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Little women ''Les quatre filles du docteur Marsch'', Beth entre dans le beau palais VI

Beth entre dans le beau palais VI

VI

Beth entre dans le beau palais

La grande maison fut réellement leur beau palais, quoique Beth trouvât très difficile de passer à côté du terrible M. Laurentz.

Lorsqu'il eut fait visite et qu'il eut dit quelque chose d'aimable à chacune d'elles, seule la timide Beth eut encore peur de lui. Une chose préoccupa pendant quelque temps les quatre soeurs : elles étaient pauvres, tandis que M. Laurentz était riche, et il ne leur paraissait pas convenable d'accepter ce qu'elles ne pouvaient pas rendre. Mais, au bout de quelque temps, elles virent que Laurie les considérait comme ses bienfaitrices, et qu'il ne pensait jamais pouvoir assez faire pour remercier Mme Marsch de son accueil maternel, et ses filles de leur société joyeuse. Aussi oublièrent-elles bientôt leur orgueil et firent-elles des échanges de bonté, sans s'arrêter à se demander qui donnait le plus.

Toutes sortes de choses agréables arrivèrent vers ce temps-là, car la nouvelle amitié poussait comme de l'herbe au printemps. Toutes elles aimaient Laurie qui, de son côté, avait dit en secret à son précepteur, – un homme excellent et fort distingué, – que « les demoiselles Marsch étaient les meilleurs êtres du monde. »

Avec l'enthousiasme charmant de la jeunesse, elles avaient donné au jeune garçon solitaire une place au milieu d'elles, et Laurie trouvait un grand charme dans la compagnie de ces jeunes filles simples et innocentes. Il n'avait jamais connu sa mère et n'avait pas eu de soeur ; sa santé se trouva bien du nouveau milieu dans lequel il vivait. Il était toujours à faire l'école buissonnière dans la famille Marsch, et son précepteur, craignant que cela ne nuisît à ses études, fit sur ce point des rapports très peu satisfaisants à M. Laurentz.

« Ne vous inquiétez pas de ceci ; qu'il prenne des vacances, il rattrapera cela plus tard, répondit M. Laurentz. Mme Marsch est une personne judicieuse ; elle pense que Laurie a mené une vie trop renfermée, qu'il a trop travaillé et qu'il a besoin de société, d'amusement et d'exercice. Laissez-le agir à sa guise, il ne peut rien faire de mal dans le petit couvent à côté ; les exemples et les enseignements d'une mère de famille comme notre voisine lui feront plus de bien que les nôtres. »

Laurie et ses amies profitèrent de la permission pour s'amuser. Ils faisaient de bonnes lectures en commun, jouaient des comédies, représentaient des tableaux d'histoire, faisaient des promenades en traîneau ou patinaient et passaient des soirées bien agréables, soit dans le vieux parloir, soit dans la grande maison. Meg se promenait tant qu'elle voulait dans la serre et avait des bouquets magnifiques ; Jo dévorait la bibliothèque, Amy copiait des tableaux, et Laurie remplissait, à la satisfaction générale, le rôle de maître de maison.

Quant à Beth, quoiqu'elle eût une grande envie d'admirer le beau piano à queue, elle ne pouvait pas trouver le courage d'aller dans « la maison du bonheur », comme l'appelait Meg. Elle y était cependant allée une fois avec Jo ; mais le vieux monsieur, qui ne savait pas combien elle était timide, l'avait regardée tellement fixement et avait fait un heim ! si fort à la fin de cette inspection, que les pieds de Beth ne « voulaient pas rester sur le tapis, tant elle tremblait. » Elle l'avait dit dans ces termes à sa mère, et avait ajouté qu'elle s'était enfuie, bien décidée à ne rentrer jamais dans le terrible beau palais. Rien n'avait pu la décider à y retourner. Quand M. Laurentz apprit l'effet qu'il avait produit sur la pauvre Beth, il fut bien étonné et résolut d'aller lui-même essayer de vaincre sa résistance. Il se mit à parler musique pendant une de ses visites et raconta des choses tellement intéressantes sur les grands chanteurs et les belles orgues qu'il avait entendus, que Beth trouva impossible de rester dans son petit coin habituel, et, comme si elle était attirée magnétiquement, elle vint lentement jusque derrière la chaise de M. Laurentz. Là, elle resta à écouter, ses beaux yeux tout grands ouverts et ses joues rouges d'excitation.

M. Laurentz, n'ayant pas plus l'air de faire attention à elle que si elle eût été une mouche, se mit à parler des leçons et des maîtres de musique de Laurie, puis dit à Mme Marsch, comme s'il venait seulement d'y songer :

« Laurie néglige son piano maintenant, et je n'en suis pas fâché, parce qu'il aimait trop exclusivement la musique ; mais le piano se rouille, et il aurait besoin de servir à quelqu'un ; l'une de vos petites filles voudrait-elle venir pour l'entretenir ? »

Beth fit un pas en avant et serra ses mains l'une contre l'autre, afin de ne pas battre des mains comme elle en avait une tentation irrésistible, tant elle était charmée par la pensée de jouer sur ce splendide instrument. Avant que Mme Marsch eût pu répondre, M. Laurentz continua en souriant :

« Personne n'est jamais au salon après neuf heures ; les domestiques ont fini leur ouvrage, Laurie sort beaucoup, et moi je suis enfermé dans mon bureau à l'autre bout de la maison. Ainsi, si l'une d'elles le désire, elle peut venir quand elle voudra, sans rien dire et sans parler à personne. »

Il se leva comme pour partir, et Beth ouvrait la bouche pour le remercier, car ce dernier arrangement ne lui laissait rien à désirer ; mais il continua :

« Voudrez-vous répéter cela à vos filles, madame ? Cependant ne les forcez pas à venir si cela ne leur plaît pas.

– Oh ! si, monsieur, votre offre leur fait beaucoup, beaucoup de plaisir, dit Beth en mettant sa petite main dans celle du vieux monsieur, et le regardant avec des yeux pleins de reconnaissance.

– C'est donc vous la petite musicienne ? demanda-t-il doucement, sans ajouter de ces « heim ! » qui effrayaient tant Beth.

– C'est moi, Beth. J'aime beaucoup la musique, et je viendrai si vous êtes tout à fait sûr que personne ne m'entendra et ne sera gêné par moi, ajouta-t-elle, craignant d'être importune, et toute tremblante en pensant à sa hardiesse.

– Pas une âme ne vous entendra, ma chère ; la maison est vide la moitié de la journée ; venez tapoter autant que vous voudrez, et je vous en serai très reconnaissant.

– Oh ! monsieur, que vous êtes bon ! »

Beth était rouge comme une pivoine, mais n'avait plus peur ; ne trouvant pas de mots pour exprimer sa reconnaissance, elle attira à elle la main du vieux monsieur et la serra doucement. Celui-ci se baissa alors vers elle et l'embrassa en disant d'un ton que peu de personnes avaient jamais entendu :

« J'ai eu autrefois une petite fille aux yeux bleus comme les vôtres ; Dieu vous bénisse, ma chère enfant ! Bonsoir, madame. »

Et il partit très vite, comme s'il était dominé par son émotion.

Après s'être réjouie avec sa mère, Beth alla raconter son bonheur à sa famille de poupées, puis à ses soeurs lorsqu'elles furent rentrées. Elle en était si préoccupée, qu'au milieu de la nuit, Amy fut brusquement réveillée par sa soeur qui, dans son sommeil, jouait du piano sur sa figure ; elles couchaient depuis quelques jours dans le même lit, parce que celui de Beth était en réparation.

Le lendemain arriva enfin, et Beth, ayant vu sortir M. Laurentz et son petit-fils, osa se diriger vers la grande maison. Il est juste de dire qu'elle n'y parvint pas du premier coup ; deux ou trois fois elle revint sur ses pas, en proie à une insurmontable timidité ; mais, à la fin, faisant aussi peu de bruit qu'une souris, elle y pénétra. J'aurais voulu que vous pussiez la voir entrer dans le grand salon. Quelle crainte ! Quel respect ! Quelle peur et quelle envie d'arriver jusqu'à cet admirable piano qui était là tout ouvert devant elle ! De la jolie musique facile se trouvait tout à fait accidentellement sur le piano. La bonne petite Beth, après avoir bien écouté, bien regardé s'il n'y avait personne, s'enhardit peu à peu et commença à jouer d'abord en tremblant ; mais elle oublia bientôt sa crainte dans le bonheur inexprimable que lui procuraient les beaux sons de cet excellent instrument. Elle resta au piano jusqu'à ce que Hannah vînt la chercher pour dîner ; mais elle n'avait pas faim et dîna, pour cette fois, du souvenir de son bonheur.

Depuis ce moment, le petit capuchon gris se glissa presque tous les jours dans la maison de M. Laurentz, et le salon fut hanté par un petit esprit musical qui allait et venait sans être vu. Beth ne se doutait pas que M. Laurentz ouvrait souvent la porte de son cabinet de travail, afin de mieux entendre les airs anciens qu'elle jouait, les mêmes qu'autrefois lui jouait l'enfant qu'il avait perdue, et que Laurie montait la garde dans le vestibule pour empêcher les domestiques d'approcher. Il ne lui venait jamais à l'idée que les cahiers d'études et d'exercices ou les morceaux nouveaux qu'elle trouvait sur le piano y avaient été placés par M. Laurentz lui-même pour son usage à elle.

Si Laurie lui parlait ensuite de musique, elle pensait seulement qu'il était bien bon de lui dire des choses qui l'aidaient tant. Elle jouissait de tout son coeur de son bonheur, et, ce qui n'arrive pas toujours, elle trouvait que la réalisation de son plus grand désir lui donnait tout ce qu'elle en avait rêvé.

Quelques semaines après cette mémorable visite du vieux monsieur, Beth dit à sa mère :

« Maman, pourrais-je faire une paire de pantoufles à M. Laurentz ? Il est si bon pour moi que je voudrais le remercier, et je ne sais pas d'autre manière que celle-là.

– Oui, ma chère, cela lui fera plaisir, et c'est une bonne manière de le remercier. Je vous achèterai ce qu'il vous faudra, et vos soeurs vous aideront », répondit Mme Marsch, qui prenait un très grand plaisir à satisfaire les très rares demandes de Beth.

Après de sérieuses discussions avec Meg et Jo, Beth choisit un dessin représentant une touffe de pensées sur un joli fond vert clair ; on acheta les matériaux nécessaires, et elle se mit courageusement à l'oeuvre. Ses soeurs l'aidèrent un peu dans les endroits difficiles, et les pantoufles furent bientôt finies. Beth écrivit alors « au vieux monsieur » un petit billet très court et très simple, et, avec l'aide de Laurie, profita d'une absence de M. Laurentz pour mettre le tout sur son bureau.

Quand ce fut fait, Beth attendit impatiemment ce qui arriverait ; mais la journée se passa, ainsi qu'une partie de celle du lendemain, sans qu'on eût aucune nouvelle du vieux monsieur, et Beth commença à craindre d'avoir offensé son susceptible ami. Dans l'après-midi du second jour, elle sortit pour s'acquitter d'une commission, et en même temps pour faire faire à Joanna, la pauvre poupée malade, sa promenade quotidienne. En revenant, elle aperçut trois têtes à la fenêtre du parloir, vit des mains s'agiter démesurément et entendit crier joyeusement :

« Il y a une lettre du vieux monsieur pour vous ! Venez vite la lire.

– Oh ! Beth, il vous a envoyé... » commença à dire Amy en faisant des gestes désordonnés ; mais Jo, fermant vivement la fenêtre, l'empêcha de continuer.

Beth se dépêcha d'arriver, et ses soeurs la portèrent en triomphe au parloir en lui criant : « Regardez ! regardez ! » et lui montrant du doigt un joli piano, sur lequel était posée une lettre adressée à « miss Elisabeth Marsch ». Elle devint pâle de surprise et de bonheur, et, se retenant au bras de Jo pour ne pas tomber :

« C'est pour moi ? murmura-t-elle, quoi ! pour moi ?

– Oui, ma précieuse Beth, c'est pour vous. N'est-ce pas bien bon à lui ? Ne trouvez-vous pas que c'est le meilleur vieux monsieur du monde ? La clef du piano est dans la lettre ; mais nous ne l'avons pas ouverte, et cependant nous mourions d'envie de savoir ce qu'il vous dit, répondit Jo en embrassant sa soeur de toutes ses forces et lui présentant la lettre.

– Lisez-la vous-même, moi je ne peux pas. C'est si beau que je ne sais plus où je suis. »

Jo ouvrit la lettre et commença par rire des premiers mots :

« Miss MARSCH.

« Chère mademoiselle. »

– Comme c'est joli ! Je voudrais bien que quelqu'un m'envoie une lettre comme celle-là, s'écria Amy, qui trouvait cette formule excessivement élégante.

« J'ai eu beaucoup de paires de pantoufles dans ma vie, mais jamais aucune ne m'a fait autant de plaisir que la vôtre. La pensée est ma fleur favorite, et celles-ci me rappelleront toujours l'aimable petite fille qui me les a données. J'aime à payer mes dettes ; ainsi j'espère que vous permettrez au « vieux monsieur » de vous envoyer quelque chose qui a appartenu à la petite fille qu'il n'a plus. Laissez- moi y joindre mes remerciements les plus sincères et mes meilleures amitiés.

« Votre ami reconnaissant et votre humble serviteur,

« JAMES LAURENTZ. »

– Eh bien ! Beth, c'est là un honneur dont vous pouvez être fière ! s'écria Jo en essayant de calmer sa soeur qui tremblait comme une feuille.

Laurie m'a dit combien son grand-père avait aimé l'enfant qui est morte ; il conserve précieusement toutes les petites choses qui lui ont appartenu, et il vous a donné son piano, pensez donc, Beth ! Cela vient de ce que vous aimez la musique et que vous avez de grands yeux bleus.

– Voyez donc les belles appliques dorées pour mettre les bougies, le joli casier à musique et le petit tabouret, dit Meg en ouvrant l'instrument.

– Regardez, Beth ; il signe votre humble serviteur, James Laurentz, dit Amy, que le billet impressionnait grandement. Je le dirai à mes compagnes, elles seront jalouses de vous.

– Essayez-le, Fanfan, afin que nous entendions le son du beau piano », dit la vieille Hannah, qui partageait toujours les joies et les peines de la famille.

Beth se mit à jouer, et tout le monde fut d'avis que c'était le piano le plus remarquable qu'on eût jamais entendu. Il était évident qu'on l'avait remis à neuf et accordé, et on ne peut se faire une idée du bonheur avec lequel Beth en touchait les notes d'ivoire et d'ébène.

« Il faudra que vous alliez remercier M. Laurentz », dit Jo en plaisantant, car elle connaissait trop bien la grande timidité de sa soeur pour croire qu'elle irait ; mais, à sa grande surprise, Beth répondit :

« Oui, j'en ai bien l'intention, c'est mon devoir, et je vais y aller tout de suite, avant que j'aie le temps d'avoir peur. »

Et Beth, se levant vivement, marcha d'un pas délibéré jusque chez M. Laurentz, ce qui étonna tellement ses soeurs, qu'elles ne pouvaient plus parler et que la vieille Hannah s'écria :

« Eh bien ! voilà la chose la plus étonnante que j'aie jamais vue ; la vue de ce piano en a fait une autre personne, car sans cela elle n'y serait jamais allée. »

Elles auraient été encore bien plus étonnées si elles avaient vu ce que fit Beth une fois entrée. Elle alla droit au cabinet de travail de M. Laurentz et frappa sans même se donner le temps de la réflexion ; et, lorsqu'une voix rude eut dit : « Entrez », elle entra et alla droit vers M. Laurentz, mit sa main tremblante dans la sienne et lui dit :

« Monsieur, je suis venue pour... vous remercier... »

Mais elle ne finit pas sa phrase, et, se rappelant seulement qu'il avait perdu la petite fille qu'il aimait, elle mit ses deux bras autour de son cou et l'embrassa.

Si le toit de la maison se fût effondré subitement, M. Laurentz n'aurait pas été plus étonné ; mais il était si content et si touché de ce timide petit baiser que toute sa froideur habituelle fondit comme neige au soleil, et que, prenant Beth sur ses genoux, il l'embrassa si tendrement, si délicatement qu'on eût dit que sa petite fille lui était rendue. À dater de ce jour, Beth cessa d'avoir peur de lui et causa avec lui comme si elle l'eût connu toute sa vie. L'affection surpasse la crainte, et la reconnaissance peut dominer toutes les timidités. Lorsqu'elle partit, il la reconduisit jusqu'à la porte de chez elle, lui donna une bonne poignée de main et ôta son chapeau en la quittant, comme un beau vieux militaire qu'il était.

Lorsque, de la fenêtre, Jo vit tout cela, elle se mit à danser avec fureur pour exprimer sa joie ; Amy, dans sa stupéfaction, faillit tomber dans la rue, et Meg s'écria en levant les mains au ciel :

« Eh bien ! je crois que le monde va finir !

– Finir ! dit Jo ravie, il ne fait que commencer... »


Beth entre dans le beau palais VI Beth betritt den schönen Palast VI Beth enters beautiful Palace VI 베스가 아름다운 궁전 VI에 입장하다 Beth entra no belo Palace VI Бет входит в прекрасный дворец VI 贝丝进入美丽的宫殿VI

VI

Beth entre dans le beau palais Beth enters the beautiful palace

La grande maison fut réellement leur beau palais, quoique Beth trouvât très difficile de passer à côté du terrible M. Laurentz. The big house was really their beautiful palace, although Beth found it very difficult to pass by the terrible Mr. Laurentz.

Lorsqu'il eut fait visite et qu'il eut dit quelque chose d'aimable à chacune d'elles, seule la timide Beth eut encore peur de lui. When he had visited and said something nice to each of them, only the shy Beth was still afraid of him. Une chose préoccupa pendant quelque temps les quatre soeurs : elles étaient pauvres, tandis que M. Laurentz était riche, et il ne leur paraissait pas convenable d'accepter ce qu'elles ne pouvaient pas rendre. One thing worried the four sisters for some time: they were poor, while Mr. Laurentz was rich, and it did not seem proper to accept what they could not return. Mais, au bout de quelque temps, elles virent que Laurie les considérait comme ses bienfaitrices, et qu'il ne pensait jamais pouvoir assez faire pour remercier Mme Marsch de son accueil maternel, et ses filles de leur société joyeuse. But after a while they saw that Laurie regarded them as his benefactors, and that he never thought he could do enough to thank Mrs. Marsch for her motherly welcome, and his daughters for their cheerful society. Aussi oublièrent-elles bientôt leur orgueil et firent-elles des échanges de bonté, sans s'arrêter à se demander qui donnait le plus. So they soon forgot their pride and exchanged kindnesses, without stopping to ask each other who gave the most.

Toutes sortes de choses agréables arrivèrent vers ce temps-là, car la nouvelle amitié poussait comme de l'herbe au printemps. All sorts of pleasant things happened around that time, for the new friendship grew like grass in the spring. Toutes elles aimaient Laurie qui, de son côté, avait dit en secret à son précepteur, – un homme excellent et fort distingué, – que « les demoiselles Marsch étaient les meilleurs êtres du monde. All of them loved Laurie, who had secretly told his tutor, an excellent and distinguished man, that "the Marsch girls were the best people in the world. »

Avec l'enthousiasme charmant de la jeunesse, elles avaient donné au jeune garçon solitaire une place au milieu d'elles, et Laurie trouvait un grand charme dans la compagnie de ces jeunes filles simples et innocentes. With the charming enthusiasm of youth, they had given the lonely boy a place in their midst, and Laurie found great charm in the company of these simple, innocent girls. Il n'avait jamais connu sa mère et n'avait pas eu de soeur ; sa santé se trouva bien du nouveau milieu dans lequel il vivait. He had never known his mother and had no sister; his health was well from the new environment in which he lived. Il était toujours à faire l'école buissonnière dans la famille Marsch, et son précepteur, craignant que cela ne nuisît à ses études, fit sur ce point des rapports très peu satisfaisants à M. Laurentz. He was always playing truant in the Marsch family, and his tutor, fearing that this would be detrimental to his studies, made very unsatisfactory reports to Mr. Laurentz on this point.

« Ne vous inquiétez pas de ceci ; qu'il prenne des vacances, il rattrapera cela plus tard, répondit M. Laurentz. "Don't worry about this; let him take a vacation, he'll make up for it later," replied Mr. Laurentz. Mme Marsch est une personne judicieuse ; elle pense que Laurie a mené une vie trop renfermée, qu'il a trop travaillé et qu'il a besoin de société, d'amusement et d'exercice. Mrs. Marsch is a judicious person; she thinks Laurie has led too closed a life, that he has worked too hard and that he needs society, fun and exercise. Laissez-le agir à sa guise, il ne peut rien faire de mal dans le petit couvent à côté ; les exemples et les enseignements d'une mère de famille comme notre voisine lui feront plus de bien que les nôtres. Let him do as he pleases, he can do no wrong in the little convent next door; the examples and teachings of a mother like our neighbor will do him more good than ours. »

Laurie et ses amies profitèrent de la permission pour s'amuser. Ils faisaient de bonnes lectures en commun, jouaient des comédies, représentaient des tableaux d'histoire, faisaient des promenades en traîneau ou patinaient et passaient des soirées bien agréables, soit dans le vieux parloir, soit dans la grande maison. They did good reading together, acted out comedies, portrayed history, took sleigh rides or skated and spent pleasant evenings either in the old parlor or in the big house. Meg se promenait tant qu'elle voulait dans la serre et avait des bouquets magnifiques ; Jo dévorait la bibliothèque, Amy copiait des tableaux, et Laurie remplissait, à la satisfaction générale, le rôle de maître de maison. Meg walked around the greenhouse all she wanted and had beautiful bouquets; Jo devoured the library, Amy copied paintings, and Laurie fulfilled, to everyone's satisfaction, the role of householder.

Quant à Beth, quoiqu'elle eût une grande envie d'admirer le beau piano à queue, elle ne pouvait pas trouver le courage d'aller dans « la maison du bonheur », comme l'appelait Meg. As for Beth, although she had a great desire to admire the beautiful grand piano, she could not find the courage to go to "the house of happiness," as Meg called it. Elle y était cependant allée une fois avec Jo ; mais le vieux monsieur, qui ne savait pas combien elle était timide, l'avait regardée tellement fixement et avait fait un heim ! She had, however, gone once with Jo; but the old man, who did not know how shy she was, had stared at her so hard and made a heim! si fort à la fin de cette inspection, que les pieds de Beth ne « voulaient pas rester sur le tapis, tant elle tremblait. so hard at the end of this inspection, that Beth's feet did not "want to stay on the carpet, so much she was shaking. » Elle l'avait dit dans ces termes à sa mère, et avait ajouté qu'elle s'était enfuie, bien décidée à ne rentrer jamais dans le terrible beau palais. "She had told her mother in those words, and added that she had run away, determined never to return to the terrible beautiful palace. Rien n'avait pu la décider à y retourner. Nothing could make her decide to return. Quand M. Laurentz apprit l'effet qu'il avait produit sur la pauvre Beth, il fut bien étonné et résolut d'aller lui-même essayer de vaincre sa résistance. When Mr. Laurentz learned of the effect he had had on poor Beth, he was astonished and resolved to go and try to overcome her resistance himself. Il se mit à parler musique pendant une de ses visites et raconta des choses tellement intéressantes sur les grands chanteurs et les belles orgues qu'il avait entendus, que Beth trouva impossible de rester dans son petit coin habituel, et, comme si elle était attirée magnétiquement, elle vint lentement jusque derrière la chaise de M. Laurentz. He began to talk music during one of his visits and told such interesting things about the great singers and organs he had heard, that Beth found it impossible to stay in her usual little corner, and, as if magnetically attracted, she came slowly to the back of Mr. Laurentz's chair. Là, elle resta à écouter, ses beaux yeux tout grands ouverts et ses joues rouges d'excitation. There she stood listening, her beautiful eyes wide open and her cheeks red with excitement.

M. Laurentz, n'ayant pas plus l'air de faire attention à elle que si elle eût été une mouche, se mit à parler des leçons et des maîtres de musique de Laurie, puis dit à Mme Marsch, comme s'il venait seulement d'y songer : Mr. Laurentz, not seeming to pay any more attention to her than if she had been a fly, began to talk about Laurie's lessons and music teachers, and then said to Mrs. Marsch, as if he had only just thought of it:

« Laurie néglige son piano maintenant, et je n'en suis pas fâché, parce qu'il aimait trop exclusivement la musique ; mais le piano se rouille, et il aurait besoin de servir à quelqu'un ; l'une de vos petites filles voudrait-elle venir pour l'entretenir ? "Laurie is neglecting his piano now, and I am not angry about it, because he was too exclusively fond of music; but the piano is getting rusty, and it would need someone to use it; would one of your little girls like to come and maintain it? »

Beth fit un pas en avant et serra ses mains l'une contre l'autre, afin de ne pas battre des mains comme elle en avait une tentation irrésistible, tant elle était charmée par la pensée de jouer sur ce splendide instrument. Beth took a step forward and clasped her hands together, so as not to clap her hands as she was irresistibly tempted to do, so enchanted was she by the thought of playing on this splendid instrument. Avant que Mme Marsch eût pu répondre, M. Laurentz continua en souriant : Before Mrs Marsch could reply, Mr Laurentz continued with a smile:

« Personne n'est jamais au salon après neuf heures ; les domestiques ont fini leur ouvrage, Laurie sort beaucoup, et moi je suis enfermé dans mon bureau à l'autre bout de la maison. "No one is ever in the parlor after nine o'clock; the servants have finished their work, Laurie goes out a lot, and I am locked in my study at the other end of the house. Ainsi, si l'une d'elles le désire, elle peut venir quand elle voudra, sans rien dire et sans parler à personne. So, if one of them wants, she can come whenever she wants, without saying anything and without talking to anyone. »

Il se leva comme pour partir, et Beth ouvrait la bouche pour le remercier, car ce dernier arrangement ne lui laissait rien à désirer ; mais il continua : He rose as if to leave, and Beth opened her mouth to thank him, for this last arrangement left her nothing to be desired; but he continued:

« Voudrez-vous répéter cela à vos filles, madame ? "Will you repeat that to your daughters, ma'am? Cependant ne les forcez pas à venir si cela ne leur plaît pas. However, do not force them to come if they do not like it.

– Oh ! si, monsieur, votre offre leur fait beaucoup, beaucoup de plaisir, dit Beth en mettant sa petite main dans celle du vieux monsieur, et le regardant avec des yeux pleins de reconnaissance. if, sir, your offer gives them great, great pleasure," said Beth, putting her little hand in the old man's, and looking at him with eyes full of gratitude.

– C'est donc vous la petite musicienne ? - So you're the little musician? demanda-t-il doucement, sans ajouter de ces « heim ! he asked softly, without adding "heim! » qui effrayaient tant Beth. "that so frightened Beth.

– C'est moi, Beth. - It's me, Beth. J'aime beaucoup la musique, et je viendrai si vous êtes tout à fait sûr que personne ne m'entendra et ne sera gêné par moi, ajouta-t-elle, craignant d'être importune, et toute tremblante en pensant à sa hardiesse. I like music very much, and I will come if you are quite sure that no one will hear me and be bothered by me," she added, fearing to be unwelcome, and all trembling at the thought of her boldness.

– Pas une âme ne vous entendra, ma chère ; la maison est vide la moitié de la journée ; venez tapoter autant que vous voudrez, et je vous en serai très reconnaissant. - Not a soul will hear you, my dear; the house is empty half the day; come and tap all you like, and I shall be very grateful.

– Oh ! monsieur, que vous êtes bon ! sir, how good you are! »

Beth était rouge comme une pivoine, mais n'avait plus peur ; ne trouvant pas de mots pour exprimer sa reconnaissance, elle attira à elle la main du vieux monsieur et la serra doucement. Beth was red as a peony, but no longer afraid; finding no words to express her gratitude, she drew the old man's hand to her and squeezed it gently. Celui-ci se baissa alors vers elle et l'embrassa en disant d'un ton que peu de personnes avaient jamais entendu : He then bent down to her and kissed her, saying in a tone that few people had ever heard:

« J'ai eu autrefois une petite fille aux yeux bleus comme les vôtres ; Dieu vous bénisse, ma chère enfant ! "I once had a little girl with blue eyes like yours; God bless you, my dear child! Bonsoir, madame. »

Et il partit très vite, comme s'il était dominé par son émotion. And he left very quickly, as if he was dominated by his emotion.

Après s'être réjouie avec sa mère, Beth alla raconter son bonheur à sa famille de poupées, puis à ses soeurs lorsqu'elles furent rentrées. After rejoicing with her mother, Beth went to tell her doll family about her happiness, and then to her sisters when they got home. Elle en était si préoccupée, qu'au milieu de la nuit, Amy fut brusquement réveillée par sa soeur qui, dans son sommeil, jouait du piano sur sa figure ; elles couchaient depuis quelques jours dans le même lit, parce que celui de Beth était en réparation. She was so preoccupied with it that in the middle of the night, Amy was suddenly awakened by her sister who, in her sleep, was playing the piano on her face; they had been sleeping in the same bed for a few days, because Beth's was being repaired.

Le lendemain arriva enfin, et Beth, ayant vu sortir M. Laurentz et son petit-fils, osa se diriger vers la grande maison. The next day came at last, and Beth, having seen Mr. Laurentz and his grandson come out, dared to go to the big house. Il est juste de dire qu'elle n'y parvint pas du premier coup ; deux ou trois fois elle revint sur ses pas, en proie à une insurmontable timidité ; mais, à la fin, faisant aussi peu de bruit qu'une souris, elle y pénétra. It is fair to say that she did not succeed at first; two or three times she retraced her steps, prey to an insurmountable shyness; but, in the end, making as little noise as a mouse, she entered. J'aurais voulu que vous pussiez la voir entrer dans le grand salon. I wish you could have seen her come into the big room. Quelle crainte ! What fear! Quel respect ! What respect! Quelle peur et quelle envie d'arriver jusqu'à cet admirable piano qui était là tout ouvert devant elle ! What a fear and what a desire to get to that admirable piano which was there all open in front of her! De la jolie musique facile se trouvait tout à fait accidentellement sur le piano. Some nice easy music was quite accidentally on the piano. La bonne petite Beth, après avoir bien écouté, bien regardé s'il n'y avait personne, s'enhardit peu à peu et commença à jouer d'abord en tremblant ; mais elle oublia bientôt sa crainte dans le bonheur inexprimable que lui procuraient les beaux sons de cet excellent instrument. Good little Beth, after having listened carefully and looked around to see if anyone was there, gradually grew bolder and began to play, trembling at first; but she soon forgot her fear in the inexpressible happiness that the beautiful sounds of this excellent instrument gave her. Elle resta au piano jusqu'à ce que Hannah vînt la chercher pour dîner ; mais elle n'avait pas faim et dîna, pour cette fois, du souvenir de son bonheur. She remained at the piano until Hannah came to fetch her for dinner; but she was not hungry and dined, for this time, on the memory of her happiness.

Depuis ce moment, le petit capuchon gris se glissa presque tous les jours dans la maison de M. Laurentz, et le salon fut hanté par un petit esprit musical qui allait et venait sans être vu. From that moment on, the little gray hood crept into Mr. Laurentz's house almost every day, and the living room was haunted by a little musical spirit that came and went without being seen. Beth ne se doutait pas que M. Laurentz ouvrait souvent la porte de son cabinet de travail, afin de mieux entendre les airs anciens qu'elle jouait, les mêmes qu'autrefois lui jouait l'enfant qu'il avait perdue, et que Laurie montait la garde dans le vestibule pour empêcher les domestiques d'approcher. Beth had no idea that Mr. Laurentz often opened the door to his study, the better to hear the old tunes she played, the same ones once played to him by the child he had lost, and that Laurie stood guard in the vestibule to keep the servants out. Il ne lui venait jamais à l'idée que les cahiers d'études et d'exercices ou les morceaux nouveaux qu'elle trouvait sur le piano y avaient été placés par M. Laurentz lui-même pour son usage à elle. It never occurred to her that the study and exercise books or the new pieces she found on the piano had been placed there by Mr. Laurentz himself for her use.

Si Laurie lui parlait ensuite de musique, elle pensait seulement qu'il était bien bon de lui dire des choses qui l'aidaient tant. If Laurie then talked to her about music, she just thought it was good to tell her things that helped her so much. Elle jouissait de tout son coeur de son bonheur, et, ce qui n'arrive pas toujours, elle trouvait que la réalisation de son plus grand désir lui donnait tout ce qu'elle en avait rêvé. She enjoyed her happiness with all her heart, and, what does not always happen, she found that the realization of her greatest desire gave her everything she had dreamed of.

Quelques semaines après cette mémorable visite du vieux monsieur, Beth dit à sa mère : A few weeks after that memorable visit from the old man, Beth said to her mother:

« Maman, pourrais-je faire une paire de pantoufles à M. Laurentz ? "Mom, could I make Mr. Laurentz a pair of slippers? Il est si bon pour moi que je voudrais le remercier, et je ne sais pas d'autre manière que celle-là. He is so good to me that I would like to thank him, and I don't know any other way than this.

– Oui, ma chère, cela lui fera plaisir, et c'est une bonne manière de le remercier. - Yes, my dear, it will please him, and it is a good way to thank him. Je vous achèterai ce qu'il vous faudra, et vos soeurs vous aideront », répondit Mme Marsch, qui prenait un très grand plaisir à satisfaire les très rares demandes de Beth. I'll buy you whatever you need, and your sisters will help you," replied Mrs. Marsch, who took great pleasure in satisfying Beth's very rare requests.

Après de sérieuses discussions avec Meg et Jo, Beth choisit un dessin représentant une touffe de pensées sur un joli fond vert clair ; on acheta les matériaux nécessaires, et elle se mit courageusement à l'oeuvre. After some serious discussion with Meg and Jo, Beth chose a design of a clump of pansies on a pretty light green background; the necessary materials were purchased, and she bravely set to work. Ses soeurs l'aidèrent un peu dans les endroits difficiles, et les pantoufles furent bientôt finies. His sisters helped him a little in the difficult places, and the slippers were soon finished. Beth écrivit alors « au vieux monsieur » un petit billet très court et très simple, et, avec l'aide de Laurie, profita d'une absence de M. Laurentz pour mettre le tout sur son bureau. Beth then wrote "to the old gentleman" a short and simple bill, and, with Laurie's help, took advantage of an absence of Mr. Laurentz to put it on his desk.

Quand ce fut fait, Beth attendit impatiemment ce qui arriverait ; mais la journée se passa, ainsi qu'une partie de celle du lendemain, sans qu'on eût aucune nouvelle du vieux monsieur, et Beth commença à craindre d'avoir offensé son susceptible ami. When this was done, Beth waited impatiently for what would happen; but the day passed, and part of the next, without any news of the old gentleman, and Beth began to fear that she had offended her susceptible friend. Dans l'après-midi du second jour, elle sortit pour s'acquitter d'une commission, et en même temps pour faire faire à Joanna, la pauvre poupée malade, sa promenade quotidienne. In the afternoon of the second day, she went out to do an errand, and at the same time to take Joanna, the poor sick doll, for her daily walk. En revenant, elle aperçut trois têtes à la fenêtre du parloir, vit des mains s'agiter démesurément et entendit crier joyeusement : On her way back, she saw three heads at the parlor window, saw hands waving wildly, and heard a joyful shout:

« Il y a une lettre du vieux monsieur pour vous ! "There's a letter from the old man for you! Venez vite la lire.

– Oh ! Beth, il vous a envoyé... » commença à dire Amy en faisant des gestes désordonnés ; mais Jo, fermant vivement la fenêtre, l'empêcha de continuer. Beth, he sent you..." began Amy, gesturing wildly; but Jo, closing the window sharply, prevented her from continuing.

Beth se dépêcha d'arriver, et ses soeurs la portèrent en triomphe au parloir en lui criant : « Regardez ! Beth hurried in, and her sisters carried her in triumph to the parlor, shouting, "Look! regardez ! » et lui montrant du doigt un joli piano, sur lequel était posée une lettre adressée à « miss Elisabeth Marsch ». "and pointing to a beautiful piano, on which was placed a letter addressed to "Miss Elisabeth Marsch". Elle devint pâle de surprise et de bonheur, et, se retenant au bras de Jo pour ne pas tomber : She turned pale with surprise and happiness, and, holding onto Jo's arm to keep from falling:

« C'est pour moi ? murmura-t-elle, quoi ! pour moi ?

– Oui, ma précieuse Beth, c'est pour vous. - Yes, my precious Beth, this is for you. N'est-ce pas bien bon à lui ? Isn't it good for him? Ne trouvez-vous pas que c'est le meilleur vieux monsieur du monde ? Don't you think he's the best old man in the world? La clef du piano est dans la lettre ; mais nous ne l'avons pas ouverte, et cependant nous mourions d'envie de savoir ce qu'il vous dit, répondit Jo en embrassant sa soeur de toutes ses forces et lui présentant la lettre. The key to the piano is in the letter; but we didn't open it, and yet we were dying to know what it said to you," said Jo, embracing her sister with all her might and presenting her with the letter.

– Lisez-la vous-même, moi je ne peux pas. - Read it yourself, I can't. C'est si beau que je ne sais plus où je suis. It's so beautiful that I don't know where I am anymore. »

Jo ouvrit la lettre et commença par rire des premiers mots : Jo opened the letter and began to laugh at the first words:

« Miss MARSCH.

« Chère mademoiselle. »

– Comme c'est joli ! - How nice! Je voudrais bien que quelqu'un m'envoie une lettre comme celle-là, s'écria Amy, qui trouvait cette formule excessivement élégante. I wish someone would send me a letter like that," exclaimed Amy, who found this formula excessively elegant.

« J'ai eu beaucoup de paires de pantoufles dans ma vie, mais jamais aucune ne m'a fait autant de plaisir que la vôtre. "I've had many pairs of slippers in my life, but none have given me as much pleasure as yours. La pensée est ma fleur favorite, et celles-ci me rappelleront toujours l'aimable petite fille qui me les a données. Pansies are my favorite flower, and these will always remind me of the sweet little girl who gave them to me. J'aime à payer mes dettes ; ainsi j'espère que vous permettrez au « vieux monsieur » de vous envoyer quelque chose qui a appartenu à la petite fille qu'il n'a plus. I like to pay my debts; so I hope you will allow the "old man" to send you something that belonged to the little girl he no longer has. Laissez- moi y joindre mes remerciements les plus sincères et mes meilleures amitiés. Let me add my sincere thanks and best regards.

« Votre ami reconnaissant et votre humble serviteur, "Your grateful friend and humble servant,

« JAMES LAURENTZ. »

– Eh bien ! Beth, c'est là un honneur dont vous pouvez être fière ! Beth, this is an honor you can be proud of! s'écria Jo en essayant de calmer sa soeur qui tremblait comme une feuille. Jo exclaimed, trying to calm her sister who was shaking like a leaf.

Laurie m'a dit combien son grand-père avait aimé l'enfant qui est morte ; il conserve précieusement toutes les petites choses qui lui ont appartenu, et il vous a donné son piano, pensez donc, Beth ! Laurie told me how much her grandfather had loved the child who died; he treasures all the little things that belonged to him, and he gave you his piano, think of it, Beth! Cela vient de ce que vous aimez la musique et que vous avez de grands yeux bleus. It comes from the fact that you love music and you have big blue eyes.

– Voyez donc les belles appliques dorées pour mettre les bougies, le joli casier à musique et le petit tabouret, dit Meg en ouvrant l'instrument. - See the beautiful gold sconces to put the candles in, the pretty music rack and the little stool," said Meg as she opened the instrument.

– Regardez, Beth ; il signe votre humble serviteur, James Laurentz, dit Amy, que le billet impressionnait grandement. - Look, Beth; it signs your humble servant, James Laurentz," said Amy, whom the bill impressed greatly. Je le dirai à mes compagnes, elles seront jalouses de vous. I will tell my companions, they will be jealous of you.

– Essayez-le, Fanfan, afin que nous entendions le son du beau piano », dit la vieille Hannah, qui partageait toujours les joies et les peines de la famille. - Try it, Fanfan, so we can hear the sound of the beautiful piano," said old Hannah, who always shared the family's joys and sorrows. - Inténtalo, Fanfan, para que podamos oír el sonido del hermoso piano", dijo la vieja Hannah, que siempre compartía las alegrías y las penas de la familia.

Beth se mit à jouer, et tout le monde fut d'avis que c'était le piano le plus remarquable qu'on eût jamais entendu. Beth began to play, and everyone agreed that it was the most remarkable piano they had ever heard. Il était évident qu'on l'avait remis à neuf et accordé, et on ne peut se faire une idée du bonheur avec lequel Beth en touchait les notes d'ivoire et d'ébène. It was obvious that it had been refurbished and tuned, and one cannot imagine the happiness with which Beth touched its ivory and ebony notes. Era obvio que había sido reformada y afinada, y es difícil imaginar lo feliz que se puso Beth al tocar sus notas de marfil y ébano.

« Il faudra que vous alliez remercier M. Laurentz », dit Jo en plaisantant, car elle connaissait trop bien la grande timidité de sa soeur pour croire qu'elle irait ; mais, à sa grande surprise, Beth répondit : "You'll have to go and thank Mr. Laurentz," Jo said jokingly, for she knew her sister's great shyness too well to believe she would go; but, to her surprise, Beth replied:

« Oui, j'en ai bien l'intention, c'est mon devoir, et je vais y aller tout de suite, avant que j'aie le temps d'avoir peur. "Yes, I intend to, it's my duty, and I'm going to go right now, before I have time to be afraid. »

Et Beth, se levant vivement, marcha d'un pas délibéré jusque chez M. Laurentz, ce qui étonna tellement ses soeurs, qu'elles ne pouvaient plus parler et que la vieille Hannah s'écria : And Beth, rising briskly, walked with a deliberate step to Mr. Laurentz's, which so astonished her sisters, that they could not speak, and old Hannah cried out:

« Eh bien ! voilà la chose la plus étonnante que j'aie jamais vue ; la vue de ce piano en a fait une autre personne, car sans cela elle n'y serait jamais allée. This is the most amazing thing I have ever seen; the sight of this piano has made her another person, for without it she would never have gone there. »

Elles auraient été encore bien plus étonnées si elles avaient vu ce que fit Beth une fois entrée. They would have been even more surprised if they had seen what Beth did once she entered. Elle alla droit au cabinet de travail de M. Laurentz et frappa sans même se donner le temps de la réflexion ; et, lorsqu'une voix rude eut dit : « Entrez », elle entra et alla droit vers M. Laurentz, mit sa main tremblante dans la sienne et lui dit : She went straight to Mr. Laurentz's study and knocked without even giving herself time for reflection; and when a rough voice said, "Come in," she entered and went straight to Mr. Laurentz, put her trembling hand in his, and said:

« Monsieur, je suis venue pour... vous remercier... » "Sir, I came to... thank you..."

Mais elle ne finit pas sa phrase, et, se rappelant seulement qu'il avait perdu la petite fille qu'il aimait, elle mit ses deux bras autour de son cou et l'embrassa. But she did not finish her sentence, and, remembering only that he had lost the little girl he loved, she put both arms around his neck and kissed him.

Si le toit de la maison se fût effondré subitement, M. Laurentz n'aurait pas été plus étonné ; mais il était si content et si touché de ce timide petit baiser que toute sa froideur habituelle fondit comme neige au soleil, et que, prenant Beth sur ses genoux, il l'embrassa si tendrement, si délicatement qu'on eût dit que sa petite fille lui était rendue. If the roof of the house had suddenly collapsed, Mr. Laurentz would not have been more surprised; but he was so pleased and so touched by that timid little kiss that all his usual coldness melted like snow in the sun, and taking Beth in his lap, he kissed her so tenderly, so gently that it was as if his little girl had been returned to him. À dater de ce jour, Beth cessa d'avoir peur de lui et causa avec lui comme si elle l'eût connu toute sa vie. From that day on, Beth stopped being afraid of him and talked to him as if she had known him all her life. L'affection surpasse la crainte, et la reconnaissance peut dominer toutes les timidités. Affection overcomes fear, and gratitude can overcome all shyness. Lorsqu'elle partit, il la reconduisit jusqu'à la porte de chez elle, lui donna une bonne poignée de main et ôta son chapeau en la quittant, comme un beau vieux militaire qu'il était. When she left, he led her to the door of her home, gave her a firm handshake and took off his hat as he left, like the fine old soldier he was.

Lorsque, de la fenêtre, Jo vit tout cela, elle se mit à danser avec fureur pour exprimer sa joie ; Amy, dans sa stupéfaction, faillit tomber dans la rue, et Meg s'écria en levant les mains au ciel : When, from the window, Jo saw all this, she began to dance furiously to express her joy; Amy, in her amazement, nearly fell into the street, and Meg cried out, raising her hands to heaven: Cuando Jo vio todo esto desde la ventana, empezó a bailar furiosamente para expresar su alegría; Amy, en su asombro, casi se cae a la calle, y Meg exclamó levantando las manos al cielo:

« Eh bien ! "Well! je crois que le monde va finir ! I think the world will end!

– Finir ! dit Jo ravie, il ne fait que commencer... » says Jo delighted, it is just beginning... "