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Les mots de l'actualité, ALTERNANCE   2010-01-19

ALTERNANCE 2010-01-19

Alternance au Chili ! C'est la formule qui a été a employée à propos des résultats de l'élection présidentielle, et de la victoire du candidat de droite Sebastian Piñera. Le mot est très transparent et compréhensible. C'est qu'une personnalité de droite a succédé à une personnalité de gauche ; l'orientation du pouvoir a changé. Après Michelle Bachelet, ce sont « les autres » qui prennent les commandes, et on sait bien que « alternance » est un mot formé sur le radical alter , qui signifie « autre ». Ce terme évoque une idée de balancement, de succession régulière d'éléments, et s'il n'infère pas systématiquement une idée de dualité, la plupart du temps c'est quand même entre deux éléments que ça se joue. Ce mot d'alternance a un sens politique assez précis en français, qui n'est d'ailleurs pas si ancien : c'est essentiellement en 1981 que le mot s'est répandu et ensuite à partir de 1986. En 1981, François Mitterrand est élu président de la république : premier président de gauche depuis 1958, depuis la naissance de la Ve République. On change ! Et à l'époque d'ailleurs, on a parlé du changement : ce seul mot symbolisait le renouveau politique. L'opposition prenait les rênes du pouvoir, les tenants du pouvoir passaient dans l'opposition : c'était l'alternance. Qui s'est reproduite de façon assez différente cinq ans plus tard. La gauche perd les élections législatives, la majorité parlementaire est de nouveau à droite ; Mitterrand est contraint de prendre un Premier ministre issu de cette nouvelle majorité, et le président de gauche a donc un gouvernement de droite : alternance.

On parle même souvent d'alternance démocratique, en insistant sur l'adjectif, comme si cette oscillation était justement l'indice d'un bon fonctionnement de ce système politique, de la tolérance qu'il implique. En effet, si l'électorat est volatile, s'il peut sembler infidèle, ce n'est pas vu comme un illogisme ou une inconséquence. Les citoyens ne sont pas forcément volages quand la majorité de leurs suffrages ne va pas vers le même camp d'une échéance à l'autre. Et les hommes politiques sont de bons républicains quand ils acceptent de céder la place à leurs adversaires, qu'ils ne s'accrochent pas au pouvoir, qu'ils font comme ils le disent parfois des cures d'opposition. Tout ça se passe donc dans le jeu démocratique. Ce qui explique que quand Pinochet a lâché prise au Chili, on n'a pas parlé d'alternance. La démocratie retrouvait ses droits après une période de dictature, c'était bien différent. Alors on parle de transition démocratique, mais c'est tout. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


ALTERNANCE   2010-01-19 ALTERNANZ 2010-01-19 ALTERNATION 2010-01-19 AFWISSELING 2010-01-19

Alternance au Chili ! C'est la formule qui a été a employée à propos des résultats de l'élection présidentielle, et de la victoire du candidat de droite Sebastian Piñera. Le mot est très transparent et compréhensible. C'est qu'une personnalité de droite a succédé à une personnalité de gauche ; l'orientation du pouvoir a changé. Après Michelle Bachelet, ce sont « les autres » qui prennent les commandes, et on sait bien que « alternance » est un mot formé sur le radical alter , qui signifie « autre ». Ce terme évoque une idée de balancement, de succession régulière d'éléments, et s'il n'infère pas systématiquement une idée de dualité, la plupart du temps c'est quand même entre deux éléments que ça se joue. Ce mot d'alternance a un sens politique assez précis en français, qui n'est d'ailleurs pas si ancien : c'est essentiellement en 1981 que le mot s'est répandu et ensuite à partir de 1986. En 1981, François Mitterrand est élu président de la république : premier président de gauche depuis 1958, depuis la naissance de la Ve République. On change ! Et à l'époque d'ailleurs, on a parlé du changement : ce seul mot symbolisait le renouveau politique. L'opposition prenait les rênes du pouvoir, les tenants du pouvoir passaient dans l'opposition : c'était l'alternance. Qui s'est reproduite de façon assez différente cinq ans plus tard. La gauche perd les élections législatives, la majorité parlementaire est de nouveau à droite ; Mitterrand est contraint de prendre un Premier ministre issu de cette nouvelle majorité, et le président de gauche a donc un gouvernement de droite : alternance.

On parle même souvent d'alternance démocratique, en insistant sur l'adjectif, comme si cette oscillation était justement l'indice d'un bon fonctionnement de ce système politique, de la tolérance qu'il implique. En effet, si l'électorat est volatile, s'il peut sembler infidèle, ce n'est pas vu comme un illogisme ou une inconséquence. Les citoyens ne sont pas forcément volages quand la majorité de leurs suffrages ne va pas vers le même camp d'une échéance à l'autre. Et les hommes politiques sont de bons républicains quand ils acceptent de céder la place à leurs adversaires, qu'ils ne s'accrochent pas au pouvoir, qu'ils font comme ils le disent parfois des cures d'opposition. Tout ça se passe donc dans le jeu démocratique. Ce qui explique que quand Pinochet a lâché prise au Chili, on n'a pas parlé d'alternance. La démocratie retrouvait ses droits après une période de dictature, c'était bien différent. Alors on parle de transition démocratique, mais c'est tout. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/