×

Usamos cookies para ayudar a mejorar LingQ. Al visitar este sitio, aceptas nuestras politicas de cookie.


image

TEDx Talks, Les intelligences multiples: tous intelligents ! | Bruno HOURST | TEDxLIleSaintDenis (1)

Les intelligences multiples: tous intelligents ! | Bruno HOURST | TEDxLIleSaintDenis (1)

Traducteur: Hélène Vernet Relecteur: Juliet Vdt

J'aimerais vous poser une question.

Si la réponse est oui, vous levez la main.

Si la réponse est non, vous ne levez pas la main.

Simple !

Voilà la question :

Qui parmi vous est intelligent ? Levez la main.

C'est intéressant : d'abord, j'en ai vu qui ont levé la main spontanément,

d'autres qui ont levé la main en hésitant,

et d'autres qui ont mis leur main dans leur poche

peut-être en serrant le poing très fortement.

C'est une question intéressante.

Quand on la pose à des petits enfants. tous lèvent spontanément la main.

Ils sont tous intelligents.

Quand on la pose à des enfants un peu plus grands ou des adolescents,

ça dépend des notes à l'école.

S'ils ont des bonnes notes, ils sont intelligents et lèvent la main.

S'ils ont des mauvaises notes, ils sont bêtes, stupides, crétins,

imbéciles, paresseux, doivent mieux faire, etc.,

ils ne sont pas intelligents, bien entendu, et ne lèvent pas la main.

Curieusement quand on pose la question aux enseignants,

souvent, les enseignants ne lèvent pas la main.

Ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas intelligents.

C'est parce qu'ils se disent : « Où est le piège ? »

(Rires)

Cette question, elle m'est tombée dessus il y a près de vingt ans.

Dans une vie antérieure, j'étais enseignant

et je revenais d'un voyage scolaire.

Et pendant le voyage scolaire, j'avais découvert

que certains de mes élèves avaient des talents tout à fait insoupçonnés,

extraordinaires, comme bien tenir une caméra,

ou résoudre des conflits entre les élèves.

De retour dans le lycée de la banlieue parisienne,

je me suis dit : « Comment ça se fait ?

Certains de ces élèves ont des talents tout à fait étonnants,

et ils sont en échec scolaire.

Comment est-ce possible d'avoir tant de talents et être en échec ? »

Et tout à coup, leur échec est devenu mon propre échec.

Alors, j'ai creusé la question.

Ça m'a conduit plusieurs fois aux États-Unis, en Australie.

Et dans mes recherches,

je suis tombé sur une vision de l'intelligence,

très rafraîchissante,

et très facile à comprendre, et très riche à la fois :

la théorie des intelligences multiples d'Howard Gardner.

J'en parle depuis assez longtemps,

et je me souviens d'une conférence que j'ai faite une fois,

dans un lycée technique, dans une banlieue difficile.

Il y avait les élèves devant moi, les enseignants derrière.

À la fin de ma conférence sur les intelligences multiples,

il y a une jeune fille, une élève, qui lève la main et dit :

« Monsieur, si je vous ai bien compris, moi aussi je suis intelligente. »

Je lui ai dit : « Oui, Mademoiselle,

vous aussi, vous êtes intelligente, comme nous tous. »

L'étonnant est venu après, lorsqu'un enseignant m'a dit

que cette jeune fille était en profond échec scolaire.

Et ce jour-là, elle a compris qu'elle aussi,

elle était intelligente, et vraiment intelligente.

Et à partir de là, on peut commencer à construire,

ou à reconstruire lorsque la personnalité a été abîmée.

Alors, de quoi s'agit-il ?

D'après Howard Gardner, nous avons tous, potentiellement,

on pourrait dire « dans notre ADN », huit formes d'intelligence.

Nous les avons toutes à la naissance, potentiellement.

Elles forment notre « bouquet d'intelligences ».

Vous voyez ce beau jeune homme, il a son bouquet d'intelligence à la main.

Dans ce bouquet, il y a huit fleurs.

mais vous remarquez que certaines sont bien développées, et d'autres moins.

Tout ça pour dire qu'en général,

il y a des intelligences que nous développons bien,

et d'autres intelligences que nous laissons plus ou moins en sommeil.

Quelles sont ces intelligences ?

C'est très simple !

Un enfant de grande section de maternelle peut comprendre ce que je vais vous dire.

J'en ai été le témoin.

Prenons des exemples !

Vous êtes chez vous, avec votre conjoint ou conjointe,

et vous adorez faire tourner les meubles.

« Alors, le canapé, on va le mettre ici...

Le meuble de la grand-mère que j'aime pas, on va le mettre là...

Ton fauteuil préféré... » Voilà ! Vous créez des images mentales.

C'est ce qu'on appelle « l'intelligence visuelle/spatiale ».

Ou bien, vous adorez le bruit,

le feulement d'un gros V8, le bruit d'un moteur extraordinaire,

ou vous trouvez toute la beauté du monde dans un opéra de Mozart.

C'est une autre manière d'être intelligent :

l'intelligence musicale/rythmique.

Ou vous adorez ce qui les concerne les mots :

les mots qu'on écrit, qu'on lit, qu'on entend, qu'on parle...

C'est encore une forme d'intelligence : l'intelligence verbale/linguistique.

Ou vous adorez aussi tout ce qui est logique,

la cause, les conséquences, tout ce qui est mathématique, scientifique :

c'est l'intelligence logique/mathématique.

Ou bien encore vous êtes bien, à l'aise dans votre corps.

Vous savez faire des choses très précises.

Vous aimez danser, faire un sport très précisément,

ou bien, vous aimez bricoler, construire,

C'est l'intelligence corporelle/kinesthésique.

Ou encore, vous adorez la Nature.

Vous adorez l'observer, classer les choses :

les arbres, les animaux, les cailloux.

C'est l'intelligence naturaliste.

Et deux autres intelligences encore :

une intelligence pour entrer en contact avec les autres,

l'intelligence interpersonnelle ;

et l'intelligence pour mieux se connaître, l'intelligence intrapersonnelle :

on connait ses forces et ses faiblesses.

Voilà, c'est tout ! Un enfant peut comprendre ça.

Et quand on découvre cette théorie, on se dit :

« Bien sûr ! Pourquoi ne m'a-t-on pas dit ça avant ? Tout est clair ! ».

Il y a 20 ans, quand j'ai découvert ça, ça n'intéressait personne.

Maintenant, on en parle plus,

et même, d'une manière, parfois, pas très maligne.

Une fois, un journaliste m'a contacté en disant :

« J'aimerais bien écrire un article sur les intelligences multiples. »

J'ai dit : « Bon, très bien. »

Et il ajoute : « Huit intelligences, c'est beaucoup.

Est-ce qu'on pourrait pas n'en prendre que 3 ou 4 ? »

J'ai dit : « Non, non, non !

On prend toutes les intelligences

parce qu'on en a besoin, on a besoin de toutes ces intelligences. »

Voilà.

Mais, il y a un endroit où ça fait mal quand on appuie, c'est l'école.

Il a souvent été remarqué que notre système d'éducation

ne favorisait et n'utilisait que deux formes d'intelligence.

Deux sur huit !

C'est-à-dire qu'à l'école,

on ne développe quasiment jamais les trois quarts de nos intelligences,

six sur huit, et même, on les pourchasse.

Par exemple, vous prenez un enfant

qui a une intelligence interpersonnelle très forte.

Pour lui, pour apprendre, réfléchir, mémoriser, pour tout,

il faut qu'il parle, c'est nécessaire.

Et ça va se traduire par :

« Parle toujours à ses camarades. Sera collé deux heures samedi. » Voilà.

Du côté des évaluations,

voilà un dessin où il y a un éléphant, un singe, un poisson rouge,

un phoque et un pingouin.

Le monsieur, à sa table, dit :

« Afin d'assurer une sélection juste et correcte,

la consigne sera la même pour tous : grimper sur l'arbre. »

C'est ce que fait le système scolaire, souvent.

Cette phrase vient d'une phrase d'Albert Einstein.

Albert Einstein disait :

« Demandez à un poisson de grimper à un arbre,

et il se considérera comme un crétin toute sa vie. »

Eh oui !

Parce que le poisson, lui, est bien dans l'eau.

Il est fort dans l'eau.

Donc, cette manière d'évaluer, d'enseigner, dans notre système,

ça crée essentiellement deux choses.

Ça crée d'abord beaucoup de souffrance,

pour les élèves qui ne réussissent pas à l'école,

car ils n'ont pas les bonnes formes d'intelligence.

Et ça crée des souffrances chez les élèves bons à l'école

parce que d'une certaine manière, on les ampute de six intelligences

dont ils pourraient se servir pour bien réussir à l'école.

Donc, ça crée beaucoup de souffrance, et curieusement,

c'est une souffrance qui touche énormément d'enfants, d'adolescents.

Et à une époque où on s'apitoie beaucoup - ce qui est normal -

sur la souffrance des enfants,

c'est une souffrance qui laisse tout le monde indifférent.

C'est comme ça !

Les enfants souffrent à l'école, quelle importance ?

Donc, ça crée beaucoup de souffrance, et ça crée aussi beaucoup d'échecs.

Un chercheur américain, Bruce Campbell,

affirme - et je serais prêt à le suivre -,

que 80 % des échecs scolaires pourraient être évités,

uniquement en introduisant une pédagogie « intelligences multiples »

dans l'enseignement,

c'est-à-dire en sollicitant régulièrement toutes les huit formes d'intelligence.

Quatre-vingt pour cent des échecs scolaires pourraient être évités !

Que fait le gouvernement ?

Citoyens de tous les pays,

exigeons des gouvernements « intelligences multiples ».

Voilà un programme intéressant ! Une politique intéressante !

Nous exigeons que les huit intelligences prennent le pouvoir.

Bon...

On peut rêver.

Qu'est-ce qu'on peut faire de ça ?

Alors d'abord, il faut reconnaître ces intelligences.

Là, il y a, en gros, une bonne et une mauvaise manière de faire.

La mauvaise manière, c'est de faire des tests.

Les tests sont totalement contraires à l'esprit « intelligences multiples »,

qui est une approche respectueuse de l'intelligence

et de la personnalité humaine.

Alors les tests, il y en a plein sur Internet.

Vous allez sur Internet, vous tomberez sur plein de tests. Évitez-les.

Le meilleur moyen, c'est l'observation.

Observez-vous vous-mêmes, observez les autres,

et petit à petit, découvrez le bouquet d'intelligence

que chacun a, et que vous avez.

Après, on peut l'utiliser en famille,

pour développer toutes les intelligences de nos enfants.

Ils vous en seront reconnaissants toute leur vie.

On peut l'utiliser avec les devoirs à la maison -

c'est-à-dire aider l'enfant à trouver ses intelligences fortes

et lui permettre de les utiliser le plus possible -

et même dans la vie professionnelle.

Imaginez un chef de projet et une équipe de projet.

Plutôt que de prendre, dans l'équipe, des clones du chef de projet,

prenez toutes les intelligences, faites en sorte que toutes soient représentées,

et vous verrez que votre projet va fonctionner beaucoup mieux.

Ça marche très bien aussi dans le monde du travail.

Une fois, j'ai reçu un message d'un monsieur, qui m'a beaucoup touché.

Il m'a raconté. Il avait 35 ans.

Il m'a dit : « Mon parcours scolaire a été une souffrance » -

il a employé le mot « souffrance » -

« de la maternelle jusqu'à l'université, sans arrêt. »

Pourquoi ?

Parce qu'il était un élève médiocre,

et il sentait cette médiocrité dans le comportement

et dans le langage de la plupart des enseignants qu'il a eu,

et il en a souffert toute sa scolarité.

Et enfin, il sort du système scolaire.

Là, il travaille, et il emploie ses intelligences comme il l'entend,

et là, il réussit brillamment.

Alors il se dit : « Je suis schizophrène. Ce n'est pas possible.

J'étais médiocre et maintenant, je réussis. Que se passe-t-il ? »

Avant de consulter un psychiatre, tout de même,

il va sur Internet et découvre les intelligences multiples,

et il m'écrit : « J'ai cru que Monsieur Gardner parlait de moi. »

Il avait deux intelligences ultra fortes, jamais sollicitées à l'école,

donc médiocre à l'école, et brillant dans son travail.

Il a terminé son message par une phrase très importante.

Il disait : « Comment puis-je faire pour éviter la souffrance que j'ai vécue,

à ma petite fille de 4 ans ? »

Et là, on touche un point très important,

parce que cette souffrance est vécue par d'innombrables enfants et adolescents,

qui vont devenir des adultes, souvent, soit éteints, soit aigris,

qui vont vouloir se venger de leurs mauvaises notes.

Peut-être que parmi vous, ici, il y en a à qui ça, ça parle.

Donc, c'est important de trouver une solution.

J'ai un combat et j'ai un rêve.

Mon combat, c'est de diminuer cette souffrance

qui est totalement inutile, imbécile,

et j'aimerais partager avec vous ce combat.

J'ai aussi un rêve.

Le rêve, c'est de développer, entretenir,

donner l'envie d'apprendre à tout le monde,

aux enfants, aux adolescents et aux adultes,

parce que quand on a envie d'apprendre, on a envie de vivre.

Pour moi, les deux sont liés : quand on aime apprendre, on aime vivre.

Et quand on aime vivre, une fois adulte, on ne bat pas ses enfants,

on ne prêche pas une guerre,

ou on n'écrase pas ses collègues pour gagner le plus d'argent possible.

On a juste envie de vivre humainement.

On pourrait commencer, juste un instant, tout de suite :

imaginez ou rappelez-vous un enfant ou un adolescent que vous connaissez bien,

qui a eu des difficultés à l'école,

Les intelligences multiples: tous intelligents ! | Bruno HOURST | TEDxLIleSaintDenis (1) Multiple Intelligenzen: Alle sind intelligent! | Bruno HOURST | TEDxLIleSaintDenis (1) Bruno HOURST | TEDxLIleSaintDenis (1) Inteligencias múltiples: ¡todos somos inteligentes! | Bruno HOURST | TEDxLIleSaintDenis (1) Intelligenze multiple: siamo tutti intelligenti! | Bruno HOURST | TEDxLIleSaintDenis (1) Множественные интеллекты: мы все умные! | Bruno HOURST | TEDxLIleSaintDenis (1)

Traducteur: Hélène Vernet Relecteur: Juliet Vdt

J'aimerais vous poser une question.

Si la réponse est oui, vous levez la main.

Si la réponse est non, vous ne levez pas la main.

Simple !

Voilà la question :

Qui parmi vous est intelligent ? Levez la main.

C'est intéressant : d'abord, j'en ai vu qui ont levé la main spontanément,

d'autres qui ont levé la main en hésitant,

et d'autres qui ont mis leur main dans leur poche

peut-être en serrant le poing très fortement.

C'est une question intéressante.

Quand on la pose à des petits enfants. tous lèvent spontanément la main.

Ils sont tous intelligents.

Quand on la pose à des enfants un peu plus grands ou des adolescents,

ça dépend des notes à l'école.

S'ils ont des bonnes notes, ils sont intelligents et lèvent la main.

S'ils ont des mauvaises notes, ils sont bêtes, stupides, crétins,

imbéciles, paresseux, doivent mieux faire, etc.,

ils ne sont pas intelligents, bien entendu, et ne lèvent pas la main.

Curieusement quand on pose la question aux enseignants,

souvent, les enseignants ne lèvent pas la main.

Ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas intelligents.

C'est parce qu'ils se disent : « Où est le piège ? »

(Rires)

Cette question, elle m'est tombée dessus il y a près de vingt ans.

Dans une vie antérieure, j'étais enseignant

et je revenais d'un voyage scolaire.

Et pendant le voyage scolaire, j'avais découvert

que certains de mes élèves avaient des talents tout à fait insoupçonnés,

extraordinaires, comme bien tenir une caméra,

ou résoudre des conflits entre les élèves.

De retour dans le lycée de la banlieue parisienne,

je me suis dit : « Comment ça se fait ?

Certains de ces élèves ont des talents tout à fait étonnants,

et ils sont en échec scolaire.

Comment est-ce possible d'avoir tant de talents et être en échec ? »

Et tout à coup, leur échec est devenu mon propre échec.

Alors, j'ai creusé la question.

Ça m'a conduit plusieurs fois aux États-Unis, en Australie.

Et dans mes recherches,

je suis tombé sur une vision de l'intelligence,

très rafraîchissante,

et très facile à comprendre, et très riche à la fois : und sehr leicht zu verstehen und gleichzeitig sehr reichhaltig:

la théorie des intelligences multiples d'Howard Gardner.

J'en parle depuis assez longtemps,

et je me souviens d'une conférence que j'ai faite une fois,

dans un lycée technique, dans une banlieue difficile.

Il y avait les élèves devant moi, les enseignants derrière.

À la fin de ma conférence sur les intelligences multiples,

il y a une jeune fille, une élève, qui lève la main et dit :

« Monsieur, si je vous ai bien compris, moi aussi je suis intelligente. »

Je lui ai dit : « Oui, Mademoiselle,

vous aussi, vous êtes intelligente, comme nous tous. »

L'étonnant est venu après, lorsqu'un enseignant m'a dit

que cette jeune fille était en profond échec scolaire.

Et ce jour-là, elle a compris qu'elle aussi,

elle était intelligente, et vraiment intelligente.

Et à partir de là, on peut commencer à construire,

ou à reconstruire lorsque la personnalité a été abîmée.

Alors, de quoi s'agit-il ?

D'après Howard Gardner, nous avons tous, potentiellement,

on pourrait dire « dans notre ADN », huit formes d'intelligence.

Nous les avons toutes à la naissance, potentiellement.

Elles forment notre « bouquet d'intelligences ».

Vous voyez ce beau jeune homme, il a son bouquet d'intelligence à la main.

Dans ce bouquet, il y a huit fleurs.

mais vous remarquez que certaines sont bien développées, et d'autres moins.

Tout ça pour dire qu'en général,

il y a des intelligences que nous développons bien,

et d'autres intelligences que nous laissons plus ou moins en sommeil.

Quelles sont ces intelligences ?

C'est très simple !

Un enfant de grande section de maternelle peut comprendre ce que je vais vous dire.

J'en ai été le témoin.

Prenons des exemples !

Vous êtes chez vous, avec votre conjoint ou conjointe,

et vous adorez faire tourner les meubles.

« Alors, le canapé, on va le mettre ici...

Le meuble de la grand-mère que j'aime pas, on va le mettre là...

Ton fauteuil préféré... » Voilà ! Vous créez des images mentales.

C'est ce qu'on appelle « l'intelligence visuelle/spatiale ».

Ou bien, vous adorez le bruit,

le feulement d'un gros V8, le bruit d'un moteur extraordinaire,

ou vous trouvez toute la beauté du monde dans un opéra de Mozart.

C'est une autre manière d'être intelligent :

l'intelligence musicale/rythmique.

Ou vous adorez ce qui les concerne les mots :

les mots qu'on écrit, qu'on lit, qu'on entend, qu'on parle...

C'est encore une forme d'intelligence : l'intelligence verbale/linguistique.

Ou vous adorez aussi tout ce qui est logique,

la cause, les conséquences, tout ce qui est mathématique, scientifique :

c'est l'intelligence logique/mathématique.

Ou bien encore vous êtes bien, à l'aise dans votre corps.

Vous savez faire des choses très précises.

Vous aimez danser, faire un sport très précisément,

ou bien, vous aimez bricoler, construire,

C'est l'intelligence corporelle/kinesthésique.

Ou encore, vous adorez la Nature.

Vous adorez l'observer, classer les choses :

les arbres, les animaux, les cailloux.

C'est l'intelligence naturaliste.

Et deux autres intelligences encore :

une intelligence pour entrer en contact avec les autres,

l'intelligence interpersonnelle ;

et l'intelligence pour mieux se connaître, l'intelligence intrapersonnelle :

on connait ses forces et ses faiblesses.

Voilà, c'est tout ! Un enfant peut comprendre ça.

Et quand on découvre cette théorie, on se dit :

« Bien sûr ! Pourquoi ne m'a-t-on pas dit ça avant ? Tout est clair ! ».

Il y a 20 ans, quand j'ai découvert ça, ça n'intéressait personne.

Maintenant, on en parle plus,

et même, d'une manière, parfois, pas très maligne.

Une fois, un journaliste m'a contacté en disant :

« J'aimerais bien écrire un article sur les intelligences multiples. »

J'ai dit : « Bon, très bien. »

Et il ajoute : « Huit intelligences, c'est beaucoup.

Est-ce qu'on pourrait pas n'en prendre que 3 ou 4 ? »

J'ai dit : « Non, non, non !

On prend toutes les intelligences

parce qu'on en a besoin, on a besoin de toutes ces intelligences. »

Voilà.

Mais, il y a un endroit où ça fait mal quand on appuie, c'est l'école.

Il a souvent été remarqué que notre système d'éducation

ne favorisait et n'utilisait que deux formes d'intelligence.

Deux sur huit !

C'est-à-dire qu'à l'école,

on ne développe quasiment jamais les trois quarts de nos intelligences,

six sur huit, et même, on les pourchasse.

Par exemple, vous prenez un enfant

qui a une intelligence interpersonnelle très forte.

Pour lui, pour apprendre, réfléchir, mémoriser, pour tout,

il faut qu'il parle, c'est nécessaire.

Et ça va se traduire par :

« Parle toujours à ses camarades. Sera collé deux heures samedi. » Voilà.

Du côté des évaluations,

voilà un dessin où il y a un éléphant, un singe, un poisson rouge,

un phoque et un pingouin.

Le monsieur, à sa table, dit :

« Afin d'assurer une sélection juste et correcte,

la consigne sera la même pour tous : grimper sur l'arbre. »

C'est ce que fait le système scolaire, souvent.

Cette phrase vient d'une phrase d'Albert Einstein.

Albert Einstein disait :

« Demandez à un poisson de grimper à un arbre,

et il se considérera comme un crétin toute sa vie. »

Eh oui !

Parce que le poisson, lui, est bien dans l'eau.

Il est fort dans l'eau.

Donc, cette manière d'évaluer, d'enseigner, dans notre système,

ça crée essentiellement deux choses.

Ça crée d'abord beaucoup de souffrance,

pour les élèves qui ne réussissent pas à l'école,

car ils n'ont pas les bonnes formes d'intelligence.

Et ça crée des souffrances chez les élèves bons à l'école

parce que d'une certaine manière, on les ampute de six intelligences

dont ils pourraient se servir pour bien réussir à l'école.

Donc, ça crée beaucoup de souffrance, et curieusement,

c'est une souffrance qui touche énormément d'enfants, d'adolescents.

Et à une époque où on s'apitoie beaucoup - ce qui est normal -

sur la souffrance des enfants,

c'est une souffrance qui laisse tout le monde indifférent.

C'est comme ça !

Les enfants souffrent à l'école, quelle importance ?

Donc, ça crée beaucoup de souffrance, et ça crée aussi beaucoup d'échecs.

Un chercheur américain, Bruce Campbell,

affirme - et je serais prêt à le suivre -,

que 80 % des échecs scolaires pourraient être évités,

uniquement en introduisant une pédagogie « intelligences multiples »

dans l'enseignement,

c'est-à-dire en sollicitant régulièrement toutes les huit formes d'intelligence.

Quatre-vingt pour cent des échecs scolaires pourraient être évités !

Que fait le gouvernement ?

Citoyens de tous les pays,

exigeons des gouvernements « intelligences multiples ».

Voilà un programme intéressant ! Une politique intéressante !

Nous exigeons que les huit intelligences prennent le pouvoir.

Bon...

On peut rêver.

Qu'est-ce qu'on peut faire de ça ?

Alors d'abord, il faut reconnaître ces intelligences.

Là, il y a, en gros, une bonne et une mauvaise manière de faire.

La mauvaise manière, c'est de faire des tests.

Les tests sont totalement contraires à l'esprit « intelligences multiples »,

qui est une approche respectueuse de l'intelligence

et de la personnalité humaine.

Alors les tests, il y en a plein sur Internet.

Vous allez sur Internet, vous tomberez sur plein de tests. Évitez-les.

Le meilleur moyen, c'est l'observation.

Observez-vous vous-mêmes, observez les autres,

et petit à petit, découvrez le bouquet d'intelligence

que chacun a, et que vous avez.

Après, on peut l'utiliser en famille,

pour développer toutes les intelligences de nos enfants.

Ils vous en seront reconnaissants toute leur vie.

On peut l'utiliser avec les devoirs à la maison -

c'est-à-dire aider l'enfant à trouver ses intelligences fortes

et lui permettre de les utiliser le plus possible -

et même dans la vie professionnelle.

Imaginez un chef de projet et une équipe de projet.

Plutôt que de prendre, dans l'équipe, des clones du chef de projet,

prenez toutes les intelligences, faites en sorte que toutes soient représentées,

et vous verrez que votre projet va fonctionner beaucoup mieux.

Ça marche très bien aussi dans le monde du travail.

Une fois, j'ai reçu un message d'un monsieur, qui m'a beaucoup touché.

Il m'a raconté. Il avait 35 ans.

Il m'a dit : « Mon parcours scolaire a été une souffrance » -

il a employé le mot « souffrance » -

« de la maternelle jusqu'à l'université, sans arrêt. »

Pourquoi ?

Parce qu'il était un élève médiocre,

et il sentait cette médiocrité dans le comportement

et dans le langage de la plupart des enseignants qu'il a eu,

et il en a souffert toute sa scolarité.

Et enfin, il sort du système scolaire.

Là, il travaille, et il emploie ses intelligences comme il l'entend,

et là, il réussit brillamment.

Alors il se dit : « Je suis schizophrène. Ce n'est pas possible.

J'étais médiocre et maintenant, je réussis. Que se passe-t-il ? »

Avant de consulter un psychiatre, tout de même,

il va sur Internet et découvre les intelligences multiples,

et il m'écrit : « J'ai cru que Monsieur Gardner parlait de moi. »

Il avait deux intelligences ultra fortes, jamais sollicitées à l'école,

donc médiocre à l'école, et brillant dans son travail.

Il a terminé son message par une phrase très importante.

Il disait : « Comment puis-je faire pour éviter la souffrance que j'ai vécue,

à ma petite fille de 4 ans ? »

Et là, on touche un point très important,

parce que cette souffrance est vécue par d'innombrables enfants et adolescents,

qui vont devenir des adultes, souvent, soit éteints, soit aigris,

qui vont vouloir se venger de leurs mauvaises notes.

Peut-être que parmi vous, ici, il y en a à qui ça, ça parle.

Donc, c'est important de trouver une solution.

J'ai un combat et j'ai un rêve.

Mon combat, c'est de diminuer cette souffrance

qui est totalement inutile, imbécile,

et j'aimerais partager avec vous ce combat.

J'ai aussi un rêve.

Le rêve, c'est de développer, entretenir,

donner l'envie d'apprendre à tout le monde,

aux enfants, aux adolescents et aux adultes,

parce que quand on a envie d'apprendre, on a envie de vivre.

Pour moi, les deux sont liés : quand on aime apprendre, on aime vivre.

Et quand on aime vivre, une fois adulte, on ne bat pas ses enfants,

on ne prêche pas une guerre,

ou on n'écrase pas ses collègues pour gagner le plus d'argent possible.

On a juste envie de vivre humainement.

On pourrait commencer, juste un instant, tout de suite :

imaginez ou rappelez-vous un enfant ou un adolescent que vous connaissez bien,

qui a eu des difficultés à l'école,