FORCES VIVES 2009-11-22
Aujourd'hui, je voudrais répondre à Noel. Je n'en dis pas plus sur lui car il ne dit pas son nom de famille ni même sa nationalité. Mais il m'a écrit il y a deux jours pour me demander ce qu'on appelait les Forces Vives. On entend beaucoup l'expression depuis la mort de Lansana Conte au mois de décembre dernier. Une junte exerce le pouvoir dans le pays. L'opposition n'est pas vraiment organisée, mais tous ceux qui essaient de se mettre en face de la junte se retrouvent sous ce nom de Forces Vives. Donc ce n'est pas un parti, ni une institution. On dit parfois une mouvance, c'est-à-dire un ensemble de personnes et de petits groupes qui sont d'accord sur quelques idées, ou qui sont d'accord pour s'opposer à certaines pratiques, à certaines personnes.
Mais l'expression forces vives existait déjà avant. On l'entend d'abord en général chez les communistes surtout, mais parfois de la part de gens de gauche qui ne sont pas communistes. Pourtant l'expression est plutôt marquée par un certain style. Les forces vives désignent de façon assez vague tous ceux qui travaillent et qui sont producteurs de richesse.
On comprend bien l'idée : ces forces vives s'opposent de façon assez vague aux exploiteurs, aux profiteurs, bref à ceux qui s'enrichissent sans produire, grâce au travail des autres. En 1982, François Mitterrand qui est depuis quelques mois président de la République, présente ses vœux à la nation, et notamment aux forces vives de cette nation. C'est donc un président de gauche qui est à l'origine de cette tradition. Mais l'expression a perdu de sa virulence, et de son orientation politique, parce que Jacques Chirac l'a également employé également pour ses vœux.
Retrouvez Les mots de la semaine dans les journaux en français facile du week-end. Chaque semaine, Yvan Amar répond aux questions d'un auditeur.