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Little women ''Les quatre filles du docteur Marsch'', Où le lecteur fait connaissance avec la famille américaine I

Où le lecteur fait connaissance avec la famille américaine I

Il faut laisser maman croire que nous achetons quelque chose pour nous, afin de la bien surprendre. Nous nous occuperons de nos achats demain après midi, en allant faire nos emplettes pour notre comédie du soir de Noël, dit Jo à Meg, en se promenant de long en large les mains derrière le dos et le nez en l'air.

– C'est la dernière fois que je jouerai ; je deviens trop vieille, fit observer Meg, qui était aussi enfant que ses soeurs sous ce rapport-là.

– Vous continuerez de jouer la comédie aussi longtemps que vous mettrez avec plaisir une robe blanche à queue et des bijoux de papier doré. Vous êtes notre meilleure actrice, Meg, et tout sera fini si vous nous abandonnez, dit Jo. Nous devrions répéter ce soir quelques passages de notre pièce. Allons, Amy, venez reprendre la scène de l'évanouissement ; vous ferez bien de l'étudier, car vous êtes raide comme un piquet.

– Je ne peux pas faire autrement ; je n'ai jamais vu personne s'évanouir. Je ne suis pas venue au monde pour jouer des rôles pathétiques dans les grands drames qui amusent tant M lle Jo, et je n'ai pas envie de me faire des noirs en tombant tout de mon long par terre comme vous le voulez. Si je peux facilement me laisser glisser, je le ferai ; mais si je ne peux pas, je tomberai gracieusement sur une chaise.

Cela m'est égal que le tyran vienne me menacer avec son pistolet, répliqua Amy, qui n'était pas douée de talents dramatiques, mais qui avait dû être choisie pour remplir ce rôle, parce qu'elle était assez petite pour être emportée tout en pleurs hors de la pièce.

– Allons, je vais vous montrer. Joignez les mains comme cela et parcourez la chambre en criant avec désespoir : « Oh ! sauvez-moi ! sauvez-moi ! »

Et Jo lui donna l'exemple en poussant un cri perçant qui était vraiment tragique.

Amy essaya de l'imiter ; mais elle leva les mains avec raideur et se secoua comme une marionnette. Quant à son oh ! au lieu d'être l'expression de l'angoisse et de la crainte, il faisait plutôt penser qu'elle venait de se piquer le doigt en cueillant une rose. Jo gémit d'un air découragé, et Meg se mit à rire, tandis que Beth s'apercevait que, dans sa préoccupation de regarder les acteurs, elle avait laissé brûler une rôtie.

« C'est inutile ! faites le mieux possible quand le moment sera arrivé, dit Jo à Amy ; mais, si on vous siffle, ne m'en accusez pas. Allons, à vous, Meg. »

Le drame, intitulé par Jo, son auteur : la Caverne de la Sorcière, continua d'une manière splendide. Le tyran, don Pedro, défia le monde dans un monologue de deux pages sans une seule interruption ; Hagar, la sorcière, penchée sur une chaudière où des crapauds et des serpents étaient supposés en train de cuire, chanta une invocation terrible.

« C'est certainement la meilleure pièce que nous ayons jamais eu à jouer, dit Meg très satisfaite.

– Je ne comprends pas comment vous pouvez composer et jouer des choses aussi étonnantes, Jo ; vous êtes un vrai Shakespeare ! s'écria Beth, qui croyait fermement que ses soeurs étaient douées d'un génie étonnant pour toutes choses.

– Pas encore, répondit modestement Jo. Je pense que la Caverne de la Sorcière est assez réussie ; mais il n'y a pas assez de meurtres ; j'adore en commettre avec des couteaux de bois.

Est-ce un poignard, que je vois devant moi ? murmura Jo en roulant les yeux et attrapant quelque chose d'invisible, comme elle l'avait vu faire à un célèbre tragédien.

– Non, Jo ! Jo, rendez-moi ma fourchette, ce n'est pas un poignard, et ne piquez pas la pantoufle de maman à la place d'une rôtie », s'écria Beth.

La répétition finit par un éclat de rire général.

« Je suis bien aise de vous trouver si gaies, mes enfants », dit une admirable voix sur le seuil de la porte.

Et les acteurs et l'auditoire se retournèrent pour accueillir avec bonheur une dame dont l'air était extrêmement sympathique.

Elle n'était plus ce qu'on peut appeler belle, car, sans être vieille, elle n'était plus jeune, et son aimable et doux visage portait l'empreinte de plus d'une souffrance. Mais les quatre jeunes filles pensaient que le châle gris et le chapeau passé de leur chère maman recouvrait la plus charmante personne du monde.

« Eh bien, mes chéries, qu'avez-vous fait toute la journée ? J'ai eu tant de courses à faire aujourd'hui, que je n'ai pu revenir pour l'heure du dîner. Y a-t-il eu des visites, Beth ? Comment va votre rhume, Meg ? Jo, vous avez l'air horriblement fatigué. Venez m'embrasser, Amy. »

Pendant que Mme Marsch faisait ces questions maternelles, elle se débarrassait de ses vêtements mouillés, mettait ses pantoufles chaudes, et, s'asseyant dans son fauteuil avec Amy sur ses genoux, se préparait à jouir du meilleur moment de sa journée. Ses enfants essayaient, chacune à sa manière, de rendre chaque chose confortable : Meg disposa les tasses à thé, Jo apporta du bois et mit les chaises autour de la table, en renversant et frappant l'une contre l'autre les choses qu'elle tenait ; Beth, tranquillement active, allait et venait de la cuisine au parloir, tandis qu'Amy, pelotonnée dans les bras de sa mère, donnait ses avis à tout le monde.

Comme elles se mettaient à table, M me Marsch dit avec un sourire qui trahissait une grande joie intérieure :

« Mes enfants, je vous garde, pour après le souper, quelque chose qui vous rendra très heureuses. »

Aussitôt une vive curiosité illumina toutes les figures ; un rayon de soleil n'eut pas mieux éclairé tous les yeux. Beth frappa ses mains l'une contre l'autre sans faire attention au pain brûlant qu'elle tenait, et Jo, jetant sa serviette en l'air, s'écria :

« Je devine : une lettre de papa ! Trois hourrahs pour papa !

– Oui, une bonne et longue lettre. Votre père se porte bien et pense qu'il passera l'hiver mieux que nous ne le supposions. Il vous envoie toutes sortes d'affectueux souhaits de Noël ; et il y a dans sa lettre un passage spécial pour ses enfants, dit Mme Marsch, frappant plus respectueusement sa poche que si elle eût contenu un trésor.

– Dépêchons-nous de finir de manger. Amy, ne perdez pas votre temps à mettre vos doigts en ailes de pigeon et à choisir vos morceaux », s'écria Jo, qui, dans sa précipitation, se brûlait en buvant son thé trop chaud et laissait rouler son pain beurré sur le tapis.

Beth ne finit pas de souper, mais s'en alla dans un coin habituel rêver au bonheur qu'elle aurait quand ses soeurs auraient fini.

« Comme c'est beau à papa d'être parti pour l'armée comme médecin, puisqu'il a passé l'âge et qu'il n'aurait plus la force d'être soldat ! dit Meg avec enthousiasme.

– Quel dommage que je ne puisse pas aller tout au moins comme vivan... vivandi... ah ! vivandière ! Ou même comme infirmière à l'armée, pour l'aider ! s'écria Jo.

– Cela doit être très désagréable de dormir sous une tente, de manger toutes sortes de mauvaises choses et de boire dans un gobelet d'étain, dit Amy.

– Quand reviendra-t-il, maman ? demanda Beth, dont la voix tremblait un peu.

– Pas avant plusieurs mois. À moins qu'il ne soit malade, votre père remplira fidèlement sa part de devoir, et nous ne devons pas lui demander de revenir une minute plus tôt qu'il ne le doit. Maintenant, je vais vous lire sa lettre. »

Elles se groupèrent toutes autour du feu. Meg et Amy se placèrent sur les bras du grand fauteuil de leur mère, Beth à ses pieds, et Jo s'appuya sur le dos du fauteuil, afin que, si la lettre était émouvante, personne ne put la voir pleurer.

Dans ces temps de guerre, toutes les lettres étaient touchantes, et surtout celles des pères à leurs enfants. Celle-ci était non pas gaie, mais pleine d'espoir ; elle contenait des descriptions animées de la vie des camps et quelques nouvelles militaires. Il pensait que cette guerre, plus funeste qu'aucune autre, puisqu'elle avait le malheur d'être une guerre civile, prendrait fin plus tôt qu'on n'avait osé l'espérer. À la dernière page seulement, le coeur de l'écrivain se desserrait tout à fait, et le désir de revoir sa femme et ses petites filles y débordait.

« Donnez-leur à toutes de bons baisers, dites- leur que je pense à elles tous les jours et que chaque soir je prie pour elles. De tout temps, leur affection a été ma plus grande joie, et un an de séparation c'est bien cruel ; mais rappelez-leur que nous devons tous travailler et faire profit même de ces jours de tristesse. J'espère qu'elles se souviennent de tout ce que je leur ai dit. Elles sont de bonnes filles pour vous ; elles remplissent fidèlement leurs devoirs ; elles n'oublient pas de combattre leurs ennemis intérieurs, et auront remporté de telles victoires sur elles-mêmes, que, quand je reviendrai, je serai plus fier encore de « mes petites femmes » et que je leur devrai de les aimer encore plus si c'est possible. »

Elles se mouchaient toutes pour cacher leurs larmes lorsque leur mère lut ce passage. Jo ne fut pas honteuse de la grosse larme qui avait élu domicile au bout de son nez, et Amy ne craignit pas de défriser ses cheveux lorsque, tout en pleurs, elle se cacha sur l'épaule de sa mère, en s'écriant :

« Je suis très égoïste ; mais je tâcherai réellement d'être meilleure, pour que notre père ne soit pas désappointé en me revoyant.

– Nous tâcherons toutes, s'écria Meg ; je ne penserai plus autant à ma toilette, et, si je peux, j'aimerai le travail.

– Et moi, j'essaierai d'être ce qu'il aime à m'appeler : une petite femme ; je ne serai pas brusque et impatiente, et je ferai, mon devoir ici au lieu de désirer être ailleurs », dit Jo, qui pensait que ne pas se mettre en colère était bien plus difficile que de combattre une douzaine de rebelles.

Beth ne dit rien ; mais elle essuya ses larmes et se mit à tricoter de toutes ses forces, faisant tout de suite son devoir le plus proche, et prenant, dans sa tranquille petite âme, la résolution d'être, lorsqu'arriverait le jour tant désiré du retour de son père, tout ce qu'il désirait qu'elle fut.

Mme Marsch rompit la première le silence qui avait suivi les paroles de Jo, en disant de sa voix joyeuse :

« Vous rappelez-vous comment vous jouiez aux « Pèlerins en route pour le paradis », lorsque vous étiez toutes petites ? Rien ne vous faisait tant de plaisir que quand je vous mettais sur le dos des sacs remplis de vos péchés ; que je vous donnais de grands chapeaux, des bâtons et des rouleaux de papier et que je vous permettais de voyager dans la maison, depuis la cave, qui était le séjour des coupables, jusqu'au grenier, où vous aviez mis tout ce que vous aviez pu trouver de plus joli et que vous appeliez la cité céleste.

– J'aimais bien quand nos sacs, pleins de choses lourdes comme nos fautes, tombaient par terre et dégringolaient tout seuls jusqu'au bas des escaliers, dit Meg ; on n'avait plus besoin de les porter.

– Si je n'étais pas trop âgée pour jouer encore à tous ces jeux-là, cela m'amuserait de recommencer, dit Amy, qui, à l'âge mûr de onze ans, commençait à parler de renoncer aux choses enfantines.

– On n'est jamais trop âgé pour ce jeu-là, mon enfant, car on y joue toute sa vie, d'une manière ou d'une autre. Nous avons toujours nos fardeaux qu'il faut porter, nos fautes qu'il faut réparer.

– Où sont donc nos fardeaux, maman ? demanda Amy, qui ne saisissait pas facilement les allégories.

– Toutes, vous les avez désignés tout à l'heure, excepté Beth, ce qui me fait croire qu'elle n'en a pas, répondit Mme Marsch.

– Oh ! si, j'en ai ; c'est d'avoir des assiettes à essuyer, de la poussière à ôter, d'être jalouse des petites filles qui ont de beaux pianos, et d'avoir peur de tout le monde. »

Le fardeau de Beth était si drôle qu'elles eurent toutes envie de rire ; mais elles se retinrent, car leur gaieté aurait fait de la peine à leur très timide petite soeur.

« Il faudrait, dit Meg d'un air très réfléchi, être si sage, qu'on n'ait plus rien à porter. Mais comment faire ? Je vois trop que, malgré notre désir, nous oublions toujours nos bonnes résolutions.

– Regardez sous votre oreiller, le jour de Noël, en vous éveillant ; vous y trouverez chacune un livre qui vous aidera à reconnaître votre chemin. »

En ce moment, la vieille servante Hannah annonça qu'elle avait débarrassé la table. Les quatre soeurs prirent alors leurs quatre petits paniers à ouvrage et se mirent à coudre des draps pour la tante Marsch. C'était un ouvrage peu intéressant ; mais, ce soir-là, personne ne murmura, et Jo, ayant proposé de partager les longs surjets en quatre parties, qu'elles nommèrent : Europe, Asie, Afrique et Amérique, elles s'amusèrent beaucoup à parler des pays au milieu desquels elles passaient en cousant.

À neuf heures, elles plièrent leur ouvrage, et, comme c'était leur habitude, avant d'aller se coucher, elles chantèrent un cantique. C'était leur prière du soir. La soirée se terminait toujours ainsi.


Où le lecteur fait connaissance avec la famille américaine I Wo der Leser die amerikanische Familie kennenlernt I Where the reader gets to know the American family I Presentación de la familia estadounidense I Presentazione della famiglia americana I 미국 가족을 소개합니다 I Introductie van het Amerikaanse gezin I Onde o leitor conhece a família americana I Amerikan ailesiyle tanışın I 读者在这里可以了解到美国的家庭我 读者在这里结识美国家庭

Il faut laisser maman croire que nous achetons quelque chose pour nous, afin de la bien surprendre. We have to let mom believe that we are buying something for us, in order to surprise her. 我们得让妈妈相信我们是给自己买东西,才能给她一个惊喜。 Nous nous occuperons de nos achats demain après midi, en allant faire nos emplettes pour notre comédie du soir de Noël, dit Jo à Meg, en se promenant de long en large les mains derrière le dos et le nez en l'air. We'll take care of our shopping tomorrow afternoon, as we go shopping for our Christmas Eve comedy," Jo said to Meg, walking up and down with her hands behind her back and her nose in the air. Haremos nuestras compras mañana por la tarde, cuando vayamos a comprar nuestra comedia de Nochebuena", le dice Jo a Meg, paseando con las manos a la espalda y la nariz en el aire.

– C'est la dernière fois que je jouerai ; je deviens trop vieille, fit observer Meg, qui était aussi enfant que ses soeurs sous ce rapport-là. - This is the last time I'll play; I'm getting too old," remarked Meg, who was as childlike as her sisters in that respect. - Esta es la última vez que voy a jugar; me estoy haciendo demasiado mayor", comentó Meg, que era tan infantil como sus hermanas en ese aspecto.

– Vous continuerez de jouer la comédie aussi longtemps que vous mettrez avec plaisir une robe blanche à queue et des bijoux de papier doré. - You will continue to act as long as you happily put on a white dress with a tail and gold paper jewelry. - Seguirás actuando mientras te conformes con llevar un vestido blanco con cola y joyas de papel dorado. Vous êtes notre meilleure actrice, Meg, et tout sera fini si vous nous abandonnez, dit Jo. You're our best actress, Meg, and it's all over if you leave us," says Jo. Nous devrions répéter ce soir quelques passages de notre pièce. We should rehearse some parts of our play tonight. Allons, Amy, venez reprendre la scène de l'évanouissement ; vous ferez bien de l'étudier, car vous êtes raide comme un piquet. Come on, Amy, come and take over the fainting scene; you'll do well to study it, for you're as stiff as a board. Vamos, Amy, ven y hazte cargo de la escena del desmayo; será mejor que la estudies, porque estás más tiesa que una tabla.

– Je ne peux pas faire autrement ; je n'ai jamais vu personne s'évanouir. - I can't help it; I've never seen anyone faint. Je ne suis pas venue au monde pour jouer des rôles pathétiques dans les grands drames qui amusent tant M lle Jo, et je n'ai pas envie de me faire des noirs en tombant tout de mon long par terre comme vous le voulez. I didn't come into this world to play pathetic roles in the great dramas that amuse Miss Jo so much, and I don't want to be blacked out and falling on the floor like you want me to. No he venido a este mundo para interpretar papeles patéticos en los grandes dramas que tanto divierten a la señorita Jo, y no quiero hacerme el negro cayendo de bruces como usted quiere. Si je peux facilement me laisser glisser, je le ferai ; mais si je ne peux pas, je tomberai gracieusement sur une chaise. If I can easily slide down, I will; but if I can't, I will fall gracefully into a chair.

Cela m'est égal que le tyran vienne me menacer avec son pistolet, répliqua Amy, qui n'était pas douée de talents dramatiques, mais qui avait dû être choisie pour remplir ce rôle, parce qu'elle était assez petite pour être emportée tout en pleurs hors de la pièce. I don't care if the tyrant comes to threaten me with his gun," replied Amy, who was not gifted with dramatic talent, but who must have been chosen to fill the role, because she was small enough to be carried out of the room in tears. No me importa que venga el tirano y me amenace con su pistola -respondió Amy, que no estaba dotada de talento dramático, pero que debió de ser elegida para el papel porque era lo bastante pequeña como para que la sacaran de la habitación llorando.

– Allons, je vais vous montrer. - Come on, I'll show you. Joignez les mains comme cela et parcourez la chambre en criant avec désespoir : « Oh ! Put your hands together like this and walk around the room shouting in despair, "Oh! Junta las manos así y camina por la habitación gritando desesperado: "¡Oh! sauvez-moi ! ¡Sálvame! sauvez-moi ! »

Et Jo lui donna l'exemple en poussant un cri perçant qui était vraiment tragique. And Jo led the way with a shrill cry that was truly tragic. Y Jo dio ejemplo con un grito desgarrador que fue realmente trágico.

Amy essaya de l'imiter ; mais elle leva les mains avec raideur et se secoua comme une marionnette. Amy tried to imitate him; but she raised her hands stiffly and shook herself like a puppet. Amy intentó imitarle, pero levantó las manos con rigidez y se agitó como una marioneta. Quant à son oh ! As for his oh! En cuanto a su ¡oh! au lieu d'être l'expression de l'angoisse et de la crainte, il faisait plutôt penser qu'elle venait de se piquer le doigt en cueillant une rose. Instead of being an expression of anguish and fear, it looked like she had just pricked her finger while picking a rose. Jo gémit d'un air découragé, et Meg se mit à rire, tandis que Beth s'apercevait que, dans sa préoccupation de regarder les acteurs, elle avait laissé brûler une rôtie. Jo groaned dejectedly, and Meg laughed, while Beth realized that, in her preoccupation with watching the actors, she had left a piece of toast burning. Jo gimió abatida y Meg se rió, mientras Beth se daba cuenta de que, en su preocupación por ver a los actores, se había dejado una tostada ardiendo.

« C'est inutile ! faites le mieux possible quand le moment sera arrivé, dit Jo à Amy ; mais, si on vous siffle, ne m'en accusez pas. do the best you can when the time comes," Jo said to Amy, "but if you get whistled at, don't blame me. Hazlo lo mejor que puedas cuando llegue el momento -dijo Jo a Amy-, pero si alguien te silba, no me eches la culpa a mí. Allons, à vous, Meg. Come on, your turn, Meg. »

Le drame, intitulé par Jo, son auteur : la Caverne de la Sorcière, continua d'une manière splendide. The drama, entitled by Jo, its author: the Witch's Cave, continued in a splendid way. Le tyran, don Pedro, défia le monde dans un monologue de deux pages sans une seule interruption ; Hagar, la sorcière, penchée sur une chaudière où des crapauds et des serpents étaient supposés en train de cuire, chanta une invocation terrible. The tyrant, Don Pedro, challenged the world in a two-page monologue without a single interruption; Hagar, the witch, bent over a cauldron where toads and snakes were supposedly cooking, sang a terrible invocation. El tirano, Don Pedro, desafió al mundo en un monólogo de dos páginas sin una sola interrupción; Agar, la bruja, inclinada sobre un caldero donde supuestamente se cocinaban sapos y serpientes, entonó una terrible invocación.

« C'est certainement la meilleure pièce que nous ayons jamais eu à jouer, dit Meg très satisfaite. It's definitely the best play we've ever had," says a very satisfied Meg.

– Je ne comprends pas comment vous pouvez composer et jouer des choses aussi étonnantes, Jo ; vous êtes un vrai Shakespeare ! - I don't understand how you can compose and perform such amazing things, Jo; you are a true Shakespeare! s'écria Beth, qui croyait fermement que ses soeurs étaient douées d'un génie étonnant pour toutes choses. exclaimed Beth, who firmly believed that her sisters were gifted with an amazing genius for all things.

– Pas encore, répondit modestement Jo. Je pense que la Caverne de la Sorcière est assez réussie ; mais il n'y a pas assez de meurtres ; j'adore en commettre avec des couteaux de bois. I think Witch's Cave is pretty good; but there's not enough murder; I love to commit murder with wooden knives. Creo que Witch's Cave está bastante bien, pero no hay suficientes asesinatos; me encanta cometerlos con cuchillos de madera.

Est-ce un poignard, que je vois devant moi ? Is it a dagger, that I see before me? ¿Es una daga lo que veo ante mí? murmura Jo en roulant les yeux et attrapant quelque chose d'invisible, comme elle l'avait vu faire à un célèbre tragédien. Jo whispered, rolling her eyes and grabbing something invisible, as she had seen a famous tragedian do.

– Non, Jo ! Jo, rendez-moi ma fourchette, ce n'est pas un poignard, et ne piquez pas la pantoufle de maman à la place d'une rôtie », s'écria Beth. Jo, give me back my fork, it's not a dagger, and don't stick Mom's slipper in the place of a piece of toast," cried Beth. Jo, devuélveme el tenedor, que no es un puñal, y no pinches la zapatilla de mamá en vez de una tostada -gritó Beth.

La répétition finit par un éclat de rire général. The rehearsal ends with a general burst of laughter. El ensayo termina con una carcajada general.

« Je suis bien aise de vous trouver si gaies, mes enfants », dit une admirable voix sur le seuil de la porte. "I am well pleased to find you so cheerful, my children," said a wonderful voice in the doorway. "Estoy encantada de encontraros tan alegres, hijos míos", dijo una maravillosa voz desde la puerta.

Et les acteurs et l'auditoire se retournèrent pour accueillir avec bonheur une dame dont l'air était extrêmement sympathique. And the actors and the audience turned around to happily welcome a lady who looked extremely friendly.

Elle n'était plus ce qu'on peut appeler belle, car, sans être vieille, elle n'était plus jeune, et son aimable et doux visage portait l'empreinte de plus d'une souffrance. She was no longer what one might call beautiful, for, without being old, she was no longer young, and her kind and gentle face bore the imprint of more than one suffering. Ya no era lo que podría llamarse hermosa, pues aunque no era vieja, tampoco era joven, y su rostro amable y gentil llevaba la huella de más de un sufrimiento. Mais les quatre jeunes filles pensaient que le châle gris et le chapeau passé de leur chère maman recouvrait la plus charmante personne du monde. But the four girls thought that their dear mother's gray shawl and past hat covered the most charming person in the world. Pero las cuatro niñas pensaban que el chal gris y el sombrero anticuado de su querida madre cubrían a la persona más encantadora del mundo.

« Eh bien, mes chéries, qu'avez-vous fait toute la journée ? J'ai eu tant de courses à faire aujourd'hui, que je n'ai pu revenir pour l'heure du dîner. I had so many errands to run today, I couldn't get back for dinner time. Y a-t-il eu des visites, Beth ? Have there been any visitors, Beth? Comment va votre rhume, Meg ? Jo, vous avez l'air horriblement fatigué. Venez m'embrasser, Amy. Come and give me a kiss, Amy. Ven y dame un beso, Amy. »

Pendant que Mme Marsch faisait ces questions maternelles, elle se débarrassait de ses vêtements mouillés, mettait ses pantoufles chaudes, et, s'asseyant dans son fauteuil avec Amy sur ses genoux, se préparait à jouir du meilleur moment de sa journée. While Mrs. Marsch made these motherly inquiries, she discarded her wet clothes, put on her warm slippers, and, sitting in her chair with Amy on her lap, prepared to enjoy the best part of her day. Mientras la señora Marsch hacía estas averiguaciones maternales, se deshizo de su ropa mojada, se calzó las zapatillas de casa y, sentada en su sillón con Amy en el regazo, se dispuso a disfrutar de lo mejor del día. Ses enfants essayaient, chacune à sa manière, de rendre chaque chose confortable : Meg disposa les tasses à thé, Jo apporta du bois et mit les chaises autour de la table, en renversant et frappant l'une contre l'autre les choses qu'elle tenait ; Beth, tranquillement active, allait et venait de la cuisine au parloir, tandis qu'Amy, pelotonnée dans les bras de sa mère, donnait ses avis à tout le monde. Her children tried, each in her own way, to make everything comfortable: Meg arranged the teacups, Jo brought in wood and put the chairs around the table, knocking over and banging the things she held together; Beth, quietly active, went back and forth from the kitchen to the parlor, while Amy, curled up in her mother's arms, gave everyone her opinions. Meg arregló las tazas de té, Jo fue a buscar leña y colocó las sillas alrededor de la mesa, inclinando y golpeando las cosas que sostenía; Beth, silenciosamente activa, iba y venía de la cocina al salón, mientras Amy, acurrucada en los brazos de su madre, daba a todos sus opiniones.

Comme elles se mettaient à table, M me Marsch dit avec un sourire qui trahissait une grande joie intérieure : As they sat down to eat, Mrs. Marsch said with a smile that betrayed great inner joy: Cuando se sentaron a cenar, la Sra. Marsch dijo con una sonrisa que delataba una gran alegría interior:

« Mes enfants, je vous garde, pour après le souper, quelque chose qui vous rendra très heureuses. "My children, I am saving something for you after supper that will make you very happy. "Hijos míos, tengo algo para vosotros después de la cena que os hará muy felices. »

Aussitôt une vive curiosité illumina toutes les figures ; un rayon de soleil n'eut pas mieux éclairé tous les yeux. Immediately a lively curiosity illuminated all the figures; a sunbeam would not have illuminated better all the eyes. Inmediatamente una viva curiosidad iluminó todos los rostros; un rayo de sol no habría podido iluminar mejor todos los ojos. Beth frappa ses mains l'une contre l'autre sans faire attention au pain brûlant qu'elle tenait, et Jo, jetant sa serviette en l'air, s'écria : Beth clapped her hands together without paying attention to the burning bread she was holding, and Jo, throwing her napkin in the air, cried out: Beth aplaudió sin prestar atención al pan ardiendo que sostenía, y Jo, lanzando la servilleta al aire, gritó:

« Je devine : une lettre de papa ! "I guess: a letter from Dad! Trois hourrahs pour papa ! Three cheers for Dad!

– Oui, une bonne et longue lettre. Votre père se porte bien et pense qu'il passera l'hiver mieux que nous ne le supposions. Your father is doing well and thinks he will get through the winter better than we thought. Il vous envoie toutes sortes d'affectueux souhaits de Noël ; et il y a dans sa lettre un passage spécial pour ses enfants, dit Mme Marsch, frappant plus respectueusement sa poche que si elle eût contenu un trésor. He sends you all sorts of affectionate Christmas wishes; and there is a special passage in his letter for his children," said Mrs. Marsch, hitting her pocket more respectfully than if it had contained a treasure. Te envía toda clase de afectuosos saludos navideños; y hay un pasaje especial en su carta para sus hijos -dijo la señora Marsch, golpeándose el bolsillo con más respeto que si hubiera contenido un tesoro-.

– Dépêchons-nous de finir de manger. - Let's hurry up and finish eating. Amy, ne perdez pas votre temps à mettre vos doigts en ailes de pigeon et à choisir vos morceaux », s'écria Jo, qui, dans sa précipitation, se brûlait en buvant son thé trop chaud et laissait rouler son pain beurré sur le tapis. Amy, don't waste your time putting your fingers in pigeon wings and picking out your pieces," cried Jo, who, in her haste, burned herself drinking her overly hot tea and let her buttered bread roll out on the carpet. Amy, no pierdas el tiempo metiendo los dedos en alas de paloma y eligiendo tus bocados -gritó Jo, que, con las prisas, se quemó bebiendo su té demasiado caliente y dejó que su pan con mantequilla rodara por la alfombra.

Beth ne finit pas de souper, mais s'en alla dans un coin habituel rêver au bonheur qu'elle aurait quand ses soeurs auraient fini. Beth didn't finish supper, but went off to a usual corner to dream about how happy she would be when her sisters were done. Beth no terminó de cenar, sino que se fue a su lugar habitual a soñar con lo feliz que sería cuando sus hermanas hubieran terminado.

« Comme c'est beau à papa d'être parti pour l'armée comme médecin, puisqu'il a passé l'âge et qu'il n'aurait plus la force d'être soldat ! "How nice of dad to have gone to the army as a doctor, since he was past his prime and would no longer have the strength to be a soldier! "¡Qué bien que papá se haya ido al ejército como médico, ya que ha pasado la flor de la vida y no tendría fuerzas para seguir siendo soldado! dit Meg avec enthousiasme.

– Quel dommage que je ne puisse pas aller tout au moins comme vivan... vivandi... ah ! - What a pity I can't go at least as vivan... vivandi... ah! - Qué pena no poder ir al menos como vivan... vivandi... ¡ah! vivandière ! vivandière ! Ou même comme infirmière à l'armée, pour l'aider ! s'écria Jo.

– Cela doit être très désagréable de dormir sous une tente, de manger toutes sortes de mauvaises choses et de boire dans un gobelet d'étain, dit Amy. - It must be very unpleasant to sleep in a tent, eat all sorts of bad things and drink from a tin cup," says Amy. - Debe de ser muy desagradable dormir en una tienda de campaña, comer todo tipo de cosas en mal estado y beber de un vaso de hojalata", dice Amy.

– Quand reviendra-t-il, maman ? - When will he be back, Mom? demanda Beth, dont la voix tremblait un peu.

– Pas avant plusieurs mois. - Not for several months. À moins qu'il ne soit malade, votre père remplira fidèlement sa part de devoir, et nous ne devons pas lui demander de revenir une minute plus tôt qu'il ne le doit. Unless he is ill, your father will faithfully perform his part of the duty, and we must not ask him to return a minute sooner than he must. Maintenant, je vais vous lire sa lettre. »

Elles se groupèrent toutes autour du feu. They all gathered around the fire. Meg et Amy se placèrent sur les bras du grand fauteuil de leur mère, Beth à ses pieds, et Jo s'appuya sur le dos du fauteuil, afin que, si la lettre était émouvante, personne ne put la voir pleurer. Meg and Amy placed themselves on the arms of their mother's big chair, Beth at her feet, and Jo leaned on the back of the chair, so that if the letter was moving, no one could see her crying.

Dans ces temps de guerre, toutes les lettres étaient touchantes, et surtout celles des pères à leurs enfants. In those times of war, all letters were touching, especially those from fathers to their children. Celle-ci était non pas gaie, mais pleine d'espoir ; elle contenait des descriptions animées de la vie des camps et quelques nouvelles militaires. This one was not cheerful, but hopeful; it contained lively descriptions of camp life and some military news. Contenía animadas descripciones de la vida en los campos y algunas noticias militares. Il pensait que cette guerre, plus funeste qu'aucune autre, puisqu'elle avait le malheur d'être une guerre civile, prendrait fin plus tôt qu'on n'avait osé l'espérer. He thought that this war, more disastrous than any other, since it had the misfortune of being a civil war, would end sooner than anyone had dared to hope. Pensó que esta guerra, más desastrosa que cualquier otra, ya que tenía la desgracia de ser una guerra civil, terminaría antes de lo que nadie se había atrevido a esperar. À la dernière page seulement, le coeur de l'écrivain se desserrait tout à fait, et le désir de revoir sa femme et ses petites filles y débordait. Only on the last page, the writer's heart loosened completely, and the desire to see his wife and little girls again overflowed. Sólo en la última página el corazón del escritor se aflojó por completo, y se desbordó el deseo de volver a ver a su mujer y a sus hijas pequeñas.

« Donnez-leur à toutes de bons baisers, dites- leur que je pense à elles tous les jours et que chaque soir je prie pour elles. "Give them all good kisses, tell them that I think of them every day and that every night I pray for them. De tout temps, leur affection a été ma plus grande joie, et un an de séparation c'est bien cruel ; mais rappelez-leur que nous devons tous travailler et faire profit même de ces jours de tristesse. Their affection has always been my greatest joy, and a year's separation is cruel; but remind them that we must all work and make the most of these sad days. Su cariño ha sido siempre mi mayor alegría, y un año de separación es cruel; pero recuérdales que todos debemos trabajar y aprovechar al máximo estos días tristes. J'espère qu'elles se souviennent de tout ce que je leur ai dit. I hope they remember everything I told them. Elles sont de bonnes filles pour vous ; elles remplissent fidèlement leurs devoirs ; elles n'oublient pas de combattre leurs ennemis intérieurs, et auront remporté de telles victoires sur elles-mêmes, que, quand je reviendrai, je serai plus fier encore de « mes petites femmes » et que je leur devrai de les aimer encore plus si c'est possible. They are good girls for you; they faithfully fulfill their duties; they do not forget to fight their inner enemies, and will have won such victories over themselves, that, when I come back, I will be prouder still of "my little women" and will owe it to them to love them even more if it is possible. »

Elles se mouchaient toutes pour cacher leurs larmes lorsque leur mère lut ce passage. They all blew their noses to hide their tears when their mother read this passage. Todos se sonaron la nariz para ocultar las lágrimas cuando su madre leyó este pasaje. Jo ne fut pas honteuse de la grosse larme qui avait élu domicile au bout de son nez, et Amy ne craignit pas de défriser ses cheveux lorsque, tout en pleurs, elle se cacha sur l'épaule de sa mère, en s'écriant : Jo was not ashamed of the big tear that had taken up residence at the end of her nose, and Amy was not afraid to straighten her hair when, all in tears, she hid on her mother's shoulder, crying out: Jo no se avergonzaba de la gran lágrima que se había instalado en el extremo de su nariz, y Amy no temía alisarse el pelo cuando, entre lágrimas, se escondía en el hombro de su madre, gritando:

« Je suis très égoïste ; mais je tâcherai réellement d'être meilleure, pour que notre père ne soit pas désappointé en me revoyant. "I am very selfish; but I will really try to be better, so that our father will not be disappointed in seeing me again. "Soy muy egoísta, pero intentaré ser mejor, para que nuestro padre no se sienta decepcionado cuando vuelva a verme.

– Nous tâcherons toutes, s'écria Meg ; je ne penserai plus autant à ma toilette, et, si je peux, j'aimerai le travail. - We'll all try," cried Meg; "I won't think so much about my grooming, and, if I can, I'll like the work.

– Et moi, j'essaierai d'être ce qu'il aime à m'appeler : une petite femme ; je ne serai pas brusque et impatiente, et je ferai, mon devoir ici au lieu de désirer être ailleurs », dit Jo, qui pensait que ne pas se mettre en colère était bien plus difficile que de combattre une douzaine de rebelles. - And I will try to be what he likes to call me: a little woman; I will not be brusque and impatient, and I will do, my duty here instead of wishing to be somewhere else," said Jo, who thought that not getting angry was much more difficult than fighting a dozen rebels. - Y trataré de ser lo que a él le gusta llamarme: una mujercita; no seré brusca ni impaciente, y cumpliré con mi deber aquí en vez de desear estar en otro sitio -dijo Jo, que pensaba que no enfadarse era mucho más difícil que luchar contra una docena de rebeldes.

Beth ne dit rien ; mais elle essuya ses larmes et se mit à tricoter de toutes ses forces, faisant tout de suite son devoir le plus proche, et prenant, dans sa tranquille petite âme, la résolution d'être, lorsqu'arriverait le jour tant désiré du retour de son père, tout ce qu'il désirait qu'elle fut. Beth said nothing; but she wiped away her tears and began to knit with all her might, doing at once her nearest duty, and resolving, in her quiet little soul, to be, when the longed-for day of her father's return came, all that he desired her to be. Beth no dijo nada, sino que se enjugó las lágrimas y empezó a tejer con todas sus fuerzas, cumpliendo enseguida con su deber más íntimo y resolviendo en su tranquila y pequeña alma ser, cuando llegase el ansiado día del regreso de su padre, todo lo que él quería que ella fuese.

Mme Marsch rompit la première le silence qui avait suivi les paroles de Jo, en disant de sa voix joyeuse : Mrs. Marsch was the first to break the silence that had followed Jo's words, saying in her cheerful voice:

« Vous rappelez-vous comment vous jouiez aux « Pèlerins en route pour le paradis », lorsque vous étiez toutes petites ? "Do you remember how you used to play "Pilgrims on the Road to Heaven" when you were little? "¿Recuerdas cómo jugabas de pequeño a Peregrinos Camino del Cielo? Rien ne vous faisait tant de plaisir que quand je vous mettais sur le dos des sacs remplis de vos péchés ; que je vous donnais de grands chapeaux, des bâtons et des rouleaux de papier et que je vous permettais de voyager dans la maison, depuis la cave, qui était le séjour des coupables, jusqu'au grenier, où vous aviez mis tout ce que vous aviez pu trouver de plus joli et que vous appeliez la cité céleste. Nothing gave you so much pleasure as when I put bags full of your sins on your backs; when I gave you big hats, sticks and rolls of paper and allowed you to travel around the house, from the cellar, which was the dwelling place of the guilty, to the attic, where you had put all the prettiest things you could find and which you called the heavenly city. Nada os daba tanto placer como cuando os ponía a la espalda sacos llenos de vuestros pecados, os daba grandes sombreros, palos y rollos de papel y os permitía recorrer la casa, desde el sótano, que era la morada de los culpables, hasta el desván, donde habíais puesto todas las cosas más bonitas que pudisteis encontrar y que llamabais la ciudad celestial.

– J'aimais bien quand nos sacs, pleins de choses lourdes comme nos fautes, tombaient par terre et dégringolaient tout seuls jusqu'au bas des escaliers, dit Meg ; on n'avait plus besoin de les porter. - I liked it when our bags, full of things as heavy as our faults, fell to the floor and tumbled down the stairs by themselves," says Meg, "we didn't have to carry them anymore. - Me gustaba cuando nuestras bolsas, llenas de cosas tan pesadas como nuestros defectos, caían al suelo y bajaban solas por las escaleras", dice Meg, "ya no teníamos que cargar con ellas".

– Si je n'étais pas trop âgée pour jouer encore à tous ces jeux-là, cela m'amuserait de recommencer, dit Amy, qui, à l'âge mûr de onze ans, commençait à parler de renoncer aux choses enfantines. - If I weren't too old to still be playing all these games, I'd be amused to start again," said Amy, who, at the ripe old age of eleven, was beginning to talk about giving up childish things. - Si no fuera demasiado mayor para seguir jugando a todos estos juegos, me gustaría volver a empezar", dijo Amy, que a sus once años empezaba a hablar de dejar las cosas de niños.

– On n'est jamais trop âgé pour ce jeu-là, mon enfant, car on y joue toute sa vie, d'une manière ou d'une autre. - You're never too old for this game, child, because you play it all your life, one way or another. Nous avons toujours nos fardeaux qu'il faut porter, nos fautes qu'il faut réparer. We still have our burdens to bear, our faults to repair.

– Où sont donc nos fardeaux, maman ? - Where are our burdens, Mom? demanda Amy, qui ne saisissait pas facilement les allégories. Amy asked, not easily grasping the allegories.

– Toutes, vous les avez désignés tout à l'heure, excepté Beth, ce qui me fait croire qu'elle n'en a pas, répondit Mme Marsch. - All of them, you pointed out earlier, except Beth, which makes me think she doesn't have one," replied Mrs. Marsch.

– Oh ! si, j'en ai ; c'est d'avoir des assiettes à essuyer, de la poussière à ôter, d'être jalouse des petites filles qui ont de beaux pianos, et d'avoir peur de tout le monde. Yes, I do; it's having plates to wipe, dust to remove, being jealous of little girls who have beautiful pianos, and being afraid of everyone. Sí, es tener platos que limpiar, polvo que quitar, estar celosa de las niñas con pianos preciosos y tener miedo de todo el mundo. »

Le fardeau de Beth était si drôle qu'elles eurent toutes envie de rire ; mais elles se retinrent, car leur gaieté aurait fait de la peine à leur très timide petite soeur. Beth's burden was so funny that they all wanted to laugh; but they held back, for their mirth would have hurt their very shy little sister. La carga de Beth era tan graciosa que todos querían reírse; pero se contuvieron, porque su alegría habría herido a su hermanita, que era muy tímida.

« Il faudrait, dit Meg d'un air très réfléchi, être si sage, qu'on n'ait plus rien à porter. "It would be necessary," said Meg with a very thoughtful air, "to be so wise, that we would have nothing to wear. Tendríamos que ser tan prudentes -dijo Meg pensativa- que no nos quedaría nada que ponernos. Mais comment faire ? But how to do it? Je vois trop que, malgré notre désir, nous oublions toujours nos bonnes résolutions. I see too much that, despite our desire, we always forget our good resolutions.

– Regardez sous votre oreiller, le jour de Noël, en vous éveillant ; vous y trouverez chacune un livre qui vous aidera à reconnaître votre chemin. - Look under your pillow on Christmas Day when you wake up; you will each find a book that will help you recognize your path. - Mira debajo de tu almohada cuando te despiertes el día de Navidad y cada uno encontrará un libro que le ayudará a encontrar el camino. »

En ce moment, la vieille servante Hannah annonça qu'elle avait débarrassé la table. At that moment, the old maid Hannah announced that she had cleared the table. Justo entonces, la solterona Hannah anunció que había recogido la mesa. Les quatre soeurs prirent alors leurs quatre petits paniers à ouvrage et se mirent à coudre des draps pour la tante Marsch. The four sisters then took their four small work baskets and began to sew sheets for Aunt Marsch. Las cuatro hermanas cogieron entonces sus cuatro pequeños cestos de trabajo y se pusieron a coser sábanas para la tía Marsch. C'était un ouvrage peu intéressant ; mais, ce soir-là, personne ne murmura, et Jo, ayant proposé de partager les longs surjets en quatre parties, qu'elles nommèrent : Europe, Asie, Afrique et Amérique, elles s'amusèrent beaucoup à parler des pays au milieu desquels elles passaient en cousant. It was not a very interesting work, but that evening no one murmured, and Jo, having proposed to divide the long projects into four parts, which they named: Europe, Asia, Africa and America, they had a lot of fun talking about the countries they were passing through while sewing. No era un trabajo muy interesante, pero aquella tarde nadie murmuró, y Jo, tras haber sugerido dividir los largos surjets en cuatro partes, a las que dieron nombre: Europa, Asia, África y América, se divirtieron mucho hablando de los países por los que pasaban mientras cosían.

À neuf heures, elles plièrent leur ouvrage, et, comme c'était leur habitude, avant d'aller se coucher, elles chantèrent un cantique. At nine o'clock they folded their work, and, as was their custom, before going to bed they sang a hymn. A las nueve doblaron su trabajo y, como era su costumbre, antes de acostarse cantaron un himno. C'était leur prière du soir. It was their evening prayer. Era su oración de la tarde. La soirée se terminait toujours ainsi. The evening always ended this way. La velada siempre terminaba así.