d'aucune autre manière

et elle aimerait passer le plus de temps

possible dans cet état de transcendance

pendant qu'elle est encore de ce monde

c'est tout voilà ce que j'appelle une

existence créative et même si

l'itinéraire et l'aboutissement d'une

vie créative varie considérablement

selon les individus je peux vous

garantir une chose une existence

créative est une existence magnifique

plus heureuse plus vaste et sacrément

plus intéressantes vivre de cette

manière en donnant obstinément et

inlassablement le jour aux pépites

cachées en vous est véritablement un art

en soi car c'est dans l'existence

créative que demeurera toujours la

grande magie

très très peur

parlons du courage à présent

si vous avez déjà le courage de donner

le jour aux pépites enfouies en vous

génial vous faites probablement déjà des

choses vraiment intéressantes dans votre

vie et vous n'avez pas besoin de ce

livre continuer sur votre lancée mais si

vous ne l'avez pas essayons de vous en

donner un peu car l'existence créative

elle la voit des braves nous le savons

tous tout comme nous savons que lorsque

le courage se tarie la créativité

s'éteinte avec lui

la peur est un cimetière où nos rêves

vont mourir et se dessécher sous un

soleil de plomb c'est un fait connu de

tous parfois nous ne savons tout

bonnement pas comment réagir

laissez-moi dresser la liste des

innombrables raisons d'avoir peur de

mener une existence créative

vous avez peur de n'avoir aucun talent

vous avez peur d'être rejeté critiquer

ridiculiser incompris ou et c'est le

pire

ignorer vous avez peur qu'il n'y ait

aucun marché pour votre créativité et

qu'il soit donc inutile de la cultiver

vous avez peur qu'un autre est déjà fait

la même chose que vous en mieux vous

avez peur que tous les autres aient déjà

fait la même chose que vous en mieux

vous avez peur que quelqu'un vole vos

idées et vous préférez donc les garder

éternellement caché de tous

vous avez peur de ne pas être pris au

sérieux vous avez peur que votre oeuvre

ne soit pas assez importante

politiquement émotionnellement ou

artistiquement pour changer la vie de

quiconque vous avez peur que vos rêves

soient ridicules vous avez peur de

considérer rétrospectivement un jour vos

tentatives créatives communes et stupide

perte de temps d'énergie et d'argent

vous avez peur de ne pas avoir la

discipline nécessaire

vous avez peur de ne pas avoir l'espace

de travail convenable la liberté

financière ou le temps de vous

concentrer sur l'invention ou

l'exploration vous avez peur de ne pas

avoir la formation ou les diplômes

voulus vous avez peur d'être trop gros

je ne sais pas au juste quel est le

rapport avec la créativité mais comme

l'expérience m'a enseigné que la plupart

d'entre nous avons peur d'être trop gros

permettez-moi d'ajouter cette peur à ma

liste pour faire bonne mesure

vous avez peur d'être dénoncé comme un

écrivain ou un imbécile ou accusé de

dilettantisme ou de narcissisme vous

avez peur de contrarier votre famille

avec ce que vous pourriez révéler vous

avez peur de ce que diront votre

entourage ou vos confrères si vous

exprimez à haute voix votre vérité

intime vous avez peur de libérer vos

démons intérieurs et vous ne voulez

vraiment pas vous retrouver nez année

avec eux vous avez peur que le meilleur

de votre oeuvre soit derrière vous

vous avez peur de n'avoir pas de

meilleur de votre oeuvre du tout

vous avez peur d'avoir négligé votre

créativité pendant tellement longtemps

que vous ne pouvez désormais plus la

retrouver

vous avez peur d'être trop vieux pour

vous y mettre vous avez peur d'être trop

jeune pour vous y mettre

vous avez peur que rien de bien ne

puisse arriver de nouveau puisque c'est

arrivé une fois déjà dans votre vie

vous avez peur parce que rien ne s'est

jamais bien passé dans votre vie et que

ce n'est donc pas la peine de vous

fatiguer à essayer vous avez peur de

n'être qu'un prodige sans lendemain vous

avez peur de ne pas être un produit du

tout

écouter comme je n'ai pas toute la

journée je ne vais pas continuer cette

liste de peur elle est sans fin de toute

façon et elle est déprimante je vais

juste la résumer ainsi ça fait très très

peur tout fait horriblement peur

défendre sa faiblesse

comprenez bien si je parle de la peur

avec autant d'autorité c'est que je la

connais est très intimement je connais

tout de la peur de fond en comble je

suis effrayé depuis toujours je suis né

terrifié je n'exagère pas vous pouvez

interroger n'importe qui dans ma famille

et on vous confirmera que j'étais

effectivement une enfant

exceptionnellement timoré mes premiers

souvenirs sont faits de peur comme à peu

près tous ceux qui ont suivi petite

j'avais peur non seulement de tous les

dangers courants et légitimes de

l'enfance le noir les Inconnus le côté

où on a papier à la piscine mais j'avais

aussi une peur irraisonnée d'une longue

liste de choses totalement inoffensive

la neige les baby-sitters tout à fait

adorables les voitures les aires de jeux

les escaliers rue Sésame le téléphone

les jeux de société

l'épicerie les brins d'herbe coupant

n'importe quelle situation nouvelle tout

ce qui osait bouger etc

j'étais une enfant sensible et

facilement traumatisée qui sombrer dans

des crises de larmes à la moindre

perturbation de son champ de force

et exaspéré mon père me surnommait sa

pauvre petite biche un été quand j'avais

8 ans nous allâmes sur la côte du

délawar et l'océan me mis dans un tel

état que j'essayais de convaincre mes

parents d'empêcher tous les gens sur la

plage d'aller dans l'eau je me serais

senti à infiniment mieux si tout le

monde était prudemment resté sur sa

serviette à lire tranquillement et test

trop demander si je n'avais plus décidé

j'aurais passé toutes ces vacances et à

vrai dire toute mon enfance cloîtré

blottis sur les genoux de ma mère dans

la pénombre et si possible avec un linge

frais et humide sur le front

c'est horrible à dire mais je vais le

faire j'aurais probablement adoré avoir

une mère affligée de cet abominable

syndrome de münchenzen par procuration

qui aurait été de mèches avec moi et au

réagit comme si j'étais éternellement

malade affaiblit et mourante si on m'en

avait donné l'occasion j'aurais

totalement coopéré avec ce genre de mer

en devenant une enfant complètement

assisté seulement ma mère n'était pas de

ce genre là mais alors loin de là elle

ne l'entendait pas de cette oreille pour

elle il n'était pas question de

supporter la moindre de mes simagrée et

ce fut probablement une grande chance

pour moi

elle avait grandi dans une ferme du

Minnesota fière rejeton de robuste

immigrants scandinaves et il n'était pas

question quelle est une gamine faite en

sucre plutôt lui marcher sur le corps

elle déploya pour venir à bout de Makou

hardy's une stratégie qui était presque

comique est tellement tel était directe

elle me faisait faire et exactement ce

dont j'avais peur à chaque fois tu as

peur de l'océan plonge dedans tu as peur

de la neige c'est l'heure d'aller

déneiger

tu ne peux pas répondre au téléphone tu

es désormais officiellement chargé de

décrocher le téléphone dans cette maison

ce n'était pas une stratégie très

sophistiquée mais elle était cohérente

croyez-moi je lui résistais je pleurais

Boudet échouait exprès je refusais de

m'épanouir je traînais les pieds en

boitillant et en tremblant je fis

presque tout pour prouver que j'étais

diminué autant émotionnellement que

physiquement

ce à quoi ma mère répondait absolument

pas

je passais des années à résister à la

fois inébranlable qu'avait ma mère dans

ma force et mes capacités puis un jour

quelque part durant l'adolescence je me

rendis enfin compte que c'était un

combat vraiment étrange que je menais

je défendais ma faiblesse et est-ce

vraiment la cause pour laquelle j'étais

prête à me sacrifier

comme on dit toujours si on est

convaincu d'être un incapable on le

reste pourquoi aurais-je voulu m'en

convaincre et le rester en réalité ce

n'était pas ce que je désirais et je ne

veux pas que vous vous en convainquiez

non plus

la peur et ses barbant

au cours des années je me suis souvent

demandé ce qui m'avait amené à arrêter

quasiment du jour au lendemain de jouer

le rôle de la pauvre petite biche

cette évolution avait certainement été

influencée par bon nombre de facteurs la

mère inflexible

l'adolescence mais je crois que c'était

surtout ceci je me suis enfin rendu

compte que ma peur était barbante

notez que ma peur avait toujours été

barbante pour tout le monde mais que

c'est seulement à la mi-adolescence

qu'elle le devint enfin aussi pour moi

elle finit par m'ennuyer je crois pour

la même raison que la célébrité avait

fini par Barber jakilbert parce que

c'était la même chose tous les jours aux

alentours de mes 15 ans je me rendis

compte que ma peur n'avait ni variété ni

profondeur ni substance ni texture je

remarquai qu'elle ne changeait jamais

qu'elle n'offrait jamais aucun plaisir

aucun rebondissement surprenant ni

conclusion inattendue ma peur était une

chanson qui ne possédait qu'une seule

note dont les paroles se bornaient à un

seul mot à vrai dire et ce mot était

arrête ma peur n'avait jamais rien de

plus intéressant ou subtil à proposer

que cette uniquement empathique répétée

indéfiniment à plein volume et en boucle

arrête arrête arrête arrête

en d'autres termes ma peur prenait

toujours les mêmes décisions prévisibles

et ennuyeuses comme un livre dont on

peut choisir soi-même la fin mais qui

n'en propose qu'une seule le néant je me

rendis également compte que ma peur

était barbante parce qu'elle était

identique à celle de tout le monde je

m'aperçu que la chanson de peur de tous

les autres possède exactement le même

mot morne en guise de parole arrête

arrête

certes le volume peut varier d'un

individu à un autre mais la chanson

elle-même ne change jamais

parce que nous autres être humain avant

tous reçu le même équipement de peur

pendant que nous nous construisions dans

le ventre de notre mère et pas seulement

les êtres humains si vous passez la main

au-dessus d'une coupelle qui contient un

têtard il tressaillera en percevant son

ombre cet état ne peut pas écrire de la

poésie il ne peut pas chanter il ne

connaîtra jamais amour jalousie ou

triomphe et il a un cerveau de la taille

d'une tête d'épingle mais il sait

sacrément bien avoir peur de l'inconnu

et bien moi aussi

comme nous tous mais ce n'est en rien

obligatoire vous voyez ce que je veux

dire vous ne serez pas spécialement

reconnu parce que vous êtes capable

d'avoir peur de l'inconnu en d'autres

termes la peur est un instinct ancestral

profondément enfoui qui a joui un rôle

vital dans révolution mais ce n'est pas

particulièrement un signe d'intelligence

pendant toute ma frileuse jeunesse

j'avais fait une fixation sur ma peur

comme si c'était ce qu'il y avait de

plus intéressant en moi alors que

c'était le plus banal

à vrai dire ma peur était probablement

ma seule caractéristique 100% ordinaire

j'avais en moi une créativité originale

une personnalité originale des rêves des


Comme par magie. Vivre sa créativité sans la craindre. Elizabeth Gilbert. Livre audio (2)

après révolution

vous voudrez bien noter que mon ami ne

démissionna pas de son travail ne vendit

pas sa maison ni ne rompit toutes ses

relations pour aller s'installer à

Toronto et patiner 70 heures par semaine

sous la férule implacable d'un

entraîneur olympique

et cette histoire ne se termine pas non

plus par la moindre médaille d'or ce

n'est pas nécessaire en fait cette

histoire ne se termine pas du tout car

Suzanne continue de patiner plusieurs

matins par semaine simplement parce que

c'est toujours la meilleure manière pour

elle de laisser s'épanouir dans sa vie

une forme de beauté et de transcendance

qu'elle met apparemment pas en mesure

d'atteindre d'aucune autre manière

et elle aimerait passer le plus de temps

possible dans cet état de transcendance

pendant qu'elle est encore de ce monde

c'est tout voilà ce que j'appelle une

existence créative et même si

l'itinéraire et l'aboutissement d'une

vie créative varie considérablement

selon les individus je peux vous

garantir une chose une existence

créative est une existence magnifique

plus heureuse plus vaste et sacrément

plus intéressantes vivre de cette

manière en donnant obstinément et

inlassablement le jour aux pépites

cachées en vous est véritablement un art

en soi car c'est dans l'existence

créative que demeurera toujours la

grande magie

très très peur

parlons du courage à présent

si vous avez déjà le courage de donner

le jour aux pépites enfouies en vous

génial vous faites probablement déjà des

choses vraiment intéressantes dans votre

vie et vous n'avez pas besoin de ce

livre continuer sur votre lancée mais si

vous ne l'avez pas essayons de vous en

donner un peu car l'existence créative

elle la voit des braves nous le savons

tous tout comme nous savons que lorsque

le courage se tarie la créativité

s'éteinte avec lui

la peur est un cimetière où nos rêves

vont mourir et se dessécher sous un

soleil de plomb c'est un fait connu de

tous parfois nous ne savons tout

bonnement pas comment réagir

laissez-moi dresser la liste des

innombrables raisons d'avoir peur de

mener une existence créative

vous avez peur de n'avoir aucun talent

vous avez peur d'être rejeté critiquer

ridiculiser incompris ou et c'est le

pire

ignorer vous avez peur qu'il n'y ait

aucun marché pour votre créativité et

qu'il soit donc inutile de la cultiver

vous avez peur qu'un autre est déjà fait

la même chose que vous en mieux vous

avez peur que tous les autres aient déjà

fait la même chose que vous en mieux

vous avez peur que quelqu'un vole vos

idées et vous préférez donc les garder

éternellement caché de tous

vous avez peur de ne pas être pris au

sérieux vous avez peur que votre oeuvre

ne soit pas assez importante

politiquement émotionnellement ou

artistiquement pour changer la vie de

quiconque vous avez peur que vos rêves

soient ridicules vous avez peur de

considérer rétrospectivement un jour vos

tentatives créatives communes et stupide

perte de temps d'énergie et d'argent

vous avez peur de ne pas avoir la

discipline nécessaire

vous avez peur de ne pas avoir l'espace

de travail convenable la liberté

financière ou le temps de vous

concentrer sur l'invention ou

l'exploration vous avez peur de ne pas

avoir la formation ou les diplômes

voulus vous avez peur d'être trop gros

je ne sais pas au juste quel est le

rapport avec la créativité mais comme

l'expérience m'a enseigné que la plupart

d'entre nous avons peur d'être trop gros

permettez-moi d'ajouter cette peur à ma

liste pour faire bonne mesure

vous avez peur d'être dénoncé comme un

écrivain ou un imbécile ou accusé de

dilettantisme ou de narcissisme vous

avez peur de contrarier votre famille

avec ce que vous pourriez révéler vous

avez peur de ce que diront votre

entourage ou vos confrères si vous

exprimez à haute voix votre vérité

intime vous avez peur de libérer vos

démons intérieurs et vous ne voulez

vraiment pas vous retrouver nez année

avec eux vous avez peur que le meilleur

de votre oeuvre soit derrière vous

vous avez peur de n'avoir pas de

meilleur de votre oeuvre du tout

vous avez peur d'avoir négligé votre

créativité pendant tellement longtemps

que vous ne pouvez désormais plus la

retrouver

vous avez peur d'être trop vieux pour

vous y mettre vous avez peur d'être trop

jeune pour vous y mettre

vous avez peur que rien de bien ne

puisse arriver de nouveau puisque c'est

arrivé une fois déjà dans votre vie

vous avez peur parce que rien ne s'est

jamais bien passé dans votre vie et que

ce n'est donc pas la peine de vous

fatiguer à essayer vous avez peur de

n'être qu'un prodige sans lendemain vous

avez peur de ne pas être un produit du

tout

écouter comme je n'ai pas toute la

journée je ne vais pas continuer cette

liste de peur elle est sans fin de toute

façon et elle est déprimante je vais

juste la résumer ainsi ça fait très très

peur tout fait horriblement peur

défendre sa faiblesse

comprenez bien si je parle de la peur

avec autant d'autorité c'est que je la

connais est très intimement je connais

tout de la peur de fond en comble je

suis effrayé depuis toujours je suis né

terrifié je n'exagère pas vous pouvez

interroger n'importe qui dans ma famille

et on vous confirmera que j'étais

effectivement une enfant

exceptionnellement timoré mes premiers

souvenirs sont faits de peur comme à peu

près tous ceux qui ont suivi petite

j'avais peur non seulement de tous les

dangers courants et légitimes de

l'enfance le noir les Inconnus le côté

où on a papier à la piscine mais j'avais

aussi une peur irraisonnée d'une longue

liste de choses totalement inoffensive

la neige les baby-sitters tout à fait

adorables les voitures les aires de jeux

les escaliers rue Sésame le téléphone

les jeux de société

l'épicerie les brins d'herbe coupant

n'importe quelle situation nouvelle tout

ce qui osait bouger etc

j'étais une enfant sensible et

facilement traumatisée qui sombrer dans

des crises de larmes à la moindre

perturbation de son champ de force

et exaspéré mon père me surnommait sa

pauvre petite biche un été quand j'avais

8 ans nous allâmes sur la côte du

délawar et l'océan me mis dans un tel

état que j'essayais de convaincre mes

parents d'empêcher tous les gens sur la

plage d'aller dans l'eau je me serais

senti à infiniment mieux si tout le

monde était prudemment resté sur sa

serviette à lire tranquillement et test

trop demander si je n'avais plus décidé

j'aurais passé toutes ces vacances et à

vrai dire toute mon enfance cloîtré

blottis sur les genoux de ma mère dans

la pénombre et si possible avec un linge

frais et humide sur le front

c'est horrible à dire mais je vais le

faire j'aurais probablement adoré avoir

une mère affligée de cet abominable

syndrome de münchenzen par procuration

qui aurait été de mèches avec moi et au

réagit comme si j'étais éternellement

malade affaiblit et mourante si on m'en

avait donné l'occasion j'aurais

totalement coopéré avec ce genre de mer

en devenant une enfant complètement

assisté seulement ma mère n'était pas de

ce genre là mais alors loin de là elle

ne l'entendait pas de cette oreille pour

elle il n'était pas question de

supporter la moindre de mes simagrée et

ce fut probablement une grande chance

pour moi

elle avait grandi dans une ferme du

Minnesota fière rejeton de robuste

immigrants scandinaves et il n'était pas

question quelle est une gamine faite en

sucre plutôt lui marcher sur le corps

elle déploya pour venir à bout de Makou

hardy's une stratégie qui était presque

comique est tellement tel était directe

elle me faisait faire et exactement ce

dont j'avais peur à chaque fois tu as

peur de l'océan plonge dedans tu as peur

de la neige c'est l'heure d'aller

déneiger

tu ne peux pas répondre au téléphone tu

es désormais officiellement chargé de

décrocher le téléphone dans cette maison

ce n'était pas une stratégie très

sophistiquée mais elle était cohérente

croyez-moi je lui résistais je pleurais

Boudet échouait exprès je refusais de

m'épanouir je traînais les pieds en

boitillant et en tremblant je fis

presque tout pour prouver que j'étais

diminué autant émotionnellement que

physiquement

ce à quoi ma mère répondait absolument

pas

je passais des années à résister à la

fois inébranlable qu'avait ma mère dans

ma force et mes capacités puis un jour

quelque part durant l'adolescence je me

rendis enfin compte que c'était un

combat vraiment étrange que je menais

je défendais ma faiblesse et est-ce

vraiment la cause pour laquelle j'étais

prête à me sacrifier

comme on dit toujours si on est

convaincu d'être un incapable on le

reste pourquoi aurais-je voulu m'en

convaincre et le rester en réalité ce

n'était pas ce que je désirais et je ne

veux pas que vous vous en convainquiez

non plus

la peur et ses barbant

au cours des années je me suis souvent

demandé ce qui m'avait amené à arrêter

quasiment du jour au lendemain de jouer

le rôle de la pauvre petite biche

cette évolution avait certainement été

influencée par bon nombre de facteurs la

mère inflexible

l'adolescence mais je crois que c'était

surtout ceci je me suis enfin rendu

compte que ma peur était barbante

notez que ma peur avait toujours été

barbante pour tout le monde mais que

c'est seulement à la mi-adolescence

qu'elle le devint enfin aussi pour moi

elle finit par m'ennuyer je crois pour

la même raison que la célébrité avait

fini par Barber jakilbert parce que

c'était la même chose tous les jours aux

alentours de mes 15 ans je me rendis

compte que ma peur n'avait ni variété ni

profondeur ni substance ni texture je

remarquai qu'elle ne changeait jamais

qu'elle n'offrait jamais aucun plaisir

aucun rebondissement surprenant ni

conclusion inattendue ma peur était une

chanson qui ne possédait qu'une seule

note dont les paroles se bornaient à un

seul mot à vrai dire et ce mot était

arrête ma peur n'avait jamais rien de

plus intéressant ou subtil à proposer

que cette uniquement empathique répétée

indéfiniment à plein volume et en boucle

arrête arrête arrête arrête

en d'autres termes ma peur prenait

toujours les mêmes décisions prévisibles

et ennuyeuses comme un livre dont on

peut choisir soi-même la fin mais qui

n'en propose qu'une seule le néant je me

rendis également compte que ma peur

était barbante parce qu'elle était

identique à celle de tout le monde je

m'aperçu que la chanson de peur de tous

les autres possède exactement le même

mot morne en guise de parole arrête

arrête

certes le volume peut varier d'un

individu à un autre mais la chanson

elle-même ne change jamais

parce que nous autres être humain avant

tous reçu le même équipement de peur

pendant que nous nous construisions dans

le ventre de notre mère et pas seulement

les êtres humains si vous passez la main

au-dessus d'une coupelle qui contient un

têtard il tressaillera en percevant son

ombre cet état ne peut pas écrire de la

poésie il ne peut pas chanter il ne

connaîtra jamais amour jalousie ou

triomphe et il a un cerveau de la taille

d'une tête d'épingle mais il sait

sacrément bien avoir peur de l'inconnu

et bien moi aussi

comme nous tous mais ce n'est en rien

obligatoire vous voyez ce que je veux

dire vous ne serez pas spécialement

reconnu parce que vous êtes capable

d'avoir peur de l'inconnu en d'autres

termes la peur est un instinct ancestral

profondément enfoui qui a joui un rôle

vital dans révolution mais ce n'est pas

particulièrement un signe d'intelligence

pendant toute ma frileuse jeunesse

j'avais fait une fixation sur ma peur

comme si c'était ce qu'il y avait de

plus intéressant en moi alors que

c'était le plus banal

à vrai dire ma peur était probablement

ma seule caractéristique 100% ordinaire

j'avais en moi une créativité originale

une personnalité originale des rêves des