Journal en français facile 13/04/2021 20h00 GMT
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Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile.
À la Une ce soir, les tensions entre la Russie et l'Ukraine. Les Occidentaux mettent en garde Moscou contre toute intervention. Les autorités russes s'en prennent à l'Otan.
La Birmanie et l'inquiétude de la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme. Michelle Bachelet dit aujourd'hui craindre « que la situation en Birmanie ne se dirige vers un conflit généralisé » et elle fait le parallèle avec la Syrie en 2011. Au moins 710 personnes ont été tuées depuis le coup d'État mené par des militaires.
Dans cette édition également l'Inde qui approuve le vaccin russe Spoutnik V pour tenter de faire face à une hausse inédite des contaminations au Covid-19.
Et puis du football, le Paris Saint-Germain opposé au Bayern Munich en quart de finale retour de la Ligue des Champions.
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RA : Le ton monte au sujet des tensions entre la Russie et l'Ukraine. Pour rappel, la Russie est accusée de masser des troupes et du matériel à la frontière ukrainienne. Ce qui inquiète la communauté internationale car la guerre entre les deux pays a déjà fait plus de 13 000 morts depuis 2007. Aujourd'hui donc, les échanges se sont multipliés. La Russie s'en est d'abord pris à l'Otan qui dénonce régulièrement l'attitude de Moscou. Et l'Alliance l'a répété aujourd'hui, à l'occasion d'une visite du ministre ukrainien de la Défense. Correspondance à Bruxelles de Pierre Benazet.
Le ministre ukrainien de la Défense est venu rencontrer son homologue américain ainsi que le ministre des Affaires étrangères des États-Unis, tous deux en tournée européenne, il a aussi rencontré les représentants des pays de l'Otan. Ils lui ont confirmé le soutien de l'Alliance atlantique face à la Russie. Jens Stoltenberg, Secrétaire général de l'Otan : « Le renforcement militaire considérable de la Russie est injustifié, inexpliqué et très inquiétant. La Russie doit mettre fin à ce renforcement militaire en Ukraine et autour, cesser ses provocations et procéder à une désescalade immédiate. La Russie doit respecter ses engagements internationaux. Le soutien de l'Otan à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine est inébranlable. » Les deux ministres américains participeront ce mercredi à une session spéciale de l'Otan. L'Alliance atlantique rappelle qu'elle a déjà renforcé ces dernières années sa présence militaire dans la région de la mer Noire et de la Baltique ainsi que sur le territoire des pays alliés voisins de la Russie. La fermeté désormais adoptée par les États-Unis face au Kremlin amène aujourd'hui à l'Otan à engager de nouveau un bras de fer diplomatique avec la Russie. Pierre Benazet, Bruxelles, RFI.
RA : Également à propos de l'Ukraine à noter aujourd'hui un échange téléphonique entre le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue américain, Joe Biden. Les tensions entre les deux pays se sont renforcés depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. Le président américain a rappelé « le soutien inébranlable des États-Unis à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine ». Il demande à Vladimir Poutine de « faire baisser les tensions ». Et il propose au président russe un sommet dans un pays tiers « dans les prochains mois », un pays tiers c'est-à-dire ni les États-Unis ni la Russie.
En Birmanie, la situation ne cesse d'inquiéter. Près d'un mois et demi après le coup d'État qui chassé du pouvoir l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kiy, la répression se poursuit. Au moins 710 personnes ont été tuées lors des manifestations contre la junte militaire. Les signaux d'alerte de la communauté internationale sont de plus en plus alarmants. La preuve aujourd'hui, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a fait la parallèle avec la situation de la Syrie en 2011, elle dit aujourd'hui craindre « que la situation en Birmanie ne se dirige vers un conflit généralisé ». Pour étayer ces propos, pour les détailler, je vous propose d'écouter la porte-parole de Michelle Bachelet, Ravina Shamdasani :
« En dehors du nombre de personnes tuées qui ne cesse de s'accroitre, nous assistons également à un effondrement de l'économie, de l'éducation, du système de santé. Des millions de personnes n'ont plus de moyens de subsistance, d'accès aux services élémentaires, ni de sécurité alimentaire. Même les accès à internet ont été coupés empêchant la population de communiquer et de s'informer. Les mesures de lutte contre l'épidémie de Covid-19 sont également à l'arrêt. Nous sommes par conséquent très inquiets de la situation humanitaire dans le pays. Les communiqués et les condamnations ne suffisent pas, tout comme les sanctions ciblées. Ce qu'il faut, c'est couper les sources d'approvisionnement en armes et les sources de financement aux responsables militaires. Nous appelons aussi tous les États qui ont une influence auprès des responsables militaires d'user de leur pouvoir pour exercer un maximum de pression, diplomatique et économique pour mettre un terme au massacre de la population. » RA : Ravina Shamdasani, porte-parole de la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme. Propos recueillis par Jelena Tomic.
Illustration du régime de terreur de la junte : les militaires ont annoncé aujourd'hui avoir ajouté plusieurs dizaines de noms à une liste de personnes recherchées, parmi elles se trouvent des personnalités, des médecins.
La pandémie de coronavirus. Les vaccins continuent de faire polémique. Après celui du groupe AstraZeneca, c'est le vaccin Johnson & Johnson qui inquiète après des symptômes de thromboses sanguines chez certains patients aux États-Unis. Ce sont des caillots sanguins. Les États-Unis préconisent, suggèrent, une pause dans l'utilisation de ce vaccin, ce qu'a décidé aujourd'hui l'Europe. Et puis, ce soir, on apprend qu'à son tour l'Afrique du Sud suspend la vaccination au Johnson & Johnson. Également concernant les vaccins, l'Inde a approuvé ce matin le Spoutnik V le vaccin russe. L'Inde qui fait face à sa pire vague de contamination depuis le début de la pandémie, avec plus de 165 000 cas enregistrés en 24 heures. Surtout, le virus se répand bien plus rapidement, comme le montre ce reportage de notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Depuis plusieurs jours, le médecin généraliste Souradipta Chandra croule sous les rendez-vous dans sa clinique Helvetia du sud de New Delhi : « En temps normal, je vois un maximum de 20 patients, mais hier, j'ai dû en voir environ 60, dont 40 étaient positifs au Covid. Mon dernier rendez-vous était à 2h et demi du matin. Je suis épuisé. Le virus se propage comme un feu de forêt ! Cette deuxième vague est bien plus vicieuse. Par exemple, si une personne est infectée, toute sa famille aura des symptômes, c'est obligé. » Le plus inquiétant est que le test RT PCT ne détecte même plus tous les cas : « Le virus s'adapte intelligemment et cette mutation indienne semble échapper aux détections. Beaucoup, beaucoup de nos patients sont négatifs aux tests, mais ont des symptômes graves : les maux de têtes sont maintenant les plus courants, tous mes patients en souffrent. Cela touche aussi le cerveau, car beaucoup souffrent de confusions. » Le gouvernement de New Delhi vient de convertir 14 hôpitaux en centres Covid et se prépare au pire. La capitale a enregistré plus de 11 000 cas en 24 heures, soit un tiers de plus qu'au pic de la dernière vague. Et cela augmente très rapidement. Sébastien Farcis, New Delhi, RFI.
RA : Elle sera en charge d'un vaste chantier aux États-Unis, la lutte contre les stupéfiants, un véritable fléau aux États-Unis. Anne Milgram a été nommée à la tête de la DEA, l'Agence de lutte contre les stupéfiants. Nomination qui doit encore être validée par les Sénat. Voyons avec Sophia Khatsenkova, les chantiers qui devraient attendre Anne Milgram, ancienne procureure général de l'État du New Jersey
La première bataille d'Anne Milgram sera la lutte contre l'épidémie d'opioïdes. Une véritable plaie aux États-Unis, qui s'est aggravée pendant la pandémie. Lors de sa campagne présidentielle, Joe Biden avait promis que la DEA identifierait les responsables de cette crise et protégerait la population victime de ces drogues. Il avait critiqué les entreprises pharmaceutiques pour avoir inondé le pays de ces antidouleurs extrêmement addictifs. Parmi ceux-ci, le fentanyl au cœur d'un trafic international qui a contribué à augmenter les surdoses et les décès dans le pays. Anne Milgram devra donc agir aussi contre les réseaux internationaux, d'autant que les malades qui n'arrivent plus à se procurer légalement des opioïdes, se tournent vers le marché noir. Si elle reste fidèle à la politique qu'elle a menée par le passé, elle s'attaquera aux commanditaires des trafics plutôt que d'arrêter les petits vendeurs ou les consommateurs. Anne Milgram est aussi une ardente défenseure de l'évolution du système pénal. Elle est notamment connue pour avoir réformer la police de Camden dans le New Jersey, souvent citée en exemple.
RA : Enfin en football, actuellement les deux premières affiches des quarts de finale retour de la Ligue des Champions. Le Paris Saint-Germain est sur la pelouse, au Parc des Princes, les Parisiens reçoivent le Bayern Munich avec l'avantage d'une victoire au match aller 3-2. La seconde rencontre du jour met aux prises Chelsea au FC Porto. À l'aller, Chelsea s'était imposé 2-0.
C'est la fin du Journal en français facile.