Journal en français facile 14/07/2020 20h00 GMT
#Français de l'actualité Vous écoutez RFI il est 22h à Paris 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. À la Une ce soir :
- l'interview d'Emmanuel Macron à l'occasion du 14 juillet. Le Président français a évoqué les sujets du moment : la crise du coronavirus, il souhaite rendre obligatoire le port du masque dans les lieux publics clos. Et la crise économique, le chef de l'État annonce 100 milliards d'euros de plus pour la relance. - en Libye les forces du maréchal Haftar en appellent à l'Égypte. La Caire a appelé à intervenir en cas de menaces. La tension monte.
- et puis la décision du Royaume-Uni à l'encontre du géant chinois Huaweï. Londres décide de l'exclure de son réseau 5G, l'internet 5e génération. Décision saluée par les États-Unis mais qui devrait provoquer la colère de la Chine.
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RA : Pendant 1h15 ce mardi le président français Emmanuel Macron a donc répondu à une interview à la télévision. C'est une tradition pour les chefs d'État à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet mais ces dernières années Emmanuel Macron avait boudé l'exercice (il n'avait pas donné d'interview). Il a donc renoué avec la tradition, à un moment particulier puisqu'il y a huit jours un nouveau gouvernement a été nommé en France. Et dans un contexte également particulier, celui de la pandémie de coronavirus. Face à la crise d'ailleurs il a fait plusieurs annonces. Voilà tout ce qu'il fallait retenir de l'interview d'Emmanuel Macron avec Anne Soetemondt. Alors que les foyers épidémiques se multiplient en France, Emmanuel Macron a annoncé qu'il souhaitait que le port du masque soit obligatoire dans les lieux clos. Date possible d'entrée en vigueur de cette mesure le 1er août. Une mesure qui doit être accompagnée d'un renforcement du nombre de tests. « Nous serons prêts en cas de second vague », a promis le chef de l'État. Autres annonces liées cette fois aux conséquences économiques de la crise sanitaire : une batterie de mesures pour favoriser la relance, limiter les destructions d'emplois et les plans sociaux. Pas d'augmentation d'impôts, la création de 300 000 contrats d'insertion pour accompagner la génération des nouveaux diplômés. Ou encore la mise en place d'exonération de charges pour les jeunes. Au total un budget de 100 milliards d'euros, pour une relance « industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative » a dit le président. Pour le détail de ces mesures, réponse mercredi avec le discours de politique générale du nouveau Premier ministre Jean Castex, Emmanuel Macron s'étant contenté de dessiner ce mardi les grandes lignes du nouveau cap. RA : Et avant cette interview Emmanuel Macron avait présidé la cérémonie du 14 juillet. Une cérémonie au format inédit en raison de la pandémie. Pour la première fois depuis 1945 il n'y a pas eu de défilé militaire sur les Champs-Élysées. À la place s'est tenu un mini-défilé place de la Concorde, où environ 2 000 militaires étaient rassemblés. C'est environ la moitié du dispositif habituel. Et le président français a souhaité mettre à l'honneur les soignants, en première ligne face à la crise du coronavirus. Dans ce cadre-là plusieurs d'entre eux ont défilé aux côtés des militaires. Et puis quatre pays européens étaient représentés pour les remercier d'avoir pris en charge des dizaines de patients français dans leurs hôpitaux. Il s'agit de l'Autriche, de la Suisse, du Luxembourg et de l'Allemagne. En Allemagne où une cérémonie s'est tenue aujourd'hui en présence du président de la région française Grand-Est Jean Rottner. Reportage à Berlin de Pascal Thibault.
C'est fin mars que l'Hôpital de la Charité à Berlin s'adresse à l'ambassade de France pour proposer d'accueillir des patients français frappés par le Covid-19. Comme d'autres régions allemandes, des capacités en soins intensifs restent disponibles. Un avion sanitaire effectue dans une journée plusieurs fois la liaison pour transporter six patients à Berlin. Aucun d'entre eux n'est dans le coma et sait où il est emmené. Susanne Fieberg se rappelle que la communication s'est avérée simple, les malades parlant souvent allemand. « L'un des patients nous a envoyé une lettre très touchante dans laquelle il nous a remercié pour la qualité de son accueil. Il veut nous rendre visite quand cela sera plus simple. Nous nous réjouissons de le revoir. » Ce mardi, les quatre pays qui ont accueillis des malades français, l'Allemagne donc mais aussi le Luxembourg, la Suisse et l'Autriche étaient à l'honneur lors des cérémonies du 14 juillet à Paris. Pour le président de la région Grand Est, Jean Rottner, être le même jour à Berlin pour remercier l'hôpital de la Charité était un geste symbolique. « Je suis venu remercier directement nos amis allemands parce que venir ici à Berlin le 14 juillet est symbolique, c'est faire preuve de reconnaissance pour cette belle solidarité européenne. » Jean Rottner a émis l'idée d'une rencontre entre équipes médicales française et allemande pour un échange sur les expériences faites durant la pandémie. Avec le Land voisin de la région Grand Est, le Bade-Wurtemberg, un pacte d'entraide mutuelle doit voir le jour à l'avenir mieux coopérer en cas de crise par-delà les frontières nationales. Pascal Thibault Berlin RFI.
RA : Et à noter que pendant que Paris et Berlin rendaient hommage aux soignants, ces derniers se sont mobilisés en France. Des manifestations de plusieurs milliers de personnes à Paris et en province au lendemain de l'annonce du Ségur de la santé, un plan de 8 milliards d'euros pour leur venir en aide. Mais un plan jugé nettement insuffisant face aux difficultés du secteur.
La pandémie de coronavirus à présent et cette décision des autorités indiennes : le reconfinement d'un État entier, l'État de Bihar dans le nord-est du pays, où vivent plus de 100 millions de personnes. Cela veut dire, à nouveau, tout le monde chez soi. L'Inde qui au niveau national a recensé 900 000 cas de coronavirus et 24 000 décès. Et puis également en Asie, la journée marquée par la décision de la Thaïlande de suspendre tous ses vols vers son pays. Impossible donc d'entrer en Thaïlande par voie aérienne. La décision a été prise après qu'un soldat égyptien en déplacement en Thaïlande a violé sa quarantaine, c'est-à-dire qu'il ne l'a pas respecté : il s'est en effet rendu dans un centre commercial et a été testé positif au coronavirus. Une évolution dans le conflit en Libye. Conflit qui entraine plusieurs forces étrangères. Ainsi ce mardi le parlement libyen qui est pro Khalifa Haftar, a officiellement invité l'Égypte à intervenir en cas de menaces. L'Égypte s'inquiète d'une progression des forces de Tripoli, « l'autre pouvoir en Libye ». La tension monte alors que la semaine dernière des négociations ont échoué concernant les principaux champs de pétrole du pays et de ses ports. Écoutez les explications de Claudia Gazzini de l'International Crisis Group. « Ces derniers jours les États-Unis et les Nations Unies ont tenté de négocier un accord entre les autorités de Tripoli et celles du général Haftar. L'accord aurait permis la réouverture des ports d'exportation du pétrole qu'Haftar a fermé en janvier. La contrepartie était des discussions à venir sur la répartition des revenus du pétrole. Ce projet a implosé entièrement. Malgré la pression exercée par les États-Unis Haftar a décidé de ne pas les rouvrir, il a listé des conditions qui devront être concrétisées avant la réouverture des ports. Cet échec au relancement des exportations de pétrole rend plus réaliste une possible offensive militaire de Tripoli afin de reprendre le contrôle des ports de pétrole. C'est ce qui rend l'Égypte plus inquiète sur une possible avancée des forces de Tripoli dans l'est de la Libye. RA : Le conflit en Libye selon Claudia Gazzini de l'International Crisis Group. Elle était au téléphone d'Oriane Verdier. Et puis le Royaume-Uni exclut le géant chinois Huawei de son réseau 5G (l'internet 5e génération). Motif évoqué la sécurité. Une décision saluée ce soir par Washington, mais qui devrait déclencher la colère de Pékin. Correspondance à Londres de Muriel Delcroix.
C'est une cuisante volteface pour le gouvernement de Boris Johnson qui tentait de tenir tête depuis des mois aux pressions de son puissant allié américain qui accuse Huawei d'espionnage pour le compte de Pékin. Le ministre de la Culture et du numérique Oliver Dowden est venu annoncer au parlement que le gouvernement allait interdire l'installation de nouveaux équipements Huawei dans son réseau télécoms dès l'an prochain. Il a ajouté que les fournisseurs de téléphonie mobile devraient par ailleurs retirer d'ici 2027 tous les équipements existants du géant chinois de leurs installations 5G. Le gouvernement britannique avait permis en janvier au géant des télécoms chinois de construire jusqu'à 35% de l'infrastructure non stratégique nécessaire pour dé ployer le nouveau réseau 5G du pays. Mais les sanctions américaines imposées en mai au géant chinois ont lourdement pesé dans ce durcissement. Cette décision prise à contre cœur va coûter plus de deux milliards d'euros au gouvernement britannique et retarder de deux à 5 ans le développement de la 5G dans le pays. Elle compromet aussi une des promesses de campagne majeures du Premier ministre qui avait garanti une amélioration spectaculaire du réseau de télécoms britannique. Muriel Delcroix, Londres, RFI.