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Le Magicien d’Oz, CHAPITRE 4: À TRAVERS LA FORÊT

CHAPITRE 4: À TRAVERS LA FORÊT

Au bout de quelques heures, la marche se fit plus difficile ; à cet endroit, la route devenait inégale et l'Épouvantail trébuchait à chaque pas ; en effet, les briques jaunes, tantôt cassées, tantôt manquantes, avaient laissé des trous ; Toto les franchissait d'un bond ; Dorothée, elle, les contournait. Mais l'Épouvantail, qui n'avait pas de cervelle, marchait droit devant lui, se prenait les pieds dans les trous et tombait de tout son long sur les pavés durs. Il ne se faisait jamais mal, cependant ; Dorothée n'arrêtait pas de le ramasser et de le remettre sur ses pieds et, à chaque fois, il repartait en riant joyeusement de son infortune. A présent, les fermes n'étaient plus aussi bien tenues. Les maisons et les arbres fruitiers se faisaient rares et plus ils avançaient, plus cette contrée devenait lugubre et déserte. A midi, ils s'assirent au bord de la route près d'un petit ruisseau ; Dorothée ouvrit son panier et en sortit un peu de pain. Elle en offrit un morceau à l'Épouvantail, mais il le refusa. - Je n'ai jamais faim, dit-il ; heureusement pour moi, car ma bouche est seulement peinte, et si j'y perçais un trou pour manger, la paille dont je suis bourré s'en échapperait, ce qui gâterait la forme de ma tête. Dorothée vit tout de suite que c'était vrai ; elle se contenta donc d'acquiescer d'un signe de tête et continua à manger son pain. - Parlez-moi de vous et du pays d'où vous venez, dit l'Épouvantail, quand elle eut fini son repas. Elle lui décrivit donc le Kansas, comment tout était gris là-bas et comment le cyclone l'avait amenée jusqu'à cet étrange pays d'Oz. L'Épouvantail lui prêtait une oreille attentive et dit : - Je n'arrive pas à comprendre pourquoi vous désirez quitter ce beau pays, pour retourner dans cet endroit sec et gris que vous appelez le Kansas. - C'est parce que vous n'avez pas de cervelle, répondit la fillette. Peu importe si, chez nous, c'est gris et lugubre, nous qui sommes faits de chair et de sang préférons ce séjour à toute autre contrée, fût-elle la plus belle. Il n'y a rien de tel que son pays. L'Épouvantail soupira. - Bien sûr, je ne peux pas comprendre cela, dit-il. Si vos têtes étaient bourrées de paille, comme la mienne, sans doute préféreriez-vous vivre dans de beaux endroits et alors le Kansas serait complètement dépeuplé. C'est heureux pour le Kansas que vous ayez de la cervelle. - Vous me racontez une histoire, pendant qu'on se repose un peu ? demanda l'enfant. L'Épouvantail lui lança un regard plein de reproche et répondit : - Ma vie a été si courte que je ne sais vraiment rien. J'ai été fabriqué pas plus tard qu'avant-hier. J'ignore' totalement ce qui est arrivé dans le monde avant moi. Par chance, quand le fermier a fabriqué ma tête, il a commencé par peindre mes oreilles et j'ai pu suivre ce qui se passait. Il y avait avec lui un autre Muntchkin et la première chose que j'aie entendue, ce fut le fermier qui lui disait : - Que penses-tu de ces oreilles ? - Elles ne sont pas droites, répondit l'autre. - Aucune importance, dit le fermier, ce sont quand même des oreilles (ce qui, dans un sens, était vrai). Maintenant, je vais lui dessiner les yeux. Il peignit

alors mon oeil droit et, dès qu'il eut fini, je me retrouvai en train de le regarder, lui et tout ce qui m'entourait, avec curiosité, car c'était mon premier coup d'oeil sur le monde. - Cet oeil est assez réussi, fit remarquer le Muntchkin en regardant peindre le fermier ; le bleu est juste la couleur qu'il faut pour les yeux. - J'ai envie de faire le gauche un peu plus grand, dit l'autre. Et quand le deuxième oeil fut terminé, j'y voyais beaucoup mieux. Puis il me dessina le nez et la bouche, mais je ne dis rien car je ne savais pas encore à quoi servait une bouche. Cela m'amusait de les regarder façonner mon corps, mes bras et mes jambes ; quand enfin ils attachèrent ma tête, je me sentis très fier, car je croyais alors être un homme tout aussi convenable que les autres. - Ce gaillard aura vite fait d'effrayer les corbeaux, dit le fermier ; on jurerait un homme. - Mais c'est un homme, dit l'autre. J'étais tout à fait d'accord avec lui. Le fermier m'emporta sous son bras jusqu'au champ de blé et m'installa sur un grand pieu, à l'endroit où vous m'avez trouvé. Il s'en alla aussitôt après avec son ami, me laissant seul. Je n'aimais pas être abandonné de la sorte ; j'essayai donc de leur courir après, malheureusement, mes pieds ne touchaient pas le sol et je fus obligé de rester tout seul sur mon pieu. C'était un bien triste sort, car je ne pouvais penser à rien, puisque je venais tout justement d'être fait. Corbeaux et oiseaux venaient en bandes dans le champ de blé, mais s'enfuyaient à ma vue en me prenant pour un Muntchkin ; cela me faisait plaisir, j'avais l'impression d'être quelqu'un d'important. A plusieurs reprises, un vieux corbeau passa près de moi ; m'ayant examiné sur toutes les coutures, il finit par se percher sur mon épaule en me disant : « Si ce fermier croit me tromper, il s'y prend comme un balai. N'importe quel corbeau de bon sens verrait bien que tu n'es qu'un mannequin bourré de paille. »Puis il sauta à mes pieds et picora tout son soûl. Voyant que je ne lui faisais aucun mal, les autres oiseaux vinrent à leur tour se gorger de blé, si bien qu'en peu de temps, je fus entouré de leurs nuées. J'en fus attristé ; somme toute, je ne faisais pas un si bon Épouvantail ; mais le vieux corbeau me consola : « Si seulement tu avais un peu de cervelle dans la tête, tu vaudrais bien les autres hommes, et peut-être mieux que certains d'entre eux. La cervelle est le seul bien digne de ce nom, en ce monde, que l'on soit homme ou corbeau. »Puis les corbeaux s'envolèrent ; je réfléchis alors à la question, et résolus de me procurer de la cervelle par tous les moyens. Par bonheur, vous êtes passée par là et m'avez arraché à mon pieu : or, d'après ce que vous dites, Oz le Grand me donnera certainement de la cervelle dès notre arrivée à la Cité d'Émeraude. - Je le souhaite, dit Dorothée, très sérieusement, vous semblez en mourir d'envie. - A qui le dites-vous ! répliqua l'Épouvantail. C'est tellement désagréable de savoir qu'on est un sot. - Eh bien, dit la fillette, partons. Et elle tendit le panier à l'Épouvantail. II n'y avait plus de barrières au bord de la route à présent, et le pays était rude et inculte. En fin d'après-midi, ils atteignirent une grande forêt, les arbres en étaient si gros et si rapprochés qu'ils formaient une voûte au-dessus de

la route de briques jaunes. Il faisait très sombre, car les branches empêchaient le jour de percer ; mais nos voyageurs persévérèrent et s'enfoncèrent dans la forêt. - Si cette route y entre, elle doit aussi en sortir, dit l'Épouvantail, et comme la Cité d'Émeraude se trouve à l'autre extrémité, nous devons la suivre jusqu'au bout. - N'importe qui pourrait en dire autant, dit Dorothée. - Certes, et c'est pourquoi je le dis, répliqua l'Épouvantail. S'il avait fallu de la cervelle pour trouver ça, je ne l'aurais jamais dit. Au bout d'une heure environ, la lumière fit place à la nuit et ils se retrouvèrent trébuchant dans l'obscurité. Si Dorothée n'y voyait rien du tout, ce n'était pas le cas de Toto - certains chiens y voient très bien dans le noir - ni de l'Épouvantail qui affirmait y voir comme en plein jour. Elle lui prit donc le bras et put ainsi poursuivre sa route sans encombre. - Si vous apercevez une maison ou un quelconque endroit où nous pourrions passer la nuit, dit-elle, dites-le moi ; car ce n'est pas commode du tout de marcher dans le noir. L'Épouvantail ne tarda pas à s'arrêter. - J'aperçois une petite chaumière sur notre droite, dit-il, faite de rondins et de branches. On y va ? - Oh oui ! répondit l'enfant. Je n'en peux plus. L'Épouvantail lui fraya donc un chemin à travers les arbres jusqu'à la chaumière ; en entrant, Dorothée remarqua un lit de feuilles séchées dans un coin. Elle s'allongea aussitôt et, avec Toto à ses côtés, sombra dans un profond sommeil. Quant à l'Épouvantail, insensible à la fatigue, il resta debout dans l'autre coin et attendit patiemment jusqu'au matin.

CHAPITRE 4: À TRAVERS LA FORÊT KAPITEL 4: DURCH DEN WALD CHAPTER 4: THROUGH THE FOREST CAPÍTULO 4: A TRAVÉS DEL BOSQUE CAPITOLO 4: ATTRAVERSO LA FORESTA 第4章 森を抜けて CAPÍTULO 4: ATRAVÉS DA FLORESTA 第 4 章:穿过森林 第 4 章:穿越森林

Au bout de quelques heures, la marche se fit plus difficile ; à cet endroit, la route devenait inégale et l'Épouvantail trébuchait à chaque pas ; en effet, les briques jaunes, tantôt cassées, tantôt manquantes, avaient laissé des trous ; Toto les franchissait d'un bond ; Dorothée, elle, les contournait. After a few hours, the march became more difficult; here the road became uneven and the Scarecrow stumbled at every step; indeed, the yellow bricks, sometimes broken, sometimes missing, had left holes; Toto jumped over them; Dorothée skirted them. Mais l'Épouvantail, qui n'avait pas de cervelle, marchait droit devant lui, se prenait les pieds dans les trous et tombait de tout son long sur les pavés durs. Aber die Vogelscheuche, die keinen Verstand hatte, lief geradeaus, verfing sich in den Löchern und fiel mit dem ganzen Körper auf die harten Pflastersteine. But the Scarecrow, who had no brains, walked straight ahead, caught his feet in the holes and fell full length on the hard cobblestones. Il ne se faisait jamais mal, cependant ; Dorothée n'arrêtait pas de le ramasser et de le remettre sur ses pieds et, à chaque fois, il repartait en riant joyeusement de son infortune. Er tat sich aber nie weh; Dorothea hob ihn immer wieder auf und stellte ihn wieder auf die Füße, und jedes Mal ging er wieder weg und lachte fröhlich über sein Missgeschick. He never hurt himself, though; Dorothy kept picking him up and putting him back on his feet, and each time he left, laughing happily at his misfortune. A présent, les fermes n'étaient plus aussi bien tenues. Jetzt waren die Bauernhöfe nicht mehr so gepflegt. Now the farms weren't so well kept. Les maisons et les arbres fruitiers se faisaient rares et plus ils avançaient, plus cette contrée devenait lugubre et déserte. Häuser und Obstbäume waren selten und je weiter sie kamen, desto düsterer und verlassener wurde diese Gegend. Houses and fruit trees were scarce, and the further they went, the more gloomy and deserted this country became. A midi, ils s'assirent au bord de la route près d'un petit ruisseau ; Dorothée ouvrit son panier et en sortit un peu de pain. Mittags setzten sie sich am Straßenrand an einem kleinen Bach nieder; Dorothea öffnete ihren Korb und nahm etwas Brot heraus. At noon they sat down by the side of the road near a small stream; Dorothy opened her basket and took out some bread. Elle en offrit un morceau à l'Épouvantail, mais il le refusa. Sie bot der Vogelscheuche ein Stück davon an, aber er lehnte es ab. She offered a piece to the Scarecrow, but he refused. - Je n'ai jamais faim, dit-il ; heureusement pour moi, car ma bouche est seulement peinte, et si j'y perçais un trou pour manger, la paille dont je suis bourré s'en échapperait, ce qui gâterait la forme de ma tête. - Ich bin nie hungrig", sagte er; das ist mein Glück, denn mein Mund ist nur angemalt, und wenn ich ein Loch hineinbohren würde, um zu essen, würde das Stroh, mit dem ich gestopft bin, herausfließen und die Form meines Kopfes verderben. - I'm never hungry, he said; fortunately for me, because my mouth is only painted, and if I drilled a hole in it to eat, the straw I am stuffed with would escape, spoiling the shape of my head. Dorothée vit tout de suite que c'était vrai ; elle se contenta donc d'acquiescer d'un signe de tête et continua à manger son pain. Dorothea sah sofort, dass das stimmte, also nickte sie nur und aß weiter ihr Brot. Dorothy saw right away that it was true; so she just nodded and continued to eat her bread. - Parlez-moi de vous et du pays d'où vous venez, dit l'Épouvantail, quand elle eut fini son repas. - Erzähl mir von dir und dem Land, aus dem du kommst", sagte die Vogelscheuche, als sie ihr Essen beendet hatte. - Tell me about yourself and the country you come from, said the Scarecrow, when she had finished her meal. Elle lui décrivit donc le Kansas, comment tout était gris là-bas et comment le cyclone l'avait amenée jusqu'à cet étrange pays d'Oz. Sie beschrieb ihm also Kansas, wie dort alles grau war und wie der Wirbelsturm sie bis in dieses seltsame Land Oz gebracht hatte. So she described Kansas to him, how everything was gray there and how the cyclone had brought her to this strange land of Oz. L'Épouvantail lui prêtait une oreille attentive et dit : - Je n'arrive pas à comprendre pourquoi vous désirez quitter ce beau pays, pour retourner dans cet endroit sec et gris que vous appelez le Kansas. Die Vogelscheuche hatte ein offenes Ohr für ihn und sagte: - Ich kann nicht verstehen, warum Sie dieses schöne Land verlassen wollen, um an diesen trockenen, grauen Ort zurückzukehren, den Sie Kansas nennen. The Scarecrow listened attentively and said, "I can't understand why you want to leave this beautiful country, to return to this dry, gray place you call Kansas." - C'est parce que vous n'avez pas de cervelle, répondit la fillette. - Das liegt daran, dass Sie kein Gehirn haben", antwortete das Mädchen. - It's because you have no brains, replied the little girl. Peu importe si, chez nous, c'est gris et lugubre, nous qui sommes faits de chair et de sang préférons ce séjour à toute autre contrée, fût-elle la plus belle. Egal, wie grau und düster es bei uns ist, wir, die wir aus Fleisch und Blut sind, ziehen diesen Ort jedem anderen Land vor, auch wenn es das schönste ist. It does not matter if it is gray and gloomy at home, we who are made of flesh and blood prefer this stay to any other country, even the most beautiful. Il n'y a rien de tel que son pays. Es gibt nichts Besseres als sein Land. There is nothing like his country. L'Épouvantail soupira. Die Vogelscheuche seufzte. The Scarecrow sighed. - Bien sûr, je ne peux pas comprendre cela, dit-il. - Das kann ich natürlich nicht verstehen", sagt er. - Of course, I can't understand that, he said. Si vos têtes étaient bourrées de paille, comme la mienne, sans doute préféreriez-vous vivre dans de beaux endroits et alors le Kansas serait complètement dépeuplé. Wenn eure Köpfe mit Stroh gestopft wären, so wie meiner, würdet ihr wahrscheinlich lieber an schönen Orten leben und dann wäre Kansas komplett entvölkert. If your heads were stuffed with straw like mine, you would probably prefer to live in beautiful places and then Kansas would be completely depopulated. C'est heureux pour le Kansas que vous ayez de la cervelle. Es ist ein Glück für Kansas, dass Sie Hirn haben. It's lucky for Kansas that you have brains. - Vous me racontez une histoire, pendant qu'on se repose un peu ? - Erzählen Sie mir eine Geschichte, während wir uns ein wenig ausruhen? - You tell me a story, while we rest a little? demanda l'enfant. fragte das Kind. asked the child. L'Épouvantail lui lança un regard plein de reproche et répondit : - Ma vie a été si courte que je ne sais vraiment rien. Die Vogelscheuche warf ihm einen vorwurfsvollen Blick zu und antwortete: - Mein Leben war so kurz, dass ich wirklich nichts weiß. The Scarecrow gave him a reproachful look and replied: - My life has been so short that I really don't know anything. J'ai été fabriqué pas plus tard qu'avant-hier. Ich wurde erst vorgestern hergestellt. I was made no later than the day before yesterday. J'ignore' totalement ce qui est arrivé dans le monde avant moi. Ich weiß' überhaupt nicht, was in der Welt vor mir passiert ist. I totally ignore what happened in the world before me. Par chance, quand le fermier a fabriqué ma tête, il a commencé par peindre mes oreilles et j'ai pu suivre ce qui se passait. Als der Bauer meinen Kopf herstellte, malte er zum Glück zuerst meine Ohren an, sodass ich verfolgen konnte, was passierte. Luckily, when the farmer made my head, he started by painting my ears and I could follow what was going on. Il y avait avec lui un autre Muntchkin et la première chose que j'aie entendue, ce fut le fermier qui lui disait : - Que penses-tu de ces oreilles ? Bei ihm war noch ein anderer Muntschkin und das erste, was ich hörte, war, dass der Bauer zu ihm sagte: - Was hältst du von diesen Ohren? There was another Muntchkin with him and the first thing I heard was the farmer saying to him: - What do you think of these ears? - Elles ne sont pas droites, répondit l'autre. - Sie sind nicht gerade", antwortete der andere. - They are not straight, replied the other. - Aucune importance, dit le fermier, ce sont quand même des oreilles (ce qui, dans un sens, était vrai). - Das ist egal", sagte der Bauer, "es sind immer noch Ohren (was in gewisser Weise auch stimmte). - It doesn't matter, said the farmer, they are still ears (which, in a way, was true). Maintenant, je vais lui dessiner les yeux. Jetzt zeichne ich ihm die Augen. Now I'm going to draw her eyes. Il peignit Er malte He painted

alors mon oeil droit et, dès qu'il eut fini, je me retrouvai en train de le regarder, lui et tout ce qui m'entourait, avec curiosité, car c'était mon premier coup d'oeil sur le monde. Als er fertig war, schaute ich ihn und alles um mich herum neugierig an, denn das war mein erster Blick auf die Welt. then my right eye and, as soon as he was done, I found myself looking at him and everything around me, curiously, because it was my first look at the world. - Cet oeil est assez réussi, fit remarquer le Muntchkin en regardant peindre le fermier ; le bleu est juste la couleur qu'il faut pour les yeux. - Dieses Auge ist ziemlich gelungen", bemerkte der Muntschkin, während er dem Bauern beim Malen zusah; Blau ist genau die richtige Farbe für die Augen. - This eye is quite successful, remarked the Muntchkin, watching the farmer paint; blue is just the right color for the eyes. - J'ai envie de faire le gauche un peu plus grand, dit l'autre. - Ich möchte die Linke ein bisschen größer machen", sagte der andere. - I want to make the left a little bigger, said the other. Et quand le deuxième oeil fut terminé, j'y voyais beaucoup mieux. Und als das zweite Auge fertig war, konnte ich viel besser sehen. And when the second eye was finished, I could see much better. Puis il me dessina le nez et la bouche, mais je ne dis rien car je ne savais pas encore à quoi servait une bouche. Dann zeichnete er mir die Nase und den Mund, aber ich sagte nichts, weil ich noch nicht wusste, wozu ein Mund gut ist. Then he drew me the nose and the mouth, but I said nothing because I did not yet know what a mouth was for. Cela m'amusait de les regarder façonner mon corps, mes bras et mes jambes ; quand enfin ils attachèrent ma tête, je me sentis très fier, car je croyais alors être un homme tout aussi convenable que les autres. Es machte mir Spaß, ihnen dabei zuzusehen, wie sie meinen Körper, meine Arme und Beine formten, und als sie schließlich meinen Kopf befestigten, fühlte ich mich sehr stolz. It amused me to watch them shape my body, my arms and my legs; when at last they tied my head, I felt very proud, for I thought then that I was just as decent a man as the others. - Ce gaillard aura vite fait d'effrayer les corbeaux, dit le fermier ; on jurerait un homme. - Dieser Bursche wird die Krähen schnell verscheuchen", sagte der Bauer, "man könnte schwören, dass er ein Mann ist. - This fellow will soon frighten the crows, said the farmer; one would swear a man. - Mais c'est un homme, dit l'autre. - Aber er ist ein Mann", sagte der andere. - But he is a man, said the other. J'étais tout à fait d'accord avec lui. Ich stimmte ihm voll und ganz zu. I totally agreed with him. Le fermier m'emporta sous son bras jusqu'au champ de blé et m'installa sur un grand pieu, à l'endroit où vous m'avez trouvé. Der Bauer trug mich unter seinem Arm zum Weizenfeld und setzte mich auf einen großen Pfahl an der Stelle, wo Sie mich gefunden haben. The farmer carried me under his arm to the wheat field and placed me on a large stake, where you found me. Il s'en alla aussitôt après avec son ami, me laissant seul. Er ging gleich darauf mit seinem Freund weg und ließ mich allein zurück. He left immediately afterwards with his friend, leaving me alone. Je n'aimais pas être abandonné de la sorte ; j'essayai donc de leur courir après, malheureusement, mes pieds ne touchaient pas le sol et je fus obligé de rester tout seul sur mon pieu. Ich mochte es nicht, so verlassen zu werden, also versuchte ich, ihnen hinterherzulaufen, doch leider berührten meine Füße nicht den Boden und ich musste ganz allein auf meinem Pfahl stehen bleiben. I didn't like being left like that; I therefore tried to run after them, unfortunately, my feet did not touch the ground and I was obliged to remain alone on my stake. C'était un bien triste sort, car je ne pouvais penser à rien, puisque je venais tout justement d'être fait. Das war ein sehr trauriges Schicksal, denn ich konnte an nichts denken, da ich gerade erst gemacht worden war. It was a very sad fate, because I couldn't think of anything, since I had just been made. Corbeaux et oiseaux venaient en bandes dans le champ de blé, mais s'enfuyaient à ma vue en me prenant pour un Muntchkin ; cela me faisait plaisir, j'avais l'impression d'être quelqu'un d'important. Krähen und Vögel kamen in Scharen in das Weizenfeld, flohen aber bei meinem Anblick und hielten mich für einen Muntschkin; das freute mich, denn ich fühlte mich wie jemand Wichtiges. Crows and birds flocked to the wheat field, but fled from my sight, taking me for a Muntchkin; it made me happy, I had the impression of being someone important. A plusieurs reprises, un vieux corbeau passa près de moi ; m'ayant examiné sur toutes les coutures, il finit par se percher sur mon épaule en me disant : « Si ce fermier croit me tromper, il s'y prend comme un balai. Mehrmals flog eine alte Krähe an mir vorbei. Nachdem sie mich von allen Seiten begutachtet hatte, setzte sie sich schließlich auf meine Schulter und sagte: "Wenn dieser Bauer glaubt, mich täuschen zu können, dann macht er das wie ein Besen. Several times an old crow passed by me; having examined me from every angle, he ended up perching himself on my shoulder, saying to me: "If this farmer thinks he is deceiving me, he's going about it like a broom." N'importe quel corbeau de bon sens verrait bien que tu n'es qu'un mannequin bourré de paille. Jede Krähe mit gesundem Menschenverstand würde erkennen, dass du nur eine mit Stroh gefüllte Schaufensterpuppe bist. Any common-sense crow would see that you're just a dummy stuffed with straw. »Puis il sauta à mes pieds et picora tout son soûl. "Dann sprang er mir vor die Füße und pickte, was das Zeug hielt. Then he jumped at my feet and pecked his fill. Voyant que je ne lui faisais aucun mal, les autres oiseaux vinrent à leur tour se gorger de blé, si bien qu'en peu de temps, je fus entouré de leurs nuées. Als die anderen Vögel sahen, dass ich ihm keinen Schaden zufügte, kamen sie ihrerseits, um sich an dem Weizen zu laben, sodass ich in kurzer Zeit von ihren Schwärmen umgeben war. Seeing that I was doing him no harm, the other birds came in their turn to gorge themselves on wheat, so that in a short time, I was surrounded by their clouds. J'en fus attristé ; somme toute, je ne faisais pas un si bon Épouvantail ; mais le vieux corbeau me consola : « Si seulement tu avais un peu de cervelle dans la tête, tu vaudrais bien les autres hommes, et peut-être mieux que certains d'entre eux. Ich war traurig darüber; alles in allem gab ich keine so gute Vogelscheuche ab; aber der alte Rabe tröstete mich: "Wenn du nur ein bisschen Hirn im Kopf hättest, wärst du den anderen Menschen ebenbürtig, vielleicht sogar besser als manche von ihnen. I was saddened; all in all, I didn't make such a good Scarecrow; but the old crow consoled me: "If only you had a little brains in your head, you would be better than other men, and perhaps better than some of them." La cervelle est le seul bien digne de ce nom, en ce monde, que l'on soit homme ou corbeau. Das Gehirn ist der einzige nennenswerte Besitz in dieser Welt, egal ob Mensch oder Rabe. The brain is the only good worthy of the name, in this world, whether one is a man or a crow. »Puis les corbeaux s'envolèrent ; je réfléchis alors à la question, et résolus de me procurer de la cervelle par tous les moyens. "Dann flogen die Krähen davon; ich dachte nun über die Sache nach und beschloss, mir auf jede erdenkliche Weise Hirn zu verschaffen. “Then the crows flew away; I then reflected on the question, and resolved to procure brains by all means. Par bonheur, vous êtes passée par là et m'avez arraché à mon pieu : or, d'après ce que vous dites, Oz le Grand me donnera certainement de la cervelle dès notre arrivée à la Cité d'Émeraude. Zum Glück bist du vorbeigekommen und hast mich von meinem Pfahl losgerissen, und nach allem, was du sagst, wird Oz der Große mir bestimmt Hirn geben, sobald wir in der Smaragdstadt angekommen sind. Luckily, you passed by and snatched me from my stake: and from what you say, Oz the Great will certainly give me brains as soon as we arrive in the Emerald City. - Je le souhaite, dit Dorothée, très sérieusement, vous semblez en mourir d'envie. - Ich wünsche es mir", sagte Dorothea sehr ernst, "Sie scheinen vor Sehnsucht zu sterben. - I wish so, said Dorothée, very seriously, you seem to be dying to. - A qui le dites-vous ! - Wem sagen Sie das! - Who are you telling! répliqua l'Épouvantail. erwiderte die Vogelscheuche. replied the Scarecrow. C'est tellement désagréable de savoir qu'on est un sot. Es ist so unangenehm, zu wissen, dass man ein Narr ist. It's so unpleasant to know you're a fool. - Eh bien, dit la fillette, partons. - Nun", sagte das Mädchen, "lass uns gehen. - Well, said the little girl, let's go. Et elle tendit le panier à l'Épouvantail. Und sie reichte der Vogelscheuche den Korb. And she handed the basket to the Scarecrow. II n'y avait plus de barrières au bord de la route à présent, et le pays était rude et inculte. Es gab jetzt keine Zäune mehr am Straßenrand und das Land war rau und unkultiviert. There were no barriers by the side of the road now, and the country was rough and uncultivated. En fin d'après-midi, ils atteignirent une grande forêt, les arbres en étaient si gros et si rapprochés qu'ils formaient une voûte au-dessus de Am späten Nachmittag erreichten sie einen großen Wald, in dem die Bäume so dick waren und so dicht beieinander standen, dass sie ein Gewölbe über der Straße bildeten. By late afternoon they reached a large forest, the trees were so big and close together that they formed a vault over

la route de briques jaunes. die gelbe Ziegelsteinstraße. the yellow brick road. Il faisait très sombre, car les branches empêchaient le jour de percer ; mais nos voyageurs persévérèrent et s'enfoncèrent dans la forêt. Es war sehr dunkel, denn die Äste verhinderten, dass das Tageslicht durchbrach; doch unsere Reisenden blieben hartnäckig und gingen tiefer in den Wald hinein. It was very dark, for the branches prevented the light from breaking through; but our travelers persevered and plunged into the forest. - Si cette route y entre, elle doit aussi en sortir, dit l'Épouvantail, et comme la Cité d'Émeraude se trouve à l'autre extrémité, nous devons la suivre jusqu'au bout. - Wenn diese Straße hineinführt, muss sie auch wieder hinausführen", sagte die Vogelscheuche. "Und da die Smaragdstadt am anderen Ende liegt, müssen wir ihr bis zum Ende folgen. - If this road goes in, it must also come out, said the Scarecrow, and since the Emerald City is at the other end, we must follow it to the end. - N'importe qui pourrait en dire autant, dit Dorothée. - Jeder könnte das Gleiche sagen", sagte Dorothea. - Anyone could say the same, said Dorothy. - Certes, et c'est pourquoi je le dis, répliqua l'Épouvantail. - Gewiss, und deshalb sage ich es auch", erwiderte die Vogelscheuche. "Certainly, and that's why I say it," replied the Scarecrow. S'il avait fallu de la cervelle pour trouver ça, je ne l'aurais jamais dit. Wenn es Hirn gebraucht hätte, um auf so etwas zu kommen, hätte ich es nie gesagt. If it had taken brains to find that, I never would have said so. Au bout d'une heure environ, la lumière fit place à la nuit et ils se retrouvèrent trébuchant dans l'obscurité. Nach etwa einer Stunde wich das Licht der Nacht und sie stolperten durch die Dunkelheit. After about an hour, the light gave way to night and they found themselves stumbling in the dark. Si Dorothée n'y voyait rien du tout, ce n'était pas le cas de Toto - certains chiens y voient très bien dans le noir - ni de l'Épouvantail qui affirmait y voir comme en plein jour. Dorothea konnte zwar überhaupt nichts sehen, aber Toto nicht - manche Hunde können im Dunkeln sehr gut sehen - und auch die Vogelscheuche nicht, die behauptete, sie könne dort wie am Tag sehen. If Dorothée couldn't see anything at all, this wasn't the case for Toto - some dogs can see very well in the dark - nor for the Scarecrow who claimed to see as in broad daylight. Elle lui prit donc le bras et put ainsi poursuivre sa route sans encombre. Sie nahm also seinen Arm und konnte so ihren Weg ungehindert fortsetzen. So she took his arm and was able to continue on her way without a hitch. - Si vous apercevez une maison ou un quelconque endroit où nous pourrions passer la nuit, dit-elle, dites-le moi ; car ce n'est pas commode du tout de marcher dans le noir. - Wenn Sie ein Haus oder einen anderen Ort sehen, an dem wir die Nacht verbringen können, sagen Sie es mir," sagte sie. - If you see a house or any place where we could spend the night, she said, tell me; because it is not at all convenient to walk in the dark. L'Épouvantail ne tarda pas à s'arrêter. Es dauerte nicht lange, bis die Vogelscheuche stehen blieb. The Scarecrow soon stopped. - J'aperçois une petite chaumière sur notre droite, dit-il, faite de rondins et de branches. - Ich sehe rechts von uns eine kleine Hütte", sagte er, "die aus Baumstämmen und Ästen gebaut ist. - I see a small cottage on our right, he said, made of logs and branches. On y va ? Sollen wir gehen? Let's go ? - Oh oui ! - Oh ja! - Oh yes ! répondit l'enfant. antwortete das Kind. Je n'en peux plus. Ich kann nicht mehr. I can not stand it anymore. L'Épouvantail lui fraya donc un chemin à travers les arbres jusqu'à la chaumière ; en entrant, Dorothée remarqua un lit de feuilles séchées dans un coin. Als Dorothea eintrat, bemerkte sie in einer Ecke ein Bett aus getrockneten Blättern. So the Scarecrow made his way through the trees to the cottage; upon entering, Dorothy noticed a bed of dried leaves in one corner. Elle s'allongea aussitôt et, avec Toto à ses côtés, sombra dans un profond sommeil. Sie legte sich sofort hin und fiel mit Toto an ihrer Seite in einen tiefen Schlaf. She lay down immediately and, with Toto by her side, fell into a deep sleep. Quant à l'Épouvantail, insensible à la fatigue, il resta debout dans l'autre coin et attendit patiemment jusqu'au matin. Was die Vogelscheuche betrifft, so blieb sie, unempfindlich gegen Müdigkeit, in der anderen Ecke stehen und wartete geduldig bis zum Morgen. As for the Scarecrow, oblivious to fatigue, he stood in the other corner and waited patiently until morning.