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Bram Stoker - Dracula, Part (3)

Part (3)

Il dit au cocher : « Vous êtes en avance ce soir, mon ami. » L'homme répondit en bégayant : « Mein Herr anglais était pressé. » A quoi l'étranger répliqua : « Voilà pourquoi, je suppose, vous vouliez l'emmener en Bucovine. Vous ne pouvez me tromper, mon ami ; j'en sais trop, et mes chevaux sont rapides. » Tandis qu'il parlait, il sourit, et à la lueur des lampes sa bouche semblait cruelle, avec des lèvres très rouges et des dents acérées, blanches comme l'ivoire. Un de mes compagnons murmura à l'oreille de son voisin le vers tiré du « Lenore » de Burger : « Denn die Todten reiten schnell » « Car les morts marchent vite. » L'étrange cocher entendit évidemment ces mots, car il le regarda avec un sourire énigmatique. Le passager détourna le regard, tout en tendant deux doigts et en se signant. « Donnez-moi les bagages de mein Herr », reprit le cocher, et, avec une étonnante rapidité, mes valises furent chargées dans la calèche. Celle-ci était juste à côté de la diligence, et une fois que je fus descendu, son conducteur m'aida à monter en me prenant le bras d'une main qui me sembla faite d'acier. Sa force devait être prodigieuse. Sans un mot, il secoua ses rênes ; les chevaux tournèrent, et nous nous enfonçâmes dans les ténèbres de la passe. Me retournant, je vis l'haleine des chevaux éclairée par les lampes, et les visages de mes anciens compagnons de voyage qui se signaient. Alors le cocher fit claquer son fouet et poussa un cri pour lancer ses chevaux, et ils reprirent leur chemin vers la Bucovine. Tandis qu'ils disparaissaient dans la nuit, je ressentis un étrange frisson, et je fus gagné par un sentiment de solitude, mais le cocher jeta un manteau sur mes épaules, plaça une couverture sur mes genoux, et me dit, dans un excellent allemand :

« La nuit est froide, mein Herr, et mon maître le Comte m'a demandé de prendre soin de vous. Il y a un flacon de slivovitz (l'alcool de prune du pays) sous votre siège, si vous en avez besoin. » Je n'en pris pas, mais c'était un soulagement de savoir le flacon à portée de main. J'avais un sentiment d'étrangeté, j'étais même effrayé. Je pense que si j'avais eu une autre solution, je n'aurais pas continué ce voyage incertain dans la nuit. L'attelage fila tout droit à vive allure, puis tourna à un carrefour pour prendre une autre route rectiligne. Il me semblait que nous parcourions encore et toujours la même contrée ; je pris alors un point de repère fixe et pus constater que c'était bien le cas. J'aurais aimé pouvoir demander au cocher la raison de tout ceci, mais j'avais peur de le faire, car je pensais que dans ma position, cela n'aurait aucun effet, s'il avait effectivement l'intention de faire des détours. Au bout d'un moment cependant, j'étais curieux de savoir combien de temps s'était écoulé ; je craquai une allumette pour consulter ma montre : il était presque minuit. Ce fut un choc : je crois que les superstitions habituelles à propos de minuit avaient été renforcées par mes récentes expériences. J'attendais, malade d'angoisse. Alors un chien se mit à hurler dans une ferme quelque part en contrebas de la route – un long gémissement plaintif, de peur peut-être. Un autre chien lui fit écho, puis encore un autre, et encore, et enfin ce fut comme si un hurlement sauvage et sans fin s'élevait de tout le pays, d'aussi loin que pouvait le concevoir l'imagination à travers les ténèbres, porté par le vent qui soufflait maintenant doucement à travers la passe. Au premier cri, les chevaux commencèrent à se cabrer et à renâcler, mais le cocher leur parler d'un ton rassurant, et ils se calmèrent bientôt, mais ils continuèrent à frissonner et à transpirer comme s'ils venaient de s'enfuir pour échapper à un danger soudain. Alors, dans le lointain, depuis les montagnes des deux côtés de la calèche, commença à se faire entendre un autre hurlement, plus fort et plus perçant – celui des loups. Je fus tenté de sauter de la calèche et de courir, tandis que les chevaux, eux, faisaient de folles ruades, et le cocher eut besoin de toute sa force pour les empêcher de s'emballer. En quelques minutes toutefois, mes oreilles s'habituèrent à ce son, et les chevaux retrouvèrent suffisamment de calme pour que mon compagnon puisse descendre et venir se placer devant eux. Il les caressa, les apaisa, et leur chuchota des mots à l'oreille, comme j'avais entendu que les dresseurs de chevaux savaient le faire, et il fut extraordinairement efficace, car sous ses caresses ils devinrent à nouveau contrôlables, même s'ils tremblaient toujours. Il reprit sa place sur son siège, et, secouant les rênes, lança l'attelage à vive allure. Cette fois, parvenu de l'autre côté de la passe, il prit soudain un chemin étroit et pentu vers la droite. Bientôt nous nous retrouvâmes entourés d'arbres, qui parfois formaient une arche au-dessus de la route, comme si nous passions dans un tunnel. Puis de nouveau de part et d'autre s'élevèrent de gros rochers. Bien qu'à l'abri, nous pouvions entendre le vent qui se levait, car il gémissait et sifflait entre les pierres, et les branches des arbres s'entrechoquaient. Il se mit à faire encore plus froid, et une fine neige poudreuse commença à tomber : bientôt une pellicule blanche nous recouvrit ainsi que tout ce qui se trouvait autour de nous. Le vent âpre nous apportait toujours le hurlement des chiens, même s'il s'affaiblissait à mesure que nous avancions. Les loups par contre étaient de plus en plus près, comme s'ils nous encerclaient complètement. J'en étais terriblement effrayé, et les chevaux également. Le cocher toutefois ne semblait pas le moins du monde perturbé ; il continuait à tourner la tête de droite et de gauche, mais je ne pouvais rien voir dans les ténèbres. Soudain, à gauche, j'aperçus une petite flamme bleue vacillante. Le cocher la vit au même moment, et aussitôt il arrêta les chevaux, puis, sautant au sol, il disparut dans l'obscurité. Je ne savais que faire, surtout que le hurlement des loups se faisait de plus en plus proche, mais tandis que je m'interrogeais, l'homme reparut, et, sans un mot, il remonta sur son siège, et nous reprîmes notre route. Je pense que j'ai dû m'endormir, et revivre cet évènement en rêve, car il me sembla se répéter encore et encore. Oui, quand j'y repense maintenant, ce fut comme un horrible cauchemar. A un moment, la flamme bleue fut si proche de la route, que même dans ces épaisses ténèbres, je pus percevoir les mouvements du cocher. Il se dirigea rapidement vers l'endroit d'où jaillissait la flamme – elle devait vraiment être très faible, car elle n'éclairait presque pas autour d'elle – puis, ramassant quelques pierres, il les assembla d'une manière particulière. Alors se produisit un étrange effet d'optique : tandis qu'ils se tenait entre la flamme et moi, cette dernière restait visible, et je continuais à voir tout aussi bien sa lueur spectrale. C'était déconcertant, mais comme cet effet ne fut que momentané, je me dis que mes yeux m'avaient sans doute trompé. Pendant un temps, nous poursuivîmes notre route dans les ténèbres, sans plus voir de flammes bleues ; mais nous entendions toujours les loups hurler autour de nous, comme s'ils nous encerclaient tout en se déplaçant en même temps que la calèche. A un moment, le cocher s'arrêta à nouveau et s'absenta plus longtemps qu'il ne l'avait fait auparavant, et durant son absence, les chevaux recommencèrent à trembler, à renâcler et à hennir de terreur. Je n'en voyais pas la cause, car le hurlement des loups venait de cesser, mais juste à ce moment-là, la lune apparut entre deux nuages noirs, derrière la crête dentelée d'une montagne vertigineuse, couvert de pins, et elle me permit de voir autour de nous un cercle de loups ; ils avaient les dents blanches, la langue rouge, des pattes puissantes, et le poil hérissé. Ils étaient cent fois plus terribles dans ce silence sinistre

que quand ils poussaient des hurlements. J'étais paralysé par la peur. On ne peut pas comprendre l'horreur d'une telle situation sans y a voir été réellement confronté. Soudain les loups se remirent à hurler, comme si le clair de lune avait eu un effet particulier sur eux. Les chevaux ruaient et sautaient sur place, et jetaient autour d'eux des regards désespérés qui faisaient peine à voir, mais cet anneau d'horreur vivante les entourait de toute part, et ils ne pouvaient lui échapper. Je criai au cocher qu'il devait revenir ; et il me semblait que ma seule chance était de tenter de briser le cercle pour lui permettre de revenir. Je criai, et frappai sur la portière, espérant que le bruit ferait fuir les loups de ce côté, pour lui donner une chance de passer. Comment il parvint à me rejoindre, je ne sais, mais j'entendis soudain sa voix s'élever, d'un ton de commandement impérieux, et dirigeant mon regard dans la direction d'où elle provenait, je le vis debout au milieu de la route. Comme il faisait de son long bras le geste de repousser un obstacle invisible, les loups reculaient et se calmaient. Juste à ce moment, un gros nuage vint à passer devant la lune, et tout fut à nouveau plongé dans les ténèbres. Quand je pus le distinguer à nouveau, il remontait sur la calèche, et les loups avaient disparu. Tout ceci était si étrange et si troublant qu'une peur terrible s'abattit sur moi, et je craignais de parler ou même de bouger. Le temps s'écoula avec une insupportable lenteur tandis que nous continuions notre voyage, dans une obscurité maintenant presque complète, car la lune avait disparu derrière les nuages. Nous montions toujours, avec par moment des rapides descentes, après lesquelles nous reprenions notre ascension. Enfin, je me rendis soudain compte que le cocher arrêtait la calèche dans la cour d'un vaste château en ruines ; aucune lumière n'éclairait ses hautes fenêtres noires, et ses créneaux dessinaient une ligne brisée devant le ciel, à nouveau éclairé par la lune.

Chapitre 2 Journal de Jonathan Harker - suite 5 mai Je pense que j'ai dû dormir, car sans nul doute si j'avais été éveillé, j'aurais dû remarquer que j'approchais d'un endroit aussi remarquable. Dans l'obscurité, la cour semblait d'une taille considérable, mais comme plusieurs passages obscurs s'ouvraient depuis cet endroit vers de grandes arches, elle paraissait peut-être plus grande qu'elle n'était en réalité. Je n'ai pas encore eu l'occasion de la voir à la lumière du jour. Quand la calèche s'arrêta, le cocher bondit à terre, et me tendit la main pour m'aider à descendre. Encore une fois, je ne pus m'empêcher de remarquer sa force prodigieuse. Sa main me semblait être un étau d'acier, qui aurait pu m'écraser s'il l'avait voulu. Il prit mes bagages, et les plaça sur le sol à côté de moi tandis que je me tenais devant une grande et vieille porte cloutée de fer, enchâssée dans une embrasure de pierre massive. Même dans l'obscurité, je pouvais voir que la pierre était finement ouvragée, mais les gravures étaient usées par les siècles et par les intempéries. Tandis que je me tenais là, le cocher remonta sur son siège et secoua les rênes ; les chevaux s'élancèrent, et la calèche disparut par l'un des noirs passages qui s'ouvraient sur la cour. Je restai silencieux là où je me trouvais, car je ne savais que faire. Je ne voyais ni clochette ni heurtoir, et il y avait peu de chances qu'on pût entendre ma voix à travers ces murs épais et ces sombres fenêtres. J'eus l'impression d'attendre une éternité, et je fus assailli par le doute et la crainte. En quelle sorte de lieu étais-je parvenu, et parmi quelle sorte de gens ? Dans quelle étrange aventure m'étais-je embarqué ? Etait-ce là un incident habituel dans la vie d'un clerc de solicitor, envoyé pour assister un étranger dans l'achat d'un immeuble de Londres ? Clerc de solicitor ! Mina n'aimerait pas cela. Solicitor plutôt ! Car juste avant de quitter Londres, j'ai appris que j'avais réussi mon examen, et je suis maintenant solicitor à part entière !

Part (3) Anteil (3) Part (3) Parte (3) اشتراک گذاری (3) Parte (3) Parte (3) Del (3) 第(3)部分

Il dit au cocher : « Vous êtes en avance ce soir, mon ami. » L'homme répondit en bégayant : « Mein Herr anglais était pressé. Ο άντρας απάντησε τραυλίζοντας: «Ο Mein Herr English βιαζόταν. " El hombre respondió tartamudeando: "Mein Herr English tenía prisa. » A quoi l'étranger répliqua : « Voilà pourquoi, je suppose, vous vouliez l'emmener en Bucovine. "To which the stranger replied: "That's why, I suppose, you wanted to take him to Bukovina. " A lo que el forastero respondió: "Por eso, supongo, querías llevarlo a Bucovina. Vous ne pouvez me tromper, mon ami ; j'en sais trop, et mes chevaux sont rapides. » Tandis qu'il parlait, il sourit, et à la lueur des lampes sa bouche semblait cruelle, avec des lèvres très rouges et des dents acérées, blanches comme l'ivoire. Καθώς μιλούσε, χαμογέλασε, και στο φως των λυχνιών το στόμα του φαινόταν σκληρό, με πολύ κόκκινα χείλη και κοφτερά δόντια, λευκά σαν ελεφαντόδοντο. "Mientras hablaba, sonreía, y a la luz de las lámparas su boca parecía cruel, con los labios muy rojos y los dientes afilados y blancos como el marfil. Un de mes compagnons murmura à l'oreille de son voisin le vers tiré du « Lenore » de Burger : « Denn die Todten reiten schnell » « Car les morts marchent vite. One of my companions whispered the line from Burger's "Lenore" into his neighbor's ear: "Denn die Todten reiten schnell" "For the dead walk fast. Uno de mis compañeros susurró al oído de su vecino la línea de "Lenore" de Burger: "Denn die Todten reiten schnell" "Porque los muertos caminan rápido". » L'étrange cocher entendit évidemment ces mots, car il le regarda avec un sourire énigmatique. Le passager détourna le regard, tout en tendant deux doigts et en se signant. The passenger looked away, holding out two fingers and signing. El pasajero apartó la mirada, extendió dos dedos y firmó. « Donnez-moi les bagages de mein Herr », reprit le cocher, et, avec une étonnante rapidité, mes valises furent chargées dans la calèche. Celle-ci était juste à côté de la diligence, et une fois que je fus descendu, son conducteur m'aida à monter en me prenant le bras d'une main qui me sembla faite d'acier. Ήταν ακριβώς δίπλα στο πούλμαν της σκηνής και μόλις βγήκα έξω, ο οδηγός του με βοήθησε να σηκωθώ, πιάνοντάς μου το χέρι με ένα χέρι που μου φαινόταν από ατσάλι. Era proprio accanto al pullman e, quando sono sceso, l'autista mi ha aiutato a salire prendendomi il braccio con una mano che sembrava d'acciaio. Sa force devait être prodigieuse. Sans un mot, il secoua ses rênes ; les chevaux tournèrent, et nous nous enfonçâmes dans les ténèbres de la passe. Without a word, he shook his reins; the horses turned, and we plunged into the darkness of the pass. Sin decir palabra, sacudió las riendas; los caballos giraron y nos sumergimos en la oscuridad del paso. Senza una parola, scosse le redini; i cavalli girarono e ci immergemmo nell'oscurità del passo. Me retournant, je vis l'haleine des chevaux éclairée par les lampes, et les visages de mes anciens compagnons de voyage qui se signaient. Alors le cocher fit claquer son fouet et poussa un cri pour lancer ses chevaux, et ils reprirent leur chemin vers la Bucovine. Tandis qu'ils disparaissaient dans la nuit, je ressentis un étrange frisson, et je fus gagné par un sentiment de solitude, mais le cocher jeta un manteau sur mes épaules, plaça une couverture sur mes genoux, et me dit, dans un excellent allemand :

« La nuit est froide, mein Herr, et mon maître le Comte m'a demandé de prendre soin de vous. Il y a un flacon de slivovitz (l'alcool de prune du pays) sous votre siège, si vous en avez besoin. » Je n'en pris pas, mais c'était un soulagement de savoir le flacon à portée de main. "I didn't take any, but it was a relief to know the bottle was close at hand. J'avais un sentiment d'étrangeté, j'étais même effrayé. Provavo una sensazione di stranezza, ero persino spaventato. Je pense que si j'avais eu une autre solution, je n'aurais pas continué ce voyage incertain dans la nuit. I think if I'd had any other option, I wouldn't have continued this uncertain journey through the night. L'attelage fila tout droit à vive allure, puis tourna à un carrefour pour prendre une autre route rectiligne. Il me semblait que nous parcourions encore et toujours la même contrée ; je pris alors un point de repère fixe et pus constater que c'était bien le cas. It seemed to me that we were traveling through the same region over and over again, so I took a fixed point of reference and saw that this was indeed the case. Me parecía que estábamos recorriendo la misma zona una y otra vez, así que tomé un punto de referencia fijo y comprobé que efectivamente era así. J'aurais aimé pouvoir demander au cocher la raison de tout ceci, mais j'avais peur de le faire, car je pensais que dans ma position, cela n'aurait aucun effet, s'il avait effectivement l'intention de faire des détours. I wish I could have asked the coachman the reason for all this, but I was afraid to do so, as I thought that in my position it would have no effect, if he did indeed intend to make detours. Me hubiera gustado preguntarle al cochero la razón de todo aquello, pero temí hacerlo, pues pensé que en mi posición no tendría ningún efecto si realmente pretendía dar rodeos. Au bout d'un moment cependant, j'étais curieux de savoir combien de temps s'était écoulé ; je craquai une allumette pour consulter ma montre : il était presque minuit. After a while, however, I was curious to know how much time had passed, so I struck a match to consult my watch: it was almost midnight. Dopo un po', però, ero curioso di sapere quanto tempo fosse passato; accesi un fiammifero per consultare l'orologio: era quasi mezzanotte. Ce fut un choc : je crois que les superstitions habituelles à propos de minuit avaient été renforcées par mes récentes expériences. J'attendais, malade d'angoisse. Alors un chien se mit à hurler dans une ferme quelque part en contrebas de la route – un long gémissement plaintif, de peur peut-être. Then a dog started howling in a farmhouse somewhere down the road - a long, plaintive whimper, of fear perhaps. Poi un cane iniziò a ululare in una fattoria da qualche parte lungo la strada: un lungo lamento lamentoso, forse di paura. Un autre chien lui fit écho, puis encore un autre, et encore, et enfin ce fut comme si un hurlement sauvage et sans fin s'élevait de tout le pays, d'aussi loin que pouvait le concevoir l'imagination à travers les ténèbres, porté par le vent qui soufflait maintenant doucement à travers la passe. Another dog echoed him, then another, and another, and finally it was as if a wild, endless howl was rising from all over the country, from as far away as the imagination could conceive through the darkness, carried by the wind that was now blowing gently across the pass. Au premier cri, les chevaux commencèrent à se cabrer et à renâcler, mais le cocher leur parler d'un ton rassurant, et ils se calmèrent bientôt, mais ils continuèrent à frissonner et à transpirer comme s'ils venaient de s'enfuir pour échapper à un danger soudain. At the first shout, the horses began to rear and snort, but the coachman spoke reassuringly to them, and they soon calmed down, but they continued to shiver and sweat as if they had just run away from some sudden danger. Al primo grido, i cavalli cominciarono a indietreggiare e a scalpitare, ma il cocchiere parlò loro in tono rassicurante e presto si calmarono, continuando però a tremare e a sudare come se fossero appena scappati per sfuggire a un pericolo improvviso. Alors, dans le lointain, depuis les montagnes des deux côtés de la calèche, commença à se faire entendre un autre hurlement, plus fort et plus perçant – celui des loups. Entonces, a lo lejos, desde las montañas situadas a ambos lados del carruaje, comenzó a oírse otro aullido, más fuerte y penetrante: el de los lobos. Je fus tenté de sauter de la calèche et de courir, tandis que les chevaux, eux, faisaient de folles ruades, et le cocher eut besoin de toute sa force pour les empêcher de s'emballer. I was tempted to leap out of the carriage and run, while the horses were doing a mad dash, and the coachman needed all his strength to keep them from bolting. Tuve la tentación de saltar del carruaje y echar a correr, pero los caballos corcoveaban salvajemente y el cochero necesitaba todas sus fuerzas para evitar que se desbocaran. En quelques minutes toutefois, mes oreilles s'habituèrent à ce son, et les chevaux retrouvèrent suffisamment de calme pour que mon compagnon puisse descendre et venir se placer devant eux. Within a few minutes, however, my ears became accustomed to the sound, and the horses calmed down enough for my companion to dismount and come and stand in front of them. In pochi minuti, però, le mie orecchie si abituarono al suono e i cavalli si calmarono a sufficienza perché il mio compagno smontasse e si mettesse di fronte a loro. Il les caressa, les apaisa, et leur chuchota des mots à l'oreille, comme j'avais entendu que les dresseurs de chevaux savaient le faire, et il fut extraordinairement efficace, car sous ses caresses ils devinrent à nouveau contrôlables, même s'ils tremblaient toujours. He stroked them, soothed them, and whispered words in their ears, as I'd heard horse trainers knew how to do, and he was extraordinarily effective, for under his caresses they became controllable again, even if they were still trembling. Los acarició, los calmó y les susurró palabras al oído, como había oído hacer a los domadores de caballos, y fue extraordinariamente eficaz, porque bajo sus caricias volvieron a ser controlables, aunque seguían temblando. Il reprit sa place sur son siège, et, secouant les rênes, lança l'attelage à vive allure. Cette fois, parvenu de l'autre côté de la passe, il prit soudain un chemin étroit et pentu vers la droite. This time, on the other side of the pass, he suddenly took a narrow, steep path to the right. Esta vez, al otro lado del paso, tomó de repente un camino estrecho y empinado hacia la derecha. Bientôt nous nous retrouvâmes entourés d'arbres, qui parfois formaient une arche au-dessus de la route, comme si nous passions dans un tunnel. Soon we found ourselves surrounded by trees, which sometimes formed an arch over the road, as if we were passing through a tunnel. Puis de nouveau de part et d'autre s'élevèrent de gros rochers. Then, once again, large rocks rose up on either side. Bien qu'à l'abri, nous pouvions entendre le vent qui se levait, car il gémissait et sifflait entre les pierres, et les branches des arbres s'entrechoquaient. Although sheltered, we could hear the wind rising, as it moaned and whistled between the stones, and the branches of the trees rattled. Il se mit à faire encore plus froid, et une fine neige poudreuse commença à tomber : bientôt une pellicule blanche nous recouvrit ainsi que tout ce qui se trouvait autour de nous. It got even colder, and a fine powdery snow began to fall: soon a white film covered us and everything around us. Le vent âpre nous apportait toujours le hurlement des chiens, même s'il s'affaiblissait à mesure que nous avancions. The bitter wind still brought us the howling of the dogs, even if it weakened as we advanced. Les loups par contre étaient de plus en plus près, comme s'ils nous encerclaient complètement. The wolves, on the other hand, were getting closer and closer, as if encircling us completely. J'en étais terriblement effrayé, et les chevaux également. I was terribly frightened, and so were the horses. Le cocher toutefois ne semblait pas le moins du monde perturbé ; il continuait à tourner la tête de droite et de gauche, mais je ne pouvais rien voir dans les ténèbres. The coachman, however, didn't seem in the least perturbed; he kept turning his head right and left, but I couldn't see anything in the darkness. Soudain, à gauche, j'aperçus une petite flamme bleue vacillante. Le cocher la vit au même moment, et aussitôt il arrêta les chevaux, puis, sautant au sol, il disparut dans l'obscurité. The coachman saw her at the same moment, and immediately stopped the horses, then, leaping to the ground, disappeared into the darkness. Je ne savais que faire, surtout que le hurlement des loups se faisait de plus en plus proche, mais tandis que je m'interrogeais, l'homme reparut, et, sans un mot, il remonta sur son siège, et nous reprîmes notre route. Je pense que j'ai dû m'endormir, et revivre cet évènement en rêve, car il me sembla se répéter encore et encore. I think I must have fallen asleep and relived this event in my dreams, because it seemed to repeat itself over and over again. Oui, quand j'y repense maintenant, ce fut comme un horrible cauchemar. Yes, when I think back on it now, it was like a horrible nightmare. A un moment, la flamme bleue fut si proche de la route, que même dans ces épaisses ténèbres, je pus percevoir les mouvements du cocher. At one point, the blue flame was so close to the road that, even in the thick darkness, I could make out the coachman's movements. Il se dirigea rapidement vers l'endroit d'où jaillissait la flamme – elle devait vraiment être très faible, car elle n'éclairait presque pas autour d'elle – puis, ramassant quelques pierres, il les assembla d'une manière particulière. He quickly made his way over to where the flame was coming from - it must have been very dim indeed, for it hardly lit up anything around it - then, picking up a few stones, he assembled them in a peculiar way. Alors se produisit un étrange effet d'optique : tandis qu'ils se tenait entre la flamme et moi, cette dernière restait visible, et je continuais à voir tout aussi bien sa lueur spectrale. Then a strange optical effect occurred: as they stood between me and the flame, the latter remained visible, and I continued to see its spectral glow just as well. C'était déconcertant, mais comme cet effet ne fut que momentané, je me dis que mes yeux m'avaient sans doute trompé. It was disconcerting, but as the effect was only momentary, I told myself that my eyes had probably deceived me. Pendant un temps, nous poursuivîmes notre route dans les ténèbres, sans plus voir de flammes bleues ; mais nous entendions toujours les loups hurler autour de nous, comme s'ils nous encerclaient tout en se déplaçant en même temps que la calèche. For a while, we drove on in the darkness, no longer seeing any blue flames; but we could still hear the wolves howling around us, as if they were encircling us while moving along with the carriage. A un moment, le cocher s'arrêta à nouveau et s'absenta plus longtemps qu'il ne l'avait fait auparavant, et durant son absence, les chevaux recommencèrent à trembler, à renâcler et à hennir de terreur. At one point, the coachman stopped again and stayed away longer than he had before, and during his absence, the horses began to tremble again, snorting and neighing in terror. A un certo punto, il cocchiere si fermò di nuovo e si trattenne più a lungo di quanto avesse fatto in precedenza; durante la sua assenza, i cavalli ricominciarono a tremare, sbuffando e nitrendo per il terrore. Je n'en voyais pas la cause, car le hurlement des loups venait de cesser, mais juste à ce moment-là, la lune apparut entre deux nuages noirs, derrière la crête dentelée d'une montagne vertigineuse, couvert de pins, et elle me permit de voir autour de nous un cercle de loups ; ils avaient les dents blanches, la langue rouge, des pattes puissantes, et le poil hérissé. I couldn't see the cause, for the howling of the wolves had just ceased, but just then, the moon appeared between two dark clouds, behind the jagged crest of a vertiginous, pine-covered mountain, and it allowed me to see a circle of wolves around us; they had white teeth, red tongues, powerful paws, and bristly hair. Ils étaient cent fois plus terribles dans ce silence sinistre Eran cien veces más terribles en este silencio espeluznante...

que quand ils poussaient des hurlements. cuando gritaban. J'étais paralysé par la peur. On ne peut pas comprendre l'horreur d'une telle situation sans y a voir été réellement confronté. Soudain les loups se remirent à hurler, comme si le clair de lune avait eu un effet particulier sur eux. Suddenly, the wolves started howling again, as if the moonlight had had a special effect on them. Les chevaux ruaient et sautaient sur place, et jetaient autour d'eux des regards désespérés qui faisaient peine à voir, mais cet anneau d'horreur vivante les entourait de toute part, et ils ne pouvaient lui échapper. The horses ran and jumped on the spot, and cast desperate glances around them that were painful to see, but this ring of living horror surrounded them on all sides, and they couldn't escape it. Je criai au cocher qu'il devait revenir ; et il me semblait que ma seule chance était de tenter de briser le cercle pour lui permettre de revenir. I shouted to the coachman that he had to come back; and it seemed my only chance was to try to break the circle to allow him to return. Je criai, et frappai sur la portière, espérant que le bruit ferait fuir les loups de ce côté, pour lui donner une chance de passer. I shouted, and banged on the door, hoping the noise would scare the wolves away from that side, to give him a chance to get through. Grité y golpeé la puerta, con la esperanza de que el ruido ahuyentara a los lobos de ese lado, para darle la oportunidad de pasar. Comment il parvint à me rejoindre, je ne sais, mais j'entendis soudain sa voix s'élever, d'un ton de commandement impérieux, et dirigeant mon regard dans la direction d'où elle provenait, je le vis debout au milieu de la route. How he managed to reach me, I don't know, but I suddenly heard his voice raised, in a tone of imperious command, and directing my gaze in the direction from which it came, I saw him standing in the middle of the road. Cómo consiguió llegar hasta mí, no lo sé, pero de pronto oí que alzaba la voz, en tono de imperiosa orden, y dirigiendo mi mirada en la dirección de donde procedía, le vi de pie en medio de la carretera. Comme il faisait de son long bras le geste de repousser un obstacle invisible, les loups reculaient et se calmaient. As he used his long arm to push back an invisible obstacle, the wolves backed off and calmed down. Juste à ce moment, un gros nuage vint à passer devant la lune, et tout fut à nouveau plongé dans les ténèbres. Just then, a large cloud passed in front of the moon, and everything was plunged back into darkness. Quand je pus le distinguer à nouveau, il remontait sur la calèche, et les loups avaient disparu. When I could make him out again, he was getting back on the carriage, and the wolves had disappeared. Tout ceci était si étrange et si troublant qu'une peur terrible s'abattit sur moi, et je craignais de parler ou même de bouger. Le temps s'écoula avec une insupportable lenteur tandis que nous continuions notre voyage, dans une obscurité maintenant presque complète, car la lune avait disparu derrière les nuages. Time passed with unbearable slowness as we continued our journey, in darkness now almost complete, for the moon had disappeared behind the clouds. Nous montions toujours, avec par moment des rapides descentes, après lesquelles nous reprenions notre ascension. We were always climbing, with occasional rapid descents, after which we resumed our ascent. Siempre estábamos subiendo, con rápidos descensos ocasionales, tras los cuales reanudábamos el ascenso. Enfin, je me rendis soudain compte que le cocher arrêtait la calèche dans la cour d'un vaste château en ruines ; aucune lumière n'éclairait ses hautes fenêtres noires, et ses créneaux dessinaient une ligne brisée devant le ciel, à nouveau éclairé par la lune. At last, I suddenly realized that the coachman was stopping the carriage in the courtyard of a vast ruined castle; no light shone through its tall black windows, and its battlements drew a broken line against the moonlit sky. Infine, mi resi improvvisamente conto che il cocchiere stava fermando la carrozza nel cortile di un vasto castello in rovina; nessuna luce traspariva dalle sue alte finestre nere e i suoi merli disegnavano una linea spezzata contro il cielo, nuovamente illuminato dalla luna.

Chapitre 2 Journal de Jonathan Harker - suite 5 mai Je pense que j'ai dû dormir, car sans nul doute si j'avais été éveillé, j'aurais dû remarquer que j'approchais d'un endroit aussi remarquable. Chapter 2 Jonathan Harker's Diary - continued May 5 I think I must have been asleep, for no doubt if I had been awake, I should have noticed that I was approaching such a remarkable place. Dans l'obscurité, la cour semblait d'une taille considérable, mais comme plusieurs passages obscurs s'ouvraient depuis cet endroit vers de grandes arches, elle paraissait peut-être plus grande qu'elle n'était en réalité. In the darkness, the courtyard appeared to be of considerable size, but as several dark passageways opened out from here to large arches, it perhaps looked larger than it actually was. Je n'ai pas encore eu l'occasion de la voir à la lumière du jour. I haven't had a chance to see it in the light of day yet. Quand la calèche s'arrêta, le cocher bondit à terre, et me tendit la main pour m'aider à descendre. Encore une fois, je ne pus m'empêcher de remarquer sa force prodigieuse. Sa main me semblait être un étau d'acier, qui aurait pu m'écraser s'il l'avait voulu. His hand felt like a steel vise that could have crushed me if he'd wanted to. Il prit mes bagages, et les plaça sur le sol à côté de moi tandis que je me tenais devant une grande et vieille porte cloutée de fer, enchâssée dans une embrasure de pierre massive. He took my luggage, and placed it on the floor beside me as I stood in front of a large old iron studded door, set in a massive stone embrasure. Même dans l'obscurité, je pouvais voir que la pierre était finement ouvragée, mais les gravures étaient usées par les siècles et par les intempéries. Even in the dark, I could see that the stone was finely worked, but the engravings were worn by centuries and weathering. Tandis que je me tenais là, le cocher remonta sur son siège et secoua les rênes ; les chevaux s'élancèrent, et la calèche disparut par l'un des noirs passages qui s'ouvraient sur la cour. As I stood there, the coachman climbed back onto his seat and shook the reins; the horses bolted, and the carriage disappeared through one of the dark passageways that opened onto the courtyard. Je restai silencieux là où je me trouvais, car je ne savais que faire. Je ne voyais ni clochette ni heurtoir, et il y avait peu de chances qu'on pût entendre ma voix à travers ces murs épais et ces sombres fenêtres. I couldn't see any bells or knockers, and there was little chance of my voice being heard through those thick walls and dark windows. J'eus l'impression d'attendre une éternité, et je fus assailli par le doute et la crainte. En quelle sorte de lieu étais-je parvenu, et parmi quelle sorte de gens ? In what kind of place had I arrived, and among what kind of people? Dans quelle étrange aventure m'étais-je embarqué ? Etait-ce là un incident habituel dans la vie d'un clerc de solicitor, envoyé pour assister un étranger dans l'achat d'un immeuble de Londres ? Clerc de solicitor ! Clerc de solicitor! ¡Abogado! Mina n'aimerait pas cela. Solicitor plutôt ! Solicitor! Car juste avant de quitter Londres, j'ai appris que j'avais réussi mon examen, et je suis maintenant solicitor à part entière ! Because just before I left London, I learned that I had passed my exam, and I'm now a full-fledged solicitor!