Chapitre 2. Un rythme soutenu
Les quatre amis sont dans leur deuxième mois à l'Académie et ils sont très occupés. Même s'ils étudient des choses différentes, certains cours sont les mêmes. Un d'entre eux s'appelle « Techniques de communication » et il se déroule le vendredi après‒midi. Un jour, à la fin du cours, le professeur leur dit qu'ils doivent écrire un texte de mille mots pour le lundi.
‒ Comment je vais faire ? dit Gabriel. Impossible de respecter ce délai ! Je travaille au bar tout le week‒end et demain matin, je dois venir ici et faire quatre heures au secrétariat !
Thomas et Anaïs rentrent chez eux pour le week‒end et ils ne peuvent donc pas l'aider. Mais Camille lui propose immédiatement de lui donner un coup de main.
‒ Ne t'inquiète pas, Gabriel, dit‒elle. Je vais écrire mon texte demain quand tu seras au travail. Ensuite, tu pourras le lire pour trouver des idées.
‒ Tu es géniale ! dit Gabriel.
‒ Oui, c'est vrai, dit Thomas. Mais fais attention, Camille ! Tu risques d'avoir des problèmes avec les profs à cause de Gabriel.
‒ Non, ne t'inquiète pas, dit Camille. Les amis doivent s'aider, non ? Bon, je retourne à l'appartement. Bon week‒end les copains !
Thomas et Anaïs finissent leur café.
‒ Camille est une fille très gentille, dit Thomas, j'espère que Gabriel ne se sert pas d'elle. Tu sais, il a une petite amie différente chaque semaine. Il est sympa, mais il n'est pas fait pour elle.
‒ Je sais, dit Anaïs, mais Camille semble très amoureuse de lui… et tu n'aimes pas ça, non ?
Thomas rougit sans dire un mot.
‒ Ne t'inquiète pas, je vais m'occuper d'elle, dit Anaïs avec un sourire.
Anaïs retourne à l'appartement pour prendre ses affaires et rentrer chez elle pour le week‒end. Camille est déjà devant l'ordinateur.
‒ Camille, ne travaille pas trop, dit Anaïs. Au fait, quand je rentre dimanche soir, tu dois m'apprendre à être gentille…
‒ Qu'est‒ce que tu veux dire ? demande Camille.
‒ Thomas aime les filles gentilles, dit Anaïs avec un sourire avant de sortir de l'appartement.
Camille sourit. Elle plaît à Thomas, mais elle est attirée par Gabriel. Et maintenant, Thomas plaît à Anaïs ! Puis elle se dit : est‒ce qu'Anaïs plaît à Gabriel ? Elle espère que non ! Anaïs est très jolie. En plus, elle est sympa et pleine de vie : c'est le genre de fille que Gabriel aime.
Camille travaille toute la matinée du samedi sur le texte et, à midi, il est terminé. Il fait beau et elle décide d'aller se promener dans un parc. À son retour, elle attend Gabriel dans sa chambre. Malheureusement, le jeune homme ne vient pas. Elle passe le reste de la soirée à regarder des vidéos sur Internet. Son professeur de chant lui a demandé de choisir des chansons. Ensuite, elle va se coucher et pense à Gabriel. « Le pauvre, il travaille vraiment beaucoup », se dit‒elle.
Camille se réveille tôt le dimanche. Elle a prévu d'aider Gabriel à rédiger son texte, puis d'aller faire une longue promenade dans le parc avec lui.
Mais, finalement, elle va se promener toute seule dans l'après‒midi. Arrivée dans le parc, elle voit, assis sur un banc, un homme âgé et bien habillé. Quand elle passe devant lui, il lui sourit et soulève son chapeau. « Ce vieil homme semble très gentil », pense‒t‒elle.
Gabriel arrive dans sa chambre à 21 heures.
‒ Salut Camille ! Tu as écrit le texte ?
‒ Oui, le voilà ! dit Camille, heureuse de voir enfin son ami. On le regarde ensemble ?
‒ Non, je vais le regarder plus tard. Je dois partir maintenant, merci !
Gabriel prend le texte et part immédiatement. Camille n'a même pas le temps de lui dire de changer un peu le texte, sinon leurs devoirs seront identiques !
Trois semaines plus tard, les quatre copains sont en train de prendre un café dans la salle commune lorsque le professeur Blanchard arrive à leur table.
‒ Gabriel Lenoir, Camille Levasseur, venez dans mon bureau à 14 heures, je dois vous parler à tous les deux.
‒ Aie… je pense que nous allons avoir des problèmes, Camille, dit Gabriel.
‒ Pourquoi ? Je n'ai rien fait ! dit la jeune fille.
Gabriel ne semble pas surpris. Thomas le remarque et dit :
‒ Et toi, Gabriel, tu sais pourquoi ?
‒ Oui… c'est probablement à propos du texte, dit-il calmement. Je ne l'ai peut‒être pas assez modifié…
‒ Oh, non ! dit Camille. Ne me dis pas que tu l'as laissé identique !
‒ Plus ou moins, dit Gabriel. Oh, Camille, je suis vraiment désolé… j'étais trop occupé…
‒ Bien joué ! dit Thomas d'un ton sarcastique.
‒ Le problème, Camille, c'est que si je dis que c'est moi, je vais perdre ma bourse. Est‒ce que je peux…, dit Gabriel.
‒ Gabriel, tu plaisantes ? dit Anaïs. Tu ne peux pas dire que c'est toi qui as écrit le texte !
‒ Oui, bien sûr, tu as raison, dit Gabriel. Eh bien, c'est la fin de mon rêve, malheureusement…
Il se lève pour partir mais Camille l'arrête et dit calmement :
‒ OK, Gabriel, je vais dire que j'ai copié sur toi…
‒ Camille ! Tu ne peux pas ! crient Thomas et Anaïs.
Gabriel ne regarde pas les autres. Il s'approche de Camille et l'embrasse doucement sur la joue. Puis il dit :
‒ Camille ! Merci, vraiment, de faire ça pour moi ! Tu es vraiment une copine géniale !
À 14 heures, les deux amis sont dans le bureau du professeur Blanchard, qui est très surpris d'entendre Camille dire que le texte est de Gabriel.
‒ Gabriel m'a donné son texte. Je suis désolée, j'étais occupée à apprendre de nouvelles chansons, dit Camille.
‒ Eh bien, Camille, tu peux en écrire un autre pour moi pour demain, dit le professeur Blanchard. Attention ! Cela ne doit plus se reproduire !
Le soir, dans leur chambre, Anaïs dit à Camille :
‒ Camille, je dois te parler. Tu te rends compte de quel genre de garçon est Gabriel ? Il est sympa et amusant, d'accord, mais il se sert de toi !
‒ Je sais que je ne suis pas aussi belle que toi, dit Camille en colère, mais peut‒être qu'il va commencer à s'intéresser à moi… et… et un jour… il…
Elle se met à pleurer. Anaïs la prend dans ses bras.
‒ Oh, Camille ! Qu'est‒ce que je peux faire pour toi ? Il y a Thomas, qui est amoureux de toi et tu ne le remarques même pas, le pauvre ! Et, pire encore, il ne me remarque jamais ! dit‒elle en riant.
Camille rit elle aussi et se dit qu'elle a de la chance d'avoir une amie comme Anaïs. Puis les deux filles vont dans la cuisine pour se faire un chocolat chaud. Thomas entre dans la cuisine.
‒ Ça va, Camille ? demande‒t‒il gentiment.
‒ Oui, ça va, merci Thomas, dit Camille avec un sourire. Viens prendre un chocolat chaud avec nous. Demain, ils vont nous parler du spectacle de fin de semestre…
‒ Oui, je sais, dit Thomas, et nous avons Gabriel dans notre groupe ! Il ne viendra probablement même pas aux répétitions !
Anaïs voit que Camille est sur le point de se mettre en colère, alors elle dit :
‒ Bien sûr qu'il va venir ! Ce sera notre premier spectacle ensemble ! Je suis impatiente !