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Little women ''Les quatre filles du docteur Marsch'', Tante Marsch XXIII

Tante Marsch XXIII

La visite de tante Marsch avait, convenons-en, changé du tout au tout l'aspect des choses aux yeux de Jo. On s'attache toujours un peu à celui dont on a plaidé la cause, et le plaidoyer de Jo en faveur de M. Brooke avait été si chaleureux que l'avocat s'était convaincu lui-même de l'excellence de la cause qu'il défendait. Se rappelant alors les conseils qu'elle avait donnés à Meg, il y avait peu d'instants, elle frémit à la pensée que celle-ci pouvait les avoir suivis, et résolut d'entrer sans retard dans la chambre où elle l'avait laissée, – avec son John, – bien déterminée à réparer, s'il en était temps encore, le mal qu'elle avait pu faire.

« Où avais-je la tête, se disait-elle, et le coeur ? N'est-ce pas, en effet, ce bon Brooke qui, par ses soins, nous a rendu notre père !... Mais, s'il lui plaisait de nous demander en mariage toutes les quatre, la reconnaissance seule nous imposerait le devoir de l'accepter. »

Pleine de ces magnanimes pensées, Jo, une fois son parti pris, se précipita comme un ouragan dans la chambre de Meg.

La chambre était vide ! Bien sûr M. Brooke était parti désespéré.

« Hannah ! cria-t-elle, Hannah ! Où est Meg ? Où est M. Brooke ? Je parie que M. Brooke est parti ! Avait-il l'air bien triste, Hannah ?

– Je crois, répondit Hannah, que tout le monde est dans le cabinet de M. Marsch. »

Jo y courut...

Meg, M. Brooke, M. et Mme Marsch, Beth et Amy y étaient rassemblés.

Oserai-je l'écrire ? La main de Meg était dans la main de M. Brooke ! ! !

« Félicitez-nous, dit M. Marsch à Jo, en lui montrant M. Brooke, nous avons un enfant de plus. »

Meg n'était pas sans inquiétude sur l'accueil qu'allait recevoir cette nouvelle donnée ainsi à brûle-pourpoint à l'irritable Jo, et sa main trembla un peu dans celle de son fiancé.

Quel ne fut pas son étonnement, quelle ne fut pas sa joie quand Jo, allant droit à M. Brooke :

« Embrassez-moi, mon frère, lui dit-elle de sa voix pleine et émue. Je viens de repousser en votre faveur, au nom de Meg et de toute la famille indignée, les présents d'Artaxerce. Si Meg, au nom de qui j'ai parlé, n'était pas ravie de moi et ne vous épousait pas, je ne lui pardonnerais de ma vie. »

Elle raconta alors ce qui s'était passé entre elle et tante Marsch.

Meg se jeta à son cou, et M. et M me Marsch, bien que regrettant qu'une telle scène eût pu avoir lieu, entre la nièce et la tante, ne purent se décider à la blâmer d'avoir osé exprimer des sentiments qui répondaient, sur tous les points, aux leurs.

« Du reste, dit M. Marsch, rassurez-vous, Jo. M. Laurentz, fatigué du poids de ses affaires, avait depuis longtemps l'intention de se décharger d'une partie de leur gestion sur M. Brooke. La peur de nuire aux études de Laurie lui avait seule fait ajourner cette résolution.

« Mais Laurie n'a pas voulu être plus longtemps un obstacle au bonheur de M. Brooke. M. Brooke sera remplacé par un de ses amis qui suivra fidèlement ses traditions d'enseignement et, dès à présent, l'avenir de M. Brooke et, par suite, celui de votre soeur, est assuré. Devenu, pour une part, l'associé de M. Laurentz, M. Brooke aura à voyager pendant deux ans pour achever de se mettre au courant des affaires lointaines de M. Laurentz. Dans deux ans il reviendra pour épouser Meg qui, en l'attendant, perfectionnera son éducation, de façon à pouvoir au besoin se rendre utile à son mari, et cela vous donnera aussi, Jo, l'occasion de compléter la vôtre. »

Pendant que tout cela se disait, Beth s'était peu à peu rapprochée de M. Brooke et avait fini par s'installer silencieusement sur ses genoux.

M. Marsch avait appris à Jo tout ce qu'il avait à lui apprendre. Beth regardait M. Brooke avec une attention si singulière que Jo, qui la connaissait bien et qui avait remarqué la fixité de ce doux regard, s'écria :

« Monsieur mon beau-frère, celle de vos petites belles-soeurs qui s'est fait de vos genoux et de votre bras passé autour de sa taille un fauteuil très complaisant, a, je le vois, quelque chose à vous dire, à vous dire tout bas peut-être, mais elle n'ose ; aidez-la.

« Est-ce tout haut ? est-ce tout bas ? dit M. Brooke à Beth en l'embrassant tendrement sur le front.

– C'est tout bas, dit Beth en rougissant, si maman le veut bien... »

Mme Marsch donna son consentement par un sourire. De ses deux bras, Beth attira à elle la tête de M. Brooke, et quand ses lèvres furent à la portée de son oreille, elle prononça quelques mots, mais si bas, si bas en effet, que, sans la réponse que fit soudainement M. Brooke, personne n'eût jamais su quelle question elle venait de lui adresser :

« Si je la rendrai très heureuse ! Si je l'aimerai bien et toujours ! toujours ! En pouvez-vous douter, ma sage petite soeur ? »

M. Brooke, si maître de lui d'ordinaire, étonna alors ses amis par la chaleur avec laquelle il développa ses plans d'avenir à Beth. La cloche du thé sonna avant qu'il eût fini de décrire à l'aimable enfant le paradis qu'il espérait édifier pour Meg. Beth, à chaque énumération, donnait d'un mouvement de tête affectueux son approbation à ses paroles. Quand elle se sentit pleinement rassurée, elle lui répondit avec un sérieux extraordinaire :

« Tout cela est bien, très bien, monsieur John, vous serez un très bon mari pour Meg, et d'avoir consenti à répondre à sa petite soeur me prouve aussi que vous serez un très bon frère. »

Hannah parut sur ces entrefaites pour avoir raison de ce retard. On se leva, et M. Brooke conduisit sa fiancée à table avec orgueil. Tous deux avaient l'air si heureux que Jo n'eut pas même un prétexte pour se rappeler qu'elle avait tant redouté cet accord.

Amy fut très impressionnée par l'attitude de John et la dignité de Meg ; M. et Mme Marsch étaient graves, mais évidemment satisfaits. Il était clair qu'un de leurs rêves les plus chers s'accomplissait. Personne ne fit matériellement grand honneur au repas, si ce n'est Jo, qui s'excusait en disant :

« Que voulez-vous ? Je suis comme cela, toutes les émotions me creusent l'estomac. »

La vieille chambre semblait plus claire et plus gaie que de coutume, et fière aussi de servir de cadre à un si doux tableau.

« Vous ne pourrez pas dire maintenant, dit Amy à Meg, que rien d'agréable n'arrive dans notre famille... »

L'entrée de Laurie épargna à Meg de répondre. Laurie venait, en sautant de joie, présenter un mirobolant bouquet de la part de M. Laurentz à Madame John Brooke. La conviction de l'étourdi, il faut bien le dire en passant, était que l'affaire entière avait été amenée à bon port par ses soins. Une sottise qui tourne si bien n'est plus une sottise, pensait-il. Avec ce beau raisonnement, il est jusqu'à des criminels qui finiraient par s'absoudre.

Une déconvenue l'attendait cependant. Il se faisait un malicieux plaisir de voir la mine de Jo, et fut stupéfait de la trouver parfaitement calme, causant affectueusement à M. Brooke, la main appuyée sur son bras.

« Que vous est-il arrivé ? lui demanda Laurie en la suivant au parloir où tout le monde se rendait pour recevoir la visite de M. Laurentz qui venait d'arriver ; qui a pu opérer le miracle de cette étonnante conversion ?

– Ce qui m'a convertie, dit Jo en s'asseyant dans le coin de cette pièce que Laurie appelait le coin de Jo, c'est, d'une part, une injustice criante de tante Marsch, – et je vous raconterai cela plus tard, – et de l'autre mes sages réflexions. Sans doute, il sera dur pour moi, bien que j'aie deux ans pour m'y faire, de voir un jour Meg quitter la maison, mais avec quel plus « galant homme » pouvais-je espérer la voir partir ?

– Meg ne partira pas tant que cela, lui répondit Laurie, Meg ne sera pas perdue pour demeurer à deux ou trois portes plus loin.

– Je le sais, je le veux bien, dit Jo avec un petit tremblement dans la voix, mais ce ne sera plus l'intimité quotidienne, et vous ne savez pas, vous, mon pauvre Laurie, qui n'avez ni frères ni soeurs, ce que c'est que ce lien de tous les instants. Enfin, c'est résolu, c'est accepté, c'est à son bonheur qu'il faut penser, non au mien. Or je crois fermement à son bonheur.

– Moi aussi, moi aussi, dit Laurie. Permettez- moi d'ailleurs, Jo, de vous rappeler que vous n'allez pas tomber dans une île déserte. Excepté Meg, tout vous restera. Enfin, et c'est bien mieux que rien peut-être, vous me conservez tout entier. Je ne suis pas bon à grand-chose, je le sais bien ; mais je resterai à côté de vous tous les jours de ma vie, Jo, je vous le promets, et nous aurons de temps en temps de très bons moments.

– C'est vrai, dit Jo, que vous êtes un très bon camarade, un ami gai et aimable quand vous n'avez pas de lubies, et je vous en suis bien reconnaissante. Votre bonne humeur a été et sera bien souvent une grande consolation pour moi.

– D'abord, dit Laurie avec affection, je ne pourrais jamais me passer de ma chère Jo. »

Jo, sur cette bonne parole, donna à Laurie une poignée de main bien sentie.

M. et Mme Marsch étaient à côté l'un de l'autre et revivaient, en regardant Meg et John, le premier chapitre de leur constante union.

Beth causait gaiement avec son vieil ami, M. Laurentz, qui tenait sa petite main dans la sienne.

« C'est, grâce à vous s'ils sont heureux, lui disait-elle. C'est un grand bien que celui qu'on fait aux autres ; vous devez être content du meilleur contentement, monsieur Laurentz. »

C'est sur cette scène paisible d'intérieur que le rideau tomba ce soir-là. Nous le laisserons baissé sur un espace de quatre années, s'il vous plaît.


Tante Marsch XXIII Tante Marsch XXIII Aunt Marsch XXIII Tia Marsch XXIII

La visite de tante Marsch avait, convenons-en, changé du tout au tout l'aspect des choses aux yeux de Jo. Aunt Marsch's visit had, let's face it, changed the way things looked for Jo. On s'attache toujours un peu à celui dont on a plaidé la cause, et le plaidoyer de Jo en faveur de M. Brooke avait été si chaleureux que l'avocat s'était convaincu lui-même de l'excellence de la cause qu'il défendait. One always becomes a little attached to the person whose cause one has pleaded, and Jo's plea for Mr. Brooke had been so warm that the lawyer had convinced himself of the excellence of the cause he was defending. Uno siempre se encariña un poco con la persona cuyo caso ha defendido, y el alegato de Jo en favor del señor Brooke había sido tan cálido que el abogado se había convencido de la excelencia de la causa que defendía. Se rappelant alors les conseils qu'elle avait donnés à Meg, il y avait peu d'instants, elle frémit à la pensée que celle-ci pouvait les avoir suivis, et résolut d'entrer sans retard dans la chambre où elle l'avait laissée, – avec son John, – bien déterminée à réparer, s'il en était temps encore, le mal qu'elle avait pu faire. Remembering the advice she had given Meg only a few moments ago, she shuddered at the thought that Meg might have followed it, and resolved to enter the room where she had left her - with her John - without delay, determined to repair, if there was still time, the harm she had done. Recordando el consejo que le había dado a Meg hacía unos momentos, se estremeció al pensar que Meg podría haberlo seguido, y resolvió ir sin demora a la habitación donde la había dejado a ella y a su John, decidida a reparar, si aún estaba a tiempo, el daño que había hecho.

« Où avais-je la tête, se disait-elle, et le coeur ? "Where was my head," she said to herself, "and my heart? N'est-ce pas, en effet, ce bon Brooke qui, par ses soins, nous a rendu notre père !... Isn't it, in fact, good Brooke who, through his care, gave us back our father!... Mais, s'il lui plaisait de nous demander en mariage toutes les quatre, la reconnaissance seule nous imposerait le devoir de l'accepter. But if he were to ask the four of us to marry, gratitude alone would make it our duty to accept. »

Pleine de ces magnanimes pensées, Jo, une fois son parti pris, se précipita comme un ouragan dans la chambre de Meg. Full of these magnanimous thoughts, Jo, once she'd made up her mind, rushed like a hurricane into Meg's room.

La chambre était vide ! Bien sûr M. Brooke était parti désespéré. Of course Mr. Brooke had left in despair.

« Hannah ! cria-t-elle, Hannah ! Où est Meg ? Où est M. Brooke ? Je parie que M. Brooke est parti ! I bet Mr. Brooke is gone! ¡Apuesto a que el Sr. Brooke se ha ido! Avait-il l'air bien triste, Hannah ?

– Je crois, répondit Hannah, que tout le monde est dans le cabinet de M. Marsch. - I think," Hannah replied, "everyone's in Mr. Marsch's office. »

Jo y courut... Jo ran to it...

Meg, M. Brooke, M. et Mme Marsch, Beth et Amy y étaient rassemblés. Meg, Mr. Brooke, Mr. and Mrs. Marsch, Beth and Amy were gathered there.

Oserai-je l'écrire ? Dare I write it? ¿Me atrevo a escribirlo? La main de Meg était dans la main de M. Brooke ! Meg's hand was in Mr. Brooke's hand! ! !

« Félicitez-nous, dit M. Marsch à Jo, en lui montrant M. Brooke, nous avons un enfant de plus. "Congratulate us," said Mr. Marsch to Jo, pointing to Mr. Brooke, "we have one more child. »

Meg n'était pas sans inquiétude sur l'accueil qu'allait recevoir cette nouvelle donnée ainsi à brûle-pourpoint à l'irritable Jo, et sa main trembla un peu dans celle de son fiancé. Meg was worried about how this news would be received by the irritable Jo, and her hand trembled a little in that of her fiancé. Meg estaba preocupada por cómo recibiría esta noticia la irritable Jo, y su mano tembló un poco en la de su prometido.

Quel ne fut pas son étonnement, quelle ne fut pas sa joie quand Jo, allant droit à M. Brooke : What astonishment, what joy, when Jo, going straight to Mr. Brooke:

« Embrassez-moi, mon frère, lui dit-elle de sa voix pleine et émue. "Kiss me, brother," she told him in her full, emotional voice. Je viens de repousser en votre faveur, au nom de Meg et de toute la famille indignée, les présents d'Artaxerce. In the name of Meg and the whole indignant family, I have just rejected Artaxerce's gifts on your behalf. Acabo de rechazar los regalos de Artaxerce en tu nombre, en nombre de Meg y de toda la familia indignada. Si Meg, au nom de qui j'ai parlé, n'était pas ravie de moi et ne vous épousait pas, je ne lui pardonnerais de ma vie. If Meg, on whose behalf I spoke, wasn't delighted with me and married you, I'd never forgive her in my life. »

Elle raconta alors ce qui s'était passé entre elle et tante Marsch. She then recounted what had happened between her and Aunt Marsch.

Meg se jeta à son cou, et M. et M me Marsch, bien que regrettant qu'une telle scène eût pu avoir lieu, entre la nièce et la tante, ne purent se décider à la blâmer d'avoir osé exprimer des sentiments qui répondaient, sur tous les points, aux leurs. Meg threw herself around his neck, and Mr. and Mrs. Marsch, while regretting that such a scene could have taken place between niece and aunt, could not bring themselves to blame her for daring to express feelings that were, in every respect, their own. Meg se le echó al cuello, y el señor y la señora Marsch, aunque lamentaban que hubiera surgido semejante escena entre sobrina y tía, no se atrevían a culparla por atreverse a expresar sentimientos que eran en todos los sentidos los suyos.

« Du reste, dit M. Marsch, rassurez-vous, Jo. "Besides," says Mr. Marsch, "rest assured, Jo. M. Laurentz, fatigué du poids de ses affaires, avait depuis longtemps l'intention de se décharger d'une partie de leur gestion sur M. Brooke. Mr. Laurentz, tired of the burden of his business, had long intended to offload part of their management onto Mr. Brooke. El Sr. Laurentz, cansado de la carga de su empresa, llevaba tiempo pensando en descargar parte de su gestión en el Sr. Brooke. La peur de nuire aux études de Laurie lui avait seule fait ajourner cette résolution. The fear of harming Laurie's studies was the only reason she had postponed this resolution. El temor a perjudicar los estudios de Laurie fue la única razón por la que pospuso esta resolución.

« Mais Laurie n'a pas voulu être plus longtemps un obstacle au bonheur de M. Brooke. "But Laurie didn't want to be an obstacle to Mr. Brooke's happiness any longer. M. Brooke sera remplacé par un de ses amis qui suivra fidèlement ses traditions d'enseignement et, dès à présent, l'avenir de M. Brooke et, par suite, celui de votre soeur, est assuré. Mr. Brooke will be replaced by a friend of his who will faithfully follow his teaching traditions and, as of now, Mr. Brooke's future, and consequently that of your sister, is assured. Devenu, pour une part, l'associé de M. Laurentz, M. Brooke aura à voyager pendant deux ans pour achever de se mettre au courant des affaires lointaines de M. Laurentz. Now part of Mr. Laurentz's partner, Mr. Brooke will have to travel for two years to become fully acquainted with Mr. Laurentz's far-flung affairs. Dans deux ans il reviendra pour épouser Meg qui, en l'attendant, perfectionnera son éducation, de façon à pouvoir au besoin se rendre utile à son mari, et cela vous donnera aussi, Jo, l'occasion de compléter la vôtre. In two years' time he will return to marry Meg, who, in the meantime, will perfect her education, so as to be able to make herself useful to her husband if need be, and this will also give you, Jo, the opportunity to complete yours. »

Pendant que tout cela se disait, Beth s'était peu à peu rapprochée de M. Brooke et avait fini par s'installer silencieusement sur ses genoux. While all this was being said, Beth had gradually moved closer to Mr. Brooke and eventually settled silently on his lap.

M. Marsch avait appris à Jo tout ce qu'il avait à lui apprendre. Mr. Marsch had taught Jo everything he had to teach her. Beth regardait M. Brooke avec une attention si singulière que Jo, qui la connaissait bien et qui avait remarqué la fixité de ce doux regard, s'écria : Beth was looking at Mr. Brooke with such singular attention that Jo, who knew her well and had noticed the fixity of that gentle gaze, exclaimed:

« Monsieur mon beau-frère, celle de vos petites belles-soeurs qui s'est fait de vos genoux et de votre bras passé autour de sa taille un fauteuil très complaisant, a, je le vois, quelque chose à vous dire, à vous dire tout bas peut-être, mais elle n'ose ; aidez-la. "Monsieur mon beau-frère, the one of your little sisters-in-law who has made herself a very complaisant armchair from your knees and your arm around her waist, has, I see, something to tell you, to tell you softly perhaps, but she doesn't dare; help her. "Monsieur mon beau-frère, una de tus cuñaditas, que se ha hecho un sillón muy complaciente con tus rodillas y tu brazo alrededor de su cintura, tiene, por lo que veo, algo que decirte, tal vez que decírtelo en voz baja, pero no se atreve; ayúdala.

« Est-ce tout haut ? "Is it out loud? "¿Es en voz alta? est-ce tout bas ? is it low? ¿Es bajo? dit M. Brooke à Beth en l'embrassant tendrement sur le front. Mr. Brooke said to Beth, kissing her tenderly on the forehead.

– C'est tout bas, dit Beth en rougissant, si maman le veut bien... » - It's all low," Beth said, blushing, "if Mama will have it..."

Mme Marsch donna son consentement par un sourire. Mrs. Marsch gave her consent with a smile. De ses deux bras, Beth attira à elle la tête de M. Brooke, et quand ses lèvres furent à la portée de son oreille, elle prononça quelques mots, mais si bas, si bas en effet, que, sans la réponse que fit soudainement M. Brooke, personne n'eût jamais su quelle question elle venait de lui adresser : With both arms, Beth drew Mr. Brooke's head to her, and when her lips were within reach of his ear, she uttered a few words, but so low, so low indeed, that, but for Mr. Brooke's sudden reply, no one would ever have known what question she had just addressed to him:

« Si je la rendrai très heureuse ! "If I make her very happy! "¡Si la hago muy feliz! Si je l'aimerai bien et toujours ! If I love him well and always! toujours ! En pouvez-vous douter, ma sage petite soeur ? Can you doubt it, my wise little sister? »

M. Brooke, si maître de lui d'ordinaire, étonna alors ses amis par la chaleur avec laquelle il développa ses plans d'avenir à Beth. Mr. Brooke, usually so self-controlled, astonished his friends with the warmth with which he developed his plans for Beth's future. La cloche du thé sonna avant qu'il eût fini de décrire à l'aimable enfant le paradis qu'il espérait édifier pour Meg. The tea bell rang before he had finished describing to the lovely child the paradise he hoped to build for Meg. Beth, à chaque énumération, donnait d'un mouvement de tête affectueux son approbation à ses paroles. With each enumeration, Beth gave a loving nod of approval to his words. Quand elle se sentit pleinement rassurée, elle lui répondit avec un sérieux extraordinaire : When she felt fully reassured, she replied with extraordinary seriousness:

« Tout cela est bien, très bien, monsieur John, vous serez un très bon mari pour Meg, et d'avoir consenti à répondre à sa petite soeur me prouve aussi que vous serez un très bon frère. "That's all very, very well, Monsieur John, you'll be a very good husband to Meg, and to have consented to answer to her little sister proves to me too that you'll be a very good brother. »

Hannah parut sur ces entrefaites pour avoir raison de ce retard. Hannah appeared in the meantime to explain the delay. Hannah apareció mientras tanto para explicar el retraso. On se leva, et M. Brooke conduisit sa fiancée à table avec orgueil. We rose, and Mr. Brooke proudly led his fiancée to the table. Tous deux avaient l'air si heureux que Jo n'eut pas même un prétexte pour se rappeler qu'elle avait tant redouté cet accord. They both looked so happy that Jo didn't even have an excuse to remember how much she had dreaded this agreement.

Amy fut très impressionnée par l'attitude de John et la dignité de Meg ; M. et Mme Marsch étaient graves, mais évidemment satisfaits. Amy was very impressed by John's attitude and Meg's dignity; Mr. and Mrs. Marsch were grave, but obviously satisfied. Il était clair qu'un de leurs rêves les plus chers s'accomplissait. It was clear that one of their most cherished dreams was being fulfilled. Personne ne fit matériellement grand honneur au repas, si ce n'est Jo, qui s'excusait en disant : Nobody materially honored the meal, except Jo, who excused himself by saying:

« Que voulez-vous ? "What do you want? Je suis comme cela, toutes les émotions me creusent l'estomac. I'm like that, all emotions dig into my stomach. Yo soy así, todas las emociones se me clavan en el estómago. »

La vieille chambre semblait plus claire et plus gaie que de coutume, et fière aussi de servir de cadre à un si doux tableau. The old room seemed brighter and more cheerful than usual, and proud too to be the setting for such a sweet picture.

« Vous ne pourrez pas dire maintenant, dit Amy à Meg, que rien d'agréable n'arrive dans notre famille... » "You won't be able to say now," Amy told Meg, "that nothing pleasant happens in our family..."

L'entrée de Laurie épargna à Meg de répondre. Laurie's entrance spared Meg from answering. Laurie venait, en sautant de joie, présenter un mirobolant bouquet de la part de M. Laurentz à Madame John Brooke. Laurie had come, jumping for joy, to present Mrs. John Brooke with a fabulous bouquet from Mr. Laurentz. Laurie saltaba de alegría al obsequiar a la Sra. John Brooke con un fabuloso ramo de flores del Sr. Laurentz. La conviction de l'étourdi, il faut bien le dire en passant, était que l'affaire entière avait été amenée à bon port par ses soins. The dazed man's conviction, it must be said in passing, was that the whole affair had been brought to a safe harbor by his care. El aturdido hombre estaba convencido, hay que decirlo de paso, de que todo el asunto había sido llevado a buen puerto por él. Une sottise qui tourne si bien n'est plus une sottise, pensait-il. Silliness that turns out so well is no longer silliness, he thought. Avec ce beau raisonnement, il est jusqu'à des criminels qui finiraient par s'absoudre. With this beautiful reasoning, even criminals would end up absolving themselves. Con este bello razonamiento, incluso los delincuentes acabarían absolviéndose.

Une déconvenue l'attendait cependant. A disappointment awaited him, however. Sin embargo, se llevó una decepción. Il se faisait un malicieux plaisir de voir la mine de Jo, et fut stupéfait de la trouver parfaitement calme, causant affectueusement à M. Brooke, la main appuyée sur son bras. He took mischievous delight in Jo's countenance, and was amazed to find her perfectly calm, chatting affectionately to Mr. Brooke, her hand resting on his arm.

« Que vous est-il arrivé ? "What happened to you? lui demanda Laurie en la suivant au parloir où tout le monde se rendait pour recevoir la visite de M. Laurentz qui venait d'arriver ; qui a pu opérer le miracle de cette étonnante conversion ? Laurie asked, following her into the visiting room where everyone was going to receive a visit from Mr. Laurentz, who had just arrived. Who could have worked the miracle of this astonishing conversion?

– Ce qui m'a convertie, dit Jo en s'asseyant dans le coin de cette pièce que Laurie appelait le coin de Jo, c'est, d'une part, une injustice criante de tante Marsch, – et je vous raconterai cela plus tard, – et de l'autre mes sages réflexions. - What converted me," said Jo, sitting down in the corner of the room Laurie called Jo's corner, "was, on the one hand, a crying injustice from Aunt Marsch, - and I'll tell you about that later, - and on the other my wise reflections. - Lo que me convirtió -dijo Jo, sentándose en el rincón de la habitación que Laurie llamaba el rincón de Jo- fue, por una parte, una clamorosa injusticia por parte de tía Marsch -y de eso te hablaré más tarde- y, por otra, mis sabias reflexiones. Sans doute, il sera dur pour moi, bien que j'aie deux ans pour m'y faire, de voir un jour Meg quitter la maison, mais avec quel plus « galant homme » pouvais-je espérer la voir partir ? No doubt it will be hard for me, although I have two years to get used to it, to see Meg leave home one day, but with what more "gallant man" could I hope to see her go?

– Meg ne partira pas tant que cela, lui répondit Laurie, Meg ne sera pas perdue pour demeurer à deux ou trois portes plus loin. - Meg won't be gone that much," Laurie replied, "Meg won't be lost to stay two or three doors down.

– Je le sais, je le veux bien, dit Jo avec un petit tremblement dans la voix, mais ce ne sera plus l'intimité quotidienne, et vous ne savez pas, vous, mon pauvre Laurie, qui n'avez ni frères ni soeurs, ce que c'est que ce lien de tous les instants. - I know, I want to," said Jo, with a little tremble in her voice, "but it won't be our daily intimacy any more, and you, my poor Laurie, who has no brothers or sisters, don't know what it's like to be bound together every moment. - Lo sé, quiero hacerlo -dijo Jo con un pequeño temblor en la voz-, pero no será lo mismo que la intimidad cotidiana, y tú, mi pobre Laurie, que no tienes hermanos ni hermanas, no sabes lo que es estar unida a cada momento. Enfin, c'est résolu, c'est accepté, c'est à son bonheur qu'il faut penser, non au mien. At last, it's resolved, it's accepted, it's her happiness you have to think about, not mine. Or je crois fermement à son bonheur. But I firmly believe in his happiness.

– Moi aussi, moi aussi, dit Laurie. - Me too, me too," says Laurie. Permettez- moi d'ailleurs, Jo, de vous rappeler que vous n'allez pas tomber dans une île déserte. Let me remind you, Jo, that you're not going to fall into a desert island. Excepté Meg, tout vous restera. Except for Meg, it's all yours. Enfin, et c'est bien mieux que rien peut-être, vous me conservez tout entier. Finally, and better than nothing perhaps, you keep me whole. Je ne suis pas bon à grand-chose, je le sais bien ; mais je resterai à côté de vous tous les jours de ma vie, Jo, je vous le promets, et nous aurons de temps en temps de très bons moments. I'm not good at much, I know that; but I'll stay by your side all the days of my life, Jo, I promise, and we'll have some very good times from time to time.

– C'est vrai, dit Jo, que vous êtes un très bon camarade, un ami gai et aimable quand vous n'avez pas de lubies, et je vous en suis bien reconnaissante. - It's true, says Jo, that you're a very good comrade, a cheerful and kind friend when you don't have whims, and I'm very grateful to you for that. Votre bonne humeur a été et sera bien souvent une grande consolation pour moi. Your good humor has been and often will be a great comfort to me.

– D'abord, dit Laurie avec affection, je ne pourrais jamais me passer de ma chère Jo. - First of all," says Laurie affectionately, "I could never do without my dear Jo. »

Jo, sur cette bonne parole, donna à Laurie une poignée de main bien sentie. With that, Jo gave Laurie a hearty handshake. Jo dio un fuerte apretón de manos a Laurie.

M. et Mme Marsch étaient à côté l'un de l'autre et revivaient, en regardant Meg et John, le premier chapitre de leur constante union. Mr. and Mrs. Marsch stood next to each other, looking at Meg and John and reliving the first chapter of their constant union. El Sr. y la Sra. Marsch estaban uno al lado del otro, mirando a Meg y John y reviviendo el primer capítulo de su constante unión.

Beth causait gaiement avec son vieil ami, M. Laurentz, qui tenait sa petite main dans la sienne. Beth chatted cheerfully with her old friend, Mr. Laurentz, who held her little hand in his.

« C'est, grâce à vous s'ils sont heureux, lui disait-elle. It's thanks to you that they're happy," she told him. C'est un grand bien que celui qu'on fait aux autres ; vous devez être content du meilleur contentement, monsieur Laurentz. It's a great thing to do good to others; you must be happy with the best contentment, Monsieur Laurentz. »

C'est sur cette scène paisible d'intérieur que le rideau tomba ce soir-là. It was against this peaceful indoor backdrop that the curtain fell that evening. Nous le laisserons baissé sur un espace de quatre années, s'il vous plaît. We'll leave it down for four years, please. Lo dejaremos durante cuatro años, por favor.