×

Ми використовуємо файли cookie, щоб зробити LingQ кращим. Відвідавши сайт, Ви погоджуєтесь з нашими cookie policy.


image

innerFrench Podcast - Episodes #97 Onward, #113 - Le français belge (4)

#113 - Le français belge (4)

Hugo: [00:42:22] D'accord. Et « à tantôt », ça peut être pour « à demain » aussi ? Parce que, en français, en français en France « à tout à l'heure », c'est forcément quand on va revoir la personne le même jour.

Élisabeth: [00:42:33] Oui. « A tantôt » c'est pour le même jour.

Hugo: [00:42:36] D'accord, ok.

Élisabeth: [00:42:37] Pas pour demain.

Hugo: [00:42:38] D'accord.

Élisabeth: [00:42:39] C'est vraiment dans quelques heures maximum.

Hugo: [00:42:44] Ok. Après la pause déjeuner.

Élisabeth: [00:42:47] Ouais. Ouais ouais.

Hugo: [00:42:51] Ok. Et ensuite il me semble que…

Élisabeth: [00:42:52] Après « l'heure de table », en Belgique.

Hugo: [00:42:53] « L'heure de table », pour le déjeuner ?

Élisabeth: [00:42:56] Ouais.

Hugo: [00:42:57] D'accord.

Élisabeth: [00:42:57] « La pause déjeuner » = « l'heure de table ». Ah et on a aussi, comme au Québec, le déjeuner pour le premier repas de la journée et puis le dîner pour le repas de midi. Mais de nouveau c'est un peu plus archaïque. Les jeunes vont plutôt utiliser un anglicisme « le lunch ».

Hugo: [00:43:16] D'accord.

Élisabeth: [00:43:17] L'heure de table c'est dans un contexte professionnel, en fait. En famille, on ne prend pas une heure de table, hein ?

Hugo: [00:43:23] Ok, ok. Oui, c'est vraiment une pause déjeuner.

Élisabeth: [00:43:27] C'est… Ouais. Ouais, ouais.

Hugo: [00:43:28] Et le soir, c'est le souper, du coup ?

Élisabeth: [00:43:31] Oui. Hmm hmm.

Hugo: [00:43:32] D'accord.

Élisabeth: [00:43:33] Parfois le dîner aussi. Il n'y a pas… pas de différence très stricte.

Hugo: [00:43:38] Ok. Et le dernier point, j'ai lu que parfois vous utilisez « pouvoir » à la place de « savoir » ou « savoir » à la place de « pouvoir ». Est-ce que vous pouvez m'expliquer ça ?

Élisabeth: [00:43:50] Ouais. En fait. Donc en français on va utiliser « savoir » pour une maitrise ou une connaissance qu'on a, qu'on a acquise, pour laquelle il y a eu un apprentissage et « pouvoir » bah voilà quand on a une possibilité, une capacité immédiate. Mais en Belgique, cette distinction, parfois elle… et donc on peut avoir une situation où la porte est fermée à clé et on va dire : « Ah bah on ne sait pas entrer ».

Hugo: [00:44:28] Au lieu de « on ne peut pas entrer ».

Élisabeth: [00:44:29] Bah pourtant il ne faut pas, il ne faut pas d'apprentissage pour ouvrir une… enfin pour ouvrir une porte. Et donc la nuance entre les deux verbes quand ils sont suivis d'un infinitif, donc d'un verbe pas conjugué, n'est pas très nette. Mais bien sûr, on ne va pas utiliser « savoir » et « pouvoir » s'ils sont pas suivis d'un infinitif en les confondant.

Hugo: [00:44:59] Vous allez pas dire : « je peux pas » à la place de « je sais pas », par exemple.

Élisabeth: [00:45:02] Non. Non, non, non. Donc, effectivement, si on me demande quand a lieu tel événement, vous n'allez pas répondre : « je ne peux pas » à la place de « je ne sais pas ». C'est vraiment quand il y a un verbe pas conjugué derrière. Mais oui, oui, effectivement, moi aussi… C'est tellement en fait courant qu'il faudrait vraiment que je réfléchisse pour bien utiliser « pouvoir » et pas « savoir » quand il n'y a pas d'apprentissage. Donc c'est vrai que : « je ne sais pas entrer, la porte est fermée ». Et c'est super amusant dans « Astérix et Obélix chez les Belges », les Belges à la fin quand ils ont gagné contre les Romains vont dire, c'est le « sauve-qui-sait ». « Hourra ! Nous avons gagné, c'est le sauve-qui-sait ! »

Hugo: [00:45:56] Au lieu de « sauve-qui-peut« .

Élisabeth: [00:45:58] Alors que dans une expression en Belgique, on va jamais dire… un Belge francophone ne va pas dire dans une expression où il y a le verbe « pouvoir », le verbe « savoir » à la place.

Hugo: [00:46:08] Ok, donc c'est un faux, un faux belgicisme.

Élisabeth: [00:46:11] Oui bah « Astérix et Obélix », la série, est de toute façon caricaturale pour même les régions de France. Je suis pas sûre que les Corses se reconnaissent dans les images d' »Astérix et Obélix en Corse » mais…

Hugo: [00:46:24] C'est sûr.

Élisabeth: [00:46:26] Mais c'est super amusant l'image donnée des Belges comme bon vivants et un peu brouillon.

Hugo: [00:46:36] C'est vrai, c'est vrai.

Élisabeth: [00:46:37] Mais oui, oui, oui.

Hugo: [00:46:38] Une image qui change, qui est en train de changer heureusement après toutes ces années.

Élisabeth: [00:46:44] Non non mais oui, oui, « savoir », « pouvoir » suivi d'un verbe. C'est finalement… Est-ce qu'on a vraiment bien maîtrisé ce qu'on peut faire, ce qu'on ne sait pas faire ? Une vraie question philosophique là derrière.

Hugo: [00:47:00] Philosophique, finalement. Ouais, tout à fait. Alors pour finir, justement, une autre question, un peu plus philosophique peut-être, mais vous vous êtes également professeur de FLE, donc, vous savez des étudiants étrangers qui apprennent le français, et vous avez écrit notamment un article à ce sujet. Donc j'aimerais savoir selon vous en quoi les spécificités du français belge peuvent être utiles pour les étudiants étrangers ?

Élisabeth: [00:47:34] Bah les étudiants auxquels je donne cours ils sont en Belgique donc ils ont pas mal besoin en fait de pouvoir connaître ses particularités s'ils ont vraiment envie d'entrer en contact avec des étudiants belges. C'est toujours tellement plus facile si on connaît quelques particularités plutôt qu'un français très, très lisse qui va paraître plus éloigné. Pour des étudiants qui apprennent le français langue étrangère mais qui n'ont pas l'intention de venir en Belgique ou… voilà dont c'est pas le projet immédiat, ça peut toujours… En fait, c'est peut-être une manière de découvrir aussi un français qui est très influencé par d'autres langues, donc qui va paraître plus lié à une diversité linguistique avec lequel ce sera peut-être possible de faire des liens aussi, pour les étudiants dont la langue est une langue pas comme l'espagnol ou l'italien, qui sont très proches du français. Oui ! C'est de nouveau une image peut-être un peu cliché, mais quelque chose de très créatif, de très inventif dans les structures, dans les mots utilisés. Voilà découvrir peut-être un autre, un rapport à la langue française qui justement, est celui de francophones qui naissent dans… Ils vivent dans l'idée que le français n'est pas une évidence, ne va pas de soi donc… Voilà le… découvrir le français de Belgique, c'est découvrir une espèce d'entre-deux, un milieu entre le français peut-être standard, et puis un français plus étrange, plus étranger.

Hugo: [00:49:44] Plus créatif.

Élisabeth: [00:49:45] Non, je crois que le français du Sud de la France, des régions, est très créatif aussi, mais il y a cette conscience que le français reste une espèce de chose un peu étrange qu'on ne maîtrise pas, qui peut se retrouver dans la position… je ne sais pas comment le vivent les étudiants, les apprenants en Pologne, mais ouais.

Hugo: [00:50:19 ] Oui, je pense qu'effectivement d'avoir cette approche un peu plus, un peu plus ouverte finalement sur les autres langues, sur l'influence qu'elles peuvent exercer les unes sur les autres. C'est quelque chose d'assez intéressant. Et je ne sais pas… il y a sûrement pas d'études sur ce suj bienveillancebienveillance en Belgique quand les gens essayent de parler français qu'en France où voilà, on a un peu toujours cet état d'esprit, de cette nécessité de parler un français parfait et de corriger les moindres petites erreurs. J'imagine que, en Belgique, c'est un peu moins le cas.

Élisabeth: [00:51:00] En tous cas pour les étudiants non francophones. On essaye pour nos étudiants francophones de les amener à une très bonne maîtrise du français écrit. Mais oui. Étant donné que la Belgique est au carrefour de multiples influences finalement, beaucoup de Belges ont des contacts, connaissent un peu d'autres langues, ont des connaissances qui ne sont pas francophones. Il n'y a pas d'entre-soi, c'est impossible. Donc oui, on va pas tout de suite prendre une position impatiente ou arrogante par rapport aux difficultés d'expression des non-francophones.

Hugo: [00:51:46] Très bien. Pour finir, est-ce que vous pourriez peut-être recommander une ou deux oeuvres ou un ou deux médias pour les apprenants qui justement aimeraient découvrir le français belge ?

Élisabeth: [00:51:59] Oui, alors il y a plusieurs vidéos qui ont été produites par des humoristes belges. Alors il y a un humoriste qui s'appelle GuiHome. Ça s'écrit G-u-i- et puis « home » h-o-m-e. Il fait plusieurs vidéos humoristiques. Voilà, il parle très très vite par contre, mais parfois ses vidéos sont sous-titrées. Il y a aussi des vidéos qui… une série de vidéos qui s'appelle « La Minute belge » faite par deux humoristes à partir d'un…au départ, c'était…ils ont aussi produit une bande dessinée donc il y a….voilà. Ils expliquent l'origine de plusieurs belgicismes de manière très humoristique et avec des petits dessins. Donc « la Minute belge ». Ça, c'est pour ce qu'on peut trouver en ligne. Alors évidemment, bah… c'est un bouquin, mais c'est « Le guide ultime de la belgitude ». Alors ça, je devrais inverser parce que là, vous n'allez pas le lire, de Philippe Genion. Et voilà, il commente tous les belgicismes, les plaisirs culinaires parce que c'est vrai qu'on n'en a pas beaucoup parlé, mais beaucoup de mots, de belgicismes sont liés à une spécificité gastronomique, des mots pour désigner des sucreries qui n'existent qu'en Belgique. Et pour bah voilà des livres, éventuellement, toujours certains livres d'Amélie Nothomb, une grande écrivaine belge francophone. Alors peut-être encore une bande dessinée : « Comment devenir belge ou le rester si vous l'êtes déjà ».

Hugo: [00:53:57] Ok.

Élisabeth: [00:54:13] De Gilles Dal et Fred Jannin. Mais oui, des vidéos d'humoristes belges, il y en a pas mal. Ah ils ont tendance à parler assez vite, mais beaucoup d'humoristes français parlent très, très vite aussi, donc…

Hugo: [00:54:26] C'est sûr, c'est sûr. Peut-être qu'avec les bandes dessinées, justement, ça peut être une bonne porte d'entrée. Donc évidemment, on mettra toutes les références dans la transcription et sur le site internet. Élisabeth, merci beaucoup pour vos réponses, votre expertise. On a appris beaucoup de choses et je suis sûr que ça va donner envie aux élèves d'en apprendre un peu plus sur le français belge. Merci beaucoup.

Élisabeth: [00:54:41] Voilà. Si vous êtes étudiant, n'hésitez pas à vous documenter sur les programmes de l'Université de Mons, à proposer à votre université des contacts avec avec cette université en Belgique francophone.

Hugo: [00:54:56] Merci beaucoup !

Élisabeth: [00:55:10] Merci à vous. Au revoir ! Bonne fin de journée !

Hugo: [00:54:56] Au revoir !


#113 - Le français belge (4) #113 - Belgian French (4) #113 - Francés belga (4) #113위 - 벨기에 프랑스어 (4) #113 - Francês belga (4) #113 - Belgiska Franska (4)

Hugo: [00:42:22] D'accord. Et « à tantôt », ça peut être pour « à demain » aussi ? And "see you later", can it be for "see you tomorrow" too? Parce que, en français, en français en France « à tout à l'heure », c'est forcément quand on va revoir la personne le même jour.

Élisabeth: [00:42:33] Oui. « A tantôt » c'est pour le même jour.

Hugo: [00:42:36] D'accord, ok.

Élisabeth: [00:42:37] Pas pour demain.

Hugo: [00:42:38] D'accord.

Élisabeth: [00:42:39] C'est vraiment dans quelques heures maximum.

Hugo: [00:42:44] Ok. Après la pause déjeuner.

Élisabeth: [00:42:47] Ouais. Ouais ouais.

Hugo: [00:42:51] Ok. Et ensuite il me semble que…

Élisabeth: [00:42:52] Après « l'heure de table », en Belgique.

Hugo: [00:42:53] « L'heure de table », pour le déjeuner ?

Élisabeth: [00:42:56] Ouais.

Hugo: [00:42:57] D'accord.

Élisabeth: [00:42:57] « La pause déjeuner » = « l'heure de table ». Ah et on a aussi, comme au Québec, le déjeuner pour le premier repas de la journée et puis le dîner pour le repas de midi. Mais de nouveau c'est un peu plus archaïque. Les jeunes vont plutôt utiliser un anglicisme « le lunch ».

Hugo: [00:43:16] D'accord.

Élisabeth: [00:43:17] L'heure de table c'est dans un contexte professionnel, en fait. En famille, on ne prend pas une heure de table, hein ?

Hugo: [00:43:23] Ok, ok. Oui, c'est vraiment une pause déjeuner.

Élisabeth: [00:43:27] C'est… Ouais. Ouais, ouais.

Hugo: [00:43:28] Et le soir, c'est le souper, du coup ?

Élisabeth: [00:43:31] Oui. Hmm hmm.

Hugo: [00:43:32] D'accord.

Élisabeth: [00:43:33] Parfois le dîner aussi. Il n'y a pas… pas de différence très stricte.

Hugo: [00:43:38] Ok. Et le dernier point, j'ai lu que parfois vous utilisez « pouvoir » à la place de « savoir » ou « savoir » à la place de « pouvoir ». Est-ce que vous pouvez m'expliquer ça ?

Élisabeth: [00:43:50] Ouais. En fait. Donc en français on va utiliser « savoir » pour une maitrise ou une connaissance qu'on a, qu'on a acquise, pour laquelle il y a eu un apprentissage et « pouvoir » bah voilà quand on a une possibilité, une capacité immédiate. Mais en Belgique, cette distinction, parfois elle… et donc on peut avoir une situation où la porte est fermée à clé et on va dire : « Ah bah on ne sait pas entrer ».

Hugo: [00:44:28] Au lieu de « on ne peut pas entrer ».

Élisabeth: [00:44:29] Bah pourtant il ne faut pas, il ne faut pas d'apprentissage pour ouvrir une… enfin pour ouvrir une porte. Et donc la nuance entre les deux verbes quand ils sont suivis d'un infinitif, donc d'un verbe pas conjugué, n'est pas très nette. Mais bien sûr, on ne va pas utiliser « savoir » et « pouvoir » s'ils sont pas suivis d'un infinitif en les confondant.

Hugo: [00:44:59] Vous allez pas dire : « je peux pas » à la place de « je sais pas », par exemple.

Élisabeth: [00:45:02] Non. Non, non, non. Donc, effectivement, si on me demande quand a lieu tel événement, vous n'allez pas répondre : « je ne peux pas » à la place de « je ne sais pas ». C'est vraiment quand il y a un verbe pas conjugué derrière. Mais oui, oui, effectivement, moi aussi… C'est tellement en fait courant qu'il faudrait vraiment que je réfléchisse pour bien utiliser « pouvoir » et pas « savoir » quand il n'y a pas d'apprentissage. Donc c'est vrai que : « je ne sais pas entrer, la porte est fermée ». Et c'est super amusant dans « Astérix et Obélix chez les Belges », les Belges à la fin quand ils ont gagné contre les Romains vont dire, c'est le « sauve-qui-sait ». « Hourra ! Nous avons gagné, c'est le sauve-qui-sait ! »

Hugo: [00:45:56] Au lieu de « sauve-qui-peut« .

Élisabeth: [00:45:58] Alors que dans une expression en Belgique, on va jamais dire… un Belge francophone ne va pas dire dans une expression où il y a le verbe « pouvoir », le verbe « savoir » à la place.

Hugo: [00:46:08] Ok, donc c'est un faux, un faux belgicisme.

Élisabeth: [00:46:11] Oui bah « Astérix et Obélix », la série, est de toute façon caricaturale pour même les régions de France. Je suis pas sûre que les Corses se reconnaissent dans les images d' »Astérix et Obélix en Corse » mais…

Hugo: [00:46:24] C'est sûr.

Élisabeth: [00:46:26] Mais c'est super amusant l'image donnée des Belges comme bon vivants et un peu brouillon.

Hugo: [00:46:36] C'est vrai, c'est vrai.

Élisabeth: [00:46:37] Mais oui, oui, oui.

Hugo: [00:46:38] Une image qui change, qui est en train de changer heureusement après toutes ces années.

Élisabeth: [00:46:44] Non non mais oui, oui, « savoir », « pouvoir » suivi d'un verbe. C'est finalement… Est-ce qu'on a vraiment bien maîtrisé ce qu'on peut faire, ce qu'on ne sait pas faire ? Une vraie question philosophique là derrière.

Hugo: [00:47:00] Philosophique, finalement. Ouais, tout à fait. Alors pour finir, justement, une autre question, un peu plus philosophique peut-être, mais vous vous êtes également professeur de FLE, donc, vous savez des étudiants étrangers qui apprennent le français, et vous avez écrit notamment un article à ce sujet. Donc j'aimerais savoir selon vous en quoi les spécificités du français belge peuvent être utiles pour les étudiants étrangers ?

Élisabeth: [00:47:34] Bah les étudiants auxquels je donne cours ils sont en Belgique donc ils ont pas mal besoin en fait de pouvoir connaître ses particularités s'ils ont vraiment envie d'entrer en contact avec des étudiants belges. C'est toujours tellement plus facile si on connaît quelques particularités plutôt qu'un français très, très lisse qui va paraître plus éloigné. Pour des étudiants qui apprennent le français langue étrangère mais qui n'ont pas l'intention de venir en Belgique ou… voilà dont c'est pas le projet immédiat, ça peut toujours… En fait, c'est peut-être une manière de découvrir aussi un français qui est très influencé par d'autres langues, donc qui va paraître plus lié à une diversité linguistique avec lequel ce sera peut-être possible de faire des liens aussi, pour les étudiants dont la langue est une langue pas comme l'espagnol ou l'italien, qui sont très proches du français. Oui ! C'est de nouveau une image peut-être un peu cliché, mais quelque chose de très créatif, de très inventif dans les structures, dans les mots utilisés. Voilà découvrir peut-être un autre, un rapport à la langue française qui justement, est celui de francophones qui naissent dans… Ils vivent dans l'idée que le français n'est pas une évidence, ne va pas de soi donc… Voilà le… découvrir le français de Belgique, c'est découvrir une espèce d'entre-deux, un milieu entre le français peut-être standard, et puis un français plus étrange, plus étranger.

Hugo: [00:49:44] Plus créatif.

Élisabeth: [00:49:45] Non, je crois que le français du Sud de la France, des régions, est très créatif aussi, mais il y a cette conscience que le français reste une espèce de chose un peu étrange qu'on ne maîtrise pas, qui peut se retrouver dans la position… je ne sais pas comment le vivent les étudiants, les apprenants en Pologne, mais ouais.

Hugo: [00:50:19 ] Oui, je pense qu'effectivement d'avoir cette approche un peu plus, un peu plus ouverte finalement sur les autres langues, sur l'influence qu'elles peuvent exercer les unes sur les autres. C'est quelque chose d'assez intéressant. Et je ne sais pas… il y a sûrement pas d'études sur ce suj bienveillancebienveillance en Belgique quand les gens essayent de parler français qu'en France où voilà, on a un peu toujours cet état d'esprit, de cette nécessité de parler un français parfait et de corriger les moindres petites erreurs. J'imagine que, en Belgique, c'est un peu moins le cas.

Élisabeth: [00:51:00] En tous cas pour les étudiants non francophones. On essaye pour nos étudiants francophones de les amener à une très bonne maîtrise du français écrit. Mais oui. Étant donné que la Belgique est au carrefour de multiples influences finalement, beaucoup de Belges ont des contacts, connaissent un peu d'autres langues, ont des connaissances qui ne sont pas francophones. Il n'y a pas d'entre-soi, c'est impossible. Donc oui, on va pas tout de suite prendre une position impatiente ou arrogante par rapport aux difficultés d'expression des non-francophones.

Hugo: [00:51:46] Très bien. Pour finir, est-ce que vous pourriez peut-être recommander une ou deux oeuvres ou un ou deux médias pour les apprenants qui justement aimeraient découvrir le français belge ?

Élisabeth: [00:51:59] Oui, alors il y a plusieurs vidéos qui ont été produites par des humoristes belges. Alors il y a un humoriste qui s'appelle GuiHome. Ça s'écrit G-u-i- et puis « home » h-o-m-e. Il fait plusieurs vidéos humoristiques. Voilà, il parle très très vite par contre, mais parfois ses vidéos sont sous-titrées. Il y a aussi des vidéos qui… une série de vidéos qui s'appelle « La Minute belge » faite par deux humoristes à partir d'un…au départ, c'était…ils ont aussi produit une bande dessinée donc il y a….voilà. Ils expliquent l'origine de plusieurs belgicismes de manière très humoristique et avec des petits dessins. Donc « la Minute belge ». Ça, c'est pour ce qu'on peut trouver en ligne. Alors évidemment, bah… c'est un bouquin, mais c'est « Le guide ultime de la belgitude ». Alors ça, je devrais inverser parce que là, vous n'allez pas le lire, de Philippe Genion. Et voilà, il commente tous les belgicismes, les plaisirs culinaires parce que c'est vrai qu'on n'en a pas beaucoup parlé, mais beaucoup de mots, de belgicismes sont liés à une spécificité gastronomique, des mots pour désigner des sucreries qui n'existent qu'en Belgique. Et pour bah voilà des livres, éventuellement, toujours certains livres d'Amélie Nothomb, une grande écrivaine belge francophone. Alors peut-être encore une bande dessinée : « Comment devenir belge ou le rester si vous l'êtes déjà ».

Hugo: [00:53:57] Ok.

Élisabeth: [00:54:13] De Gilles Dal et Fred Jannin. Mais oui, des vidéos d'humoristes belges, il y en a pas mal. Ah ils ont tendance à parler assez vite, mais beaucoup d'humoristes français parlent très, très vite aussi, donc…

Hugo: [00:54:26] C'est sûr, c'est sûr. Peut-être qu'avec les bandes dessinées, justement, ça peut être une bonne porte d'entrée. Donc évidemment, on mettra toutes les références dans la transcription et sur le site internet. Élisabeth, merci beaucoup pour vos réponses, votre expertise. On a appris beaucoup de choses et je suis sûr que ça va donner envie aux élèves d'en apprendre un peu plus sur le français belge. Merci beaucoup.

Élisabeth: [00:54:41] Voilà. Si vous êtes étudiant, n'hésitez pas à vous documenter sur les programmes de l'Université de Mons, à proposer à votre université des contacts avec avec cette université en Belgique francophone.

Hugo: [00:54:56] Merci beaucoup !

Élisabeth: [00:55:10] Merci à vous. Au revoir ! Bonne fin de journée !

Hugo: [00:54:56] Au revoir !