Journal en français facile 26/07/2021 20h00 GMT
À l'écoute de RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Loïc Bussières : L'heure de votre Journal en français facile. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez. Zéphyrin Kouadio est à mes côtés pour vous présenter cette édition. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Loïc, bonsoir à toutes et tous.
LB : À la Une ce soir, la crise politique en Tunisie. Après le chef du gouvernement, c'est au tour du ministre de la Défense d'être limogé par le président Kaïs Saïed. Le tout sur fond de crise sanitaire. On y revient dans un instant.
ZK : Nous reviendrons également sur ce déplacement à Pékin. Le premier sur le sol chinois d'un haut responsable américain en Chine depuis l'élection de Joe Biden, alors que les relations entre les deux pays sont toujours aussi tendues.
LB : Et puis l'actualité, c'est aussi les Jeux olympiques de Tokyo avec notamment le premier titre en skate féminin d'une jeune japonaise de 13 ans. Et la première médaille pour l'Afrique subsaharienne.
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ZK : Tout d'abord la situation en Tunisie où le président Kaïs Saïed a limogé, ce soir, le ministre de la Défense. La veille, c'est le chef du gouvernement qui avait été démis de ses fonctions.
LB : Kaïs Saïed avait également annoncé, hier, le gel pour 30 jours des activités du Parlement. Des bouleversements qui font suite aux manifestations contre la gestion de la crise sanitaire. Les explications d'Amélie Tulet.
Il y a deux semaines, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé déclarait la Tunisie « dépassée » par la situation sanitaire. Pénuries d'oxygène, hôpitaux saturés et personnel soignant à bout de nerfs. Plusieurs pays ont envoyé une aide médicale d'urgence. Les appels à l'aide se sont multipliés sur les réseaux sociaux et la diaspora tunisienne se mobilise. Avec 18 000 morts pour 12 millions d'habitants, le pays connait actuellement le taux de mortalité le plus élevé du Maghreb et du continent africain. Le nombre de Tunisiens vaccinés reste insuffisant pour ralentir significativement la transmission du coronavirus. Au sommet de l'État, les tensions entre présidence, primature et Assemblée entravent depuis plusieurs mois l'action publique. La gestion de la réponse sanitaire était ces dernières semaines de plus en plus critiquée. Il y a six jours, le ministre de la Santé a même été limogé après un raté dans la campagne de vaccination. Il avait annoncé l'ouverture des centres à tous les plus de 18 ans à l'occasion des congés de l'Aïd. Une opération arrêtée dès le deuxième jour face aux bousculades, aux files d'attentes interminables et à la déception provoquée devant le manque de doses réellement disponibles. Blocages politiques chroniques et aggravation de la crise sanitaire ont nourri l'exaspération à l'origine des manifestations de dimanche, jour de la fête de la République en Tunisie, avant l'annonce du président Saïed de geler les activités du Parlement.
LB : Amélie Tulet. Concernant justement la crise politique en Tunisie, cette réaction de la France ce soir. Paris qui dit souhaiter le retour d'un fonctionnement normal des institutions de la Tunisie dans les meilleurs délais.
ZK : La France qui s'exprime par ailleurs sur la situation au Liban où un nouveau Premier ministre vient d'être nommé.
LB : Le ministère des Affaires étrangères français appelle à la formation sans tarder d'un gouvernement « compétent et capable de mettre en œuvre des réformes » au Liban. Après la désignation de Najib Mikati, le député sunnite originaire de Tripoli, nouveau Premier ministre du pays, donc. Et qui va devoir désigner son équipe avec pour mission une tâche titanesque -comprendre un travail presque insurmontable- tenter de mettre un terme à pire crise socio-économique de l'histoire du pays.
ZK : Et puis au Mali, la mort de l'homme accusé d'avoir tenté d'assassiner à l'arme blanche le président de transition, c'était mardi dernier à la Grande Mosquée de Bamako.
LB : Il était depuis aux mains des services de sécurité maliens. Son état de santé s'était dégradé au cours des investigations, précise le communiqué du gouvernement qui ajoute qu'« une autopsie a été immédiatement ordonnée pour déterminer les causes de son décès ».
ZK : L'actualité de ce lundi dans le monde, c'est aussi ce déplacement d'un haut responsable américain en Chine. Une première depuis l'élection de Joe Biden.
LB : La numéro 2 de la diplomatie américaine termine ce soir une visite de deux jours. Les relations sont très tendues entre les deux pays. L'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden n'ayant pas mis fin aux sanctions commerciales décidées contre Pékin par son prédécesseur, Donald Trump. Au contraire, le nouveau président américain a même adopté une politique hostile à la Chine -c'est-à-dire contre le pays. Et tente même de convaincre ses alliés de rallier sa position, RFI, New York, Loubna Anaki.
Pour les responsables américains, les discussions entre la vice-secrétaire d'État et son homologue chinois étaient, je cite, « directes, franches et constructives ». Dans un communiqué, ils précisent que cette rencontre avait surtout pour objectif de maintenir le dialogue ouvert avec les Chinois. Pas de réactions officielles donc aux propos du ministre chinois des Affaires étrangères selon lesquels les discussions entre les deux pays sont dans l'impasse. À la fin de sa visite, Wendy Sherman s'est contentée d'inviter Pékin à dépasser les différends qui les opposent pour travailler en partenariat sur les dossiers importants comme le climat. La vice-secrétaire d'État a également assuré que les États-Unis n'étaient pas contre une compétition serrée avec la Chine à partir du moment où cela respecte les règles internationales. Quant aux accusations d'interventionnisme lancées par Pékin, la diplomate américaine a expliqué que le fait d'accuser la Chine de violation des droits de l'Homme à Hong Kong où vis-à-vis des Ouïghours, n'était pas une ingérence, mais surtout un appel à respecter les lois internationales en la matière. Wendy Sherman dit espérer désormais que la Chine fera le nécessaire pour poursuivre le dialogue. Loubna Anaki, New York, RFI.
ZK : En bref, aux États-Unis, un incendie géant en Californie. Il a déjà dévoré l'équivalent de la ville de Chicago en végétation.
LB : Et le brasier, qui ne fait que grossir depuis la mi-juillet est si important qu'il génère désormais son propre climat, ce qui risque de compliquer encore plus la tâche des quelques 5 400 pompiers mobilisés sur place.
ZK : En Inde, c'est une opération massive de nettoyage qui a débuté aujourd'hui après plusieurs journées de pluies diluviennes.
LB : La mousson qui a provoqué des inondations et des glissements de terrain faisant près de 200 morts. Environ 250 000 personnes ont dû fuir leur domicile dans trois États de la côte ouest du pays.
ZK : Et justement, c'est dans ce contexte d'évènements climatiques extrêmes : en Inde, en Californie, mais aussi en Chine ou en Allemagne que les experts de l'ONU planchent sur de nouvelles prévisions.
LB : Ils doivent rendre leur rapport le 9 août prochain. Un rapport jugé « crucial pour le succès » de la conférence climat prévue pour le mois de novembre. « Depuis des années, nous avions prévenu que c'était possible, que tout ça allait arriver », a insisté la responsable climat de l'ONU, Patricia Espinosa, lors de la cérémonie d'ouverture des travaux du Giec, ce lundi.
ZK : 4h07 à Kuala Lumpur. On se rend en Malaisie où la crise sanitaire se double d'une crise politique.
LB : Il y a un an, en mars 2020, un jeu d'alliance parlementaire avait entrainé l'arrivée d'un nouveau Premier ministre, sans que de nouvelles élections aient lieu. Depuis, l'opposition réclame plus de transparence et un nouveau vote. Et après six mois sans réunion du Parlement, les députés ont pour la première fois pu retourner au Parlement. Les explications de notre correspondante, Gabrielle Maréchaux.
Plus que jamais, ces derniers jours, les crises politique et sanitaire se sont entremêlées en Malaisie. Ce dimanche, malgré le confinement très strict en vigueur depuis plus de deux mois, un nombre record de nouveaux cas a été annoncé. Et ce lundi dans les hôpitaux, un mouvement de grève dénonçait le peu de reconnaissance du gouvernement envers les soignants. Pendant ce temps au Parlement, les oppositions ont elles aussi demandé des comptes sur la gestion de la pandémie, et notamment sur une des mesures les plus polémiques : l'état d'urgence décidé en janvier dernier et jugée nécessaire par le fragile gouvernement en place pour combattre la pandémie. Voilà donc six mois que la vie parlementaire est gelée, ce qui n'a pas empêché la courbe des nouveaux cas d'atteindre des sommets inédits. Pour l'opposition, le Covid-19 a ainsi servi d'alibi au Premier ministre évitant ainsi la confrontation du Parlement, et un éventuel vote de défiance. Ce lundi, il a donc promis que l'état d'urgence ne serait pas prolongé en août. Mais si cette déclaration pourrait permettre une reprise de la vie parlementaire, l'avenir politique du pays semble incertain : après maintes alliances et désunions, il est très difficile de savoir qui pourrait obtenir une majorité au Parlement, et la situation sanitaire rend la tenue de nouvelles élections impossibles. Gabrielle Maréchaux, Kuala Lumpur, RFI.
ZK : On referme ce journal avec les sports et les JO de Tokyo.
LB : Avec ce lundi, de nouvelles médailles françaises : en judo et en escrime. Mais aussi le premier titre olympique d'une jeune japonaise en skate féminin et une première médaille pour l'Afrique subsaharienne. Le point sur cette troisième journée olympique avec Hugo Moissonnier.
Coup double pour Ruth Gbagbi, après le bronze à Rio, le bronze à Tokyo, toujours en taekwondo. Abonnée à la plus petite marche du podium, Ruth Gbagbi est bien une grande dame. L'Ivoirienne offre à son pays sa quatrième médaille olympique. Faites les comptes, elle en a remporté la moitié à elle-seule ! Coup double également pour la France qui ne change pas ses bonnes habitudes japonaises. L'escrime et le judo sont au rendez-vous. De l'argent pour Sarah-Léonie Cysique sur les tatamis. Un mouvement interdit et une disqualification l'ont privé de la victoire en finale. Si l'argent ne fait pas forcément le bonheur, il faut imaginer Cysique heureuse. En escrime, Manon Brunet peut sabrer le champagne, elle est la première sabreuse française de l'histoire à décrocher une médaille olympique. Du bronze pour celle qui avait échoué au pied du podium à Rio, en 2016. Et puis, lumière sur deux champions. Dans le grand bain, les États-Unis remportent le relais 4 x 100 mètres masculin. Premier succès pour la vedette Caeleb Dressel, très attendu à Tokyo. Elle, est moins connue : Momiji Nishiya, première championne olympique de l'histoire du skateboard. Nishiya sous les feux de la rampe à seulement 13 ans.
LB : Hugo Moissonnier du service des sports de RFI.