Journal en français facile 18 janvier 2018
Hugo Lanoë : 21h à Paris à l'écoute de RFI, 20h en temps universel. Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans votre Journal en français facile que j'ai le plaisir de présenter en compagnie de Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin. Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Hugo, bonsoir à tous !
HL : Au sommaire de cette édition : le 35e sommet franco-britannique en Angleterre. Emmanuel Macron et Theresa May signent un traité sur le contrôle de l'immigration. Londres annonce aussi l'envoi de personnel et d'hélicoptères au Sahel pour soutenir l'opération Barkhane. ZK : Nous irons ensuite au Proche-Orient. Précisément en Cisjordanie occupée, où les forces de sécurité israéliennes ont tué au moins un Palestinien. Huit jours après l'assassinat d'un colon juif. HL : Et puis nous parlerons économie avec cette bouffée d'air pour Airbus. La compagnie Emirates commande 36 appareils A380 au constructeur aéronautique européen. Montant de la transaction : 16 milliards de dollars.
-----
ZK : Theresa May a donc accueilli Emmanuel Macron ce jeudi, dans le cadre du 35e sommet franco-britannique.
HL : C'est à l'Académie militaire royale de Sandhurst - située au sud-ouest de Londres - que les deux dirigeants se sont rencontrés. Au menu des discussions : la question migratoire avec ce coup de pouce, cette aide, annoncée par le gouvernement britannique : Londres augmente de plus de 50 millions d'euros sa contribution financière dans la ville de Calais, au nord du pays et sur les côtes françaises. Le but ? Renforcer la sécurité à la frontière. Autre annonce : Londres va envoyer du personnel et 3 gros hélicoptères de transport au Sahel, pour épauler, pour aider les troupes françaises de l'opération Barkhane déployées dans la région. Écoutez la Première ministre britannique Theresa May sur ce point :
Les intérêts communs du Royaume-Uni et de la France vont bien au-delà de nos frontières immédiates. La sécurité et la prospérité de l'Afrique sont d'une importance vitale pour nous. Ces dernières années le Royaume-Uni et la France ont travaillé côte à côte pour combattre la menace globale que représente le virus Ebola. Et je peux annoncer aujourd'hui que dans le même esprit de coopération nous allons augmenter nos efforts dans le Sahel pour empêcher l'extrémisme islamique d'augmenter une instabilité et une insécurité qui nourrissent la crise migratoire. Le Royaume-Uni va déployer trois hélicoptères britanniques Chinook et leur équipage au Sahel. Et nous continuerons l'aide que nous offrons avec un appareil de transport lourd pour augmenter la capacité des troupes françaises d'agir de manière efficace dans leur bataille contre les extrémistes. Lors de nos discussions aujourd'hui, le Royaume-Uni et la France se sont aussi mis d'accord pour travailler ensemble afin d'assurer le financement de la Mission de l'Union Africaine, ce qui fait partie d'une approche globale du continent. HL : Voilà la Première ministre britannique Theresa May. J'ajoute que le chef de l'État français, Emmanuel Macron, estime que le Brexit - la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne - n'empêchera un haut niveau de coopération entre Londres et Paris. ZK : À combien s'élèvera la facture de l'abandon du projet d'aéroport de Notre Dame des Landes ? En France, la question se pose Hugo.
HL : L'état va devoir mettre la main à la poche, c'est-à-dire payer. D'ailleurs les ministres français de l'Économie et des Transports ont reçu ce jeudi, à Bercy, le patron de Vinci. Le groupe qui devait construire l'infrastructure. Autre incertitude Zéphyrin, dans le dossier Notre Dame des Landes : l'avenir de la ZAD, la Zone à défendre. L'exécutif français a annoncé mercredi que les zadistes, les opposants au projet d'aéroport, avaient jusqu'au printemps, la fin mars, pour quitter les lieux. Mais nombreux sont les zadistes à ne pas vouloir quitter l'endroit. ZK : Vous écoutez RFI il est 22h04 au Caire. En Égypte le président limoge, c'est-à-dire se sépare de son chef des renseignements. HL : Abdel Fattah al-Sissi a décidé de remplacer temporairement Khaled Fawzy par son très proche chef de cabinet Abbas Kamal. C'est en tout cas ce qu'ont rapporté les médias d'état ce jeudi. ZK : L'armée et la police israéliennes ont mené une opération la nuit dernière à Jénine, au nord de la Cisjordanie occupée... HL : Une opération pour arrêter les auteurs de l'assassinat d'un colon israélien, c'était il y a huit jours. Le bilan de l'intervention est incertain : la police israélienne parle d'un Palestinien tué, un autre arrêté... mais des sources palestiniennes font état de deux morts de plus. Deux policiers israéliens ont également été blessés. Les précisions à Jérusalem avec Guilhem Delteil.
Depuis le 9 janvier, les forces israéliennes traquaient les auteurs de l'attaque qui a coûté la vie à un colon. Huit jours plus tard, elles estimaient avoir repéré le logement dans laquelle se cachaient les membres de ce commando. Et la police, l'armée et le shabbak, les services de sécurité intérieure, ont lancé la nuit dernière une opération commune dans un camp de réfugiés de la ville de Jénine. Les échanges de feu ont été nourris. Selon des témoins palestiniens, la maison dans laquelle se trouvaient les hommes recherchés par Israël a été détruite dans cet assaut. Et des heurts ont également éclaté entre protestataires palestiniens et forces israéliennes. Selon l'armée, l'opération se poursuivait ce jeudi. Et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu actuellement en visite en Inde, a assuré que les autorités « mettront la main sur tous ceux qui s'en prennent » à Israël, promettant de « leur faire rendre des comptes »... De son côté, l'un des porte-paroles du Hamas palestinien, mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, a lui mis en garde Israël: pour Abu Zuhari, « la cellule de Jénine n'est pas la première et ne sera pas la dernière ». GD, Jérusalem, RFI.
ZK : « Les Israéliens et les Palestiniens doivent reprendre le dialogue » déclaration, aujourd'hui, signée du Pape François. HL : Le souverain pontife réitère, c'est-à-dire répète, son souhait de voir apparaître un jour une solution à deux états dans le conflit israélo-palestinien. François qui est au cœur d'une polémique. Au cours de sa tournée au Chili le pape argentin a défendu ce jeudi un évêque particulièrement décrié/discrédité. L'homme est soupçonné d'avoir fermé les yeux sur les agissements d'un prêtre pédophile. François assure qu'il s'agit d'une calomnie sans preuve. Stefanie Schuler.
La présence de Juan Barros aux grandes messes célébrées par le pape depuis son arrivée au Chili a choqué l'opinion publique du pays. Depuis des jours, les victimes d'actes pédophiles demandent au pape de destituer cet évêque dont la nomination, en 2015, au diocèse d'Osorno, dans le sud du Chili, avait déjà provoqué une vague d'indignation. En effet, Juan Barros est soupçonné d'avoir couvert des années durant les agissements pédophiles du père Fernando Karadima. En 2011, ce formateur de prêtres a été reconnu coupable par un tribunal du Vatican d'avoir commis des actes pédophiles dans les années 80 et 90. L'évêque Barros a toujours nié avoir eu connaissance des crimes commis par Fernando Karadima qui a été son père spirituel durant 35 ans. Pris à parti par des journalistes, le pape François a défendu ce jeudi avec véhémence l'évêque contesté : « Le jour où vous m'apportez une preuve contre l'évêque Barros, je me prononcerai. Il n'y a pas une seule preuve contre lui. Tout cela est calomnie. C'est clair ? » Des paroles qui risquent de jeter de l'huile sur le feu qui s'est emparé de l'opinion publique chilienne. Car certaines victimes du père Karadima affirment que non seulement Juan Barros avait connaissance des agissements du prêtre, mais qu'il aurait aussi assisté à certaines agressions. HL : Stefanie Schuler. Le pape a terminé sa tournée chilienne par une messe dans la ville d'Iquique. François doit maintenant se rendre au Pérou voisin.
ZK : Le trafic ferroviaire grandes lignes complètement suspendu en Allemagne et aux Pays-Bas.
HL : De nombreux avions sont restés au sol. En cause : la tempête Friederike. Les intempéries ont fait 8 morts dans le nord de l'Europe. ZK : Bouffée d'oxygène pour Airbus, Hugo. HL : La compagnie aérienne Emirates commande vingt appareils A380 au constructeur européen. La compagnie basée à Dubaï pose même une option pour 16 appareils supplémentaires. Le coût total de la transaction : 16 milliards de dollars. David Baché
« Si nous n'arrivons pas à un accord avec Emirates, il n'y aura d'autre choix que d'arrêter le programme. » Ces mots, c'est le directeur commercial d'Airbus qui les prononçait en début de semaine. Avec la commande d'Emirates, qui pesait déjà pour plus de 40 % dans le carnet de commande en cours, Airbus voit donc sa dépendance à la compagnie du Golfe renforcée, mais l'heure est au soulagement : cela faisait deux ans qu'Airbus n'avait pas vendu un seul A 380. Pour ne pas signer l'arrêt de mort de l'appareil, Airbus avait même divisé par deux en trois ans sa cadence de fabrication, afin de prolonger l'activité de la chaîne de production. Passant à un seul exemplaire par mois. Depuis son lancement en 2007, les ventes de l'A380 n'ont jamais répondu aux attentes du constructeur : en cause, des difficultés d'industrialisation qui ont entraîné des retards, la concurrence de l'Américain Boeing, et un marché des très gros porteurs en berne. Grâce à la nouvelle commande d'Emirates, Airbus va poursuivre la fabrication de son A380 pendant au moins dix ans. Le temps, espèrent ses dirigeants, d'engranger de nouvelles commandes. En ligne de mire : le marché chinois, en pleine explosion.
HL : Précisions signées David Baché. C'est la fin de cette édition merci à vous de l'avoir suivie. Je vous rappelle que vous pouvez réécouter et relire ce Journal en français facile sur notre site savoirs.rfi.fr.