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Actualité du jour, Français au Québec : ces migrants privilégiés dont l’intégration génère bien des

Français au Québec : ces migrants privilégiés dont l'intégration génère bien des

Les expatriés français sont de plus en plus nombreux à venir s'installer au Québec et notamment à Montréal.

Les étudiants, entre autres, viennent en grand nombre, avec une augmentation de 50% entre 2003 et 2012. Un phénomène pas toujours très bien vu par les "locaux". Quelles sont les raisons et les motivations qui poussent l'émigration française au Québec spécialement ?

Plusieurs raisons expliquent l'émigration française vers la province canadienne du Québec, une émigration essentiellement d'origine urbaine, en particulier parisienne.

Une première raison est le niveau de développement.

Bien que très légèrement inférieur à la moyenne canadienne, le Québec affiche un IDH (indicateur de développement humain) parmi les plus élevés au Monde, devançant ainsi la France, dont le niveau de développement apparaît légèrement moindre. Une seconde raison est que le Québec offre un marché de l'emploi plus attractif qu'en France, avec un taux de chômage plus faible (6 % à la mi-2017).

Le Québec est donc perçu comme une terre d'opportunités, en particulier pour les jeunes diplômés français, puisque ce sont ces derniers qui connaissent les plus grandes difficultés d'insertion sur le marché du travail en France, ce qui est moins le cas Outre-Atlantique. Une troisième raison, loin d'être négligeable, est le caractère francophone du Québec.

En effet, la connaissance de la langue, même s'il existe quelques différences de vocabulaire, facilite grandement l'insertion sur le marché du travail. Il n'y a pas besoin d'avoir une période d'apprentissage, contrairement à ce qui se passe pour les français émigrant vers les pays anglo-saxons par exemple. Une quatrième raison tient à une caractéristique spécifique du Québec au sein de l'Amérique du Nord, un coût de la vie, dont de l'immobilier, moindre qu'ailleurs, en particulier, pour les français, qu'à Paris.

Il est possible de vivre et de se loger dans une grande ville, Montréal ou Québec, de manière décente sans effort financier très important. Enfin, une dernière raison, plus récente et probablement conjoncturelle, est la « quiétude » apparente du Québec.

En effet, par rapport à une France minée par les tensions sociales, ethniques ou politiques, le Québec donne l'image d'une province canadienne où le sentiment d'insécurité et le risque terroriste apparaissent bien moindres, certains français fuyant plus la France qu'autre chose. Les habitants de Montréal expriment parfois une certaine exaspération: le snobisme des français, leur entre-soi.

Pourquoi les français ont finalement du mal à s'intégrer malgré la similarité de la langue ? Comme pour l'émigration, il existe plusieurs facteurs explicatifs de la relative difficulté des français à s'intégrer, voire à s'assimiler, dans la société québécoise.

Le premier facteur n'a strictement aucun rapport avec le Québec, mais est la conséquence de la mentalité française.

Historiquement, le français a du mal à s'adapter à une autre culture, aussi proche soit-elle de la sienne, ce qui explique la faible tendance hexagonale à l'émigration définitive, par rapport à d'autres voisins européens. Il s'ensuit une certaine forme de communautarisme des français qui résident à l'étranger, souvent associée par les locaux à une pratique de l'entre-soi, d'autant que la culture québécoise est perçue comme « provinciale », donc tacitement « inférieure » à la culture française. Un second facteur relève des modes de vie et de la nourriture, qui se rapprochent beaucoup plus au Québec du monde anglo-saxon, en l'occurrence des Etats-Unis, que de l'Europe et donc de la France.

Si la langue est la même, par contre, pour le reste de la vie quotidienne, les choses sont beaucoup plus compliquées, le Québec a le mode de vie d'un pays neuf et non d'un pays de vieille culture. Les manières d'être, de penser, de voir les choses diffèrent sensiblement. La société est beaucoup plus entrepreneuriale, moins étatique. Or, les français, habitués à un Etat central tout puissant, ont, en règle générale, une mentalité de fonctionnaires, y compris ceux critiquant parfois de manière très virulente l'emprise de l'Etat en France.

Un troisième facteur est l'architecture des villes québécoises, qui n'est pas extraordinaire, surtout lorsque l'on vient de Paris.

Montréal, la plus grande ville de la Province, est une ville à l'urbanisme nord-américain, très éloigné de la ville européenne type. La vie urbaine dense et intense, à laquelle sont habitués les parisiens ou les lyonnais, ne se retrouve pas dans des villes canadiennes beaucoup plus étalées. Enfin, un autre facteur est le climat rigoureux.

Les français sont habitués à un climat modéré sans excès, ce qui n'est pas le cas au Québec. Les longues nuits d'hiver enneigées peuvent s'avérer psychologiquement difficiles à supporter pour des personnes qui n'y sont pas accoutumées. Dans un contexte d'un Etat canadien, de plus en plus pluriethnique, du fait de flux migratoires conséquents et diversifiés depuis plusieurs décennies, la francophonie paraît reculer au Canada, et la prédominance incontestable du français semble même menacée au Québec, d'autant que la fécondité des francophones autochtones, auparavant très élevée, est désormais insuffisante pour remplacer les générations.

En effet, le pourcentage de canadiens, qui déclarent le français comme langue maternelle, est passée de 25,7 % en 1981 à 21,7 % en 2011 selon Statistique Canada. Dans ce cadre, l'arrivé de migrants originaires de France apparaît comme un facteur permettant de maintenir le caractère francophone de la Province du Québec et de continuer de peser politiquement à l'échelle de l'Etat canadien.

L'immigration de francophones constitue consécutivement un enjeu démographique majeur pour le Québec. Par ailleurs, il existe aussi un enjeu économique.

En effet, les français s'installant au Québec étant, en règle générale, plus diplômés que la moyenne des québécois, leur arrivée permet d'avoir une main d‘œuvre plus qualifiée, constituant un élément positif pour stimuler l'innovation de l'économie locale et assurer à la province un développement économique lui permettant de rester concurrentielle par rapport aux grandes provinces canadiennes anglophones, qui affichent, jusqu'ici, de meilleures performances sur ce plan. Au cours des dernières années, il y a eu une augmentation significative du nombre d'immigrants français arrivant pour profiter d'une langue similaire, d'un coût de la vie moins élevé et de possibilités d'emploi.

Mais alors que les liens entre la France et son ancienne colonie ont longtemps été vantés comme élevés et durables, la présence de ces nouveaux immigrants a ébouriffé quelques plumes. L'une des causes de cet ébouriffement, la hausse du prix de l'immobilier. Comment s'explique-t-elle ? A quel point est-elle significative ? Les immigrés français, étant, en règle générale, plus argentés que les québécois, sont accusés d'être à l'origine d'un phénomène de gentrification dans le quartier du Plateau à Montréal, la plus grande ville du Québec.

En effet, quand des étrangers à plus hauts revenus arrivent dans une ville, ils font mécaniquement monter les prix de l'immobilier car ils ont les moyens de payer plus cher leur logement. Ce phénomène n'est donc pas spécifique à Montréal, puisqu'on le retrouve de manière identique dans les beaux quartiers parisiens, avec des milliardaires du reste de la planète qui y achètent une résidence secondaire, empêchant l'accession à la propriété dans ces quartiers à des Français moins aisés. Pour revenir à Montréal, outre la flambée des prix de l'immobilier, la création de commerces répondant aux goûts de cette nouvelle clientèle rend le quartier moins accessible pour les québécois moins argentés. Il s'ensuit que la gentrification est associée, à tort ou à raison, aux français, et plus spécifiquement aux parisiens. Cependant, il est difficile d'en mesurer l'ampleur réelle, les phénomènes de gentrification ayant tendance à être exagérés, les quartiers concernés ne représentant qu'une petite partie des territoires des grandes métropoles.


Français au Québec : ces migrants privilégiés dont l’intégration génère bien des French in Quebec: privileged migrants whose integration generates many problems

Les expatriés français sont de plus en plus nombreux à venir s’installer au Québec et notamment à Montréal.

Les étudiants, entre autres, viennent en grand nombre, avec une augmentation de 50% entre 2003 et 2012. Un phénomène pas toujours très bien vu par les "locaux". Quelles sont les raisons et les motivations qui poussent l’émigration française au Québec spécialement ?

Plusieurs raisons expliquent l’émigration française vers la province canadienne du Québec, une émigration essentiellement d’origine urbaine, en particulier parisienne.

Une première raison est le niveau de développement.

Bien que très légèrement inférieur à la moyenne canadienne, le Québec affiche un IDH (indicateur de développement humain) parmi les plus élevés au Monde, devançant ainsi la France, dont le niveau de développement apparaît légèrement moindre. Une seconde raison est que le Québec offre un marché de l’emploi plus attractif qu’en France, avec un taux de chômage plus faible (6 % à la mi-2017).

Le Québec est donc perçu comme une terre d’opportunités, en particulier pour les jeunes diplômés français, puisque ce sont ces derniers qui connaissent les plus grandes difficultés d’insertion sur le marché du travail en France, ce qui est moins le cas Outre-Atlantique. Une troisième raison, loin d’être négligeable, est le caractère francophone du Québec.

En effet, la connaissance de la langue, même s’il existe quelques différences de vocabulaire, facilite grandement l’insertion sur le marché du travail. Il n’y a pas besoin d’avoir une période d’apprentissage, contrairement à ce qui se passe pour les français émigrant vers les pays anglo-saxons par exemple. Une quatrième raison tient à une caractéristique spécifique du Québec au sein de l’Amérique du Nord, un coût de la vie, dont de l’immobilier, moindre qu’ailleurs, en particulier, pour les français, qu’à Paris.

Il est possible de vivre et de se loger dans une grande ville, Montréal ou Québec, de manière décente sans effort financier très important. Enfin, une dernière raison, plus récente et probablement conjoncturelle, est la « quiétude » apparente du Québec.

En effet, par rapport à une France minée par les tensions sociales, ethniques ou politiques, le Québec donne l’image d’une province canadienne où le sentiment d’insécurité et le risque terroriste apparaissent bien moindres, certains français fuyant plus la France qu’autre chose. Les habitants de Montréal expriment parfois une certaine exaspération: le snobisme des français, leur entre-soi.

Pourquoi les français ont finalement du mal à s’intégrer malgré la similarité de la langue ? Comme pour l’émigration, il existe plusieurs facteurs explicatifs de la relative difficulté des français à s’intégrer, voire à s’assimiler, dans la société québécoise.

Le premier facteur n’a strictement aucun rapport avec le Québec, mais est la conséquence de la mentalité française.

Historiquement, le français a du mal à s’adapter à une autre culture, aussi proche soit-elle de la sienne, ce qui explique la faible tendance hexagonale à l’émigration définitive, par rapport à d’autres voisins européens. Il s’ensuit une certaine forme de communautarisme des français qui résident à l’étranger, souvent associée par les locaux à une pratique de l’entre-soi, d’autant que la culture québécoise est perçue comme « provinciale », donc tacitement « inférieure » à la culture française. Un second facteur relève des modes de vie et de la nourriture, qui se rapprochent beaucoup plus au Québec du monde anglo-saxon, en l’occurrence des Etats-Unis, que de l’Europe et donc de la France.

Si la langue est la même, par contre, pour le reste de la vie quotidienne, les choses sont beaucoup plus compliquées, le Québec a le mode de vie d’un pays neuf et non d’un pays de vieille culture. Les manières d’être, de penser, de voir les choses diffèrent sensiblement. La société est beaucoup plus entrepreneuriale, moins étatique. Or, les français, habitués à un Etat central tout puissant, ont, en règle générale, une mentalité de fonctionnaires, y compris ceux critiquant parfois de manière très virulente l’emprise de l’Etat en France.

Un troisième facteur est l’architecture des villes québécoises, qui n’est pas extraordinaire, surtout lorsque l’on vient de Paris.

Montréal, la plus grande ville de la Province, est une ville à l’urbanisme nord-américain, très éloigné de la ville européenne type. La vie urbaine dense et intense, à laquelle sont habitués les parisiens ou les lyonnais, ne se retrouve pas dans des villes canadiennes beaucoup plus étalées. Enfin, un autre facteur est le climat rigoureux.

Les français sont habitués à un climat modéré sans excès, ce qui n’est pas le cas au Québec. Les longues nuits d’hiver enneigées peuvent s’avérer psychologiquement difficiles à supporter pour des personnes qui n’y sont pas accoutumées. Dans un contexte d’un Etat canadien, de plus en plus pluriethnique, du fait de flux migratoires conséquents et diversifiés depuis plusieurs décennies, la francophonie paraît reculer au Canada, et la prédominance incontestable du français semble même menacée au Québec, d’autant que la fécondité des francophones autochtones, auparavant très élevée, est désormais insuffisante pour remplacer les générations.

En effet, le pourcentage de canadiens, qui déclarent le français comme langue maternelle, est passée de 25,7 % en 1981 à 21,7 % en 2011 selon Statistique Canada. Dans ce cadre, l’arrivé de migrants originaires de France apparaît comme un facteur permettant de maintenir le caractère francophone de la Province du Québec et de continuer de peser politiquement à l’échelle de l’Etat canadien.

L’immigration de francophones constitue consécutivement un enjeu démographique majeur pour le Québec. Par ailleurs, il existe aussi un enjeu économique.

En effet, les français s’installant au Québec étant, en règle générale, plus diplômés que la moyenne des québécois, leur arrivée permet d’avoir une main d‘œuvre plus qualifiée, constituant un élément positif pour stimuler l’innovation de l’économie locale et assurer à la province un développement économique lui permettant de rester concurrentielle par rapport aux grandes provinces canadiennes anglophones, qui affichent, jusqu’ici, de meilleures performances sur ce plan. Au cours des dernières années, il y a eu une augmentation significative du nombre d’immigrants français arrivant pour profiter d’une langue similaire, d’un coût de la vie moins élevé et de possibilités d’emploi.

Mais alors que les liens entre la France et son ancienne colonie ont longtemps été vantés comme élevés et durables, la présence de ces nouveaux immigrants a ébouriffé quelques plumes. L’une des causes de cet ébouriffement, la hausse du prix de l’immobilier. Comment s’explique-t-elle ? A quel point est-elle significative ? Les immigrés français, étant, en règle générale, plus argentés que les québécois, sont accusés d’être à l’origine d’un phénomène de gentrification dans le quartier du Plateau à Montréal, la plus grande ville du Québec.

En effet, quand des étrangers à plus hauts revenus arrivent dans une ville, ils font mécaniquement monter les prix de l’immobilier car ils ont les moyens de payer plus cher leur logement. Ce phénomène n’est donc pas spécifique à Montréal, puisqu’on le retrouve de manière identique dans les beaux quartiers parisiens, avec des milliardaires du reste de la planète qui y achètent une résidence secondaire, empêchant l’accession à la propriété dans ces quartiers à des Français moins aisés. Pour revenir à Montréal, outre la flambée des prix de l’immobilier, la création de commerces répondant aux goûts de cette nouvelle clientèle rend le quartier moins accessible pour les québécois moins argentés. Il s’ensuit que la gentrification est associée, à tort ou à raison, aux français, et plus spécifiquement aux parisiens. Cependant, il est difficile d’en mesurer l’ampleur réelle, les phénomènes de gentrification ayant tendance à être exagérés, les quartiers concernés ne représentant qu’une petite partie des territoires des grandes métropoles.