Histoire-2 VOIX MASCULINE
Jérémy : Hm. Entrée, plat, dessert… Ça dépend. Qu'est-ce que tu aimes ? Il y a des choses que tu n'aimes pas ? Ou est-ce que tu as des allergies ? Histoire que j'évite de t'empoisonner.
Alice : Justement, il y a ça aussi. C'est toujours plus facile pour moi de sortir parce que je suis assez difficile. Je n'aime pas tout, et il y a certaines choses que je ne peux pas manger. Donc je ne suis pas toujours la meilleure des invitées !
Jérémy : Non, au contraire, ça représentera un défi culinaire, c'est parfait ! Et puis, tu sais, moi aussi j'ai un régime particulier, donc je suis habitué à réinventer les recettes et à m'adapter aux différentes restrictions. Qu'est-ce que tu ne manges pas ?
Alice : Attention, c'est une longue histoire, accroche-toi. En fait, j'ai toujours eu un rapport un peu compliqué avec la nourriture. Quand on était petits, mes parents ont toujours été assez stricts avec la nourriture. C'était très important pour eux que leurs enfants mangent sainement et de façon équilibrée tous les jours. En même temps avec une mère diététicienne et un père pédiatre, pas étonnant… Mais, je m'en plains pas ! Enfin aujourd'hui… À l'époque on peut pas dire que j'étais ravie. Mais je suis assez reconnaissante, ça m'a donné de bons réflexes et de bonnes habitudes alimentaires, et surtout ils étaient super créatifs alors on s'est toujours régalés. On passait du temps sur les marchés, à parler aux primeurs et aux maraîchers. On mangeait assez souvent bio. Mais ils étaient pas très ouverts en ce qui concerne l'alimentation transformée. Tous les sodas, les sucreries et surtout les fast-foods. C'était littéralement interdit chez nous ! Honnêtement je pense qu'ils ont bien fait de nous exposer le moins possible à tout ça, mais dans ma tête d'adolescente en colère contre le monde entier, tu imagines bien que je trouvais ça particulièrement injuste. Mais bon, c'était les règles de la maison et j'ai fait avec. Le problème, c'est quand je suis allée à l'université… Je suis partie faire mes études dans une ville pas loin de chez mes parents, une heure ou deux, grosso modo. Donc je rentrais régulièrement chez eux mais mes parents m'aidaient quand même à louer un petit appartement pas loin de l'université, c'était plus confortable comme ça. Et c'était plus ou moins la première fois que je devais m'occuper de moi toute seule. Et donc…de faire la cuisine. Très vite, je me suis rendu compte de deux choses. La première c'est que malgré des années à manger de bons plats maison préparés avec soin et amour, j'avais jamais pris le temps de vraiment regarder mes parents faire et d'apprendre. Donc j'étais incapable de me faire cuire un œuf. Et franchement j'exagère à peine, j'étais pas loin du niveau zéro. Et la deuxième c'est que personne ne pouvait m'interdire de manger quoi que ce soit… Bon, j'étais jeune et sans supervision parentale, alors je te laisse imaginer. Au début c'était génial, mais petit à petit j'ai commencé à me sentir de plus en plus fatiguée. Je manquais d'énergie, j'avais pris pas mal de poids et surtout je m'étais lassée de ce mode alimentaire. Je pense que je m'en suis un peu dégoûté. Aujourd'hui, je ne peux plus manger dans un fast-food, ça ne me plaît plus du tout, tu vois ? C'est presque post-traumatique ! Rien que l'odeur, ça me fait tourner de l'œil.
Jérémy : Ouais, j'imagine. Après il faut sûrement pas diaboliser l'alimentation transformée ou les sodas dont tu parles, au quotidien c'est probablement pas le top mais de temps en temps, peut-être que si tu es modérée ça devrait aller.
Alice : Oui c'est sûr. Mais va dire ça à l'adolescente que j'étais ! L'autre problème, c'est que c'est le moment où je me suis rendue compte que j'étais intolérante au lactose. Chez nous, mes parents utilisaient très peu de lait, alors on s'en était jamais rendus compte, ça n'avait jamais posé de problème. Et puis quand j'ai abusé des pizzas et des burgers, j'ai vite réalisé que ça me rendait plutôt malade. Donc le fromage, c'est terminé pour moi ! Même si je ne suis pas allergique, donc en théorie je peux toujours en consommer un peu, je préfère éviter le plus possible. Et je sais que c'est pas toujours facile de cuisiner sans lait, ou sans crème surtout en France où c'est presque sacré ! Donc si tu te sens pas de cuisiner quelque chose de particulier, pas de problème !