La Renaissance - Les clefs de la Renaissance
L'art de la Renaissance marque une rupture avec l'art du Moyen Âge.
Chaque pays a ses caractéristiques mais tous se retrouvent sur un certain nombre de points :
une recherche de réalisme, l'utilisation de la perspective, la recherche de lumière,
de nouvelles techniques et de nouveaux sujets.
Observons en détails la Naissance de Vénus de Botticelli
et le portrait de François 1er par Jean Clouet.
La Naissance de Vénus est un chef d'oeuvre de la Renaissance italienne.
Ce tableau a été peint par Botticelli.
Observons les caractéristiques de cette nouvelle façon de peindre en rupture avec l'art médiéval.
A la Renaissance, les artistes s'inspirent de la mythologie. Botticelli peint ici Vénus.
D'après Homère et Hésiode, la déesse de la beauté et de l'amour
est née déjà adulte de l'écume de la mer.
A l'exception d'Adam et Eve, il y a très peu de nu dans l'art médiéval.
Botticelli rompt avec la représentation du corps de l'époque
et peint la déesse en s'inspirant d'une célèbre sculpture antique, la Vénus Pudique
En peignant au centre de sa composition la déesse nue, Botticelli innove
non seulement sur le plan formel mais aussi intellectuel :
la nudité est légitimée et glorifiée
grâce à l'antique qui est devenu un modèle de référence dans les arts et dans la pensée.
Ce corps long, souple et svelte à la peau blanche et lisse
est défini par la règle des proportions de la statuaire antique.
Le peintre ne copie pas la sculpture antique mais il la réinvente,
il la transpose dans ce monde érudit et raffiné qu'était la cour des Médicis.
Il crée un idéal féminin caractérisé par un corps longiligne,
un teint pâle, et une expression mélancolique sur le visage.
La beauté s'exprime aussi par la netteté du dessin, les couleurs délicates
et la souplesse des corps dansants.
Retenons de cette peinture qu'elle est l'une des première représentation profane
d'un grand nu féminin dans la peinture italienne du XVe siècle,
que la nudité inspirée de l'Antique et non plus exclusivement de la nature,
devient désormais l'idéal de la beauté et de la perfection.
Ce portrait du roi François 1er a été peint par Jean Clouet vers 1530.
A cette époque le portrait individuel se développe
et son format devient de plus en plus grand.
Approchez et observons en quoi ce tableau est une oeuvre clé de l'époque.
Pour la première fois, on ne montre pas le roi en prière comme au Moyen Âge,
mais regardant ses sujets.
Son visage n'est plus de profil mais de ¾ face.
Il est en costume de cour mais sans couronne !
Vêtu à la mode italienne, François 1er apparaît en homme de cour raffiné.
Observez combien son corps occupe tout l'espace et dépasse même du cadre,
c'est un moyen d'exprimer sa puissance.
Dans un esprit caractéristique de la Renaissance, l'artiste peint un portrait du roi
très ressemblant mais doté d'une beauté idéale.
Cette manière d'idéaliser le réel est typique de cette époque.
Au Moyen Âge, les artistes représentaient les personnages dans un espace défini
selon des perspectives très approximatives.
A la Renaissance, on redécouvre les principes de la perspective linéaire
qui permettent de donner l'illusion parfaite de la profondeur.
Même s'il est difficile de parler de perspective, ce tableau de François 1er se distingue
car il donne justement l'illusion de la profondeur.
Le roi apparaît dans un espace clairement défini entre le parapet sur lequel s'appuie
sa main droite et l'arrière-plan où l'on distingue l'ombre portée de son corps
sur la tenture rouge, la couleur du pouvoir.
A la Renaissance, l'utilisation de la peinture à l'huile se répand progressivement.
Dans ce tableau elle permet de peindre avec minutie les détails du costume,
broderies, bijoux, fourrure et de rendre l'aspect soyeux et la texture des étoffes.
Le format inédit du portrait royal, la représentation humaine du roi,
la recherche d'illusion spatiale font bien de cette peinture
une oeuvre majeure de la Renaissance française.