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InnerFrench - Vol. 1, #92 - De Paris au Pérou (2)

#92 - De Paris au Pérou (2)

Très bien, donc tu as commencé comme pigiste. Est-ce que dès le départ, tu avais des thèmes privilégiés ? Ou est-ce que tu as cherché à te positionner dans un secteur particulier, comment tu as fait au début pour trouver des contrats, justement ?

Alors, j'ai trouvé un contrat assez régulier dès le début. Et puis après, j'ai envoyé des mails. Des choses comme ça. Et puis finalement, je ne suis pas restée pigiste très longtemps au début, parce que j'ai eu une opportunité qui s'est présentée pour un média que j'adorais. Mais vraiment, j'adorais, qui est Les Échos Start, qui est un média qui… Des Échos, donc le jour, le premier journal économique de France. Mais c'est le site web qui était réservé aux jeunes, à la start-up, ces choses-là, qui ne sont pas forcément des choses qui me, que j'adore, en soi… la « Start-up Nation »

…la Start-up Nation ! Voilà, c'est des choses que je critique beaucoup, mais à l'intérieur, c'est, c'est un média qui permettait de parler de choses un peu sur faire sa vie à l'étranger. Changer complètement de carrière, avoir un travail qui ait du sens. Des choses comme ça, en fait, c'est plutôt c'était le contre-sens de la vie dans les grosses entreprises. C'est un peu le média pour les Hugo, finalement, les jeunes qui sortent d'écoles de commerce et qui se rendent compte : « mais qu'est-ce que je fais là ? Ça n'a aucun sens, je faire quelque chose de plus intéressant ». Donc, c'est vrai que ça me permettait d'écrire pour des personnes qui, qui peut être, avaient cru que leur vie allait être toute tracée et finalement se rendaient compte que ils avaient envie de faire d'autres choses, qu'ils avaient envie de s'intéresser à des choses, à s'intéresser à des choses plus sociales, qu'ils avaient envie de voyager… Des choses comme ça. Et donc, j'ai commencé à travailler pour les Échos Start. J'ai continué très longtemps puisque j'ai travaillé 6 mois en rédaction, puis j'ai travaillé avec eux, comme pigiste. Et là, je me suis spécialisée de plus en plus sur justement, l'expatriation, qui est un mot que j'aime pas trop, mais que l'on comprend. C'est le fait d'aller vivre à l'étranger de façon volontaire, donc qui est une immigration, mais une immigration de riches, en réalité, de personnes occidentales qui ont la chance de pouvoir voyager, etc. Comme moi, j'ai pu faire et donc je me suis spécialisée petit à petit sur ce genre de mode de vie. En fait, des personnes qui travaillent en voyageant ou qui font des années sabbatiques ou qui vont à l'étranger pour trouver l'inspiration, voilà des choses comme ça. Et c'est en écrivant ces articles que toi, tu a commencé à prévoir de t'expatrier, ou alors au contraire c'était une idée que tu avais déjà dans un coin de la tête, et justement, tu as pu la creuser en interviewant des gens etc ? Alors là, c'est vraiment une question de qui de la poule ou de l'oeuf est arrivé en premier parce que je pense que j'avais déjà au fond de moi l'idée puisque j'ai toujours voulu travailler de façon indépendante, etc. J'avais jam… J'avais pas mal voyagé quand j'étais… À partir du moment où j'étais étudiante, j'avais profité du fait qu'en Europe, c'est assez facile de faire des week-ends à l'étranger, etc. Mais j'étais jamais sortie d'Europe et c'était quelque chose que je voulais vraiment, je sentais que j'étais appelée à voyager et à sortir, à connaître autre chose. Et plus j'écrivais sur des personnes qui le faisaient et plus je me disais : « mais qu'est ce que tu fous encore à Paris ? » Genre vraiment, c'est… À un moment, je me suis dit : « mais attends, c'est ridicule d'être là à écrire toute la journée… » Parce que tous les sujets que je proposais, c'était « Jobs de rêve ! Ils voyagent ! Ils travaillent tout en voyageant ! Ils ont fait une année sabbatique, etc. » Et donc…

Et pourquoi tu as choisi le Pérou ?

Donc, pourquoi le Pérou ? Parce que donc moi, j'ai fait classe européenne espagnol au collège, donc collège-lycée. Classe européenne, c'est une option en France qui permet de apprendre une langue de façon un peu plus approfondie, avec des heures supplémentaires. Donc, en apprenant aussi la géographie, l'histoire, etc. Et donc, dans cette classe, évidemment, on faisait l'histoire de l'Espagne, mais aussi de toute l'Amérique latine. Donc, avec ma meilleure amie, on était restées sur l'idée que quand on sera grandes, on voyagera en Amérique latine et donc elle m'a accompagnée pour les deux premières semaines de mon voyage. Et donc, c'est elle qui a choisi de commencer par le Pérou. Dans tous les cas, moi, je voulais aller en Amérique latine. Je pensais à d'autres destinations comme Cuba, Cuba qui m'a toujours beaucoup attiré aussi. Ou bon voilà toute façon je voulais faire tout le continent, pratiquement. Et donc, c'est elle qui a dit « Allez, moi je vais aller au Pérou, je veux voir le Machu Picchu, etc ». Donc voilà, c'est comme ça que je me suis retrouvée au Pérou en juillet 2017. Donc à la base, c'était simplement censé être un voyage ? Ouais. Euh moi, j'avais pris un billet aller, mais je n'avais pas pris de billet de retour. Donc déjà là, il y avait quelque chose un petit peu. J'avais pas prévu de date de retour. J'avais dit à ma famille, mes amis, je pense que je reviens à peu près pour fin novembre début décembre, que c'est mon anniversaire et Noël. Donc ça me paraît assez assez correct comme date de retour. Et mais voilà, j'avais pas d'itinéraire précis, j'avais prévu quelques petits, quelques petits spots sur la route, retrouver certaines personnes, etc. Mais voilà, j'avais pas une idée très précise de ce que j'allais faire, ni de quand j'allais rentrer. Et tu avais rendu les clefs de ton appartement ? À ton travail, tu leur avais dit tu partais ou ?

Ouais, alors mon travail. j'ai eu cet dilemme qui n'a pas été un dilemme, c'est que j'ai été interviewée, etc. J'avais fait tous les entretiens pour un CDI tout en me disant « mince, qu'est ce que je fais ? J'ai pas envie d'un CDI, mais j'ai très envie de ce travail ». Et au final, encore une fois, le destin. Finalement, le poste qu'ils avaient de libre, c'était que pour 6 mois, parce qu'il y a eu un petit changement interne. Donc en fait là, pour moi, ça a été vraiment la décision. C'était évident. C'était… C'était un signe. Voilà, c'était un signe totalement. Et pour l'appartement, j'étais en coloc chez une copine. C'était son appartement à elle, donc que j'avais sous-loué à une autre personne et donc j'avais laissé quand même mes affaires là-bas. Donc c'est vrai que quand j'ai décidé… Quand j'ai décidé de ne plus rentrer, j'ai dû appeler ma copine, lui dire « Je suis désolée, je rentre plus ». Et puis j'ai deux… J'ai plusieurs potes en fait qui sont allées chez moi et qui ont fait tout mon, qui ont fait mon déménagement pour moi, qui ont mis mes affaires dans des valises, etc. Donc ça a été un peu,

Ça c'est des vrais amis. Ouais, c'est vrai que du coup je leur ai fait peser quelque chose d'assez lourd. Je les remercie.

Donc, tu es arrivée au Pérou avec ta meilleure amie, et tu es restée là-bas, finalement ? Ou t'as voyagé… comme… tu as fait ce que vous aviez prévu et ? Alors j'ai fait, donc là c'est l'histoire, le fond de l'histoire pourquoi je suis resté au Pérou ? J'ai fait 2 semaines, j'ai voyagé pendant deux semaines avec elle et après, et elle est repartie. Et c'est là qu'entre en scène celui qui est devenu mon mari aujourd'hui que j'ai rencontré du coup le jour, le premier jour où j'étais toute seule, qui m'a fait visiter sa ville. Et en fait, on s'est jamais quitté. Il a voyagé avec moi. On est partis jusqu'à la frontière de l'Équateur et après, j'ai continué à voyager toute seule. Mais tout en restant en contact. On s'est retrouvé en Colombie et de là, on a décidé de.. Je suis repartie au Pérou. On a voyagé de nouveau en Bolivie, au Chili. Mais petit à petit, le Pérou est devenu un peu ma deuxième maison. C'est vrai que du coup, j'y suis retourné avec un Péruvien qui m'a fait rencontrer sa famille. Je suis beaucoup plus rentrée dans la culture péruvienne que j'ai adorée. D'un autre point de vue. Parce que c'est vrai que c'est, c'est différent. Quand on est dans un endroit comme touriste pendant deux semaines. Et puis en parlant à peine la langue. Et puis, quand on commence à vivre sur place, à parler de plus en plus, à rencontrer des personnes vraiment de là-bas, à aller dans des endroits où les touristes ne vont pas, etc. Donc voilà, je suis, je suis restée au Pérou, mais pas pas tout de suite. J'ai voyagé en même temps. Je pense que tout 2017/2018, j'ai voyagé. J'ai voyagé énormément, mais avec un peu ma deuxième maison, c'était le Pérou. Ok, et à ce moment-là, tu travaillais comme pigiste ou comment ça se passait ?

Ouais. Je travaillais comme pigiste. Ouais, ouais. J'ai travaillé comme pigiste jusqu'à, enfin seulement comme pigiste, jusqu'à, je pense pendant un an, quelque chose comme ça. Et c'est au bout de un an, quand je suis retournée au Pérou après, après être allée aux Etats-Unis, en Europe, je sais plus… Voilà, je suis revenue pour plusieurs mois et je me suis dit « bon, maintenant, je vais commencer à donner des cours » et j'ai commencé à m'intéresser aux formations avec l'Alliance française, etc. Mais tout en continuant les piges. Dans tous les cas, j'ai jamais arrêté les piges. Mais c'est vrai que les piges, c'est quelque chose qu'on fait, c'est pas du tout régulier. Il y a des mois où je vais en faire quatre et écrire des longs articles. Puis, à des mois où, du coup, je proposais rien pour être plus tranquille et voyager. Voilà.

Ok, et comment ça s'est passé tes début de prof ? Mes débuts de prof. C'était. C'était en fait une grande révélation parce que je savais pas exactement ce que je faisais. Mais bon, je connais. Ce qui est bien, c'est que la grammaire, j'avais absolument aucun problème, contrairement, parce qu'on dit parfois, il suffit pas de parler français pour pouvoir l'expliquer. Pour le coup, je savais plutôt bien tous les mécanismes grammaticaux grâce à mes études et parce que je m'y intéressais. Et en fait, le côté pédagogique, c'est quelque chose que j'ai improvisé au départ et en fait, que ça s'est super bien passé. J'ai adoré. J'ai vu que les élèves étaient contents et c'est aussi ce qui m'a donné envie de faire une formation supplémentaire pour connaître un peu mieux quels sont les différents courants de pédagogie et comment, et comment en fait on peut apprendre ça, mais tout en sentant que j'avais la fibre, non ? Donc c'était. C'était quelque chose qui, ouais ça a été un peu un, je sais pas, un coup de foudre professionnel, à partir, dès le premier cours en fait. Et ce premier cours, c'était dans une école de langues ? Non. J'ai donné des cours particuliers, au début. J'ai donné des cours particuliers. J'avoue que je ne me sentais pas du tout légitime dans des, dans des institutions un peu plus sérieuses, entre guillemets. C'est vrai que j'ai tendance à ne pas me lancer dans quelque chose… Ne faites pas comme moi, faites les choses sans… Nan parce que c'est vrai que sans avoir la formation, sans avoir de l'expérience, etc. J'avais l'impression que j'allais être une fraude. Et au final, j'ai mis du temps avant d'aller donner mon CV à une institution et de commencer à travailler comme je l'ai fait après, en donnant des classes à des grands groupes, etc. C'est le célèbre syndrome de l'imposteur. Ouais, exactement, c'est quelque chose, c'est… D'ailleurs, j'avais pensé « ça pourrait faire un bon podcast ça. Je pourrais proposer à Hugo de faire ça parce que c'est un truc, vraiment… » C'est vrai. Moi, j'ai eu la même chose mais j'ai pas le choix, donc on m'a vraiment, la directrice de l'Institut français de Varsovie m'a dit « On a un cours de conversation. On aimerait bien que vous soyez le prof ». Elle savait que j'avais aucune expérience en la matière. Donc voilà, juste après l'entretien, elle m'a proposé ça. Donc, je ne me suis pas trop posé de questions parce que je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir, tout simplement. Mais c'est vrai que c'était un peu inconscient. Et c'était vraiment comme toi, ou voilà, dès le premier cours, je me suis rendu compte que j'adorais ça, le contact avec les élèves, d'avoir des gens qui étaient tellement passionnés par le français, c'était vraiment quelque chose qui faisait chaud au cœur. Et je me suis formé sur le tas. Mais toi, tu as fait une formation vraiment à distance, donc une formation officielle par correspondance ?

Ouais, après. Mais au début, ouais, c'était des cours particuliers. Et c'est vrai que comme tu dis, ça fait chaud au coeur de voir à quel point des personnes peuvent être passionnées par un pays dont on se plaint tout le temps, nous, habituellement. Donc c'est intéressant ouais de… Puis, je trouve que, je sais pas si toi, ça t'a fait ça, mais aussi quand tu vis dans un autre pays, ça permet d'avoir un contact avec son pays toujours, et puis d'avoir un échange culturel avec des personnes qui s'intéressent aussi à comment toi, tu vis la réalité de leur pays, puis en leur expliquant : « mais non en France, c'est pas comme ça » ou « ça, ça m'a surpris ». Et puis, ça permet d'avoir des échanges assez intéressants. Nan, c'est vrai. Moi, je ne me suis jamais senti autant français que depuis que je vis plus en France. Donc c'est un peu paradoxal, mais effectivement, tu te rends compte de toutes les différences, de ce qui est bien en France, de ce qui est moins bien, t'as plus de recul. Et voilà, des choses qui toi, te semblaient complètement évidente. Surtout, j'ai l'impression qu'on a un peu le même profil que toi aussi, quand tu étais enfant, tu as pas forcément voyagé beaucoup à l'étranger. C'est plus quelque chose que tu as découvert ensuite pendant tes études, non ? Ouais, complètement, complètement. De fait, je me rappelle que quand je suis rentrée, à un moment, j'étais en France après avoir déjà voyagé. Enfin, je sais plus à quel moment, mais bon bref. Ma petite sœur est un peu dans le même… Par exemple, ma sœur elle dans le même… Un, deux, trois, je recommence… Oui, c'est vrai. Je me souviens que une fois, il y a pas si longtemps, mon père nous a fait une remarque avec ma petite sœur, qui aussi a commencé à voyager. Elle a fait tout un tour de l'Amérique du Sud toute seule en stop. Là, elle est en République démocratique du Congo, donc aussi un profil aventurier, mais récent. Et je me souviens que notre père nous a dit « Mais je ne comprends pas pourquoi vous voyagez tellement. Parce que nous, on n'a jamais voyagé. Moi, je ne suis pas… » Et on lui a dit « Ben justement, c'est peut être pour ça ». On est tellement restées en France, en France, en France que au final, dès a pu, ça a été d'abord les voyages en Europe, et puis après essayer de partir plus loin, découvrir d'autres cultures, ne pas rester dans un métro-boulot-dodo parisien. C'est vrai que c'est quelque chose, c'est quelque chose qui est venu après, peut être par le manque dans l'enfance de ce genre de choses. C'est vrai. Je pense que c'est assez générationnel aussi ou voilà, à l'époque de nos parents. Il y avait pas forcément Ryan Air etc, les vols low cost, et donc c'était plus difficile. C'était moins à la mode de voyager. C'était plutôt… Voilà, aller faire des festivals en France. Tu sais qu'à contrario, mes parents connaissent beaucoup mieux la France que moi parce que quand ils étaient jeunes, ils ont baroudé vraiment dans tout le pays en faisant du stop, etc. Alors que nous, quand on était jeunes entre… On se sent déjà vieux, mais… Bon, quand on était étudiant, en tout cas, voilà, tout le monde se faisait des week-ends à l'étranger, à Barcelone, etc. Tout le monde sautait dans l'avion dès qu'on avait 3, 4 jours pour aller quelques fois. Enfin, tout le monde, les étudiants qui avaient les moyens en tout cas.

Ouais, ouais, ouais. C'est vrai, c'est vrai. Que du coup, moi, je connais pas du tout la France. C'est d'ailleurs mon prochain objectif de voyage, c'est la France. Mais ouais, effectivement, que… On allait à Barcelone pour 20 euros. Et puis on se retrouvait qu'avec des Français qui finalement pouvaient très bien, auraient pu aller dans le sud de la France pour avoir la mer et faire la fête. Mais non, il fallait aller en Europe, ailleurs, dans une autre ville avec un vol low cost.

C'est vrai. Donc, tu a posé des valises au Pérou, tu a commencé ta carrière de prof et tu me disais qu'au début, ton espagnol c'était pas non plus… Tu avais pas l'impression de pouvoir parler couramment ? Ah non, pas du tout. C'était horrible. C'était… En fait, moi j'ai appris l'espagnol comme, donc comme je te disais, au collège-lycée. Et j'ai fait même de l'espagnol renforcé. Mais ça suffit pas pour parler correctement, pour comprendre correctement après…

Surtout que nous, à l'école, on nous enseigne vraiment l'espagnol d'Espagne, avec l'accent d'Espagne. Et pas du tout l'accent d'Amérique latine. Ouais, ouais. Exactement. Donc c'est encore, c'est encore différent. Il faut s'adapter. Et puis, et puis en plus, ça faisait des années quand même que j'avais, puisqu'au final, quand j'avais fini le lycée, je sais plus combien de temps il s'était passé, peut-être 10 ans, quelque chose comme ça. Et l'espagnol, c'est pas quelque chose qu'on pratique en regardant des séries ou en écoutant… Enfin voilà, j'écoutais un peu de reggaeton de temps en temps, c'est pas du tout du tout compréhensible. C'est pas de l'espagnol. C'est un vocabulaire très spécifique. Voilà.

Donc, j'allais pas sortir les quelques mots du reggaeton. Non, du coup, j'ai dû apprendre sur le… Par la force des choses. Mais après, il faut reconnaitre qu'en ayant des bases pour la grammaire, la conjugaison, etc, qui étaient quand même enfouies dans mon cerveau, et en parlant français, qui est une langue assez proche. En vivant sur place, c'est allé, c'est allé assez rapidement. Et puis, et puis après j'ai fait, j'ai pris des cours d'espagnol, mais alors j'avoue que j'ai pris des cours d'espagnol avant tout pour me faire des amis. Donc, quand j'avais déjà un niveau avancé, j'avais déjà un niveau avancé et j'ai pris des cours pour vraiment améliorer tout ce qui est, par exemple utiliser le subjonctif, utiliser l'hypothèse, des choses comme ça, qui sont… qui existent en espagnol, comme en français, mais qui ne s'utilise pas de la même manière. Donc en fait, on a des temps équivalents, mais qu'on n'utilise pas au même moment. Donc là, c'est vrai que j'étais perdue et quand je demandais à mon copain, il me disait « bah je sais pas, c'est comme ça, c'est tout ». J'étais là : ok, merci merci. Donc du coup, je savais qu'un prof, ce serait mieux. Mais, mais ouais. C'était quand même pas, je parlais pas du tout, mais c'était pas si difficile, grâce à la proximité de la langue, grâce aux bases que j'avais. Et puis bon, faut avouer que j'ai quand même de la facilité avec les langues, donc en connaissant bien le français et l'étymologie des choses comme ça, c'est allé assez facilement. Avec ton mari vous parliez espagnol dès le départ ? Ou comment ça s'est passé ? Non, on parlait anglais, on parlait anglais. C'était drôle parce qu'il parlait anglais avec… Lui, il a vécu à New York, donc il parlait bien anglais, mais avec un accent latino puisqu'à New York, c'est comme ça, il y a beaucoup, beaucoup de Latinos qui parlent dans leur langage un peu mix… comment on dit… spanglish. Et moi, je parlais anglais avec un accent français très très important. Donc, au début, on parlait comme ça, mais on se disait quelques mots en français, en espagnol. Parce que au final, quand tu connais pas un mot en anglais, tu le dis en français, et finalement, il comprend parce qu'en espagnol, c'est la même chose. Donc, on faisait anglais, avec quelques explications en espagnol, en français et quand j'ai, quand je me suis installée pour de bon, entre guillemets, en tout cas, pour plusieurs mois, je lui ai dit « Tu me parles pas l'anglais. Vraiment, ne me parle plus du tout anglais ». Parce qu'en plus, quand il me parlait anglais devant des gens, les gens pensaient que je pouvais pas comprendre du tout l'espagnol. Donc, ils me parlaient pas en espagnol. Et moi, je voulais au contraire que les gens me parlent en espagnol pour que mon oreille s'habitue comme ça et me forcer. Donc voilà.

Donc la transition était vraiment radicale.

Ouais, ouais, ouais. Après c'est sûr que c'était cool d'avoir l'anglais en commun parce que quand je bloquais vraiment, je disais « comment on dit… ? » Je me rappelle que mon beau-frère se foutait tout de temps de ma gueule, parce que parce que je disais tout le temps, j'étais en plein milieu d'une phrase et je disais « Comment on dit… ? » Et soit j'expliquais en espagnol ce que je voulais dire, soit je le disais en anglais, donc, en fait, j'arrivais pas à raconter quelque chose d'une traite. Je faisais des pauses. Et puis il y a eu un moment où mon mari était le seul qui me… Enfin, on parlait un peu un langage secret. Les autres, ils le regardaient, genre « Elle a dit quoi là ? » Et donc il expliquait : « ah oui, c'est parce qu'elle se trompe entre ça et ça… » Non, c'est vrai que vraiment à l'intérieur du couple, tu développes ton propre langage. C'est la même chose avec ma copine ou voilà, on parle anglais, mais forcément, c'est pas ma langue maternelle ni la sienne. Donc, c'est vraiment un anglais qu'on a complètement adapté en fonction de notre quotidien, nos besoins, etc. Et je pense que… Je caricature, forcément des anglophones nous comprendraient parfaitement, mais de temps en temps, je pense que voilà, on a notre propre vocabulaire qui est pas forcément intelligible par tous. Donc je comprends ça tout à fait.

Ouais parfois tu inventes. D'ailleurs en espagnol, moi ça m'arrive encore de dire « ce mot-là, il manque en espagnol ». Et du coup, on invente un mot, je lui dis en français, on peut dire ça. « Ah ouais ? Ouais, bah c'est trop bien, qu'il y ait ce mot qui existe en français. » Et à l'inverse, quand je parle avec des amis francophones qui vivent à, au Pérou, parfois à l'intérieur de nos conversations en français, on utilise des mots espagnols parce qu'il n'y a pas d'équivalent en français et du coup, ça fait encore plus de richesse de vocabulaire quand on peut mélanger plusieurs langues. C'est vrai, c'est vrai. Et ton mari apprend le français ?

Bah, disons que par la force des choses, il le comprend de plus en plus. Il a des conversations très intéressantes avec ma mère ou les deux se parlent beaucoup avec les gestes, avec le regard, etc. Mais mais là, on va aller en France dans pas longtemps. Donc il va devoir s'y mettre sérieusement. Mais c'est vrai que je crois que t'as connu ça aussi, c'est la grosse frustration du cor… des cordonniers qui sont les plus mal chaussés. Une expression française qui, je pense, existe, en tout cas, il doit y avoir un équivalent dans toutes les langues.

Ouais est-ce que tu peux l'expliquer quand même ? C'est… Le cordonnier, c'est la personne qui répare les chaussures et donc être chaussé. Être mal chaussé, c'est avoir des chaussures en mauvais état ou ne pas avoir de chaussures, ou quoi. Donc c'est que la personne qui est chargée, qui a comme métier de réparer des chaussures, est celui qui n'a pas des bonnes chaussures. Et donc là, c'est la même chose : nous qui sommes profs de FLE, on a des compagnons qui, la personne qui partage notre vie, qui ne parlent pas français parce que c'est pas parce qu'on est prof de français qu'on peut leur enseigner comme ça dans la vie quotidienne. Exactement exactement. C'est très mauvais pour mon marketing. D'ailleurs, c'est pour ça que vous avez jamais vu ma copine dans les vidéos Youtube. Bon, c'est vrai que c'est assez difficile. Je sais pas si c'est encore plus difficile en étant prof, mais nous, on a essayé au début d'avoir quelques leçons, etc. Mais voilà, moi, c'est quelque chose que je faisais déjà toute la semaine et j'avais pas envie, quand j'étais avec ma copine, d'encore travailler encore donner des leçons. Et puis, la relation prof-élève mélangée avec la relation copains-copines, bon ça fonctionne pas toujours très bien, donc on a un peu fini par abandonner.

Ouais, je suis d'accord. J'ai essayé aussi. On a fait de temps en temps, surtout au début de confinement. On se faisait des sessions « allez tous les mardis et jeudis on fait ». Donc il prenait son petit cahier, et puis je voyais qu'en fait il m'écoutait ou moi, je voulais juste faire des blagues. Au final, ça fonctionne pas

Ok. Et tu disais donc que vous allez, vous prévoyez de rentrer en France ?

Ouais, ouais. Bah là, c'est le départ est imminent. On va voir comment ça se passe au niveau des frontières du covid, etc. Mais comme ça fait assez longtemps que je suis au Pérou par… sans pouvoir ni voyager ni rendre visite, avoir des visites de ma famille ou quoi, et qu'on a l'impression que la situation est partie pour durer. Du coup, là, on s'est organisé et on va s'installer en France pour, je ne sais pas pour combien de temps, je ne sais pas combien de temps on tiendra dans la stabilité sans voyager, sans aller ailleurs. Mais en tout cas pour l'instant, peut-être une petite année pour que je sois plus proche de ma famille, comme ça lui il peut apprendre le français. Et puis, ça permet aussi d'être un peu plongée de nouveau dans la culture française. Ok, très bien. Et peut-être que nous on pourra enfin se rencontrer en vrai.

Ouais, ce serait bien. Ce serait plus facile, en tout cas, de Pologne en France.

C'est sûr. Et moi aussi, je compte passer un peu plus de temps en France là dans le futur. Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui ont ressenti parmi les gens qui vivent à distance, qui vivent loin de leurs familles, qui ressentent là vraiment ce besoin de passer du temps avec ses proches. Et voilà, c'est quelque chose que je vais essayer de faire. Ah d'accord. Donc toi tu prévois de, enfin de passer plus de temps, de revenir régulièrement ou de s'installer en France ? C'est ça. Non, non, non. De revenir un peu plus régulièrement. Quand je vais en France de rester un peu plus longtemps parce qu'en général, quand j'y vais, j'ai toujours plein de personnes à voir, aussi bien la famille que les amis. Donc voilà, en une semaine, j'essaie de voir tout le monde. Mais bon, c'est assez court. Et prochainement, je pense, la prochaine fois, je pense que j'essaierai de rester un peu plus longtemps pour, voilà vraiment mentir en France l'espace de quelques temps. Ouais, je comprends pas. Du coup, on se verra à ce moment-là. Rencontre française.

Très bien. Bon, bah je pense qu'on va s'arrêter là. Merci beaucoup, Ingrid, pour tes réponses. Je pense que les auditeurs te connaissent un peu mieux, réussissent à cerner le personnage, maintenant. Et à mon avis, c'est pas la dernière fois qu'on t'entendra dans le podcast. Donc voilà, merci beaucoup.

Bah merci à toi pour l'invitation. J'espère que ça pourra répondre à certains doutes, et puis que… Ouais, ça me ferait plaisir de revenir et puis, de faire, de travailler sur le podcast. Donc on se réécoute bientôt bientôt.

Très bien, merci beaucoup. À bientôt.

Merci à toi. Salut.

Voilà, maintenant, vous savez tout ou presque sur Ingrid. J'espère que cette discussion vous a plu. J'en profite pour vous dire que le mois prochain, en mai, on va rouvrir les inscriptions pour le cours Raconte ton histoire. Donc, si vous aimez ce genre de conversation authentique et que vous voulez apprendre à mieux les comprendre, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Merci à toutes et à tous. Et on se retrouve bientôt pour un nouvel épisode. Salut !

#92 - De Paris au Pérou (2) #92 - Von Paris nach Peru (2) #92 - From Paris to Peru (2) #92 - De París a Perú (2) #92 - Da Parigi al Perù (2) #第92回 「パリからペルーへ(2) #92번 - 파리에서 페루까지 (2) #92 - Van Parijs naar Peru (2) #92 - De Paris ao Peru (2) #92 - Из Парижа в Перу (2) #92 - Paris'ten Peru'ya (2) #92 - Від Парижа до Перу (2) 第92章 从巴黎到秘鲁(2)

Très bien, donc tu as commencé comme pigiste. Alright, so you started out as a freelance writer. Did you have any privileged themes from the start? Or did you try to position yourself in a particular sector, how did you manage to find contracts at the beginning? So, I found a fairly consistent contract from the start. And then afterwards, I sent emails. Things like that. And then finally, I didn't stay as a freelance writer very long at first, because I had an opportunity that presented itself for a medium that I loved. But really, I adored, which is Les Échos Start, which is a medium which… Des Échos, therefore the day, the first economic newspaper in France. But it was the website that was reserved for young people, for start-ups, those things, which are not necessarily things that me, that I adore, in themselves… the “Start-up Nation”… the Start-up Nation! There you have it, these are things that I criticize a lot, but inside, it is, it is a medium that allowed to talk about things a little about doing one's life abroad. Completely change careers, get a meaningful job. Things like that, in fact, it was more like the mismatch of big business life. It's a bit like the medium for the Hugo, finally, the young people who are graduating from business schools and who realize: “but what am I doing here? It doesn't make sense, I'm doing something more interesting ”. So, it's true that it allowed me to write for people who, who maybe, had believed that their life was going to be all mapped out and finally realized that they wanted to do other things, that they wanted to be interested in things, to be interested in more social things, that they wanted to travel… Things like that. So, I started working for Echoes Start. I continued for a very long time since I worked 6 months in writing, then I worked with them, as a freelance writer. And there, I specialized more and more in precisely, expatriation, which is a word that I don't really like, but that we understand. It is the fact of going to live abroad on a voluntary basis, which is therefore an immigration, but an immigration of the rich, in reality, of Western people who are lucky enough to be able to travel, etc. Like me, I was able to do and therefore I gradually specialized in this kind of lifestyle. In fact, people who work while traveling or who take sabbaticals or go abroad for inspiration, these are things like that. And it is while writing these articles that you started to plan to go abroad, or on the contrary it was an idea that you already had in the back of your head, and precisely, you were able to dig it into interviewing people etc? So there, it's really a question of who the chicken or the egg came first because I think I already had the idea deep inside me since I always wanted to work independently, etc. I had jam… I had traveled quite a bit when I was… From the moment I was a student, I took advantage of the fact that in Europe, it is quite easy to do weekends at home. 'foreigner, etc. But I had never left Europe and it was something that I really wanted, I felt that I was called to travel and to go out, to know something else. And the more I wrote about people who did it, the more I said to myself: "what are you doing in Paris?" "Like really, it's ... At one point, I thought to myself:" but wait, it's ridiculous to be there writing all day ... "Because all the subjects I was suggesting was" Jobs dream ! They travel ! They work while traveling! They took a sabbatical year, etc. »And so ... And why did you choose Peru? So why Peru? Because so me, I did European Spanish class in college, so college-high school. European class, it is an option in France which allows you to learn a language in a little more depth, with additional hours. So by also learning geography, history, etc. And so, in this class, of course, we were doing the history of Spain, but also of all of Latin America. So, with my best friend, we stayed on the idea that when we grow up, we will travel to Latin America and so she accompanied me for the first two weeks of my trip. And so, it was she who chose to start with Peru. In any case, I wanted to go to Latin America. I was thinking of other destinations like Cuba, Cuba which has always attracted me a lot too. Or well there you have it anyway I wanted to do the whole continent, practically. And so, it was she who said "Come on, I'm going to go to Peru, I want to see Machu Picchu, etc". So there you have it, that's how I ended up in Peru in July 2017. So basically it was just supposed to be a trip? Yeah. Uh me, I had taken a one-way ticket, but I had not taken a return ticket. So already there, there was something a little bit. I had not planned a return date. I had told my family, my friends, I think I'm coming back around the end of November, beginning of December, that it's my birthday and Christmas. So that seems pretty decent enough to me as a return date. And now, I had no precise itinerary, I had planned a few small, a few small spots on the road, find some people, etc. But now, I didn't have a very precise idea of what I was going to do, or when I was going to come home. And you returned the keys to your apartment? At your work, you told them where were you going? Yeah, so my job. I had this dilemma which was not a dilemma, it is that I was interviewed, etc. I had done all the interviews for a CDI while saying to myself “damn, what am I doing? Est-ce que dès le départ, tu avais des thèmes privilégiés ? Did you have any privileged themes from the start? Ou est-ce que tu as cherché à te positionner dans un secteur particulier, comment tu as fait au début pour trouver des contrats, justement ? And in the end, once again, fate.

Alors, j'ai trouvé un contrat assez régulier dès le début. Finally, the position they had free was for 6 months, because there was a small internal change. Et puis après, j'ai envoyé des mails. So in fact there, for me, that was really the decision. Des choses comme ça. It was evident. Et puis finalement, je ne suis pas restée pigiste très longtemps au début, parce que j'ai eu une opportunité qui s'est présentée pour un média que j'adorais. It was… Mais vraiment, j'adorais, qui est Les Échos Start, qui est un média qui… Des Échos, donc le jour, le premier journal économique de France. It was a sign. Mais c'est le site web qui était réservé aux jeunes, à la start-up, ces choses-là, qui ne sont pas forcément des choses qui me, que j'adore, en soi… There, it was a sign totally. la « Start-up Nation » And for the apartment, I was a roommate with a friend.

…la Start-up Nation ! It was her apartment, so that I had sublet to another person and therefore I had left my things there anyway. Voilà, c'est des choses que je critique beaucoup, mais à l'intérieur, c'est, c'est un média qui permettait de parler de choses un peu sur faire sa vie à l'étranger. So it's true that when I decided… When I decided not to go home, I had to call my girlfriend, tell her “I'm sorry, I'm not going home anymore”. Changer complètement de carrière, avoir un travail qui ait du sens. And then I have two ... I have several friends who actually went to my house and did all my work, who moved for me, who packed my things in suitcases, etc. Des choses comme ça, en fait, c'est plutôt c'était le contre-sens de la vie dans les grosses entreprises. So it was a bit C'est un peu le média pour les Hugo, finalement, les jeunes qui sortent d'écoles de commerce et qui se rendent compte : « mais qu'est-ce que je fais là ? These are real friends. Ça n'a aucun sens, je faire quelque chose de plus intéressant ». Yeah, it's true that suddenly I made them weigh something pretty heavy. Donc, c'est vrai que ça me permettait d'écrire pour des personnes qui, qui peut être, avaient cru que leur vie allait être toute tracée et finalement se rendaient compte que ils avaient envie de faire d'autres choses, qu'ils avaient envie de s'intéresser à des choses, à s'intéresser à des choses plus sociales, qu'ils avaient envie de voyager… Des choses comme ça. I thank them. Dus, het is waar dat ik daardoor kon schrijven voor mensen die, misschien, hadden gedacht dat hun leven helemaal uitgestippeld zou zijn en zich uiteindelijk realiseerden dat ze andere dingen wilden doen, dat ze zich voor dingen wilden interesseren, voor meer sociale dingen, dat ze wilden reizen... Dat soort dingen. Et donc, j'ai commencé à travailler pour les Échos Start. So, you came to Peru with your best friend, and you stayed there after all? J'ai continué très longtemps puisque j'ai travaillé 6 mois en rédaction, puis j'ai travaillé avec eux, comme pigiste. Or did you travel… like… you did what you planned and? Et là, je me suis spécialisée de plus en plus sur justement, l'expatriation, qui est un mot que j'aime pas trop, mais que l'on comprend. So I did, so this is the story, the bottom of the story why I stayed in Peru? C'est le fait d'aller vivre à l'étranger de façon volontaire, donc qui est une immigration, mais une immigration de riches, en réalité, de personnes occidentales qui ont la chance de pouvoir voyager, etc. I did 2 weeks, I traveled for two weeks with her and after, and she left. Comme moi, j'ai pu faire et donc je me suis spécialisée petit à petit sur ce genre de mode de vie. And that's where the one who has become my husband today comes into play, whom I suddenly met on the day, the first day when I was all alone, who showed me around his city. En fait, des personnes qui travaillent en voyageant ou qui font des années sabbatiques ou qui vont à l'étranger pour trouver l'inspiration, voilà des choses comme ça. And in fact, we never left each other. Et c'est en écrivant ces articles que toi, tu a commencé à prévoir de t'expatrier, ou alors au contraire c'était une idée que tu avais déjà dans un coin de la tête, et justement, tu as pu la creuser en interviewant des gens etc ? He traveled with me. En was het tijdens het schrijven van deze artikelen dat je plannen begon te maken om naar het buitenland te verhuizen, of was het een idee dat je al in je achterhoofd had en dat je verder kon uitdiepen door mensen te interviewen, enzovoort? Alors là, c'est vraiment une question de qui de la poule ou de l'oeuf est arrivé en premier parce que je pense que j'avais déjà au fond de moi l'idée puisque j'ai toujours voulu travailler de façon indépendante, etc. We went to the Ecuadorian border and after that I continued to travel on my own. J'avais jam… J'avais pas mal voyagé quand j'étais… À partir du moment où j'étais étudiante, j'avais profité du fait qu'en Europe, c'est assez facile de faire des week-ends à l'étranger, etc. But while staying in touch. Mais j'étais jamais sortie d'Europe et c'était quelque chose que je voulais vraiment, je sentais que j'étais appelée à voyager et à sortir, à connaître autre chose. We ended up in Colombia and from there we decided to .. I went back to Peru. Et plus j'écrivais sur des personnes qui le faisaient et plus je me disais : « mais qu'est ce que tu fous encore à Paris ? We traveled again to Bolivia, Chile. » Genre vraiment, c'est… À un moment, je me suis dit : « mais attends, c'est ridicule d'être là à écrire toute la journée… » Parce que tous les sujets que je proposais, c'était « Jobs de rêve ! But little by little, Peru has become a bit of my second home. Ils voyagent ! It's true that suddenly, I went back there with a Peruvian who introduced me to his family. Ils travaillent tout en voyageant ! I am much more involved in the Peruvian culture that I adored. Ils ont fait une année sabbatique, etc. From another point of view. » Et donc… Because it is true that it is, it is different.

Et pourquoi tu as choisi le Pérou ? When you are in a place as a tourist for two weeks.

Donc, pourquoi le Pérou ? And then barely speaking the language. Parce que donc moi, j'ai fait classe européenne espagnol au collège, donc collège-lycée. And then, when you start to live there, to talk more and more, to meet people really from there, to go to places where tourists don't go, etc. Classe européenne, c'est une option en France qui permet de apprendre une langue de façon un peu plus approfondie, avec des heures supplémentaires. So here I am, I stayed in Peru, but not right away. Donc, en apprenant aussi la géographie, l'histoire, etc. I traveled at the same time. Et donc, dans cette classe, évidemment, on faisait l'histoire de l'Espagne, mais aussi de toute l'Amérique latine. I think all 2017/2018 I traveled. Donc, avec ma meilleure amie, on était restées sur l'idée que quand on sera grandes, on voyagera en Amérique latine et donc elle m'a accompagnée pour les deux premières semaines de mon voyage. I have traveled a lot, but with a bit of my second home, it was Peru. Et donc, c'est elle qui a choisi de commencer par le Pérou. Ok, and at that point you were working as a freelance writer or how was it? Dans tous les cas, moi, je voulais aller en Amérique latine. Yeah. Je pensais à d'autres destinations comme Cuba, Cuba qui m'a toujours beaucoup attiré aussi. I was working as a freelance writer. Ou bon voilà toute façon je voulais faire tout le continent, pratiquement. Or well that's anyway I wanted to do the whole continent, practically. Et donc, c'est elle qui a dit « Allez, moi je vais aller au Pérou, je veux voir le Machu Picchu, etc ». I worked as a freelance writer until, well only as a freelance writer, until, I think for a year, something like that. Donc voilà, c'est comme ça que je me suis retrouvée au Pérou en juillet 2017. And it was after a year, when I returned to Peru afterwards, after going to the United States, to Europe, I don't know any more… Here, I came back for several months and I said to myself "good, now , I'm going to start giving lessons ”and I started to take an interest in training with the Alliance française, etc. Donc à la base, c'était simplement censé être un voyage ? But while continuing to freelance. Ouais. In any case, I never stopped freelancing. Euh moi, j'avais pris un billet aller, mais je n'avais pas pris de billet de retour. But it's true that freelancing is something we do, it's not at all regular. Nou, ik had een heenreis gekocht, maar geen terugreis. Donc déjà là, il y avait quelque chose un petit peu. There are months when I will do four and write long articles. Er was dus al iets. J'avais pas prévu de date de retour. Then, to months when, suddenly, I offered nothing to be more peaceful and travel. J'avais dit à ma famille, mes amis, je pense que je reviens à peu près pour fin novembre début décembre, que c'est mon anniversaire et Noël. Here. Donc ça me paraît assez assez correct comme date de retour. Ok, how did you get started as a teacher? Dus dat lijkt me een goede terugkeerdatum. Et mais voilà, j'avais pas d'itinéraire précis, j'avais prévu quelques petits, quelques petits spots sur la route, retrouver certaines personnes, etc. My beginnings as a teacher. It was. Mais voilà, j'avais pas une idée très précise de ce que j'allais faire, ni de quand j'allais rentrer. It was actually a big eye-opener because I didn't know exactly what I was doing. Et tu avais rendu les clefs de ton appartement ? But hey, I know. À ton travail, tu leur avais dit tu partais ou ? What is good is that I had absolutely no problem with grammar, on the contrary, because we sometimes say, it is not enough to speak French to be able to explain it. Heb je ze op je werk verteld waar je naartoe ging?

Ouais, alors mon travail. As a result, I knew all the grammatical mechanisms pretty well thanks to my studies and because I was interested in them. j'ai eu cet dilemme qui n'a pas été un dilemme, c'est que j'ai été interviewée, etc. And in fact, the educational side is something that I improvised at the beginning and in fact, that it went really well. Tenía este dilema, que no era un dilema, era que me entrevistaban, etcétera. J'avais fait tous les entretiens pour un CDI tout en me disant « mince, qu'est ce que je fais ? I loved. Había pasado todas las entrevistas para un contrato indefinido, pero seguía pensando "¿qué demonios estoy haciendo? Ik had alle sollicitatiegesprekken voor een vast contract achter de rug, maar ik dacht nog steeds "waar ben ik in godsnaam mee bezig? J'ai pas envie d'un CDI, mais j'ai très envie de ce travail ». I saw that the students were happy and this is also what made me want to do additional training to know a little better what the different streams of pedagogy are and how, and how in fact we can learn that, but while feeling that I had fiber, right? No quiero un contrato indefinido, pero sí este trabajo". Et au final, encore une fois, le destin. So it was. Finalement, le poste qu'ils avaient de libre, c'était que pour 6 mois, parce qu'il y a eu un petit changement interne. It was something that, yeah it was a bit of a, I dunno, professional crush, from the very first class actually. Donc en fait là, pour moi, ça a été vraiment la décision. And this first class, was it in a language school? C'était évident. C'était… I gave private lessons at the beginning. C'était un signe. I gave private lessons. Voilà, c'était un signe totalement. I admit that I did not feel at all legitimate in somewhat more serious institutions, in quotes. Et pour l'appartement, j'étais en coloc chez une copine. It's true that I tend not to get into something… Don't do like me, do things without… Nah because it's true that without having the training, without having experience, etc. . En cuanto al piso, lo compartía con un amigo. Ik deelde de flat met een vriend. C'était son appartement à elle, donc que j'avais sous-loué à une autre personne et donc j'avais laissé quand même mes affaires là-bas. I felt like I was going to be a fraud. Era su piso, así que se lo había subarrendado a otra persona y había dejado allí mis cosas de todos modos. Het was haar flat, dus ik had het aan iemand anders onderverhuurd en mijn spullen daar toch achtergelaten. Donc c'est vrai que quand j'ai décidé… Quand j'ai décidé de ne plus rentrer, j'ai dû appeler ma copine, lui dire « Je suis désolée, je rentre plus ». And in the end, it took me a while to give my CV to an institution and start working as I did afterwards, giving classes to large groups, etc. Así que es cierto que cuando decidí... Cuando decidí no volver más a casa, tuve que llamar a mi novia y decirle "lo siento, no vuelvo más a casa". Dus het is waar dat toen ik besloot... Toen ik besloot om niet meer thuis te komen, moest ik mijn vriendin bellen en zeggen "Het spijt me, ik kom niet meer thuis". Et puis j'ai deux… J'ai plusieurs potes en fait qui sont allées chez moi et qui ont fait tout mon, qui ont fait mon déménagement pour moi, qui ont mis mes affaires dans des valises, etc. This is the famous impostor syndrome. Y luego tengo dos... Tengo varios compañeros que han estado en mi casa y me han hecho la mudanza, que han hecho la mudanza por mí, que han metido mis cosas en maletas y demás. Donc ça a été un peu, Yeah, exactly, it's something, it's… By the way, I had thought "that might make a good podcast this." Así que fue un poco difícil,

Ça c'est des vrais amis. I could suggest that Hugo do that because it's something, really… ” Esos son amigos de verdad. Ouais, c'est vrai que du coup je leur ai fait peser quelque chose d'assez lourd. That is true. Sí, es verdad que les puse un poco de peso. Ja, het klopt dat ik ze wat zwaarder heb gemaakt. Je les remercie. Me, I had the same thing but I have no choice, so they really got me, the director of the French Institute in Warsaw told me "We have a conversation class."

Donc, tu es arrivée au Pérou avec ta meilleure amie, et tu es restée là-bas, finalement ? We would like you to be the teacher ”. Ou t'as voyagé… comme… tu as fait ce que vous aviez prévu et ? She knew that I had no experience in the matter. Alors j'ai fait, donc là c'est l'histoire, le fond de l'histoire pourquoi je suis resté au Pérou ? So there you have it, right after the interview, she offered me that. J'ai fait 2 semaines, j'ai voyagé pendant deux semaines avec elle et après, et elle est repartie. So I didn't ask myself too many questions because I simply didn't have time to think about it. Et c'est là qu'entre en scène celui qui est devenu mon mari aujourd'hui que j'ai rencontré du coup le jour, le premier jour où j'étais toute seule, qui m'a fait visiter sa ville. But it's true that it was a little unconscious. En dat is waar de man die nu mijn man is om de hoek komt kijken. Ik ontmoette hem die dag, de eerste dag dat ik alleen was, en hij leidde me rond in zijn stad. Et en fait, on s'est jamais quitté. And it was really like you, or here it is, from the first class, I realized that I loved it, the contact with the students, having people who were so passionate about French, it was really something heartwarming. Il a voyagé avec moi. And I trained on the job. On est partis jusqu'à la frontière de l'Équateur et après, j'ai continué à voyager toute seule. But you, you did a really distance training, so an official training by correspondence? We gingen tot aan de grens met Ecuador en daarna reisde ik alleen verder. Mais tout en restant en contact. Yeah, after. On s'est retrouvé en Colombie et de là, on a décidé de.. Je suis repartie au Pérou. But at first, yeah, it was private lessons. On a voyagé de nouveau en Bolivie, au Chili. And it's true that as you say, it's heartwarming to see how passionate people can be about a country that we usually complain about all the time. Mais petit à petit, le Pérou est devenu un peu ma deuxième maison. So it's interesting yeah to… Then, I find that, I don't know if you did that to you, but also when you live in another country, it always allows you to have contact with your country, and then to have a cultural exchange with people who are also interested in how you, you live the reality of their country, then by explaining to them: "but not in France, it is not like that" or "that, that surprised me ”. C'est vrai que du coup, j'y suis retourné avec un Péruvien qui m'a fait rencontrer sa famille. And then, it allows to have fairly interesting exchanges. Je suis beaucoup plus rentrée dans la culture péruvienne que j'ai adorée. Nah, that's right. D'un autre point de vue. Me, I have never felt so French as since I have lived in France. Parce que c'est vrai que c'est, c'est différent. So it's a little paradoxical, but indeed, you realize all the differences, what is good in France, what is less good, you have more perspective. Quand on est dans un endroit comme touriste pendant deux semaines. And there you have it, things that seemed completely obvious to you. Et puis en parlant à peine la langue. Above all, I have the impression that we have a bit of the same profile as you too, when you were a child, you did not necessarily travel abroad a lot. Et puis, quand on commence à vivre sur place, à parler de plus en plus, à rencontrer des personnes vraiment de là-bas, à aller dans des endroits où les touristes ne vont pas, etc. It's more something that you discovered later during your studies, right? Donc voilà, je suis, je suis restée au Pérou, mais pas pas tout de suite. Yeah, completely, completely. J'ai voyagé en même temps. In fact, I remember that when I returned, at one point, I was in France after having already traveled. Je pense que tout 2017/2018, j'ai voyagé. Finally, I don't know when, but anyway. J'ai voyagé énormément, mais avec un peu ma deuxième maison, c'était le Pérou. My little sister is a bit in the same ... For example, my sister is in the same ... One, two, three, I start again ... Yes, it's true. Ok, et à ce moment-là, tu travaillais comme pigiste ou comment ça se passait ? I remember once, not so long ago, my father made a remark to us with my little sister, who also started to travel.

Ouais. She hitchhiked around South America all by herself. Je travaillais comme pigiste. There, she is in the Democratic Republic of Congo, so also an adventurer profile, but recent. Ouais, ouais. And I remember our dad telling us, “But I don't understand why you travel so much. J'ai travaillé comme pigiste jusqu'à, enfin seulement comme pigiste, jusqu'à, je pense pendant un an, quelque chose comme ça. Because we have never traveled. Et c'est au bout de un an, quand je suis retournée au Pérou après, après être allée aux Etats-Unis, en Europe, je sais plus… Voilà, je suis revenue pour plusieurs mois et je me suis dit « bon, maintenant, je vais commencer à donner des cours » et j'ai commencé à m'intéresser aux formations avec l'Alliance française, etc. Me, I'm not… ”And we said to him“ Well, maybe that's why ”. En het was na een jaar, toen ik terugging naar Peru, nadat ik in de Verenigde Staten was geweest, Europa, ik weet het niet... Ik kwam terug voor een paar maanden en ik zei tegen mezelf "nou, nu ga ik beginnen met het geven van lessen" en ik begon interesse te krijgen in opleidingen bij de Alliance française, etc. Dus besloot ik terug te gaan naar Peru. Mais tout en continuant les piges. We stayed so much in France, in France, in France that in the end, as soon as we could, it was first of all trips to Europe, and then after trying to go further, discover other cultures, not stay in a Parisian metro-work-sleep. Dans tous les cas, j'ai jamais arrêté les piges. It is true that it is something, it is something that came afterwards, perhaps by the lack in childhood of this kind of thing. Mais c'est vrai que les piges, c'est quelque chose qu'on fait, c'est pas du tout régulier. Il y a des mois où je vais en faire quatre et écrire des longs articles. I think it's pretty generational too or that's it, back in the days of our parents. Sommige maanden doe ik er vier en schrijf ik lange artikelen. Puis, à des mois où, du coup, je proposais rien pour être plus tranquille et voyager. There was not necessarily Ryan Air etc, low cost flights, so it was more difficult. Voilà. It was less fashionable to travel.

Ok, et comment ça s'est passé tes début de prof ? It was more… Here, going to festivals in France. OK, hoe ging het toen je begon als leraar? Mes débuts de prof. C'était. You know that, on the contrary, my parents know France much better than I do because when they were young, they really roamed the whole country by hitchhiking, etc. C'était en fait une grande révélation parce que je savais pas exactement ce que je faisais. Whereas we, when we were young, come in… We already feel old, but… Well, when we were a student, in any case, there you have it, everyone had weekends abroad, in Barcelona, etc. Mais bon, je connais. Everyone would jump on the plane as soon as we had 3-4 days to go a few times. Ce qui est bien, c'est que la grammaire, j'avais absolument aucun problème, contrairement, parce qu'on dit parfois, il suffit pas de parler français pour pouvoir l'expliquer. Well, everyone, the students who could afford it anyway. Pour le coup, je savais plutôt bien tous les mécanismes grammaticaux grâce à mes études et parce que je m'y intéressais. Yeah yeah yeah. Et en fait, le côté pédagogique, c'est quelque chose que j'ai improvisé au départ et en fait, que ça s'est super bien passé. And in fact, the pedagogical side was something I improvised at the outset, and it turned out really well. J'ai adoré. That suddenly, I don't know France at all. J'ai vu que les élèves étaient contents et c'est aussi ce qui m'a donné envie de faire une formation supplémentaire pour connaître un peu mieux quels sont les différents courants de pédagogie et comment, et comment en fait on peut apprendre ça, mais tout en sentant que j'avais la fibre, non ? This is also my next travel goal, it is France. Ik zag dat de studenten tevreden waren en dat is ook wat me ertoe aanzette om wat bijscholing te doen om wat meer te weten te komen over de verschillende stromingen in het lesgeven en hoe, en hoe je dit eigenlijk kunt leren, maar tegelijkertijd voelde ik dat ik de vezels had, nietwaar? Donc c'était. But yeah, indeed, that… We were going to Barcelona for 20 euros. C'était quelque chose qui, ouais ça a été un peu un, je sais pas, un coup de foudre professionnel, à partir, dès le premier cours en fait. And then we found ourselves with French people who finally could very well, could have gone to the south of France to have the sea and to party. Et ce premier cours, c'était dans une école de langues ? But no, you had to go to Europe, elsewhere, to another city with a low cost flight. Non. J'ai donné des cours particuliers, au début. So, you put your bags down in Peru, you started your career as a teacher and you told me that at the beginning, your Spanish wasn't either… You didn't feel like you could speak fluently? J'ai donné des cours particuliers. Oh no, not at all. J'avoue que je ne me sentais pas du tout légitime dans des, dans des institutions un peu plus sérieuses, entre guillemets. It was horrible. C'est vrai que j'ai tendance à ne pas me lancer dans quelque chose… Ne faites pas comme moi, faites les choses sans… Nan parce que c'est vrai que sans avoir la formation, sans avoir de l'expérience, etc. It was… In fact, I learned Spanish like, so as I was telling you, in college-high school. J'avais l'impression que j'allais être une fraude. And I even did reinforced Spanish. Et au final, j'ai mis du temps avant d'aller donner mon CV à une institution et de commencer à travailler comme je l'ai fait après, en donnant des classes à des grands groupes, etc. But that's not enough to speak correctly, to understand correctly afterwards ... C'est le célèbre syndrome de l'imposteur. Especially since we at school are really taught Spanish from Spain, with the accent from Spain. Ouais, exactement, c'est quelque chose, c'est… D'ailleurs, j'avais pensé « ça pourrait faire un bon podcast ça. And not at all the accent of Latin America. Je pourrais proposer à Hugo de faire ça parce que c'est un truc, vraiment… » Yeah yeah. C'est vrai. Moi, j'ai eu la même chose mais j'ai pas le choix, donc on m'a vraiment, la directrice de l'Institut français de Varsovie m'a dit « On a un cours de conversation. So it's still, it's still different. On aimerait bien que vous soyez le prof ». You have to adapt. Elle savait que j'avais aucune expérience en la matière. Donc voilà, juste après l'entretien, elle m'a proposé ça. So right after the interview, she offered me this. Donc, je ne me suis pas trop posé de questions parce que je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir, tout simplement. Mais c'est vrai que c'était un peu inconscient. But it's true that it was a bit unconscious. Et c'était vraiment comme toi, ou voilà, dès le premier cours, je me suis rendu compte que j'adorais ça, le contact avec les élèves, d'avoir des gens qui étaient tellement passionnés par le français, c'était vraiment quelque chose qui faisait chaud au cœur. And it was really like you, or voilà, from the very first class, I realized that I loved it, the contact with the students, to have people who were so passionate about French, it was really something that warmed the heart. Et je me suis formé sur le tas. And I learned on the job. Mais toi, tu as fait une formation vraiment à distance, donc une formation officielle par correspondance ? But you, you did a real distance learning course, so an official correspondence course?

Ouais, après. Mais au début, ouais, c'était des cours particuliers. Et c'est vrai que comme tu dis, ça fait chaud au coeur de voir à quel point des personnes peuvent être passionnées par un pays dont on se plaint tout le temps, nous, habituellement. And it's true that, as you say, it's heartwarming to see how passionate people can be about a country that we usually complain about all the time. Donc c'est intéressant ouais de… Puis, je trouve que, je sais pas si toi, ça t'a fait ça, mais aussi quand tu vis dans un autre pays, ça permet d'avoir un contact avec son pays toujours, et puis d'avoir un échange culturel avec des personnes qui s'intéressent aussi à comment toi, tu vis la réalité de leur pays, puis en leur expliquant : « mais non en France, c'est pas comme ça » ou « ça, ça m'a surpris ». Et puis, ça permet d'avoir des échanges assez intéressants. Nan, c'est vrai. Moi, je ne me suis jamais senti autant français que depuis que je vis plus en France. Personally, I've never felt so French as I do now that I no longer live in France. Donc c'est un peu paradoxal, mais effectivement, tu te rends compte de toutes les différences, de ce qui est bien en France, de ce qui est moins bien, t'as plus de recul. So it's a bit paradoxical, but you do realize all the differences, what's good about France and what's not so good, and you have more perspective. Et voilà, des choses qui toi, te semblaient complètement évidente. Surtout, j'ai l'impression qu'on a un peu le même profil que toi aussi, quand tu étais enfant, tu as pas forcément voyagé beaucoup à l'étranger. C'est plus quelque chose que tu as découvert ensuite pendant tes études, non ? Ouais, complètement, complètement. De fait, je me rappelle que quand je suis rentrée, à un moment, j'étais en France après avoir déjà voyagé. Enfin, je sais plus à quel moment, mais bon bref. Finally, I don't know when, but anyway. Ma petite sœur est un peu dans le même… Par exemple, ma sœur elle dans le même… Un, deux, trois, je recommence… Oui, c'est vrai. Je me souviens que une fois, il y a pas si longtemps, mon père nous a fait une remarque avec ma petite sœur, qui aussi a commencé à voyager. Elle a fait tout un tour de l'Amérique du Sud toute seule en stop. Ze liftte in haar eentje door Zuid-Amerika. Là, elle est en République démocratique du Congo, donc aussi un profil aventurier, mais récent. In this case, she's in the Democratic Republic of Congo, so her profile is also adventurous, but only recently. Et je me souviens que notre père nous a dit « Mais je ne comprends pas pourquoi vous voyagez tellement. Parce que nous, on n'a jamais voyagé. Moi, je ne suis pas… » Et on lui a dit « Ben justement, c'est peut être pour ça ». Ik ben niet...". En wij zeiden "Nou, misschien is dat de reden". On est tellement restées en France, en France, en France que au final, dès a pu, ça a été d'abord les voyages en Europe, et puis après essayer de partir plus loin, découvrir d'autres cultures, ne pas rester dans un métro-boulot-dodo parisien. We stayed so much in France, in France, in France that in the end, as soon as we could, it was first of all travels in Europe, and then trying to go further afield, discovering other cultures, not staying in a Parisian metro-busy-dodo. We verbleven zoveel in Frankrijk, in Frankrijk, in Frankrijk dat we uiteindelijk, zodra we konden, in de eerste plaats in Europa gingen reizen en daarna probeerden verder weg te gaan, andere culturen te ontdekken en niet in een Parijse metro-busy-dodo te blijven. C'est vrai que c'est quelque chose, c'est quelque chose qui est venu après, peut être par le manque dans l'enfance de ce genre de choses. C'est vrai. Je pense que c'est assez générationnel aussi ou voilà, à l'époque de nos parents. Ik denk dat het ook nogal generatiegebonden is, of daar is het al, in de tijd van onze ouders. Il y avait pas forcément Ryan Air etc, les vols low cost, et donc c'était plus difficile. Er waren niet per se Ryan Air en dergelijke, de goedkope vluchten, dus het was moeilijker. C'était moins à la mode de voyager. C'était plutôt… Voilà, aller faire des festivals en France. Tu sais qu'à contrario, mes parents connaissent beaucoup mieux la France que moi parce que quand ils étaient jeunes, ils ont baroudé vraiment dans tout le pays en faisant du stop, etc. You know that, on the other hand, my parents know a lot more about France than I do, because when they were young, they really traveled all over the country, hitchhiking and so on. Aan de andere kant weten mijn ouders veel meer over Frankrijk dan ik, omdat ze toen ze jong waren echt door het hele land hebben gereisd, liftend enzovoort. Alors que nous, quand on était jeunes entre… On se sent déjà vieux, mais… Bon, quand on était étudiant, en tout cas, voilà, tout le monde se faisait des week-ends à l'étranger, à Barcelone, etc. Tout le monde sautait dans l'avion dès qu'on avait 3, 4 jours pour aller quelques fois. Enfin, tout le monde, les étudiants qui avaient les moyens en tout cas.

Ouais, ouais, ouais. C'est vrai, c'est vrai. Que du coup, moi, je connais pas du tout la France. C'est d'ailleurs mon prochain objectif de voyage, c'est la France. Mais ouais, effectivement, que… On allait à Barcelone pour 20 euros. Et puis on se retrouvait qu'avec des Français qui finalement pouvaient très bien, auraient pu aller dans le sud de la France pour avoir la mer et faire la fête. En toen zaten we met Fransen die ook naar Zuid-Frankrijk hadden kunnen gaan om van de zee te genieten en te feesten. Mais non, il fallait aller en Europe, ailleurs, dans une autre ville avec un vol low cost.

C'est vrai. Donc, tu a posé des valises au Pérou, tu a commencé ta carrière de prof et tu me disais qu'au début, ton espagnol c'était pas non plus… Tu avais pas l'impression de pouvoir parler couramment ? Ah non, pas du tout. C'était horrible. C'était… En fait, moi j'ai appris l'espagnol comme, donc comme je te disais, au collège-lycée. Et j'ai fait même de l'espagnol renforcé. And I've even done reinforced Spanish. Mais ça suffit pas pour parler correctement, pour comprendre correctement après…

Surtout que nous, à l'école, on nous enseigne vraiment l'espagnol d'Espagne, avec l'accent d'Espagne. Et pas du tout l'accent d'Amérique latine. Ouais, ouais. Exactement. Donc c'est encore, c'est encore différent. Il faut s'adapter. Et puis, et puis en plus, ça faisait des années quand même que j'avais, puisqu'au final, quand j'avais fini le lycée, je sais plus combien de temps il s'était passé, peut-être 10 ans, quelque chose comme ça. And then, and then on top of that, it had been years since I had, because in the end, when I had finished high school, I don't know how long it had been, maybe 10 years, something like that. Et l'espagnol, c'est pas quelque chose qu'on pratique en regardant des séries ou en écoutant… Enfin voilà, j'écoutais un peu de reggaeton de temps en temps, c'est pas du tout du tout compréhensible. And Spanish isn't something you practice by watching series or listening to... Well, I used to listen to a bit of reggaeton from time to time, but it's not at all understandable. C'est pas de l'espagnol. C'est un vocabulaire très spécifique. Voilà.

Donc, j'allais pas sortir les quelques mots du reggaeton. Non, du coup, j'ai dû apprendre sur le… Par la force des choses. Mais après, il faut reconnaitre qu'en ayant des bases pour la grammaire, la conjugaison, etc, qui étaient quand même enfouies dans mon cerveau, et en parlant français, qui est une langue assez proche. En vivant sur place, c'est allé, c'est allé assez rapidement. Et puis, et puis après j'ai fait, j'ai pris des cours d'espagnol, mais alors j'avoue que j'ai pris des cours d'espagnol avant tout pour me faire des amis. And then, and then afterwards I did, I took Spanish lessons, but then I confess that I took Spanish lessons above all to make friends. En toen, en daarna deed ik dat, nam ik Spaanse lessen, maar ik geef toe dat ik Spaanse lessen vooral nam om vrienden te maken. Donc, quand j'avais déjà un niveau avancé, j'avais déjà un niveau avancé et j'ai pris des cours pour vraiment améliorer tout ce qui est, par exemple utiliser le subjonctif, utiliser l'hypothèse, des choses comme ça, qui sont… qui existent en espagnol, comme en français, mais qui ne s'utilise pas de la même manière. Donc en fait, on a des temps équivalents, mais qu'on n'utilise pas au même moment. Donc là, c'est vrai que j'étais perdue et quand je demandais à mon copain, il me disait « bah je sais pas, c'est comme ça, c'est tout ». J'étais là : ok, merci merci. Donc du coup, je savais qu'un prof, ce serait mieux. Mais, mais ouais. C'était quand même pas, je parlais pas du tout, mais c'était pas si difficile, grâce à la proximité de la langue, grâce aux bases que j'avais. Et puis bon, faut avouer que j'ai quand même de la facilité avec les langues, donc en connaissant bien le français et l'étymologie des choses comme ça, c'est allé assez facilement. And I have to admit that I'm pretty good with languages, so knowing French and the etymology of things like that, it went pretty smoothly. Avec ton mari vous parliez espagnol dès le départ ? Did you and your husband speak Spanish from the start? Ou comment ça s'est passé ? Non, on parlait anglais, on parlait anglais. C'était drôle parce qu'il parlait anglais avec… Lui, il a vécu à New York, donc il parlait bien anglais, mais avec un accent latino puisqu'à New York, c'est comme ça, il y a beaucoup, beaucoup de Latinos qui parlent dans leur langage un peu mix… comment on dit… spanglish. It was funny because he spoke English with... He had lived in New York, so he spoke English well, but with a Latino accent because in New York, that's how it is, there are many, many Latinos who speak in their language a little mix... how do you say... spanglish. Et moi, je parlais anglais avec un accent français très très important. Donc, au début, on parlait comme ça, mais on se disait quelques mots en français, en espagnol. Parce que au final, quand tu connais pas un mot en anglais, tu le dis en français, et finalement, il comprend parce qu'en espagnol, c'est la même chose. Donc, on faisait anglais, avec quelques explications en espagnol, en français et quand j'ai, quand je me suis installée pour de bon, entre guillemets, en tout cas, pour plusieurs mois, je lui ai dit « Tu me parles pas l'anglais. So we did English, with a few explanations in Spanish and French, and when I settled down for good, in quotation marks, for several months anyway, I said to him, "You don't speak English to me. Vraiment, ne me parle plus du tout anglais ». Parce qu'en plus, quand il me parlait anglais devant des gens, les gens pensaient que je pouvais pas comprendre du tout l'espagnol. Donc, ils me parlaient pas en espagnol. Et moi, je voulais au contraire que les gens me parlent en espagnol pour que mon oreille s'habitue comme ça et me forcer. Donc voilà.

Donc la transition était vraiment radicale.

Ouais, ouais, ouais. Après c'est sûr que c'était cool d'avoir l'anglais en commun parce que quand je bloquais vraiment, je disais « comment on dit… ? Then of course it was cool to have English in common because when I really got stuck, I'd say "how do you say...? » Je me rappelle que mon beau-frère se foutait tout de temps de ma gueule, parce que parce que je disais tout le temps, j'étais en plein milieu d'une phrase et je disais « Comment on dit… ? » I remember that my brother-in-law used to make fun of me all the time, because because I said all the time, I was right in the middle of a sentence and I said « How do you say…? "Ik herinner me dat mijn zwager me altijd plaagde, omdat ik altijd midden in een zin zat en zei: "Hoe zeg je...? » Et soit j'expliquais en espagnol ce que je voulais dire, soit je le disais en anglais, donc, en fait, j'arrivais pas à raconter quelque chose d'une traite. Je faisais des pauses. Et puis il y a eu un moment où mon mari était le seul qui me… Enfin, on parlait un peu un langage secret. Les autres, ils le regardaient, genre « Elle a dit quoi là ? » Et donc il expliquait : « ah oui, c'est parce qu'elle se trompe entre ça et ça… » Non, c'est vrai que vraiment à l'intérieur du couple, tu développes ton propre langage. No, it's true that really inside the couple, you develop your own language. C'est la même chose avec ma copine ou voilà, on parle anglais, mais forcément, c'est pas ma langue maternelle ni la sienne. It's the same with my girlfriend. We speak English, but of course it's not my mother tongue or hers. Donc, c'est vraiment un anglais qu'on a complètement adapté en fonction de notre quotidien, nos besoins, etc. Et je pense que… Je caricature, forcément des anglophones nous comprendraient parfaitement, mais de temps en temps, je pense que voilà, on a notre propre vocabulaire qui est pas forcément intelligible par tous. And I think that… I am caricature, inevitably English speakers would understand us perfectly, but from time to time, I think that there is, we have our own vocabulary which is not necessarily intelligible by all. Donc je comprends ça tout à fait.

Ouais parfois tu inventes. D'ailleurs en espagnol, moi ça m'arrive encore de dire « ce mot-là, il manque en espagnol ». In fact, in Spanish, I still sometimes say "that word is missing in Spanish". Et du coup, on invente un mot, je lui dis en français, on peut dire ça. « Ah ouais ? Ouais, bah c'est trop bien, qu'il y ait ce mot qui existe en français. Ja, nou, het is geweldig dat dit woord bestaat in het Frans. » Et à l'inverse, quand je parle avec des amis francophones qui vivent à, au Pérou, parfois à l'intérieur de nos conversations en français, on utilise des mots espagnols parce qu'il n'y a pas d'équivalent en français et du coup, ça fait encore plus de richesse de vocabulaire quand on peut mélanger plusieurs langues. C'est vrai, c'est vrai. Et ton mari apprend le français ?

Bah, disons que par la force des choses, il le comprend de plus en plus. Il a des conversations très intéressantes avec ma mère ou les deux se parlent beaucoup avec les gestes, avec le regard, etc. Mais mais là, on va aller en France dans pas longtemps. Donc il va devoir s'y mettre sérieusement. Mais c'est vrai que je crois que t'as connu ça aussi, c'est la grosse frustration du cor… des cordonniers qui sont les plus mal chaussés. But it's true that I think you've experienced that too, it's the big frustration of the horn… of the shoemakers who are the worst shod. Maar het is waar dat ik denk dat je het ook hebt ervaren, het is de grote frustratie van de hoorn... de schoenlappers zijn het slechtst beslagen ten ijs. Une expression française qui, je pense, existe, en tout cas, il doit y avoir un équivalent dans toutes les langues.

Ouais est-ce que tu peux l'expliquer quand même ? C'est… Le cordonnier, c'est la personne qui répare les chaussures et donc être chaussé. Être mal chaussé, c'est avoir des chaussures en mauvais état ou ne pas avoir de chaussures, ou quoi. Donc c'est que la personne qui est chargée, qui a comme métier de réparer des chaussures, est celui qui n'a pas des bonnes chaussures. Dus de leidinggevende, wiens werk het is om schoenen te repareren, is degene die niet de juiste schoenen heeft. Et donc là, c'est la même chose : nous qui sommes profs de FLE, on a des compagnons qui, la personne qui partage notre vie, qui ne parlent pas français parce que c'est pas parce qu'on est prof de français qu'on peut leur enseigner comme ça dans la vie quotidienne. En dus is het hetzelfde: wij die FLE-docenten zijn, hebben metgezellen die, de persoon die ons leven deelt, geen Frans spreekt omdat het feit dat je een leraar Frans bent, niet betekent dat je hen op die manier les kunt geven in het dagelijkse leven. Exactement exactement. C'est très mauvais pour mon marketing. D'ailleurs, c'est pour ça que vous avez jamais vu ma copine dans les vidéos Youtube. Bon, c'est vrai que c'est assez difficile. Je sais pas si c'est encore plus difficile en étant prof, mais nous, on a essayé au début d'avoir quelques leçons, etc. Mais voilà, moi, c'est quelque chose que je faisais déjà toute la semaine et j'avais pas envie, quand j'étais avec ma copine, d'encore travailler encore donner des leçons. Maar dat is iets wat ik al de hele week had gedaan en ik had geen zin om nog meer lessen te doen toen ik bij mijn vriendin was. Et puis, la relation prof-élève mélangée avec la relation copains-copines, bon ça fonctionne pas toujours très bien, donc on a un peu fini par abandonner.

Ouais, je suis d'accord. J'ai essayé aussi. On a fait de temps en temps, surtout au début de confinement. We did from time to time, especially at the start of confinement. On se faisait des sessions « allez tous les mardis et jeudis on fait ». We had sessions "go every Tuesday and Thursday we do". Donc il prenait son petit cahier, et puis je voyais qu'en fait il m'écoutait ou moi, je voulais juste faire des blagues. So he would take his little notebook, and then I saw that he was actually listening to me or me, I just wanted to make jokes. Dus hij pakte zijn kleine notitieboekje en dan zag ik dat hij echt naar me luisterde of dat ik alleen maar grapjes wilde maken. Au final, ça fonctionne pas In the end, it doesn't work

Ok. Et tu disais donc que vous allez, vous prévoyez de rentrer en France ? And so you were saying that you are going, are you planning to return to France? Dus je zei dat je teruggaat naar Frankrijk?

Ouais, ouais. Bah là, c'est le départ est imminent. Well there it is, the departure is imminent. On va voir comment ça se passe au niveau des frontières du covid, etc. Mais comme ça fait assez longtemps que je suis au Pérou par… sans pouvoir ni voyager ni rendre visite, avoir des visites de ma famille ou quoi, et qu'on a l'impression que la situation est partie pour durer. But since I've been in Peru for quite a long time by… without being able to travel or visit, have family visits or whatever, and it feels like the situation is here to stay. Maar aangezien ik nu al een hele tijd in Peru ben... zonder de mogelijkheid om te reizen of op bezoek te gaan, bezoek te krijgen van mijn familie of wat dan ook, en het lijkt erop dat de situatie zal blijven duren. Du coup, là, on s'est organisé et on va s'installer en France pour, je ne sais pas pour combien de temps, je ne sais pas combien de temps on tiendra dans la stabilité sans voyager, sans aller ailleurs. Suddenly, we got organized and we are going to settle in France for, I do not know for how long, I do not know how long we will stay in stability without traveling, without going elsewhere. Mais en tout cas pour l'instant, peut-être une petite année pour que je sois plus proche de ma famille, comme ça lui il peut apprendre le français. But in any case for now, maybe a short year so that I am closer to my family, so that he can learn French. Maar in ieder geval, voorlopig misschien een kort jaar zodat ik dichter bij mijn familie kan zijn, zodat hij Frans kan leren. Et puis, ça permet aussi d'être un peu plongée de nouveau dans la culture française. And then, it also allows you to be a little immersed again in French culture. Ok, très bien. Et peut-être que nous on pourra enfin se rencontrer en vrai. And maybe we can finally meet for real.

Ouais, ce serait bien. Ce serait plus facile, en tout cas, de Pologne en France.

C'est sûr. Et moi aussi, je compte passer un peu plus de temps en France là dans le futur. And I also intend to spend a little more time in France there in the future. Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui ont ressenti parmi les gens qui vivent à distance, qui vivent loin de leurs familles, qui ressentent là vraiment ce besoin de passer du temps avec ses proches. I think a lot of people who live at a distance, far from their families, really feel the need to spend time with their loved ones. Et voilà, c'est quelque chose que je vais essayer de faire. Ah d'accord. Donc toi tu prévois de, enfin de passer plus de temps, de revenir régulièrement ou de s'installer en France ? C'est ça. Non, non, non. De revenir un peu plus régulièrement. Quand je vais en France de rester un peu plus longtemps parce qu'en général, quand j'y vais, j'ai toujours plein de personnes à voir, aussi bien la famille que les amis. When I go to France to stay a little longer because in general, when I go there, I always have lots of people to see, both family and friends. Donc voilà, en une semaine, j'essaie de voir tout le monde. So there you have it, in a week, I try to see everyone. Mais bon, c'est assez court. Et prochainement, je pense, la prochaine fois, je pense que j'essaierai de rester un peu plus longtemps pour, voilà vraiment mentir en France l'espace de quelques temps. And soon, I think, next time, I think I'll try to stay a little longer for, here's really lying in France for a while. En binnenkort, denk ik, probeer ik de volgende keer wat langer te blijven om, nou ja, echt even in Frankrijk te liggen. Ouais, je comprends pas. Du coup, on se verra à ce moment-là. So, we'll see you then. Rencontre française. French meeting.

Très bien. Bon, bah je pense qu'on va s'arrêter là. Merci beaucoup, Ingrid, pour tes réponses. Thank you very much, Ingrid, for your answers. Je pense que les auditeurs te connaissent un peu mieux, réussissent à cerner le personnage, maintenant. I think our listeners know you a little better now, and are getting to know your character. Et à mon avis, c'est pas la dernière fois qu'on t'entendra dans le podcast. En ik denk dat dit niet de laatste keer zal zijn dat we je in de podcast horen. Donc voilà, merci beaucoup.

Bah merci à toi pour l'invitation. J'espère que ça pourra répondre à certains doutes, et puis que… Ouais, ça me ferait plaisir de revenir et puis, de faire, de travailler sur le podcast. Donc on se réécoute bientôt bientôt. So we'll listen to each other soon soon.

Très bien, merci beaucoup. À bientôt.

Merci à toi. Salut.

Voilà, maintenant, vous savez tout ou presque sur Ingrid. J'espère que cette discussion vous a plu. J'en profite pour vous dire que le mois prochain, en mai, on va rouvrir les inscriptions pour le cours Raconte ton histoire. Donc, si vous aimez ce genre de conversation authentique et que vous voulez apprendre à mieux les comprendre, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Merci à toutes et à tous. Et on se retrouve bientôt pour un nouvel épisode. Salut !