SIMONE WEIL - Pourquoi il faut supprimer les partis politiques 📏 (1)
bonjour à tous
aujourd'hui on va pas de simone veil
simone veil est une fille
en seize né en 1909
ne doit pas être confondue avec simone
veil la femme politique dont le nom
s'écrit avec un v la confusion serait
d'autant plus regrettable que
contrairement à son homonyme simone veil
la philosophe n'avait pas beaucoup de
sympathie pour les partis politiques
ça va même beaucoup plus loin que ça
puisque simone veil était tout bonnement
pour la suppression des partis
politiques une position qu'elle a
exprimé dans un petit texte intitulé
notes pour la suppression générale des
partis politiques paru en 1950 et dont
nous allons parler aujourd'hui
alors à la question en quoi les partis
politiques pose-t-il problème la réponse
de simone veil tient en une phrase
pour elle les partis politiques portent
en eux le germe du totalitarisme
ont des mots très forts certains le
trouveront même excessif surtout dans
des sociétés comme les nôtres où on nous
présente justement les partis politiques
comme un rempart au totalitarisme comme
des garanties du pluralisme et de la
démocratie
et bien simone veil ne partage
absolument pas cette opinion pour elle
les choses sont beaucoup plus complexe
que ça
et on va voir dans quelques instants
comment simone veil justifie sa position
et sur quels arguments elle s'appuie
mais avant ça quelques mots sur la
personne que le grand public connaît
finalement assez peu
simone veil est né à paris dans une
famille juive d'origine alsacienne
elle meurt très jeune à 34 ans mais elle
aura une vie très remplie
son enfance est marquée par de nombreux
déménagements
pendant la première guerre mondiale son
père étant chirurgien militaire
professeur à 22 ans et elle commence
alors à s'engager dans des actions
syndicales
elle reverse même son salaire à la
caisse de solidarité des mineurs de fond
on la voit également prendre part aux
grèves de 1936
la même année elle s'engage sur le front
espagnol en 40 elle rejoint la
résistance et d'une manière générale
toute sa vie sera marqué par
l'abnégation et l'engagement auprès des
plus démunis
elle se convertit au christianisme à
l'âge de 27 ans le christianisme dont
elle dira que c'était la seule religion
dans laquelle elles pouvaient se
reconnaître la religion des esclaves
et sur le plan philosophique simone veil
est influencé par des penseurs très
divers parfois même aux antipodes les
uns des autres
des cartes avec lequel elle partage un
attachement profond à la raison
platon en qui elle voit le père de la
mystique européenne on aura l'occasion
d'en reparler
mais aussi marc ce qu'elle rejoint sur
l'analyse sociale ainsi que sur l'idée
que la philosophie ne devrait pas
seulement servir à expliquer le monde
mais aussi à le transformer
il est évident que pour comprendre la
position de simone veil sur les partis
politiques il faut tenir compte de cette
donnée faut tenir compte de son
épistémologie politique et son
épistémologie politique c'est celle
d'une militante révolutionnaire
c'est celle d'une femme profondément
révoltés contre les injustices et qui
les combattent et dans sa pratique
quotidienne
alors pour entrer maintenant dans ce qui
va nous intéresser aujourd'hui à savoir
la question des partis politiques on va
commencer de la manière la plus simple
qui soit c'est à dire qu'on va commencer
par expliquer ce qu'est un parti
politique et quel est son but
un parti politique
une organisation qui rassemble des
personnes partageant les mêmes idées et
dont l'objectif est d'accéder au pouvoir
pour mettre en oeuvre ses idées dans la
société
accéder au pouvoir ou au minimum
influencer les décisions du parti qui se
trouve au pouvoir
donc cette définition ce n'est pas celle
de simone veil en particulier c'est la
définition du dictionnaire celle qui est
communément admise et si on analyse bien
cette définition on s'aperçoit qu'elle
contient deux éléments essentiels deux
éléments sur lesquels simone veil va
s'appuyer pour construire sa critique
des partis politiques
le premier élément c'est l'homogénéité
des idées
qu'est ce que ça veut dire eh bien
on dira que les personnes qui adhèrent
un parti politique ou qui votent pour
lui aux élections ce sont des personnes
qui partagent globalement les mêmes
opinions et les mêmes valeurs
par exemple si vous estimez que sur le
plan économique il faut encourager les
entreprises et faciliter les
licenciements
bien priori vous n'allez pas voter pour
un parti qui prône la propriété
collective des moyens de production
de même que si vous êtes un militant
écologiste
vous n'allez pas prendre votre carte
dans un parti qui prône le productivisme
et l'épuisement des énergies fossiles
ça paraît évident mais vous allez voir
tout à l'heure que c'est un point
essentiel sur lequel il faudra qu'on
s'arrête
donc premiers éléments
l'homogénéité des idées
deuxième élément la recherche du pouvoir
à part politique c'est une organisation
qui a pour but d'accéder au pouvoir
là encore c'est une évidence mais là
encore c'est une évidence qui mérite
d'être souligné
un parti politique ne veut pas
simplement exister
il ne veut pas simplement témoigner
il veut peser
peser sur les décisions pesées sur l'eau
lyc
politique qui ne pèse plus rien c'est un
parti politique condamnée à
l'inefficacité et donc à la disparition
voilà défini les deux éléments
essentiels d'un parti politique
l'homogénéité des idées et la recherche
du pouvoir
alors maintenant la question est de
savoir en quoi est ce problématique
car vous remarquez et si vous n'avez pas
remarqué je le précise maintenant pour
qu'il n'y ait aucune ambiguïté
pour simone veil ce n'est pas tel ou tel
parti politique qui pose problème
ce qui pose problème c'est le système
des partis politiques
le système c'est à dire que c'est la
nature même des partis politiques qui
est en cause
pour simone veil il n'y a pas de
distinction à faire entre les différents
partis politiques puisque quelles que
soient les idées qu'on y prône
but du jeu c'est toujours de les porter
au pouvoir
entre une boutique qui vend des robes en
satin et une boutique qui vend du
saucisson la finalité reste la même
c'est le pas
reste c'est de la décoration
donc qu'est ce qui pose problème dans
les partis politiques
selon simone veil
est ce que le problème vient de
l'homogénéité des idées ou bien ce qu'il
vient de la recherche du pouvoir
et bien en réalité
les deux
ce sont ces deux choses là il pose
problème
et on va en quoi elle pose problème
alors commençons par le et point
l'homogénéité des idées on l'a dit le
propre d'un parti c'est de rassembler
des personnes qui partagent les mêmes
opinions et les mêmes valeurs qui
partagent ce qu'on appellera une ligne
la fameuse ligne du parti
mais ce point une conséquence
qu'il rend impossible l'existence d'un
pluralisme
le pluralisme c'est à dire l'expression
et la cohabitation d'idées divergentes
sur tel ou tel sujet
parce qu'on peut très bien adhérer à la
majorité des idées d'un parti mettre en
désaccord sur d'autres
et quand ça arrive le fait de les
exprimer le fait d'exprimer une position
contradictoire avec celle du parti c'est
prendre le risque d'affaiblir le parti
c'est prendre le risque de créer de la
division
canton sa partie
et faire bloc et laisser ces désaccords
au vestiaire
d'ailleurs on peut le conte était dans
notre système actuel quand un
responsable politique prend une position
divergente par rapport à la ligne
officielle du parti on parle de ligne
dissidente
la dissidence correspondant en fait de
désobéir à l'autorité
on voit bien ici le champ lexical de la
discipline
et quand la divergence touche non plus
un membre mais un groupe de membres on
ne parle plus de dissidence mais on
parle de scission
on parle de clans au sein du parti
l'idée de
chiant la rupture de l'unité
est donc en définitive adhérer à un
parti c'est renoncer à exprimer une
pensée contradictoire
c'est renoncer à l'exercice de la raison
critique
tic menace à tout moment de fragiliser
l'équilibré et la stabilité du parti
d'ailleurs simone veil souligne à quel
point il est problématique d'exprimer
une idée au nom d'une appartenance
politique
le fait de dire en tant que socialiste
je pense que ou en tant que monarchiste
je considère que
un problème
parce que sa fugue les dunes 4 politique
soto conditionnée à adhérer à une idée
non pas parce qu'on la jugent bonne
ouvrez mais parce qu'elle fait partie du
corpus idéologique du camp auquel on
appartient
les conditions de la pensée mécanique
c'est à dire de la non pensée
et ça pour simone veil ça pose problème
ça pose problème parce que ça signifie
sacrifier la pensée sur l'autel du
consensus
ça signifie faire passer l'intérêt du
groupe avant la vérité
et ça c'est pas possible
parce qu'à la limite on peut très bien
imaginer que l'expression d'un des
accords puissent être quelque chose de
positif
on peut très bien imaginer qu'à
l'encontre de la ligne du parti puisse
être une occasion d'améliorer cette
ligne est de la rendre plus robuste
dans un mouvement hégélien de
dépassement par l'incorporation de la
critique
mais non
pensée divergente ne sera pas perçue
comme une occasion d'améliorer la ligne
du parti elle sera perçue comme une
désobéissance
comme de la déloyauté
comme le germe de la prison
simone veil explique bien la pensée du
parti exerce une pression sur la pensée
des individus qui le composent
on retrouve ici ce qu'aimer dürckheim
appelait la pensée collective c'est à
dire la pensée du groupe entend qu'elle
écrase et se substitue à la pensée
individuelle
on n'attend pas du militant qu'il
exprime des idées
on attend du militant qui soutiennent
des idées
les idées du parti
et donc le militant qui se trouvent en
situation de divergence vis-à-vis de la
ligne du parti
il doit faire un choix
fidélité au parti ou la fidélité à sa
pensée
il suit sa pensée il reste fidèle à
lui-même mais il trahit le parti
et s'il renie sa pensée il reste fidèle
au parti mais c'est lui-même qu'il
travaillait
dans les deux cas il y as trahison
pour que le dilemme du militant c'est un
dilemme d'ordre moral
choisir qui trahir
et à moins de renoncer purement et
simplement à l'exercice de son esprit
critique la trahison est
consubstantielle à l'appartenance à un
parti politique
tôt ou tard le membre d'un parti sera
confronté à ce dilemme
et ce jour là il devra trahir
trahir le pas si où se trahir lui-même
je cite
si un homme membre d'un parti est
absolument résolu à être fidèle en tout
c'est penser qu'à la lumière intérieure
exclusivement et à rien d'autre il ne
peut pas faire connaître cette
résolution à son parti il est alors
vis-à-vis de lui en état de mensonges
c'est une situation qui ne peut être
accepter qu'à cause de la nécessité qui
contraint à se trouver dans un parti
pour prendre part efficacement aux
affaires publiques mais alors cette
nécessité est un mal et il faut y mettre
fin en supprimant les parties un homme
qui n'a pas pris la résolution de
fidélité exclusive à la lumière
intérieure installe le mensonge au
centre même de l'âme on entre événements
de s'en tirer par la distinction entre
la liberté intérieure et la discipline
extérieur car il faut alors mentir au
public envers qui tout candidat tout élu
a une obligation particulière de vérité
si je m'apprête à dire au nom de mon
parti des choses que j'estime contraire
à la vérité et à la justice
vais-je l'indiqué dans un avertissement
préalable si je ne le fais pas je m'en
de ces trois formes de mensonges aux
partis au public à soi même la première
est de loin la moins mauvaise mais si
l'appartenance à un parti contre 1
toujours en tout cas au mensonge
l'existence des partis est absolument
inconditionnellement un mal
pour simone veil un esprit libre dans un