ASSURANCE MALADIE 2009-09-10
La réforme du système de santé américain est le premier chantier important qui peut faire trébucher Barak Obama. Son projet risque de ne pas être bien accueilli par tout le monde. Il faut dire que l'organisation des assurances maladie est compliquée, et qu'en plus la culture politique américaine n'en a pas vraiment fait une priorité. Bien sûr, c'est cette expression « assurance maladie » qui est intéressante. D'abord elle témoigne d'une tendance forte de la langue française contemporaine, à juxtaposer des mots, sans mot de liaison, sans préposition explicative. On ne dit pas assurance contre la maladie, mais assurance-maladie tout court avec, parfois, un trait d'union entre les deux mots. On sait bien ce que c'est, un système de cotisation en échange duquel, on est assuré de ne pas payer, ou de peu payer, pour ses frais médicaux, c'est-à-dire pour les médecins, les médicaments, les hospitalisations, les opérations. On est assuré d'être couvert, et on comprend mieux pourquoi on utilise ce mot, « assurance », pourtant assez étonnant. Une assurance vous propose des garanties. Ce dernier mot est utilisé, mais ce n'est pas celui qui désigne l'ensemble du processus, alors qu'il aurait probablement été plus compréhensible au premier abord. Mais le mot assurance dans ce sens est ancien. Il apparait dans le langage commercial, et plus particulièrement maritime, dès le XVe siècle.
Il s'agit de passer un contrat avec quelqu'un qui s'engage à couvrir vos frais, si jamais un risque possible, envisageable devient une réalité. C'est tout le principe de l'assurance moderne. Le mot se décline d'ailleurs selon le risque qu'il dédommage, l'assurance vol ou l'assurance incendie. Et parfois même, des expressions spécialement forgées pour être en usage dans ce domaine, comme « dégâts des eaux » ou « assurance tout risque ».
Là encore on a parfois, mais pas toujours, ce système de mot juxtaposés, on dira « je suis assuré tout risque ». Alors qu'on dira, en recourant à une syntaxe plus ordinaire : « je suis assuré contre le vol ou contre l'incendie ». Cet usage très particulier de cette famille de mots n'empêche pas les autres sens de vivre leur vie. Assurer signifie aussi certifier, promettre, s'engager : « je t'assure que je serai à l'heure ». Enfin, dans un langage familier et légèrement argotique, assurer veut dire faire ce qu'il faut, au moment où il faut, notamment dans une situation difficile, inattendue ou dangereuse : « Quand sa femme a été malade, il a continué à travailler tout en s'occupant seul des enfants, en allant la voir tous les jours à l'hôpital. Il a assuré ! Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/