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innerFrench Podcast - Episodes #97 Onward, #99 - Faire un bébé sans homme grâce à la PMA (1)

#99 - Faire un bébé sans homme grâce à la PMA (1)

Salut à toutes et à tous, c'est moi, Ingrid, et je suis heureuse de vous retrouver pour un podcast que je présenterai exceptionnellement toute seule. Je profite des vacances d'été pour voler le micro et vous parler d'un sujet qui me tient à cœur : celui de l'accès à la maternité pour toutes les femmes, grâce à la PMA. La procréation médicalement assistée. C'est un sujet qui peut intéresser tout le monde, mais c'est un sujet qui concerne avant tout les femmes, leur corps, leurs droits. C'est pourquoi j'ai pensé que c'était un bon thème pour mon passage solo, sans mon acolyte masculin. Un acolyte, c'est un camarade, un complice. Je parle d'Hugo, évidemment.

[00:01:07] Mais surtout, la PMA est un sujet d'actualité qui va nous permettre de parler de la société française et de comment elle évolue. En effet, une loi a été votée le mois dernier, en juillet 2021, ouvrant l'accès à la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes. À partir de septembre, normalement, ces dernières vont pouvoir faire appel à la médecine pour avoir un bébé légalement et gratuitement. Jusqu'ici, cette aide médicale était réservée aux couples hétérosexuels infertiles. Alors, évidemment, cette nouvelle loi va entraîner un grand changement de société, avec des nouveaux droits pour les personnes LGBTQ et aussi la reconnaissance par l'État de nouveaux types de familles.

[00:02:06] Ça fait des années que ce changement de société est réclamé par certains, mais combattu par d'autres. Alors, aujourd'hui, j'ai envie de vous raconter d'abord en quoi consiste la PMA. Mais on va aussi voir comment cette question a évolué et quels sont les arguments pour et contre. C'est parti !

[00:02:41] À notre époque, il existe de nombreuses techniques médicales qui permettent d'aider à procréer. Procréer, ça veut dire tout simplement «faire un enfant». On peut aussi dire «enfanter» ou «se reproduire.» Quand on parle de procréation, en général, on parle plutôt du côté féminin et de tout le processus de la grossesse, quand une femme est enceinte puis quand elle accouche. Aujourd'hui, la médecine peut permettre d'aider les femmes à être enceinte puis à mener à bien leur grossesse. Par exemple, on a des technologies pour s'assurer que le bébé est en bonne santé, on connaît les recettes pour éviter certaines maladies, on peut réaliser des accouchements par césarienne etc. etc. Et il existe même des méthodes qui permettent de tomber enceinte sans passer par la voie entre guillemets «naturelle», c'est-à-dire que la femme n'a pas besoin d'avoir une relation intime avec un homme.

[00:03:46] Ces techniques, celles qui permettent de tomber enceinte sans relation intime, sont regroupées sous le sigle PMA, procréation médicalement assistée. En France, en moyenne 1 bébé sur 30 naît grâce à une PMA. C'est un sigle donc très répandu, connu par la population, qu'on peut entendre ou lire de façon régulière, partout dans la presse depuis plusieurs décennies maintenant. Dans le texte de loi, ils utilisent plutôt le sigle AMP, assistance médicale à la procréation. C'est strictement la même chose, seulement le premier terme est plus répandu et c'est donc celui que j'utiliserai.

[00:04:38] Juste une parenthèse : vous trouvez pas que l'expression «tomber enceinte» est un peu bizarre ? C'est l'expression qu'on utilise de façon très courante en France pour parler d'une situation de grossesse. Ça donne un peu l'idée qu'on devient enceinte par hasard, que ça nous tombe dessus, que c'est un accident. On utilise le même verbe dans d'autres expressions, comme «tomber malade» ou «tomber amoureux.» Alors, c'est drôle, parce que justement, les femmes qui sont enceintes grâce à une PMA ne le sont pas du tout par hasard. On parle même d'un parcours de PMA. Un parcours, c'est un long chemin, avec plusieurs étapes. Et en effet, entreprendre une PMA est un choix mûrement réfléchi, et ça demande souvent de la patience et de la force mentale.

[00:05:37] En France, il y a trois techniques autorisées, et pour chacune de ces techniques, il y a des avantages et des inconvénients qui font que c'est plus ou moins long et éprouvant. «Éprouvant», ça veut dire «difficile», qui te fait passer par des états émotionnels et physiques compliqués. Pour vous donner une idée, en France, en 2014, il y avait plus de 100 000 femmes qui étaient dans un parcours de PMA. Et en 2015, il y a seulement 25 000 bébés qui sont nés de cette façon.

[00:06:12] Mais de quelle façon exactement ? Alors pour l'instant, je suis restée assez vague en vous parlant de PMA de façon très générale. Alors, je pense que maintenant c'est le bon moment pour vous définir exactement les différentes techniques. Ça va vous faire beaucoup de vocabulaire à mon avis, alors prenez note !

[00:06:32] En France, on utilise beaucoup de sigles, c'est-à-dire des séries de lettres, pour décrire des réalités. Tout le monde connaît ces expressions et donc si vous lisez les journaux français, il est possible que vous en voyez certaines sans aucune explication.

[00:06:49] La méthode la plus simple est l'insémination artificielle. Elle consiste à injecter des spermatozoïdes dans l'utérus, le jour de l'ovulation. Les spermatozoïdes peuvent être ceux du conjoint de la femme, ou celui d'un donneur anonyme. Pour donner plus de chances à la technique de fonctionner, le plus souvent, la femme suit préalablement un traitement hormonal. C'est la méthode la plus simple, la plus rapide, et la moins chère à réaliser. Pour ceux qui suivent un peu les séries à l'eau de rose, les sitcoms, c'est par exemple la méthode qui est utilisée dans la série Jane The Virgin (ou en espagnol pour l'originale Juana la virgen) où une femme tombe enceinte par accident parce que le docteur lui fait une insémination artificielle. Bref, c'était mon exemple de la pop culture.

[00:07:49] La seconde méthode, celle à laquelle on pense souvent en premier quand on parle de PMA, c'est la fécondation in vitro. On l'appelle communément FIV. FIV, c'est un acronyme : ça veut dire qu'on lit les premières lettres d'une expression comme si c'était un mot normal, en les lisant attachées. La FIV consiste à féconder en laboratoire un ovule avec un spermatozoïde puis d'implanter l'embryon dans l'utérus de la femme (un embryon, ça s'écrit avec un y : e m b r y o n). C'est le tout premier stade de la vie humaine. Après, il devient un fœtus, puis un bébé. La FIV peut se faire grâce à un don d'ovule ou un don de sperme mais en France, il est interdit de recourir à un double don. C'est soit l'un, soit l'autre.

[00:08:46] Pour les couples qui ne peuvent fournir ni un ovule, ni un spermatozoïde, il existe une troisième technique. Cependant, elle est beaucoup plus rare. Il s'agit de l'accueil d'embryon. Ça consiste à implanter dans l'utérus de la future mère un embryon déjà existant et conservé. Ceci est possible grâce à un don d'embryon : quand un couple est en processus de FIV (la technique précédente dont je viens de vous parler), les docteurs congèlent plusieurs embryons, et quand le couple finit par réussir à avoir un enfant, il reste des embryons qui n'ont pas été utilisés. On les appelle «embryons surnuméraires». Depuis 2004, les couples peuvent, s'ils le souhaitent, faire un don anonyme de leurs embryons surnuméraires. Mais évidemment, comme je vous le disais, ça reste un cas très rare.

[00:09:43] Voilà donc ces trois techniques sont les trois qui sont pratiquées en France et elles sont toutes remboursées par la Sécurité Sociale.

[00:09:52] Par contre, quand on parle de PMA en France, on exclut la GPA. Encore un sigle ! Je vous explique : GPA, c'est le raccourci de «gestation pour autrui». Il s'agit d'une méthode d'insémination où la femme qui porte le bébé n'est pas la future mère, c'est ce qu'on appelle une «mère-porteuse» (un mot composé avec un trait d'union).

[00:10:19] Là aussi, j'ai une petite référence à la pop culture. Et celle-ci, peut-être que vous serez plus nombreux à la connaître. Je parle évidemment du personnage de Phoebe dans Friends. Vous savez, à un moment, le frère de Phoebe lui demande si elle peut porter son enfant parce que sa femme est trop âgée et qu'elle ne peut donc plus le faire elle-même.

[00:10:44] C'est une méthode qui pourrait être utile pour les couples hétérosexuels où la femme ne peut pas porter un enfant, ou par exemple pour les couples homosexuels composés de deux hommes. Mais pour l'instant, même si la question est débattue, comme elle soulève des questions plus profondes que les autres méthodes, elle reste traitée à part et pour l'instant complètement interdite.

[00:11:10] Enfin, avant de vous en dire plus sur l'évolution de la loi et pourquoi il y a des personnes qui sont contre, je voulais vous donner une précision. Dans tout ce podcast, quand je parle d'homme et de femme, je parle de personnes cisgenres, c'est-à-dire de personnes qui ne sont pas transgenres. Pourquoi ? Alors c'est pas mon choix, mais c'est simplement parce que les personnes transgenres ont été exclues de la loi dans la majorité des cas et ce serait vraiment trop compliqué d'expliquer en plus ces cas particuliers. Mais si ça vous intéresse, je vais vous mettre un article sur ce thème dans la bibliographie sur la page de l'épisode.

[00:11:50] Voilà. Alors maintenant qu'on est tous d'accord sur les définitions, laissez-moi vous raconter comment l'accès à la PMA a évolué ces dernières années en France.

*

[00:12:13] La PMA est encadrée en France par une loi appelée «loi sur la bioéthique». C'est une série de plusieurs lois qui se succèdent, se complètent et s'annulent. La première a été votée en 1994, puis il y en a eu une nouvelle en 2004, une autre en 2011, et enfin la dernière vient d'être votée, en juillet 2021.

[00:12:38] On dit «loi sur la bioéthique» parce que la bioéthique consiste à étudier comment les évolutions scientifiques sont moralement acceptées dans la société. Et donc une loi sur la bioéthique, c'est une loi qui sert à approuver, interdire ou encadrer certaines pratiques scientifiques, comme le clonage, le don d'organes, l'euthanasie, ou encore, ce qui nous intéresse aujourd'hui, l'aide à la procréation. Il y a souvent des révisions de cette loi parce que la société évolue en permanence. Ce qui était accepté hier ne le sera peut-être plus demain. Et au contraire, ce qui choque aujourd'hui sera peut-être normalisé dans un futur proche.

[00:13:28] La première Française née par PMA s'appelle Amandine. Elle est née en 1982. A l'époque, elle a fait toutes les unes des journaux. On disait que c'était le premier bébé éprouvette français. Mais, à ce moment-là, il n'y avait aucune règle, aucune loi, pour encadrer cette pratique. C'est seulement 12 ans après, en 1994, qu'a été votée une première loi pour définir dans quelles conditions la PMA serait autorisée.

[00:14:01] Les règles de 1994 sont les suivantes :

– Premièrement, la PMA peut être demandée seulement par un couple hétérosexuel.

– Deuxièmement, elle doit répondre à un problème d'infertilité ou à un risque de transmettre une maladie congénitale.

– Troisièmement, le couple ne peut faire appel qu'à un seul don de gamète, c'est-à-dire soit un don de sperme, soit un don d'ovocyte (ovule).

– Enfin, le don doit être fait de manière anonyme et gratuite.

[00:14:39] Depuis 1994, il y a eu plusieurs petites évolutions. Par exemple, depuis 2004, comme je vous le disais, il est possible de faire un accueil d'embryon. Mais de manière générale, les conditions d'accès n'ont pas beaucoup changé en près de 30 ans.

[00:14:59] Enfin… jusqu'à aujourd'hui. Avec la nouvelle loi, pratiquement toutes les règles d'origine vont être modifiées. Avant, comme vous l'aurez compris, une femme devait être accompagnée par un partenaire homme dans sa démarche pour pouvoir prétendre à la PMA. À partir de septembre, toutes les femmes cisgenres pourront entrer dans un parcours de PMA. Et dans le cas des couples de femmes, celle qui ne sera pas enceinte sera légalement reconnue comme deuxième parent avant même la naissance de l'enfant.

[00:15:40] Jusqu'à maintenant, les femmes célibataires et les couples de femmes qui voulaient connaître l'expérience de porter leur bébé devaient se rendre dans les pays voisins.


#99 - Faire un bébé sans homme grâce à la PMA (1) #99 - Making a baby without a man thanks to PMA (1) #99 - Fazer um bebé sem um homem graças à MAP (1)

Salut à toutes et à tous, c'est moi, Ingrid, et je suis heureuse de vous retrouver pour un podcast que je présenterai exceptionnellement toute seule. Je profite des vacances d'été pour voler le micro et vous parler d'un sujet qui me tient à cœur : celui de l'accès à la maternité pour toutes les femmes, grâce à la PMA. La procréation médicalement assistée. C'est un sujet qui peut intéresser tout le monde, mais c'est un sujet qui concerne avant tout les femmes, leur corps, leurs droits. C'est pourquoi j'ai pensé que c'était un bon thème pour mon passage solo, sans mon acolyte masculin. Un acolyte,  c'est un camarade, un complice. Je parle d'Hugo, évidemment.

[00:01:07] Mais surtout, la PMA est un sujet d'actualité qui va nous permettre de parler de la société française et de comment elle évolue. En effet, une loi a été votée le mois dernier, en juillet 2021, ouvrant l'accès à la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes. À partir de septembre, normalement, ces dernières vont pouvoir faire appel à la médecine pour avoir un bébé légalement et gratuitement. Jusqu'ici, cette aide médicale était réservée aux couples hétérosexuels infertiles. Alors, évidemment, cette nouvelle loi va entraîner un grand changement de société, avec des nouveaux droits pour les personnes LGBTQ et aussi la reconnaissance par l'État de nouveaux types de familles.

[00:02:06] Ça fait des années que ce changement de société est réclamé par certains, mais combattu par d'autres. Alors, aujourd'hui, j'ai envie de vous raconter d'abord en quoi consiste la PMA. Mais on va aussi voir comment cette question a évolué et quels sont les arguments pour et contre. C'est parti !

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[00:02:41] À notre époque, il existe de nombreuses techniques médicales qui permettent d'aider à procréer. Procréer, ça veut dire tout simplement «faire un enfant». On peut aussi dire «enfanter» ou «se reproduire.» Quand on parle de procréation, en général, on parle plutôt du côté féminin et de tout le processus de la grossesse, quand une femme est enceinte puis quand elle accouche. Aujourd'hui, la médecine peut permettre d'aider les femmes à être enceinte puis à mener à bien leur grossesse. Par exemple, on a des technologies pour s'assurer que le bébé est en bonne santé, on connaît les recettes pour éviter certaines maladies, on peut réaliser des accouchements par césarienne etc. etc. Et il existe même des méthodes qui permettent de tomber enceinte sans passer par la voie entre guillemets «naturelle», c'est-à-dire que la femme n'a pas besoin d'avoir une relation intime avec un homme.

[00:03:46] Ces techniques, celles qui permettent de tomber enceinte sans relation intime, sont regroupées sous le sigle PMA, procréation médicalement assistée. En France, en moyenne 1 bébé sur 30 naît grâce à une PMA. C'est un sigle donc très répandu, connu par la population, qu'on peut entendre ou lire de façon régulière, partout dans la presse depuis plusieurs décennies maintenant. Dans le texte de loi, ils utilisent plutôt le sigle AMP, assistance médicale à la procréation. C'est strictement la même chose, seulement le premier terme est plus répandu et c'est donc celui que j'utiliserai.

[00:04:38] Juste une parenthèse : vous trouvez pas que l'expression «tomber enceinte» est un peu bizarre ? C'est l'expression qu'on utilise de façon très courante en France pour parler d'une situation de grossesse. Ça donne un peu l'idée qu'on devient enceinte par hasard, que ça nous tombe dessus, que c'est un accident. On utilise le même verbe dans d'autres expressions, comme «tomber malade» ou «tomber amoureux.» Alors, c'est drôle, parce que justement, les femmes qui sont enceintes grâce à une PMA ne le sont pas du tout par hasard. On parle même d'un parcours de PMA. Un parcours, c'est un long chemin, avec plusieurs étapes. A course is a long road, with several stages. Et en effet, entreprendre une PMA est un choix mûrement réfléchi, et ça demande souvent de la patience et de la force mentale. And indeed, undertaking a PMA is a carefully considered choice, and it often requires patience and mental strength.

[00:05:37] En France, il y a trois techniques autorisées, et pour chacune de ces techniques, il y a des avantages et des inconvénients qui font que c'est plus ou moins long et éprouvant. «Éprouvant», ça veut dire «difficile», qui te fait passer par des états émotionnels et physiques compliqués. Pour vous donner une idée, en France, en 2014, il y avait plus de 100 000 femmes qui étaient dans un parcours de PMA. Et en 2015, il y a seulement 25 000 bébés qui sont nés de cette façon.

[00:06:12] Mais de quelle façon exactement ? [00:06:12] But how exactly? Alors pour l'instant, je suis restée assez vague en vous parlant de PMA de façon très générale. So for the moment, I have remained rather vague in speaking to you about PMA in a very general way. Alors, je pense que maintenant c'est le bon moment pour vous définir exactement les différentes techniques. Ça va vous faire beaucoup de vocabulaire à mon avis, alors prenez note !

[00:06:32] En France, on utilise beaucoup de sigles, c'est-à-dire des séries de lettres, pour décrire des réalités. Tout le monde connaît ces expressions et donc si vous lisez les journaux français, il est possible que vous en voyez certaines sans aucune explication.

[00:06:49] La méthode la plus simple est l'insémination artificielle. Elle consiste à injecter des spermatozoïdes dans l'utérus, le jour de l'ovulation. Les spermatozoïdes peuvent être ceux du conjoint de la femme, ou celui d'un donneur anonyme. Pour donner plus de chances à la technique de fonctionner, le plus souvent, la femme suit préalablement un traitement hormonal. C'est la méthode la plus simple, la plus rapide, et la moins chère à réaliser. Pour ceux qui suivent un peu les séries à l'eau de rose, les sitcoms, c'est par exemple la méthode qui est utilisée dans la série Jane The Virgin (ou en espagnol pour l'originale Juana la virgen) où une femme tombe enceinte par accident parce que le docteur lui fait une insémination artificielle. Bref, c'était mon exemple de la pop culture.

[00:07:49] La seconde méthode, celle à laquelle on pense souvent en premier quand on parle de PMA, c'est la fécondation in vitro. On l'appelle communément FIV. It is commonly called IVF. FIV, c'est un acronyme : ça veut dire qu'on lit les premières lettres d'une expression comme si c'était un mot normal, en les lisant attachées. FIV is an acronym: it means that we read the first letters of an expression as if it were a normal word, by reading them attached. La FIV consiste à féconder en laboratoire un ovule avec un spermatozoïde puis d'implanter l'embryon dans l'utérus de la femme (un embryon, ça s'écrit avec un y : e m b r y o n). C'est le tout premier stade de la vie humaine. Après, il devient un fœtus, puis un bébé. La FIV peut se faire grâce à un don d'ovule ou un don de sperme mais en France, il est interdit de recourir à un double don. C'est soit l'un, soit l'autre.

[00:08:46] Pour les couples qui ne peuvent fournir ni un ovule, ni un spermatozoïde, il existe une troisième technique. Cependant, elle est beaucoup plus rare. Il s'agit de l'accueil d'embryon. Ça consiste à implanter dans l'utérus de la future mère un embryon déjà existant et conservé. Ceci est possible grâce à un don d'embryon : quand un couple est en processus de FIV (la technique précédente dont je viens de vous parler), les docteurs congèlent plusieurs embryons, et quand le couple finit par réussir à avoir un enfant, il reste des embryons qui n'ont pas été utilisés. On les appelle «embryons surnuméraires». Depuis 2004, les couples peuvent, s'ils le souhaitent, faire un don anonyme de leurs embryons surnuméraires. Mais évidemment, comme je vous le disais, ça reste un cas très rare.

[00:09:43] Voilà donc ces trois techniques sont les trois qui sont pratiquées en France et elles sont toutes remboursées par la Sécurité Sociale.

[00:09:52] Par contre, quand on parle de PMA en France, on exclut la GPA. Encore un sigle ! Je vous explique : GPA, c'est le raccourci de «gestation pour autrui». Let me explain: GPA is short for “surrogacy”. Il s'agit d'une méthode d'insémination où la femme qui porte le bébé n'est pas la future mère, c'est ce qu'on appelle une «mère-porteuse» (un mot composé avec un trait d'union).

[00:10:19] Là aussi, j'ai une petite référence à la pop culture. Et celle-ci, peut-être que vous serez plus nombreux à la connaître. Je parle évidemment du personnage de Phoebe dans Friends. Vous savez, à un moment, le frère de Phoebe lui demande si elle peut porter son enfant parce que sa femme est trop âgée et qu'elle ne peut donc plus le faire elle-même.

[00:10:44] C'est une méthode qui pourrait être utile pour les couples hétérosexuels où la femme ne peut pas porter un enfant, ou par exemple pour les couples homosexuels composés de deux hommes. Mais pour l'instant, même si la question est  débattue, comme elle soulève des questions plus profondes que les autres méthodes, elle reste traitée à part et pour l'instant complètement interdite.

[00:11:10] Enfin, avant de vous en dire plus sur l'évolution de la loi et pourquoi il y a des personnes qui sont contre, je voulais vous donner une précision. Dans tout ce podcast, quand je parle d'homme et de femme, je parle de personnes cisgenres, c'est-à-dire de personnes qui ne sont pas transgenres. Pourquoi ? Alors c'est pas mon choix, mais c'est simplement parce que les personnes transgenres ont été exclues de la loi dans la majorité des cas et ce serait vraiment trop compliqué d'expliquer en plus ces cas particuliers. Mais si ça vous intéresse, je vais vous mettre un article sur ce thème dans la bibliographie sur la page de l'épisode.

[00:11:50] Voilà. Alors maintenant qu'on est tous d'accord sur les définitions, laissez-moi vous raconter comment l'accès à la PMA a évolué ces dernières années en France.

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[00:12:13] La PMA est encadrée en France par une loi appelée «loi sur la bioéthique». [00:12:13] The PMA is framed in France by a law called “law on bioethics”. C'est une série de plusieurs lois qui se succèdent, se complètent et s'annulent. It is a series of several laws which follow, complete and cancel each other. La première a été votée en 1994, puis il y en a eu une nouvelle en 2004, une autre en 2011, et enfin la dernière vient d'être votée, en juillet 2021.

[00:12:38] On dit «loi sur la bioéthique» parce que la bioéthique consiste à étudier comment les évolutions scientifiques sont moralement acceptées dans la société. Et donc une loi sur la bioéthique, c'est une loi qui sert à approuver, interdire ou encadrer certaines pratiques scientifiques, comme le clonage, le don d'organes, l'euthanasie, ou encore, ce qui nous intéresse aujourd'hui, l'aide à la procréation. Il y a souvent des révisions de cette loi parce que la société évolue en permanence. Ce qui était accepté hier ne le sera peut-être plus demain. Et au contraire, ce qui choque aujourd'hui sera peut-être normalisé dans un futur proche.

[00:13:28] La première Française née par PMA s'appelle Amandine. Elle est née en 1982. A l'époque, elle a fait toutes les unes des journaux. On disait que c'était le premier bébé éprouvette français. Mais, à ce moment-là, il n'y avait aucune règle, aucune loi, pour encadrer cette pratique. C'est seulement 12 ans après, en 1994, qu'a été votée une première loi pour définir dans quelles conditions la PMA serait autorisée.

[00:14:01] Les règles de 1994 sont les suivantes :

– Premièrement, la PMA peut être demandée seulement par un couple hétérosexuel.

– Deuxièmement, elle doit répondre à un problème d'infertilité ou à un risque de transmettre une maladie congénitale.

– Troisièmement, le couple ne peut faire appel qu'à un seul don de gamète, c'est-à-dire soit un don de sperme, soit un don d'ovocyte (ovule).

– Enfin, le don doit être fait de manière anonyme et gratuite.

[00:14:39] Depuis 1994, il y a eu plusieurs petites évolutions. Par exemple, depuis 2004, comme je vous le disais, il est possible de faire un accueil d'embryon. Mais de manière générale, les conditions d'accès n'ont pas beaucoup changé en près de 30 ans.

[00:14:59] Enfin… jusqu'à aujourd'hui. Avec la nouvelle loi, pratiquement toutes les règles d'origine vont être modifiées. Avant, comme vous l'aurez compris, une femme devait être accompagnée par un partenaire homme dans sa démarche pour pouvoir prétendre à la PMA. À partir de septembre, toutes les femmes cisgenres pourront entrer dans un parcours de PMA. Et dans le cas des couples de femmes, celle qui ne sera pas enceinte sera légalement reconnue comme deuxième parent avant même la naissance de l'enfant.

[00:15:40] Jusqu'à maintenant, les femmes célibataires et les couples de femmes qui voulaient connaître l'expérience de porter leur bébé devaient se rendre dans les pays voisins.