Leçon 15 - Entrée en matière II
(Paris. C'est le 30 mai. Il est 9 heures du matin. Robert sort de son hôtel. Il se promène dans les rues du Quartier latin. Il semble chercher quelque chose. Il s'arrête devant un bureau de tabac, et il entre pour acheter un timbre.)
Robert: Je voudrais un timbre pour une carte postale.
La buraliste: Oui. Voilà, Monsieur.
Robert: C'est pour l'Argentine, par avion.
La buraliste: Pour l'Argentine, par avion, alors c'est 6 francs 30. 6,30 . . . 6,50 . . . 7—et trois, 10. Voilà Monsieur.
Robert: Où est-ce qu'il y a une boîte aux lettres, par ici?
La buraliste: À gauche en sortant, Monsieur.
Robert: Merci, au revoir, Madame.
La buraliste: Au revoir, Monsieur, merci
(Robert met les timbres sur la carte postale. Il cherche la boîte aux lettres, et il la trouve. Il relit la carte postale et il la met à la boîte.
Robert se promène. Il traverse la place de la Sorbonne. Il entre dans la cour de la Sorbonne. Il semble chercher quelque chose. Quelque chose? Ou quelqu'un? Il passe sous les arcades. Il traverse le couloir. Il sort par la porte de la rue des Écoles. Il entre dans le jardin du Luxembourg. Il passe devant le Sénat. Tiens! Il y a une jeune fille sur un banc. Qui est-ce? Ce n'est pas Mireille! Qu'est-ce qu'il va faire? Il ne va pas revenir à la Sorbonne! Oh, ça ne va pas! Qu'est-ce qu'il a, ce garçon? Le Quartier latin, c'est très bien, mais il n'y a pas que ça à Paris! Il y l'île Saint-Louis, les Halles, Beaubourg, la tour Eiffel, les Invalides, les Champs-Elysées, les musées, le Louvre, Orsay, Montmartre, l'Opéra. Non? Ça ne vous intéresse pas? Vous préférez revenir à la Sorbonne? Comme c'est bizarre!
Robert revient à la Sorbonne, et voit Mireille. Mais un jeune homme s'approche d'elle, et l'embrasse.)
Mireille: Hubert! Toi, ici?
Hubert: Ben oui, je viens à la fac, quelquefois. Justement, je voulais te voir. Tu sais . . .
(Et ils s'en vont.)
(Nouvelle rencontre: Robert est assis à la terrasse d'un café. Et Mireille passe dans la rue.)
Mireille: Tiens, c'est vous? Qu'est-ce que vous faites là?
Robert: Rien. Je regarde les gens qui passent.
Mireille: Excusez-moi pour hier! Mais je devais amener ma petite sœur à son cours de danse! Mais puisque vous ne faites rien, allons faire un tour au Luxembourg. Je ne suis pas pressé. Vous voulez bien?
Robert: Oui, bien sûr!
(Ils se dirigent vers le jardin du Luxembourg.)
Mireille: Mais, dites-moi, si votre père est banquier, vous devez être riche. Alors, pourquoi descendez-vous dans un petit hôtel minable?
Robert: D'abord, mon hôtel n'est pas minable du tout. C'est un petit hôtel très convenable. Et puis, mon père est peut-être riche, mais pas moi. Je préfère être indépendant.
Mireille: Ah, bon, mais alors, comment faites-vous? De quoi vivez-vous? Pour venir en France comme ça, il faut de l'argent!
Robert: Eh bien, quand j'étais petit, mes grands-parents, les parents de mon père, me donnaient toujours une centaine de dollars a Noël, et puis aussi pour mon anniversaire. C'est cet argent que je dépense maintenant.
Mireille: Ah, je vois! Vous ne voulez pas prendre l'argent de votre père, mai vous n'avez rien contre celui de vos grands-parents. Mais, dites moi, si c'est la première fois que vous venez ici, vous ne devez connaître personne à Paris.
Robert: Non, pas encore, mais j'ai un lettre pour des gens qui habitent quai de Grenelle. Je compte aller les voir demain.
Mireille: Quai de Grenelle, dans une des tours?
Robert: Tour Totem, 59, quai de Grenelle, Madame Jacques Courtois. C'est une amie d'enfance de ma mère.
Mireille: Madame Courtois? Mai ça, c'est formidable. Quelle coïncidence!
Robert: Vous la connaissez?
Mireille: Ben, si je la connais, mais bien sûr que je la connais! C'est ma marraine! C'était la meilleure amie de ma mère quand elle faisait sa médecine.
Robert: Madame votre mère est médecin?
Mireille: Non, "Madame ma mère," comme vous dites, n'est pas médecin. Elle est chef de service au Ministère de la Santé. Mon grand-père était chirurgien. Et mon père est chez Renault.
Robert: Et vous, qu'est-ce que vous faites?
Mireille: Eh, moi je fais des études d'histoire d l'art. Et je fais du karaté le samedi matin . Ça peut toujours servir: on ne sait jamais, comme dit ma tante Georgette.
(Marie-Laure arrive avec son bateau.)
Mireille: Mais qu'est-ce que tu fais là, toi? Tu n'es pas à l'école?
Marie-Laure: Ça ne va pas! C'est mercredi, aujourd'hui! Et toi, qu'est-ce qu tu fais là? Euh, justement, Maman te cherchait.
Mireille: Elle n'est pas au bureau?
Marie-Laure: Ben, non, elle était à la maison; et elle te cherchait.
Mireille: Et qu'est-ce qu'elle voulait?
Marie-Laure: Ça, je ne sais pas. Mystère et boule de gomme!
Mireille: Bon, je vais voir.
Marie-Laure: C'est ça, va voir!
Mireille: Et toi, où tu vas?
Marie-Laure: Ben moi, je vais faire de la voile, et je vais essayer le nouveau bateau de Tonton Guillaume.
Mireille (à Robert): Bon, vous m'attendez, je reviens tout de suite.
(Mireille s'en va, laissant Robert et Marie-Laure.)
Marie-Laure: Vous êtes le petit ami de Mireille? Vous êtes anglais?
Robert: Pourquoi, j'ai l'air anglais?
Marie-Laure: Non.
Robert: Alors qu'est-ce que je suis? Japonais? Espagnol? Italien?
Marie-Laure: Américain.
Robert: Comment t'appelles-tu?
Marie-Laure: Marie-Laure. Et vous, vous vous appelez comment?
Robert: Robert.
Marie-Laure: Vous la trouvez bien, ma sœur?