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Le bouchon de cristal, Maurice Leblanc, II. — Huit ôtés de neuf, reste un (2)

II. — Huit ôtés de neuf, reste un (2)

C'était un gros homme, trapu, court d'encolure, avec un collier de barbe grise, presque chauve, et qui portait toujours — car il avait les yeux très fatigués — un binocle à verres noirs par dessus ses lunettes. Lupin remarqua l'énergie du visage, le menton carré, la saillie des os. Les poings étaient velus et massifs, les jambes torses, et il marchait le dos voûté, en pesant alternativement sur l'une et sur l'autre hanche, ce qui lui donnait un peu l'allure d'un quadrumane. Mais un front énorme, tourmenté, creusé de vallons, hérissé de bosses, surmontait la face.

L'ensemble avait quelque chose de bestial, de répugnant, de sauvage. Lupin se rappela qu'à la Chambre on appelait Daubrecq « l'homme des Bois », et on l'appelait ainsi non pas seulement parce qu'il se tenait à l'écart et ne frayait guère avec ses collègues, mais aussi à cause de son aspect même, de ses façons, de sa démarche, de sa musculature puissante. Il s'assit devant son bureau, tira de sa poche une pipe en écume, choisit, parmi plusieurs paquets de tabac qui séchaient dans un vase, un paquet de maryland, déchira la bande, bourra sa pipe et l'alluma. Puis il se mit à écrire des lettres.

Au bout d'un moment, il suspendit sa besogne et demeura songeur, l'attention fixée sur un point de son bureau. Vivement il prit une petite boîte à timbres qu'il examina. Ensuite, il vérifia la position de certains objets que Prasville avait touchés et replacés et il les scrutait du regard, les palpait de la main, se penchait sur eux, comme si certains signes, connus de lui seul, eussent pu le renseigner.

À la fin, il saisit la poire d'une sonnerie électrique et pressa le bouton. Une minute après, la concierge se présentait. Il lui dit :

— Ils sont venus, n'est-ce pas ? Et, comme la femme hésitait, il insista :

— Voyons, Clémence, est-ce vous qui avez ouvert cette petite boîte à timbres ?

— Non, monsieur.

— Eh bien, j'en avais cacheté le couvercle avec une bande étroite de papier gommé. Cette bande a été brisée.

— Je peux pourtant certifier, commença la femme…

— Pourquoi mentir, dit-il, puisque je vous ai dit, moi-même, de vous prêter à toutes ces visites ?

— C'est que… — C'est que vous aimez bien manger aux deux râteliers… Soit… Il lui tendit un billet de cinquante francs et répéta : — Ils sont venus ?

— Oui.

— Les mêmes qu'au printemps ? — Oui, tous les cinq… avec un autre… qui les commandait.

— Un grand ?… brun ?…

— Oui.

Lupin vit la mâchoire de Daubrecq qui se contractait, et Daubrecq poursuivit :

— C'est tout ? — Il en est venu un autre, après eux, qui les a rejoints… et puis, tout à l'heure, deux autres, les deux qui montent ordinairement la faction devant l'hôtel. — Ils sont restés dans ce cabinet ?

— Oui, monsieur.

— Et ils sont repartis comme j'arrivais ? quelques minutes avant, peut-être ?

— Oui ! monsieur.

— C'est bien. La femme s'en alla. Daubrecq se remit à sa correspondance. Puis, allongeant le bras, il inscrivit des signes sur un cahier de papier blanc qui se trouvait à l'extrémité de son bureau, et qu'il dressa ensuite, comme s'il eût voulu ne point le perdre de vue. C'étaient des chiffres. Lupin put lire cette formule de soustraction :

9 — 8 = 1

Et Daubrecq, entre ses dents, articulait ces syllabes d'un air attentif. — Pas le moindre doute, dit-il à haute voix.

Il écrivit encore une lettre, très courte, et, sur l'enveloppe, il traça cette adresse que Lupin déchiffra quand la lettre fut posée près du cahier de papier. « Monsieur Prasville, secrétaire général de la Préfecture. Puis il sonna de nouveau.

— Clémence, dit-il à la concierge, est-ce que vous avez été à l'école dans votre jeune âge ? — Dame, oui ! monsieur.

— Et l'on vous a enseigné le calcul ? — Mais, monsieur…

— C'est que vous n'êtes pas très forte en soustraction. — Pourquoi donc ?

— Parce que vous ignorez que neuf moins huit égale un, et cela, vous voyez, c'est d'une importance capitale. Pas d'existence possible si vous ignorez cette vérité première. Tout en parlant, il s'était levé et faisait le tour de la pièce, les mains au dos, et en se balançant sur ses hanches. Il le fit encore une fois. Puis, s'arrêtant devant la salle à manger, il ouvrit la porte. — Le problème, d'ailleurs, peut s'énoncer autrement, dit-il. Qui de neuf ôte huit, reste un. Et celui qui reste, le voilà, hein ? l'opération est juste, et monsieur, n'est-il pas vrai ? nous en fournit une preuve éclatante.

Il tapotait le rideau de velours dans les plis duquel Lupin s'était vivement enveloppé. — En vérité, monsieur, vous devez étouffer, là-dessous ! Sans compter que j'aurais pu me divertir à transpercer ce rideau à coups de dague… Rappelez-vous le délire d'Hamlet et la mort de Polonius… « C'est un rat, vous dis-je, un gros rat… » Allons, M. Polonius, sortez de votre trou. C'était là une de ces postures dont Lupin n'avait pas l'habitude et qu'il exécrait. Prendre les autres au piège et se payer leur tête, il l'admettait, mais non point qu'on se gaussât de lui et qu'on s'esclaffât à ses dépens. Pourtant pouvait-il riposter ?

— Un peu pâle, monsieur Polonius… Tiens, mais, c'est le bon bourgeois qui fait le pied de grue dans le square depuis quelques jours ! De la police aussi, monsieur Polonius ? Allons, remettez-vous, je ne vous veux aucun mal… Mais vous voyez, Clémence, la justesse de mon calcul. Il est entré ici, selon vous, neuf mouchards. Moi, en revenant, j'en ai compté, de loin, sur l'avenue, une bande de huit. Huit ôtés de neuf reste un, lequel évidemment était resté ici en observation. Ecce Homo.

— Et après ? dit Lupin, qui avait une envie folle de sauter sur le personnage et de le réduire au silence.

— Après ? Mais rien du tout, mon brave. Que voulez-vous de plus ? La comédie est finie. Je vous demanderai seulement de porter au sieur Prasville, votre maître, cette petite missive que je viens de lui écrire. Clémence, veuillez montrer le chemin à M. Polonius. Et, si jamais il se présente, ouvrez-lui les portes toutes grandes. Vous êtes ici chez vous, monsieur Polonius. Votre serviteur…

Lupin hésita. Il eût voulu le prendre de haut, et lancer une phrase d'adieu, un mot de la fin, comme on en lance au théâtre du fond de la scène, pour se ménager d'une belle sortie et disparaître tout au moins avec les honneurs de la guerre. Mais sa défaite était si pitoyable qu'il ne trouva rien de mieux que d'enfoncer son chapeau sur la tête, d'un coup de poing, et de suivre la concierge en frappant des pieds. La revanche était maigre.

— Bougre de coquin ! cria-t-il une fois dehors et en se retournant vers les fenêtres de Daubrecq. Misérable ! Canaille ! Député ! Tu me la paieras celle-là … Ah ! monsieur se permet… Ah ! monsieur a le culot… Eh bien, je jure Dieu, monsieur, qu'un jour ou l'autre… Il écumait de rage, d'autant que, au fond de lui, il reconnaissait la force de cet ennemi nouveau, et qu'il ne pouvait nier la maîtrise déployée en cette affaire. Le flegme de Daubrecq, l'assurance avec laquelle il roulait les fonctionnaires de la préfecture, le mépris avec lequel il se prêtait aux visites de son appartement, et par-dessus tout son sang-froid admirable, sa désinvolture et l'impertinence de sa conduite en face du neuvième personnage qui l'espionnait, tout cela dénotait un homme de caractère, puissant, équilibré, lucide, audacieux, sûr de lui et des cartes qu'il avait en mains. Mais quelles étaient ces cartes ? Quelle partie jouait-il ? Qui tenait l'enjeu ? Et jusqu'à quel point se trouvait-on engagé de part et d'autre ? Lupin l'ignorait. Sans rien connaître, tête baissée, il se jetait au plus fort de la bataille, entre des adversaires violemment engagés, dont il ne savait ni la position, ni les armes, ni les ressources, ni les plans secrets. Car, enfin, il ne pouvait admettre que le but de tant d'efforts fût la possession d'un bouchon de cristal ! Une seule chose le réjouissait : Daubrecq ne l'avait pas démasqué. Daubrecq le croyait inféodé à la police. Ni Daubrecq, ni la police par conséquent, ne soupçonnaient l'intrusion dans l'affaire d'un troisième larron. C'était son unique atout, atout qui lui donnait une liberté d'action à laquelle il attachait une importance extrême. Sans plus tarder, il décacheta la lettre que Daubrecq lui avait remise pour le secrétaire général de la préfecture. Elle contenait ces quelques lignes :

« À portée de ta main, mon bon Prasville ! Tu l'as touché ! Un peu plus, et ça y était… Mais tu es trop bête. Et dire qu'on n'a pas trouvé mieux que toi pour me faire mordre la poussière. Pauvre France ! Au revoir, Prasville ! Mais si je te pince sur le fait, tant pis pour toi, je tire !

« Signé : Daubrecq. » — À portée de la main… se répéta Lupin après avoir lu. Ce drôle écrit peut-être la vérité. Les cachettes les plus élémentaires sont les plus sûres. Tout de même, tout de même, il faudra que nous voyions cela… Et il faudra voir aussi pourquoi le Daubrecq est l'objet d'une surveillance si étroite et se documenter quelque peu sur l'individu. Les renseignements que Lupin avait fait prendre dans une agence spéciale se résumaient ainsi :

« Alexis Daubrecq, député des Bouches-du-Rhône depuis deux ans, siège parmi les indépendants, opinions assez mal définies, mais situation électorale très solide grâce aux sommes énormes qu'il dépense pour sa candidature. Aucune fortune. Cependant, hôtel à Paris, villa à Enghien et à Nice, grosses pertes au jeu, sans qu'on sache d'où vient l'argent. Très influent, obtient ce qu'il veut, quoiqu'il ne fréquente pas les ministères et ne paraisse avoir ni amitiés, ni relations dans les milieux politiques… — Fiche commerciale, se dit Lupin en relisant cette note. Ce qu'il me faudrait, c'est une fiche intime, une fiche policière, qui me renseigne sur la vie privée du monsieur, et qui me permette de manœuvrer plus à l'aise dans ces ténèbres et de savoir si je ne patauge pas en m'occupant du Daubrecq. Bigre ! c'est que le temps marche ! Un des logis que Lupin habitait à cette époque, et où il revenait le plus souvent, était situé rue Chateaubriand, près de l'Arc de Triomphe. On l'y connaissait sous le nom de Michel Beaumont. Il y avait une installation assez confortable, et un domestique, Achille, qui lui était très dévoué, et dont la besogne consistait à centraliser les communications téléphoniques adressées à Lupin par ses affidés.

Rentré chez lui, Lupin apprit avec un grand étonnement qu'une ouvrière l'attendait depuis une heure au moins. — Comment ! Mais personne ne vient jamais me voir ici ! Elle est jeune ?

— Non… Je ne crois pas.

— Tu ne crois pas !

— Elle porte une mantille sur la tête, à la place du chapeau, et on ne voit pas sa figure… C'est plutôt… comme une employée… une personne de magasin, pas élégante… — Qui a-t-elle demandé ?

— M. Michel Beaumont, répondit le domestique.

— Bizarre. Et quel motif ?

— Elle m'a dit simplement que cela concernait l'affaire d'Enghien… Alors, j'ai cru… — Hein ! l'affaire d'Enghien ! Elle sait donc que je suis mêlé à cette affaire !… Elle sait donc qu'en s'adressant ici… — Je n'ai rien pu obtenir d'elle, mais j'ai cru tout de même qu'il fallait la recevoir. — Tu as bien fait. Où est-elle ?

— Au salon. J'ai allumé. Lupin traversa vivement l'antichambre et ouvrit la porte du salon. — Qu'est-ce que tu chantes ? dit-il à son domestique. Il n'y a personne. — Personne ? fit Achille qui s'élança. En effet le salon était vide.

— Oh ! par exemple, celle-là est raide ! s'écria le domestique. Il n'y a pas plus de vingt minutes que je suis revenu voir par précaution. Elle était là. Je n'ai pourtant pas la berlue. — Voyons, voyons, dit Lupin avec irritation. Où étais-tu pendant que cette femme attendait ?

— Dans le vestibule, patron ! Je n'ai pas quitté le vestibule une seconde ! Je l'aurais bien vue sortir, nom d'un chien ! — Cependant elle n'est plus là… — Évidemment… évidemment… gémit le domestique, ahuri… Elle aura perdu patience, et elle s'en est allée. Mais je voudrais bien savoir par où, crebleu !

— Par où ? dit Lupin… pas besoin d'être sorcier pour le savoir. — Comment ?

— Par la fenêtre.

II. — Huit ôtés de neuf, reste un (2) II. - Acht von neun weggenommen, bleibt einer übrig (2) II. - Eight out of nine, one left (2) II. - Acht van de negen, één over (2)

C'était un gros homme, trapu, court d'encolure, avec un collier de barbe grise, presque chauve, et qui portait toujours — car il avait les yeux très fatigués — un binocle à verres noirs par dessus ses lunettes. He was a big, stocky man, short-necked, with a collar of gray beard, almost bald, and always wearing - because his eyes were very tired - a pair of black-rimmed binoculars over his glasses. Hän oli iso, tukeva mies, jolla oli lyhyt kaula, harmaa parta, melkein kalju, ja hänellä oli aina - koska hänen silmänsä olivat hyvin väsyneet - kiikarit, joissa oli mustat linssit silmälasiensa päällä. Lupin remarqua l'énergie du visage, le menton carré, la saillie des os. Lupin noticed the energy of the face, the square chin, the protrusion of the bones. Les poings étaient velus et massifs, les jambes torses, et il marchait le dos voûté, en pesant alternativement sur l'une et sur l'autre hanche, ce qui lui donnait un peu l'allure d'un quadrumane. The fists were hairy and massive, the legs twisted, and he walked with his back arched, pressing alternately on one and the other hips, which made him look a bit like a quadruman. Mais un front énorme, tourmenté, creusé de vallons, hérissé de bosses, surmontait la face. But a huge, tormented forehead, furrowed with valleys, bristling with bumps, crowned the face.

L'ensemble avait quelque chose de bestial, de répugnant, de sauvage. The whole thing had something bestial, repulsive, wild about it. Lupin se rappela qu'à la Chambre on appelait Daubrecq « l'homme des Bois », et on l'appelait ainsi non pas seulement parce qu'il se tenait à l'écart et ne frayait guère avec ses collègues, mais aussi à cause de son aspect même, de ses façons, de sa démarche, de sa musculature puissante. Lupin remembered that in the Chamber they called Daubrecq 'the man of the Woods', and he was called that not only because he kept to himself and hardly socialized with his colleagues, but also because of his very appearance, his ways, his gait, his powerful muscles. Lupin muisti, että Daubrecq tunnettiin talossa nimellä "metsän mies", ja sitä kutsuttiin niin paitsi siksi, että hän pysytteli omissa oloissaan eikä seurustellut kollegoidensa kanssa, myös ulkonäkönsä, käytöksensä, kävelykykynsä ja voimakkaan lihaskuntonsa vuoksi. Il s'assit devant son bureau, tira de sa poche une pipe en écume, choisit, parmi plusieurs paquets de tabac qui séchaient dans un vase, un paquet de maryland, déchira la bande, bourra sa pipe et l'alluma. He sat down at his desk, took out a meerschaum pipe from his pocket, chose, from several tobacco packets drying in a vase, a pack of Maryland, tore off the label, packed his pipe and lit it. Puis il se mit à écrire des lettres.

Au bout d'un moment, il suspendit sa besogne et demeura songeur, l'attention fixée sur un point de son bureau. Nach einer Weile unterbrach er seine Arbeit und blieb nachdenklich auf einen Punkt auf seinem Schreibtisch gerichtet stehen. After a while, he stopped his work and remained pensive, his attention focused on a point on his desk. Vivement il prit une petite boîte à timbres qu'il examina. Schnell nahm er eine kleine Schachtel mit Briefmarken und untersuchte sie. Quickly, he took a small stamp box that he examined. Ensuite, il vérifia la position de certains objets que Prasville avait touchés et replacés et il les scrutait du regard, les palpait de la main, se penchait sur eux, comme si certains signes, connus de lui seul, eussent pu le renseigner. Dann überprüfte er die Position einiger Gegenstände, die Prasville berührt und zurückgestellt hatte, und er musterte sie mit den Augen, betastete sie mit der Hand und beugte sich über sie, als ob bestimmte Zeichen, die nur ihm bekannt waren, ihm Auskunft geben könnten. Then, he checked the position of certain objects that Prasville had touched and replaced, and he scrutinized them with his eyes, felt them with his hand, leaned over them, as if certain signs, known only to him, could inform him.

À la fin, il saisit la poire d'une sonnerie électrique et pressa le bouton. Am Ende griff er nach dem Birnchen eines elektrischen Klingeltons und drückte auf den Knopf. In the end, he grabbed the bulb of an electric bell and pressed the button. Une minute après, la concierge se présentait. A minute later, the concierge showed up. Il lui dit : He said to her:

— Ils sont venus, n'est-ce pas ? - They came, didn't they? Et, comme la femme hésitait, il insista :

— Voyons, Clémence, est-ce vous qui avez ouvert cette petite boîte à timbres ? — Let's see, Clémence, did you open this tiny stamp box?

— Non, monsieur. — No, sir.

— Eh bien, j'en avais cacheté le couvercle avec une bande étroite de papier gommé. — Well, I had sealed the lid with a narrow strip of gummed paper. Cette bande a été brisée. This strip was broken.

— Je peux pourtant certifier, commença la femme… — I can still certify, the woman began…

— Pourquoi mentir, dit-il, puisque je vous ai dit, moi-même, de vous prêter à toutes ces visites ? - Warum sollte ich lügen", sagte er, "wenn ich Ihnen doch selbst gesagt habe, dass Sie sich für alle diese Besuche zur Verfügung stellen sollen? — Why lie, he said, since I myself told you to engage in all these visits?

— C'est que… — That's because... — C'est que vous aimez bien manger aux deux râteliers… Soit… Il lui tendit un billet de cinquante francs et répéta : — It's because you like to have the best of both worlds when it comes to eating... Fine... He handed her a fifty franc note and repeated: — Ils sont venus ? — Have they come?

— Oui.

— Les mêmes qu'au printemps ? - The same as in spring? — Oui, tous les cinq… avec un autre… qui les commandait. — Yes, all five of them... with another one... who was in charge.

— Un grand ?… brun ?… — A tall one?... with brown hair?...

— Oui. — Yes.

Lupin vit la mâchoire de Daubrecq qui se contractait, et Daubrecq poursuivit : Lupin saw Daubrecq's jaw clenching, and Daubrecq continued:

— C'est tout ? - Is that all? — Il en est venu un autre, après eux, qui les a rejoints… et puis, tout à l'heure, deux autres, les deux qui montent ordinairement la faction devant l'hôtel. - Another one came after them, who joined them... and then, just now, two others, the two who usually take over the guard duty in front of the hotel. — Ils sont restés dans ce cabinet ? - Did they stay in this office?

— Oui, monsieur.

— Et ils sont repartis comme j'arrivais ? - And they left just as I arrived? quelques minutes avant, peut-être ?

— Oui ! monsieur.

— C'est bien. — That's good. La femme s'en alla. The woman left. Daubrecq se remit à sa correspondance. Daubrecq resumed his correspondence. Puis, allongeant le bras, il inscrivit des signes sur un cahier de papier blanc qui se trouvait à l'extrémité de son bureau, et qu'il dressa ensuite, comme s'il eût voulu ne point le perdre de vue. Then, stretching out his arm, he wrote signs on a white paper notebook at the far end of his desk, which he then held up as if he didn't want to lose sight of it. C'étaient des chiffres. They were numbers. Lupin put lire cette formule de soustraction : Lupin was able to read this subtraction formula:

9 — 8 = 1 9 - 8 = 1

Et Daubrecq, entre ses dents, articulait ces syllabes d'un air attentif. And Daubrecq, between his teeth, articulated these syllables with a focused air. — Pas le moindre doute, dit-il à haute voix. — No doubt about it, he said aloud.

Il écrivit encore une lettre, très courte, et, sur l'enveloppe, il traça cette adresse que Lupin déchiffra quand la lettre fut posée près du cahier de papier. He wrote another letter, very short, and on the envelope, he wrote this address that Lupin deciphered when the letter was placed near the stack of paper. « Monsieur Prasville, secrétaire général de la Préfecture. Puis il sonna de nouveau.

— Clémence, dit-il à la concierge, est-ce que vous avez été à l'école dans votre jeune âge ? — Clémence, he said to the concierge, have you been to school in your youth? — Dame, oui ! — Well, yes! monsieur. sir.

— Et l'on vous a enseigné le calcul ? — And have you been taught how to do subtraction? — Mais, monsieur… — But, sir...

— C'est que vous n'êtes pas très forte en soustraction. — It's because you're not very good at subtraction. — Pourquoi donc ?

— Parce que vous ignorez que neuf moins huit égale un, et cela, vous voyez, c'est d'une importance capitale. - Because you don't know that nine minus eight equals one, and that, you see, is of the utmost importance. Pas d'existence possible si vous ignorez cette vérité première. You can't exist if you ignore this primary truth. Tout en parlant, il s'était levé et faisait le tour de la pièce, les mains au dos, et en se balançant sur ses hanches. As he spoke, he stood up and paced around the room, hands on his back and swaying on his hips. Il le fit encore une fois. He did it again. Puis, s'arrêtant devant la salle à manger, il ouvrit la porte. Then, stopping in front of the dining room, he opened the door. — Le problème, d'ailleurs, peut s'énoncer autrement, dit-il. "The problem, by the way, can be stated differently," he said. Qui de neuf ôte huit, reste un. "If you take away eight from nine, one remains." Et celui qui reste, le voilà, hein ? And the one who's left, here he is, eh? l'opération est juste, et monsieur, n'est-il pas vrai ? the operation is just, and sir, isn't it true? nous en fournit une preuve éclatante. provides striking proof of this.

Il tapotait le rideau de velours dans les plis duquel Lupin s'était vivement enveloppé. He patted the velvet curtain in whose folds Lupin had wrapped himself. — En vérité, monsieur, vous devez étouffer, là-dessous ! - Truly, sir, you must be suffocating down there! Sans compter que j'aurais pu me divertir à transpercer ce rideau à coups de dague… Rappelez-vous le délire d'Hamlet et la mort de Polonius… « C'est un rat, vous dis-je, un gros rat… » Allons, M. Polonius, sortez de votre trou. Ich hätte mich auch damit vergnügen können, den Vorhang mit einem Dolch zu durchstechen... Erinnern Sie sich an Hamlets Delirium und den Tod von Polonius...". Er ist eine Ratte, sage ich Ihnen, eine große Ratte ...". Kommen Sie, Herr Polonius, kommen Sie aus Ihrem Loch. Not to mention the fact that I could have entertained myself piercing that curtain with a dagger... Remember Hamlet's delirium and the death of Polonius... " He's a rat, I tell you, a big rat..." Come on, Mr. Polonius, get out of your hole. Puhumattakaan siitä, että minulla olisi ollut hauskaa lävistää tuo verho tikarilla... Muistakaa Hamletin hourailu ja Poloniuksen kuolema... "Se on rotta, sanon minä, iso rotta...". Se on rotta, sanon minä, iso rotta..." No niin, herra Polonius, tulkaa ulos kolostanne. C'était là une de ces postures dont Lupin n'avait pas l'habitude et qu'il exécrait. Das war eine der Haltungen, die Lupin nicht gewohnt war und die er verabscheute. It was one of those postures that Lupin was unaccustomed to and loathed. Se oli yksi niistä asennoista, joihin Lupin ei ollut tottunut ja joita hän inhosi. Prendre les autres au piège et se payer leur tête, il l'admettait, mais non point qu'on se gaussât de lui et qu'on s'esclaffât à ses dépens. Er konnte andere in die Falle locken und sich über sie lustig machen, aber er wollte nicht, dass man sich über ihn lustig machte und auf seine Kosten lachte. He could take others for a ride and make fun of them, but he didn't want them laughing at his expense. Hän saattoi ottaa muita pilkkaa ja pilkata heitä, mutta hän ei halunnut heidän nauravan hänelle ja pitävän hauskaa hänen kustannuksellaan. Pourtant pouvait-il riposter ? But could he fight back? Mutta pystyisikö hän taistelemaan vastaan?

— Un peu pâle, monsieur Polonius… Tiens, mais, c'est le bon bourgeois qui fait le pied de grue dans le square depuis quelques jours ! - A little pale, Monsieur Polonius... Well, if it isn't the good bourgeois who's been standing in the square for the past few days! De la police aussi, monsieur Polonius ? The police too, Mr. Polonius? Allons, remettez-vous, je ne vous veux aucun mal… Mais vous voyez, Clémence, la justesse de mon calcul. But you see, Clémence, that my calculations are correct. Il est entré ici, selon vous, neuf mouchards. According to you, nine snitches came in here. Moi, en revenant, j'en ai compté, de loin, sur l'avenue, une bande de huit. On my way back, I counted eight of them in the distance on the avenue. Huit ôtés de neuf reste un, lequel évidemment était resté ici en observation. Eight taken away from nine leaves one, which obviously had remained here for observation. Ecce Homo. Ecce Homo.

— Et après ? - And then? dit Lupin, qui avait une envie folle de sauter sur le personnage et de le réduire au silence. said Lupin, who had a mad urge to pounce on the character and silence him. sanoi Lupin, jolla oli hullu halu hypätä miehen päälle ja hiljentää hänet.

— Après ? — After? Mais rien du tout, mon brave. But nothing at all, my good fellow. Que voulez-vous de plus ? What more do you want? La comédie est finie. The comedy is over. Je vous demanderai seulement de porter au sieur Prasville, votre maître, cette petite missive que je viens de lui écrire. I will only ask you to deliver to Mr. Prasville, your master, this little message that I have just written to him. Clémence, veuillez montrer le chemin à M. Polonius. Clemence, please show Mr. Polonius the way. Et, si jamais il se présente, ouvrez-lui les portes toutes grandes. And, should he show up, open the doors wide for him. Vous êtes ici chez vous, monsieur Polonius. This is your home, Mr. Polonius. Votre serviteur… Your servant...

Lupin hésita. Lupin hesitated. Il eût voulu le prendre de haut, et lancer une phrase d'adieu, un mot de la fin, comme on en lance au théâtre du fond de la scène, pour se ménager d'une belle sortie et disparaître tout au moins avec les honneurs de la guerre. He wanted to show disdain and deliver a farewell phrase, a closing word, as one does on stage from the back, to secure a grand exit and disappear at least with the honors of war. Mais sa défaite était si pitoyable qu'il ne trouva rien de mieux que d'enfoncer son chapeau sur la tête, d'un coup de poing, et de suivre la concierge en frappant des pieds. But his defeat was so pitiful that he could think of nothing better than to smash his hat on his head with his fist and follow the concierge, stamping his feet. La revanche était maigre. Revenge was meager.

— Bougre de coquin ! - You rascal! cria-t-il une fois dehors et en se retournant vers les fenêtres de Daubrecq. he shouted once outside and turning towards Daubrecq's windows. Misérable ! Wretched! Canaille ! Scoundrel! Député ! Member of Parliament! Tu me la paieras celle-là … Ah ! You'll pay for this one... Ah! monsieur se permet… Ah ! monsieur indulges... Ah! monsieur a le culot… Eh bien, je jure Dieu, monsieur, qu'un jour ou l'autre… The man had the nerve… Well, I swear to God, sir, that one day or another… Il écumait de rage, d'autant que, au fond de lui, il reconnaissait la force de cet ennemi nouveau, et qu'il ne pouvait nier la maîtrise déployée en cette affaire. He was seething with rage, especially since deep down he recognized the strength of this new enemy, and he could not deny the mastery displayed in this matter. Le flegme de Daubrecq, l'assurance avec laquelle il roulait les fonctionnaires de la préfecture, le mépris avec lequel il se prêtait aux visites de son appartement, et par-dessus tout son sang-froid admirable, sa désinvolture et l'impertinence de sa conduite en face du neuvième personnage qui l'espionnait, tout cela dénotait un homme de caractère, puissant, équilibré, lucide, audacieux, sûr de lui et des cartes qu'il avait en mains. Daubrecq's composure, the confidence with which he manipulated the officials of the prefecture, the contempt with which he allowed them to visit his apartment, and above all his admirable composure, his casualness and the impertinence of his behavior in front of the ninth person who was spying on him, all of this indicated a man of character, powerful, balanced, lucid, audacious, self-assured and confident in the cards he held. Mais quelles étaient ces cartes ? Quelle partie jouait-il ? Qui tenait l'enjeu ? Who was holding the stake? Et jusqu'à quel point se trouvait-on engagé de part et d'autre ? And to what extent were they committed on both sides? Ja kuinka sitoutuneita olimme molemmin puolin? Lupin l'ignorait. Lupin was unaware. Sans rien connaître, tête baissée, il se jetait au plus fort de la bataille, entre des adversaires violemment engagés, dont il ne savait ni la position, ni les armes, ni les ressources, ni les plans secrets. Without knowing anything, head down, he would throw himself into the thick of the battle, between opponents violently engaged, of whose position, weapons, resources, and secret plans he knew nothing. Car, enfin, il ne pouvait admettre que le but de tant d'efforts fût la possession d'un bouchon de cristal ! For, finally, he could not admit that the goal of so much effort was the possession of a crystal stopper! Eihän hän voinut myöntää, että kristallikorkin hallussapito oli niin paljon vaivaa vaatinut tavoite! Une seule chose le réjouissait : Daubrecq ne l'avait pas démasqué. Only one thing pleased him: Daubrecq had not unmasked him. Daubrecq le croyait inféodé à la police. Daubrecq believed him to be affiliated with the police. Ni Daubrecq, ni la police par conséquent, ne soupçonnaient l'intrusion dans l'affaire d'un troisième larron. Neither Daubrecq, nor the police, therefore, suspected the intrusion of a third thief in the case. C'était son unique atout, atout qui lui donnait une liberté d'action à laquelle il attachait une importance extrême. It was his only asset, an asset that gave him a freedom of action to which he attached extreme importance. Sans plus tarder, il décacheta la lettre que Daubrecq lui avait remise pour le secrétaire général de la préfecture. Without further delay, he opened the letter that Daubrecq had given him for the secretary general of the prefecture. Elle contenait ces quelques lignes :

« À portée de ta main, mon bon Prasville ! "In Reichweite deiner Hand, mein guter Prasville! "At your fingertips, my good Prasville! Tu l'as touché ! Du hast ihn berührt! You got it! Un peu plus, et ça y était… Mais tu es trop bête. Noch ein bisschen mehr, und es wäre geschafft gewesen... Aber du bist zu dumm. A little more, and that's it... But you're too stupid. Et dire qu'on n'a pas trouvé mieux que toi pour me faire mordre la poussière. Wenn man bedenkt, dass man keinen Besseren als dich gefunden hat, um mich in den Staub zu treten. And to think they couldn't find anyone better than you to make me bite the dust. Pauvre France ! Au revoir, Prasville ! Mais si je te pince sur le fait, tant pis pour toi, je tire ! Aber wenn ich dich auf frischer Tat erwische, Pech gehabt, dann schieße ich! But if I catch you in the act, too bad for you, I'll shoot! Mutta jos saan teidät kiinni itse teossa, harmi teille, minä ammun!

« Signé : Daubrecq. »   — À portée de la main… se répéta Lupin après avoir lu. "- In Reichweite ... wiederholte Lupin sich, nachdem er gelesen hatte. » — Within reach... Lupin repeated after reading. Ce drôle écrit peut-être la vérité. This funny writing may tell the truth. Les cachettes les plus élémentaires sont les plus sûres. The most basic hiding places are the safest. Tout de même, tout de même, il faudra que nous voyions cela… Et il faudra voir aussi pourquoi le Daubrecq est l'objet d'une surveillance si étroite et se documenter quelque peu sur l'individu. All the same, all the same, we'll have to see about that... And we'll also have to see why Daubrecq is under such close surveillance and find out a little about the individual. Meidän on myös selvitettävä, miksi Daubrecqia tarkkaillaan niin tarkasti, ja saatava selville hieman enemmän tietoa henkilöstä. Les renseignements que Lupin avait fait prendre dans une agence spéciale se résumaient ainsi : The information Lupin had obtained from a special agency could be summed up as follows: Tiedot, jotka Lupin oli saanut erikoisvirastolta, voitiin tiivistää seuraavasti:

« Alexis Daubrecq, député des Bouches-du-Rhône depuis deux ans, siège parmi les indépendants, opinions assez mal définies, mais situation électorale très solide grâce aux sommes énormes qu'il dépense pour sa candidature. "Alexis Daubrecq, member of parliament for Bouches-du-Rhône for the past two years, sits among the independents, his opinions rather ill-defined, but his electoral position very solid thanks to the enormous sums he spends on his candidacy. Aucune fortune. No fortune. Cependant, hôtel à Paris, villa à Enghien et à Nice, grosses pertes au jeu, sans qu'on sache d'où vient l'argent. However, hotel in Paris, villa in Enghien and Nice, big gambling losses, without knowing where the money came from. Très influent, obtient ce qu'il veut, quoiqu'il ne fréquente pas les ministères et ne paraisse avoir ni amitiés, ni relations dans les milieux politiques… Very influential, gets what he wants, even though he doesn't frequent government ministries and doesn't seem to have any friends or connections in political circles... — Fiche commerciale, se dit Lupin en relisant cette note. - Business card," thought Lupin as he reread the note. Ce qu'il me faudrait, c'est une fiche intime, une fiche policière, qui me renseigne sur la vie privée du monsieur, et qui me permette de manœuvrer plus à l'aise dans ces ténèbres et de savoir si je ne patauge pas en m'occupant du Daubrecq. What I need is an intimate file, a police file, which would give me information on the gentleman's private life, and which would allow me to maneuver more comfortably in this darkness and know whether I'm not floundering when dealing with Daubrecq. Tarvitsen intiimin asiakirjan, poliisitiedoston, joka kertoisi minulle herran yksityiselämästä ja jonka avulla voisin liikkua mukavammin tässä pimeydessä ja tietää, etten horju Daubrecqia käsitellessäni. Bigre ! Goodness! c'est que le temps marche ! time marches on! Un des logis que Lupin habitait à cette époque, et où il revenait le plus souvent, était situé rue Chateaubriand, près de l'Arc de Triomphe. One of the homes that Lupin lived in at that time, and where he often returned, was located on Chateaubriand Street, near the Arc de Triomphe. On l'y connaissait sous le nom de Michel Beaumont. He was known as Michel Beaumont. Il y avait une installation assez confortable, et un domestique, Achille, qui lui était très dévoué, et dont la besogne consistait à centraliser les communications téléphoniques adressées à Lupin par ses affidés. There was a quite comfortable setup, and a servant, Achille, who was very devoted to him, and whose task was to centralize the telephone communications addressed to Lupin by his associates.

Rentré chez lui, Lupin apprit avec un grand étonnement qu'une ouvrière l'attendait depuis une heure au moins. When he returned home, Lupin was greatly surprised to learn that a female worker had been waiting for him for at least an hour. Kotiin palattuaan Lupin sai hämmästyneenä kuulla, että työntekijä oli odottanut häntä jo ainakin tunnin ajan. — Comment ! - What! Mais personne ne vient jamais me voir ici ! Elle est jeune ?

— Non… Je ne crois pas.

— Tu ne crois pas !

— Elle porte une mantille sur la tête, à la place du chapeau, et on ne voit pas sa figure… C'est plutôt… comme une employée… une personne de magasin, pas élégante… - She wears a mantilla on her head, instead of a hat, and you can't see her face... She's rather... like an employee... a store assistant, not elegant... — Qui a-t-elle demandé ? - Who did she ask?

— M. Michel Beaumont, répondit le domestique.

— Bizarre. Et quel motif ? And why?

— Elle m'a dit simplement que cela concernait l'affaire d'Enghien… Alors, j'ai cru… - She simply told me it concerned the Enghien affair... So I thought... - Hän kertoi minulle, että se koski vain Enghienin tapausta... Joten ajattelin... — Hein ! - Aivan! l'affaire d'Enghien ! Enghienin tapaus! Elle sait donc que je suis mêlé à cette affaire !… Elle sait donc qu'en s'adressant ici… So she knows I'm involved! So she knows that by coming here... — Je n'ai rien pu obtenir d'elle, mais j'ai cru tout de même qu'il fallait la recevoir. - I couldn't get anything out of her, but I still thought she should be received. — Tu as bien fait. - You did the right thing. Où est-elle ?

— Au salon. J'ai allumé. I turned it on. Lupin traversa vivement l'antichambre et ouvrit la porte du salon. Lupin ging zügig durch das Vorzimmer und öffnete die Tür zum Salon. Lupin quickly crossed the antechamber and opened the door to the living room. — Qu'est-ce que tu chantes ? - Was singst du? — What are you singing? dit-il à son domestique. he said to his servant. Il n'y a personne. Es ist niemand da. — Personne ? fit Achille qui s'élança. sagte Achilles und rannte los. said Achilles, dashing forward. En effet le salon était vide. Indeed, the living room was empty.

— Oh ! par exemple, celle-là est raide ! zum Beispiel, diese ist steif! for example, this one is steep! s'écria le domestique. Il n'y a pas plus de vingt minutes que je suis revenu voir par précaution. It's been no more than twenty minutes since I came back to check, just to be on the safe side. Elle était là. Je n'ai pourtant pas la berlue. But I'm not delusional. — Voyons, voyons, dit Lupin avec irritation. - Let's see, let's see," said Lupin irritably. Où étais-tu pendant que cette femme attendait ? Where were you while that woman was waiting?

— Dans le vestibule, patron ! Je n'ai pas quitté le vestibule une seconde ! Je l'aurais bien vue sortir, nom d'un chien ! I would have seen her come out, for heaven's sake! — Cependant elle n'est plus là… — Évidemment… évidemment… gémit le domestique, ahuri… Elle aura perdu patience, et elle s'en est allée. — Obviously... obviously... groaned the servant, bewildered... She must have lost patience, and she left. Mais je voudrais bien savoir par où, crebleu ! But I would like to know where did she go, by thunder!

— Par où ? — Where to? dit Lupin… pas besoin d'être sorcier pour le savoir. says Lupin... you don't have to be a wizard to know that. — Comment ?

— Par la fenêtre.