Journal en français facile 13/05/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 22h00 à Paris. 23 heures à Tel Aviv.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Clémentine, bonsoir à toutes et à tous.
CP : Les violences se poursuivent dans les rues d'Israël avec des affrontements entre émeutiers juifs et arabes. Plusieurs personnes ont été blessées. Les États-Unis affirment être profondément préoccupés par la situation.
ZK : Au Venezuela, le président Nicolas Maduro se dit prêt à dialoguer avec l'opposition, après deux ans de blocage.
CP : Nous parlerons aussi de la vaccination contre le Covid-19. Que se passe-t-il si on reçoit deux doses de deux vaccins différents ? Simon Rozé nous dira tout.
ZK : Et puis, en football, on sait enfin où sera organisée la finale de la Ligue des Champions, le 29 mai, entre Manchester City et Chelsea. Réponse à la fin de ce journal.
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ZK : La tension est toujours vive au Proche-Orient.
CP : L'armée israélienne confirme, ce soir, le tir vers Israël de trois roquettes depuis le sud du Liban. L'origine de ces tirs n'est, pour l'instant, pas connue. Toujours d'après l'armée israélienne, ils sont tombés dans la Méditerranée. Israël a, par ailleurs, déployé des chars et des blindés le long de la frontière avec l'enclave palestinienne de Gaza. Le conflit en est aujourd'hui à son quatrième jour. Il est particulièrement violent. Dans les villes israéliennes où cohabitent juifs et arabes, des émeutiers des deux camps se livrent à des lynchages de passants, des incendies et des exactions. De nombreuses personnes ont été blessées. À Tel Aviv, Christian Brunel.
La vidéo d'un automobiliste arabe tiré de force de sa voiture par une meute de jeunes Israéliens racistes qui s'acharnent sur lui au point de le laisser évanoui gravement blessé sur la chaussée de Bat Yam près de Tel Aviv ont provoqué une onde de choc. Jusqu'à la diffusion de ces images par les télévisions, la classe politique avait surtout condamné les agressions anti-juives commises par de jeunes Arabes dans les villes dites mixtes telles que Lod, Saint-Jean-d'Acre, Tibériade, Haïfa, où des passants, des automobilistes ont été aussi agressés. Une synagogue a même été brûlée. Benyamin Netanyahu, le Premier ministre, a immédiatement promis je cite, « une politique de la poigne de fer contre cette anarchie », en restant assez discret sur les exactions des jeunes juifs. Mais la scène de lynchage de Bat Yam, qui s'est déroulée sans que la police intervienne, a tout changé. De la gauche à l'extrême droite, les condamnations ont été unanimes contre les émeutiers. Le président Reuven Rivlin a agité le spectre d'une guerre civile et Yitzhak Yosef, un des deux grands rabbins d'Israël a pressé les juifs, je cite, « à ne pas céder à la colère et à se livrer à des agressions contre des personnes et des biens ». De leur côté, des députés arabes ont dénoncé les violences de part et d'autre en appelant au calme. Christian Brunel, Tel Aviv, RFI.
CP : Les États-Unis se disent « profondément préoccupés par la violence dans les rues d'Israël ». Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU étaient prévue demain pour discuter de ces violences. Elle n'aura finalement pas lieu. De son côté, le président français Emmanuel Macron s'est entretenu avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. D'après l'Élysée, Emmanuel Macron a « fermement condamné les tirs revendiqués par le Hamas et d'autres groupes terroristes ». Le dirigeant français estime que ces tirs représentent un « grave danger » pour la population de Tel Aviv, la capitale, et nuisent à la sécurité de l'État d'Israël.
ZK : En France justement, le préfet de police de Paris interdit une manifestation pro-Palestine, manifestation prévue samedi.
CP : Le préfet Didier Lallemant explique qu'il « existe un risque sérieux » de « troubles graves à l'ordre public ». L'interdiction de cette manifestation était une demande du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
ZK : Une question à présent : au Venezuela, le dialogue entre le gouvernement et l'opposition va-t-il reprendre ?
CP : La Norvège tente une nouvelle médiation. Objectif : résoudre la crise économique et humanitaire que traverse le pays. L'opposant Juan Guaïdo, affaibli sur le plan international et critiqué en interne, a montré des signes d'ouverture. Le président Nicolas Maduro aussi. Le dirigeant a annoncé hier soir qu'il était prêt à participer à ce dialogue. Marie Normand.
C'est « quand ils veulent, où ils veulent et comme ils veulent », a insisté Nicolas Maduro. Le président vénézuélien se dit prêt à recevoir l'aide de l'Union européenne et de la Norvège et à rencontrer l'opposition. La carotte : c'est la levée des sanctions internationales, notamment celles des États-Unis, qui frappent très durement le Venezuela. L'opposant Juan Guaïdo a promis d'en discuter en échange d'un calendrier pour des élections libres. Dans son allocution télévisée mercredi soir, Nicolas Maduro s'est d'ailleurs adressé personnellement à celui qui s'était autoproclamé président par intérim, il y a un peu plus de deux ans : « Maintenant Guaïdo veut s'asseoir avec moi. Vous en dites quoi ? Quel piège prépare-t-il ? Ils lui en ont donné l'ordre. C'est fini, Guaïdo, ta présidence est terminée ! Tu n'es plus qu'un membre de l'opposition et tu dois parler à Maduro ! » Des réunions qui ont déjà commencé si l'on en croit l'un des bras droits de Juan Guaïdo et qui se déroulent à quelques mois d'élections régionales et municipales. Une grande partie de l'opposition avait choisi de boycotter les derniers scrutins, jugés inéquitables. Il y a quelques jours, un nouveau Conseil national électoral a été mis en place. Trois de ses cinq membres sont proches du parti au pouvoir.
CP : En parallèle, la Cour suprême du Venezuela, dominée par des proches de Nicolas Maduro, a demandé l'extradition de Leopoldo Lopez, une autre figure de l'opposition. Leopoldo Lopez est condamné à 14 ans de prison dans son pays pour incitation à la violence lors de manifestations contre le gouvernement. Il est réfugié en Espagne depuis sept mois. Il affirme être victime de persécution.
ZK : Les règles sanitaires s'assouplissent aux États-Unis.
CP : Les Américains vaccinés contre le Covid-19 n'auront plus besoin de porter de masque en intérieur. Ils n'auront plus besoin non plus de respecter la distanciation physique. L'annonce a été faite ce jeudi par les autorités. Elles recommandent toutefois aux personnes vaccinées de continuer à porter un masque dans les transports : les avions, les bus ou encore les trains, ainsi que dans les aéroports et les gares.
ZK : Les effets secondaires du vaccin contre le Covid-19 peuvent être plus importants si on reçoit deux injections de deux vaccins différents.
CP : C'est ce que révèle une étude parue dans la très sérieuse revue scientifique The Lancet. On manque encore d'informations sur le sujet, mais les premières données commencent à arriver. Écoutez les explications de Simon Rozé.
La question se pose surtout pour les personnes de moins de 55 ans qui ont reçu une dose d'AstraZeneca avant que celui-ci ne leur soit finalement déconseillé. Il leur est recommandé d'effectuer la seconde dose avec un vaccin à ARN. Ce mélange porte un nom bien complexe : le prime-boost hétérogène et jusqu'à présent on avait peu de données sur ces effets. Une étude menée sur 830 participants britanniques apporte quelques éléments de réponse sur l'innocuité. Les auteurs publient dans la revue The Lancet leurs observations : ils constatent une vague d'effets secondaires liés à la vaccination plus importante qu'en cas d'injection de deux doses similaires. Fatigues, fièvres, frissons sont plus fréquents et plus marqués. Néanmoins, pas d'inquiétude, ces symptômes disparaissent en 48 heures et n'ont donné lieu à aucune hospitalisation. Ils sont d'ailleurs plutôt bon signe : ils indiquent que le système immunitaire se met bien en ordre de bataille après l'injection. Quant à l'efficacité de ce cocktail, très peu d'informations sont pour l'instant disponibles par manque de recul. Une étude menée sur la souris indique cependant que ce type de vaccination hétérologue produit plus d'anticorps que lorsque les deux doses sont administrées avec le même produit, à voir si cet effet est similaire chez l'être humain.
CP : Un cessez-le-feu est entré en vigueur aujourd'hui en Afghanistan. Il a été conclu entre les forces afghanes et les talibans. Il doit durer trois jours. Il intervient après plusieurs semaines d'intenses affrontements, à travers tout le pays.
ZK : En sport, on connait depuis une semaine l'affiche de la finale de la Ligue des Champions de football.
CP : Elle opposera deux clubs anglais : Manchester City et Chelsea, le 29 mai. Un doute planait sur le lieu de cette rencontre qui devait initialement se dérouler à Istanbul. L'UEFA, l'instance dirigeante du foot européen, a tranché ce jeudi : la finale se tiendra finalement au Portugal, comme la saison dernière. Mais cette fois devant du public. Tom Rossi.
Neuf mois après le tournoi final à huit disputé à Lisbonne, c'est au tour de Porto et son stade du Dragon d'accueillir l'un des matches les plus importants de la saison. Encore une fois, le Portugal fait donc office de solution de repli dans ce contexte de crise sanitaire. Encore une fois, Istanbul en fait les frais, en raison des restrictions de voyage entre la Turquie et le Royaume-Uni dont la majorité des supporters allaient venir. Logiquement, il a un temps été évoqué la possibilité de faire jouer cette finale à Londres. Mais les autorités britanniques n'ont pas souhaité transiger sur leur politique de quarantaine imposée à l'arrivée sur leur sol. Un casse-tête pour les médias, les officiels et les invités. Alors c'est le Portugal qui a été choisi. L'un des rares pays européens sur la liste verte de Londres : les Anglais peuvent s'y rendre sans avoir à s'isoler à leur retour. Ils seront donc au moins 12 000 à y aller : 6 000 supporters de Chelsea, 6 000 de Manchester City, a assuré l'UEFA. L'instance européenne qui communiquera plus tard le nombre total de spectateurs autorisés dans l'enceinte de 50 000 places du FC Porto.
CP : C'est la fin de ce Journal en français facile, merci à vous de l'avoir suivi. Sachez que vous pouvez le réécouter et le lire sur le site : RFI Savoirs. Il est 22h10 à Paris.