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Little women ''Les quatre filles du docteur Marsch'', Où le lecteur fait connaissance avec la famille américaine I

Où le lecteur fait connaissance avec la famille américaine I

Les quatre filles du docteur Marsch

Louisa May Alcott

Où le lecteur fait connaissance avec la famille américaine

« Noël ne sera pas Noël si on ne nous fait pas de cadeaux, grommela miss Jo en se couchant sur le tapis.

– C'est cependant terrible de n'être plus riche, soupira Meg en regardant sa vieille robe.

– Ce n'est peut-être pas juste non plus que certaines petites filles aient beaucoup de jolies choses et d'autres rien du tout », ajouta la petite Amy en se mouchant d'un air offensé.

Alors, Beth, du coin où elle était assise, leur dit gaiement :

« Si nous ne sommes plus riches, nous avons encore un bon père et une chère maman et nous sommes quatre soeurs bien unies.»

La figure des trois soeurs s'éclaircit à ces paroles. Elle s'assombrit de nouveau quand Jo ajouta tristement :

« Mais papa n'est pas près de nous et n'y sera pas de longtemps.»

Elle n'avait pas dit : « Nous ne le reverrons peut-être jamais », mais toutes l'avaient pensé et s'étaient représenté leur père bien loin, au milieu des terribles combats qui mettaient alors aux prises le Nord et le Sud de l'Amérique.

Après quelques moments de silence, Meg reprit d'une voix altérée :

« Vous savez bien que maman a pensé que nous ferions mieux de donner l'argent de nos étrennes aux pauvres soldats qui vont tant souffrir du froid. Nous ne pouvons pas faire beaucoup, c'est vrai, mais nos petits sacrifices doivent être faits de bon coeur. Je crains pourtant de ne pas pouvoir m'y résigner, ajouta-t-elle en songeant avec regret à toutes les jolies choses qu'elle désirait.

– Mais nous n'avons chacune qu'un dollar, dit Jo ; quel bien cela ferait-il à l'armée d'avoir nos quatre dollars ? Je veux bien ne rien recevoir ni de maman ni de vous, mais je voudrais acheter les dernières oeuvres de Jules Verne qu'on vient de traduire ; il y a longtemps que je les désire. Le capitaine Grant est, lui aussi, séparé de ses enfants, – mais ses enfants le cherchent, – tandis que nous... nous restons-là.

Jo aimait passionnément les aventures.

« Je désirais tant de la musique nouvelle, murmura Beth avec un soupir si discret que la pelle et les pincettes seules l'entendirent.

– Moi, j'achèterai une jolie boîte de couleurs, dit Amy d'un ton décidé.

– Maman n'a pas parlé de notre argent et elle ne peut pas vouloir que nous n'ayons rien du tout. Achetons chacune ce que nous désirons et amusons-nous un peu ; nous avons assez travaillé toute l'année pour qu'on nous le permette ! s'écria Jo en examinant les talons de ses bottines d'une manière tout à fait masculine.

– Oh ! oui, moi je l'ai bien mérité en m'occupant tous les jours de l'éducation de ces méchants enfants, quand j'aurais tant aimé rester à la maison, dit Meg qui avait repris son ton plaintif.

– Vous n'avez pas eu la moitié autant de peine que moi, reprit Jo. Comment feriez-vous s'il vous fallait rester, ainsi que moi, enfermée des heures entières avec une vieille personne capricieuse et grognon, qui n'a pas plus l'air de se rappeler que je suis sa nièce, que si je lui arrivais tous les jours de la lune ; qui vous fait trotter toute la journée, qui n'est jamais contente de rien, qui enfin vous ennuie à tel point qu'on est toujours tenté de s'en aller, de peur de la battre ?

– C'est mal de se plaindre ; cependant je pense que la chose la plus désagréable qui se puisse faire ici, c'est de laver la vaisselle et de faire les chambres comme je le fais tous les jours. Je sais bien qu'il faut que cela se fasse, mais cela me rend les mains si dures que je ne peux plus étudier mon piano », dit Beth avec un soupir que cette fois tout le monde entendit.

Ce fut alors le tour d'Amy :

« Je ne pense pas qu'aucune de vous souffre autant que moi ; vous n'avez pas à aller en classe avec d'impertinentes petites filles qui se moquent de vous quand vous ne savez pas vos leçons, critiquent vos vêtements, vous insultent parce que vous avez votre nez et pas le leur et dédaignent votre père parce qu'il a, par trop de bonté, perdu sa fortune subitement !

– La vérité est, répondit Meg, qu'il vaudrait mieux que nous eussions encore la fortune que papa a perdue il y a plusieurs années. Nous serions, je l'espère, plus heureuses et bien plus sages si nous étions riches comme autrefois.

– Vous disiez l'autre jour que nous étions plus heureuses que des reines.

– Oui, Beth, et je le pense encore, car nous sommes gaies, et, quoique nous soyons obligées de travailler, nous avons souvent du bon temps, comme dit Jo.

– Jo emploie de si vilains mots ! » dit Amy.

Jo se leva tranquillement, sans paraître le moins du monde offensée, et, jetant les mains dans les poches de son tablier, se mit à siffloter gaiement.

« Oh ! ne sifflez pas, Jo ! On dirait un garçon, s'écria Amy, et même un vilain garçon.

– C'est pourtant dans l'espoir d'en devenir un, mais un bon, que j'essaie de siffler, répliqua Jo.

– Je déteste les jeunes personnes mal élevées..., dit Amy.

– Je hais les bambines affectées et prétentieuses... répliqua Jo.

– Les oiseaux sont d'accord dans leurs petits nids, chanta Beth d'un air si drôle que ses soeurs se mirent à rire et que la paix fut rétablie.

– Vous êtes réellement toutes les deux à blâmer, dit Meg, usant de son droit d'aînesse pour réprimander ses soeurs. Joséphine, vous êtes assez âgée pour abandonner vos jeux de garçon et vous conduire mieux ; cela pouvait passer quand vous étiez petite, mais maintenant que vous êtes si grande et que vous ne laissez plus tomber vos cheveux sur vos épaules, vous devriez vous souvenir que vous êtes une demoiselle.

– Je n'en suis pas une, et si mes cheveux relevés m'en donnent l'air, je me ferai deux queues jusqu'à ce que j'aie vingt ans, s'écria Jo en arrachant sa résille et secouant ses longs cheveux bruns. Je déteste penser que je deviens grande, que bientôt on m'appellera miss Marsch, qu'il me faudra porter des robes longues et avoir l'air aussi raide qu'une rose trémière ! C'est déjà bien assez désagréable d'être une fille quand j'aime les jeux, le travail et les habitudes des garçons. Je ne me résignerai jamais à n'être pas un homme. Maintenant c'est pire que jamais, car je meurs d'envie d'aller à la guerre pour vaincre ou mourir avec papa, et je ne puis que rester au coin du feu à tricoter comme une vieille femme ! »

Et Jo secoua tellement fort le chausson de laine bleue qu'elle était en train de tricoter, que les aiguilles firent entendre comme un cliquetis d'épées, et que sa pelote roula jusqu'au milieu de la chambre.

« Pauvre Jo ! c'est vraiment bien désagréable ; mais, comme cela ne peut pas être autrement, vous devez tâcher de vous contenter d'avoir rendu votre nom masculin et d'être pour nous comme un frère, dit Beth en caressant la tête de sa soeur Joséphine d'une main que tous les lavages de vaisselle du monde n'avaient pu empêcher d'être blanche et douce.

« Quant à vous, Amy, dit Meg continuant sa réprimande, vous êtes à la fois prétentieuse et raide ; c'est quelquefois drôle, mais, si vous n'y faites pas attention, vous deviendrez une petite créature remplie d'affectation. Vous êtes gentille quand vous êtes naturelle ; mais vos grands mots, que vous écorchez et que vous ne comprenez pas toujours, sont aussi mauvais dans leur genre que les mots trop familiers que vous reprochez à Jo.

– Si Jo est un garçon habillé en fille, et Amy une petite sotte, qu'est-ce que je suis donc ? demanda Beth toute prête à partager la gronderie.

– Vous êtes notre petite chérie et rien d'autre », répondit chaudement Meg.

Et personne ne la contredit.

Comme les jeunes lecteurs aiment à se représenter, même au physique, les personnes dont on parle, nous allons leur donner un aperçu des quatre jeunes filles, qui, pendant que la neige tourbillonnait au dehors et présageait une nuit glaciale, tricotaient activement à la lueur incertaine du feu. La chambre dans laquelle nous les trouvons, quoique meublée très simplement, avait un aspect agréable. Plusieurs belles gravures garnissaient les murs ; des livres remplissaient tous les recoins; des chrysanthèmes et des roses de Noël fleurissaient entre les fenêtres ; enfin on sentait partout comme une douce atmosphère de bonheur et de paix.

Marguerite, l'aînée des quatre, allait avoir quinze ans ; elle était belle et fraîche avec de grands yeux bleus, des cheveux châtains abondants et soyeux, une petite bouche et des mains blanches dont elle avait quelque tendance à s'enorgueillir.

La seconde, Jo, qui avait quatorze ans, était grande, mince et brune et semblait ne jamais savoir que faire de ses longs membres. Elle avait une grande bouche et un nez passablement retroussé ; ses grands yeux gris ne laissaient rien passer inaperçu et étaient tour à tour fins, gais ou pensifs. Ses cheveux longs, épais, magnifiques, constituaient pour le moment toute sa beauté, mais elle les roulait généralement dans sa résille afin de ne pas en être gênée. Elle avait de grands pieds, de grandes mains, des mouvements anguleux ; ses vêtements avaient toujours un air de désordre ; toute sa personne donnait l'idée d'une fille qui va grandir vite, qui va devenir rapidement une demoiselle et qui n'en est pas satisfaite du tout.

Elisabeth ou Beth, comme chacun l'appelait, était une petite fille entre douze et treize ans, rose et blonde, avec des yeux brillants, des manières timides, une voix douce et une expression de paix qui était rarement troublée. Son père l'appelait : « miss Paisible », et ce nom lui convenait parfaitement, car elle semblait vivre dans un heureux monde dont elle ne sortait que pour voir les quelques personnes qu'elle aimait et ne craignait pas.

Amy, quoique la plus jeune, était, à son avis du moins, une personne importante : c'était une fillette aux traits réguliers, au teint de neige, avec des yeux bleus et des cheveux blonds bouclés tombant sur ses épaules ; elle était pâle et mince et faisait tous ses efforts pour être une jeune fille distinguée.

Quant aux caractères des quatre soeurs, nous laissons aux lecteurs le soin d'en juger.

La pendule sonna six heures, et Beth, ayant balayé le devant de la cheminée, mit à chauffer devant la flamme une paire de pantoufles. D'une façon ou d'une autre, la vue des pantoufles eut un bon effet sur les jeunes filles ; leur mère allait rentrer, et chacune d'elles s'apprêta à la bien recevoir. Meg cessa de gronder et alluma la lampe, Amy sortit du fauteuil sans qu'on le lui eût demandé, et Jo oublia combien elle était fatiguée en relayant Beth dans le soin qu'elle prenait de tenir le plus près possible du feu les pantoufles qui attendaient leur mère.

« Elles sont complètement usées, ces pantoufles, il faut que maman en achète une nouvelle paire, dit Jo.

– J'avais pensé que je lui en achèterais une avec mon dollar... dit Beth.

– Non, ce sera moi, s'écria Amy.

– Je suis l'aînée », répliqua Meg.

Mais Jo l'interrompit d'un air décidé.

« Maintenant que papa est parti, je suis l'homme de la famille et je donnerai les pantoufles, car papa m'a dit de prendre généralement soin de maman pendant son absence.

– Savez-vous ce qu'il faut faire ? dit Beth ; chacune de nous achètera quelque chose pour maman au lieu de penser à elle-même.

– C'est bien là une de vos bonnes idées, chérie. Qu'achèterons-nous ? » s'écria Jo.

Elles réfléchirent pendant une minute, puis Meg dit, comme si l'idée lui était suggérée par ses jolies mains :

« Je lui donnerai une belle paire de gants.

– Moi, les plus chaudes pantoufles que je pourrai trouver, s'écria Jo.

– Et moi des mouchoirs de poche tout ourlés, dit Beth.

– J'achèterai une petite bouteille d'eau de Cologne ; elle l'aime bien, et cela ne coûte pas très cher. Ainsi il me restera un peu d'argent pour moi, ajouta Amy.

– Comment donnerons-nous tout cela ? demanda Meg.

– Nous disposerons nos présents sur la table ; puis nous prierons maman de venir et nous la regarderons ouvrir l'un après l'autre les paquets, répondit Jo. Vous rappelez-vous comment nous faisions le jour de notre fête ?

– J'avais toujours si peur quand c'était mon tour de m'asseoir dans le grand fauteuil avec une couronne sur la tête et de vous voir venir me donner vos cadeaux avec un baiser ! J'aimais bien les présents et les baisers ; mais c'était terrible de vous voir me regarder pendant que je défaisais les paquets, dit Beth, qui, pour le moment, rôtissait sa figure en même temps que le pain destiné au thé.


Où le lecteur fait connaissance avec la famille américaine I حيث يتعرف القارئ على العائلة الأمريكية I Wo der Leser die amerikanische Familie kennenlernt I Where the reader gets to know the American family I Presentación de la familia estadounidense I Dove il lettore conosce la famiglia americana I 読者がアメリカの家族を知るところ I 미국 가족을 소개합니다 I Introductie van het Amerikaanse gezin I Onde o leitor fica a conhecer a família americana I Представляем вам американскую семью I Introduktion av den amerikanska familjen I

Les quatre filles du docteur Marsch بنات الدكتور مارش الأربع Die vier Töchter des Dr. Marsch The four daughters of Doctor Marsch As quatro filhas do Dr. Marsch

Louisa May Alcott لويزا ماي ألكوت Louisa May Alcott

Où le lecteur fait connaissance avec la famille américaine Where the reader meets the American family

« Noël ne sera pas Noël si on ne nous fait pas de cadeaux, grommela miss Jo en se couchant sur le tapis. "عيد الميلاد لن يكون عيد الميلاد إذا لم يقدموا لنا الهدايا،" تذمرت الآنسة جو وهي مستلقية على السجادة. "Weihnachten wird nicht Weihnachten sein, wenn wir keine Geschenke bekommen", grummelte Miss Jo und legte sich auf den Teppich. "Christmas won't be Christmas if they don't give us presents," muttered Miss Jo, lying down on the carpet. La Navidad no será Navidad si no recibimos regalos", refunfuñó la señorita Jo mientras se tumbaba en la alfombra. O Natal não será Natal se não recebermos presentes", resmungou a menina Jo enquanto se deitava no tapete. Рождество не будет Рождеством, если мы не получим подарков", - ворчала мисс Джо, укладываясь на ковер.

– C'est cependant terrible de n'être plus riche, soupira Meg en regardant sa vieille robe. - Es ist jedoch schrecklich, nicht mehr reich zu sein", seufzte Meg und betrachtete ihr altes Kleid. "However, it's terrible not to be rich anymore," sighed Meg, looking at her old dress. - É terrível não ser rico", suspirou Meg, olhando para o seu velho vestido.

– Ce n'est peut-être pas juste non plus que certaines petites filles aient beaucoup de jolies choses et d'autres rien du tout », ajouta la petite Amy en se mouchant d'un air offensé. - Vielleicht ist es auch nicht richtig, dass einige kleine Mädchen viele schöne Dinge haben und andere gar nichts", fügte die kleine Amy hinzu und schnäuzte sich beleidigt die Nase. "Perhaps it's not fair either that some little girls have a lot of pretty things and some nothing at all," little Amy added, blowing her nose offendedly. - Talvez também não seja justo que algumas meninas tenham muitas coisas bonitas e outras nada", acrescentou a pequena Amy, assoando o seu nariz com um olhar ofendido.

Alors, Beth, du coin où elle était assise, leur dit gaiement : Da sprach Beth aus der Ecke, wo sie saß, fröhlich zu ihnen: Then Beth, from the corner where she was sitting, said to them cheerfully: Então Beth, do canto onde estava sentada, disse-lhes alegremente:

« Si nous ne sommes plus riches, nous avons encore un bon père et une chère maman et nous sommes quatre soeurs bien unies.» "Wenn wir auch nicht mehr reich sind, so haben wir doch noch einen guten Vater und eine liebe Mutter und wir sind vier Schwestern, die gut zusammenhalten. “If we are no longer rich, we still have a good father and a dear mother and we are four very united sisters.

La figure des trois soeurs s'éclaircit à ces paroles. Die Gesichter der drei Schwestern hellten sich bei diesen Worten auf. The faces of the three sisters cleared up at these words. Elle s'assombrit de nouveau quand Jo ajouta tristement : Sie verfinsterte sich wieder, als Jo traurig hinzufügte: She darkened again when Jo added sadly:

« Mais papa n'est pas près de nous et n'y sera pas de longtemps.» "Aber Papa ist nicht in unserer Nähe und wird auch noch lange nicht da sein. “But Dad isn't near us and won't be there for long.

Elle n'avait pas dit : « Nous ne le reverrons peut-être jamais », mais toutes l'avaient pensé et s'étaient représenté leur père bien loin, au milieu des terribles combats qui mettaient alors aux prises le Nord et le Sud de l'Amérique. Sie hatte nicht gesagt: "Vielleicht sehen wir ihn nie wieder", aber alle hatten so gedacht und sich ihren Vater weit weg vorgestellt, inmitten der schrecklichen Kämpfe, die damals zwischen Nord- und Südamerika tobten. She had not said, "We may never see him again," but they had all thought so and had pictured their father far away, in the midst of the terrible battles which were then pitting the North and the South of America.

Après quelques moments de silence, Meg reprit d'une voix altérée : Nach einigen Momenten des Schweigens fuhr Meg mit veränderter Stimme fort: After a few moments of silence, Meg resumed in an altered voice:

« Vous savez bien que maman a pensé que nous ferions mieux de donner l'argent de nos étrennes aux pauvres soldats qui vont tant souffrir du froid. "Ihr wisst doch, dass Mama gedacht hat, dass wir das Geld für unsere Neujahrsgeschenke besser den armen Soldaten geben sollten, die so sehr unter der Kälte leiden werden. “You know very well that Mama thought that we had better give our gift money to the poor soldiers who are going to suffer so much from the cold. Nous ne pouvons pas faire beaucoup, c'est vrai, mais nos petits sacrifices doivent être faits de bon coeur. Wir können nicht viel tun, das ist wahr, aber unsere kleinen Opfer müssen aus vollem Herzen gebracht werden. We can't do much, it's true, but our little sacrifices have to be made wholeheartedly. No podemos hacer mucho, es cierto, pero nuestros pequeños sacrificios deben hacerse de todo corazón. 确实,我们能做的不多,但我们必须心甘情愿地做出小小的牺牲。 Je crains pourtant de ne pas pouvoir m'y résigner, ajouta-t-elle en songeant avec regret à toutes les jolies choses qu'elle désirait. Ich fürchte jedoch, dass ich mich damit nicht abfinden kann", fügte sie hinzu und dachte mit Bedauern an all die schönen Dinge, die sie sich gewünscht hatte. But I'm afraid I can't resign myself to it, she added, thinking with regret of all the pretty things she wanted. Pero me temo que no puedo seguir adelante -añadió, pensando con pesar en todas las cosas bonitas que quería.

– Mais nous n'avons chacune qu'un dollar, "But we only have a dollar each," said dit Jo ; quel bien cela ferait-il à l'armée d'avoir nos quatre dollars ? Jo; was würde es der Armee nützen, wenn wir unsere vier Dollar hätten? Joe; what good would it do the army to have our four dollars? ¿De qué le serviría al ejército tener nuestros cuatro dólares? Je veux bien ne rien recevoir ni de maman ni de vous, mais je voudrais acheter les dernières oeuvres de Jules Verne qu'on vient de traduire ; il y a longtemps que je les désire. Ich möchte weder von Mama noch von Ihnen etwas bekommen, aber ich würde gerne die neuesten Werke von Jules Verne kaufen, die gerade übersetzt wurden; ich habe schon lange einen Wunsch danach. I don't mind receiving anything either from Mama or from you, but I would like to buy the last works of Jules Verne which have just been translated; I've wanted them for a long time. Le capitaine Grant est, lui aussi, séparé de ses enfants, – mais ses enfants le cherchent, – tandis que nous... nous restons-là. Captain Grant is also separated from his children – but his children are looking for him – while we... we stay here.

Jo aimait passionnément les aventures. Jo passionately loved adventures.

« Je désirais tant de la musique nouvelle, murmura Beth avec un soupir si discret que la pelle et les pincettes seules l'entendirent. “I wanted new music so badly,” Beth whispered with a sigh so quiet only the shovel and tweezers heard. He estado deseando escuchar música nueva", murmuró Beth con un suspiro tan silencioso que sólo la pala y las pinzas pudieron oírlo.

– Moi, j'achèterai une jolie boîte de couleurs, dit Amy d'un ton décidé. "I'll buy a nice box of colors," Amy said decisively. - Voy a comprar una bonita caja de colores", dice Amy con decisión.

– Maman n'a pas parlé de notre argent et elle ne peut pas vouloir que nous n'ayons rien du tout. “Mom didn't talk about our money and she can't want us to have nothing at all. Achetons chacune ce que nous désirons et amusons-nous un peu ; nous avons assez travaillé toute l'année pour qu'on nous le permette ! Let's each buy what we want and have a little fun; we have worked hard enough all year to be allowed to do so! s'écria Jo en examinant les talons de ses bottines d'une manière tout à fait masculine. cried Jo, examining the heels of her boots in a very masculine way.

– Oh ! oui, moi je l'ai bien mérité en m'occupant tous les jours de l'éducation de ces méchants enfants, quand j'aurais tant aimé rester à la maison, dit Meg qui avait repris son ton plaintif. yes, I have well deserved it by taking care of the education of these naughty children every day, when I would have liked so much to stay at home, said Meg, who had resumed her plaintive tone. Sí, me lo he ganado cuidando todos los días de esos niños traviesos, cuando tanto hubiera preferido quedarme en casa -dijo Meg, que había retomado su tono lastimero. oui, moi je l'ai bien mérité en m'occupant tous les jours de l'éducation de ces méchants enfants, quand j'aurais tant aimé rester à la maison, dit Meg qui avait repris son ton plaintif.

– Vous n'avez pas eu la moitié autant de peine que moi, reprit Jo. "You haven't had half as much pain as me," Jo went on. - No tuviste ni la mitad de problemas que yo", dice Jo. - У тебя и вполовину не было таких проблем, как у меня, - говорит Джо. “你遇到的麻煩還不到我的一半,”喬繼續說道。 Comment feriez-vous s'il vous fallait rester, ainsi que moi, enfermée des heures entières avec une vieille personne capricieuse et grognon, qui n'a pas plus l'air de se rappeler que je suis sa nièce, que si je lui arrivais tous les jours de la lune ; qui vous fait trotter toute la journée, qui n'est jamais contente de rien, qui enfin vous ennuie à tel point qu'on est toujours tenté de s'en aller, de peur de la battre ? How would you do if you had to stay, like me, locked up for hours on end with a capricious and grumpy old person, who doesn't seem to remember that I'm his niece any more than if I happened to him? every day of the moon; who makes you trot all day, who is never happy with anything, who finally annoys you to such an extent that one is always tempted to leave for fear of beating her? ¿Qué harías si tuvieras que quedarte, como yo, encerrada horas y horas con una vieja caprichosa y gruñona, que no parece acordarse de que soy su sobrina más que si le viniera todos los días de la luna; que te hace trotar todo el día, que nunca está contenta con nada, que te aburre tanto que siempre estás tentada de irte, por miedo a pegarle? Что бы вы сделали, если бы вам пришлось, как мне, часами сидеть взаперти с капризной, сварливой старухой, которая, кажется, не помнит, что я ее племянница, так же как если бы я каждый день прилетала к ней с Луны; которая заставляет вас целый день ходить рысью, которая никогда ничем не довольна, которая надоедает вам настолько, что вы постоянно испытываете желание уйти, боясь ее побить?

– C'est mal de se plaindre ; cependant je pense que la chose la plus désagréable qui se puisse faire ici, c'est de laver la vaisselle et de faire les chambres comme je le fais tous les jours. - It is wrong to complain; however, I think the most unpleasant thing that can be done here is to wash the dishes and do the rooms as I do every day. – C'est mal de se plaindre ; cependant je pense que la chose la plus désagréable qui se puisse faire ici, c'est de laver la vaisselle et de faire les chambres comme je le fais tous les jours. - Не стоит жаловаться, но, по-моему, самое неприятное, что вы можете здесь делать, - это мыть посуду и убирать комнаты, что я и делаю каждый день. Je sais bien qu'il faut que cela se fasse, mais cela me rend les mains si dures que je ne peux plus étudier mon piano », dit Beth avec un soupir que cette fois tout le monde entendit. I know it has to be done, but it makes my hands so hard that I can't study my piano anymore," Beth said with a sigh that this time everyone heard. Sé que hay que hacerlo, pero me pone las manos tan duras que ya no puedo estudiar piano -dijo Beth con un suspiro que esta vez todos oyeron. Я знаю, что это нужно делать, но у меня от этого так тяжелеют руки, что я не могу больше заниматься на пианино", - сказала Бет со вздохом, который на этот раз услышали все.

Ce fut alors le tour d'Amy : Then it was Amy's turn: Luego fue el turno de Amy: Затем настала очередь Эми:

« Je ne pense pas qu'aucune de vous souffre autant que moi ; "I don't think any of you suffer as much as I do; "Не думаю, что кто-то из вас страдает так сильно, как я; vous n'avez pas à aller en classe avec d'impertinentes petites filles qui se moquent de vous quand vous ne savez pas vos leçons, you don't have to go to school with impertinent little girls who make fun of you when you don't know your lessons, critiquent vos vêtements, criticize your clothes, vous insultent parce que vous avez votre nez et pas le leur insult you because you have your nose and not theirs, оскорбляют вас, потому что у вас свой нос, а не их. et dédaignent votre père parce qu'il a, par trop de bonté, perdu sa fortune subitement ! and scorn your father because he has, through too much kindness, suddenly lost his fortune! ¡y despreciar a tu padre porque de repente perdió su fortuna por bondad!

– La vérité est, répondit Meg, qu'il vaudrait mieux que nous eussions encore la fortune que papa a perdue il y a plusieurs années. - The truth is," Meg replied, "it would be better if we still had the fortune that Dad lost several years ago. - La verdad es -dijo Meg- que sería mejor que aún tuviéramos la fortuna que papá perdió hace muchos años. Nous serions, je l'espère, plus heureuses et bien plus sages si nous étions riches comme autrefois. We would, I hope, be happier and much wiser if we were rich as we used to be. Seríamos, espero, más felices y mucho más sabios si fuéramos ricos como antes.

– Vous disiez l'autre jour que nous étions plus heureuses que des reines. - You said the other day that we were happier than queens.

– Oui, Beth, et je le pense encore, car nous sommes gaies, et, quoique nous soyons obligées de travailler, nous avons souvent du bon temps, comme dit Jo. - Yes, Beth, and I still think so, because we are cheerful, and, though we have to work, we often have a good time, as Jo says. - Sí, Beth, y sigo pensando lo mismo, porque somos alegres y, aunque tenemos que trabajar, a menudo nos lo pasamos bien, como dice Jo.

– Jo emploie de si vilains mots ! - Jo uses such bad words! - ¡Jo usa tan malas palabras! » dit Amy.

Jo se leva tranquillement, sans paraître le moins du monde offensée, Jo rose quietly, without appearing in the least offended, 喬靜靜地站起來,看起來一點也不生氣,然後舉起雙手 et, jetant les mains dans les poches de son tablier, se mit à siffloter gaiement. and, throwing out her hands in the pockets of his apron, began to whistle happily. y, metiéndose las manos en los bolsillos del delantal, empezó a silbar alegremente.

« Oh ! ne sifflez pas, Jo ! Don't whistle, Jo! On dirait un garçon, s'écria Amy, et même un vilain garçon. He looks like a boy," cried Amy, "and a naughty boy at that. Parece un niño -exclamó Amy-, y muy travieso.

– C'est pourtant dans l'espoir d'en devenir un, mais un bon, que j'essaie de siffler, répliqua Jo. - It is in the hope of becoming one, but a good one, that I try to whistle," replied Jo. - Es con la esperanza de convertirme en uno, pero uno bueno, con lo que intento silbar -respondió Jo-.

– Je déteste les jeunes personnes mal élevées..., dit Amy. - I hate rude young people...," said Amy.

– Je hais les bambines affectées et prétentieuses... répliqua Jo. - I hate pretentious, affected toddlers... Jo replied. - Odio a las niñas pretenciosas...", replicó Jo.

– Les oiseaux sont d'accord dans leurs petits nids, chanta Beth d'un air si drôle que ses soeurs se mirent à rire et que la paix fut rétablie. - The birds agree in their little nests," Beth sang so funny that her sisters laughed and peace was restored. - Los pájaros se ponen de acuerdo en sus niditos", cantó Beth con tanto humor que sus hermanas rieron y se restableció la paz.

– Vous êtes réellement toutes les deux à blâmer, dit Meg, usant de son droit d'aînesse pour réprimander ses soeurs. - You're both really to blame," said Meg, using her birthright to rebuke her sisters. - La culpa es de las dos -dijo Meg, haciendo uso de su derecho de nacimiento para reprender a sus hermanas. - Вы обе действительно виноваты, - сказала Мэг, воспользовавшись своим правом первородства, чтобы упрекнуть сестер. Joséphine, vous êtes assez âgée pour abandonner vos jeux de garçon et vous conduire mieux ; cela pouvait passer quand vous étiez petite, mais maintenant que vous êtes si grande et que vous ne laissez plus tomber vos cheveux sur vos épaules, vous devriez vous souvenir que vous êtes une demoiselle. Josephine, you are old enough to give up your boyish games and behave better; that might have passed when you were little, but now that you are so tall and don't let your hair fall over your shoulders, you should remember that you are a lady.

– Je n'en suis pas une, et si mes cheveux relevés m'en donnent l'air, je me ferai deux queues jusqu'à ce que j'aie vingt ans, - I'm not, and if my hair up makes me look like one, I'll be making two tails until I'm twenty," - No lo soy, y si mi pelo recogido me hace parecerlo, llevaré dos colas hasta los veinte, s'écria Jo en arrachant sa résille et secouant ses longs cheveux bruns. cried Jo, tearing off her hairnet and shaking her long brown hair. gritó Jo, arrancándose la redecilla y sacudiendo su larga cabellera castaña. Je déteste penser que je deviens grande, que bientôt on m'appellera miss Marsch, qu'il me faudra porter des robes longues et avoir l'air aussi raide qu'une rose trémière ! I hate to think that I'm getting big, that soon I'll be called Miss Marsch, that I'll have to wear long dresses and look as stiff as a hollyhock! Odio pensar que voy a crecer, que pronto me llamarán señorita Marsch, que tendré que llevar vestidos largos y parecer tan rígida como una malvarrosa. 我不願意想到我變大了,很快他們就會叫我馬施小姐,我不得不穿長裙子,看起來像蜀葵一樣僵硬! C'est déjà bien assez désagréable d'être une fille quand j'aime les jeux, le travail et les habitudes des garçons. It's bad enough being a girl when I like the games, work and habits of boys. Je ne me résignerai jamais à n'être pas un homme. I will never resign myself to not being a man. Maintenant c'est pire que jamais, car je meurs d'envie d'aller à la guerre pour vaincre ou mourir avec papa, et je ne puis que rester au coin du feu à tricoter comme une vieille femme ! Now it's worse than ever, because I'm dying to go to war to win or die with Daddy, and I can only sit by the fire and knit like an old woman! Ahora es peor que nunca, porque me muero por ir a la guerra a ganar o morir con papá, ¡y lo único que puedo hacer es sentarme junto al fuego a tejer como una vieja! 現在比以往任何時候都更糟,因為我很想和爸爸一起去打仗,要么贏要么死,我只能像個老太婆一樣守在爐邊織毛衣! »

Et Jo secoua tellement fort le chausson de laine bleue qu'elle était en train de tricoter, que les aiguilles firent entendre comme un cliquetis d'épées, et que sa pelote roula jusqu'au milieu de la chambre. And Jo shook the blue woolen sock she was knitting so hard that the needles rattled like swords, and her ball of yarn rolled to the middle of the room. Y Jo sacudió el calcetín de lana azul que estaba tejiendo con tanta fuerza que las agujas sonaron como espadas, y su ovillo rodó hasta el centro de la habitación. 喬搖晃著她正在編織的藍色羊毛拖鞋,使勁搖晃,針尖發出劍鳴般的聲音,她的球滾到了房間中央。

« Pauvre Jo ! "Poor Jo! c'est vraiment bien désagréable ; mais, comme cela ne peut pas être autrement, vous devez tâcher de vous contenter d'avoir rendu votre nom masculin et d'être pour nous comme un frère, dit Beth en caressant la tête de sa soeur Joséphine d'une main que tous les lavages de vaisselle du monde n'avaient pu empêcher d'être blanche et douce. it is really quite unpleasant; but, as it cannot be otherwise, you must try to be content with having made your name masculine and being for us like a brother," said Beth, stroking her sister Josephine's head with a hand that all the dish-washing in the world had not been able to prevent from being white and soft. es realmente muy desagradable; pero, como no puede ser de otra manera, debes tratar de conformarte con haber convertido tu nombre en masculino y ser como un hermano para nosotras -dijo Beth, acariciando la cabeza de su hermana Josephine con una mano que ni todo el lavado de vajilla del mundo había podido evitar que fuera blanca y suave.

« Quant à vous, Amy, dit Meg continuant sa réprimande, vous êtes à la fois prétentieuse et raide ; c'est quelquefois drôle, mais, si vous n'y faites pas attention, vous deviendrez une petite créature remplie d'affectation. "As for you, Amy," said Meg, continuing her rebuke, "you are both pretentious and stiff; it is sometimes funny, but, if you don't mind it, you will become a little creature full of affectation. En cuanto a ti, Amy -dijo Meg, continuando con su reprimenda-, eres tan pretenciosa como estirada; a veces es gracioso, pero, si no tienes cuidado, te convertirás en una criaturita llena de afectación. “至於你,艾米,”梅格繼續訓斥道,“你既自命不凡又固執己見;有時候很有趣,但是如果你不注意它,你就會變成一個充滿矯揉造作的小動物。 Vous êtes gentille quand vous êtes naturelle ; mais vos grands mots, que vous écorchez et que vous ne comprenez pas toujours, sont aussi mauvais dans leur genre que les mots trop familiers que vous reprochez à Jo. You are kind when you are natural; but your big words, which you flay and do not always understand, are as bad in their kind as the over-familiar words you reproach Jo with.

– Si Jo est un garçon habillé en fille, et Amy une petite sotte, qu'est-ce que je suis donc ? - If Jo is a boy dressed as a girl, and Amy is a silly little girl, what am I then? - Si Jo es un niño vestido de niña y Amy es una niña tonta, ¿qué soy yo? demanda Beth toute prête à partager la gronderie. Beth asked, ready to share the scolding.

– Vous êtes notre petite chérie et rien d'autre », répondit chaudement Meg. - You are our little darling and nothing else," Meg replied warmly. - Eres nuestro pequeño tesoro y nada más", respondió Meg cariñosamente.

Et personne ne la contredit. And no one contradicts her.

Comme les jeunes lecteurs aiment à se représenter, même au physique, les personnes dont on parle, nous allons leur donner un aperçu des quatre jeunes filles, qui, pendant que la neige tourbillonnait au dehors et présageait une nuit glaciale, tricotaient activement à la lueur incertaine du feu. As young readers like to picture, even in physical terms, the people we are talking about, we will give them a glimpse of the four girls, who, while the snow was swirling outside and presaging an icy night, were actively knitting in the uncertain glow of the fire. La chambre dans laquelle nous les trouvons, quoique meublée très simplement, avait un aspect agréable. The room in which we found them, although very simply furnished, had a pleasant appearance. Plusieurs belles gravures garnissaient les murs ; des livres remplissaient tous les recoins; des chrysanthèmes et des roses de Noël fleurissaient entre les fenêtres ; enfin on sentait partout comme une douce atmosphère de bonheur et de paix. Many beautiful engravings lined the walls; books filled every nook and cranny; chrysanthemums and Christmas roses bloomed between the windows; finally one felt everywhere like a sweet atmosphere of happiness and peace.

Marguerite, l'aînée des quatre, allait avoir quinze ans ; elle était belle et fraîche avec de grands yeux bleus, des cheveux châtains abondants et soyeux, une petite bouche et des mains blanches dont elle avait quelque tendance à s'enorgueillir. Marguerite, the eldest of the four, was about to be fifteen years old; she was beautiful and fresh with big blue eyes, abundant and silky brown hair, a small mouth and white hands of which she had some tendency to be proud.

La seconde, Jo, qui avait quatorze ans, était grande, mince et brune et semblait ne jamais savoir que faire de ses longs membres. The second, Jo, who was fourteen, was tall, thin and dark-haired and never seemed to know what to do with her long limbs. Elle avait une grande bouche et un nez passablement retroussé ; ses grands yeux gris ne laissaient rien passer inaperçu et étaient tour à tour fins, gais ou pensifs. She had a large mouth and a rather snub nose; her large gray eyes did not let anything go unnoticed and were alternately fine, cheerful or pensive. Ses cheveux longs, épais, magnifiques, constituaient pour le moment toute sa beauté, mais elle les roulait généralement dans sa résille afin de ne pas en être gênée. Her long, thick, magnificent hair was for the moment all her beauty, but she usually rolled it in her hairnet so as not to be embarrassed by it. Su larga, espesa y magnífica cabellera era su mayor belleza en ese momento, pero solía enrollarla en su redecilla para no avergonzarse de ella. Elle avait de grands pieds, de grandes mains, des mouvements anguleux ; ses vêtements avaient toujours un air de désordre ; toute sa personne donnait l'idée d'une fille qui va grandir vite, qui va devenir rapidement une demoiselle et qui n'en est pas satisfaite du tout. She had big feet, big hands, angular movements; her clothes always had an air of disorder; her whole person gave the idea of a girl who is going to grow up fast, who is going to become a damsel quickly and who is not satisfied with it at all. Tenía pies grandes, manos grandes, movimientos angulosos; su ropa siempre parecía un desastre; toda su persona daba la idea de una chica que va a crecer deprisa, que se va a convertir rápidamente en una señorita y que no está nada contenta con ello. 她有大腳、大手、棱角分明的動作;他的衣服總是看起來很亂;整個人給人的感覺就是快快長大,快成大小姐,一點都不滿足。

Elisabeth ou Beth, comme chacun l'appelait, était une petite fille entre douze et treize ans, rose et blonde, avec des yeux brillants, des manières timides, une voix douce et une expression de paix qui était rarement troublée. Elizabeth or Beth, as everyone called her, was a little girl between twelve and thirteen years old, pink and blonde, with bright eyes, shy manners, a soft voice and a peaceful expression that was rarely disturbed. Son père l'appelait : « miss Paisible », et ce nom lui convenait parfaitement, car elle semblait vivre dans un heureux monde dont elle ne sortait que pour voir les quelques personnes qu'elle aimait et ne craignait pas. Her father called her "Miss Peaceful," and this name suited her perfectly, for she seemed to live in a happy world from which she only came out to see the few people she loved and did not fear.

Amy, quoique la plus jeune, était, à son avis du moins, une personne importante : c'était une fillette aux traits réguliers, au teint de neige, avec des yeux bleus et des cheveux blonds bouclés tombant sur ses épaules ; elle était pâle et mince et faisait tous ses efforts pour être une jeune fille distinguée. Amy, though the youngest, was, in his opinion at least, an important person: she was a girl with regular features, a snowy complexion, blue eyes and curly blonde hair falling over her shoulders; she was pale and thin and made every effort to be a distinguished young lady.

Quant aux caractères des quatre soeurs, nous laissons aux lecteurs le soin d'en juger. As for the characters of the four sisters, we leave it to the readers to judge. En cuanto a los caracteres de las cuatro hermanas, dejamos que los lectores juzguen.

La pendule sonna six heures, et Beth, ayant balayé le devant de la cheminée, mit à chauffer devant la flamme une paire de pantoufles. The clock struck six, and Beth, having swept the front of the fireplace, set a pair of slippers to warm before the flame. D'une façon ou d'une autre, la vue des pantoufles eut un bon effet sur les jeunes filles ; leur mère allait rentrer, et chacune d'elles s'apprêta à la bien recevoir. Somehow, the sight of the slippers had a good effect on the girls; their mother was about to return, and each of them prepared to receive her well. Meg cessa de gronder et alluma la lampe, Amy sortit du fauteuil sans qu'on le lui eût demandé, et Jo oublia combien elle était fatiguée en relayant Beth dans le soin qu'elle prenait de tenir le plus près possible du feu les pantoufles qui attendaient leur mère. Meg stopped scolding and turned on the lamp, Amy got out of the chair without being asked, and Jo forgot how tired she was as she took over from Beth in keeping the slippers as close to the fire as possible while their mother waited. Meg dejó de reñir y encendió la lámpara, Amy se levantó del sillón sin que nadie se lo pidiera, y Jo olvidó lo cansada que estaba al tomar el relevo de Beth en la tarea de mantener las zapatillas de espera de la madre lo más cerca posible del fuego.

« Elles sont complètement usées, ces pantoufles, il faut que maman en achète une nouvelle paire, dit Jo. "They're completely worn out, these slippers, Mommy needs to buy a new pair," said Jo.

– J'avais pensé que je lui en achèterais une avec mon dollar... dit Beth. - I thought I'd buy her one with my dollar..." says Beth.

– Non, ce sera moi, s'écria Amy. - No, it will be me," exclaimed Amy.

– Je suis l'aînée », répliqua Meg. - I'm the oldest," Meg replied.

Mais Jo l'interrompit d'un air décidé.

« Maintenant que papa est parti, je suis l'homme de la famille et je donnerai les pantoufles, car papa m'a dit de prendre généralement soin de maman pendant son absence. "Now that Dad is gone, I am the man of the family and I will give the slippers, because Dad told me to generally take care of Mom while he was gone.

– Savez-vous ce qu'il faut faire ? - Do you know what to do? dit Beth ; chacune de nous achètera quelque chose pour maman au lieu de penser à elle-même. says Beth; each of us will buy something for Mom instead of thinking of ourselves.

– C'est bien là une de vos bonnes idées, chérie. - That's one of your good ideas, honey. Qu'achèterons-nous ? What will we buy? » s'écria Jo.

Elles réfléchirent pendant une minute, puis Meg dit, comme si l'idée lui était suggérée par ses jolies mains : They thought for a minute, then Meg said, as if the idea was suggested by her pretty hands:

« Je lui donnerai une belle paire de gants. "I'll give him a nice pair of gloves.

– Moi, les plus chaudes pantoufles que je pourrai trouver, s'écria Jo. - Me, the warmest slippers I could find," exclaimed Jo.

– Et moi des mouchoirs de poche tout ourlés, dit Beth. - And I'm a hemmed-in pocket handkerchief," says Beth. - Y tengo unos pañuelos de bolsillo con dobladillo", dice Beth.

– J'achèterai une petite bouteille d'eau de Cologne ; elle l'aime bien, et cela ne coûte pas très cher. - I'll buy a small bottle of cologne; she likes it, and it doesn't cost much. Ainsi il me restera un peu d'argent pour moi, ajouta Amy. That way I'll have some money left over for myself," added Amy.

– Comment donnerons-nous tout cela ? - How will we give it all away? demanda Meg.

– Nous disposerons nos présents sur la table ; puis nous prierons maman de venir et nous la regarderons ouvrir l'un après l'autre les paquets, répondit Jo. - We'll lay out our presents on the table; then we'll ask Mom to come over and watch her open the packages one by one," said Jo. Vous rappelez-vous comment nous faisions le jour de notre fête ? Do you remember how we used to do it on our birthday?

– J'avais toujours si peur quand c'était mon tour de m'asseoir dans le grand fauteuil avec une couronne sur la tête et de vous voir venir me donner vos cadeaux avec un baiser ! - I was always so scared when it was my turn to sit in the big chair with a crown on my head and have you come and give me your gifts with a kiss! J'aimais bien les présents et les baisers ; mais c'était terrible de vous voir me regarder pendant que je défaisais les paquets, dit Beth, qui, pour le moment, rôtissait sa figure en même temps que le pain destiné au thé. I liked the presents and kisses; but it was terrible to see you looking at me while I was unpacking," said Beth, who for the moment was roasting her face along with the bread for the tea.