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L'Histoire nous le dira - Seconde guerre mondiale, 1939 - Seconde guerre mondiale tome 1 | L'Histoire nous le dira (3)

1939 - Seconde guerre mondiale tome 1 | L'Histoire nous le dira (3)

à ce qu'on peut appeler la « guerre totale ».

Au moment de l'invasion, par exemple, les unités terrestres ne disposent pas nécessairement

de tous les véhicules dont elles ont besoin et on rapporte que les réserves en munitions

sont par moment assez basses.

Il n'en demeure pas moins que l'économie Allemande parvient quand même à assurer

relativement une bonne préparation de l'armée d'invasion, mais l'économie n'est pas,

dans l'immédiat, en mesure d'alimenter une guerre de longue durée. En clair, il

faut conquérir la Pologne rapidement, histoire que l'économie souffle un peu.

D'ailleurs, Hitler ne veut pas mobiliser totalement l'économie aux fins de la guerre.

Il ne veut pas le faire malgré qu'une guerre avec l'Angleterre et la France soit inévitable

et qu'il faille prévoir des ressources spécialisées aux seules fins de la production

militaire.

Le chef du Reich et nombre de ses généraux semblent un peu trop fiers, il est vrai, sur

l'excellente organisation hiérarchique et tactique des divisions d'infanterie chargées

de mener l'assaut en Pologne.

En plus de disposer de la supériorité numérique, les divisions Allemandes possèdent une structure

de commandement plus moderne et efficace que leurs vis-à-vis Polonaises. Elles disposent

également de meilleurs chars d'assaut, tels les modèles de Panzer I, II, III et

IV. Conformément aux idées du général Heinz

Guderian, un penseur et développeur du concept de la Blitzkrieg, les chars et les unités

mécanisées doivent constituer le fer de lance pour percer le front ennemi, puis isoler

les poches de résistance éventuelles.

Le but étant toujours de semer la confusion chez l'adversaire, en s'assurant que ce

dernier ne puisse pas reconstituer une ligne de front solide et continue. Le gros de l'armée,

essentiellement constituée d'unités à pied, doit suivre l'avance des unités mobiles

et achever ces fameuses poches de résistance ennemies.

Qu'elles soient donc à pied ou mobile, les unités Allemandes peuvent aussi compter

sur l'appui de l'armée de l'air, la Luftwaffe sous les ordres de Hermann Goering.

En plus de dégager le ciel de la présence d'appareils ennemis avec des chasseurs tels

le Messerschmitt BF-109, le rôle de la Luftwaffe consiste à disloquer et à pulvériser les

convois de ravitaillement ennemis et les lignes de communication. Les bombardiers en piqué

Stuka jouent un rôle important à cet égard.

À l'instar des unités blindées, le rôle de l'aviation consiste aussi à semer la

confusion et la panique dans les rangs ennemis, paralysant du coup ses capacités défensives.

La clé du succès est donc simple : vitesse et mobilité!

Qu'à cela ne tienne, les premiers coups de feu de la Seconde Guerre mondiale en Europe

semblent avoir été tirés par la marine de guerre Allemande, la Kriegsmarine.

Des obus propulsés par un navire le long de la côte Polonaise non loin de Dantzig

s'abattent plus précisément contre la localité de Westerplatte, un peu avant 5

heures du matin, le 1er septembre 1939.

Pris au piège, les Polonais combattent avec vaillance. Leur armée tente quelques contre-attaques,

mais elle se trouve rapidement débordée sur toutes les parties du front allant du

nord au sud de la frontière avec l'Allemagne. Des troupes Allemandes partent également

de la Prusse-Orientale. L'objectif est simple : foncer vers Varsovie le plus rapidement

possible.

De leur côté, les chasseurs de la Luftwaffe s'attachent à éliminer leurs opposants,

tandis que les bombardiers en piqué s'en prennent aux colonnes ennemies ou à tout

autre objectif désignés par le haut commandement. La chute de Dantzig dès le 1er septembre

marque un repli général de l'armée Polonaise, un repli en quelque sorte prévu, car les

Polonais retraitent vers des lignes défensives beaucoup plus solides aux alentours de Varsovie,

dans le centre du pays.

Toutefois, ce repli des Polonais se transforme rapidement en retraite généralisée avec

la chute d'une autre ville importante, plus au sud, c'est-à-dire Cracovie qui tombe

le 6 septembre. L'avance foudroyante des Allemands leur

fournit un autre avantage, à savoir qu'il est désormais possible d'établir des bases

aériennes en sol polonais, exposant plus facilement la capitale de Varsovie aux bombardements

de la Luftwaffe à partir du 10 septembre.

Deux semaines après le début de l'invasion, la situation s'aggrave pour les Polonais.

Elle est même très inquiétante. L'armée entame alors une retraite non seulement vers

Varsovie pour défendre la capitale à tout prix, mais des éléments se replient aussi

vers la frontière avec la Roumaine pour parer au pire.

Et le pire se dessine progressivement. La capitale Polonaise se trouve complètement

encerclée à partir du 16 septembre. Qui plus est, conformément aux clauses du pacte

Ribbentrop-Molotov, l'armée Soviétique envahit à son tour la Pologne le lendemain!

Comment, dans ces circonstances, la Pologne peut-elle encore s'en sortir ? La réalité

est que la victoire est impossible, ni même la résistance à court terme, car les Soviétiques

parviennent à faire la jonction avec les Allemands à la hauteur de Brest-Litovsk dès

le 19 septembre.

Les Allemands ont donc les mains libres pour foncer vers la capitale Polonaise et la bataille

de Varsovie qui débute le 26 septembre est très dure. La résistance Polonaise est féroce,

mais la ville tombe finalement deux jours plus tard, le 28.

C'en est désormais terminé de la Pologne et de son armée. La majorité des soldats

capitulent dans les deux premières semaines du mois d'octobre 1939.

On peut cependant parler d'une capitulation « de surface », puisque plusieurs unités

Polonaises parviennent à se réfugier en Roumanie neutre pour éventuellement rejoindre

les Alliés, tout comme un gouvernement en exil et un État clandestin se forment dans

les mois à venir.

Malgré tout, l'Allemagne annexe une partie de la Pologne et l'URSS la partie est. C'en

est officiellement fini de la résistance Polonaise, mais des leçons sont à tirer

de cette campagne, tout comme des mythes persistants sont nés après ces batailles.

Par exemple, le plus tenace d'entre eux est probablement celui voulant que la cavalerie

Polonaise ait chargé têtes premières, ou plutôt « lances premières », vers les

unités blindées ennemies. Il n'en est rien.

Un autre mythe veut que l'aviation Polonaise ait été détruite au sol sans avoir livré

bataille. Là encore, tout est faux. Bien qu'elle soit en infériorité numérique

et qu'elle dispose d'appareils de moins bonne qualité, l'aviation Polonaise a offert

une sérieuse résistance à la Luftwaffe durant au moins les deux premières semaines

de la campagne. Il en va de même concernant la qualité de

la résistance de l'armée terrestre Polonaise. Une fois de plus, les soldats polonais ont

infligé aux Allemands des pertes significatives et la durée de la campagne, cinq semaines,

a de quoi étonner pour un pays qui n'est pas officiellement une puissance militaire

au sens classique du terme.

Cette première campagne de la Seconde Guerre mondiale en Europe est donc lourde en pertes

humaines et matérielles. Les Allemands déplorent la perte d'environ 60 000 soldats tués,

blessés et disparus, de même qu'environ 240 chars, 800 véhicules et 250 avions mis

hors service. De leurs côtés, les Soviétiques rapportent

la perte d'environ 5 500 soldats dans une campagne où la résistance Polonaise a été

beaucoup moins forte.

Quant aux Polonais, le bilan est bien sûr catastrophique. On parle de pertes avoisinant

875 000 soldats, la presque totalité de l'armée, dont les trois quarts sont faits prisonniers,

en plus de perdre la quasi-totalité de l'arsenal en chars, en canons et en avions.

La fin de la campagne Polonaise ne voit toutefois pas la fin des hostilités pour l'année

1939. On se bat ailleurs, notamment en Europe de l'Est, encore une fois. L'URSS contraint les États baltes à signer un pseudo pacte d'« assistance mutuelle »

en cas de conflit, et donc pouvoir y stationner des troupes. Ça sent l'annexion!

D'ailleurs, les Soviétiques souhaitent contraindre les Finlandais à signer une telle

entente, mais ces derniers refusent, car une approbation de leur part consisterait à sacrifier

une partie du territoire national entre la capitale Helsinki et la ville Soviétique

de Leningrad, en plus de voir des forces Soviétiques y séjourner.

Devant le refus de la Finlande, l'URSS l'envahit le 30 novembre 1939, entraînant du coup son

expulsion de la Société des Nations et le début de ce qu'on appelle la Guerre d'Hiver,

ou Guerre Finno-soviétique, qui ne s'achève qu'en mars 1940 avec quelques concessions

territoriales Finlandaises.

L'objectif premier des Soviétiques consiste à ouvrir une brèche dans l'isthme de Carélie,

une bande de terre relativement mince qui sépare le lac Ladoga du golfe de Finlande,

afin de faciliter l'invasion du territoire Finlandais par le sud.

La capitale Helsinki est bombardée le 1er décembre et les troupes Finlandaises, face

au poids du nombre, se replient en bon ordre derrière une ligne défensive de relativement

bonne qualité nommée la « ligne Mannerheim ».

En dépit de leur supériorité numérique écrasante, les forces Soviétiques se font

littéralement massacrer par les Finlandais au cours de batailles comme celles de Kolla,

Taipale ou Suomussalmi au tournant de 1939-1940. Généralement, les Finlandais enregistrent

entre 4 et 5 fois moins de pertes au combat que leurs adversaires Soviétiques. Les très

basses températures en hiver, les très mauvaises tactiques des Russes, le manque d'entraînement

et d'équipements de leurs troupes, tous ces facteurs contribuent à leurs terribles

défaites.

Malgré tout, le traité de Moscou signé en mars 1940 force les Finlandais à céder

d'importants territoires aux Soviétiques, notamment la région frontalière de la Carélie.

Toutefois, l'opinion publique internationale retient l'image de la piètre performance

de l'armée Soviétique. Hitler aussi le remarque et en tire certaines leçons pour

l'avenir, advenant une éventuelle invasion de l'URSS.

Sur le front Ouest, c'est-à-dire dans les théâtres d'opérations qui s'ouvrent

avec les déclarations de guerre de l'Angleterre et de la France à l'Allemagne, le 3 septembre

1939, le début de la Seconde Guerre mondiale semble étonnement calme.

C'est en fait le début de ce qu'on appelle la Drôle de guerre, soit la période de la

guerre avant que ne débute l'invasion Allemande à l'ouest au printemps de 1940.

Peu de temps après le début de la mobilisation générale de l'armée, les Français entament

une offensive avec des moyens restreints dans la région frontalière Allemande de la Saar,

du 7 au 12 septembre. Les Français capturent quelques villages

Allemands, mais ne poussent pas plus loin, et ce, malgré que la majorité des ressources

militaires du IIIe Reich soient affectées à la campagne de la Pologne.

De leurs côtés, le début de la guerre à l'Ouest voit les Britanniques commencer

un blocus naval de l'Allemagne comme ils l'avaient fait en 1914. En retour, les Allemands

répondent par une guerre sous-marine, mais une guerre qui reste limitée pour l'instant.

À l'instar de la France, la Grande-Bretagne ne tarde pas à mobiliser ses ressources militaires.

Les premiers éléments de la force expéditionnaire Britannique débarquent sur le continent dès

le 4 septembre. On jurerait voir se répéter le scénario de la Première Guerre mondiale!

Cette « drôle de guerre » voit quelques accrochages et échanges de coups de feu entre

les belligérants. Par exemple, des canons Allemands tirent sur des villages Français

situés non loin de la Ligne Maginot, cette puissante série de fortification érigée

de la frontière suisse jusqu'à la forêt des Ardennes dans l'entre-deux-guerres.

En réaction, les Français ont tôt fait d'abandonner leur offensive dans la Saar

pour se replier derrière la ligne Maginot en octobre, en dépit de rapports qui indiquent

une faible présence militaire Allemande à la frontière ouest.

On peut dire que les Alliés ratent une belle occasion de venir en aide à la Pologne laissée

seule à elle-même. Toutefois, ces manœuvres militaires timides des Alliés sont suffisantes

au point d'alerter le haut commandement Allemand du réel danger d'une invasion

par l'ouest du III Reich.

Par conséquent, Hitler ordonne des préparatifs en vue d'une invasion par les Pays-Bas,

la Belgique, le Luxembourg et la France. C'est ce qu'on appelle le Fall Gelb ou le Plan

Jaune, qui se trouve retardé dans son application par les mauvaises conditions météorologiques

en cette fin de 1939. Le problème pour les Allemands relativement

au front Ouest est que le temps semble favorable aux Alliés. En effet, plus le temps avance

et plus les Alliés ont le loisir de consolider leurs forces et de renforcer leur front. L'effet

de surprise paraît anéanti et les Français ont une confiance inébranlable en leur puissante

ligne Maginot.


1939 - Seconde guerre mondiale tome 1 | L'Histoire nous le dira (3) 1939 - World War II Volume 1 | History will tell us (3) 1939 - Segunda guerra mundial tomo 1 | La historia nos lo dirá (3)

à ce qu'on peut appeler la « guerre totale ».

Au moment de l'invasion, par exemple, les unités terrestres ne disposent pas nécessairement

de tous les véhicules dont elles ont besoin et on rapporte que les réserves en munitions

sont par moment assez basses.

Il n'en demeure pas moins que l'économie Allemande parvient quand même à assurer

relativement une bonne préparation de l'armée d'invasion, mais l'économie n'est pas,

dans l'immédiat, en mesure d'alimenter une guerre de longue durée. En clair, il

faut conquérir la Pologne rapidement, histoire que l'économie souffle un peu.

D'ailleurs, Hitler ne veut pas mobiliser totalement l'économie aux fins de la guerre.

Il ne veut pas le faire malgré qu'une guerre avec l'Angleterre et la France soit inévitable

et qu'il faille prévoir des ressources spécialisées aux seules fins de la production

militaire.

Le chef du Reich et nombre de ses généraux semblent un peu trop fiers, il est vrai, sur

l'excellente organisation hiérarchique et tactique des divisions d'infanterie chargées

de mener l'assaut en Pologne.

En plus de disposer de la supériorité numérique, les divisions Allemandes possèdent une structure

de commandement plus moderne et efficace que leurs vis-à-vis Polonaises. Elles disposent

également de meilleurs chars d'assaut, tels les modèles de Panzer I, II, III et

IV. Conformément aux idées du général Heinz

Guderian, un penseur et développeur du concept de la Blitzkrieg, les chars et les unités

mécanisées doivent constituer le fer de lance pour percer le front ennemi, puis isoler

les poches de résistance éventuelles.

Le but étant toujours de semer la confusion chez l'adversaire, en s'assurant que ce

dernier ne puisse pas reconstituer une ligne de front solide et continue. Le gros de l'armée,

essentiellement constituée d'unités à pied, doit suivre l'avance des unités mobiles

et achever ces fameuses poches de résistance ennemies.

Qu'elles soient donc à pied ou mobile, les unités Allemandes peuvent aussi compter

sur l'appui de l'armée de l'air, la Luftwaffe sous les ordres de Hermann Goering.

En plus de dégager le ciel de la présence d'appareils ennemis avec des chasseurs tels

le Messerschmitt BF-109, le rôle de la Luftwaffe consiste à disloquer et à pulvériser les

convois de ravitaillement ennemis et les lignes de communication. Les bombardiers en piqué

Stuka jouent un rôle important à cet égard.

À l'instar des unités blindées, le rôle de l'aviation consiste aussi à semer la

confusion et la panique dans les rangs ennemis, paralysant du coup ses capacités défensives.

La clé du succès est donc simple : vitesse et mobilité!

Qu'à cela ne tienne, les premiers coups de feu de la Seconde Guerre mondiale en Europe

semblent avoir été tirés par la marine de guerre Allemande, la Kriegsmarine.

Des obus propulsés par un navire le long de la côte Polonaise non loin de Dantzig

s'abattent plus précisément contre la localité de Westerplatte, un peu avant 5

heures du matin, le 1er septembre 1939.

Pris au piège, les Polonais combattent avec vaillance. Leur armée tente quelques contre-attaques,

mais elle se trouve rapidement débordée sur toutes les parties du front allant du

nord au sud de la frontière avec l'Allemagne. Des troupes Allemandes partent également

de la Prusse-Orientale. L'objectif est simple : foncer vers Varsovie le plus rapidement

possible.

De leur côté, les chasseurs de la Luftwaffe s'attachent à éliminer leurs opposants,

tandis que les bombardiers en piqué s'en prennent aux colonnes ennemies ou à tout

autre objectif désignés par le haut commandement. La chute de Dantzig dès le 1er septembre

marque un repli général de l'armée Polonaise, un repli en quelque sorte prévu, car les

Polonais retraitent vers des lignes défensives beaucoup plus solides aux alentours de Varsovie,

dans le centre du pays.

Toutefois, ce repli des Polonais se transforme rapidement en retraite généralisée avec

la chute d'une autre ville importante, plus au sud, c'est-à-dire Cracovie qui tombe

le 6 septembre. L'avance foudroyante des Allemands leur

fournit un autre avantage, à savoir qu'il est désormais possible d'établir des bases

aériennes en sol polonais, exposant plus facilement la capitale de Varsovie aux bombardements

de la Luftwaffe à partir du 10 septembre.

Deux semaines après le début de l'invasion, la situation s'aggrave pour les Polonais.

Elle est même très inquiétante. L'armée entame alors une retraite non seulement vers

Varsovie pour défendre la capitale à tout prix, mais des éléments se replient aussi

vers la frontière avec la Roumaine pour parer au pire.

Et le pire se dessine progressivement. La capitale Polonaise se trouve complètement

encerclée à partir du 16 septembre. Qui plus est, conformément aux clauses du pacte

Ribbentrop-Molotov, l'armée Soviétique envahit à son tour la Pologne le lendemain!

Comment, dans ces circonstances, la Pologne peut-elle encore s'en sortir ? La réalité

est que la victoire est impossible, ni même la résistance à court terme, car les Soviétiques

parviennent à faire la jonction avec les Allemands à la hauteur de Brest-Litovsk dès

le 19 septembre.

Les Allemands ont donc les mains libres pour foncer vers la capitale Polonaise et la bataille

de Varsovie qui débute le 26 septembre est très dure. La résistance Polonaise est féroce,

mais la ville tombe finalement deux jours plus tard, le 28.

C'en est désormais terminé de la Pologne et de son armée. La majorité des soldats

capitulent dans les deux premières semaines du mois d'octobre 1939.

On peut cependant parler d'une capitulation « de surface », puisque plusieurs unités

Polonaises parviennent à se réfugier en Roumanie neutre pour éventuellement rejoindre

les Alliés, tout comme un gouvernement en exil et un État clandestin se forment dans

les mois à venir.

Malgré tout, l'Allemagne annexe une partie de la Pologne et l'URSS la partie est. C'en

est officiellement fini de la résistance Polonaise, mais des leçons sont à tirer

de cette campagne, tout comme des mythes persistants sont nés après ces batailles.

Par exemple, le plus tenace d'entre eux est probablement celui voulant que la cavalerie

Polonaise ait chargé têtes premières, ou plutôt « lances premières », vers les

unités blindées ennemies. Il n'en est rien.

Un autre mythe veut que l'aviation Polonaise ait été détruite au sol sans avoir livré

bataille. Là encore, tout est faux. Bien qu'elle soit en infériorité numérique

et qu'elle dispose d'appareils de moins bonne qualité, l'aviation Polonaise a offert

une sérieuse résistance à la Luftwaffe durant au moins les deux premières semaines

de la campagne. Il en va de même concernant la qualité de

la résistance de l'armée terrestre Polonaise. Une fois de plus, les soldats polonais ont

infligé aux Allemands des pertes significatives et la durée de la campagne, cinq semaines,

a de quoi étonner pour un pays qui n'est pas officiellement une puissance militaire

au sens classique du terme.

Cette première campagne de la Seconde Guerre mondiale en Europe est donc lourde en pertes

humaines et matérielles. Les Allemands déplorent la perte d'environ 60 000 soldats tués,

blessés et disparus, de même qu'environ 240 chars, 800 véhicules et 250 avions mis

hors service. De leurs côtés, les Soviétiques rapportent

la perte d'environ 5 500 soldats dans une campagne où la résistance Polonaise a été

beaucoup moins forte.

Quant aux Polonais, le bilan est bien sûr catastrophique. On parle de pertes avoisinant

875 000 soldats, la presque totalité de l'armée, dont les trois quarts sont faits prisonniers,

en plus de perdre la quasi-totalité de l'arsenal en chars, en canons et en avions.

La fin de la campagne Polonaise ne voit toutefois pas la fin des hostilités pour l'année

1939\\. On se bat ailleurs, notamment en Europe de l'Est, encore une fois. L'URSS contraint les États baltes à signer un pseudo pacte d'« assistance mutuelle »

en cas de conflit, et donc pouvoir y stationner des troupes. Ça sent l'annexion!

D'ailleurs, les Soviétiques souhaitent contraindre les Finlandais à signer une telle

entente, mais ces derniers refusent, car une approbation de leur part consisterait à sacrifier

une partie du territoire national entre la capitale Helsinki et la ville Soviétique

de Leningrad, en plus de voir des forces Soviétiques y séjourner.

Devant le refus de la Finlande, l'URSS l'envahit le 30 novembre 1939, entraînant du coup son

expulsion de la Société des Nations et le début de ce qu'on appelle la Guerre d'Hiver,

ou Guerre Finno-soviétique, qui ne s'achève qu'en mars 1940 avec quelques concessions

territoriales Finlandaises.

L'objectif premier des Soviétiques consiste à ouvrir une brèche dans l'isthme de Carélie,

une bande de terre relativement mince qui sépare le lac Ladoga du golfe de Finlande,

afin de faciliter l'invasion du territoire Finlandais par le sud.

La capitale Helsinki est bombardée le 1er décembre et les troupes Finlandaises, face

au poids du nombre, se replient en bon ordre derrière une ligne défensive de relativement

bonne qualité nommée la « ligne Mannerheim ».

En dépit de leur supériorité numérique écrasante, les forces Soviétiques se font

littéralement massacrer par les Finlandais au cours de batailles comme celles de Kolla,

Taipale ou Suomussalmi au tournant de 1939-1940. Généralement, les Finlandais enregistrent

entre 4 et 5 fois moins de pertes au combat que leurs adversaires Soviétiques. Les très

basses températures en hiver, les très mauvaises tactiques des Russes, le manque d'entraînement

et d'équipements de leurs troupes, tous ces facteurs contribuent à leurs terribles

défaites.

Malgré tout, le traité de Moscou signé en mars 1940 force les Finlandais à céder

d'importants territoires aux Soviétiques, notamment la région frontalière de la Carélie.

Toutefois, l'opinion publique internationale retient l'image de la piètre performance

de l'armée Soviétique. Hitler aussi le remarque et en tire certaines leçons pour

l'avenir, advenant une éventuelle invasion de l'URSS.

Sur le front Ouest, c'est-à-dire dans les théâtres d'opérations qui s'ouvrent

avec les déclarations de guerre de l'Angleterre et de la France à l'Allemagne, le 3 septembre

1939, le début de la Seconde Guerre mondiale semble étonnement calme.

C'est en fait le début de ce qu'on appelle la Drôle de guerre, soit la période de la

guerre avant que ne débute l'invasion Allemande à l'ouest au printemps de 1940.

Peu de temps après le début de la mobilisation générale de l'armée, les Français entament

une offensive avec des moyens restreints dans la région frontalière Allemande de la Saar,

du 7 au 12 septembre. Les Français capturent quelques villages

Allemands, mais ne poussent pas plus loin, et ce, malgré que la majorité des ressources

militaires du IIIe Reich soient affectées à la campagne de la Pologne.

De leurs côtés, le début de la guerre à l'Ouest voit les Britanniques commencer

un blocus naval de l'Allemagne comme ils l'avaient fait en 1914. En retour, les Allemands

répondent par une guerre sous-marine, mais une guerre qui reste limitée pour l'instant.

À l'instar de la France, la Grande-Bretagne ne tarde pas à mobiliser ses ressources militaires.

Les premiers éléments de la force expéditionnaire Britannique débarquent sur le continent dès

le 4 septembre. On jurerait voir se répéter le scénario de la Première Guerre mondiale!

Cette « drôle de guerre » voit quelques accrochages et échanges de coups de feu entre

les belligérants. Par exemple, des canons Allemands tirent sur des villages Français

situés non loin de la Ligne Maginot, cette puissante série de fortification érigée

de la frontière suisse jusqu'à la forêt des Ardennes dans l'entre-deux-guerres.

En réaction, les Français ont tôt fait d'abandonner leur offensive dans la Saar

pour se replier derrière la ligne Maginot en octobre, en dépit de rapports qui indiquent

une faible présence militaire Allemande à la frontière ouest.

On peut dire que les Alliés ratent une belle occasion de venir en aide à la Pologne laissée

seule à elle-même. Toutefois, ces manœuvres militaires timides des Alliés sont suffisantes

au point d'alerter le haut commandement Allemand du réel danger d'une invasion

par l'ouest du III Reich.

Par conséquent, Hitler ordonne des préparatifs en vue d'une invasion par les Pays-Bas,

la Belgique, le Luxembourg et la France. C'est ce qu'on appelle le Fall Gelb ou le Plan

Jaune, qui se trouve retardé dans son application par les mauvaises conditions météorologiques

en cette fin de 1939. Le problème pour les Allemands relativement

au front Ouest est que le temps semble favorable aux Alliés. En effet, plus le temps avance

et plus les Alliés ont le loisir de consolider leurs forces et de renforcer leur front. L'effet

de surprise paraît anéanti et les Français ont une confiance inébranlable en leur puissante

ligne Maginot.