Journal en français facile 28/03/2020 20h00 GMT
Johanne Burgell : Bonsoir à tous et bienvenue, c'est l'heure de votre Journal en français facile, avec à la une de l'actualité de ce samedi 28 mars : - la pandémie de coronavirus et le nombre de morts qui ne cesse d'augmenter. Il atteint 28 000 dans le monde dont plus de 10 000 rien qu'en Italie. La France compte désormais plus de 2 300 décès. Le gouvernement français annonce notamment la commande de plus d'un milliard de masques de protection. - une crise sanitaire mondiale et des mesures qui se multiplient. La Russie annonce la fermeture de toutes ses frontières à partir de lundi. - et puis nous irons en Malaisie, où la baisse de la production des gants en caoutchouc pourrait avoir des conséquences dans le monde entier. ------ JB : Les interrogations sont nombreuses sur la gestion de la crise sanitaire en France. Le chef du gouvernement Édouard Philippe et le ministre de la Santé, Olivier Véran, ont tenté d'y répondre tout à l'heure alors que le nombre de morts en France a désormais dépassé les 2 300 avec plus de 300 nouveaux décès en 24 heures. Le confinement a été prolongé jusqu'au 15 avril et Édouard Philippe annonce que les deux premières semaines du mois prochain seront encore plus difficiles que les deux semaines qui viennent de passer. [Transcription manquante] JB : Plusieurs annonces ont été faites notamment concernant le nombre de lits de réanimation. Il passera à 14 000, contre 5 000 avant l'épidémie. La France a passé une commande de 5 millions de tests rapides qui permettront d'augmenter les capacités de dépistage du Covid19. Concernant les masques de protection, le gouvernement affirme avoir commandé plus d'un milliard de masques à la Chine. Un pont aérien a été mis en place entre les deux pays. La France a besoin de 40 millions de masques chaque semaine. Il faut dire que le gouvernement français était appelé à plus de transparence dans la gestion de la crise du coronavirus. Des soignants exigent la publication des commandes de masques réalisées par l'État. Ils demandent également aux autorités de rendre publiques les commandes de tests de dépistage et de masques réalisées depuis décembre. Philippe Lecaplain. Ils reprennent la question que tout le monde se pose : mais où sont donc les masques promis ? Ils ne croient que ce qu'ils voient et doutent de la version officielle. Exigent donc des preuves et un droit de regard sur les contrats de commande de masques et de tests de dépistage conclus depuis le 20 décembre. Ils invoquent l'obligation faite à l'administration de publier en ligne ou de communiquer les documents qu'elle détient aux personnes qui en font la demande. En effet, par solidarité, de nombreuses entreprises proposent des masques, ou des tests mais ne savent que faire pour qu'ils arrivent dans les cabinets ou les hôpitaux. L'avocat qui représente ces soignants exaspérés de ne pas avoir les armes pour mener la guerre évoquée par le chef de l'État, n'hésite pas à parler de « mensonge d'État ». Il estime que la transparence est la seule à même à rétablir en partie la confiance entre les autorités et les professionnels de santé. Une pétition est en ligne pour soutenir cette action. Elle a déjà recueilli près de 350 000 signatures. Derrière tout cela, quelques 600 professionnels de santé représentant le collectif C19 qui a porté plainte devant la Cour de justice de la République contre le premier ministre et l'ancienne ministre de la Santé. Car, disent-ils, le gouvernement « avait conscience du péril et disposait des moyens d'action, qu'il a toutefois choisi de ne pas exercer ». Ce qui est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. Philippe Lecaplain. JB : En Europe, la pandémie a déjà fait plus de 20 000 morts, dont plus de 10 000 rien qu'en Italie. L'Espagne, deuxième pays le plus touché d'Europe, décide de durcir les mesures pour lutter contre le coronavirus. Madrid ordonne à tous les salariés qui travaillent dans des secteurs non essentiels de rester chez eux durant deux semaines. RFI heure à Moscou. La suite de votre Journal en français facile. La Russie décide de fermer toutes ses frontières, terrestres, aériennes et maritimes à partir de lundi. La propagation du coronavirus s'accélère dans le pays où plus de 1 200 cas ont été enregistrés. Depuis aujourd'hui, les restaurants et la plupart des commerces sont fermés. Tous les moyens sont bons pour lutter contre le Covid19. À Moscou, Étienne Bouche. Cette mesure entrera en vigueur dès lundi à minuit. Selon le décret signé par le premier ministre, Mikhaïl Michoustine, il s'agit de « restreindre temporairement le trafic » de tous les postes-frontières, aussi bien routiers, ferroviaires et maritimes. Le gouvernement entend ainsi empêcher l'introduction sur le territoire russe de nouveaux cas d'infection. La frontière avec la Biélorussie est également concernée par cette mesure, signe que Moscou entend appliquer un régime particulièrement strict : la frontière qui sépare ces deux pays se traverse habituellement sans contrôle douanier. Cette décision intervient après la suspension de toutes les liaisons aériennes – exception faite pour les vols destinés à rapatrier les citoyens russes se trouvant à l'étranger. À l'intérieur du pays, il est aussi question de rapatriement : la fermeture des hôtels et sanatoriums sème la pagaille dans le sud du pays. C'est le cas notamment dans la ville balnéaire de Sotchi, au bord de la mer Noire, où les touristes sont sommés de faire leurs bagages. Étienne Bouche, Moscou, RFI. JB : Et puis au Canada, les voyageurs qui présentent des symptômes du coronavirus ne pourront plus prendre l'avion ou le train à l'intérieur du pays. Annonce du premier ministre Justin Trudeau. Cette mesure entrera en vigueur lundi. Le pays compte plus de 5 000 cas de contaminations et 55 décès. Aux États-Unis, Donald Trump a envisagé aujourd'hui la possibilité de placer en quarantaine l'État de New York, fortement touché par l'épidémie. Le président américain n'a pas donné de précision sur l'étendue de cette mesure. Les États-Unis comptent désormais plus de 110 000 cas de contaminations et plus de 1 800 morts. C'est une des conséquences inquiétantes du confinement entré en vigueur en Malaise il y a dix jours. Ce pays d'Asie du sud-est, le plus touché pour l'instant par l'épidémie, est un des géants de l'industrie du latex. Sa production de préservatifs et de gants en caoutchouc est menacée par les mesures entrées en vigueur pour restreindre l'épidémie. Une baisse de production qui pourrait avoir des effets sur le monde entier. Les précisions de notre correspondante à Kuala Lumpur, Gabrielle Maréchaux. C'est le géant malaisien du préservatif qui a lancé l'alerte. Premier producteur mondial, Malaysia's Karex Bhd est à l'origine d'un préservatif sur cinq. Mais depuis le 14 mars, l'entreprise tourne au ralenti : le confinement mis en place en Malaisie la prive aujourd'hui de la moitié de son personnel. Un manque de 100 millions de préservatif est déjà constaté par le fabricant depuis l'entrée en vigueur de ces mesures. Plus alarmant à court terme en temps d'épidémie du coronavirus, les fabricants de gants médicaux en caoutchouc travaillent aussi au ralenti, et le monde entier a les yeux rivés vers la Malaisie, premier producteur mondial. Alors que les stocks américains ne sont pas suffisants, les États-Unis avaient recommencé cette semaine à faire appel à des fournisseurs malaisiens après avoir cessé de travaillé avec eux il y a quelques années à cause de soupçons de travaux forcés. 65 % des gants utilisés dans le monde viennent des usines malaisiennes, les producteurs ont donc demandé au gouvernement de lever les mesures restrictives qui pèsent sur leur industrie, sans réponse pour l'instant. Gabrielle Maréchaux, Kuala Lumpur RFI. JB : En Inde, un gourou sikh, mort du coronavirus, est soupçonné d'être à lui tout seul, possiblement à l'origine de 15 000 contaminations. De retour d'Italie, l'homme de 70 ans, était allé prêcher dans une quinzaine de villages du nord de l'Inde avant de tomber malade. L'Inde qui compte un milliard 300 millions d'habitants est placée en confinement pour 3 semaines.