×

Vi använder kakor för att göra LingQ bättre. Genom att besöka sajten, godkänner du vår cookie-policy.


image

French in Action Part 2, Leçon 48 - Quelle richesse!

Leçon 48 - Quelle richesse!

(Le lendemain, chez les Belleau. Mireille, Robert, et Marie-Laure attendent leurs amis. Ils ont quelques difficultés à arrêter un itinéraire. On sonne.)

Marie-Laure: Je vais ouvrir. C'est Hubert!

Hubert: Ça va depuis hier? Tenez, regardez, j'apporte Les Châteaux de France. Les autres ne sont pas là?

Mireille: Tiens, les voilà.

Colette (les bras chargés de petits paquets): Bonjour, les enfants!

Mireille: Mais tu es bien chargée! Qu'est-ce que tu apportes?

Colette: Le Gault et Millau, le Guide de l'Auto-Journal, le Guide Michelin avec la carte des trois étoiles, des madeleines de Commercy, des berlingots de Carpentras, du nougat de Montélimar, et des bêtises de Cambrai pour Marie-Laure.

Mireille: Oh, je pense que tu la gâtes un peu trop!

Colette: J'espère qu'elle nous en laissera goûter un peu.

Marie-Laure: Je ne sais pas, il faut voir. Si vous m'emmenez avec vous, d'accord. Sinon, je garde tout.

Mireille: Mais allons, Marie-Laure, tu sais très bien qu'on ne peut pas t'emmener! Tu iras à Saint-Jeande-Luz avec Papa et Maman.

Marie-Laure: Non, non! Moi, je ne veux pas aller à Saint-Jean-de-Luz avec Papa et Maman. Je veux aller avec vous! Je m'en fiche, si vous ne voulez pas m'emmener, je partirai toute seule. Et je ne dirai pas où je vais. Et tu seras bien embêtée!

Mireille: Mais allons, Marie-Laure, arrête de dire des bêtises et offre des bonbons à tout le monde.

Marie-Laure: Pas à toi! (À Robert) Qu'est-ce qu'il veut, mon cow-boy adoré? Des bêtises de Cambrai, des berlingots de Carpentras, du nougat de Montélimar, ou des madeleines de Commercy?

Robert: Une bêtise!

Hubert: Alors, on est bien tous d'accord, on va d'abord à Rouen?

Jean-Michel: À Tourcoing!

Mireille: Bon, alors, j'ai bien réfléchi: on ne va ni à Rouen, ni à Tourcoing, mais à Ouessant.

Robert: Ouessant? Où est-ce, ça, Ouessant?

Mireille: En mer. À vingt kilomètres des côtes de Bretagne. Bon, j'ai une idée. On met la table de côté et on met la carte par terre. Ce sera mieux!

Hubert: C'est une idée. Faisons la France en bateau.

Robert: La France en bateau? C'est moi que vous voulez mener en bateau?

Hubert: Mais non, cher ami, personne ne veut vous mener en bateau! Je ne me permettrais pas de me moquer de vous. Non, non, c'est tout à fait sérieux, je ne plaisante pas. On peut très bien faire la France en bateau! Pensez, cinq mille kilomètres de côtes!

Mireille: Ça en fait, des plages! On va pouvoir se baigner tous les jours.

Jean-Michel: Oh, eh, là, minute! Ça dépend où! Moi, je ne me baigne pas dans la Manche ni dans la Mer du Nord. Pas question! C'est trop froid.

Hubert: Monsieur est frileux! Mais, cher Monsieur, il y a des gens qui se baignent en janvier, au milieu des glaçons et des ours blancs!

Marie-Laure: C'est vrai?

Mireille: Je n'en suis pas sûre.

Marie-Laure: Ils ont sûrement des combinaisons thermiques!

Robert: Je vois très bien comment on pourrait longer la côte depuis la Belgique jusqu'au Pays Basque, mais comment passer de là à la Méditerranée? Ça, je vois moins bien, même si Louis XIV a supprimé les Pyrénées!

Marie-Laure: Mais il ne les a pas supprimées pour de vrai!

Hubert: Aucun problème! On remonte la Garonne, et puis on prend le canal du Midi (encore une grande réalisation de Louis XIV, entre parenthèses), et on arrive à la Méditerranée.

Jean-Michel: Oh, là, là! Il y en a qui commencent à m'embêter avec leur Louis XIV! Cela dit, je reconnais qu'on peut aller presque partout en bateau, avec tous ces fleuves, toutes ces rivières, tous ces canaux.

Hubert: Oui, bien sûr! De la Manche, on pourrait remonter la Seine, puis la Marne; de la Marne, passer dans la Saône par le canal; de la Saône, on passe dans le Rhône, et on descend tranquillement jusqu'à la Méditerranée.

Colette: Et on va manger une bouillabaisse à Marseille! Voilà: la vraie bouillabaisse de Marseille. Vous voulez la recette?

Hubert: Mais j'y pense. Ma famille a un petit voilier à Villequier. On pourrait peut-être l'emprunter!

Mireille: Eh, minute! Je n'ai pas envie d'aller me noyer à la fleur de l'âge!

Marie-Laure: Pourquoi tu te noierais? Tu sais nager!

Mireille: Oui, mais faire de la voile à Villequier, c'est dangereux.

Marie-Laure: Pourquoi?

Mireille: Tu sais, Victor Hugo. (Marie-Laure: Oui.)

Mireille: Eh bien, il avait une fille. (Marie-Laure: Oui.)

Mireille: Et cette fille, elle s'est mariée. (Marie-Laure: Ouais.)

Mireille: Et un jour, elle est allée avec son mari à Villequier, sur la Seine, dans une propriété de la famille. (Marie-Laure: Ouais.)

Mireille: Et là, il y avait un bateau, un voilier. Alors elle est allée faire du bateau sur la Seine, avec son mari. (Marie-Laure: Ouais?)

Mireille: Et le bateau s'est retourné, et elle s'est noyée.

Marie-Laure: Et alors?

Mireille: Et alors, Victor Hugo a écrit un poème.

Marie-Laure: Et toi, tu ne veux pas aller te noyer à Villequier, parce que Papa n'écrirait pas de poème.

Mireille: Voilà, tu as tout compris.

Jean-Michel: Eh bien, moi, je n'ai pas non plus envie d'aller me noyer à la fleur de l'âge. Et puis moi, je ne vais pas passer l'été à faire du tourisme sur un yacht de fils à papa! J'aurais mauvaise conscience. Et puis, de toute façon, ce n'est pas à bord d'un yacht qu'on peut découvrir la vraie France. Non, il faut aller voir la France qui travaille. Il faut aller voir les ouvriers des aciéries de Lorraine, les mineurs de fond. Il faut aller voir fabriquer les pneus Michelin, l'Airbus, les voitures Renault et les pointes Bic. C'est ça, la France! La vraie France, ce sont les travailleurs.

Hubert: Les travailleurs! Ce ne sont pas eux qui fabriquent les Renault!

Jean-Michel: Ah, non? Et c'est qui, d'après toi?

Hubert: Les robots! Et puis, vous me faites rire avec vos pointes Bic. La France est peut-être à la pointe du progrès avec les pointes Bic; la pointe Bic est une magnifique réussite technique et commerciale, d'accord. Mais il y a des choses encore plus remarquables. Tenez, prenez l'usine marémotrice de la Rance, par exemple, hein? Ce n'est pas partout qu'on fait de l'énergie électrique avec la force des marées!

Jean-Michel: Tu me fais rigoler avec ta marémotrice. La marémotrice de la Rance, oui, ce n'est pas mal, mais les Russes aussi en ont une, de marémotrice!

Hubert: Qu'ils ont copiée sur la nôtre!

Jean-Michel: Ça, c'est à voir!

Hubert: C'est tout vu! D'ailleurs, il n'y a pas que les Russes! Le monde entier nous copie, parce que toutes les grandes découvertes ont eu leur origine en France: La pasteurisation, la radioactivité, la boîte de conserve, le stéthoscope . . . Euh . . . le champagne, l'aviation, umm, le télégraphe, le cinéma, le principe de Carnot, le foie gras, l'amour, la liberté.

Jean-Michel: Ce n'est pas possible d'être chauvin à ce point-là!

Jean-Michel: Tenez, un truc qui est vachement bien, c'est les installations d'énergie solaire dans les Pyrénées Orientales. Vous connaissez? Ça, c'est quelque chose! Je me rappelle avoir vu, quand j'étais petit, un four solaire qui liquéfiait les métaux en un clin d'oeil. Vous vous rendez compte? Du métal qui fond au soleil! Ça m'avait sidéré.

Colette: Tu nous embêtes avec ta sidérurgie. Ça n'intéresse personne.

Jean-Michel: Ah, ben! La sidérurgie solaire, je t'assure que c'est quelque chose. C'est impressionnant!

Mireille: Tiens, Marie-Laure, on a sonné. Tu vas voir?

(Marie-Laure va ouvrir la porte d'entrée; c'est l'homme en noir. Elle revient dans le salon. Personne n'a fait très attention à ce qui s'était passé.)

Mireille (plus occupée de son projet de voyage que de l'incident de la porte): Qu'est-ce que c'était?

Marie-Laure: Le frère de la soeur.

Mireille: Qui?

Marie-Laure: Tu sais bien, le frère de la bonne soeur qui était venue l'autre jour.

Mireille: Et qu'est-ce qu'il voulait?

Marie-Laure: Il me rapportait mes boules de gomme.

Mireille: Tu les avais perdues?

Marie-Laure: Non.

Mireille: Mais qu'est-ce que c'était, ces boules de gomme qu'il te rapportait?

Marie-Laure: Ce n'étaient pas les miennes. C'étaient d'autres boules de gomme.

Mireille: Je n'y comprends rien.

Marie-Laure: C'est pourtant simple! Il m'a dit: “Je vous rapporte vos boules de gomme.” Mais j'ai vu que ce n'étaient pas les miennes, alors je lui ai dit: “Non, ce ne sont pas les miennes.” Je les lui ai rendues, alors il est parti.

Mireille: Ce n'est pas très clair! C'est bien mystérieux, cette histoire de boules de gomme.

Marie-Laure: Ben, toi, on peut dire que tu n'es pas douée, hein!

(Tout le monde se lève pour partir.)

Colette: Oh, mais il est cinq heures. Il faut que je parte.

Hubert: Je vous accompagne.

Jean-Michel: Oui, moi aussi, il faut que je parte.

Hubert: Au revoir! On se téléphone.

(Robert aussi s'en va.)

Marie-Laure: Moi aussi, je descends.

Mireille: Tu vas où?

Marie-Laure: Au jardin.

Mireille: Bon, d'accord, mais tu reviens à six heures, tu entends? Six heures pile! Papa et Maman ne sont pas là, ce soir. Alors, on mangera tôt, et si tu es sage, on ira au cinéma.

Marie-Laure: Chouette!

Mireille: Six heures, pile! Pas une minute de plus!

Marie-Laure: Oui !

Leçon 48 - Quelle richesse! Lesson 48 - What wealth! Lição 48 - Que riqueza!

(Le lendemain, chez les Belleau. (The next day, at the Belleaus. Mireille, Robert, et Marie-Laure attendent leurs amis. Mireille, Robert, and Marie-Laure are waiting for their friends. Ils ont quelques difficultés à arrêter un itinéraire. They have some difficulty in stopping a route. On sonne.) We ring.)

Marie-Laure: Je vais ouvrir. Marie-Laure: I will open. C'est Hubert!

Hubert: Ça va depuis hier? Hubert: How have you been since yesterday? Tenez, regardez, j'apporte Les Châteaux de France. Here, look, I bring Les Châteaux de France. Les autres ne sont pas là? The others are not there?

Mireille: Tiens, les voilà. Mireille: Here they are.

Colette (les bras chargés de petits paquets): Bonjour, les enfants! Colette (arms loaded with small parcels): Hello, children!

Mireille: Mais tu es bien chargée! Qu'est-ce que tu apportes? Mireille: But you are very busy! What are you bringing?

Colette: Le Gault et Millau, le Guide de l'Auto-Journal, le Guide Michelin avec la carte des trois étoiles, des madeleines de Commercy, des berlingots de Carpentras, du nougat de Montélimar, et des bêtises de Cambrai pour Marie-Laure. Colette: Le Gault et Millau, the Auto-Journal Guide, the Michelin Guide with the three-star map, Commercy madeleines, Carpentras berlingots, Montélimar nougat, and Cambrai nonsense for Marie-Laure .

Mireille: Oh, je pense que tu la gâtes un peu trop! Mireille: Oh, I think you spoil her a little too much!

Colette: J'espère qu'elle nous en laissera goûter un peu. Colette: I hope she lets us taste some.

Marie-Laure: Je ne sais pas, il faut voir. Si vous m'emmenez avec vous, d'accord. Sinon, je garde tout. If you take me with you, fine. Otherwise, I keep everything.

Mireille: Mais allons, Marie-Laure, tu sais très bien qu'on ne peut pas t'emmener! Mireille: Come on, Marie-Laure, you know very well that we can't take you! Tu iras à Saint-Jeande-Luz avec Papa et Maman. You will go to Saint-Jeande-Luz with Papa and Mama.

Marie-Laure: Non, non! Moi, je ne veux pas aller à Saint-Jean-de-Luz avec Papa et Maman. Je veux aller avec vous! Marie-Laure: No, no! Me, I don't want to go to Saint-Jean-de-Luz with Papa and Mama. I want to go with you! Je m'en fiche, si vous ne voulez pas m'emmener, je partirai toute seule. I don't care, if you don't want to take me, I'll go on my own. Et je ne dirai pas où je vais. And I won't say where I'm going. Et tu seras bien embêtée! And you will be very annoyed!

Mireille: Mais allons, Marie-Laure, arrête de dire des bêtises et offre des bonbons à tout le monde. Mireille: But come on, Marie-Laure, stop talking nonsense and offer candy to everyone.

Marie-Laure: Pas à toi! Marie-Laure: Not yours! (À Robert) Qu'est-ce qu'il veut, mon cow-boy adoré? (To Robert) What does my beloved cowboy want? Des bêtises de Cambrai, des berlingots de Carpentras, du nougat de Montélimar, ou des madeleines de Commercy? Nonsense from Cambrai, berlingots from Carpentras, nougat from Montélimar, or madeleines from Commercy?

Robert: Une bêtise! Robert: Nonsense!

Hubert: Alors, on est bien tous d'accord, on va d'abord à Rouen? Hubert: So we all agree, we're going to Rouen first?

Jean-Michel: À Tourcoing!

Mireille: Bon, alors, j'ai bien réfléchi: on ne va ni à Rouen, ni à Tourcoing, mais à Ouessant.

Robert: Ouessant? Où est-ce, ça, Ouessant?

Mireille: En mer. À vingt kilomètres des côtes de Bretagne. Bon, j'ai une idée. On met la table de côté et on met la carte par terre. We put the table aside and put the card on the floor. Ce sera mieux!

Hubert: C'est une idée. Faisons la France en bateau.

Robert: La France en bateau? C'est moi que vous voulez mener en bateau? Is it me you want to lead on?

Hubert: Mais non, cher ami, personne ne veut vous mener en bateau! Hubert: No, dear friend, nobody wants to lead you on! Je ne me permettrais pas de me moquer de vous. I wouldn't allow myself to make fun of you. Non, non, c'est tout à fait sérieux, je ne plaisante pas. No, no, it's completely serious, I'm not kidding. On peut très bien faire la France en bateau! We can very well do France by boat! Pensez, cinq mille kilomètres de côtes! Think, five thousand kilometers of coastline!

Mireille: Ça en fait, des plages! On va pouvoir se baigner tous les jours. Mireille: In fact, beaches! We will be able to swim every day.

Jean-Michel: Oh, eh, là, minute! Ça dépend où! Jean-Michel: Oh, hey, wait a minute! It depends where! Moi, je ne me baigne pas dans la Manche ni dans la Mer du Nord. I don't swim in the Channel or the North Sea. Pas question! C'est trop froid.

Hubert: Monsieur est frileux! Mais, cher Monsieur, il y a des gens qui se baignent en janvier, au milieu des glaçons et des ours blancs! But, dear Sir, there are people who bathe in January, in the middle of ice cubes and polar bears!

Marie-Laure: C'est vrai?

Mireille: Je n'en suis pas sûre.

Marie-Laure: Ils ont sûrement des combinaisons thermiques! Marie-Laure: They must have thermal suits!

Robert: Je vois très bien comment on pourrait longer la côte depuis la Belgique jusqu'au Pays Basque, mais comment passer de là à la Méditerranée? Robert: I see very well how we could go along the coast from Belgium to the Basque Country, but how to go from there to the Mediterranean? Ça, je vois moins bien, même si Louis XIV a supprimé les Pyrénées! That, I see less well, even if Louis XIV suppressed the Pyrenees!

Marie-Laure: Mais il ne les a pas supprimées pour de vrai! Marie-Laure: But he didn't delete them for real!

Hubert: Aucun problème! On remonte la Garonne, et puis on prend le canal du Midi (encore une grande réalisation de Louis XIV, entre parenthèses), et on arrive à la Méditerranée. We go up the Garonne, and then we take the Canal du Midi (another great achievement of Louis XIV, in parentheses), and we arrive at the Mediterranean.

Jean-Michel: Oh, là, là! Il y en a qui commencent à m'embêter avec leur Louis XIV! Jean-Michel: Oh, there, there! Some are beginning to annoy me with their Louis XIV! Cela dit, je reconnais qu'on peut aller presque partout en bateau, avec tous ces fleuves, toutes ces rivières, tous ces canaux. That said, I recognize that you can go almost anywhere by boat, with all these rivers, all these rivers, all these canals.

Hubert: Oui, bien sûr! De la Manche, on pourrait remonter la Seine, puis la Marne; de la Marne, passer dans la Saône par le canal; de la Saône, on passe dans le Rhône, et on descend tranquillement jusqu'à la Méditerranée. From the Channel, one could go up the Seine, then the Marne; from the Marne, pass into the Saône by the canal; from the Saône, we pass into the Rhône, and we descend quietly to the Mediterranean.

Colette: Et on va manger une bouillabaisse à Marseille! Colette: And we're going to eat a bouillabaisse in Marseille! Voilà: la vraie bouillabaisse de Marseille. Here it is: the real bouillabaisse of Marseille. Vous voulez la recette? Do you have the recipe?

Hubert: Mais j'y pense. Ma famille a un petit voilier à Villequier. On pourrait peut-être l'emprunter! Hubert: But I'm thinking about it. My family has a small sailboat in Villequier. Maybe we could borrow it!

Mireille: Eh, minute! Je n'ai pas envie d'aller me noyer à la fleur de l'âge! Mireille: Hey, wait! I don't want to go drown in my prime!

Marie-Laure: Pourquoi tu te noierais? Tu sais nager! Marie-Laure: Why would you drown? Do you know how to swim!

Mireille: Oui, mais faire de la voile à Villequier, c'est dangereux. Mireille: Yes, but sailing in Villequier is dangerous.

Marie-Laure: Pourquoi?

Mireille: Tu sais, Victor Hugo. (Marie-Laure: Oui.)

Mireille: Eh bien, il avait une fille. (Marie-Laure: Oui.)

Mireille: Et cette fille, elle s'est mariée. (Marie-Laure: Ouais.) Mireille: And this girl, she got married. (Marie-Laure: Yeah.)

Mireille: Et un jour, elle est allée avec son mari à Villequier, sur la Seine, dans une propriété de la famille. (Marie-Laure: Ouais.) Mireille: And one day, she went with her husband to Villequier, on the Seine, to a family property. (Marie-Laure: Yeah.)

Mireille: Et là, il y avait un bateau, un voilier. Mireille: And there was a boat, a sailboat. Alors elle est allée faire du bateau sur la Seine, avec son mari. (Marie-Laure: Ouais?) So she went boating on the Seine with her husband. (Marie-Laure: Yeah?)

Mireille: Et le bateau s'est retourné, et elle s'est noyée. Mireille: And the boat overturned, and she drowned.

Marie-Laure: Et alors? Marie-Laure: So what?

Mireille: Et alors, Victor Hugo a écrit un poème.

Marie-Laure: Et toi, tu ne veux pas aller te noyer à Villequier, parce que Papa n'écrirait pas de poème. Marie-Laure: And you don't want to go drown in Villequier, because Papa wouldn't write a poem.

Mireille: Voilà, tu as tout compris. Mireille: There, you understood everything.

Jean-Michel: Eh bien, moi, je n'ai pas non plus envie d'aller me noyer à la fleur de l'âge. Jean-Michel: Well, I don't want to go drown in my prime either. Et puis moi, je ne vais pas passer l'été à faire du tourisme sur un yacht de fils à papa! And then I'm not going to spend the summer sightseeing on a daddy's boy's yacht! J'aurais mauvaise conscience. I would have a bad conscience. Et puis, de toute façon, ce n'est pas à bord d'un yacht qu'on peut découvrir la vraie France. And then, anyway, it's not aboard a yacht that you can discover the real France. Non, il faut aller voir la France qui travaille. No, you have to go and see France, which is working. Il faut aller voir les ouvriers des aciéries de Lorraine, les mineurs de fond. You have to go and see the workers in the steelworks of Lorraine, the underground miners. Il faut aller voir fabriquer les pneus Michelin, l'Airbus, les voitures Renault et les pointes Bic. You have to go see how Michelin tires, Airbus, Renault cars and Bic spikes are made. C'est ça, la France! La vraie France, ce sont les travailleurs. This is France! The real France is the workers.

Hubert: Les travailleurs! Ce ne sont pas eux qui fabriquent les Renault!

Jean-Michel: Ah, non? Et c'est qui, d'après toi?

Hubert: Les robots! Et puis, vous me faites rire avec vos pointes Bic. And then, you make me laugh with your Bic tips. La France est peut-être à la pointe du progrès avec les pointes Bic; la pointe Bic est une magnifique réussite technique et commerciale, d'accord. France is perhaps at the forefront of progress with Bic tips; the Bic point is a magnificent technical and commercial success, all right. Mais il y a des choses encore plus remarquables. Tenez, prenez l'usine marémotrice de la Rance, par exemple, hein? Here, take the Rance tidal power plant, for example, huh? Ce n'est pas partout qu'on fait de l'énergie électrique avec la force des marées! It is not everywhere that we make electrical energy with the force of the tides!

Jean-Michel: Tu me fais rigoler avec ta marémotrice. Jean-Michel: You make me laugh with your tidal engine. La marémotrice de la Rance, oui, ce n'est pas mal, mais les Russes aussi en ont une, de marémotrice! The Rance tidal, yes, it's not bad, but the Russians have one too, a tidal!

Hubert: Qu'ils ont copiée sur la nôtre! Hubert: Which they copied from ours!

Jean-Michel: Ça, c'est à voir! Jean-Michel: That's to be seen!

Hubert: C'est tout vu! Hubert: You've seen it all! D'ailleurs, il n'y a pas que les Russes! Besides, it's not just the Russians! Le monde entier nous copie, parce que toutes les grandes découvertes ont eu leur origine en France: La pasteurisation, la radioactivité, la boîte de conserve, le stéthoscope . . . Pasteurization, radioactivity, the tin can, the stethoscope. . . Euh . . . le champagne, l'aviation, umm, le télégraphe, le cinéma, le principe de Carnot, le foie gras, l'amour, la liberté. Uh. . . champagne, aviation, umm, the telegraph, cinema, Carnot's principle, foie gras, love, freedom.

Jean-Michel: Ce n'est pas possible d'être chauvin à ce point-là! Jean-Michel: It's not possible to be so chauvinistic!

Jean-Michel: Tenez, un truc qui est vachement bien, c'est les installations d'énergie solaire dans les Pyrénées Orientales. Jean-Michel: Look, one thing that is really good is the solar energy installations in the Pyrénées Orientales. Vous connaissez? Ça, c'est quelque chose! You know? That's something! Je me rappelle avoir vu, quand j'étais petit, un four solaire qui liquéfiait les métaux en un clin d'oeil. I remember seeing, when I was little, a solar oven that liquefied metals in the blink of an eye. Vous vous rendez compte? You realize? Du métal qui fond au soleil! Metal that melts in the sun! Ça m'avait sidéré. It stunned me.

Colette: Tu nous embêtes avec ta sidérurgie. Ça n'intéresse personne. Colette: You're bothering us with your steel industry. No one is interested.

Jean-Michel: Ah, ben! La sidérurgie solaire, je t'assure que c'est quelque chose. C'est impressionnant! Jean-Michel: Ah, well! The solar steel industry, I assure you that is something. It's impressive!

Mireille: Tiens, Marie-Laure, on a sonné. Tu vas voir? Mireille: Here, Marie-Laure, we rang. You'll see?

(Marie-Laure va ouvrir la porte d'entrée; c'est l'homme en noir. Elle revient dans le salon. (Marie-Laure goes to open the front door; it's the man in black. She comes back into the living room. Personne n'a fait très attention à ce qui s'était passé.) No one paid much attention to what had happened.)

Mireille (plus occupée de son projet de voyage que de l'incident de la porte): Qu'est-ce que c'était? Mireille (more busy with her travel plans than with the door incident): What was it?

Marie-Laure: Le frère de la soeur. Marie-Laure: The sister's brother.

Mireille: Qui?

Marie-Laure: Tu sais bien, le frère de la bonne soeur qui était venue l'autre jour. Marie-Laure: You know, the brother of the good sister who came the other day.

Mireille: Et qu'est-ce qu'il voulait? Mireille: And what did he want?

Marie-Laure: Il me rapportait mes boules de gomme. Marie-Laure: He brought me back my gumballs.

Mireille: Tu les avais perdues? Mireille: Did you lose them?

Marie-Laure: Non.

Mireille: Mais qu'est-ce que c'était, ces boules de gomme qu'il te rapportait? Mireille: But what were those balls of gum he brought you back?

Marie-Laure: Ce n'étaient pas les miennes. C'étaient d'autres boules de gomme. Marie-Laure: They weren't mine. They were other balls of gum.

Mireille: Je n'y comprends rien. Mireille: I don't understand a thing.

Marie-Laure: C'est pourtant simple! Il m'a dit: “Je vous rapporte vos boules de gomme.” Mais j'ai vu que ce n'étaient pas les miennes, alors je lui ai dit: “Non, ce ne sont pas les miennes.” But I saw they weren't mine, so I said, "No, they're not mine." Je les lui ai rendues, alors il est parti. I gave them back to him, so he left.

Mireille: Ce n'est pas très clair! Mireille: It's not very clear! C'est bien mystérieux, cette histoire de boules de gomme. It's very mysterious, this story of rubber balls.

Marie-Laure: Ben, toi, on peut dire que tu n'es pas douée, hein! Marie-Laure: Well, you, we can say that you are not gifted, huh!

(Tout le monde se lève pour partir.) (Everyone gets up to leave.)

Colette: Oh, mais il est cinq heures. Colette: Oh, but it's five o'clock. Il faut que je parte. I have to go.

Hubert: Je vous accompagne. Hubert: I'll go with you.

Jean-Michel: Oui, moi aussi, il faut que je parte. Jean-Michel: Yes, me too, I have to leave.

Hubert: Au revoir! On se téléphone.

(Robert aussi s'en va.)

Marie-Laure: Moi aussi, je descends. Marie-Laure: Me too, I'm going down.

Mireille: Tu vas où? Mireille: Where are you going?

Marie-Laure: Au jardin.

Mireille: Bon, d'accord, mais tu reviens à six heures, tu entends? Six heures pile! Mireille: Well, okay, but you come back at six o'clock, you hear? Six o'clock sharp! Papa et Maman ne sont pas là, ce soir. Alors, on mangera tôt, et si tu es sage, on ira au cinéma. Mom and Dad aren't here tonight. So we'll eat early, and if you're good, we'll go to the movies.

Marie-Laure: Chouette!

Mireille: Six heures, pile! Pas une minute de plus! Mireille: Six o'clock, sharp! Not a minute more!

Marie-Laure: Oui !