Journal en français facile 22/05/2020 20h00 GMT
#Français de l'actualité Merci d'écouter RFI, il est 22h à Paris 20h en temps universel. Julien Coquelle-Roëhm : L'heure de retrouver comme tous les soirs votre Journal en français facile, avec à la Une : - Cette loi sur la sécurité nationale que la Chine veut imposer à Hong Kong. La province est semi-autonome, mais le gouvernement de Pékin veut punir les opposants au régime. On en parle dans un instant.
- Aux États-Unis, l'opposition dénonce une nomination politique, c'est un proche de Donald Trump, John Ratcliffe, qui va diriger les renseignements américains. Son portrait dans ce journal.
- À la Une également, la France et le second tour des municipales reporté à cause du coronavirus. Il pourrait se tenir le 28 juin.
- Et puis, la mort d'un grand nom de la musique guinéenne. Mory Kanté s'est éteint ce matin. On en parle à la fin de ce journal.
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C'est un projet qui inquiète l'opposition et les militants pro-démocratie à Hong Kong. Pékin a déposé, aujourd'hui, au Parlement chinois une loi sur la « sécurité nationale » de la province semi-autonome pour interdire « la trahison, la sécession, la sédition et la subversion ». L'an dernier, des centaines de milliers de Hongkongais avaient manifesté pendant des mois contre le gouvernement local et contre l'autorité chinoise. Ils disaient vouloir se protéger des tentatives de Pékin de les contrôler. Selon eux, c'est exactement le but de cette loi, sur la sécurité, qui mettrait fin au fonctionnement « un pays, deux systèmes ». Pour autant des manifestations sont-elles prévues à Hong Kong, elle aussi touchée par le Covid-19 ? Réponse de Fernando Cheung député pro-démocratie dans la province.
« Toute la ville en parle. En ce moment, à cause de la pandémie de Covid, il y a des restrictions sur les rassemblements publics, la police a d'ailleurs refusé des demandes de manifestations ces dernières semaines. De fait, la veillée aux chandelles organisée tous les ans, le 4 juin, en mémoire des victimes de la place Tiananmen a été refusée. C'est donc très compliqué, et si ce genre d'activité est organisée la police intervient, disperse les gens et n'hésite pas à se montrer très brutale. Nous allons donc devoir attendre, et voir comment cela évolue. Des organisations locales parlent déjà de manifester ce dimanche, mais la grande organisation qui rassemblent habituellement des foules énormes, le Front civil des droits de l'homme, n'a pas appelé à un grand rassemblement, pas encore. Ils ont quand même dit qu'ils appelleraient à agir. Je pense qu'ils sont en train de réfléchir à la pandémie, et ils doivent aussi évaluer les risques d'appeler à une réunion publique alors que les rassemblements sont réduits à un maximum de huit personnes. JCR : voilà pour la réaction hongkongaise recueillie par Christophe Paget.
À l'international, le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada expriment ce soir leur « profonde inquiétude » face à la décision de la Chine. La loi sur la sécurité nationale mettrait en danger, selon eux, l'autonomie de la province. Même réaction du côté des États-Unis.
Les États Unis à la Une également de l'actualité internationale depuis que Donald Trump a exprimé, hier, son souhait de sortir du traité international Open Skies, « Ciel Ouvert » en français, signé en 1992. Il regroupe 35 pays et leur permet de vérifier les mouvements militaires des uns et des autres et le respect des mesures de limitation d'armement. La Russie et les États-Unis s'accusent régulièrement de ne pas le respecter. Et aujourd'hui, Moscou a accusé Washington de vouloir diviser ses alliés. Les Occidentaux espèrent donc encore sauver le traité. Dix pays dont la France et l'Allemagne disent regretter la décision américaine. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, demande aux Russes de respecter le traité pour permettre aux Américains d'y rester. Aux États-Unis toujours, c'est un proche de Donald Trump qui prend la tête du renseignement américain. La nomination de John Ratcliffe, représentant du Texas, au poste de directeur du renseignement national a été confirmée par le Sénat hier, par 49 voix contre 44. Il va superviser les 17 agences de renseignement des États-Unis. C'est inhabituel, car ce poste clé est habituellement attribué à une personnalité apolitique. Or John Ratcliffe est un grand défenseur du président. Son portrait avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet.
« Tout ce qui intéresse John Ratcliffe, c'est de satisfaire le président, il se fiche absolument de la vérité » a pesté un sénateur démocrate pendant son audition. L'opposition dénonce une nomination purement politique et l'absence de compétences réelles du candidat choisi par Donald Trump. John Ratcliffe siège depuis début 2019 à la Commission du renseignement de la Chambre, et c'est la seule ligne de son CV en rapport avec le poste qu'il va occuper. Les sénateurs républicains avaient d'ailleurs refusé de le soutenir lorsque Donald Trump avait voulu le nommer à ce même poste en 2019, il avait à l'époque retiré sa candidature. John Ratcliff s'est illustré pendant la procédure de destitution engagée par les démocrates par son soutien inconditionnel au président. Il a contribué à véhiculer dans les médias la thèse d'un complot mené contre Donald Trump par son prédécesseur et a évoqué la possibilité de poursuites criminelles contre Barack Obama. Mais il s'est engagé pendant son audition à rester impartial. « Je livrerai la vérité sans fard. Elle ne sera ombragée par personne », a-t-il assuré.
JCR : 44 patients de moins qu'hier en réanimation, les hospitalisations toujours en baisse. En France, le coronavirus continue de circuler, mais les chiffres restent encourageants, onze jours après la fin du confinement, qui semble avoir fait effet. Il avait commencé, souvenez-vous, juste après le premier tour des élections municipales, c'était à la mi-mars. Il faut maintenant penser au second tour, il aura lieu le 28 juin. Édouard Philippe l'a annoncé ce midi, lors d'un point presse à Matignon. 16 millions et demi de Français seront donc appelés aux urnes, masques sur le visage, dans environ 5 000 communes essentiellement des grandes villes, qui n'ont toujours pas de conseils municipaux. Une décision réversible c'est-à-dire qu'elle peut encore être annulée. C'était soit un second tour le 28 juin, soit un nouveau scrutin complet. Premier et second tour, en janvier 2021, Marine de la Moissonière, il a fallu trancher.
Le Premier ministre l'a redit. Depuis le début de cette crise, il passe son temps à choisir entre des options qui présentent toutes des inconvénients. Alors pourquoi cette date du 28 juin ? Et bien Édouard Philippe l'a justifiée. Appeler les Français aux urnes pour un seul tour, ça réduit les risques sanitaires. On ne sait pas de toute façon comment va évoluer la pandémie à l'avenir. Or, les conseils municipaux, au travers des commandes publiques, jouent un rôle essentiel dans la relance économique, ça ne sert donc à rien d'attendre. Édouard Philippe ne veut donc pas attendre : « Après avoir pesé le pour et le contre, nous pensons que la vie démocratique doit reprendre tous ces droits. » Mais la tenue du scrutin est assorti de conditions. Dans 15 jours, la situation sanitaire sera réévaluée et l'élection pourra être repoussée si besoin. Ensuite, des mesures concrètes vont être mise en place, qu'a détaillées le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner : « Chaque électeur devra porter un masque de protection, ils devront pouvoir disposer également de gel hydro alcoolique ou d'un accès à un point d'eau pour se laver les mains. Les membres du bureau de vote devront porter un masque chirurgical tout au long de l'opération de vote. » La procédure pour établir des procurations devrait aussi être simplifiée. Quant à la campagne, elle se fera essentiellement en ligne et dans les médias. Sur tous ces points, les organisations d'élus et les partis seront consultés dès la semaine prochaine. Si le gouvernement assume seul le choix de la date du scrutin, il entend bien partager la responsabilité de sa bonne tenue avec les responsables politiques.
JCR : Et puis dans le reste de l'actualité, c'est une disparition qui suscite beaucoup d'émotion et de réactions sur notre antenne. La Guinée perd l'un de ses chanteurs les plus connus. Mory Kanté, surnommé « le griot électrique » est mort aujourd'hui à l'âge de 70 ans des suites d'une longue maladie. Il avait sorti douze albums au cours de sa carrière. Son titre Yéké Yéké l'avait fait connaître tout autour du globe. On écoute la réaction de Bensignor, il est spécialiste des musiques du monde :
(Transcription manquante)
JCR : Et on se quitte avec un peu de cette musique qui reste dans beaucoup d'esprits ce soir. Mory Kanté, La Guinéenne, c'est un extrait de son dernier album. Merci d'écouter RFI.