Journal en français facile 10/06/2020 20h00 GMT
Merci d'écouter RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Julien Coquelle-Roëhm : L'heure de retrouver comme tous les soirs votre Journal en français facile avec à la Une : - cet appel vibrant du frère de George Floyd devant le Congrès américain. Il a supplié aujourd'hui les élus de mettre fin aux souffrances des Afro-Américains en réformant la police. On en reparle dans un instant.
- à la une également, les tensions entre l'Australie et la Chine. Pékin appelle ses touristes, mais aussi ses étudiants à ne pas aller en Australie.
- et puis en France le gouvernement a proposé aujourd'hui en conseil des ministres un nouveau budget face à la crise économique du coronavirus. L'exécutif craint 800 000 suppressions d'emplois dans les prochains mois. ------
JCR : C'était hier aux États-Unis, des millions de personnes suivaient à la télévision les funérailles de George Floyd, cet Afro-Américain tué par un policier blanc il y a deux semaines pendant son arrestation. Sa mort a déclenché une vague de colère partout dans le pays. Au lendemain de cette cérémonie, les élus américains se penchent aujourd'hui sur la question de la réforme de la police. La commission judiciaire de la chambre a convoqué une série de témoins pour appuyer une proposition de loi déposée par les démocrates. Et parmi ces témoins, il y avait le frère de Georges Floyd, il a imploré les élus de passer à l'action pour mettre un terme aux violences des forces de l'ordre contre la communauté noire. Correspondance à Washington d'Anne Corpet. « Peut-être qu'en vous parlant aujourd'hui je peux m'assurer qu'il n'est pas mort en vain » entame le frère de Georges Floyd devant les élus, « m'assurer qu'il est plus qu'un nouveau visage sur un tee-shirt, qu'un nouveau nom sur une liste qui ne cesse de s'allonger. » Bouleversé, mais digne, Philonise Floyd a évoqué son chagrin devant le supplice enduré par son frère et a d'une voix forte il a lancé : « je suis fatigué de cette douleur ! Je suis ici pour vous demander de faire cesser cela ! Mettez un terme à cette douleur ! À la fatigue qu'elle suscite ! » Dans sa déclaration préliminaire, Jerrold Nadler, le démocrate qui préside la commission, s'est dit déterminé à apporter les changements réclamés par la nation. Les démocrates ont déjà présenté un projet de loi qui vise à réformer la police. Les républicains qui se posent en gardiens de la loi et de l'ordre accusent l'opposition de vouloir démanteler la police. Mais signe d'un possible compromis, Tim Scott, seul élu noir du parti républicain au sénat, a été désigné pour coordonner les efforts de la majorité en vue d'une réforme des forces de la police. JCR : En France aussi les accusations de violences policières sont au cœur de l'actualité. L'Inspection Générale de la Police Nationale qu'on appelle parfois la « police des polices » va être saisie dans le Val-de-Marne près de Paris. Quatre familles ont porté plainte « pour détention arbitraire » et « injures racistes et homophobes » après l'interpellation de leurs enfants fin mai. Les quatre collégiens sont restés menottés dans la rue pendant deux heures avant d'être emmenés au commissariat où ils affirment avoir été insultés et giflé pour l'un d'entre eux. De son côté, le Défenseur des Droits a ouvert aujourd'hui une enquête sur l'arrestation d'un autre adolescent. Il accuse les policiers de l'avoir frappé et gravement blessé à l'œil. Du côté de l'Italie, la main d'œuvre est toujours rare après des mois de confinement. Il faut pourtant des bras pour les récoltes de fruits et de légumes. Dans le sud du pays, plus de 300 policiers et carabiniers ont été déployés aujourd'hui dans les provinces de Cosenza ( Cozenssa), en Calabre et de Matera, en Basilicate. Une vaste opération pour lutter contre l'exploitation d'ouvriers agricoles saisonniers illégaux. À Rome, les précisions de notre correspondante Anne le Nir.
Quatorze entreprises agricoles, dont 12 en Calabre, ont été saisies. Et soixante personnes ont été interpellées. Elles sont soupçonnées d'appartenir à des groupes mafieux favorisant l'immigration clandestine et exploitant des migrants. Parmi eux, des Africains, mais aussi des ressortissants de pays de l'Est. Pour lutter contre ce phénomène récurrent, le gouvernement a décidé de régulariser - entre le 5 juin et le 15 juillet- des clandestins travaillant dans l'agriculture et le secteur de l'aide à domicile. Mais cette initiative, permettant d'obtenir un titre de séjour de six mois, peine à décoller. Seules 9 500 demandes ont été présentées alors que la régularisation concernerait environ 200 000 travailleurs. Les patrons semblent réticents à faire émerger leurs employés non déclarés. Ils doivent payer 500 euros pour chaque régularisation. Et devront verser à l'État une autre contribution dont le montant n'a pas encore été déterminé. Anne Le Nir Rome RFI.
JCR : Et en Europe, la pandémie de coronavirus semble ralentir, conséquence : le déconfinement se poursuit. À partir du 16 juin, l'Autriche va lever les contrôles à sa frontière avec l'Italie. Les voyageurs d'une majorité de pays européens ne seront plus obligés de se mettre en quarantaine en arrivant dans le pays. De son côté, la Commission européenne travaille à des propositions pour une réouverture progressive et partielle, le 1er juillet, des frontières extérieures de l'Union européenne. Des propositions qui seront publiées d'ici à la fin de la semaine. Les autorités affirment ce soir en France qu'elles ne voient pas de signe d'une reprise de l'épidémie. Résultat, l'état d'urgence sanitaire ne sera pas prolongé au-delà du 10 juillet dans le pays. À cette date une période de transition de quatre mois commencera, les restrictions seront levées, mais resteront possibles. Emmanuel Macron prononcera dimanche soir un discours solennel aux Français alors que la troisième étape du déconfinement doit être annoncée le 22 juin. Le gouvernement dit qu'il avance avec « prudence » à ce sujet. C'est un nouvel épisode dans la dispute qui oppose Pékin et Canberra. L'Australie a rejeté ce mercredi la déclaration de la Chine déconseillant à ses étudiants de s'y rendre en raison d'incidents à caractère « raciste ». Pour l'heure, ces appels sont largement symboliques puisque les frontières australiennes restent fermées aux voyages non essentiels pour cause de pandémie. Mais les choses pourraient évoluer en juillet à l'occasion de l'ouverture des principales universités australiennes. Les explications de Jelena Tomic.
« N'allez pas en Australie ». Vendredi le message s'adressait aux touristes chinois, quatre jours plus tard, Pékin invite ses étudiants à réfléchir à deux fois avant de choisir l'île-continent pour leurs études. Raison invoquée par le ministère des Affaires étrangères : des insultes et des attaques contre des ressortissants chinois, ainsi que des inscriptions à connotation raciste visant la communauté asiatique. L'Australie est un pays multiculturel et sûr pour les étudiants étrangers, a répondu le ministre australien de l'Éducation. Le groupe des huit universités les plus prestigieuses du pays qui compte pas moins de 63 % d'étudiants chinois a de son côté déploré que le secteur universitaire se retrouve au milieu de ces tensions géopolitiques. Si l'appel des autorités chinoises est suivi des faits, cela risque de porter un coup sévère aux universités australiennes, qui sont déjà confrontées à d'immenses pertes, estimées pour cette année à 10 milliards d'euros en raison du coronavirus et de l'absence d'étudiants étrangers, en particulier chinois, dont plus de 160 000 étaient inscrits dans les universités australiennes l'an dernier. JCR : Jelena Tomic. Et puis terminons ce journal avec les prévisions économiques inquiétantes de l'OCDE qui estime que l'économie mondiale pourrait connaître cette année une récession de 6 %. En France, le PIB pourrait chuter de 11 % et le ministre français de l'Économie, Bruno le Maire, s'attend à ce que 800 000 emplois soient supprimés dans les prochains mois. Le gouvernement a donc présenté aujourd'hui un nouveau budget de crise. 45 milliards pour les secteurs les plus fragilisés. Le budget intégrera aussi des aides exceptionnelles directes pour les 800 000 jeunes précaires de moins de 25 ans et les ménages les plus modestes. « C'est bien, mais le gouvernement doit encore aller plus loin », c'est ce que nous dit Florent Guéguen, directeur de la fédération des acteurs de la solidarité. [Transcription manquante]
JCR : Propos recueillis par Altin Lazaj. C'est ainsi que se termine ce Journal en français facile, vous pouvez le retrouver sur le site de RFI Savoirs quand vous voulez.