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French LingQ Podcast 1.0, #79 Serge & Marianne – La légion d’honneur

#79 Serge & Marianne – La légion d'honneur

Marianne: Bonjour Serge.

Comment vas-tu?

Serge: Je vais bien, merci. Et toi?

Marianne: Oui, ça va.

Serge: Oui.

Pas trop chaud?

Marianne: Non. Aujourd'hui, il a fait bon. C'était couvert et puis pas trop chaud. Dans l'après-midi et puis la soirée, il fait lourd. Mais, ça va. Ils annoncent un peu plus de chaleur ce week-end.

Serge: Oui.

J'ai vu ça, oui. 36 ° chez nous, là. On verra.

Marianne: Oui, c'est vrai que vous avez plus, vous.

Serge: Oui.

Toujours un peu plus, oui.

Marianne: Nous, je ne sais plus. C'est 31-32, je ne sais plus. Enfin, on verra bien, hein. Ok. Donc, aujourd'hui, on a une discussion sur la légion d'honneur.

Serge: Oui.

Marianne: On va essayer d'expliquer ça.

Serge: Oui.

On va essayer, oui.

Marianne: Qui est la plus haute décoration honorifique, en France.

Serge: Oui, c'est exact.

Marianne: Ca a été établi par Napoléon.

Serge: Oui.

Marianne: Bonaparte.

Serge: Oui.

Le problème, c'est que je pense à....l'esprit dans lequel il l'avait crée, je pense, ça a bien changé depuis et donc...Mais oui, c'est quand même la plus haute distinction, le plus haut…

Marianne: Au départ, c'était pour récompenser les officiers les plus valeureux.

Serge: Oui.

Enfin, même pas ça. C'était pour les soldats parce qu'effectivement, lui quand il l'a crée, il n'était pas question de la donner qu'aux officiers comme c'est le cas maintenant, enfin comme ça a été le cas jusqu'à ce que Sarkozy soit élu. Et lui, Napoléon, il l'a donnait même aux grognards, même aux...du plus bas jusqu'au plus haut.

Marianne: Ce qui n'est plus.

Serge: Pour faits d'armes, et ils avaient la légion d'honneur, pour un fait d'armes. Et après, bon bien effectivement, ça a beaucoup évolué.

Marianne: Oui.

Et ce n'est plus le cas maintenant. Ce ne sont que les personnes d'un certain niveau qui ont cette légion d'honneur.

Serge: Voilà et disons, après il y a eu un petit peu des quotas, un petit peu de fixés. Il y a eu des règles d'admission qui ont bien changé les choses alors que lui, au départ, dans son esprit, c'était vraiment pour récompenser un fait de guerre, de...comme je disais, du simple soldat jusqu'au général. Et elle a été quand même modifiée régulièrement avec la révolution, parce que la révolution française, elle, avait aboli toutes les décorations de l'ancien régime et comme celle-là, elle en faisait partie, elle avait été abolie et puis après ça a été à nouveau remis en route pour toujours récompenser les actes de bravoure.

Marianne: Mais même les civils pouvaient avoir cette légion d'honneur avant. Tous les mérites que les citoyens pouvaient avoir. Comme tu disais, peu importe la condition sociale, il était possible d'avoir cette légion d'honneur.

Serge: Oui.

A partir du moment...Oui, les civils qui rendaient...

Marianne: Qui rendaient de grands services.

Serge: Oui, des services à la nation, oui. Oui, bien sûr puisqu'en fait ils servaient la nation à leurs manières, hein. Et eux aussi avaient accès à cette décoration. Mais en fait, elle a donc quand même été régulièrement modifiée, et en fait maintenant, il y a règles vraiment très précises et puis elle est devenue...elle a été un petit peu galvaudée puisque je sais qu'au niveau militaire par exemple, rien que pour les militaires, eux ils ont 50% de toutes les légions d'honneur attribuées. Il y en a 50% pour les militaires.

Marianne: Moi, j'avais lu que ça faisait à peu près un...une répartition entre 2/3 - 1/3 entre les militaires et les civils.

Serge: Bien, ça encore évolué. C'est dans les 50 pour cent. Et ce qu'il se passe c'est qu'elle est devenue pratiquement systématique pour les anciens ministres, les anciens députés, les sénateurs, enfin des…

Marianne: Oui.

Serge: Les hauts magistrats, les gens des...les membres du corps diplomatique. Quelque soit la manière dont ils ont pu servir, ça devient systématique et donc là, c'est un petit peu discutable. Après...

Marianne: Ca, c'est sûr.

Serge: Tu vois qu'elle est attribuée à des gens de lettres, après à des chanteurs. Là aussi, c'est quand même discutable parce que c'est quand même très subjectif. Je crois que par exemple, entre autres, Johny Halliday l'a eu.

Marianne: Eh bien, cette année...

Serge: On aime ou on n'aime pas mais...

Marianne: Mais ce n'est pas question d'aimer cette personne mais c'est un chanteur et en quoi il aurait droit à la légion d'honneur? Ca n'a rien à avoir avec…

Serge: Bien, ils pensent qu'il a rendu service à la France.

Marianne: En quoi? Il a chanté. Oui, on peut très bien l'aimer mais c'est autre chose. Cette année, je crois, enfin je crois, oui il y a Michelle Morgan et Bernadette Laffont qui ont reçu la légion d'honneur.

Serge: Et regarde, tous les sportifs, pour peu qu'ils aient eu une médaille d'or aux jeux olympiques, on leur donne la légion d'honneur en plus de la médaille d'or aux jeux olympiques. Je ne sais pas comment ils prennent ça. En fait, j'ai trouvé quelques chiffres et effectivement donc, ils disent que l'armée obtient 50% des places. Il y a d'autres professions qui sont très bien représentées au niveau de la distribution de cette médaille. Il y a bien les policiers, les pompiers, là je peux le comprendre plus facilement; les élus, les hauts fonctionnaires, je le comprends un peu moins bien, et les représentants des cultes.

Marianne: Ah oui?

Serge: Oui.

Ca, j'ai été surpris d'apprendre ça mais bon, voilà. Et puis, en 2008, c'est donc très récent, le 21 novembre 2008 est paru un décret

Marianne: Oui.

Serge: Qui dit que la dignité de grand officier appartient de plein droit aux anciens premiers ministres qui ont exercés leurs fonctions durant deux années au moins.

Marianne: Oui.

Serge: Alors même si ce premier ministre, il a rien fait de bien, même s'il n'a fait que des mauvaises choses, il n'a eu que des mauvais résultats et bien pour peu qu'il ait exercé deux ans...

Marianne: Voilà.

Serge: Tu me diras deux ans pour un premier ministre, quelque fois ça peut être un exploit parce que...

Marianne: Ca change tellement.

Serge: Oui.

Ca...le premier ministre souvent, il sert de fusible à...dans le gouvernement. Enfin, bref voilà. Et puis heu, voilà donc c'est assez...ça quand même bien changé. Oui?

Marianne: Si on prend aussi concernant les femmes, elles ne représenteraient aujourd'hui que 16 % seulement.

Serge: Par rapport, par exemple, par rapport au pourcentage de femmes dans la fonction publique ou justement dans les fonctions au...du... gouvernemental. C'est beaucoup ou non? Ou ça représente à peu près justement le...

Marianne: Par rapport aux effectifs complets de l'attribution de la légion d'honneur, ça ne représente que 16%, ce n'est pas énorme parce que les femmes maintenant exercent de plus en plus de responsabilités. Il est vrai qu'on en voit de plus en plus dans les gouvernements ou dans des... dans la politique, dans le...mais...

Serge: Malheureusement. Non, je plaisante. Je suis pour.

Marianne: Moi, ce n'est pas question d'être pour ou contre...

Serge: Si, si.

Marianne: c'est…Il faut qu'elles soient capables.

Serge: Oui mais je ne vois pas pour quoi elles ne seraient pas capables.

Marianne: Un homme ou une femme, il n'y a pas à faire de discrimination entre hommes ou femmes du moment qu'ils sont capables ou qu'elles sont capables, pourquoi pas? Ce n'est pas parce que ce sont des femmes qu'il faut les mettre à part. C'est question de responsabilités. Quand… surtout quand on parle de...au niveau national, la politique, là il faut quand même être responsable donc maintenant c'est vrai qu'il y en a de plus en plus, ce qui est bien, mais concernant le légion d'honneur non ça fait peu. Ca, ça n'a pas vraiment bougé donc 16% non, ce n'est pas énorme.

Serge: Eh, il y a quelque chose aussi qui est assez, je dirais, choquant on va dire. Si tu reprends le souhait de Napoléon, il disait que cette fameuse légion d'honneur récompense les mérites éminents, militaires, ou civils rendus à la nation or maintenant, la légion d‘honneur, elle est attribuée aussi aux étrangers.

Marianne: Oui, c'est vrai.

Serge: Alors ça me parait difficile. Je ne vois pas comment un étranger peut rendre service à la nation française.

Marianne: Ah cela dépend parce que...

Serge: Bien écoute. Si je te cite certaines personnes qui l'ont eu...

Marianne: Non mais c'est pour ça que je dis cela dépend. Ce n'est pas pour tous mais concernant les combattants...Il y a eu la première, la deuxième guerre mondiale. Il y a beaucoup d'étrangers qui ont combattus pour la France. Et même après, la guerre de…en Indochine, tout ça. Il y a eu des étrangers qui ont combattus pour la France.

Serge: On est d'accord. Alors...

Marianne: Mais dans ce cas-là, il y a des anciens combattants américains, par exemple, qui ont eu la légion d'honneur, ce que je comprends. Par contre, il y a eu une polémique oui, concernant Poutine qui a reçu une décoration.

Serge: Grand croix, il était grand croix de la légion d'honneur.

Marianne: Oui, voilà. Donc là, ça a été un peu moins compris. Bon, il y en a eu sûrement d'autres.

Serge: Bien justement, je pense qu'il y a eu probablement peu de militaires, comme tu dis, qui ont combattus sous des...pour défendre la France, des militaires étrangers mais en fait, je crois qu'elle a été attribuée un peu plus, ben, à titre protocolaire aux chefs d'états, aux premiers ministres, des membres du gouvernement, des ambassadeurs, à l'occasion de voyages en France et puis...

Marianne: Ils se décorent eux-mêmes, hein?

Serge: Oui.

Soit disant, ils auraient servis les intérêts de la France. Seulement, quand ils sont ambassadeurs, ils servent d'abord leur pays. Ils représentent leur pays en France.

Marianne: Oui.

Serge: Donc, ils servent quand même avant tout leur pays, ce qui est tout à fait normal. Alors, je ne vois pas comment...pourquoi on leur attribuerait la légion d'honneur, heu...tu vois ça, ça me choque un peu.

Marianne: Oui.

Serge: Et donc...

Marianne: Ca choque mais enfin, ce n'est pas surprenant.

Serge: Effectivement, tu vois, le...ce que tu dis, les anciens combattants américains de la première guerre mondiale, c'est Chirac qui les a...

Marianne: Oui.

Serge: qui a commencé et c'était en 99.

Marianne: Oui.

Serge: Donc il leur a quand même fallu du temps. D'ailleurs, un petit peu comme à nos poilus, avant de leur remettre cette légion d'honneur, il leur a fallu attendre 80 ans, 90 ans pour leur remettre. Ca fait quand même

Marianne: Oui mais ça

Serge: C'est quand même un petit peu lamentable.

Marianne: C'est lamentable. C'est choquant, comme tu dis mais moi, ça ne me surprend pas parce que, même encore maintenant, il y a beaucoup de personnes, de simples citoyens qui ne sont pas reconnus pour ce qu'ils ont faits pour la nation. Au contraire, ...

Serge: De toute façon,...

Marianne: Des fois, on leur demande de...si après, ils sont venus en France, et puis que...enfin ils sont français, des fois on leur demande de prouver leur nationalité. J'ai lu des...j'ai vu des reportages, je crois que c'était au Viêt-Nam. Enfin, c'était une personne parmi d'autres dans le documentaire, une personne qui avait combattu pour la France, qui a été prisonnier pendant plusieurs années. Il est venu en France, on lui a enlevé sa nationalité française. Il avait combattu pour la France, il avait souffert, il avait été emprisonné, il est venu ici, on lui enlève sa nationalité. Mais qu'est-ce que ça veut dire, ça? Et il y a plein de cas comme ça. Ah par contre, les chefs d'états, les diplomates, oui eux, ils sont reconnus pour je ne sais quoi. C'est assez, heu.

Serge: Il y a une petite chose qui est assez marante, c'est que du fait que tu obtiens la légion d'honneur, tu as droit à une rente annuelle.

Marianne: Ah oui, mais ça c'est minable.

Serge: Et donc quand elle a été créée, elle était de 250 francs or donc ce qui devait, à mon avis, représenter quand même une belle somme. Et, en 2004, c'est 6 euros 10.

Marianne: Oui, mais peut-être, elle a augmenté depuis mais peut-être elle doit faire 7 euros.

Serge: Oh allez, 6 euros 15.

Marianne: Oh.

Serge: Mais tu sais moi, je n'ai pas eu l'honneur d'avoir la légion d'honneur mais j'ai eu, au niveau des sous-officiers, j'ai la....comment on appelle ça? Zut, j'ai même oublié tellement j'ai été ému le jour où je l'ai eu. Non, j'ai eu la médaille militaire, voilà. C'est la plus haute distinction au niveau des sous-officiers.

Marianne: Oui.

Serge: Et elle nous donne droit aussi à une rente. Je crois que c'était 4 euros quelque chose. Mais en fait, la...comment dire? La coutume veut qu'on fasse don de cette rente à un organisme qui gère justement toutes les médailles et en fait, ça va je pense pour des œuvres genre les...pour les enfants de militaires qui ont tués, ce genre de, tu vois. Je crois que ça va...donc, tu vois, c'est pour la bonne cause mais enfin c'est quand même ridicule cette somme de...donc moi, le jour où je l'ai eu, j'ai effectivement rempli le papier comme quoi je faisais don de, à vie, enfin de cette somme astronomique de 4 euros...Je ne me souviens plus de la somme exacte mais c'était moins de 5 euros, 4 euros.

Marianne: Oui.

C'est énorme, hein?

Serge: Et bon, et en plus tu l'achètes, hein. Donc moi, je l'ai acheté je ne sais plus 30 oui, 35 ou 40 euros, je ne sais plus. Donc, il m'aurait fallu déjà pas mal d'année pour la rentabiliser avec mes...mais comme la rente, je ne l'ai pas prise bon. Enfin voilà, c'était juste pour l'anecdote.

Marianne: Oui.

Serge: Mais je pense que tous les pays ont leur légion d'honneur. Alors, suivant les pays, cela doit s'appeler différemment mais bon je crois que...

Marianne: Oui, bien oui.

Serge: Je pense que tous ont ce genre de récompense à leur niveau.

Marianne: Oui.

Souvent, c'est…il y a des bonnes choses qui ont été crée mais à la longue, c'est déformé.

Serge: Et en fait, je voulais qu'on parle un petit peu de ça parce que c'est Michael qui m'avait demandé qui m'avait envoyé un article là-dessus et il voulait en parler. Il m'a posé plein de questions parce qu'en fait, il a un ami justement. Un journaliste, qui travaille depuis pas mal d'années en France et justement qui a...il écrit dans un journal qui essaye d'expliquer aux Américains justement la vie en France, d'expliquer notre façon de vivre donc...et il a eu justement la légion d'honneur. Bon, ce n'est pas le Président de la République qui lui a remis mais c'est quand même quelqu'un d'assez haut dans le...au gouvernement qui lui a remis donc heu...et il était invité pour...son ami l'avait invité mais il fallait qu'il se déplace à Paris donc heu, des Etats-Unis. Ca l'embêtait un peu. Il ne pouvait pas. Il était voilà...et il était assez fier de ça, que son ami ait la légion d'honneur et je crois que son ami aussi. Mais en fait, il a travaillé pendant des années pour ce journal et c'était vraiment un journal pour essayer de faire...

Marianne: Pour valoriser les...

Serge: Pour valoriser, je pense oui, la France, les Français au niveau des Américains donc heu,

Marianne: Oui, c'est une reconnaissance.

Serge: C'est une reconnaissance.

Marianne: Donc c'est vrai qu'il devait être content.

Serge: A sa manière, je pense qu'il a rendu service à la France donc heu, voilà. Pour moi, à la limite, il l'a mérite plus qu'un chanteur, comme tu dis, ou un acteur. Bien qu'un chanteur ou un acteur représente en général le pays...son pays d'origine de par sa...son langage, mais de là...je veux dire, il n'a pas rendu un service à...ce n'est pas des services imminents. Il apporte juste la culture française un petit peu, peut-être à l'étranger et encore. Johny Halliday, je ne vois pas trop quelle culture il peut amener mais bon.

Marianne: Peut-être qu'il peut y avoir une certaine reconnaissance mais pas la légion d'honneur.

Serge: Oui.

Mais je ne sais pas s'il existe...si il y a bien....il n'y a pas un truc, chevalier des arts, des lettres. Il n'y a pas des choses comme ça?

Marianne: Chevalier des arts et des lettres. Oui, ça existe mais je ne sais pas...

Serge: Pourquoi pas ça, plutôt? C'est plus approprié, il me semble mais bon, c'est peut-être aussi pour dire que ce n'est plus réservé qu'aux militaires. Ce qui est aussi normal et donc ils ont voulu détendre. Maintenant ils l'ont peut-être étendu un peu trop. Je veux dire… les athlètes qui gagnent une médaille d'or...quand c'est toute l'équipe, bon on leur donne la médaille d'or. C'est bien la légion d'honneur mais bon, deux ans après, aux championnats suivants, ils ne passent même pas le premier tour lors de la compétition alors tu dis "Houlà! Est-ce qu'ils la méritaient cette légion d'honneur? " Marianne: C'est à débattre tout ça, hein.

Serge: Vous avez des décorations vous dans l'enseignement? Il y a des titres, des...

Marianne: Si, si, il y en a. Au bout de...

Serge: Le truc du travail ou...non?

Marianne: Oh, je ne sais plus. Il y a les palmes académiques.

Serge: Ah oui. C'est ça, les palmes académiques.

Marianne: Oui, au bout d'un certain nombre d'années, je ne sais plus, on peut recevoir les palmes académiques. Et encore, il faut en faire la demande.

Serge: Pour nager, c'est bien ça, les palmes académiques.

Marianne: Oui, oui bien sûr. Bien il y a une collègue quand elle est partie à la retraite, elle a reçu les palmes académiques. Donc ça, ce sont les personnes dirigeantes comme les employés qui peuvent recevoir.

Serge: Remarque quand tu vois le comportement main tenant des élèves, tu te dis que les profs la méritent, hein quand même la légion d'honneur parce que... Franchement, toute la journée, supporter ça. Moi, je ne voudrais pas leur place hein. Je préfère ma place, sincèrement.

Marianne: Enseignant, oui il est vrai que ce n'est pas un métier facile. Surtout suivant où tu tombes.

Marianne: Oui.

Serge: Il y a des coins quand même, ce doit être particulièrement dur.

Marianne: Bien, tu sais, il y en a qui n'ont pas le choix surtout les nouveaux élus, si je peux dire, les sortis de concours. Il y a des zones enfin moi, je parle de la région parisienne parce que c'est là où je suis, mais il y a des départements ici dans la région, personne ne veut y aller.

Serge: Oui, bien sûr.

Marianne: Donc les sortis de concours, malheureusement, ils doivent y aller. Et on peut faire la mutation deux ans après mais ce n'est pas évident parce que si tu mutes, il faut avoir un remplaçant donc...

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Marianne: Bonjour Serge.

Comment vas-tu?

Serge: Je vais bien, merci. Et toi?

Marianne: Oui, ça va.

Serge: Oui.

Pas trop chaud?

Marianne: Non. Aujourd’hui, il a fait bon. C’était couvert et puis pas trop chaud. Dans l’après-midi et puis la soirée, il fait lourd. Mais, ça va. Ils annoncent un peu plus de chaleur ce week-end.

Serge: Oui.

J’ai vu ça, oui. 36 ° chez nous, là. On verra.

Marianne: Oui, c’est vrai que vous avez plus, vous.

Serge: Oui.

Toujours un peu plus, oui.

Marianne: Nous, je ne sais plus. C’est 31-32, je ne sais plus. Enfin, on verra bien, hein. Ok. Donc, aujourd’hui, on a une discussion sur la légion d’honneur.

Serge: Oui.

Marianne: On va essayer d’expliquer ça.

Serge: Oui.

On va essayer, oui.

Marianne: Qui est la plus haute décoration honorifique, en France.

Serge: Oui, c’est exact.

Marianne: Ca a été établi par Napoléon.

Serge: Oui.

Marianne: Bonaparte.

Serge: Oui.

Le problème, c’est que je pense à....l’esprit dans lequel il l’avait crée, je pense, ça a bien changé depuis et donc...Mais oui, c’est quand même la plus haute distinction, le plus haut…

Marianne: Au départ, c’était pour récompenser les officiers les plus valeureux.

Serge: Oui.

Enfin, même pas ça. C’était pour les soldats parce qu’effectivement, lui quand il l’a crée, il n’était pas question de la donner qu’aux officiers comme c’est le cas maintenant, enfin comme ça a été le cas jusqu’à ce que Sarkozy soit élu. Et lui, Napoléon, il l’a donnait même aux grognards, même aux...du plus bas jusqu’au plus haut.

Marianne: Ce qui n’est plus.

Serge: Pour faits d’armes, et ils avaient la légion d’honneur, pour un fait d’armes. Et après, bon bien effectivement, ça a beaucoup évolué.

Marianne: Oui.

Et ce n’est plus le cas maintenant. Ce ne sont que les personnes d’un certain niveau qui ont cette légion d’honneur.

Serge: Voilà et disons, après il y a eu un petit peu des quotas, un petit peu de fixés. Il y a eu des règles d’admission qui ont bien changé les choses alors que lui, au départ, dans son esprit, c’était vraiment pour récompenser un fait de guerre, de...comme je disais, du simple soldat jusqu’au général. There were admission rules that changed things a lot whereas he, at the start, in his mind, it was really to reward an act of war, of ... as I said, from the simple soldier up to to the general. Et elle a été quand même modifiée régulièrement avec la révolution, parce que la révolution française, elle, avait aboli toutes les décorations de l’ancien régime et comme celle-là, elle en faisait partie, elle avait été abolie et puis après ça a été à nouveau remis en route pour toujours récompenser les actes de bravoure.

Marianne: Mais même les civils pouvaient avoir cette légion d’honneur avant. Tous les mérites que les citoyens pouvaient avoir. Comme tu disais, peu importe la condition sociale, il était possible d’avoir cette légion d’honneur.

Serge: Oui.

A partir du moment...Oui, les civils qui rendaient...

Marianne: Qui rendaient de grands services.

Serge: Oui, des services à la nation, oui. Oui, bien sûr puisqu’en fait ils servaient la nation à leurs manières, hein. Et eux aussi avaient accès à cette décoration. Mais en fait, elle a donc quand même été régulièrement modifiée, et en fait maintenant, il y a règles vraiment très précises et puis elle est devenue...elle a été un petit peu galvaudée puisque je sais qu’au niveau militaire par exemple, rien que pour les militaires, eux ils ont 50% de toutes les légions d’honneur attribuées. But in fact, it was therefore still regularly modified, and in fact now, there are really very precise rules and then it became ... it was a little bit overused since I know that at the military level for example , just for the military, they have 50% of all the legions of honor awarded. Il y en a 50% pour les militaires.

Marianne: Moi, j’avais lu que ça faisait à peu près un...une répartition entre 2/3 - 1/3 entre les militaires et les civils.

Serge: Bien, ça encore évolué. C’est dans les 50 pour cent. Et ce qu’il se passe c’est qu’elle est devenue pratiquement systématique pour les anciens ministres, les anciens députés, les sénateurs, enfin des…

Marianne: Oui.

Serge: Les hauts magistrats, les gens des...les membres du corps diplomatique. Quelque soit la manière dont ils ont pu servir, ça devient systématique et donc là, c’est un petit peu discutable. Whatever way they may have served, it becomes systematic and therefore there is a little questionable. Après...

Marianne: Ca, c’est sûr.

Serge: Tu vois qu’elle est attribuée à des gens de lettres, après à des chanteurs. Là aussi, c’est quand même discutable parce que c’est quand même très subjectif. Je crois que par exemple, entre autres, Johny Halliday l’a eu.

Marianne: Eh bien, cette année...

Serge: On aime ou on n’aime pas mais...

Marianne: Mais ce n’est pas question d’aimer cette personne mais c’est un chanteur et en quoi il aurait droit à la légion d’honneur? Ca n’a rien à avoir avec…

Serge: Bien, ils pensent qu’il a rendu service à la France.

Marianne: En quoi? Il a chanté. Oui, on peut très bien l’aimer mais c’est autre chose. Cette année, je crois, enfin je crois, oui il y a Michelle Morgan et Bernadette Laffont qui ont reçu la légion d’honneur.

Serge: Et regarde, tous les sportifs, pour peu qu’ils aient eu une médaille d’or aux jeux olympiques, on leur donne la légion d’honneur en plus de la médaille d’or aux jeux olympiques. Je ne sais pas comment ils prennent ça. En fait, j’ai trouvé quelques chiffres et effectivement donc, ils disent que l’armée obtient 50% des places. Il y a d’autres professions qui sont très bien représentées au niveau de la distribution de cette médaille. Il y a bien les policiers, les pompiers, là je peux le comprendre plus facilement; les élus, les hauts fonctionnaires, je le comprends un peu moins bien, et les représentants des cultes.

Marianne: Ah oui?

Serge: Oui.

Ca, j’ai été surpris d’apprendre ça mais bon, voilà. Et puis, en 2008, c’est donc très récent, le 21 novembre 2008 est paru un décret

Marianne: Oui.

Serge: Qui dit que la dignité de grand officier appartient de plein droit aux anciens premiers ministres qui ont exercés leurs fonctions durant deux années au moins.

Marianne: Oui.

Serge: Alors même si ce premier ministre, il a rien fait de bien, même s’il n’a fait que des mauvaises choses, il n’a eu que des mauvais résultats et bien pour peu qu’il ait exercé deux ans...

Marianne: Voilà.

Serge: Tu me diras deux ans pour un premier ministre, quelque fois ça peut être un exploit parce que...

Marianne: Ca change tellement.

Serge: Oui.

Ca...le premier ministre souvent, il sert de fusible à...dans le gouvernement. Enfin, bref voilà. Et puis heu, voilà donc c’est assez...ça quand même bien changé. Oui?

Marianne: Si on prend aussi concernant les femmes, elles ne représenteraient aujourd’hui que 16 % seulement.

Serge: Par rapport, par exemple, par rapport au pourcentage de femmes dans la fonction publique ou justement dans les fonctions au...du... gouvernemental. C’est beaucoup ou non? Ou ça représente à peu près justement le...

Marianne: Par rapport aux effectifs complets de l’attribution de la légion d’honneur, ça ne représente que 16%, ce n’est pas énorme parce que les femmes maintenant exercent de plus en plus de responsabilités. Il est vrai qu’on en voit de plus en plus dans les gouvernements ou dans des... dans la politique, dans le...mais...

Serge: Malheureusement. Non, je plaisante. Je suis pour.

Marianne: Moi, ce n’est pas question d’être pour ou contre...

Serge: Si, si.

Marianne: c’est…Il faut qu’elles soient capables.

Serge: Oui mais je ne vois pas pour quoi elles ne seraient pas capables.

Marianne: Un homme ou une femme, il n’y a pas à faire de discrimination entre hommes ou femmes du moment qu’ils sont capables ou qu’elles sont capables, pourquoi pas? Ce n’est pas parce que ce sont des femmes qu’il faut les mettre à part. C’est question de responsabilités. Quand… surtout quand on parle de...au niveau national, la politique, là il faut quand même être responsable donc maintenant c’est vrai qu’il y en a de plus en plus, ce qui est bien, mais concernant le légion d’honneur non ça fait peu. Ca, ça n’a pas vraiment bougé donc 16% non, ce n’est pas énorme.

Serge: Eh, il y a quelque chose aussi qui est assez, je dirais, choquant on va dire. Si tu reprends le souhait de Napoléon, il disait que cette fameuse légion d’honneur récompense les mérites éminents, militaires, ou civils rendus à la nation or maintenant, la légion d‘honneur, elle est attribuée aussi aux étrangers.

Marianne: Oui, c’est vrai.

Serge: Alors ça me parait difficile. Je ne vois pas comment un étranger peut rendre service à la nation française.

Marianne: Ah cela dépend parce que...

Serge: Bien écoute. Si je te cite certaines personnes qui l’ont eu...

Marianne: Non mais c’est pour ça que je dis cela dépend. Ce n’est pas pour tous mais concernant les combattants...Il y a eu la première, la deuxième guerre mondiale. Il y a beaucoup d’étrangers qui ont combattus pour la France. Et même après, la guerre de…en Indochine, tout ça. Il y a eu des étrangers qui ont combattus pour la France.

Serge: On est d’accord. Alors...

Marianne: Mais dans ce cas-là, il y a des anciens combattants américains, par exemple, qui ont eu la légion d’honneur, ce que je comprends. Par contre, il y a eu une polémique oui, concernant Poutine qui a reçu une décoration.

Serge: Grand croix, il était grand croix de la légion d’honneur.

Marianne: Oui, voilà. Donc là, ça a été un peu moins compris. Bon, il y en a eu sûrement d’autres.

Serge: Bien justement, je pense qu’il y a eu probablement peu de militaires, comme tu dis, qui ont combattus sous des...pour défendre la France, des militaires étrangers mais en fait, je crois qu’elle a été attribuée un peu plus, ben, à titre protocolaire aux chefs d’états, aux premiers ministres, des membres du gouvernement, des ambassadeurs, à l’occasion de voyages en France et puis...

Marianne: Ils se décorent eux-mêmes, hein?

Serge: Oui.

Soit disant, ils auraient servis les intérêts de la France. Seulement, quand ils sont ambassadeurs, ils servent d’abord leur pays. Ils représentent leur pays en France.

Marianne: Oui.

Serge: Donc, ils servent quand même avant tout leur pays, ce qui est tout à fait normal. Alors, je ne vois pas comment...pourquoi on leur attribuerait la légion d’honneur, heu...tu vois ça, ça me choque un peu.

Marianne: Oui.

Serge: Et donc...

Marianne: Ca choque mais enfin, ce n’est pas surprenant.

Serge: Effectivement, tu vois, le...ce que tu dis, les anciens combattants américains de la première guerre mondiale, c’est Chirac qui les a...

Marianne: Oui.

Serge: qui a commencé et c’était en 99.

Marianne: Oui.

Serge: Donc il leur a quand même fallu du temps. D’ailleurs, un petit peu comme à nos poilus, avant de leur remettre cette légion d’honneur, il leur a fallu attendre 80 ans, 90 ans pour leur remettre. Ca fait quand même

Marianne: Oui mais ça

Serge: C’est quand même un petit peu lamentable.

Marianne: C’est lamentable. C’est choquant, comme tu dis mais moi, ça ne me surprend pas parce que, même encore maintenant, il y a beaucoup de personnes, de simples citoyens qui ne sont pas reconnus pour ce qu’ils ont faits pour la nation. Au contraire, ...

Serge: De toute façon,...

Marianne: Des fois, on leur demande de...si après, ils sont venus en France, et puis que...enfin ils sont français, des fois on leur demande de prouver leur nationalité. J’ai lu des...j’ai vu des reportages, je crois que c’était au Viêt-Nam. Enfin, c’était une personne parmi d’autres dans le documentaire, une personne qui avait combattu pour la France, qui a été prisonnier pendant plusieurs années. Il est venu en France, on lui a enlevé sa nationalité française. Il avait combattu pour la France, il avait souffert, il avait été emprisonné, il est venu ici, on lui enlève sa nationalité. Mais qu’est-ce que ça veut dire, ça? Et il y a plein de cas comme ça. Ah par contre, les chefs d’états, les diplomates, oui eux, ils sont reconnus pour je ne sais quoi. C’est assez, heu.

Serge: Il y a une petite chose qui est assez marante, c’est que du fait que tu obtiens la légion d’honneur, tu as droit à une rente annuelle.

Marianne: Ah oui, mais ça c’est minable.

Serge: Et donc quand elle a été créée, elle était de 250 francs or donc ce qui devait, à mon avis, représenter quand même une belle somme. Et, en 2004, c’est 6 euros 10.

Marianne: Oui, mais peut-être, elle a augmenté depuis mais peut-être elle doit faire 7 euros.

Serge: Oh allez, 6 euros 15.

Marianne: Oh.

Serge: Mais tu sais moi, je n’ai pas eu l’honneur d’avoir la légion d’honneur mais j’ai eu, au niveau des sous-officiers, j’ai la....comment on appelle ça? Zut, j’ai même oublié tellement j’ai été ému le jour où je l’ai eu. Non, j’ai eu la médaille militaire, voilà. C’est la plus haute distinction au niveau des sous-officiers.

Marianne: Oui.

Serge: Et elle nous donne droit aussi à une rente. Je crois que c’était 4 euros quelque chose. Mais en fait, la...comment dire? La coutume veut qu’on fasse don de cette rente à un organisme qui gère justement toutes les médailles et en fait, ça va je pense pour des œuvres genre les...pour les enfants de militaires qui ont tués, ce genre de, tu vois. Je crois que ça va...donc, tu vois, c’est pour la bonne cause mais enfin c’est quand même ridicule cette somme de...donc moi, le jour où je l’ai eu, j’ai effectivement rempli le papier comme quoi je faisais don de, à vie, enfin de cette somme astronomique de 4 euros...Je ne me souviens plus de la somme exacte mais c’était moins de 5 euros, 4 euros.

Marianne: Oui.

C’est énorme, hein?

Serge: Et bon, et en plus tu l’achètes, hein. Donc moi, je l’ai acheté je ne sais plus 30 oui, 35 ou 40 euros, je ne sais plus. Donc, il m’aurait fallu déjà pas mal d’année pour la rentabiliser avec mes...mais comme la rente, je ne l’ai pas prise bon. Enfin voilà, c’était juste pour l’anecdote.

Marianne: Oui.

Serge: Mais je pense que tous les pays ont leur légion d’honneur. Alors, suivant les pays, cela doit s’appeler différemment mais bon je crois que...

Marianne: Oui, bien oui.

Serge: Je pense que tous ont ce genre de récompense à leur niveau.

Marianne: Oui.

Souvent, c’est…il y a des bonnes choses qui ont été crée mais à la longue, c’est déformé.

Serge: Et en fait, je voulais qu’on parle un petit peu de ça parce que c’est Michael qui m’avait demandé qui m’avait envoyé un article là-dessus et il voulait en parler. Il m’a posé plein de questions parce qu’en fait, il a un ami justement. Un journaliste, qui travaille depuis pas mal d’années en France et justement qui a...il écrit dans un journal qui essaye d’expliquer aux Américains justement la vie en France, d’expliquer notre façon de vivre donc...et il a eu justement la légion d’honneur. Bon, ce n’est pas le Président de la République qui lui a remis mais c’est quand même quelqu’un d’assez haut dans le...au gouvernement qui lui a remis donc heu...et il était invité pour...son ami l’avait invité mais il fallait qu’il se déplace à Paris donc heu, des Etats-Unis. Ca l’embêtait un peu. Il ne pouvait pas. Il était voilà...et il était assez fier de ça, que son ami ait la légion d’honneur et je crois que son ami aussi. Mais en fait, il a travaillé pendant des années pour ce journal et c’était vraiment un journal pour essayer de faire...

Marianne: Pour valoriser les...

Serge: Pour valoriser, je pense oui, la France, les Français au niveau des Américains donc heu,

Marianne: Oui, c’est une reconnaissance.

Serge: C’est une reconnaissance.

Marianne: Donc c’est vrai qu’il devait être content.

Serge: A sa manière, je pense qu’il a rendu service à la France donc heu, voilà. Pour moi, à la limite, il l’a mérite plus qu’un chanteur, comme tu dis, ou un acteur. Bien qu’un chanteur ou un acteur représente en général le pays...son pays d’origine de par sa...son langage, mais de là...je veux dire, il n’a pas rendu un service à...ce n’est pas des services imminents. Il apporte juste la culture française un petit peu, peut-être à l’étranger et encore. Johny Halliday, je ne vois pas trop quelle culture il peut amener mais bon.

Marianne: Peut-être qu’il peut y avoir une certaine reconnaissance mais pas la légion d’honneur.

Serge: Oui.

Mais je ne sais pas s’il existe...si il y a bien....il n’y a pas un truc, chevalier des arts, des lettres. Il n’y a pas des choses comme ça?

Marianne: Chevalier des arts et des lettres. Oui, ça existe mais je ne sais pas...

Serge: Pourquoi pas ça, plutôt? C’est plus approprié, il me semble mais bon, c’est peut-être aussi pour dire que ce n’est plus réservé qu’aux militaires. Ce qui est aussi normal et donc ils ont voulu détendre. Maintenant ils l’ont peut-être étendu un peu trop. Je veux dire… les athlètes qui gagnent une médaille d’or...quand c’est toute l’équipe, bon on leur donne la médaille d’or. C’est bien la légion d’honneur mais bon, deux ans après, aux championnats suivants, ils ne passent même pas le premier tour lors de la compétition alors tu dis "Houlà! Est-ce qu’ils la méritaient cette légion d’honneur? " Marianne: C’est à débattre tout ça, hein.

Serge: Vous avez des décorations vous dans l’enseignement? Il y a des titres, des...

Marianne: Si, si, il y en a. Au bout de...

Serge: Le truc du travail ou...non?

Marianne: Oh, je ne sais plus. Il y a les palmes académiques.

Serge: Ah oui. C’est ça, les palmes académiques.

Marianne: Oui, au bout d’un certain nombre d’années, je ne sais plus, on peut recevoir les palmes académiques. Et encore, il faut en faire la demande.

Serge: Pour nager, c’est bien ça, les palmes académiques.

Marianne: Oui, oui bien sûr. Bien il y a une collègue quand elle est partie à la retraite, elle a reçu les palmes académiques. Donc ça, ce sont les personnes dirigeantes comme les employés qui peuvent recevoir.

Serge: Remarque quand tu vois  le comportement main tenant des élèves, tu te dis que les profs la méritent, hein quand même la légion d’honneur parce que... Franchement, toute la journée, supporter ça. Moi, je ne voudrais pas leur place hein. Je préfère ma place, sincèrement.

Marianne: Enseignant, oui il est vrai que ce n’est pas un métier facile. Surtout suivant où tu tombes.

Marianne: Oui.

Serge: Il y a des coins quand même, ce doit être particulièrement dur.

Marianne: Bien, tu sais, il y en a qui n’ont pas le choix surtout les nouveaux élus, si je peux dire, les sortis de concours. Il y a des zones enfin moi, je parle de la région parisienne parce que c’est là où je suis, mais il y a des départements ici dans la région, personne ne veut y aller.

Serge: Oui, bien sûr.

Marianne: Donc les sortis de concours, malheureusement, ils doivent y aller. Et on peut faire la mutation deux ans après mais ce n’est pas évident parce que si tu mutes, il faut avoir un remplaçant donc...