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Les mots de l'actualité, CALOMNIE   2010-01-29

CALOMNIE 2010-01-29

« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! » Voilà une citation qui est passé en proverbe, que l'on attribut à Beaumarchais, mais qui est en fait traduite d'un texte anglais du philosophe Francis Bacon. Et si l'on parle de calomnie, c'est que ce terme reste au centre du procès puisque plusieurs prévenus ont été condamnés pour dénonciation calomnieuse. Calomnie est un mot est ancien, et très souvent, aujourd'hui, on tente de le distinguer du mot médisance. C'est d'ailleurs presque un cliché du « bon français » que de souligner la nuance. on dit que la médisance consiste à dire du mal de quelqu'un, en rapportant des choses vraies ; alors que la calomnie consiste à mentir et à inventer pour nuire. Alors, on voit bien sûr la gradation entre les deux termes, même si dans l'un comme dans l'autre cas, la volonté malveillante semble attestée. Calomnie est un bien vieux mot, qui déjà en latin calomnia appartenait au vocabulaire juridique. Il s'agissait d'accusations fausses, mais officielles, prononcées devant un tribunal. Et l'on sait combien les Romains étaient chicaneurs et procéduriers : toute l'éloquence latine dérive du prétoire ! Puis le mot a évolué, pour ne plus désigner que des paroles, qu'elles soient publiques ou privées. C'est le sens qu'il a aujourd'hui, mais ces imputations mensongères, si elles ont un écho public, si elles sont publiées dans la presse ou prononcées devant autrui, tombent sous le coup de la loi. D'autant qu'elles sont susceptibles d'être colportées, c'est-à-dire reprises pas ceux qui les auront lues ou entendues, et qui peut-être sans vérifier, les rediront ou les réécriront ! Et c'est bien ça qu'on appelle l'air de la calomnie. Cette expression on l'emploie à propos de la pièce de Beaumarchais, le Barbier de Séville et du fameux air, on l'entend dans l'opéra de Rossini qui porte le même titre. Belle image quand même, et si bien glosée par Bazile au théâtre qu'elle ne pouvait qu'être reprise à l'opéra. Quant à la médisance elle recèle également une volonté de faire du mal, déjà sensible dans la construction du mot. On peut d'ailleurs se souvenir que de nombreux verbes dérivent de dire ; parmi eux: médire, dont on vient de parler, et maudire, dont la signification est toute différente. Il s'agit d'une parole presque magique : on voue quelqu'un à la colère divine ; on essaie par cette malédiction d'attirer sur sa tête la vengeance du ciel. La différence entre médire et maudire tient donc essentiellement au destinataire. Quand on médit, on s'adresse à son semblable, on est dans le commérage, le ragot, on est entre soi avec l'espoir que ces propos venimeux retomberont sur la tête de celui dont on dit du mal. Mais quand on maudit, on s'adresse directement à l'instance supérieure, à Dieu, ou à ses saints, pour qu'ils punissent eux-mêmes le malheureux. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


CALOMNIE   2010-01-29 VERLEUMDUNG 2010-01-29 SLANDER 2010-01-29 LASTER 2010-01-29 CALÚNIA 2010-01-29

« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! » Voilà une citation qui est passé en proverbe, que l'on attribut à Beaumarchais, mais qui est en fait traduite d'un texte anglais du philosophe Francis Bacon. Et si l'on parle de calomnie, c'est que ce terme reste au centre du procès puisque plusieurs prévenus ont été condamnés pour dénonciation calomnieuse. Calomnie est un mot est ancien, et très souvent, aujourd'hui, on tente de le distinguer du mot médisance. C'est d'ailleurs presque un cliché du « bon français » que de souligner la nuance. on dit que la médisance consiste à dire du mal de quelqu'un, en rapportant des choses vraies ; alors que la calomnie consiste à mentir et à inventer pour nuire. Alors, on voit bien sûr la gradation entre les deux termes, même si dans l'un comme dans l'autre cas, la volonté malveillante semble attestée. Calomnie est un bien vieux mot, qui déjà en latin calomnia appartenait au vocabulaire juridique. Il s'agissait d'accusations fausses, mais officielles, prononcées devant un tribunal. Et l'on sait combien les Romains étaient chicaneurs et procéduriers : toute l'éloquence latine dérive du prétoire ! Puis le mot a évolué, pour ne plus désigner que des paroles, qu'elles soient publiques ou privées. C'est le sens qu'il a aujourd'hui, mais ces imputations mensongères, si elles ont un écho public, si elles sont publiées dans la presse ou prononcées devant autrui, tombent sous le coup de la loi. D'autant qu'elles sont susceptibles d'être colportées, c'est-à-dire reprises pas ceux qui les auront lues ou entendues, et qui peut-être sans vérifier, les rediront ou les réécriront ! Et c'est bien ça qu'on appelle l'air de la calomnie. Cette expression on l'emploie à propos de la pièce de Beaumarchais, le Barbier de Séville et du fameux air, on l'entend dans l'opéra de Rossini qui porte le même titre. Belle image quand même, et si bien glosée par Bazile au théâtre qu'elle ne pouvait qu'être reprise à l'opéra. Quant à la médisance elle recèle également une volonté de faire du mal, déjà sensible dans la construction du mot. On peut d'ailleurs se souvenir que de nombreux verbes dérivent de dire ; parmi eux: médire, dont on vient de parler, et maudire, dont la signification est toute différente. Il s'agit d'une parole presque magique : on voue quelqu'un à la colère divine ; on essaie par cette malédiction d'attirer sur sa tête la vengeance du ciel. La différence entre médire et maudire tient donc essentiellement au destinataire. Quand on médit, on s'adresse à son semblable, on est dans le commérage, le ragot, on est entre soi avec  l'espoir que ces propos venimeux retomberont sur la tête de celui dont on dit du mal. Mais quand on maudit, on s'adresse directement à l'instance supérieure, à Dieu, ou à ses saints, pour qu'ils punissent eux-mêmes le malheureux. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/