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Bram Stoker - Dracula, Part (22)

Part (22)

Les marchandises partent par le train de 21h30 ce soir, et sont attendues à King's Cross à 16h30 demain après-midi. Comme notre client souhaite que la livraison s'effectue l

plus rapidement possible, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir tenir du personnel prêt à réceptionner les marchandises et à les livrer, pour l'heure que je vous ai indiquée. Dans le but d'éviter tout retardement éventuel, dû par exemple à un problème de taxe de routine à acquitter, je vous joins un chèque de dix livres, dont je vous prierais de bien vouloir me donner reçu. Si les charges à payer se trouvaient être moindres que cette provision, vous pouvez renvoyer la différence; si les charges sont plus importantes, nous vous enverrons immédiatement la différence, par chèque et par retour du courrier. Vous devez laisser les clés dans le hall principal de la maison lors de votre départ, où le propriétaire pourra les récupérer en utilisant le double de la clé. J'espère ne pas me outrepasser les règles de la courtoisie commerciale en vous pressant à nouveau vivement de faire diligence pour que la livraison ait lieu lieu le plus rapidement possible. Lettre de Messieurs Carter, Paterseon and Cie, Londres, à Messieurs Billington et Fils, Whitby. 21 août. Chers Messieurs, Nous accusons réception de votre chèque de 10 livres et vous retournons un chèque de 1 livre et 17 pence, qui représentent l' excédent par rapport à l'acompte que vous aviez donné. Les marchandises ont été livrées exactement selon vos instructions, et les clés ont été laissées dans le hall, comme indiqué. Bien respectueusement, Pour Carter, paterson and Cie. Journal de Mina Murray 18 août Je suis heureuse aujourd'hui, et j'écris depuis le banc du cimetière. Lucy va beaucoup mieux. La nuit dernière elle a remarquablement bien dormi, et ne m'a pas dérangée une seule fois. Les couleurs semblent revenir déjà sur ses joues, bien qu'elle soit toujours d'une triste pâleur. Si elle était le moins du monde anémique, je comprendrais son état, mais elle ne l'est pas. Elle est de bonne humeur, chaleureuse et pleine de vie. Toutes ses réticences morbides semblent être terminées, et elle m'a juste rappelé - comme si j'avais besoin qu'on me la rappelle !- cette fameuse nuit, où je l'ai trouvée endormie ici même, sur ce banc précis. Comme elle évoquait cet épisode, elle s'amusait à claquer ses talons sur la dalle de pierre, avec ses bottines, et dit : « Mes pauvres petits pieds ne faisaient pas autant de bruit, alors ! J'ose dire que Mister Swales m'aurait expliqué que c'est parce que je ne voulais pas réveiller Geordie. » Comme elle semblait d'humeur communicative, je lui demandai si elle avait fait des rêves, cette nuit-là. Avant de répondre, elle eut ce petit plissement de front qu'Arthur aime tant, et à si juste titre - je me permets de l'appeler Arthur car c'est ainsi qu'elle l'appelle. Puis elle continua, avec un air de rêverie, comme si elle essayait de mobiliser ses souvenirs : « Je ne crois pas que j'étais à proprement parler en train de rêver, car tout semblait bien réel. J'avais juste le désir de me trouver ici, à cet endroit - je ne sais pourquoi, j'avais peur de quelque chose, mais je ne sais pas de quoi. Je me souviens, bien

que j'aie été, je crois, endormie, être passée par les rues et avoir traversé le pont. Un poisson a sauté quand je suis passée, et je me suis arrêtée pour le regarder… j'ai entendu des chiens aboyer - toute la ville semblait emplie de chiens qui hurlaient tous en même temps -puis j'ai monté les marches. Ensuite j'ai le souvenir vague de quelque chose de long et de sombre, avec des yeux rouges, comme ce que nous avons vu l'autre soir, au coucher du soleil, et de quelque chose de très doux et de très amer en même temps, qui m'enveloppait, et j'ai eu l'impression de sombrer tout au fond d'une eau verte, et il y avait un chant à mes oreilles, comme il y en a, d'après ce que j'ai entendu, aux oreilles des noyés, et alors tout s'est mis à s'éloigner de moi, mon âme semblait quitter mon corps et flotter dans les airs. Je crois me souvenir qu'à un moment donné, je survolais le Phare du côté Ouest, et ensuite j'ai éprouvé une sensation atroce, comme si je me trouvais dans un tremblement de terre, et je suis revenue à moi, avec toi qui me secouais. Etrangement, je t'ai vue avant de te sentir. « A ces mots, elle se mit à rire. Tout cela me paraissait un peu troublant, et j'étais suspendue à ses lèvres. Je n'ai pas vraiment aimé ce récit, et j'ai jugé préférable d'orienter son esprit vers d'autres sujets. Lucy est alors redevenue parfaitement normale. A notre retour, la brise fraîche l'avait ragaillardie, et ses joues pâles étaient vraiment rosées. Sa mère s'en réjouit en la voyant, et nous passâmes une soirée très heureuse. 19 août Joie, joie, joie ! Et pourtant, mélangée. Enfin, des nouvelles de Jonathan. Le cher garçon a été malade; c'est pourquoi il n'a pas écrit. Me voilà rassurée, maintenant que je sais. C'est Mister Hawkins qui m'a fait parvenir une lettre, et il m'a écrit lui- même avec beaucoup de gentillesse. Je dois partir ce matin pour rejoindre Jonathan, aider à le soigner si cela est nécessaire, et le raccompagner à la maison. Mister Hawkins dit que ce serait une bonne idée de nous marier sur place. J'ai pleuré sur la lettre de la Soeur jusqu'à la sentir mouillée contre ma poitrine, où elle repose. Elle vient de Jonathan, et doit se trouver près de mon coeur, où Jonathan se trouve lui-même. Mon voyage est planifié, et mes bagages sont prêts. Je n'emporte qu'une robe de rechange; Lucy me ramènera ma malle à Londres et la gardera jusqu'à ce que je l'envoie chercher, car il se peut que… Je ne dois plus écrire, je dois garder cela pour Jonathan, mon mari. La lettre qu'il a vue et touchée doit me donner du courage jusqu'à nos retrouvailles. Lettre de Soeur Agatha, Hôpital de St Joseph et Ste Mary, Budapest, à Miss Wilhelmina Murray 12 août Chère Madame, Je vous écris de la part de Mister Jonathan Harker, qui n'est pas assez bien lui-même pour écrire, bien qu'il soit en voie de guérison, grâce à Dieu et à St Joseph et Ste Marie. Cela va faire six semaines que nous le soignons, pour une violente fièvre cérébrale. Il me charge de vous envoyer son amour, comme il m'a chargée de transmettre à Mister Peter Hawkins, Exeter, qu'il est navré pour son retard, et que sa mission est accomplie. Il aura besoin de quelques semaines de convalescence dans notre sanatorium, dans les montagnes, mais reviendra ensuite. Il me fait dire également qu'il n'a pas assez d'argent avec lui, et qu'il aimerait payer son séjour ici, afin que d'autres patients dans le besoin puissent être secourus. Bien sincèrement vôtre, que Dieu vous bénisse,

Soeur Agatha PS : Mon patient s'étant endormi, je rouvre la lettre pour ajouter quelque chose. Il m'a tout raconté à votre sujet, notamment que vous devez bientôt devenir sa femme. Que votre union soit bénie ! Il a subi un terrible choc, ainsi que le dit notre médecin - et dans son délire ses hallucinations ont été terrifiantes, il parlait de loups, de poison et de sang; de fantômes et de démons; et je crains d'en dire plus. Prenez bien garde à l'avenir à ce que rien n'excite son imagination, ni ne lui cause de frayeur, pendant un long moment, car les traces d'une maladie telle que la sienne sont très longues à s'estomper. Nous aurions dû vous écrire il y a longtemps, mais nous n'avions aucune information sur ses proches, et il n'avait aucun document sur lui qui nous permît de comprendre sa situation. Il est arrivé par le train de Klausenburg, et le contrôleur a su par le chef de gare qu'il s'était précipité dans la gare en réclamant en hurlant un ticket pour rentrer chez lui. Voyant, malgré son comportement égaré, qu'il était anglais, ils lui ont donné un ticket pour la gare la plus proche de cette destination. Soyez assurée que nous prenons grand soin de lui. Il a gagné tous les coeurs par sa douceur et sa gentillesse. Il va vraiment mieux, et je n'ai pas de doute sur sa guérison prochaine, dans les semaines à venir. Mais faites bien attention à lui, pour sa santé. Il y aura, j'en prie Dieu et St Joseph et Ste Mary, beaucoup, beaucoup d'années de bonheur pour vous deux. » JOURNAL DU DOCTEUR SEWARD 19 août Changement brutal et inexplicable dans l'état de Renfield la nuit dernière. Aux alentours de 20h il a commencé à s'exciter, reniflant partout à la manière d'un chien. Le gardien, frappé par cette attitude, et connaissant mon intérêt pour ce patient, l'a encouragé à parler. Il est généralement poli avec les gardiens, et même à l'occasion, servile; mais cette nuit, à ce que me rapporte l'homme, il s'est montré dédaigneux, refusant même de lui adresser la parole. Tout ce qu'il acceptait de dire était : « Je ne veux pas vous parler; vous ne comptez plus, désormais. Le Maître approche. » Le gardien pense qu'il s'agit d'une poussée soudaine de manie religieuse, qui s'est emparée de lui. Si c'est le cas, nous devons faire attention aux dégâts, car un homme fort, pourvu de tendances à la fois homicides et religieuses, pourrait représenter un réel danger. C'est en effet une combinaison mortelle. A 21h, je lui ai rendu visite moi-même. Il s'est comporté avec moi exactement de la même manière qu'avec le gardien; dans son égoïsme forcené, la différence entre moi-même et un simple gardien ne comptait plus pour rien. Cela ressemble à un délire religieux, et il se prendra probablement bientôt pour Dieu. Ces distinctions infinitésimales entre un homme et un autre sont trop dérisoires pour un Etre Omniscient. Comme ces aliénés s'oublient ! Le vrai Dieu prête attention à la chute d'un moineau; mais le Dieu créé par la vanité humaine ne voit pas de différence entre l'aigle et le moineau ! Ah, si seulement les hommes savaient ! Pendant une grosse demi-heure, l'excitation de Renfield continua d'augmenter continuellement. Tout en feignant l'indifférence, mais je ne cessai pas un moment de l'observer. Tout à coup il eut cet air sournois qui vient toujours aux fous lorsqu'ils tiennent une nouvelle idée, accompagné d'un de ces mouvements de la tête et du dos que les gardiens d'asile connaissent si bien. Il se calma totalement, et alla s'asseoir d'un air résigné sur le bord de son lit, regardant dans le vide d'un oeil éteint. Je pensai que je pourrais vérifier si cette apathie soudaine était réelle ou feinte, en essayant de lui parler de ses animaux, un thème qui jusque là n'a jamais manqué d'exciter son intérêt. Au début il ne répondit pas, mais à la fin il dit avec humeur : « Qu'ils aillent tous au diable ! Je me soucie d'eux comme d'une guigne! » « Quoi ? » dis-je. « Vous ne voulez pas réellement dire que vous n'avez plus rien à faire de vos araignées ? » (Les araignées sont ces jours-ci sa grande occupation, et son cahier s'emplit de colonnes entières de petits symboles). A cela, il répondit, énigmatique :

« Les demoiselles d'honneur réjouissent les yeux de ceux qui attendent la mariée; mais quand la mariée paraît, alors les demoiselles d'honneur n'ont plus d'attrait pour les yeux rassasiés. » Il ne s'expliqua pas, mais demeura obstinément assis sur son lit pendant tout le temps que je restai avec lui. Je suis inquiet, et déprimé ce soir. Je ne peux m'empêcher de penser à Lucy, et à la manière dont les choses auraient pu être différentes. Si je ne trouve pas le sommeil tout de suite, chloral - le Morphée moderne - C2 HCL3 O H2 O ! Je dois faire attention cependant à ce que cette drogue ne devienne pas une habitude. Non, je n'en prendrai pas ce soir ! J'ai pensé à Lucy, et je ne la déshonorerai pas en mélangeant les deux, même si je ne dois pas fermer l'oeil de la nuit….

Part (22) Anteil (22) Part (22) Parte (22)

Les marchandises partent par le train de 21h30 ce soir, et sont attendues à King's Cross à 16h30 demain après-midi. Comme notre client souhaite que la livraison s'effectue l Poiché il nostro cliente desidera che la consegna avvenga il

plus rapidement possible, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir tenir du personnel prêt à réceptionner les marchandises et à les livrer, pour l'heure que je vous ai indiquée. Vi saremmo grati se poteste tenere il personale pronto a ricevere la merce e a consegnarla all'ora che vi ho indicato. Dans le but d'éviter tout retardement éventuel, dû par exemple à un problème de taxe de routine à acquitter, je vous joins un chèque de dix livres, dont je vous prierais de bien vouloir me donner reçu. In order to avoid any possible delay, due for example to a problem of routine tax to be paid, I enclose a check for ten pounds, of which I would kindly ask you to give me a receipt. Si les charges à payer se trouvaient être moindres que cette provision, vous pouvez renvoyer la différence; si les charges sont plus importantes, nous vous enverrons immédiatement la différence, par chèque et par retour du courrier. Vous devez laisser les clés dans le hall principal de la maison lors de votre départ, où le propriétaire pourra les récupérer en utilisant le double de la clé. Le chiavi devono essere lasciate nell'atrio principale della casa al momento della partenza, dove il proprietario potrà ritirarle utilizzando la chiave di riserva. J'espère ne pas me outrepasser les règles de la courtoisie commerciale en vous pressant à nouveau vivement de faire diligence pour que la livraison ait lieu lieu le plus rapidement possible. Lettre de Messieurs Carter, Paterseon and Cie, Londres, à Messieurs Billington et Fils, Whitby. 21 août. Chers Messieurs, Nous accusons réception de votre chèque de 10 livres et vous retournons un chèque de 1 livre et 17 pence, qui représentent l' excédent par rapport à l'acompte que vous aviez donné. Les marchandises ont été livrées exactement selon vos instructions, et les clés ont été laissées dans le hall, comme indiqué. Bien respectueusement, Pour Carter, paterson and Cie. Journal de Mina Murray 18 août Je suis heureuse aujourd'hui, et j'écris depuis le banc du cimetière. Mina Murray's Diary August 18 I'm happy today, and I'm writing from the cemetery bench. Lucy va beaucoup mieux. La nuit dernière elle a remarquablement bien dormi, et ne m'a pas dérangée une seule fois. Les couleurs semblent revenir déjà sur ses joues, bien qu'elle soit toujours d'une triste pâleur. Si elle était le moins du monde anémique, je comprendrais son état, mais elle ne l'est pas. Elle est de bonne humeur, chaleureuse et pleine de vie. Toutes ses réticences morbides semblent être terminées, et elle m'a juste rappelé - comme si j'avais besoin qu'on me la rappelle !- cette fameuse nuit, où je l'ai trouvée endormie ici même, sur ce banc précis. Comme elle évoquait cet épisode, elle s'amusait à claquer ses talons sur la dalle de pierre, avec ses bottines, et dit : « Mes pauvres petits pieds ne faisaient pas autant de bruit, alors ! J'ose dire que Mister Swales m'aurait expliqué que c'est parce que je ne voulais pas réveiller Geordie. » Comme elle semblait d'humeur communicative, je lui demandai si elle avait fait des rêves, cette nuit-là. Avant de répondre, elle eut ce petit plissement de front qu'Arthur aime tant, et à si juste titre - je me permets de l'appeler Arthur car c'est ainsi qu'elle l'appelle. Puis elle continua, avec un air de rêverie, comme si elle essayait de mobiliser ses souvenirs : « Je ne crois pas que j'étais à proprement parler en train de rêver, car tout semblait bien réel. J'avais juste le désir de me trouver ici, à cet endroit - je ne sais pourquoi, j'avais peur de quelque chose, mais je ne sais pas de quoi. Je me souviens, bien

que j'aie été, je crois, endormie, être passée par les rues et avoir traversé le pont. Un poisson a sauté quand je suis passée, et je me suis arrêtée pour le regarder… j'ai entendu des chiens aboyer - toute la ville semblait emplie de chiens qui hurlaient tous en même temps -puis j'ai monté les marches. Ensuite j'ai le souvenir vague de quelque chose de long et de sombre, avec des yeux rouges, comme ce que nous avons vu l'autre soir, au coucher du soleil, et de quelque chose de très doux et de très amer en même temps, qui m'enveloppait, et j'ai eu l'impression de sombrer tout au fond d'une eau verte, et il y avait un chant à mes oreilles, comme il y en a, d'après ce que j'ai entendu, aux oreilles des noyés, et alors tout s'est mis à s'éloigner de moi, mon âme semblait quitter mon corps et flotter dans les airs. Je crois me souvenir qu'à un moment donné, je survolais le Phare du côté Ouest, et ensuite j'ai éprouvé une sensation atroce, comme si je me trouvais dans un tremblement de terre, et je suis revenue à moi, avec toi qui me secouais. Etrangement, je t'ai vue avant de te sentir. « A ces mots, elle se mit à rire. Tout cela me paraissait un peu troublant, et j'étais suspendue à ses lèvres. Je n'ai pas vraiment aimé ce récit, et j'ai jugé préférable d'orienter son esprit vers d'autres sujets. Lucy est alors redevenue parfaitement normale. A notre retour, la brise fraîche l'avait ragaillardie, et ses joues pâles étaient vraiment rosées. Sa mère s'en réjouit en la voyant, et nous passâmes une soirée très heureuse. 19 août Joie, joie, joie ! Et pourtant, mélangée. Enfin, des nouvelles de Jonathan. Le cher garçon a été malade; c'est pourquoi il n'a pas écrit. Me voilà rassurée, maintenant que je sais. C'est Mister Hawkins qui m'a fait parvenir une lettre, et il m'a écrit lui- même avec beaucoup de gentillesse. Je dois partir ce matin pour rejoindre Jonathan, aider à le soigner si cela est nécessaire, et le raccompagner à la maison. Mister Hawkins dit que ce serait une bonne idée de nous marier sur place. J'ai pleuré sur la lettre de la Soeur jusqu'à la sentir mouillée contre ma poitrine, où elle repose. Elle vient de Jonathan, et doit se trouver près de mon coeur, où Jonathan se trouve lui-même. Mon voyage est planifié, et mes bagages sont prêts. Je n'emporte qu'une robe de rechange; Lucy me ramènera ma malle à Londres et la gardera jusqu'à ce que je l'envoie chercher, car il se peut que… Je ne dois plus écrire, je dois garder cela pour Jonathan, mon mari. Lucy porterà il mio baule a Londra e lo terrà finché non la manderò a chiamare, perché può darsi che... Non devo più scrivere, devo tenere questo per Jonathan, mio marito. La lettre qu'il a vue et touchée doit me donner du courage jusqu'à nos retrouvailles. Lettre de Soeur Agatha, Hôpital de St Joseph et Ste Mary, Budapest, à Miss Wilhelmina Murray 12 août Chère Madame, Je vous écris de la part de Mister Jonathan Harker, qui n'est pas assez bien lui-même pour écrire, bien qu'il soit en voie de guérison, grâce à Dieu et à St Joseph et Ste Marie. Lettera di Suor Agatha, Ospedale di San Giuseppe e Santa Maria, Budapest, alla signorina Wilhelmina Murray 12 agosto Cara signora, le scrivo a nome del signor Jonathan Harker, che non sta abbastanza bene per scrivere da solo, anche se è sulla via della guarigione, grazie a Dio e a San Giuseppe e Santa Maria. Cela va faire six semaines que nous le soignons, pour une violente fièvre cérébrale. Il me charge de vous envoyer son amour, comme il m'a chargée de transmettre à Mister Peter Hawkins, Exeter, qu'il est navré pour son retard, et que sa mission est accomplie. Il aura besoin de quelques semaines de convalescence dans notre sanatorium, dans les montagnes, mais reviendra ensuite. Il me fait dire également qu'il n'a pas assez d'argent avec lui, et qu'il aimerait payer son séjour ici, afin que d'autres patients dans le besoin puissent être secourus. Bien sincèrement vôtre, que Dieu vous bénisse,

Soeur Agatha PS : Mon patient s'étant endormi, je rouvre la lettre pour ajouter quelque chose. Il m'a tout raconté à votre sujet, notamment que vous devez bientôt devenir sa femme. Que votre union soit bénie ! Il a subi un terrible choc, ainsi que le dit notre médecin - et dans son délire ses hallucinations ont été terrifiantes, il parlait de loups, de poison et de sang; de fantômes et de démons; et je crains d'en dire plus. Prenez bien garde à l'avenir à ce que rien n'excite son imagination, ni ne lui cause de frayeur, pendant un long moment, car les traces d'une maladie telle que la sienne sont très longues à s'estomper. Nous aurions dû vous écrire il y a longtemps, mais nous n'avions aucune information sur ses proches, et il n'avait aucun document sur lui qui nous permît de comprendre sa situation. Il est arrivé par le train de Klausenburg, et le contrôleur a su par le chef de gare qu'il s'était précipité dans la gare en réclamant en hurlant un ticket pour rentrer chez lui. Voyant, malgré son comportement égaré, qu'il était anglais, ils lui ont donné un ticket pour la gare la plus proche de cette destination. Soyez assurée que nous prenons grand soin de lui. Il a gagné tous les coeurs par sa douceur et sa gentillesse. Il va vraiment mieux, et je n'ai pas de doute sur sa guérison prochaine, dans les semaines à venir. Mais faites bien attention à lui, pour sa santé. Il y aura, j'en prie Dieu et St Joseph et Ste Mary, beaucoup, beaucoup d'années de bonheur pour vous deux. » JOURNAL DU DOCTEUR SEWARD 19 août Changement brutal et inexplicable dans l'état de Renfield la nuit dernière. Aux alentours de 20h il a commencé à s'exciter, reniflant partout à la manière d'un chien. Le gardien, frappé par cette attitude, et connaissant mon intérêt pour ce patient, l'a encouragé à parler. Il est généralement poli avec les gardiens, et même à l'occasion, servile; mais cette nuit, à ce que me rapporte l'homme, il s'est montré dédaigneux, refusant même de lui adresser la parole. Tout ce qu'il acceptait de dire était : « Je ne veux pas vous parler; vous ne comptez plus, désormais. Le Maître approche. » Le gardien pense qu'il s'agit d'une poussée soudaine de manie religieuse, qui s'est emparée de lui. Si c'est le cas, nous devons faire attention aux dégâts, car un homme fort, pourvu de tendances à la fois homicides et religieuses, pourrait représenter un réel danger. Se è così, dobbiamo stare attenti ai danni, perché un uomo forte con tendenze sia omicide che religiose potrebbe rappresentare un vero pericolo. C'est en effet une combinaison mortelle. A 21h, je lui ai rendu visite moi-même. Il s'est comporté avec moi exactement de la même manière qu'avec le gardien; dans son égoïsme forcené, la différence entre moi-même et un simple gardien ne comptait plus pour rien. Cela ressemble à un délire religieux, et il se prendra probablement bientôt pour Dieu. Ces distinctions infinitésimales entre un homme et un autre sont trop dérisoires pour un Etre Omniscient. Comme ces aliénés s'oublient ! Le vrai Dieu prête attention à la chute d'un moineau; mais le Dieu créé par la vanité humaine ne voit pas de différence entre l'aigle et le moineau ! Ah, si seulement les hommes savaient ! Pendant une grosse demi-heure, l'excitation de Renfield continua d'augmenter continuellement. Tout en feignant l'indifférence, mais je ne cessai pas un moment de l'observer. Tout à coup il eut cet air sournois qui vient toujours aux fous lorsqu'ils tiennent une nouvelle idée, accompagné d'un de ces mouvements de la tête et du dos que les gardiens d'asile connaissent si bien. Il se calma totalement, et alla s'asseoir d'un air résigné sur le bord de son lit, regardant dans le vide d'un oeil éteint. Je pensai que je pourrais vérifier si cette apathie soudaine était réelle ou feinte, en essayant de lui parler de ses animaux, un thème qui jusque là n'a jamais manqué d'exciter son intérêt. Au début il ne répondit pas, mais à la fin il dit avec humeur : « Qu'ils aillent tous au diable ! Je me soucie d'eux comme d'une guigne! I don't give a damn about them! Non me ne può fregare di meno! » « Quoi ? » dis-je. « Vous ne voulez pas réellement dire que vous n'avez plus rien à faire de vos araignées ? "You don't really mean that you don't care about your spiders anymore? » (Les araignées sont ces jours-ci sa grande occupation, et son cahier s'emplit de colonnes entières de petits symboles). A cela, il répondit, énigmatique :

« Les demoiselles d'honneur réjouissent les yeux de ceux qui attendent la mariée; mais quand la mariée paraît, alors les demoiselles d'honneur n'ont plus d'attrait pour les yeux rassasiés. "Bridesmaids delight the eyes of those who wait for the bride; but when the bride appears, then bridesmaids no longer appeal to sated eyes. » Il ne s'expliqua pas, mais demeura obstinément assis sur son lit pendant tout le temps que je restai avec lui. Je suis inquiet, et déprimé ce soir. Je ne peux m'empêcher de penser à Lucy, et à la manière dont les choses auraient pu être différentes. Si je ne trouve pas le sommeil tout de suite, chloral - le Morphée moderne - C2 HCL3 O H2 O ! Je dois faire attention cependant à ce que cette drogue ne devienne pas une habitude. Non, je n'en prendrai pas ce soir ! J'ai pensé à Lucy, et je ne la déshonorerai pas en mélangeant les deux, même si je ne dois pas fermer l'oeil de la nuit….