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Bram Stoker - Dracula, Part (9)

Part (9)

La fille blonde s'avança et se pencha sur moi, jusqu'à ce que je puisse sentir son souffle sur ma peau ; il était doux comme le miel, mais produisait sur mes nerfs la même sensation que sa voix ; avec une saveur amère qui se mêlait à sa douceur, quelque chose d'agressif, comme dans l'odeur du sang. J'avais peur de soulever mes paupières, mais je voyais tout parfaitement à travers mes cils. La fille se mit à genoux, et se pencha sur moi en exultant de plaisir. Elle était d'une sensualité à la fois excitante et repoussante, tandis qu'elle tendait le cou et se léchait réellement les lèvres comme un animal, à tel point que je pus voir à la lueur de la lune l'humidité sur ses lèvres écarlates et sur sa langue rouge qui caressait ses dents blanches et pointues. Sa tête descendait de plus en plus bas, ses lèvres au niveau de ma bouche, puis de mon menton, et enfin semblant sur le point de se refermer sur ma gorge. Alors elle s'arrêta, et je pus entendre le bruit que faisait sa langue en s'agitant sur ses dents et ses lèvres, et je pus sentir son souffle chaud sur mon cou. La peau de ma gorge commença à picoter comme le fait la peau lorsque la main qui s'apprête à la toucher s'approche toujours plus près. Je pus sentir le contact doux et frissonnant des lèvres sur la peau hypersensible de ma gorge, puis ce furent deux dents pointues qui se posèrent là. Je fermai les yeux, gagné par une extase langoureuse, et j'attendis – j'attendis, le cœur battant. Mais au même moment, une autre sensation s'insinua en moi aussi vite que l'éclair. Je pris conscience de la présence du Comte, comme surgi d'une tempête pleine de fureur. Tandis que mes yeux s'ouvraient involontairement, je le vis saisir de sa forte poigne le mince cou de la jeune fille blonde, et la repousser avec la force d'un géant ; tandis que les yeux bleus de celle- ci brillaient de colère, que ses dents se crispaient de rage, et que ses joues s'empourpraient d'émotion. Mais le Comte ! Jamais je n'aurais pu imaginer un tel courroux, une telle fureur, même parmi les démons des abîmes. Ses yeux étincelaient littéralement d'un éclat rouge qui évoquait les flammes de l'enfer. Son visage était d'une pâleur mortelle, ses traits étaient tirés, ses épais sourcils, qui se rejoignaient au-dessus de son nez, ressemblaient maintenant à une barre de métal mouvante et chauffée à blanc. D'un brutal mouvement du bras, il repoussa la femme loin de lui, puis fit un signe aux deux autres, comme pour les forcer à reculer : c'était le même geste impérieux que j'avais vu faire pour chasser les loups. D'une voix si basse qu'elle était presque un murmure, mais qui semblait couper l'air et résonner dans toute la pièce, il dit : « Comment l'une d'entre vous peut-elle seulement oser le toucher ? Comme osez-vous porter les yeux sur lui alors que je vous l'avais interdit ? Reculez, toutes autant que vous êtes ! Cet homme m'appartient ! Ne vous occupez pas de lui, ou vous aurez affaire à moi. » La fille blonde, avec un rire d'une sensualité provocante, se retourna et lui répondit : « Vous-même n'avez jamais aimé ! Vous n'avez jamais aimé ! » Et les autres femmes se joignirent à elle, et un rire sans joie et sans âme retentit dans la pièce, si dur que je faillis m'évanouir rien qu'à l'entendre ; c'était comme un rire de démons. Alors, le Comte se retourna, et après avoir attentivement observé mon visage, il murmura doucement : « Oui, moi aussi je peux aimer, vous vous souvenez, vous pouvez en témoigner. N'est-ce pas ? Bien. Maintenant, je vous promets que quand j'en aurai fini avec lui, vous pourrez l'embrasser autant que vous voudrez. Maintenant, partez ! Je dois l'éveiller, car il y a beaucoup à faire. » « N'aurons-nous rien ce soir ? » demanda l'une d'entre elles en riant doucement, montrant le sac qu'il avait jeté au sol, et qui remuait comme s'il contenant quelque être vivant. Il acquiesça d'un mouvement de la tête. L'une des femmes bondit en avant et ouvrit le sac. Si mes oreilles ne me trompèrent pas, je crus entendre un halètement et un faible gémissement, comme celui d'un enfant à demi-étouffé. Les femmes se rassemblèrent autour du sac tandis que je frémissais d'horreur, mais tandis que je les regardais, elles disparurent, et avec elles, le terrible sac. Il n'y avait aucune porte près d'elles, et elles ne pouvaient être passées devant moi sans que je les remarque. Elles semblaient s'être simplement dissoutes dans les rayons de la lune pour passer ensuite par la fenêtre, car je pus encore voir un instant leurs formes floues et indistinctes avant qu'elles ne s'évanouissent tout à fait. Puis l'horreur eut raison de moi, et je sombrai dans l'inconscience.

Chapitre 4 Journal de Jonathan Harker - suite Je m'éveillai dans mon propre lit. Si je n'avais pas rêvé, alors le Comte m'avait ramené ici. J'essayai de m'en assurer, mais je ne pus arriver à aucune conclusion incontestable. Bien sûr, il y avait un certain nombre de preuves : par exemple, mes vêtements étaient pliés et posés d'une façon qui n'était pas dans mes habitudes. Ma montre était arrêtée, alors que selon un rituel très stricte, je la remonte toujours avant d'aller me coucher. Et aussi, beaucoup d'autres détails analogues. Mais il ne s'agit pas là de preuves ; peut-être cela révèle-t-il simplement que je n'étais pas dans mon état d'esprit normal, et pour une raison ou une autre, j'étais certainement très perturbé. Je dois chercher une véritable preuve. Je ne suis heureux que d'une chose : si c'est le Comte qui m'a transporté ici et qui m'a déshabillé, il devait être pour le moins pressé, car mes poches n'ont pas été fouillées. Je suis certain que ce journal aurait été pour lui un mystère qu'il n'aurait pas pu tolérer. Il s'en serait emparé, ou l'aurait détruit. Quand je regarde cette pièce où je me trouve, bien qu'elle soit pour moi pleine de terreurs, je la vois maintenant comme une sorte de sanctuaire, car il n'y a rien de plus épouvantable que ces terribles femmes, qui attendaient – qui attendent encore – de sucer mon sang. 18 mai Je suis descendu à nouveau pour voir cette pièce à la lumière du jour, car je dois connaître la vérité. Quand j'arrivai à la porte en haut de l'escalier, je la trouvai fermée. Elle avait été repoussée contre le montant avec une telle violence, qu'une partie de l'huisserie était abîmée. Je pus voir que le verrou n'était pas tiré, mais la porte était fermée de l'intérieur. Je crains de ne pas avoir rêvé, et il me faudra agir en partant de ce principe. 19 mai Sans aucun doute, je suis pris au piège. La nuit dernière, le Comte me demanda de sa voix la plus suave d'écrire trois lettres, l'une disant que mon travail ici était presque terminé, et que je prendrais le chemin du retour dans quelques jours, la deuxième, que je partais le lendemain même, et la troisième, que j'avais quitté le château et étais arrivé à Bistritz. J'avais envie de me rebeller, mais je sentais que dans la situation présente, c'eût été folie que de se quereller ouvertement avec le Comte, alors que je suis absolument en son pouvoir. Un refus aurait éveillé ses soupçons et l'aurait mis en colère. Il sait que j'en sais trop et que je ne puis continuer à vivre ; je représenterais un danger pour lui. Ma seule chance est de tirer profit de toutes les opportunités : quelque chose pourrait se produire qui me donnerait une chance de m'évader. Je vis dans ses yeux quelque chose de cette fureur qu'il avait manifestée lorsqu'il avait repoussé cette femme blonde loin de lui. Il m'expliqua que la poste était rare et irrégulière, et qu'écrire maintenant rassurerait mes amis ; et il me dit qu'il contremanderait les dernières lettres, qui seraient conservées à Bistritz autant que nécessaire si d'aventure mon séjour devait se prolonger. Il me l'affirma avec une telle assurance que je ne pouvais m'y opposer dans éveiller ses soupçons. Je prétendis donc me rendre à ses raisons, et lui demandai quelles dates inscrire sur les lettres. Il réfléchit une minute, puis me dit : « La première sera datée du 12 juin, la seconde du 19 juin, et la troisième, du 29 juin. » Je sais maintenant le temps qu'il me reste à vivre. Dieu me vienne en aide ! 28 mai J'ai une chance de m'échapper ; ou, tout au moins, d'être en mesure d'envoyer un message chez moi. Une bande de tziganes est arrivée au château, et ils campent dans la cour. Ces tziganes sont des bohémiens ; j'ai des notes les concernant dans mon carnet. Ils sont spécifiques à cette partie du monde, même s'ils sont liés aux bohémiens qu'on trouve usuellement sur toute la planète. Il y en a des milliers en Hongrie et en Transylvanie, qui vivent pratiquement en dehors de toute loi. Par tradition ils sont liés à un grand noble, ou Boyar, et ils portent le nom de celui-ci. Ils n'ont peur de rien, et n'ont aucune religion, si ce n'est la superstition, et ils parlent seulement leur propre dialecte de la langue roumaine.

Je vais écrire quelques lettres pour l'Angleterre, et je vais essayer de faire en sorte qu'ils les postent. J'ai déjà commencé à leur parler depuis ma fenêtre pour faire connaissance. Ils ont retiré leur chapeau en signe de respect, et m'ont fait des signes, que, malheureusement, je ne pus pas plus comprendre que je ne comprends leur langue… J'ai écrit les lettres. Celle de Mina est sténographiée, et dans celle adressée à Mr. Hawkins, je lui demande simplement de prendre contact avec elle. A Mina, j'ai exposé ma situation, mais sans parler des horreurs que je ne fais que soupçonner. Si je lui ouvrais mon cœur, elle en mourrait de terreur. Ainsi, même si les lettres ne partaient pas, le Comte ne saurait toujours pas mes secrets, ni jusqu'à quel point j'ai compris la situation. Je leur ai donné les lettres ; je les ai lancées à travers les barreaux de ma fenêtre avec une pièce d'or, et je leur ai expliqué par signe que je leur demandais de les poster. L'homme qui les ramassa les pressa sur son cœur et s'inclina, puis les mit sous son couvre-chef. Je ne pouvais faire plus. Je retournai dans le bureau, et me mis à lire. Puis, comme le Comte ne venait pas, j'ai écrit ceci. Le Comte vint enfin. Il s'assit à côté de moi, et me dit de sa voix la plus douce, tandis qu'il ouvrait deux lettres : « Les Tziganes m'ont remis ceci, et, bien que je n'en connaisse pas la provenance, je vais en prendre naturellement grand soin. Regardez ! » Il avait donc dû déjà les lire, « Celle-ci est de vous, et adressée à mon ami Peter Hawkins, et l'autre » - et là, il prit connaissance des étranges symboles tandis qu'il ouvrait l'enveloppe, et son regard s'assombrit, ses yeux brillèrent méchamment – « l'autre est une chose très vile, un outrage à l'amitié et à l'hospitalité ! Elle n'est pas signée. En bien ! Elle ne sous intéresse pas. » Et, calmement, il appliqua la lettre et l'enveloppe à la flamme de la lampe, jusqu'à ce qu'elles fussent entièrement consumées. Puis il poursuivit : « La lettre destinée à Hawkins, je vais bien sûr l'envoyer, puisqu'elle est de vous. Vos lettres sont sacrées pour moi. Vous voudrez bien m'excuser, mon ami, si par mégarde j'en ai rompu le sceau. Voulez-vous la remettre sous enveloppe ? » Il me tendit la lettre, et, s'inclinant avec courtoisie, me tendit une enveloppe neuve. Je ne pus que renseigner à nouveau l'adresse, et la lui rendre en silence. Puis, quand il quitta la pièce, je pus entendre la clé tourner doucement. Une minute après je me levai et essayai d'ouvrir : elle était fermée à clé. Quand, une ou deux heures plus tard, le Comte entra discrètement dans la pièce, il me réveilla, car je m'étais endormi sur le sofa. Il était très courtois et très gai, et, voyant que je m'étais endormi, il me dit : « Allons, mon ami, êtes-vous fatigué ? Allez au lit. C'est le meilleur moyen de vous reposer.

Part (9) Teil (9) Part (9) Parte (9) Parte (9)

La fille blonde s'avança et se pencha sur moi, jusqu'à ce que je puisse sentir son souffle sur ma peau ; il était doux comme le miel, mais produisait sur mes nerfs la même sensation que sa voix ; avec une saveur amère qui se mêlait à sa douceur, quelque chose d'agressif, comme dans l'odeur du sang. The blonde girl stepped forward and leaned over me, until I could feel her breath on my skin; it was as sweet as honey, but produced the same sensation on my nerves as her voice; with a bitter flavor mingling with its sweetness, something aggressive, as in the smell of blood. J'avais peur de soulever mes paupières, mais je voyais tout parfaitement à travers mes cils. I was afraid to lift my eyelids, but I could see everything perfectly through my lashes. La fille se mit à genoux, et se pencha sur moi en exultant de plaisir. The girl got down on her knees and leaned over me, exulting in pleasure. Elle était d'une sensualité à la fois excitante et repoussante, tandis qu'elle tendait le cou et se léchait réellement les lèvres comme un animal, à tel point que je pus voir à la lueur de la lune l'humidité sur ses lèvres écarlates et sur sa langue rouge qui caressait ses dents blanches et pointues. Sa tête descendait de plus en plus bas, ses lèvres au niveau de ma bouche, puis de mon menton, et enfin semblant sur le point de se refermer sur ma gorge. His head moved lower and lower, his lips level with my mouth, then my chin, and finally seeming about to close on my throat. Su cabeza se movía cada vez más abajo, sus labios a la altura de mi boca, luego de mi barbilla, y finalmente parecía a punto de cerrarse sobre mi garganta. Alors elle s'arrêta, et je pus entendre le bruit que faisait sa langue en s'agitant sur ses dents et ses lèvres, et je pus sentir son souffle chaud sur mon cou. Then she stopped, and I could hear the sound her tongue made as it flicked over her teeth and lips, and I could feel her warm breath on my neck. La peau de ma gorge commença à picoter comme le fait la peau lorsque la main qui s'apprête à la toucher s'approche toujours plus près. The skin of my throat began to tingle, as skin does when the hand that is about to touch it moves ever closer. La piel de mi garganta empezó a hormiguear, como lo hace la piel cuando la mano que está a punto de tocarla se acerca cada vez más. Je pus sentir le contact doux et frissonnant des lèvres sur la peau hypersensible de ma gorge, puis ce furent deux dents pointues qui se posèrent là. I could feel the soft, quivering touch of lips on the hypersensitive skin of my throat, then it was two sharp teeth that landed there. Pude sentir el suave y tembloroso roce de los labios en la hipersensible piel de mi garganta, y luego dos afilados dientes se posaron allí. Je fermai les yeux, gagné par une extase langoureuse, et j'attendis – j'attendis, le cœur battant. Cerré los ojos, invadida por un lánguido éxtasis, y esperé... esperé, con el corazón palpitante. Chiusi gli occhi, sopraffatto da un'estasi languida, e aspettai - aspettai, con il cuore che batteva all'impazzata. Mais au même moment, une autre sensation s'insinua en moi aussi vite que l'éclair. But at the same time, another sensation crept into me as quickly as lightning. Je pris conscience de la présence du Comte, comme surgi d'une tempête pleine de fureur. I became aware of the Count's presence, as if emerging from a storm of fury. Tandis que mes yeux s'ouvraient involontairement, je le vis saisir de sa forte poigne le mince cou de la jeune fille blonde, et la repousser avec la force d'un géant ; tandis que les yeux bleus de celle- ci brillaient de colère, que ses dents se crispaient de rage, et que ses joues s'empourpraient d'émotion. As my eyes involuntarily opened, I saw him grasp the blonde girl's slender neck with his strong grip, and push her away with the strength of a giant; while her blue eyes flashed with anger, her teeth clenched with rage, and her cheeks flushed with emotion. Mentre i miei occhi si aprivano involontariamente, lo vidi afferrare l'esile collo della ragazza bionda con la sua forte presa e spingerla via con la forza di un gigante; mentre i suoi occhi blu brillavano di rabbia, i suoi denti si stringevano per la rabbia e le sue guance arrossavano per l'emozione. Mais le Comte ! ¡Pero el Conde! Jamais je n'aurais pu imaginer un tel courroux, une telle fureur, même parmi les démons des abîmes. I could never have imagined such wrath, such fury, even among the demons of the abyss. Ses yeux étincelaient littéralement d'un éclat rouge qui évoquait les flammes de l'enfer. His eyes literally sparkled with a red glow that evoked the flames of hell. Sus ojos brillaban literalmente con un resplandor rojo que evocaba las llamas del infierno. Son visage était d'une pâleur mortelle, ses traits étaient tirés, ses épais sourcils, qui se rejoignaient au-dessus de son nez, ressemblaient maintenant à une barre de métal mouvante et chauffée à blanc. His face was deathly pale, his features drawn, his thick eyebrows, which met above his nose, now resembled a moving, white-hot bar of metal. Su rostro estaba mortalmente pálido, sus rasgos dibujados, sus espesas cejas, que se juntaban sobre su nariz, parecían ahora una barra de metal al rojo vivo en movimiento. D'un brutal mouvement du bras, il repoussa la femme loin de lui, puis fit un signe aux deux autres, comme pour les forcer à reculer : c'était le même geste impérieux que j'avais vu faire pour chasser les loups. With a sudden sweep of his arm, he pushed the woman away from him, then gestured to the other two, as if to force them back: it was the same imperious gesture I'd seen used to chase wolves away. D'une voix si basse qu'elle était presque un murmure, mais qui semblait couper l'air et résonner dans toute la pièce, il dit : « Comment l'une d'entre vous peut-elle seulement oser le toucher ? In a voice so low it was almost a whisper, but which seemed to cut through the air and echo throughout the room, he said, "How can any of you even dare touch him? En voz tan baja que era casi un susurro, pero que parecía cortar el aire y resonar por toda la sala, dijo: "¿Cómo puede alguno de vosotros atreverse siquiera a tocarle? Comme osez-vous porter les yeux sur lui alors que je vous l'avais interdit ? ¿Cómo te atreves a ponerle los ojos encima cuando te dije que no lo hicieras? Reculez, toutes autant que vous êtes ! Stand back, all of you! Cet homme m'appartient ! ¡Este hombre me pertenece! Ne vous occupez pas de lui, ou vous aurez affaire à moi. Don't worry about him, or you'll have to deal with me. » La fille blonde, avec un rire d'une sensualité provocante, se retourna et lui répondit : « Vous-même n'avez jamais aimé ! "The blonde girl, with a provocatively sensual laugh, turned and replied: 'You yourself have never loved! " La muchacha rubia, con una risa sensual y provocativa, se dio la vuelta y replicó: "¡Tú misma nunca has amado! Vous n'avez jamais aimé ! » Et les autres femmes se joignirent à elle, et un rire sans joie et sans âme retentit dans la pièce, si dur que je faillis m'évanouir rien qu'à l'entendre ; c'était comme un rire de démons. "And the other women joined in, and a joyless, soulless laugh rang through the room, so harsh that I nearly fainted just hearing it; it was like demons laughing. Alors, le Comte se retourna, et après avoir attentivement observé mon visage, il murmura doucement : « Oui, moi aussi je peux aimer, vous vous souvenez, vous pouvez en témoigner. Then the Count turned around, and after carefully observing my face, he murmured softly: "Yes, I too can love, you remember, you can testify to that. Poi il conte si girò e, dopo aver osservato attentamente il mio volto, mormorò dolcemente: "Sì, anch'io so amare, ricordi, puoi testimoniarlo. N'est-ce pas ? Bien. Maintenant, je vous promets que quand j'en aurai fini avec lui, vous pourrez l'embrasser autant que vous voudrez. Maintenant, partez ! Je dois l'éveiller, car il y a beaucoup à faire. I have to wake him up, because there's a lot to do. » « N'aurons-nous rien ce soir ? "Won't we have anything tonight? » demanda l'une d'entre elles en riant doucement, montrant le sac qu'il avait jeté au sol, et qui remuait comme s'il contenant quelque être vivant. " asked one of them, laughing softly and pointing to the bag he'd thrown on the ground, which was wiggling as if containing some living thing. ", preguntó uno de ellos, riendo por lo bajo y señalando el saco que había tirado al suelo, que temblaba como si contuviera algún ser vivo. Il acquiesça d'un mouvement de la tête. L'une des femmes bondit en avant et ouvrit le sac. One of the women leapt forward and opened the bag. Una de las mujeres saltó hacia delante y abrió la bolsa. Si mes oreilles ne me trompèrent pas, je crus entendre un halètement et un faible gémissement, comme celui d'un enfant à demi-étouffé. If my ears didn't deceive me, I thought I heard a gasp and a low moan, like that of a half-suffocated child. Les femmes se rassemblèrent autour du sac tandis que je frémissais d'horreur, mais tandis que je les regardais, elles disparurent, et avec elles, le terrible sac. The women gathered around the bag as I shuddered in horror, but as I watched them, they disappeared, and with them, the terrible bag. Il n'y avait aucune porte près d'elles, et elles ne pouvaient être passées devant moi sans que je les remarque. There were no doors near them, and they couldn't have passed me without my noticing them. Elles semblaient s'être simplement dissoutes dans les rayons de la lune pour passer ensuite par la fenêtre, car je pus encore voir un instant leurs formes floues et indistinctes avant qu'elles ne s'évanouissent tout à fait. They seemed to have simply dissolved in the moon's rays and then passed through the window, for I could still see their blurred, indistinct shapes for a moment before they vanished altogether. Sembrava che si fossero semplicemente dissolti nella luce della luna e poi fossero passati attraverso la finestra, perché potevo ancora vedere le loro forme sfocate e indistinte per un momento prima che sparissero del tutto. Puis l'horreur eut raison de moi, et je sombrai dans l'inconscience. Then horror overcame me, and I sank into unconsciousness. Entonces me invadió el horror y me hundí en la inconsciencia.

Chapitre 4 Journal de Jonathan Harker - suite Je m'éveillai dans mon propre lit. Si je n'avais pas rêvé, alors le Comte m'avait ramené ici. J'essayai de m'en assurer, mais je ne pus arriver à aucune conclusion incontestable. Bien sûr, il y avait un certain nombre de preuves : par exemple, mes vêtements étaient pliés et posés d'une façon qui n'était pas dans mes habitudes. Of course, there was a certain amount of evidence: for example, my clothes were folded and laid in a way that was not my habit. Ma montre était arrêtée, alors que selon un rituel très stricte, je la remonte toujours avant d'aller me coucher. My watch was stopped, even though I have a strict ritual of winding it before going to bed. Et aussi, beaucoup d'autres détails analogues. And many other similar details. Mais il ne s'agit pas là de preuves ; peut-être cela révèle-t-il simplement que je n'étais pas dans mon état d'esprit normal, et pour une raison ou une autre, j'étais certainement très perturbé. But this is not evidence; perhaps it simply reveals that I wasn't in my normal state of mind, and for whatever reason, I was certainly very disturbed. Je dois chercher une véritable preuve. Je ne suis heureux que d'une chose : si c'est le Comte qui m'a transporté ici et qui m'a déshabillé, il devait être pour le moins pressé, car mes poches n'ont pas été fouillées. I'm only happy about one thing: if it was the Count who transported me here and undressed me, he must have been in a hurry, to say the least, because my pockets weren't searched. Sono contento solo di una cosa: se è stato il Conte a portarmi qui e a spogliarmi, doveva avere a dir poco fretta, perché le mie tasche non sono state perquisite. Je suis certain que ce journal aurait été pour lui un mystère qu'il n'aurait pas pu tolérer. I'm sure that this diary would have been a mystery to him that he wouldn't have been able to tolerate. Il s'en serait emparé, ou l'aurait détruit. He would have taken it, or destroyed it. Quand je regarde cette pièce où je me trouve, bien qu'elle soit pour moi pleine de terreurs, je la vois maintenant comme une sorte de sanctuaire, car il n'y a rien de plus épouvantable que ces terribles femmes, qui attendaient – qui attendent encore – de sucer mon sang. When I look at this room I find myself in, although it was full of terrors for me, I now see it as a kind of sanctuary, for there is nothing more appalling than those terrible women, who were waiting - still waiting - to suck my blood. 18 mai Je suis descendu à nouveau pour voir cette pièce à la lumière du jour, car je dois connaître la vérité. May 18 I came down again to see this room in the light of day, for I must know the truth. Quand j'arrivai à la porte en haut de l'escalier, je la trouvai fermée. When I reached the door at the top of the stairs, I found it closed. Elle avait été repoussée contre le montant avec une telle violence, qu'une partie de l'huisserie était abîmée. It had been pushed back against the jamb with such violence that part of the frame was damaged. Je pus voir que le verrou n'était pas tiré, mais la porte était fermée de l'intérieur. I could see that the bolt had not been pulled, but the door was locked from the inside. Je crains de ne pas avoir rêvé, et il me faudra agir en partant de ce principe. I'm afraid I wasn't dreaming, and I'll have to act on that assumption. 19 mai Sans aucun doute, je suis pris au piège. May 19 Without a doubt, I'm trapped. La nuit dernière, le Comte me demanda de sa voix la plus suave d'écrire trois lettres, l'une disant que mon travail ici était presque terminé, et que je prendrais le chemin du retour dans quelques jours, la deuxième, que je partais le lendemain même, et la troisième, que j'avais quitté le château et étais arrivé à Bistritz. Last night, the Count asked me in his most suave voice to write three letters, one saying that my work here was almost finished, and that I would be returning in a few days; the second, that I was leaving the very next day; and the third, that I had left the castle and arrived in Bistritz. J'avais envie de me rebeller, mais je sentais que dans la situation présente, c'eût été folie que de se quereller ouvertement avec le Comte, alors que je suis absolument en son pouvoir. I wanted to rebel, but I felt that in the present situation, it would have been madness to quarrel openly with the Count, when I was absolutely in his power. Un refus aurait éveillé ses soupçons et l'aurait mis en colère. Il sait que j'en sais trop et que je ne puis continuer à vivre ; je représenterais un danger pour lui. Ma seule chance est de tirer profit de toutes les opportunités : quelque chose pourrait se produire qui me donnerait une chance de m'évader. My only chance is to take advantage of every opportunity: something could happen that would give me a chance to escape. Je vis dans ses yeux quelque chose de cette fureur qu'il avait manifestée lorsqu'il avait repoussé cette femme blonde loin de lui. I saw in his eyes something of the fury he'd shown when he'd pushed that blonde woman away from him. Il m'expliqua que la poste était rare et irrégulière, et qu'écrire maintenant rassurerait mes amis ; et il me dit qu'il contremanderait les dernières lettres, qui seraient conservées à Bistritz autant que nécessaire si d'aventure mon séjour devait se prolonger. He explained that the post was scarce and irregular, and that writing now would reassure my friends; and he told me that he would counter-send the last letters, which would be kept in Bistritz as long as necessary if by any chance my stay were to be prolonged. Il me l'affirma avec une telle assurance que je ne pouvais m'y opposer dans éveiller ses soupçons. He told me with such assurance that I couldn't object without arousing his suspicions. Je prétendis donc me rendre à ses raisons, et lui demandai quelles dates inscrire sur les lettres. So I pretended to give in to his reasons, and asked him what dates to write on the letters. Il réfléchit une minute, puis me dit : « La première sera datée du 12 juin, la seconde du 19 juin, et la troisième, du 29 juin. » Je sais maintenant le temps qu'il me reste à vivre. "I now know how long I have to live. Dieu me vienne en aide ! 28 mai J'ai une chance de m'échapper ; ou, tout au moins, d'être en mesure d'envoyer un message chez moi. May 28 I have a chance to escape; or, at least, to be able to send a message home. 28 maggio Ho la possibilità di fuggire o, almeno, di poter mandare un messaggio a casa. Une bande de tziganes est arrivée au château, et ils campent dans la cour. A band of gypsies has arrived at the château, and they're camping out in the courtyard. Ces tziganes sont des bohémiens ; j'ai des notes les concernant dans mon carnet. These gypsies are bohemians; I have notes about them in my notebook. Ils sont spécifiques à cette partie du monde, même s'ils sont liés aux bohémiens qu'on trouve usuellement sur toute la planète. They are specific to this part of the world, even if they are related to the gypsies usually found all over the planet. Il y en a des milliers en Hongrie et en Transylvanie, qui vivent pratiquement en dehors de toute loi. There are thousands of them in Hungary and Transylvania, living practically outside the law. Par tradition ils sont liés à un grand noble, ou Boyar, et ils portent le nom de celui-ci. By tradition, they are linked to a great nobleman, or Boyar, and bear his name. Ils n'ont peur de rien, et n'ont aucune religion, si ce n'est la superstition, et ils parlent seulement leur propre dialecte de la langue roumaine. They fear nothing, have no religion except superstition, and speak only their own dialect of the Romanian language.

Je vais écrire quelques lettres pour l'Angleterre, et je vais essayer de faire en sorte qu'ils les postent. I'm going to write some letters for England, and I'll try to get them to post them. J'ai déjà commencé à leur parler depuis ma fenêtre pour faire connaissance. I've already started talking to them from my window to get to know them. Ya he empezado a hablar con ellos desde mi ventana para conocerlos. Ils ont retiré leur chapeau en signe de respect, et m'ont fait des signes, que, malheureusement, je ne pus pas plus comprendre que je ne comprends leur langue… J'ai écrit les lettres. They took off their hats as a sign of respect, and made signs to me which, unfortunately, I couldn't understand any more than I understood their language... I wrote down the letters. Celle de Mina est sténographiée, et dans celle adressée à Mr. Hawkins, je lui demande simplement de prendre contact avec elle. Mina's is shorthand, and in the one addressed to Mr. Hawkins, I simply ask him to get in touch with her. A Mina, j'ai exposé ma situation, mais sans parler des horreurs que je ne fais que soupçonner. In Mina, I explained my situation, but I didn't talk about the horrors I only suspected. Si je lui ouvrais mon cœur, elle en mourrait de terreur. If I opened my heart to her, she would die of terror. Ainsi, même si les lettres ne partaient pas, le Comte ne saurait toujours pas mes secrets, ni jusqu'à quel point j'ai compris la situation. So, even if the letters didn't leave, the Count still wouldn't know my secrets, or how far I've understood the situation. Je leur ai donné les lettres ; je les ai lancées à travers les barreaux de ma fenêtre avec une pièce d'or, et je leur ai expliqué par signe que je leur demandais de les poster. I gave them the letters; I tossed them through the bars of my window with a gold coin, and explained by sign that I was asking them to mail them. L'homme qui les ramassa les pressa sur son cœur et s'inclina, puis les mit sous son couvre-chef. The man who picked them up pressed them to his heart and bowed, then put them under his headgear. El hombre que las recogió se las apretó contra el corazón, se inclinó y se las puso bajo el tocado. Je ne pouvais faire plus. Je retournai dans le bureau, et me mis à lire. I returned to the study and began to read. Puis, comme le Comte ne venait pas, j'ai écrit ceci. Le Comte vint enfin. Il s'assit à côté de moi, et me dit de sa voix la plus douce, tandis qu'il ouvrait deux lettres : « Les Tziganes m'ont remis ceci, et, bien que je n'en connaisse pas la provenance, je vais en prendre naturellement grand soin. He sat down next to me, and said in his softest voice as he opened two letters: "The gypsies gave me this, and although I don't know where it came from, I'm naturally going to take great care of it. Regardez ! » Il avait donc dû déjà les lire, « Celle-ci est de vous, et adressée à mon ami Peter Hawkins, et l'autre » - et là, il prit connaissance des étranges symboles tandis qu'il ouvrait l'enveloppe, et son regard s'assombrit, ses yeux brillèrent méchamment – « l'autre est une chose très vile, un outrage à l'amitié et à l'hospitalité ! "So he must have read them already, "This one is from you, and addressed to my friend Peter Hawkins, and the other" - and here he took note of the strange symbols as he opened the envelope, and his gaze darkened, his eyes glittered wickedly - "the other is a very vile thing, an outrage to friendship and hospitality! Elle n'est pas signée. En bien ! Me alegro por ti. Elle ne sous intéresse pas. It doesn't interest us. » Et, calmement, il appliqua la lettre et l'enveloppe à la flamme de la lampe, jusqu'à ce qu'elles fussent entièrement consumées. "And, calmly, he applied the letter and envelope to the flame of the lamp, until they were entirely consumed. Puis il poursuivit : « La lettre destinée à Hawkins, je vais bien sûr l'envoyer, puisqu'elle est de vous. Vos lettres sont sacrées pour moi. Vous voudrez bien m'excuser, mon ami, si par mégarde j'en ai rompu le sceau. You'll have to excuse me, my friend, if I've inadvertently broken the seal. Voulez-vous la remettre sous enveloppe ? Would you like to put it back in the envelope? » Il me tendit la lettre, et, s'inclinant avec courtoisie, me tendit une enveloppe neuve. "He handed me the letter and, bowing courteously, handed me a new envelope. Je ne pus que renseigner à nouveau l'adresse, et la lui rendre en silence. All I could do was fill in the address again, and hand it back to him in silence. Puis, quand il quitta la pièce, je pus entendre la clé tourner doucement. Une minute après je me levai et essayai d'ouvrir : elle était fermée à clé. Quand, une ou deux heures plus tard, le Comte entra discrètement dans la pièce, il me réveilla, car je m'étais endormi sur le sofa. Il était très courtois et très gai, et, voyant que je m'étais endormi, il me dit : « Allons, mon ami, êtes-vous fatigué ? Allez au lit. C'est le meilleur moyen de vous reposer. Es la mejor manera de descansar.