Et si votre rêve devenait possible... | David LAROCHE | TEDxRoanne (2)
Il y a juste le fait que, si je donne une chance à cet arbre-là,
je me sens bien.
Et ça m'amène sur une étude qui m'a...
- je vous laisse un peu de suspense -
remué et m'a fait mal au ventre quand je l'ai entendue,
mais qui me fait tellement de bien.
C'est l'étude menée par Bronnie Ware, une infirmière australienne.
Elle allait voir des personnes dans le dernier jour de leur vie,
et demandait comment elles se sentaient par rapport à leurs rêves.
Et la majorité d'entre elles avaient des regrets.
Des regrets,
pas pour ce qu'elles avaient fait, mais pour ce qu'elles n'avaient pas fait,
pour les rêves qu'elles n'avaient pas tentés,
pour les risques qu'elles n'avaient pas pris.
À la fin de notre vie, tous ici,
qui on a envie d'être ?
A-t-on envie d'être la personne qui,
sous prétexte qu'il y avait peu de chance d'y arriver,
a écrabouillé son arbre ?
Ou est-ce qu'on a envie d'être la personne
qui, peut-être,
n'a pas réussi,
mais a au moins donné une chance à son rêve ?
La personne qui, à la fin de sa vie, se dit :
« Oui, j'ai échoué. »
mais capable de regarder son enfant, son fils, sa fille :
« J'ai au moins essayé. Je suis fier de moi. »
Dans mes conférences, je dis que les enfants ont changé ma vie.
Les gens me regardent bizarrement parce que je n'ai pas d'enfants.
Pas besoin d'avoir des enfants
pour savoir qu'ils ont déjà changé ma vie.
Rien que le fait que je sache que je veux des enfants
fait que j'ai envie dès maintenant de décider
de quel papa ils vont avoir.
Je ne sais pas quand j'en aurai.
Et dans un an, deux ans, cinq ans, dix ans,
je veux pouvoir leur dire :
« Peu importe que j'aie réussi,
que j'aie donné une chance à cet arbre-là. »
Avancer vers ses rêves, c'est prendre soin de soi,
c'est un acte d'amour envers soi.
Au début, j'étais intéressé par, comme je le disais, réussir plus tard,
mais quand une personne s'occupe de ses rêves,
elle devient vibrante, elle devient illuminée même.
Du coup, la différence que cette deuxième découverte a faite pour moi,
c'est que je n'allais plus vers mes rêves pour réussir,
j'allais vers mes rêves parce que
j'avais la sensation de m'occuper de moi,
de faire quelque chose d'important pour moi,
et la possibilité de pouvoir être fier de moi.
Du coup, pour en revenir à cet arbre,
je veux m'occuper de cet arbre
juste parce que ça m'honorait.
Je ne m'attendais pas à faire cette troisième découverte.
Le 17 novembre 2014,
je reçois un SMS.
Ce SMS dit :
« David Laroche m'inspire, comme il inspire son public.
Je vais réaliser un rêve qui n'a que 20 ans.
Une nouvelle vie va commencer ? »
Quand je lis ce SMS, j'ai des larmes qui coulent sur mon visage,
parce que ce SMS,
c'est le SMS de ma mère.
Je voulais qu'elle entende les messages que je lisais dans les livres.
Et puis un jour, j'ai compris cette troisième découverte :
quand tu t'occupes de ton arbre,
il y a des gens qui te voient
sans même que tu saches qu'ils te voient.
Parfois, ils pensent : « Si c'est possible pour lui ou pour elle,
c'est peut-être possible pour moi. »
Là, c'est complètement différent.
Je vous parlais de réaliser des rêves pour les réaliser, un peu à l'Américaine.
Puis je vous parlais de réaliser des rêves pour devenir une nouvelle personne.
Mais là, c'est autre chose.
Il s'agit des gens qu'on aime : nos parents, nos enfants, nos frères et soeurs.
Il s'agit peut-être des gens dans une salle,
il s'agit peut-être d'un taxi avec lequel on peut parler.
Je trouve tellement plus de puissance à cette première découverte.
On a la chance, comme dit Gandhi,
avec cette idée que ma vie est mon message,
en s'occupant de notre arbre,
de peut-être voir quelqu'un s'occuper du sien.
Tous ici, j'imagine -
j'aimerais pouvoir vous écouter -
si vous êtes ce que vous êtes, c'est grâce à quelqu'un qui a su vous inspirer.
Quelqu'un a su vous dire - sans s'en rendre compte parfois :
« C'est possible pour toi. Tu peux le faire. »
Ça peut être un professeur, un ami, un parent, un collègue.
On a la chance et le pouvoir aujourd'hui
d'être cette personne pour quelqu'un d'autre,
pas en voulant l'aider, juste en voulant s'aider,
juste en voulant donner une chance à nos rêves.
Parfois quand je discute avec des gens,
dans le taxi, le métro, n'importe où, partout dans le monde,
je ressens de la frustration.
Des fois, quand je creuse,
je réalise qu'il y a des rêves non réalisés.
Des rêves non réalisés pas parce que la personne a échoué,
mais juste parce qu'elle n'a même pas essayé.
Pourquoi je ressens de la frustration ?
Parce que je sais par coeur ce que c'est que d'écraser ses rêves,
je sais par coeur ce que c'est que de me trouver des excuses,
je sais par coeur ce que c'est que d'être dans cette situation.
Si c'était la dernière conférence de ma vie,
la dernière occasion de m'exprimer auprès de quelqu'un que j'aime,
j'aimerais qu'il entende dans ses tripes, au fond de lui, à l'intérieur de lui :
« Oui, c'est possible. »
Quel rêve, quel projet avez-vous tendance à écraser
juste sous prétexte que c'est peut-être impossible, que personne ne l'a fait,
juste sous prétexte que ça paraît dur ?
Notre première découverte est que nous ne savons pas ce qui est possible ou non.
Alors, pourquoi pas agir comme si tout était possible ?
Notre deuxième découverte,
c'est que, finalement, donner une chance à nos rêves,
ça nous rend vivant,
ça donne un sens à notre vie.
Que finalement, le but des rêves n'est pas de réussir un jour, plus tard,
mais de nous donner de l'énergie ici et maintenant.
Chaque fois qu'on s'autorise à croire en ce rêve et d'y aller,
on n'atteint pas des buts ni des objectifs,
mais on devient une nouvelle personne.
Imaginons qui on pourrait être
dans un mois, un an, dix ans, vingt ans, trente ans,
même au dernier jour de notre vie, si on donne une chance à nos rêves.
Notre troisième découverte, c'était que
peut-être qu'en nous voyant nous en occuper, quelqu'un se dira :
« Si c'est possible pour lui, c'est possible pour moi. »
Alors, aujourd'hui, on a un choix,
le choix de donner une chance à un rêve encore possible.
Peut-être que l'on en a écrasé un,
mais il nous en reste et ils nous attendent.
On a le choix d'y croire.
On a le choix de nous en occuper,
on a le choix d'agir,
pas parce que c'est facile, ni même parce que c'est difficile,
mais juste parce que cet arbre,
il représente notre vie.
Alors aujourd'hui,
donnons une chance à un de nos rêves,
juste parce que c'est peut-être possible.
Merci à vous !
Merci à vous !