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Franjo, Armée - YouTube

Armée - YouTube

- Salut.

Bonjour.

- Tu me vois là ?

- Bah ouais.

- P*.

C'est vraiment de la M ce truc.

Vas-y, mets-toi à couvert.

- Alors, on fait quoi ?

- Comment ça, on fait quoi ?

- On fait quoi là ?

- Tu veux vraiment le savoir ?

- Bah ouais.

- Tu es nouveau, toi.

- Bah ouais.

- Dans l'armée, on ne sait pas ce qu'on fait, mais on le fait quand même.

C'est l'armée.

Et on ne pose pas de question.

- Bon bah moi, c'est Charlie, enchanté.

- Mais j'ai dit quoi ?

On ne pose pas de question.

Je suis ton supérieur, d'accord ?

Caporal-chef.

Toi, tu es première classe.

Bon, tu peux m'appeler chef.

Comme dans les films américains.

- Ou comme dans les kebabs.

Salade, tomate, oignon, chef ?

D'ailleurs, ils s'appellent tous chef dans les kebabs.

Toujours « hé chef ».

Je crois qu'ils n'ont pas compris les grades.

- Alors, je t'arrête tout de suite,

si c'est de l'humour, ça n'a pas sa place dans l'armée.

Ce n'est pas notre truc.

D'accord ?

- Je n'imaginais pas du tout comme ça l'armée.

- Et tu imaginais quoi ?

- Moi, je pensais que j'allais passer des diplômes, me qualifier.

Au final, on m'a appris à marcher en chantant faux.

- En chantant faux ?

- Bah oui, moi, je chante bien à la base.

On m'a dit les chants militaires, il faut chanter faux.

- On ne m'a rien dit à moi.

- Parce que tu chantais faux direct.

Tu as bien trouvé ton métier.

- Ouais.

Il n'y avait pas de fac ou d'école là où tu étais ?

- Si, mais j'étais au Mans.

- Au quoi ?

- Au Mans.

Niveau débouché, il n'y avait pas grand-chose

à part l'automobile et les rillettes.

Et toi, tu es d'où ?

- Moi, je ne sais même plus.

J'ai été muté six fois en deux ans.

Je voulais être militaire.

Je crois qu'au final, je suis plutôt gitan,quoi.

- Ça n'a rien à voir.

- Bah si.

Regarde, les gitans, ils ont des armes

et ils voyagent tout le temps.

On est un peu des gitans payés par l'armée, quoi.

Des gitans fonctionnaires en quelque sorte.

Qu'est-ce que tu fais ?

- Attends, je fais une story deux secondes.

On est où là ?

- Comment ça on est où ?

- C'est pour avoir la localisation, ça fait plus de vues.

- Mais tu es sérieux ou quoi ?

Mais range-moi ça.

Tu veux qu'on se fasse virer ou quoi, toi ?

On se fait C à se déguiser en buisson et là, tu mets la localisation.

Il n'y a rien qui te choque ?

- Ça va, les terroristes, ils n'ont pas Snapchat.

- On est dans l'armée, on n'utilise pas les smartphones.

On utilise les talkie-walkie, d'accord ?

- Talkie-walkie ?

Ce n'est même pas tactile.

Ils n'ont pas de budget dans l'armée ou quoi ?

- Bon ta gueule.

Dis-moi ce que tu vois là-bas.

- Je ne vois pas, c'est tout petit.

- Mais c'est à l'envers, connard.

- Je vois un panneau avec écrit « B ».

- C'est donc le repère bravo.

- Ouais, merci.

- Quoi, merci ?

- Tu m'as dit bravo.

Je te dis merci.

C'est de la politesse.

- Mais non, mais bravo, c'est un nom de code.

Ce n'est pas pour te féliciter.

- Bravo, ce n'est pas pour féliciter ?

- c'est un code comme le morse.

Pas pour féliciter.

- On ne félicite pas le morse ?

- On va revoir les bases, là.

Le morse, c'est quoi pour toi ?

- C'est un animal.

- Mais non.

Il y a des pièges dans l'armée.

Il faut être concentré première classe.

- OK.

- Regarde.

Le lièvre par exemple.

C'est quoi pour toi, le lièvre ?

- Bah c'est un code du coup.

- Et bah non.

C'est un animal.

Mais oui.

Il faut suivre.

Bon, unité alpha, ici papa Victor.

Je suis avec un code charlie, oméga, november.

Je répète, code charlie, oméga…

- Quoi ?

- Quoi, quoi ?

- Tu m'as appelé.

- Mais non, je ne t'ai pas appelé.

- Non ?

- Bah non.

- Bah si, tu as dit Charlie.

- Ce n'est pas toi charlie.

- Si, si.

- Non, charlie, c'est un nom de code.

- Non, à preuve du contraire, Charlie, c'est mon prénom.

- Non, mais c'est ton prénom, mais c'est aussi un nom de code.

Comme Victor.

Victor, c'est un nom de code et c'est un prénom.

Même si Charlie, c'est ton prénom.

Alors que Victor, ce n'est pas ton prénom.

Tu as compris ou pas ?

- Non, je n'ai pas compris.

- Bon, arrête de m'interrompre en pleine transmission.

Unité alpha, ici papa Victor.

Je répète, je suis avec un code charlie, oméga, november.

Mission très compliquée.

Terminé.

- On mange quand là ?

- Tu as un rationnement.

- Non, mais j'ai vu, ce n'est pas ouf.

- Comment ça, ce n'est pas ouf ?

- Bah ce n'est pas ouf.

- Plains-toi.

Avant, il y avait des topinambours, les gens, ils ne se plaignaient pas.

- C'est quoi ça, du topinambour ?

- Le topinambour, c'est le truc amer, dégueulasse qui donne des gaz.

- C'est marrant ça.

- Qu'est-ce qui est marrant ?

- D'aller à la guerre avec des gens qui pètent.

Tu n'as pas compris ?

On est en temps de guerre et en temps de pet en même temps.

Il y a le pet de…

Pardon.

- Tu es débile, première classe.

On aurait dû te réformer P4, toi.

- C'est pas cool ça.

- C'est mon rôle d'être pas cool.

- Et pourquoi ?

- Parce que c'est la hiérarchie.

Je suis ton supérieur.

C'est comme ça la hiérarchie.

La hiérarchie, tu vois, c'est comme un arbre.

Quand tu es tout en haut, tu regardes en bas,

tu n'as que des visages souriants.

Alors que quand tu es tout en bas, comme toi,

tu regardes en haut, puis, tu n'as que des trous du c.

- Ici unité foxtrot, vous n'êtes plus en vue.

Hors de portée oculaire.

Je répète, hors de portée oculaire.

Terminé.

À vous.

- On s'ennuie, première classe ?

- Ouais, il n'y a pas beaucoup d'action.

- S'il y a de l'action,

tu files en première ligne, je te rappelle.

- Quoi ?

- Bah oui.

Tu es noir.

Les noirs en première ligne.

C'est la tradition.

Après, par contre, pour les médailles, c'est moi qu'on appelle.

- Ah ouais, je connais ça.

- Ouais, tu connais.

- Et du coup, on tire sur quoi ?

- Pour l'instant, on ne tire sur rien du tout.

- OK.

- Ça fait quelques années qu'on tire sur des noirs,

donc, si tu as un doute, au pire…

- Mais je ne vais quand même pas me tirer dessus.

Parce que je suis noir.

- Oui, c'est vrai.

Ils recrutent vraiment n'importe qui.

Au pire, tu n'as pas de chargeur, donc, ne te prends pas la tête.

- Je n'ai pas de chargeur ?

- Tu as déjà fait du tir, première classe ?

- Bah oui, sur la Wii.

Mais il n'y avait pas de chargeur non plus.

- Tu es venu pourquoi en fait, toi ?

- Pour défendre mon pays.

- Sans chargeur ?

- Bon, ça, ça doit être exceptionnel,

mais de toute façon, je n'ai pas besoin d'arme pour me défendre, moi.

- Ah ouais ?

Et tu fais comment pour te défendre ?

- Si on m'attaque, on me met un coup de poing,

bah, je contracte !

- Mets-toi à couvert, t'es C ou quoi ?

- Puis là, s'il y a une bombe nucléaire, tu vas faire quoi ?

Tu vas contracter ?

- Je suis là pour me rendre utile, quoi.

- Ah oui ?

Tu sais quoi ?

Tu coûtes de l'argent.

Voilà.

Tu veux te rendre utile ?

Démissionne.

- Donc, pour toi, on est inutile ?

- Non, on n'est pas inutile.

On est là pour rassurer les gens.

On n'est pas super utile non plus, quoi.

- Mais pourquoi tu es devenu militaire ?

- Moi, à la base, je voulais un logement.

Le SMIG, je me dis, c'est pas mal, tu vois.

Il faut reconnaitre qu'il y a quand même des avantages à être militaire, quoi.

- Ah ouais ?

Lesquels ?

- Bah je ne sais pas, par exemple, le charme de l'uniforme.

Il faut avouer que je suis quand même charmant comme ça.

Et puis après, quand tu as un uniforme,

tu peux agresser les gens, leur mettre des coups de pression.

Ça marche bien, quoi.

Bon, pas avec les Françaises, elles sont reloues les Françaises.

- Non, mais c'est dégueulasse.

Mais vous risquez gros là.

C'est quoi cette histoire ?

- Mais non !

Compromission du secret de la défense nationale.

Je l'utilise tout le temps.

Même pour tromper ma meuf.

Parfois, elle me disait : « hé, tu étais avec qui ? ».

Je disais :

« Compromission des secrets de la défense nationale. »

Voilà, je n'ai plus de meuf.

Tu as compris l'idée.

- Ici unité foxtrot, vous n'êtes plus en vue.

Hors de portée oculaire.

Je répète, hors de portée oculaire.

Terminé.

À vous.

- Charlie.

Charlie.

Charlie !

- Quoi, tu m'appelles ?

- Mais oui, je t'appelle.

Tu t'appelles comment ?

- Bah Charlie.

- Bah alors, je t'appelle, non ?

- Je croyais que tu parlais en phoque, je ne sais pas quoi là.

- En morse.

Bon, dis-moi ce que tu vois là au repère whisky.

- Repère quoi ?

- Repère whisky.

Regarde.

- Whisky ?

- Un sac.

- C'est bien ce qu'il me semblait.

Bon, première classe, on va intervenir.

- Quoi ?

- Tiens-toi prêt.

- Comment ça, on va intervenir ?

- Oui, on va intervenir.

- Mais je n'ai pas de chargeur.

- Et bah, tu contractes.

Allez, c'est parti.

- Non, mais vous faites quoi là ?

- Bah on est en intervention.

On est sur un plan vigipirate.

Vous êtes là pour surveiller des sacs à dos.

Vous vous mettez à couvert.

Vous vous êtes crus dans un film ou quoi ?

- Mais non, mais ça fait deux ans qu'on sauve des sacs.

- Mission sentinelle.

Vous n'êtes pas là pour vous cacher,

vous êtes là pour qu'on vous voit.

Donc, vous finissez votre ronde et plus vite que ça.

Allez !

Et je ne reviens pas vous chercher.

- Lundi, des patates, mardi…

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Bah, on m'a appris à marcher en chantant faux.

- Mais ce n'est pas systématique, tu es C ou quoi ?

- Bon bah du coup, on va boire un coup ?

- Qu'est-ce qui te fait dire qu'on va boire un coup, toi ?

- C'est toi, tout à l'heure qui as parlé de repère whisky,

je suppose que c'est un repère où il y a du whisky.

- Mais tu es vraiment C, première classe.

Toi, s'il y a une guerre, tu pars au front direct.

- Au front ?

Le front de qui ?

- Bon, là, tu es lourd, là.

- Ça va, je rigole.

- J'ai dit quoi ?

- L'humour n'a pas sa place dans l'armée.

- Voilà, c'est bien.

Non.

- Bah c'est chiant quand même.

- Bah oui, c'est l'armée, quoi.


Armée - YouTube Army - YouTube Exército - YouTube Армия - YouTube

- Salut.

Bonjour.

- Tu me vois là ?

- Bah ouais.

- P*****.

C'est vraiment de la M**** ce truc.

Vas-y, mets-toi à couvert.

- Alors, on fait quoi ?

- Comment ça, on fait quoi ?

- On fait quoi là ?

- Tu veux vraiment le savoir ?

- Bah ouais.

- Tu es nouveau, toi.

- Bah ouais.

- Dans l'armée, on ne sait pas ce qu'on fait, mais on le fait quand même.

C'est l'armée.

Et on ne pose pas de question.

- Bon bah moi, c'est Charlie, enchanté.

- Mais j'ai dit quoi ?

On ne pose pas de question.

Je suis ton supérieur, d'accord ?

Caporal-chef.

Toi, tu es première classe.

Bon, tu peux m'appeler chef.

Comme dans les films américains.

- Ou comme dans les kebabs.

Salade, tomate, oignon, chef ?

D'ailleurs, ils s'appellent tous chef dans les kebabs.

Toujours « hé chef ».

Je crois qu'ils n'ont pas compris les grades.

- Alors, je t'arrête tout de suite,

si c'est de l'humour, ça n'a pas sa place dans l'armée.

Ce n'est pas notre truc.

D'accord ?

- Je n'imaginais pas du tout comme ça l'armée.

- Et tu imaginais quoi ?

- Moi, je pensais que j'allais passer des diplômes, me qualifier.

Au final, on m'a appris à marcher en chantant faux.

- En chantant faux ?

- Bah oui, moi, je chante bien à la base.

On m'a dit les chants militaires, il faut chanter faux.

- On ne m'a rien dit à moi.

- Parce que tu chantais faux direct.

Tu as bien trouvé ton métier.

- Ouais.

Il n'y avait pas de fac ou d'école là où tu étais ?

- Si, mais j'étais au Mans.

- Au quoi ?

- Au Mans.

Niveau débouché, il n'y avait pas grand-chose

à part l'automobile et les rillettes.

Et toi, tu es d'où ?

- Moi, je ne sais même plus.

J'ai été muté six fois en deux ans.

Je voulais être militaire.

Je crois qu'au final, je suis plutôt gitan,quoi.

- Ça n'a rien à voir.

- Bah si.

Regarde, les gitans, ils ont des armes

et ils voyagent tout le temps.

On est un peu des gitans payés par l'armée, quoi.

Des gitans fonctionnaires en quelque sorte.

Qu'est-ce que tu fais ?

- Attends, je fais une story deux secondes.

On est où là ?

- Comment ça on est où ?

- C'est pour avoir la localisation, ça fait plus de vues.

- Mais tu es sérieux ou quoi ?

Mais range-moi ça.

Tu veux qu'on se fasse virer ou quoi, toi ?

On se fait C**** à se déguiser en buisson et là, tu mets la localisation.

Il n'y a rien qui te choque ?

- Ça va, les terroristes, ils n'ont pas Snapchat.

- On est dans l'armée, on n'utilise pas les smartphones.

On utilise les talkie-walkie, d'accord ?

- Talkie-walkie ?

Ce n'est même pas tactile.

Ils n'ont pas de budget dans l'armée ou quoi ?

- Bon ta gueule.

Dis-moi ce que tu vois là-bas.

- Je ne vois pas, c'est tout petit.

- Mais c'est à l'envers, connard.

- Je vois un panneau avec écrit « B ».

- C'est donc le repère bravo.

- Ouais, merci.

- Quoi, merci ?

- Tu m'as dit bravo.

Je te dis merci.

C'est de la politesse.

- Mais non, mais bravo, c'est un nom de code.

Ce n'est pas pour te féliciter.

- Bravo, ce n'est pas pour féliciter ?

- c'est un code comme le morse.

Pas pour féliciter.

- On ne félicite pas le morse ?

- On va revoir les bases, là.

Le morse, c'est quoi pour toi ?

- C'est un animal.

- Mais non.

Il y a des pièges dans l'armée.

Il faut être concentré première classe.

- OK.

- Regarde.

Le lièvre par exemple.

C'est quoi pour toi, le lièvre ?

- Bah c'est un code du coup.

- Et bah non.

C'est un animal.

Mais oui.

Il faut suivre.

Bon, unité alpha, ici papa Victor.

Je suis avec un code charlie, oméga, november.

Je répète, code charlie, oméga…

- Quoi ?

- Quoi, quoi ?

- Tu m'as appelé.

- Mais non, je ne t'ai pas appelé.

- Non ?

- Bah non.

- Bah si, tu as dit Charlie.

- Ce n'est pas toi charlie.

- Si, si.

- Non, charlie, c'est un nom de code.

- Non, à preuve du contraire, Charlie, c'est mon prénom.

- Non, mais c'est ton prénom, mais c'est aussi un nom de code.

Comme Victor.

Victor, c'est un nom de code et c'est un prénom.

Même si Charlie, c'est ton prénom.

Alors que Victor, ce n'est pas ton prénom.

Tu as compris ou pas ?

- Non, je n'ai pas compris.

- Bon, arrête de m'interrompre en pleine transmission.

Unité alpha, ici papa Victor.

Je répète, je suis avec un code charlie, oméga, november.

Mission très compliquée.

Terminé.

- On mange quand là ?

- Tu as un rationnement.

- Non, mais j'ai vu, ce n'est pas ouf.

- Comment ça, ce n'est pas ouf ?

- Bah ce n'est pas ouf.

- Plains-toi.

Avant, il y avait des topinambours, les gens, ils ne se plaignaient pas.

- C'est quoi ça, du topinambour ?

- Le topinambour, c'est le truc amer, dégueulasse qui donne des gaz.

- C'est marrant ça.

- Qu'est-ce qui est marrant ?

- D'aller à la guerre avec des gens qui pètent.

Tu n'as pas compris ?

On est en temps de guerre et en temps de pet en même temps.

Il y a le pet de… Вот...

Pardon.

- Tu es débile, première classe.

On aurait dû te réformer P4, toi.

- C'est pas cool ça.

- C'est mon rôle d'être pas cool.

- Et pourquoi ?

- Parce que c'est la hiérarchie.

Je suis ton supérieur.

C'est comme ça la hiérarchie.

La hiérarchie, tu vois, c'est comme un arbre.

Quand tu es tout en haut, tu regardes en bas,

tu n'as que des visages souriants.

Alors que quand tu es tout en bas, comme toi,

tu regardes en haut, puis, tu n'as que des trous du c**.

- Ici unité foxtrot, vous n'êtes plus en vue.

Hors de portée oculaire.

Je répète, hors de portée oculaire.

Terminé.

À vous.

- On s'ennuie, première classe ?

- Ouais, il n'y a pas beaucoup d'action.

- S'il y a de l'action,

tu files en première ligne, je te rappelle.

- Quoi ?

- Bah oui.

Tu es noir.

Les noirs en première ligne.

C'est la tradition.

Après, par contre, pour les médailles, c'est moi qu'on appelle.

- Ah ouais, je connais ça.

- Ouais, tu connais.

- Et du coup, on tire sur quoi ?

- Pour l'instant, on ne tire sur rien du tout.

- OK.

- Ça fait quelques années qu'on tire sur des noirs,

donc, si tu as un doute, au pire…

- Mais je ne vais quand même pas me tirer dessus.

Parce que je suis noir.

- Oui, c'est vrai.

Ils recrutent vraiment n'importe qui.

Au pire, tu n'as pas de chargeur, donc, ne te prends pas la tête.

- Je n'ai pas de chargeur ?

- Tu as déjà fait du tir, première classe ?

- Bah oui, sur la Wii.

Mais il n'y avait pas de chargeur non plus.

- Tu es venu pourquoi en fait, toi ?

- Pour défendre mon pays.

- Sans chargeur ?

- Bon, ça, ça doit être exceptionnel,

mais de toute façon, je n'ai pas besoin d'arme pour me défendre, moi.

- Ah ouais ?

Et tu fais comment pour te défendre ?

- Si on m'attaque, on me met un coup de poing,

bah, je contracte !

- Mets-toi à couvert, t'es C** ou quoi ?

- Puis là, s'il y a une bombe nucléaire, tu vas faire quoi ?

Tu vas contracter ?

- Je suis là pour me rendre utile, quoi.

- Ah oui ?

Tu sais quoi ?

Tu coûtes de l'argent.

Voilà.

Tu veux te rendre utile ?

Démissionne.

- Donc, pour toi, on est inutile ?

- Non, on n'est pas inutile.

On est là pour rassurer les gens.

On n'est pas super utile non plus, quoi.

- Mais pourquoi tu es devenu militaire ?

- Moi, à la base, je voulais un logement.

Le SMIG, je me dis, c'est pas mal, tu vois.

Il faut reconnaitre qu'il y a quand même des avantages à être militaire, quoi.

- Ah ouais ?

Lesquels ?

- Bah je ne sais pas, par exemple, le charme de l'uniforme.

Il faut avouer que je suis quand même charmant comme ça.

Et puis après, quand tu as un uniforme,

tu peux agresser les gens, leur mettre des coups de pression.

Ça marche bien, quoi.

Bon, pas avec les Françaises, elles sont reloues les Françaises.

- Non, mais c'est dégueulasse.

Mais vous risquez gros là.

C'est quoi cette histoire ?

- Mais non !

Compromission du secret de la défense nationale.

Je l'utilise tout le temps.

Même pour tromper ma meuf.

Parfois, elle me disait : « hé, tu étais avec qui ? ».

Je disais :

« Compromission des secrets de la défense nationale. »

Voilà, je n'ai plus de meuf.

Tu as compris l'idée.

- Ici unité foxtrot, vous n'êtes plus en vue.

Hors de portée oculaire.

Je répète, hors de portée oculaire.

Terminé.

À vous.

- Charlie.

Charlie.

Charlie !

- Quoi, tu m'appelles ?

- Mais oui, je t'appelle.

Tu t'appelles comment ?

- Bah Charlie.

- Bah alors, je t'appelle, non ?

- Je croyais que tu parlais en phoque, je ne sais pas quoi là.

- En morse.

Bon, dis-moi ce que tu vois là au repère whisky.

- Repère quoi ?

- Repère whisky.

Regarde.

- Whisky ?

- Un sac.

- C'est bien ce qu'il me semblait.

Bon, première classe, on va intervenir.

- Quoi ?

- Tiens-toi prêt.

- Comment ça, on va intervenir ?

- Oui, on va intervenir.

- Mais je n'ai pas de chargeur.

- Et bah, tu contractes.

Allez, c'est parti.

- Non, mais vous faites quoi là ?

- Bah on est en intervention.

On est sur un plan vigipirate.

Vous êtes là pour surveiller des sacs à dos.

Vous vous mettez à couvert.

Vous vous êtes crus dans un film ou quoi ?

- Mais non, mais ça fait deux ans qu'on sauve des sacs.

- Mission sentinelle.

Vous n'êtes pas là pour vous cacher,

vous êtes là pour qu'on vous voit.

Donc, vous finissez votre ronde et plus vite que ça.

Allez !

Et je ne reviens pas vous chercher.

- Lundi, des patates, mardi…

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Bah, on m'a appris à marcher en chantant faux.

- Mais ce n'est pas systématique, tu es C** ou quoi ?

- Bon bah du coup, on va boire un coup ?

- Qu'est-ce qui te fait dire qu'on va boire un coup, toi ?

- C'est toi, tout à l'heure qui as parlé de repère whisky,

je suppose que c'est un repère où il y a du whisky.

- Mais tu es vraiment C**, première classe.

Toi, s'il y a une guerre, tu pars au front direct.

- Au front ?

Le front de qui ?

- Bon, là, tu es lourd, là.

- Ça va, je rigole.

- J'ai dit quoi ?

- L'humour n'a pas sa place dans l'armée.

- Voilà, c'est bien.

Non.

- Bah c'est chiant quand même.

- Bah oui, c'est l'armée, quoi.