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Little women ''Les quatre filles du docteur Marsch'', Deux secrets XIV

Deux secrets XIV

XIV

Deux secrets

Jo était très occupée dans son grenier. Les jours d'octobre commençaient à devenir froids, et les après-midi étaient courtes. Pendant deux ou trois jours, le soleil brillant éclaira Jo assise sur le vieux sofa et écrivant fiévreusement dans ses cahiers étalés devant elle, pendant que Raton, son singulier favori, accompagné de son fils aîné, un beau jeune homme qui était évidemment très fier de ses naissantes moustaches, se promenait dans les haricots. Jo, très absorbée par son oeuvre, arriva enfin à sa dernière page. Ce fut avec une satisfaction très grande qu'elle traça au bas, en plus gros caractères, ce joli mot « FIN », que les auteurs aiment tant à écrire, et son nom orné d'un paraphe gigantesque.

Elle jeta alors sa plume de côté en s'écriant :

« Là ! j'ai fait ce que j'ai pu. Si cela ne convient pas, il faudra que j'attende jusqu'à ce que je puisse mieux faire. »

Et, se renversant sur son vieux sofa, elle relut soigneusement son manuscrit, soulignant çà et là certains passages, y ajouta beaucoup de points d'exclamation ressemblant à autant de petits manches à balai, puis elle le roula, le lia avec un ruban rouge et resta une minute à le regarder d'un air sérieux et absorbé qui montrait visiblement combien elle avait pris son travail à coeur.

Le bureau que Jo avait dans son grenier était un ancien buffet de cuisine appuyé contre le mur. C'est là qu'elle enfermait ses papiers et quelques livres, pour les tenir hors de la portée de Raton et de monsieur son fils. Ayant comme elle des goûts littéraires très prononcés, ces deux rongeurs n'épargnaient pas les livres qui tombaient sous leurs dents aiguës. Jo prit un autre manuscrit dans ce réceptacle, et, le mettant, avec celui qu'elle venait d'achever, dans sa poche, elle descendit doucement l'escalier, laissant ses amis grignoter ses plumes et goûter à son encre. Arrivée au rez-de-chaussée, elle mit son chapeau et son manteau en faisant le moins de bruit possible. Ouvrant alors avec précaution une fenêtre du côté opposé à l'endroit où étaient ses soeurs, elle grimpa sur l'appui qui était très peu élevé, sauta par terre dans l'herbe et prit en courant un chemin de traverse qui la mena à la grande route. Une fois là, elle rajusta ses vêtements, se composa un maintien digne et sérieux, fit signe à un omnibus qui passait, et se laissa conduire vers la ville...

Si quelqu'un l'avait observée, il aurait à coup sûr trouvé ses mouvements extraordinaires, car, si, une fois descendue d'omnibus, elle marcha d'abord à grands pas, ce fut pour s'arrêter bientôt et brusquement devant un certain numéro d'une certaine rue très fréquentée. Ayant alors, après un peu d'hésitation, reconnu que c'était bien là la maison qu'elle cherchait, elle entra vivement dans l'allée. Mais cela fait, au lieu de monter l'escalier, elle le regarda et resta quelques minutes en contemplation devant la rampe. Non, César ayant à passer le Rubicon n'avait pas dû être plus perplexe.

Jo était-elle moins brave que César ? C'est à croire, car tout à coup, la peur étant la plus forte, elle se rejeta dans la rue aussi rapidement qu'elle était entrée. Confessons-le, Jo, d'ordinaire si vaillante, répéta plusieurs fois cette manoeuvre, au grand amusement d'un jeune gentleman qui, posté à une fenêtre de la maison opposée, ne perdait aucun de ses mouvements. Enfin Jo, revenant pour la quatrième fois à l'assaut, sembla résolue pour cette fois. Le sort en était jeté ! Elle enfonça son chapeau sur ses yeux et monta les escaliers quatre à quatre comme elle l'eût fait, si, en proie à une crise de dents, elle s'était déterminée enfin à se faire arracher toute la mâchoire plutôt que de reculer une fois encore.

Parmi les enseignes qui étaient à la porte de la maison où elle était entrée, se trouvait, en effet, celle d'un dentiste, et le jeune gentleman, après avoir regardé un moment la mâchoire artificielle qui s'ouvrait et se refermait lentement pour attirer l'attention du public sur cet incomparable râtelier, mit son pardessus et son chapeau, et descendit se poster dans l'encoignure d'une porte faisant face à la maison du dentiste.

« Comme cela ressemble à Jo, se dit-il en souriant et en frissonnant, d'être venue seule pour cette exécution ; mais, si elle a eu bien mal, elle aura besoin de quelqu'un pour l'aider à revenir. Attendons-la. »

Dix minutes après, Jo descendit l'escalier en courant, avec une figure très rouge et l'air de quelqu'un qui vient de passer, comme on dit, un mauvais quart d'heure. À la vue du jeune gentleman, elle ne parut pas précisément contente et passa précipitamment à côté de lui, en se bornant à lui faire un petit signe de tête assez froid. Mais il la suivit en lui demandant d'un air de sympathie :

« Avez-vous eu bien du mal, ma pauvre Jo ?

– Non, pas trop.

– Vous avez eu vite fait.

– Oui, grâce à Dieu.

– Mais pourquoi y êtes-vous allée seule ?

– Parce que je ne voulais pas qu'on le sût.

– Vous êtes la personne la plus originale que j'aie jamais vue ! Combien vous en a-t-on ôté ? »

Jo regarda son ami comme si elle ne comprenait pas ce qu'il disait, puis elle se mit à rire, comme si elle était subitement égayée par une découverte inattendue.

« J'aurais voulu, dit-elle avec un grand sang- froid, qu'on m'en prît deux, mais il faut que j'attende huit jours.

– Il n'y a pas là de quoi rire comme vous venez de le faire, dit Laurie qui se sentait mystifié. Est-ce que vous viendriez de faire quelque sottise, Jo ?

– Pourquoi pas ? répliqua Jo ; n'en faisiez- vous pas une en même temps ? Qu'est-ce qui vous appelait, monsieur, dans cette salle de billard d'en face d'où évidemment vous sortez ?

– Je vous demande pardon, miss ; ce n'est pas une salle de billard, c'est un gymnase, et j'apprenais à sauter par-dessus les haies.

– Si c'est vrai, j'en suis charmée.

– Pourquoi ?

– Parce que vous pourrez m'apprendre à faire cette opération dans toutes les règles, et alors je pourrai jouer Hamlet. Vous serez Laërte, et nous ferons quelque chose de magnifique de la fête du sautage. »

Laurie se mit à rire de si bon coeur et d'un rire si communicatif, que les passants sourirent malgré eux en l'entendant.

« Que nous devions jouer Hamlet ou non, je vous apprendrai à sauter, Jo. Ce sera très amusant, et cela vous donnera des forces ; mais je ne crois pas que ce soit là votre seule raison pour dire : « J'en suis charmée », de ce ton décidé.

– Non ! j'étais charmée d'apprendre que vous n'étiez pas dans la salle de billard, parce que j'espère que vous n'allez jamais dans ces endroits-là. Y allez-vous ?

– Pas souvent.

– C'est encore trop. Je voudrais bien que vous n'y ayez jamais mis les pieds.

– En quoi est-ce mal, Jo ? J'ai un billard à la maison ; mais ce n'est amusant que quand on est avec de bons joueurs, et, comme j'aime beaucoup ce jeu-là, je viens quelquefois jouer par ici avec Ned Moffat ou quelque autre jeune homme.

– Oh ! j'en suis bien fâchée ! Vous arriverez à l'aimer de plus en plus, vous y perdrez votre temps et votre argent, et vous deviendrez un de ces terribles jeunes gens qui ne valent pas grand chose. J'espérais que vous feriez une exception dont vos amis pourraient être fiers, dit Jo en secouant la tête.

– Est-ce qu'on ne peut pas prendre de temps en temps un petit plaisir innocent, sans perdre sa respectabilité ? demanda Laurie qui paraissait blessé de la sévérité de Jo.

– Cela dépend comment et où on le prend. Je n'aime pas Ned et ses amis, et je voudrais que vous ne vous confondissiez pas avec eux. Mère ne veut pas que nous recevions Ned chez nous, quoiqu'il désire beaucoup y avoir ses entrées, et, si vous devenez comme lui, elle ne voudra pas que nous continuions à vous voir comme nous le faisons.

– Serait-ce possible ? demanda anxieusement Laurie.

– Oui, elle ne peut pas supporter les jeunes gens qui se croient des hommes, et nous enfermerait dans des boîtes plutôt que de nous laisser avec eux.

– Eh bien ! Elle n'a pas encore besoin d'acheter ses boîtes ; je ne suis pas un de ces jeunes gens et je n'ai pas l'intention d'en être un, mais j'aime à m'amuser de temps en temps sans faire de mal.

– Personne ne vous en empêche ; amusez- vous, mais convenablement, et ne changez pas, car notre bon temps serait fini.

– Je serai un vrai saint.

– Je ne vous en demande pas tant ! Soyez un garçon simple, honnête et respectable, et nous ne vous abandonnerons pas. Je ne sais pas ce que je ferais si vous faisiez comme le fils de M. Kings : il avait beaucoup d'argent, ne savait comment le dépenser ; il devint joueur et même ivrogne, si bien qu'un jour il s'enfuit de chez lui, imita la signature de son père, je crois, et enfin fit toutes sortes d'atrocités.

– Et vous pensez que j'agirai probablement de même. Je vous suis bien obligé.

– Non ! oh non ! Mais j'ai si souvent entendu dire que l'argent est un grand danger, que je regrette souvent que vous ne soyez pas pauvre. Je ne serais pas inquiète sur vous, alors.

– Comment, sérieusement, vous êtes inquiète sur moi, Jo ?

– Oui, un peu, quand vous vous montrez mécontent ou capricieux sans raison, comme cela vous arrive quelquefois, car vous avez une volonté tellement forte, que, si vous vous engagiez dans une mauvaise voie, je craindrais qu'il ne vous fût plus difficile qu'à un autre de vous arrêter. »

Laurie marcha en silence, et Jo le regarda, regrettant d'avoir parlé, car les yeux de son ami paraissaient fâchés, bien qu'elle vît sur les lèvres une sorte de sourire qui voulait n'être que moqueur.

« Allez-vous me faire des sermons tout le long du chemin ? lui demanda-t-il tout à coup.

– Naturellement non. Pourquoi ?

– Parce que, si vous en avez l'intention, je prendrai un omnibus. Mais j'aimerais mieux revenir avec vous à pied, car j'ai à vous dire quelque chose de très intéressant.

– C'est entendu. Je ne prêcherai pas plus longtemps, car j'aimerais immensément à entendre vos nouvelles.

– Très bien ; alors venez. Mais c'est un secret, et, si je vous dis le mien, il faut que vous me disiez le vôtre.

– Je n'en ai pas... » commença Jo.

Mais elle s'arrêta en se rappelant qu'elle en avait au moins un.

« Je sais, au contraire, que vous en avez un ; vous ne pouvez pas le nier ; ainsi confessez-vous, ou je ne vous raconterai rien.

– Votre secret est-il joli ?

– Oh ! c'est tout sur des gens que vous connaissez, et si amusant ! Il faut que vous le sachiez, et il y a longtemps que je désirais vous le dire. Allons, commencez.

– Vous ne direz rien chez nous de ce que je vais vous apprendre ?

– Pas un mot.

– Et vous ne me taquinerez pas quand vous le saurez ?

– Je ne taquine jamais.

– Si ; vous nous faites faire tout ce que vous voulez. Je ne sais pas comment vous vous y prenez, mais c'est ainsi.

– Merci. Allons, dites, ma bonne Jo.

– Eh bien, j'ai donné des histoires de ma façon au directeur du Journal des Enfants, et il me dira la semaine prochaine s'il les accepte, murmura Jo à l'oreille de son confident.

– Hourra pour miss Marsch, le célèbre auteur américain ! s'écria Laurie en jetant son chapeau en l'air pour le grand plaisir de deux canards, quatre chats, cinq poules et une demi-douzaine de petits Irlandais, car déjà ils étaient hors de la ville.

– Chut ! Cela n'aboutira probablement à rien, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'essayer, et je n'ai rien dit à personne, parce que je ne voulais pas que personne autre que moi fût désappointé.

– Vous réussirez. Je suis sûr que vos histoires sont des oeuvres dignes de Shakespeare, en comparaison de la moitié des choses qu'on publie tous les jours. Ce sera très amusant de les voir imprimées, et nous serons tous fiers de notre auteur. »

Les yeux de Jo étincelèrent. Il est toujours agréable de voir qu'on croit à votre talent, et la louange d'un ami sincère est toujours douce.


Deux secrets XIV Zwei Geheimnisse XIV Two secrets XIV

XIV

Deux secrets

Jo était très occupée dans son grenier. Jo was very busy in her attic. Les jours d'octobre commençaient à devenir froids, et les après-midi étaient courtes. Pendant deux ou trois jours, le soleil brillant éclaira Jo assise sur le vieux sofa et écrivant fiévreusement dans ses cahiers étalés devant elle, pendant que Raton, son singulier favori, accompagné de son fils aîné, un beau jeune homme qui était évidemment très fier de ses naissantes moustaches, se promenait dans les haricots. For two or three days the bright sun shone on Jo as she sat on the old sofa, writing feverishly in her notebooks spread out before her, while Raton, her singular favorite, accompanied by his eldest son, a handsome young man who was obviously very proud of his budding whiskers, walked through the beans. Durante dos o tres días, el brillante sol brilló sobre Jo sentada en el viejo sofá, escribiendo febrilmente en sus cuadernos extendidos frente a ella, mientras Ratón, su singular favorito, acompañado de su hijo mayor, un apuesto joven que obviamente estaba muy orgulloso de sus incipientes bigotes, paseaba por las judías. Jo, très absorbée par son oeuvre, arriva enfin à sa dernière page. Ce fut avec une satisfaction très grande qu'elle traça au bas, en plus gros caractères, ce joli mot « FIN », que les auteurs aiment tant à écrire, et son nom orné d'un paraphe gigantesque. It was with great satisfaction that she traced at the bottom, in larger characters, that pretty word "FIN", which authors like so much to write, and her name adorned with a gigantic initials. Con gran satisfacción dibujó en la parte inferior, en caracteres más grandes, esa bonita palabra "FIN" que tanto gusta escribir a los autores, y su nombre adornado con unas iniciales gigantescas.

Elle jeta alors sa plume de côté en s'écriant : She then threw her quill aside and exclaimed:

« Là ! j'ai fait ce que j'ai pu. I did what I could. Si cela ne convient pas, il faudra que j'attende jusqu'à ce que je puisse mieux faire. If it doesn't fit, I'll have to wait until I can do better. »

Et, se renversant sur son vieux sofa, elle relut soigneusement son manuscrit, soulignant çà et là certains passages, y ajouta beaucoup de points d'exclamation ressemblant à autant de petits manches à balai, puis elle le roula, le lia avec un ruban rouge et resta une minute à le regarder d'un air sérieux et absorbé qui montrait visiblement combien elle avait pris son travail à coeur. And, falling back on her old sofa, she carefully reread her manuscript, underlining here and there certain passages, adding to it many exclamation marks resembling so many little broomsticks, then she rolled it up, tied it with a red ribbon and remained for a minute looking at it with a serious and absorbed air which showed visibly how much she had taken her work to heart. Luego lo enrolló, lo ató con una cinta roja y se quedó mirándolo durante un minuto con un aire serio y absorto que demostraba claramente cuánto se había tomado en serio su trabajo.

Le bureau que Jo avait dans son grenier était un ancien buffet de cuisine appuyé contre le mur. The desk Jo had in her attic was an old kitchen dresser leaning against the wall. C'est là qu'elle enfermait ses papiers et quelques livres, pour les tenir hors de la portée de Raton et de monsieur son fils. There she locked up her papers and a few books, to keep them out of the reach of Raton and his son. Ayant comme elle des goûts littéraires très prononcés, ces deux rongeurs n'épargnaient pas les livres qui tombaient sous leurs dents aiguës. Having, like her, very pronounced literary tastes, these two rodents did not spare the books that fell under their sharp teeth. Jo prit un autre manuscrit dans ce réceptacle, et, le mettant, avec celui qu'elle venait d'achever, dans sa poche, elle descendit doucement l'escalier, laissant ses amis grignoter ses plumes et goûter à son encre. Jo took another manuscript from this receptacle, and, putting it, along with the one she had just completed, in her pocket, she slowly descended the stairs, leaving her friends to nibble at her quills and taste her ink. Jo cogió otro manuscrito de este receptáculo y, guardándoselo, junto con el que acababa de terminar, en el bolsillo, descendió lentamente las escaleras, dejando que sus amigos mordisquearan sus plumas y saborearan su tinta. Arrivée au rez-de-chaussée, elle mit son chapeau et son manteau en faisant le moins de bruit possible. When she reached the first floor, she put on her hat and coat with as little noise as possible. Ouvrant alors avec précaution une fenêtre du côté opposé à l'endroit où étaient ses soeurs, elle grimpa sur l'appui qui était très peu élevé, sauta par terre dans l'herbe et prit en courant un chemin de traverse qui la mena à la grande route. Then carefully opening a window on the opposite side from where her sisters were, she climbed onto the low sill, jumped down to the grass, and ran down a side path that led her to the main road. Une fois là, elle rajusta ses vêtements, se composa un maintien digne et sérieux, fit signe à un omnibus qui passait, et se laissa conduire vers la ville... Once there, she readjusted her clothes, composed a dignified and serious posture, signaled to a passing omnibus, and let herself be led towards the city...

Si quelqu'un l'avait observée, il aurait à coup sûr trouvé ses mouvements extraordinaires, car, si, une fois descendue d'omnibus, elle marcha d'abord à grands pas, ce fut pour s'arrêter bientôt et brusquement devant un certain numéro d'une certaine rue très fréquentée. If someone had observed her, he would have found her movements extraordinary, because, if, once off the omnibus, she walked at first with great steps, it was to stop soon and abruptly in front of a certain number of a certain busy street. Ayant alors, après un peu d'hésitation, reconnu que c'était bien là la maison qu'elle cherchait, elle entra vivement dans l'allée. Having then, after a little hesitation, recognized that it was indeed the house she was looking for, she entered the alleyway briskly. Mais cela fait, au lieu de monter l'escalier, elle le regarda et resta quelques minutes en contemplation devant la rampe. But that done, instead of going up the stairs, she looked at him and stayed a few minutes in contemplation in front of the banister. Non, César ayant à passer le Rubicon n'avait pas dû être plus perplexe. No, Caesar having to pass the Rubicon could not have been more perplexed.

Jo était-elle moins brave que César ? C'est à croire, car tout à coup, la peur étant la plus forte, elle se rejeta dans la rue aussi rapidement qu'elle était entrée. It is to be believed, because suddenly, fear being the strongest, she threw herself back into the street as quickly as she had entered. Confessons-le, Jo, d'ordinaire si vaillante, répéta plusieurs fois cette manoeuvre, au grand amusement d'un jeune gentleman qui, posté à une fenêtre de la maison opposée, ne perdait aucun de ses mouvements. Let us confess that Jo, usually so valiant, repeated this maneuver several times, to the great amusement of a young gentleman who, posted at a window of the opposite house, did not lose any of his movements. Reconozcámoslo, Jo, que suele ser tan valiente, repitió esta maniobra varias veces, para diversión de un joven caballero que estaba apostado en una ventana de la casa de enfrente, observando todos sus movimientos. Enfin Jo, revenant pour la quatrième fois à l'assaut, sembla résolue pour cette fois. Finally Jo, returning for the fourth time to the assault, seemed resolved this time. Le sort en était jeté ! The die was cast! Elle enfonça son chapeau sur ses yeux et monta les escaliers quatre à quatre comme elle l'eût fait, si, en proie à une crise de dents, elle s'était déterminée enfin à se faire arracher toute la mâchoire plutôt que de reculer une fois encore. She pulled her hat over her eyes and climbed the stairs four at a time, as she would have done if, in the grip of a toothache, she had finally determined to have her whole jaw ripped off rather than back down again.

Parmi les enseignes qui étaient à la porte de la maison où elle était entrée, se trouvait, en effet, celle d'un dentiste, et le jeune gentleman, après avoir regardé un moment la mâchoire artificielle qui s'ouvrait et se refermait lentement pour attirer l'attention du public sur cet incomparable râtelier, mit son pardessus et son chapeau, et descendit se poster dans l'encoignure d'une porte faisant face à la maison du dentiste. Among the signs at the door of the house she had entered was, indeed, that of a dentist, and the young gentleman, after looking for a moment at the artificial jaw which was slowly opening and closing to draw the public's attention to this incomparable rack, put on his overcoat and hat, and went downstairs to post himself in the corner of a door facing the dentist's house. Entre los carteles de la puerta de la casa en la que había entrado estaba, en efecto, el de un dentista, y el joven caballero, después de mirar un momento la mandíbula artificial que se abría y cerraba lentamente para llamar la atención del público sobre aquel incomparable potro de tortura, se puso el gabán y el sombrero, y bajó las escaleras para colocarse en la esquina de una puerta que daba a la casa del dentista.

« Comme cela ressemble à Jo, se dit-il en souriant et en frissonnant, d'être venue seule pour cette exécution ; mais, si elle a eu bien mal, elle aura besoin de quelqu'un pour l'aider à revenir. "How like Jo," he said to himself, smiling and shivering, "to have come alone for this execution; but, if she has been badly hurt, she will need someone to help her back. "Jo", se dijo, sonriendo y temblando, "ha venido sola a esta ejecución; pero, si está malherida, necesitará que alguien la ayude a volver. Attendons-la. Let's wait for it. »

Dix minutes après, Jo descendit l'escalier en courant, avec une figure très rouge et l'air de quelqu'un qui vient de passer, comme on dit, un mauvais quart d'heure. Ten minutes later, Jo came running down the stairs with a very red face and the air of someone who has just had, as they say, a bad time. À la vue du jeune gentleman, elle ne parut pas précisément contente et passa précipitamment à côté de lui, en se bornant à lui faire un petit signe de tête assez froid. At the sight of the young gentleman, she did not seem precisely pleased and hurriedly passed by him, merely giving him a rather cold nod. Al ver al joven caballero, no pareció precisamente complacida y se apresuró a pasar junto a él, limitándose a dedicarle una fría inclinación de cabeza. Mais il la suivit en lui demandant d'un air de sympathie : But he followed her, asking with an air of sympathy:

« Avez-vous eu bien du mal, ma pauvre Jo ? "Did you have a hard time, my poor Jo?

– Non, pas trop.

– Vous avez eu vite fait. - You got it right quick. - Fue un trabajo rápido.

– Oui, grâce à Dieu.

– Mais pourquoi y êtes-vous allée seule ? - But why did you go alone?

– Parce que je ne voulais pas qu'on le sût. - Because I didn't want anyone to know.

– Vous êtes la personne la plus originale que j'aie jamais vue ! - You are the most original person I have ever seen! Combien vous en a-t-on ôté ? How many were taken from you? ¿Cuántos te hemos quitado? »

Jo regarda son ami comme si elle ne comprenait pas ce qu'il disait, puis elle se mit à rire, comme si elle était subitement égayée par une découverte inattendue. Jo looked at her friend as if she didn't understand what he was saying, then laughed, as if suddenly enlivened by an unexpected discovery. Jo miró a su amiga como si no entendiera lo que decía, y luego se echó a reír, como si de pronto se hubiera animado con un descubrimiento inesperado.

« J'aurais voulu, dit-elle avec un grand sang- froid, qu'on m'en prît deux, mais il faut que j'attende huit jours. I would have liked," she said with great sang- froid, "to have had two, but I must wait eight days. "Me hubiera gustado que se llevaran dos, pero tengo que esperar ocho días.

– Il n'y a pas là de quoi rire comme vous venez de le faire, dit Laurie qui se sentait mystifié. - That's no laughing matter, as you just did," said Laurie, who felt mystified. Est-ce que vous viendriez de faire quelque sottise, Jo ? Did you just do something stupid, Jo? ¿Acabas de hacer algo estúpido, Jo?

– Pourquoi pas ? répliqua Jo ; n'en faisiez- vous pas une en même temps ? replied Jo; don't you do one at the same time? Qu'est-ce qui vous appelait, monsieur, dans cette salle de billard d'en face d'où évidemment vous sortez ? What was it that called you, sir, to that pool hall across the street from which you obviously came? ¿Qué fue lo que le llamó, señor, a la sala de billar de enfrente de donde obviamente acaba de salir?

– Je vous demande pardon, miss ; ce n'est pas une salle de billard, c'est un gymnase, et j'apprenais à sauter par-dessus les haies. - I beg your pardon, miss; this is not a pool hall, it's a gym, and I was learning to jump over hurdles. - Disculpe, señorita; esto no es una sala de billar, es un gimnasio, y yo estaba aprendiendo a saltar vallas.

– Si c'est vrai, j'en suis charmée. - If that's true, I'm charmed. - Si eso es cierto, estoy encantado.

– Pourquoi ?

– Parce que vous pourrez m'apprendre à faire cette opération dans toutes les règles, et alors je pourrai jouer Hamlet. - Because you can teach me how to do this operation by the book, and then I can play Hamlet. Vous serez Laërte, et nous ferons quelque chose de magnifique de la fête du sautage. You'll be Laërte, and we'll make something magnificent out of the jumping party. Tú serás Laërte, y haremos algo magnífico de la fiesta de saltos. »

Laurie se mit à rire de si bon coeur et d'un rire si communicatif, que les passants sourirent malgré eux en l'entendant. Laurie laughed so heartily and so infectiously that passers-by smiled in spite of themselves when they heard him.

« Que nous devions jouer Hamlet ou non, je vous apprendrai à sauter, Jo. "Whether we have to play Hamlet or not, I'll teach you to jump, Jo. Ce sera très amusant, et cela vous donnera des forces ; mais je ne crois pas que ce soit là votre seule raison pour dire : « J'en suis charmée », de ce ton décidé. It will be a lot of fun, and it will give you strength; but I don't think that's the only reason for you to say, "I'm delighted," in that determined tone.

– Non ! - No! j'étais charmée d'apprendre que vous n'étiez pas dans la salle de billard, parce que j'espère que vous n'allez jamais dans ces endroits-là. I was delighted to hear that you were not in the pool hall, because I hope you never go to those places. Y allez-vous ? Are you going?

– Pas souvent. - Not often.

– C'est encore trop. - It's still too much. Je voudrais bien que vous n'y ayez jamais mis les pieds. I wish you'd never set foot there. Ojalá nunca hubieras estado allí.

– En quoi est-ce mal, Jo ? - What's wrong with that, Jo? J'ai un billard à la maison ; mais ce n'est amusant que quand on est avec de bons joueurs, et, comme j'aime beaucoup ce jeu-là, je viens quelquefois jouer par ici avec Ned Moffat ou quelque autre jeune homme. I have a billiard table at home; but it is only fun when you are with good players, and as I am very fond of the game, I sometimes come and play here with Ned Moffat or some other young man.

– Oh ! - Oh! j'en suis bien fâchée ! I am very angry about it! ¡Estoy muy enfadado por ello! Vous arriverez à l'aimer de plus en plus, vous y perdrez votre temps et votre argent, et vous deviendrez un de ces terribles jeunes gens qui ne valent pas grand chose. You will come to love it more and more, you will waste your time and money, and you will become one of those terrible young people who are not worth much. J'espérais que vous feriez une exception dont vos amis pourraient être fiers, dit Jo en secouant la tête. I was hoping you would make an exception that your friends could be proud of," Jo said, shaking her head. Esperaba que hicieras una excepción de la que tus amigos pudieran sentirse orgullosos", dice Jo, sacudiendo la cabeza.

– Est-ce qu'on ne peut pas prendre de temps en temps un petit plaisir innocent, sans perdre sa respectabilité ? - Can't we have a little innocent fun now and then, without losing our respectability? demanda Laurie qui paraissait blessé de la sévérité de Jo. Laurie asked, looking hurt by Jo's sternness.

– Cela dépend comment et où on le prend. - It depends on how and where you take it. Je n'aime pas Ned et ses amis, et je voudrais que vous ne vous confondissiez pas avec eux. I don't like Ned and his friends, and I don't want you to get mixed up with them. No me gustan Ned y sus amigos, y no quiero que te mezcles con ellos. Mère ne veut pas que nous recevions Ned chez nous, quoiqu'il désire beaucoup y avoir ses entrées, et, si vous devenez comme lui, elle ne voudra pas que nous continuions à vous voir comme nous le faisons. Mother does not want us to have Ned in our house, though he is very desirous of having an entrance, and, if you become like him, she will not want us to continue to see you as we do. Mamá no quiere que tengamos a Ned en casa, aunque él tiene muchas ganas de entrar, y si te vuelves como él no querrá que sigamos viéndote como hasta ahora.

– Serait-ce possible ? - Would it be possible? - ¿Sería posible? demanda anxieusement Laurie.

– Oui, elle ne peut pas supporter les jeunes gens qui se croient des hommes, et nous enfermerait dans des boîtes plutôt que de nous laisser avec eux. - Yes, she can't stand young men who think they are men, and would lock us in boxes rather than leave us with them. - Sí, no soporta a los jóvenes que se creen hombres, y nos encerraría en cajas antes que dejarnos con ellos.

– Eh bien ! Elle n'a pas encore besoin d'acheter ses boîtes ; je ne suis pas un de ces jeunes gens et je n'ai pas l'intention d'en être un, mais j'aime à m'amuser de temps en temps sans faire de mal. She doesn't need to buy her boxes yet; I'm not one of those young people and I don't intend to be, but I like to have fun once in a while without doing any harm.

– Personne ne vous en empêche ; amusez- vous, mais convenablement, et ne changez pas, car notre bon temps serait fini. - No one is stopping you; enjoy yourself, but properly, and don't change, because our good time would be over. - Nadie te lo impide; diviértete, pero hazlo bien, y no cambies, porque se acabarían nuestros buenos tiempos.

– Je serai un vrai saint. - I will be a true saint.

– Je ne vous en demande pas tant ! - I don't ask for that much! Soyez un garçon simple, honnête et respectable, et nous ne vous abandonnerons pas. Be a simple, honest and respectable boy, and we will not abandon you. Sé un chico sencillo, honesto y respetable, y no te abandonaremos. Je ne sais pas ce que je ferais si vous faisiez comme le fils de M. Kings : il avait beaucoup d'argent, ne savait comment le dépenser ; il devint joueur et même ivrogne, si bien qu'un jour il s'enfuit de chez lui, imita la signature de son père, je crois, et enfin fit toutes sortes d'atrocités. I don't know what I would do if you did what Mr. Kings' son did: he had a lot of money, didn't know how to spend it; he became a gambler and even a drunkard, so that one day he ran away from home, forged his father's signature, I think, and finally did all sorts of atrocities. No sé qué haría yo si me pasara lo que al hijo del señor Reyes: tenía mucho dinero, no sabía cómo gastarlo; se convirtió en un jugador e incluso en un borracho, de modo que un día se escapó de casa, falsificó la firma de su padre, creo, y al final hizo todo tipo de atrocidades.

– Et vous pensez que j'agirai probablement de même. - And you think I'll probably do the same. Je vous suis bien obligé. I'm much obliged. Le estoy muy agradecido.

– Non ! oh non ! Mais j'ai si souvent entendu dire que l'argent est un grand danger, que je regrette souvent que vous ne soyez pas pauvre. But I have heard so often that money is a great danger, that I often wish you were poor. Je ne serais pas inquiète sur vous, alors. I wouldn't worry about you, then.

– Comment, sérieusement, vous êtes inquiète sur moi, Jo ? - How, seriously, are you worried about me, Jo?

– Oui, un peu, quand vous vous montrez mécontent ou capricieux sans raison, comme cela vous arrive quelquefois, car vous avez une volonté tellement forte, que, si vous vous engagiez dans une mauvaise voie, je craindrais qu'il ne vous fût plus difficile qu'à un autre de vous arrêter. - Yes, a little, when you show yourself discontented or capricious without reason, as sometimes happens to you, for you have such a strong will, that, if you were to take a wrong turn, I fear it would be more difficult for you than for another to stop you. - Sí, un poco, cuando te muestras descontento o caprichoso sin motivo, como a veces te ocurre, pues tienes una voluntad tan fuerte que, si tomaras el camino equivocado, me temo que te sería más difícil que a nadie detenerte. »

Laurie marcha en silence, et Jo le regarda, regrettant d'avoir parlé, car les yeux de son ami paraissaient fâchés, bien qu'elle vît sur les lèvres une sorte de sourire qui voulait n'être que moqueur. Laurie walked in silence, and Jo looked at him, regretting that she had spoken, for her friend's eyes looked angry, though she saw a kind of smile on his lips that meant to be only mocking. Laurie siguió caminando en silencio, y Jo lo miró, arrepintiéndose de haber hablado, pues los ojos de su amigo parecían enfadados, aunque ella podía ver en sus labios una especie de sonrisa que sólo pretendía ser burlona.

« Allez-vous me faire des sermons tout le long du chemin ? "Are you going to lecture me all the way? lui demanda-t-il tout à coup. he asked her suddenly.

– Naturellement non. Pourquoi ?

– Parce que, si vous en avez l'intention, je prendrai un omnibus. - Because, if you intend to, I'll take an omnibus. - Porque, si tienes intención, me llevaré un ómnibus. Mais j'aimerais mieux revenir avec vous à pied, car j'ai à vous dire quelque chose de très intéressant. But I would rather walk back with you, because I have something very interesting to tell you.

– C'est entendu. - Of course. Je ne prêcherai pas plus longtemps, car j'aimerais immensément à entendre vos nouvelles. I won't preach any longer, because I would love to hear from you. No voy a predicar más, porque me encantaría escuchar tus noticias.

– Très bien ; alors venez. Mais c'est un secret, et, si je vous dis le mien, il faut que vous me disiez le vôtre. But it's a secret, and if I tell you mine, you must tell me yours.

– Je n'en ai pas... » commença Jo. - I don't have one..." began Jo.

Mais elle s'arrêta en se rappelant qu'elle en avait au moins un. But she stopped when she remembered that she had at least one.

« Je sais, au contraire, que vous en avez un ; vous ne pouvez pas le nier ; ainsi confessez-vous, ou je ne vous raconterai rien. "I know, on the contrary, that you have one; you cannot deny it; so confess, or I will tell you nothing.

– Votre secret est-il joli ? - Is your secret pretty?

– Oh ! c'est tout sur des gens que vous connaissez, et si amusant ! it's all about the people you know, and so much fun! Il faut que vous le sachiez, et il y a longtemps que je désirais vous le dire. You need to know this, and I've been wanting to tell you for a long time. Allons, commencez.

– Vous ne direz rien chez nous de ce que je vais vous apprendre ? - You won't say anything at home about what I'm going to teach you?

– Pas un mot.

– Et vous ne me taquinerez pas quand vous le saurez ? - And you won't tease me when you find out? - ¿Y no te burlarás de mí cuando te enteres?

– Je ne taquine jamais.

– Si ; vous nous faites faire tout ce que vous voulez. - Sí, puedes; puedes obligarnos a hacer lo que quieras. Je ne sais pas comment vous vous y prenez, mais c'est ainsi. I don't know how you do it, but that's the way it is. No sé cómo lo haces, pero es así.

– Merci. Allons, dites, ma bonne Jo. Come on, tell me, my good Jo.

– Eh bien, j'ai donné des histoires de ma façon au directeur du Journal des Enfants, et il me dira la semaine prochaine s'il les accepte, murmura Jo à l'oreille de son confident. - Well, I've given some stories of my own to the editor of the Children's Journal, and he'll tell me next week if he'll accept them," Jo whispered in his confidant's ear.

– Hourra pour miss Marsch, le célèbre auteur américain ! - Hooray for Miss Marsch, the famous American author! s'écria Laurie en jetant son chapeau en l'air pour le grand plaisir de deux canards, quatre chats, cinq poules et une demi-douzaine de petits Irlandais, car déjà ils étaient hors de la ville. exclaimed Laurie, throwing his hat in the air to the delight of two ducks, four cats, five chickens, and half a dozen little Irishmen, for they were already out of town.

– Chut ! - ¡Silencio! Cela n'aboutira probablement à rien, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'essayer, et je n'ai rien dit à personne, parce que je ne voulais pas que personne autre que moi fût désappointé. It probably won't work, but I couldn't help trying, and I didn't tell anyone, because I didn't want anyone but me to be disappointed.

– Vous réussirez. - You will succeed. Je suis sûr que vos histoires sont des oeuvres dignes de Shakespeare, en comparaison de la moitié des choses qu'on publie tous les jours. I'm sure your stories are works worthy of Shakespeare, compared to half the stuff we publish every day. Ce sera très amusant de les voir imprimées, et nous serons tous fiers de notre auteur. It will be great fun to see them in print, and we will all be proud of our author. »

Les yeux de Jo étincelèrent. Jo's eyes sparkled. A Jo le brillaron los ojos. Il est toujours agréable de voir qu'on croit à votre talent, et la louange d'un ami sincère est toujours douce. It is always nice to see that someone believes in your talent, and the praise of a sincere friend is always sweet.