×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Première & Dernière fois, Première & Dernière fois 19

Première & Dernière fois 19

Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois.

Et pour beaucoup, le cheminement entre les deux est une véritable aventure.

J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles

et eux ces confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première

et la dernière fois.

Michaël est un homme cis de 43 ans qui se définit comme hétérosexuel.

Musicien dans la vie, il est actuellement célibataire.

Bonjour Michaël.

Bonjour Lucille.

Je vais commencer par la question rituelle, on se vouvoie ou on se tutoie ?

On se tutoie.

D'accord.

Alors je vais changer un petit peu la première question qui ouvre l'émission d'habitude,

mais on comprendra pourquoi un peu plus tard.

Mais est-ce que tu te rappelles de tes premières expériences sexuelles avec une autre personne ?

Oui, très bien.

Tu avais quel âge ?

J'avais 7-8 ans, et c'était avec mon meilleur ami à l'école primaire.

On passait beaucoup de temps ensemble, et le mercredi après-midi, évidemment, ça

ne dérogeait pas à la règle.

J'ai bien souvenir en fait que très rapidement, on s'est mis à se toucher, à avoir des

relations clairement sexuelles, sans trop se poser de questions, de savoir si c'était

bien, pas bien.

Voilà, ça se faisait.

Alors ça va quand même au-delà de juste jouer au docteur et se caresser gentiment,

il y a quand même eu des rapports sexuels entre vous pénétratifs.

Oui, carrément.

En fait, on habitait à Pigalle, donc je pense que ça devait jouer aussi sur notre

aisance en quelque sorte, sur notre imaginaire.

Parce que tu avais le souvenir d'avoir déjà vu dans les vitrines ou dans une ambiance

globale du quartier, des choses explicites.

Les Dames Panthères.

Les fameuses.

Les fameuses.

Tu peux nous en dire plus ?

Les Dames Panthères, ce sont les prostituées, qui sont donc en général des dames, pour

les yeux d'un enfant, et avec une jupe au motif Léopard ou Panthère.

C'est ainsi qu'on les a appelées, mon frère et moi, les Dames Panthères.

Tu en gardes un souvenir comment de cette période-là, où tu grandis dans un quartier

qui est donc très sexualisé, même la journée.

Et où les mercredis, tu as des rapports sexuels, même si tu vois pas mal du tout, parce que

c'était consenti de part et d'autre.

Comment tu te sens par rapport à ça ? Est-ce que tu en gardes un souvenir doux, par exemple ?

C'est des bons souvenirs pour toi ?

Oui, c'est des bons souvenirs, parce que c'était assez rituel.

Au final, on n'avait pas que des rapports sexuels, on faisait aussi plein d'autres activités.

Tu rejoues aux jeux vidéo.

On a pas eu le droit de faire plein de bêtises, etc. de petits garçons de leur âge.

Mais c'est vrai que dans tout ça s'inséraient un peu ces activités-là.

J'ai pas souvenir de quelque chose d'un peu angoissant ou quoi que ce soit.

On avait bien conscience que les adultes ne devaient pas voir ce qu'on faisait, ça c'est clair.

Mais mis à part ça, c'était clairement doux et agréable.

Est-ce que tu te masturbais déjà à l'époque ?

A l'époque, je me masturbais pas encore.

Non, ouais.

J'ai eu des rapports sexuels avant de me masturber.

J'avais jamais vu les choses sous cet angle-là.

Ça a marqué, tu crois, tes premières masturbations, comme c'était ton référentiel sexuel ?

Absolument pas.

Non, non, mes premières masturbations, c'était clairement des masturbations avec un imaginaire porté sur les filles qui m'intéressaient à l'époque.

Donc c'est vraiment complètement clivé, en fait.

Ouais, c'est étonnant.

Et en parallèle, des amoureuses que tu voulais avoir, ou tes premières masturbations,

tu faisais la différence entre ce que tu vivais le mercredi après-midi avec ton ami

et ce que potentiellement tu pourrais faire avec des filles à part, c'est-à-dire pas du tout la même chose, on imagine.

Ouais, ouais.

Tu faisais vraiment la différence ?

Ah ouais, je faisais clairement la différence.

Je me disais, bon, là, on est deux petits garçons, ça se passe comme ça, en fait.

Et je sais que ça se passera différemment quand j'aurai une amoureuse.

T'avais tendance à penser que c'était plus naturel, presque ?

Que du coup, comme vous aviez le même corps et que vous partagez une amitié, il y avait un côté facile et naturel ?

Alors, peut-être.

Naturel, en fait, non, j'emploierais pas ce terme-là, mais par contre, c'était plus facile, en fait.

C'était plus immédiat, on va dire ça comme ça.

Est-ce que tu sais pourquoi tu considères pas que cette expérience-là, c'est une forme de première fois pour toi ?

Oui, je pense avoir la réponse, parce que pour moi, c'était un peu comme un entraînement.

Et puis peut-être qu'il y avait l'idée de... Bon, forcément influencé par une norme, quoi.

Mais pour moi, influencé clairement par mes envies, qui étaient que j'avais surtout envie de faire ça avec une fille.

Et donc, ça se faisait comme ça et c'était bien comme ça.

Et ça allait pas plus loin.

Mais pour moi, c'est clair que c'était... Alors, c'est vrai que c'était des relations sexuelles, clairement.

Mais la première fois, qui est celle que moi j'attendais, c'était avec une fille.

Du coup, c'était plus tard.

Un peu plus tard.

Alors après cette belle amitié, des mercredis après-midi, on avance un petit peu de quelques années et tu te retrouves en CM2.

Exactement.

Et là, tu as une amoureuse.

Ouais.

Tu me racontes que tu as fait l'amour avec cette amoureuse, c'est-à-dire ?

Eh bien, en fait, on avait 10-11 ans.

Elle, elle habitait aussi Pigalle.

On passait pas mal de temps ensemble.

Elle était super délurée, en fait.

Elle avait déjà redoublé.

Donc, dans les dernières classes d'une école primaire, ça fait une différence.

En plus, elle était super à l'aise et super en avance, en fait, pour son âge.

Donc, elle, elle avait pas mal d'amoureux.

Et moi, j'en faisais partie.

C'est une fille que j'aimais beaucoup, beaucoup, beaucoup.

Puis on aimait bien faire des conneries ensemble, quoi.

Clairement, tout ce qui était possible, toutes les conneries possibles, on les faisait.

Avec elle, on a vraiment, pour moi, fait l'amour la première fois.

Mais sans pénétration.

Et sans pénétration, exactement.

Comment tu définis cette relation ? C'était quoi ?

C'était des caresses ? Peut-être du sexe oral aussi ? Non ?

Alors, il n'y avait pas eu de sexe oral.

Mais paradoxalement, pour moi, c'était vraiment la première fois.

Parce qu'en fait, il y avait vraiment de l'amour, de l'attirance.

Claire intention, en fait, de faire l'amour.

Voilà.

Une conscience, en fait.

Moi, j'étais nu. Elle, elle était juste en culotte.

Voilà, c'est ça, exactement. Une conscience.

Ouais, exactement.

Ça t'a ému de faire ça ?

Même si tu savais déjà plus ou moins comment réagissait ton corps et le plaisir que tu pouvais avoir.

Ça a dû être particulier de le faire avec quelqu'un qui comptait pour toi.

Quelque chose que tu attendais.

Bien sûr.

Bien sûr, ça m'a beaucoup ému.

Des années après, j'avais souhaité pouvoir la recontacter.

Et puis finalement, je ne l'avais pas fait. Enfin bref.

Mais c'est quelqu'un d'ailleurs que j'ai revu de manière un peu fortuite par moment.

Mais clairement, j'en garde un très bon souvenir.

Et je garde le souvenir d'un moment vraiment fort.

Quelqu'un qui compte pour toi dans ton histoire.

Tout à fait. Je m'en souviens vraiment comme si c'était hier.

On avance, on passe au collège-lycée.

Et là, tu me traites de 15 ans à peu près.

Tu as de nouveau un meilleur ami.

Oui, voilà.

Qu'est-ce qui se passe avec ce meilleur ami ?

Je déménage, je quitte Paris.

Tu quittes Pigalle.

Je quitte Pigalle.

Bien entraîné.

Et du coup, je me retrouve dans une ville de province.

Et effectivement, au collège, j'ai un super ami, mon meilleur ami de l'époque.

Et là, clairement, les moments où on se voit, là plutôt le week-end parce qu'on est plus grand.

Là, on fait pas mal de choses, les activités qu'on avait à faire, à savoir la musique, du skateboard, des choses comme ça.

Et là aussi, je ne sais vraiment plus comment parce que ça, je n'ai pas le souvenir de comment c'est venu les premières fois.

Tu ne sais pas si c'est toi qui l'as induit ou si c'est lui.

Exactement. Je suppose qu'on était en train de se masturber samedi après-midi.

On avait un peu que ça à faire en tant qu'ado boutonneux.

Et puis, je pense que ça a dévié vers un rapport homosexuel, en fait, enfin vers une relation sexuelle de type homosexuel sur l'instant.

À base de fellation.

Voilà, à base de fellation exclusivement.

Donc l'un sur l'autre.

Voilà, c'est ça. Exactement.

Comment ça se passe quand on est ado et qu'on est facilement mal à l'aise avec littéralement tout et qu'on vient de sucer son meilleur ami ou de se faire sucer par son meilleur ami ?

Est-ce que c'est facile après la relation ? Est-ce que tu en as parlé avec lui ? Est-ce que vous avez dit ça compte pas parce qu'on s'ennuie, parce que c'est samedi après ?

Vous en avez parlé, tu crois ?

C'est vraiment des questions pertinentes auxquelles je ne m'étais plus ou pas forcément confronté ou reconfronté.

Et je n'ai pas du tout souvenir qu'on en ait trop parlé.

En fait, ça faisait un peu partie du package week-end avec le pote.

Et voilà, c'était comme ça.

Donc, c'est ton pote et vous avez continué à vous voir le samedi après ?

Voilà, exactement.

Et ça s'est reproduit ?

Ça s'est reproduit assez régulièrement.

Puis un jour, je pense, j'imagine vers 16 ans, on commence à grandir un peu plus.

Un soir, on rentre d'être allé prendre un pot comme ça.

Et puis du coup, il y a un espèce de bidasse et méchée qui lui dit mais vous êtes pédés tous les deux.

Et là, je m'étais dit, mais en fait, déjà, va te faire foutre parce que je n'aime pas ton comportement.

Je ne lui ai pas dit.

Mais du coup, ça a questionné aussi.

Tu t'es demandé si tu étais homosexuel ou pas ?

Oui, je me suis dit mais en fait, en plus, ça allait très vite parce que je me suis demandé.

Je me suis dit mais en fait, non, on n'est pas homosexuel.

On se touche, on se suce, on passe du temps ensemble.

On est super potes, mais pour moi, je pense qu'on n'est pas du tout homosexuel en fait, parce qu'on a envie de coucher avec des filles.

C'est ma prochaine question.

Est-ce que du coup, tu sais si lui avait envie de coucher avec des filles ou est-ce que lui, il y avait autre chose, une expérimentation supplémentaire, voire des sentiments ?

Oui, alors je pense qu'il n'y avait pas de sentiments, ça c'est sûr.

Pas de sentiments amoureux, sentiments amicaux très fort, mais clairement pas de sentiments amoureux.

Et je pense que lui, il avait aussi envie de coucher avec des filles, même si je pense que moi, intérieurement, j'étais vraiment plus porté sur la question que lui.

On va faire un premier petit jeu.

On va faire un jeu basé sur le jeu à boire Je n'ai jamais, sauf que j'ai déjà avec des affirmations que je vais te dire et tu vas me dire si ça t'évoque quelque chose, soit que tu aurais fait, soit que tu n'aurais jamais fait, soit que tu rêves ou pas de faire.

J'ai déjà sodomisé un ou une de mes partenaires.

Oui, oui, oui, j'ai déjà sodomisé par moment mes partenaires.

Hommes, femmes, les deux ?

Femmes.

C'était bien ?

C'était bien, ouais, ouais, c'était bien. C'était pas fou, mais c'était bien sur le moment.

C'est pas quelque chose qui fait partie de ta liste de ton sac d'outils des rapports sexuels ? Tu ne te dis pas ça, je le sors au bout du troisième rendez-vous ?

Ah non, non, non, je pense que ça se fait vraiment au feeling en fait.

Et si ça doit se faire régulièrement parce que le feeling est là, ça se fera comme ça et puis ça sera bien.

Mais si ça se fait qu'une fois ou pas du tout, ça ne te manque pas.

Non, non, non, ce qui compte c'est d'avoir, de partager une envie.

Puis je trouve qu'il y a des choses plus excitantes que ça même.

J'ai déjà pensé à ma liste de courses pendant le sexe ?

Non.

Ou à des cours ou à autre chose. Un truc qui n'a rien à voir.

Non, non, mais par contre, j'ai déjà pensé à une chaise dans une table de cuisine pour ralentir l'éjaculation.

Alors c'est très spécifique. Est-ce que tu as un type de chaise en particulier, genre le chaise dans la cuisine de ta mamie ou un truc comme ça ?

Ouais, exactement.

C'est vrai ?

C'était quel type de chaise ?

C'était une chaise en bois.

Tout simple. Mais le pire, c'est qu'en plus, je crois que j'ai pensé à cette chaise dans la cuisine de la mamie,

parce qu'en fait, j'avais dû lire un article il y a très longtemps sur...

Les trucs pour ne pas éjaculer trop vite ?

Exactement.

Pensez à des chaises. Est-ce que du coup, après, tu ne peux plus voir cette chaise quand tu te balles dans un magasin d'ameublement,

quand tu la vois, tu y penses ? Est-ce que cette chaise a été personnifiée très fortement et liée à ta sexualité ?

Non, pas du tout. C'est vraiment juste comme ça.

La chaise, c'est très spécifique, j'aime bien. J'avais pas pensé à ça.

Ça change du truc malsain de penser à votre mamie. Du coup, tu penses à la chaise de ta mamie.

Oui, voilà, c'est ça. Ça aurait fait le même effet en même temps.

J'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.

Non plus.

Ah non. Non, non.

Même une célébrité ?

Ouais, non.

Jamais. Tu es concentré dans l'instant avec la personne.

Ouais, voilà. Exactement.

C'est tout à ton honneur.

Ah, merci.

Non, autant pas le faire, sinon, je sais pas...

Il y a encore beaucoup de choses à déconstruire là-dessus pour que les gens se disent

« quand j'en ai pas envie, je le fais pas malheureusement ».

C'est vrai, c'est vrai.

Ça marche pas toujours comme ça.

Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.

Ouais, j'ai ce souvenir en rentrant de... genre de week-end, étant gamin,

d'être à l'arrière d'une voiture comme ça, où il y avait genre ma mère à l'avant, une tente, etc.

Et puis mon frère qui dormait à côté.

J'ai un souvenir très net de ce moment-là.

En fait, il faisait nuit et on rentrait sur Paris.

Et il y avait une vitre un peu ouverte parce qu'il faisait pas si froid dehors.

Et puis du coup, il y avait le bruit du vent sur les portières.

Sur le périph'.

Voilà, exactement.

Genre, sur le périph'.

Et puis du coup, les adultes à l'avant qui pensent que ça dort à l'arrière.

Et puis moi, j'avais une érection et je me suis masturbé.

Ouais, je me suis caressé.

J'ai un souvenir très net de ce moment-là.

C'était un bon souvenir ?

C'était un bon souvenir parce que j'en avais envie.

Et surtout que j'avais vraiment conscience de me dire, il faut pas que je me fasse voir.

En même temps, c'était excitant d'être la bite à l'air à l'arrière,

comme ça, en me disant, je fais un truc, il faut pas que je me fasse choper.

Et c'était une masturbation dans un endroit pas prévu pour assez inédite dans cette émission.

Mais en ce moment, de plus en plus.

Mais c'est ça qui est bien, c'est que tout est possible.

Tout n'est pas approprié, évidemment.

Mais dans la mesure où on se fait pas attraper, il y a plein de choses qui peuvent se passer.

Exactement.

On va reprendre le fil de ta vie avec ce que tu considères être ta vraie première fois.

Alors, est-ce que tu t'en rappelles ?

On va dire la première fois pénétrative que j'ai réalisé.

Ce qui est encore un peu différent du premier vrai rapport sexuel avec une fille.

Avec une fille.

Alors, est-ce que tu t'en rappelles ?

Je m'en souviens très très bien.

T'avais quel âge ?

J'avais 17 ans.

J'étais en première et j'ai un pote qui avait fait la teuf le week-end précédent avec plein de monde.

Et puis, il avait couché avec une nana.

Il m'avait dit, elle est super chaude, ce sera facile et tout.

Du coup, il m'avait trop mis l'eau à la bouche.

Il m'avait raconté par le menu tout ce qu'ils avaient fait.

Je m'étais dit, bon, ça va être cool.

Peut-être qu'il y a un moyen de se dépuceler.

D'accord.

C'était une fille plus âgée ou plus expérimentée ?

Plus âgée d'un an et beaucoup plus expérimentée.

Donc, on s'était rencontrés assez rapidement.

Et puis, on va dire quelques semaines après, assez rapidement, on en vient à coucher ensemble.

Du coup, j'ai un souvenir très net d'être hyper stressé par ce moment-là.

Donc, avant le rendez-vous, juste avant, pendant aussi ?

Pendant, et de ne pas réussir à avoir une érection pendant plusieurs heures.

Comment elle a réagi ?

Oh la cool, elle s'en foutait.

Elle me disait, ce n'est pas grave, ça va, t'inquiète, ça va venir.

Et à un moment, en se concentrant bien fort, c'est arrivé.

C'était quoi comme type de soirée ?

Tu avais prévu une pizza, un film, un truc, vous êtes allé au cinéma ?

Non, je crois qu'on avait fait la fête sur la plage avec d'autres amis.

Ce qu'on faisait beaucoup à cette époque-là, et c'était cool.

Et puis, fin de soirée, tranquillement, on rentre, c'était assez naturel.

Par contre, j'ai le souvenir de m'être dit,

waouh, effectivement, c'est super agréable, ça n'a rien à voir.

C'est aussi bien que ce que j'imaginais, et j'ai super envie de le refaire.

Tu avais pris du plaisir ?

Oui, j'ai pris du plaisir.

Tu as eu un orgasme ?

J'ai eu un orgasme, oui.

Est-ce que tu t'es senti différent après cet épisode-là ?

Oui, c'est peut-être complètement idiot, retrospectivement, je me disais ça.

Mais autant, j'avais déjà de l'expérience sexuelle,

mais autant, ce truc-là, c'était important pour moi.

Et puis, de la par curiosité aussi.

Mais dire, ça, je ne l'ai jamais fait, je crois que c'est à l'air sympa.

Et voilà, surtout quand c'est partagé.

Tu te souviens de ce que vous avez fait ?

Est-ce qu'il y a des choses que tu as essayé sur elle, ou est-ce que c'était juste...

C'était vraiment genre préliminaire, super standard,

des préliminaires et missionnaires.

En plus, je pense qu'on était un tout petit peu bourrés,

et c'était plus ou moins dans la pénombre.

Classique, efficace, première fois normale.

Oui, genre, t'inquiète, ça va bien se passer.

Tu n'as pas eu mal ?

Non, je n'ai pas eu mal, elle non plus.

Bravo. Est-ce que tu sais si elle a eu du plaisir ?

Ou tu as essayé de lui donner du plaisir d'une manière...

Oui, j'ai essayé. Je pense qu'elle a eu du plaisir,

elle en avait assez facilement.

Et puis, on était sur le moment, et pendant toute notre histoire,

on était très connectés, très en phase.

Donc, je ne vais pas imposer ça.

Ça s'est fait naturellement à ce moment-là.

Elle en avait envie, et toi aussi.

Voilà, exactement.

Tu parles du stress, mais qu'est-ce que tu as ressenti

quand tu t'es retrouvé nu devant elle ?

Je pense que j'avais déjà été nu devant elle.

Et puis, comme c'était dans la pénombre...

Non, ce n'était vraiment pas de stress de pudeur,

ou de choses comme ça.

C'était vraiment ce truc de se dire, il faut que j'assure.

Voilà, et puis en plus, j'en avais envie.

C'était doublé par le fait qu'on en avait très envie.

Une sorte de pression personnelle.

Oui, voilà, c'est ça.

Et du coup, impossible de bander.

Mais ça a fini par venir quand même.

Voilà, ça a fini par venir.

Le lendemain, c'est venu plus vite ?

C'est venu beaucoup plus vite.

Tout de suite, la prise de confiance.

L'oisillon, hop, elle est là.

Votre histoire a duré un petit peu ?

Oui, c'est une histoire qui a duré six mois.

Ce qui me paraît être une assez longue histoire.

À cet âge-là.

À cet âge-là, oui.

Il y avait des sentiments pour toi ?

Ah oui, il y avait beaucoup de sentiments,

pour moi et pour elle aussi.

Vous étiez amoureux ?

Oui, on était amoureux.

C'est quelque chose qui va rester dans la suite

de ta vie sexuelle, la corrélation entre l'amour

ou les sentiments et la sexualité, il me semble ?

C'est vrai.

Ce n'est pas une confession.

Je ne t'oblige pas à te confesser.

Non, c'est vrai.

Après, je peux le scinder aussi,

mais on va dire que l'élan naturel, c'est...

Ouais, j'aime bien faire l'amour avec des gens que j'aime

et ça se passe d'autant mieux.

Il y a d'autant plus de désirs que l'on se connaît.

Et qu'on s'apprécie pour des choses.

Mais après, par contre, chacun voit midi à sa porte.

Il y a nos problèmes là-dessus.

Après cette histoire, tu vis plusieurs plutôt longues histoires ?

Voilà, ouais, ouais.

Des longues et belles histoires d'amour.

Où la sexualité a une place importante aussi,

de plusieurs années chacune.

Voilà, c'est sur Paris.

C'est bien.

On fait pas mal de bêtises, parfois.

Qu'est-ce que tu appelles des bêtises ?

On fait l'amour dans la rue, des choses comme ça.

Je ressens un petit côté exhibe avec la voiture.

C'est resté, du coup.

Et c'est en le disant que je l'ai réalisé.

Tu te dis, ça date de cette époque-là.

Ouais, ouais.

Est-ce que tes expériences avec les hommes,

à l'époque où tu étais petit et adolescent,

est-ce que c'est quelque chose qui revient dans ta vie sexuelle après ?

Est-ce que tu te dis avec des partenaires de longue date,

peut-être que ce serait intéressant qu'on fasse un plan A3

ou que je vois si j'ai encore du désir pour un homme, par exemple ?

Est-ce que c'est quelque chose que tu as réfléchi ?

Alors, oui, tout à fait.

Déjà, le truc, c'est que je plaise souvent aux gays.

Donc, ça me questionne, entre guillemets.

Oui, en tout cas, tu es dragué, et du coup, la question se pose pour toi.

Voilà, et du coup, je leur explique, je sète,

je peux peut-être dégager ça,

mais j'ai pas envie de coucher avec toi.

Donc, en tout cas, toi, au niveau du désir,

là-dessus, tu es assez clair avec toi-même.

Tu n'as pas désir pour des hommes.

Voilà, ou alors, ça a été des choses très fugaces

à l'occasion d'une soirée,

ou juste se dire,

tiens, lui, il est vraiment mignon.

Si je devais me retrouver à coucher avec lui,

ça pourrait peut-être être envisageable,

mais c'est une pensée qui dure deux secondes.

Et voilà, après...

Donc, même tes souvenirs de fellation,

qui étaient agréables, qui sont des bons souvenirs,

ou de sodomie, même si c'était il y a très longtemps,

tu ne te dis pas qu'il y a peut-être un truc à explorer,

ou en tout cas, tu n'as pas un doute là-dessus ?

Non, je n'ai pas trop de doute.

Je pense que, clairement, moi, c'est les nanas qui me plaisent.

Après, si une de mes chéries, en fait, me disait,

j'aimerais bien qu'on fasse un plan à trois avec un mec,

si le gars, il me plaît, je serais complètement ouvert à ça.

Je n'aurais pas de gêne, quoi.

Tu n'as pas eu d'occasion encore d'expérimenter ça ?

Non, mais ça ne me poserait aucun problème.

On va faire la suite de notre petit jeu,

notre module Je n'ai jamais,

toujours sur le même principe que la première fois,

avec de nouvelles affirmations.

Je me suis déjà filmé en train de faire l'amour.

Oui.

On rappelle encore le côté Exib.

Il revient comme ça, il pop.

Alors, c'était bien ?

C'était pas mal.

Je n'ai pas souvenir de quelque chose d'incroyable.

C'est quelque chose que tu avais regardé après,

ou juste, ça t'avait abusé de le faire,

mais après, tu n'étais pas fait une séance.

Voilà, exactement.

Ça m'avait amusé de le faire.

Je pense que c'est surtout moi qui avais dû initier le truc.

Mais c'est assez flou, en fait.

Tu ne t'étais pas fait surchère sur la lumière,

où est-ce qu'on place la caméra, où on change les angles ?

Non.

Non, ça avait été juste l'expérience, un peu le fun.

T'as gardé la copie ?

Elle doit être sur un vieux disque dur qui pèse 3,5 kg,

dans le fond d'un carton, donc probablement.

Si elle a tenu le coup avec les années.

Voilà, en plus.

J'ai déjà envoyé une photo de mes attributs sexuels à quelqu'un

avec son consentement.

Bah, sûrement, ouais.

Tu n'as pas le souvenir d'avoir fait des dick pics envoyés à une amoureuse ?

Si, mais ça ne m'a pas marqué.

Je n'ai pas cherché.

Ce n'était pas un moment où je me suis dit

« Waouh, ça, je vais le faire ! »

T'aurais pu le faire, et ça demande aussi.

Oui, c'est vrai.

J'ai dû le faire.

On est en 2020, assez clairement, je connais assez peu de gens.

J'ai dû le faire, mais ça ne m'a pas plus marqué que ça.

Ce n'est pas quelque chose que tu trouves excitant.

Est-ce que recevoir des photos de quelqu'un dont tu es amoureux t'excite ?

Ouais, ça peut m'exciter, je pense.

Mais ce n'est pas une composante, ce n'est pas quelque chose qui te...

Ça dépend comment c'est fait.

T'as besoin d'une bonne lumière.

Ça doit être ça.

Ados, je m'étais dit, j'étais très naïf, je me disais

« Mais en fait, je serai acteur X plus tard ? »

C'est super, quoi.

C'était un vrai projet.

À un moment, oui, je me suis dit « Mais en fait, on baise, on est payé. »

Trop bien.

Rien de plus, quoi.

Mais qu'est-ce qui s'est passé dans ton parcours pour que tu ne le fasses pas ?

La prise de conscience, peut-être ?

Ouais, voilà.

En tout cas, ce n'est pas une question de pudeur ou autre chose comme ça.

Mais il y a plein de choses.

Il y a le fait d'être excité aussi par la personne avec qui tu fais l'amour, quoi.

Ou avec qui tu baises.

C'est vrai que là, dans une certaine mesure, si effectivement les sentiments comptent pour toi,

là, en faire ton métier, c'est moins...

L'envie aussi.

Vraiment la vraie envie, quoi.

Le désir, ouais.

T'écoutes beaucoup tes désirs ?

Ouais, beaucoup.

Ça importe.

C'est la base d'une certaine liberté.

Ça, c'est très important.

J'ai déjà fait l'amour dans des endroits pas prévus pour.

Oh oui, beaucoup.

Alors, dans la rue, du coup ?

Ouais, dans la rue.

Où ça ?

Ça, je l'ai fait plusieurs fois, à Paris et puis en province.

C'est venu un peu naturellement, en fin de soirée, en se baladant.

En été, j'imagine, parce qu'en hiver, c'est moins cool.

Ouais, en été ou un petit peu au début de l'hiver aussi.

Et puis, j'ai souvenir que c'était une envie partagée.

Et c'était très excitant, évidemment.

C'est quelque chose que t'aimes beaucoup, que tu sais que tu reproduiras dans le futur ?

Ah ouais, c'est quelque chose que je peux reproduire, je pense, facilement.

Si l'occasion se présente et si l'envie est là.

J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.

Ouais, alors là, rien de particulier.

J'ai souvenir, en écoutant tous les podcasts, qu'il y avait des choses incroyables de part et d'autre.

Ça dépend des gens.

Il y a des gens qui n'utilisent pas de matériel, à part le matériel contraceptif.

Ça dépend.

Mais effectivement, plus on utilise de trucs fous, plus potentiellement ça marche pas bien.

J'ai souvenir d'avoir proposé un gode à une nana avec qui je faisais l'amour.

Qui était d'ailleurs mon amoureuse de l'époque.

Quand elle a vu le truc, qui était quand même un vieux gode, genre old school.

Tu veux dire avec une vraie forme de pénis, une couleur réaliste et tout ?

Ouais, voilà.

C'est un style de matériel qui peut être un peu impressionnant.

En effet, aujourd'hui, on en fait des très jolis, un peu violets, avec des paillettes.

Exactement, un peu foufou.

Et du coup, là, je l'ai rangé tout de suite.

Ça ne lui a pas plu du tout ? Ça ne l'a pas chauffé ?

Non.

Est-ce que c'est des choses que tu utilises sur toi aussi ? Est-ce que tu utilises du matériel ?

Ouais, je l'ai déjà fait, par moments.

À des moments de gros creux d'activité sexuelle où j'étais très excité.

Donc tout seul ?

Donc tout seul, exactement.

Et t'aimes bien ?

Ça m'a plu quand je l'ai fait.

T'as un stock à la maison, au cas où ?

J'étais bien sur l'instant.

J'ai déjà fait l'amour avec quelqu'un dont je ne connaissais pas le prénom ?

Non.

Tu demandes toujours avant ?

Non, c'est juste que même des coups d'un soir super fugaces ou au cours d'une soirée,

je savais quand même comment la personne s'appelait.

Ouais, il y a toujours un verre avant, un truc de politesse.

Non.

Non, en fait, c'est juste que je connaissais son prénom parce que dans la soirée, je l'ai entendu.

D'accord.

Surtout pas de politesse.

On va parler de ta dernière fois maintenant.

Ouais.

C'était quand ta dernière fois ?

Alors, la dernière fois, c'était il y a plusieurs semaines avec une ex, avec qui je suis toujours en contact.

Et je pensais qu'on se reverrait sans qu'il y ait de rapport sexuel.

Et en fait, il y en a eu un.

Il y a eu une grosse envie commune.

Il n'y avait pas d'envie amoureuse.

C'était clairement comme ça.

C'était clairement sexuel.

C'était bien.

Voilà.

Moi, c'était dans un contexte particulier.

Du coup, j'en avais très envie sur l'instant quand j'ai réalisé que j'en avais envie.

Mais du coup, je voulais pas… J'y allais tranquillement.

Je me suis dit « je vais pas le faire parce que c'est un contexte particulier que j'ai pas envie d'évoquer ».

Et du coup, elle m'a dit « mais il me faudrait de se priver ».

Du coup, j'ai dit « bon, ok ».

Si elle est ok…

« Ça a l'air clair pour toi. »

« Voilà, c'est juste comme ça et c'est bien. »

« Y a pas de souci. »

« Puisqu'on se connaît d'ailleurs très bien. »

C'est bien le sexe avec une ex ?

Alors, souvent, les gens disent que oui parce qu'on se connaît très bien.

Alors, moi, j'ai beaucoup apprécié.

Mais ça fait vite pitié.

C'était bien sur l'instant.

Moi, je trouve qu'il y a quelque chose d'important.

C'est aussi… Alors, en dehors de la découverte de la nouveauté, en fait, et du désir, de faire monter le désir, d'apprendre à se connaître et tout ça.

Y a aussi les odeurs qui sont vachement importantes, je trouve.

Une ex, tu connais tout de suite son odeur.

Limite, tu peux vite être écoeuré.

Après, voilà, ça, ça joue aussi.

T'avais pas envie de faire des câlins pendant quatre heures, t'as envie que ce soit fini.

Ouais, voilà.

Ou alors, en tout cas, quand on l'a fait, c'était vraiment cool.

Mais c'était vraiment intense, mais très, très bref, en fait.

C'est-à-dire que, voilà, c'est très vite.

Tu te retrouves à ressentir beaucoup moins de désir après.

Et puis, à retomber dans des odeurs que tu connais, des gestes que tu connais.

Et si t'as quitté la personne, c'est peut-être aussi justement, t'avais pas envie de ces odeurs et de ces gestes pour toute la vie.

Est-ce que tu as pris du plaisir quand même ?

Oui, j'ai pris beaucoup de plaisir.

On s'est donné beaucoup de plaisir.

Ça, il n'y a pas de souci.

Sur le coup, on en avait très envie et ça a roulé.

On a beaucoup rigolé parce qu'avec elle, on rigole beaucoup en faisant l'amour.

Ça, c'est cool, d'ailleurs.

Parfois, il y a des fois où c'est très sérieux, où ça peut être en silence et c'est cool aussi.

Mais le côté fun, c'est cool.

Mais là, c'est vraiment clairement cool.

On peut sortir plein de conneries, pas trop non plus.

Juste ce qu'il faut.

Il n'y a pas de souci.

C'est genre, c'est total désinhibé.

T'en es où aujourd'hui ?

C'est une bonne question parce que c'est un peu le flou.

Je me laisse beaucoup de temps devant moi.

De toute manière, je ne suis pas plus pressé.

J'aimerais bien vivre encore une autre grande histoire d'amour.

Nouvelle parce que j'en ai eu une fin 2019.

Mais qui a vite tourné super au vinaigre.

Et c'est très dommage.

Et bon, ce n'est pas grave.

C'est comme ça.

Tu es dans une phase de reconstruction encore ?

Non, ça s'est passé.

C'est bon, c'est fait.

Je suis dans une phase où je ne suis pas pressé.

C'est cool.

Je sais ce que je veux.

J'ai envie de découvrir d'autres choses aussi, d'ailleurs.

Plein de trucs.

C'est vrai que moi, j'aimerais bien faire l'amour à trois, à quatre, à cinq.

On verra.

Avec des femmes et des hommes ou exclusivement des femmes ?

Alors, l'un ou l'autre.

En tout cas, tu es fermé à rien.

Voilà, exactement.

C'est exactement ça.

Je suis à un moment de ma vie où je suis complètement ouvert à tout.

On verra bien.

On verra bien ce qui se passera.

Je ne vais pas forcer les choses.

Ça se fera quand ça se fera.

C'est la meilleure manière pour que les choses se passent.

Pour les choses folles et les surprises.

Oui, c'est bon, tout peut arriver.

On est cool.

On peut se retrouver à Paris juste en début de semaine.

C'est ce que je vais te souhaiter du coup.

Parce que là, devant toi, il y a beaucoup de choses.

Un univers de possibles quasiment infini.

Et du temps.

Et en plus, une ouverture d'esprit et des envies.

Et une meilleure connaissance de toi-même aujourd'hui qui te permet aussi de savoir

plutôt vers quoi tu t'orientes quand même.

Je sens que je suis fermée à Madame Irma.

Mais il y a des choses qui vont arriver, qui vont être chouettes.

En tout cas, je n'en doute pas.

Voilà, c'est ça.

Merci, Mickaël.

Merci, Lucille.

C'était première et dernière fois.

Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à lui mettre 5 étoiles et à nous laisser un commentaire.

Tous les autres épisodes de première et dernière fois sont à retrouver sur Slate.fr

ou votre application de podcast préféré.

Merci au merveilleux Benjamin Septemours et Aurélie Rodrigues pour la réalisation et le montage.

Merci à toutes et à tous.

Et à très bientôt.

Sous-titrage ST' 501

Première & Dernière fois 19 Erstes & letztes Mal 19 First & Last time 19 Prima e ultima volta 19 Eerste en laatste keer 19

Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois.

Et pour beaucoup, le cheminement entre les deux est une véritable aventure.

J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles

et eux ces confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première

et la dernière fois.

Michaël est un homme cis de 43 ans qui se définit comme hétérosexuel.

Musicien dans la vie, il est actuellement célibataire.

Bonjour Michaël.

Bonjour Lucille.

Je vais commencer par la question rituelle, on se vouvoie ou on se tutoie ?

On se tutoie.

D'accord.

Alors je vais changer un petit peu la première question qui ouvre l'émission d'habitude,

mais on comprendra pourquoi un peu plus tard.

Mais est-ce que tu te rappelles de tes premières expériences sexuelles avec une autre personne ?

Oui, très bien.

Tu avais quel âge ?

J'avais 7-8 ans, et c'était avec mon meilleur ami à l'école primaire.

On passait beaucoup de temps ensemble, et le mercredi après-midi, évidemment, ça

ne dérogeait pas à la règle.

J'ai bien souvenir en fait que très rapidement, on s'est mis à se toucher, à avoir des

relations clairement sexuelles, sans trop se poser de questions, de savoir si c'était

bien, pas bien.

Voilà, ça se faisait.

Alors ça va quand même au-delà de juste jouer au docteur et se caresser gentiment,

il y a quand même eu des rapports sexuels entre vous pénétratifs.

Oui, carrément.

En fait, on habitait à Pigalle, donc je pense que ça devait jouer aussi sur notre

aisance en quelque sorte, sur notre imaginaire.

Parce que tu avais le souvenir d'avoir déjà vu dans les vitrines ou dans une ambiance

globale du quartier, des choses explicites.

Les Dames Panthères.

Les fameuses.

Les fameuses.

Tu peux nous en dire plus ?

Les Dames Panthères, ce sont les prostituées, qui sont donc en général des dames, pour

les yeux d'un enfant, et avec une jupe au motif Léopard ou Panthère.

C'est ainsi qu'on les a appelées, mon frère et moi, les Dames Panthères.

Tu en gardes un souvenir comment de cette période-là, où tu grandis dans un quartier

qui est donc très sexualisé, même la journée.

Et où les mercredis, tu as des rapports sexuels, même si tu vois pas mal du tout, parce que

c'était consenti de part et d'autre.

Comment tu te sens par rapport à ça ? Est-ce que tu en gardes un souvenir doux, par exemple ?

C'est des bons souvenirs pour toi ?

Oui, c'est des bons souvenirs, parce que c'était assez rituel.

Au final, on n'avait pas que des rapports sexuels, on faisait aussi plein d'autres activités.

Tu rejoues aux jeux vidéo.

On a pas eu le droit de faire plein de bêtises, etc. de petits garçons de leur âge.

Mais c'est vrai que dans tout ça s'inséraient un peu ces activités-là.

J'ai pas souvenir de quelque chose d'un peu angoissant ou quoi que ce soit.

On avait bien conscience que les adultes ne devaient pas voir ce qu'on faisait, ça c'est clair.

Mais mis à part ça, c'était clairement doux et agréable.

Est-ce que tu te masturbais déjà à l'époque ?

A l'époque, je me masturbais pas encore.

Non, ouais.

J'ai eu des rapports sexuels avant de me masturber.

J'avais jamais vu les choses sous cet angle-là.

Ça a marqué, tu crois, tes premières masturbations, comme c'était ton référentiel sexuel ?

Absolument pas.

Non, non, mes premières masturbations, c'était clairement des masturbations avec un imaginaire porté sur les filles qui m'intéressaient à l'époque.

Donc c'est vraiment complètement clivé, en fait.

Ouais, c'est étonnant.

Et en parallèle, des amoureuses que tu voulais avoir, ou tes premières masturbations,

tu faisais la différence entre ce que tu vivais le mercredi après-midi avec ton ami

et ce que potentiellement tu pourrais faire avec des filles à part, c'est-à-dire pas du tout la même chose, on imagine.

Ouais, ouais.

Tu faisais vraiment la différence ?

Ah ouais, je faisais clairement la différence.

Je me disais, bon, là, on est deux petits garçons, ça se passe comme ça, en fait.

Et je sais que ça se passera différemment quand j'aurai une amoureuse.

T'avais tendance à penser que c'était plus naturel, presque ?

Que du coup, comme vous aviez le même corps et que vous partagez une amitié, il y avait un côté facile et naturel ?

Alors, peut-être.

Naturel, en fait, non, j'emploierais pas ce terme-là, mais par contre, c'était plus facile, en fait.

C'était plus immédiat, on va dire ça comme ça.

Est-ce que tu sais pourquoi tu considères pas que cette expérience-là, c'est une forme de première fois pour toi ?

Oui, je pense avoir la réponse, parce que pour moi, c'était un peu comme un entraînement.

Et puis peut-être qu'il y avait l'idée de... Bon, forcément influencé par une norme, quoi.

Mais pour moi, influencé clairement par mes envies, qui étaient que j'avais surtout envie de faire ça avec une fille.

Et donc, ça se faisait comme ça et c'était bien comme ça.

Et ça allait pas plus loin.

Mais pour moi, c'est clair que c'était... Alors, c'est vrai que c'était des relations sexuelles, clairement.

Mais la première fois, qui est celle que moi j'attendais, c'était avec une fille.

Du coup, c'était plus tard.

Un peu plus tard.

Alors après cette belle amitié, des mercredis après-midi, on avance un petit peu de quelques années et tu te retrouves en CM2.

Exactement.

Et là, tu as une amoureuse.

Ouais.

Tu me racontes que tu as fait l'amour avec cette amoureuse, c'est-à-dire ?

Eh bien, en fait, on avait 10-11 ans.

Elle, elle habitait aussi Pigalle.

On passait pas mal de temps ensemble.

Elle était super délurée, en fait.

Elle avait déjà redoublé.

Donc, dans les dernières classes d'une école primaire, ça fait une différence.

En plus, elle était super à l'aise et super en avance, en fait, pour son âge.

Donc, elle, elle avait pas mal d'amoureux.

Et moi, j'en faisais partie.

C'est une fille que j'aimais beaucoup, beaucoup, beaucoup.

Puis on aimait bien faire des conneries ensemble, quoi.

Clairement, tout ce qui était possible, toutes les conneries possibles, on les faisait.

Avec elle, on a vraiment, pour moi, fait l'amour la première fois.

Mais sans pénétration.

Et sans pénétration, exactement.

Comment tu définis cette relation ? C'était quoi ?

C'était des caresses ? Peut-être du sexe oral aussi ? Non ?

Alors, il n'y avait pas eu de sexe oral.

Mais paradoxalement, pour moi, c'était vraiment la première fois.

Parce qu'en fait, il y avait vraiment de l'amour, de l'attirance.

Claire intention, en fait, de faire l'amour.

Voilà.

Une conscience, en fait.

Moi, j'étais nu. Elle, elle était juste en culotte.

Voilà, c'est ça, exactement. Une conscience.

Ouais, exactement.

Ça t'a ému de faire ça ?

Même si tu savais déjà plus ou moins comment réagissait ton corps et le plaisir que tu pouvais avoir.

Ça a dû être particulier de le faire avec quelqu'un qui comptait pour toi.

Quelque chose que tu attendais.

Bien sûr.

Bien sûr, ça m'a beaucoup ému.

Des années après, j'avais souhaité pouvoir la recontacter.

Et puis finalement, je ne l'avais pas fait. Enfin bref.

Mais c'est quelqu'un d'ailleurs que j'ai revu de manière un peu fortuite par moment.

Mais clairement, j'en garde un très bon souvenir.

Et je garde le souvenir d'un moment vraiment fort.

Quelqu'un qui compte pour toi dans ton histoire.

Tout à fait. Je m'en souviens vraiment comme si c'était hier.

On avance, on passe au collège-lycée.

Et là, tu me traites de 15 ans à peu près.

Tu as de nouveau un meilleur ami.

Oui, voilà.

Qu'est-ce qui se passe avec ce meilleur ami ?

Je déménage, je quitte Paris.

Tu quittes Pigalle.

Je quitte Pigalle.

Bien entraîné.

Et du coup, je me retrouve dans une ville de province.

Et effectivement, au collège, j'ai un super ami, mon meilleur ami de l'époque.

Et là, clairement, les moments où on se voit, là plutôt le week-end parce qu'on est plus grand.

Là, on fait pas mal de choses, les activités qu'on avait à faire, à savoir la musique, du skateboard, des choses comme ça.

Et là aussi, je ne sais vraiment plus comment parce que ça, je n'ai pas le souvenir de comment c'est venu les premières fois.

Tu ne sais pas si c'est toi qui l'as induit ou si c'est lui.

Exactement. Je suppose qu'on était en train de se masturber samedi après-midi.

On avait un peu que ça à faire en tant qu'ado boutonneux.

Et puis, je pense que ça a dévié vers un rapport homosexuel, en fait, enfin vers une relation sexuelle de type homosexuel sur l'instant.

À base de fellation.

Voilà, à base de fellation exclusivement.

Donc l'un sur l'autre.

Voilà, c'est ça. Exactement.

Comment ça se passe quand on est ado et qu'on est facilement mal à l'aise avec littéralement tout et qu'on vient de sucer son meilleur ami ou de se faire sucer par son meilleur ami ?

Est-ce que c'est facile après la relation ? Est-ce que tu en as parlé avec lui ? Est-ce que vous avez dit ça compte pas parce qu'on s'ennuie, parce que c'est samedi après ?

Vous en avez parlé, tu crois ?

C'est vraiment des questions pertinentes auxquelles je ne m'étais plus ou pas forcément confronté ou reconfronté.

Et je n'ai pas du tout souvenir qu'on en ait trop parlé.

En fait, ça faisait un peu partie du package week-end avec le pote.

Et voilà, c'était comme ça.

Donc, c'est ton pote et vous avez continué à vous voir le samedi après ?

Voilà, exactement.

Et ça s'est reproduit ?

Ça s'est reproduit assez régulièrement.

Puis un jour, je pense, j'imagine vers 16 ans, on commence à grandir un peu plus.

Un soir, on rentre d'être allé prendre un pot comme ça.

Et puis du coup, il y a un espèce de bidasse et méchée qui lui dit mais vous êtes pédés tous les deux.

Et là, je m'étais dit, mais en fait, déjà, va te faire foutre parce que je n'aime pas ton comportement.

Je ne lui ai pas dit.

Mais du coup, ça a questionné aussi.

Tu t'es demandé si tu étais homosexuel ou pas ?

Oui, je me suis dit mais en fait, en plus, ça allait très vite parce que je me suis demandé.

Je me suis dit mais en fait, non, on n'est pas homosexuel.

On se touche, on se suce, on passe du temps ensemble.

On est super potes, mais pour moi, je pense qu'on n'est pas du tout homosexuel en fait, parce qu'on a envie de coucher avec des filles.

C'est ma prochaine question.

Est-ce que du coup, tu sais si lui avait envie de coucher avec des filles ou est-ce que lui, il y avait autre chose, une expérimentation supplémentaire, voire des sentiments ?

Oui, alors je pense qu'il n'y avait pas de sentiments, ça c'est sûr.

Pas de sentiments amoureux, sentiments amicaux très fort, mais clairement pas de sentiments amoureux.

Et je pense que lui, il avait aussi envie de coucher avec des filles, même si je pense que moi, intérieurement, j'étais vraiment plus porté sur la question que lui.

On va faire un premier petit jeu.

On va faire un jeu basé sur le jeu à boire Je n'ai jamais, sauf que j'ai déjà avec des affirmations que je vais te dire et tu vas me dire si ça t'évoque quelque chose, soit que tu aurais fait, soit que tu n'aurais jamais fait, soit que tu rêves ou pas de faire.

J'ai déjà sodomisé un ou une de mes partenaires.

Oui, oui, oui, j'ai déjà sodomisé par moment mes partenaires.

Hommes, femmes, les deux ?

Femmes.

C'était bien ?

C'était bien, ouais, ouais, c'était bien. C'était pas fou, mais c'était bien sur le moment.

C'est pas quelque chose qui fait partie de ta liste de ton sac d’outils des rapports sexuels ? Tu ne te dis pas ça, je le sors au bout du troisième rendez-vous ?

Ah non, non, non, je pense que ça se fait vraiment au feeling en fait.

Et si ça doit se faire régulièrement parce que le feeling est là, ça se fera comme ça et puis ça sera bien.

Mais si ça se fait qu'une fois ou pas du tout, ça ne te manque pas.

Non, non, non, ce qui compte c'est d'avoir, de partager une envie.

Puis je trouve qu'il y a des choses plus excitantes que ça même.

J'ai déjà pensé à ma liste de courses pendant le sexe ?

Non.

Ou à des cours ou à autre chose. Un truc qui n'a rien à voir.

Non, non, mais par contre, j'ai déjà pensé à une chaise dans une table de cuisine pour ralentir l'éjaculation.

Alors c'est très spécifique. Est-ce que tu as un type de chaise en particulier, genre le chaise dans la cuisine de ta mamie ou un truc comme ça ?

Ouais, exactement.

C'est vrai ?

C'était quel type de chaise ?

C'était une chaise en bois.

Tout simple. Mais le pire, c'est qu'en plus, je crois que j'ai pensé à cette chaise dans la cuisine de la mamie,

parce qu'en fait, j'avais dû lire un article il y a très longtemps sur...

Les trucs pour ne pas éjaculer trop vite ?

Exactement.

Pensez à des chaises. Est-ce que du coup, après, tu ne peux plus voir cette chaise quand tu te balles dans un magasin d'ameublement,

quand tu la vois, tu y penses ? Est-ce que cette chaise a été personnifiée très fortement et liée à ta sexualité ?

Non, pas du tout. C'est vraiment juste comme ça.

La chaise, c'est très spécifique, j'aime bien. J'avais pas pensé à ça.

Ça change du truc malsain de penser à votre mamie. Du coup, tu penses à la chaise de ta mamie.

Oui, voilà, c'est ça. Ça aurait fait le même effet en même temps.

J'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.

Non plus.

Ah non. Non, non.

Même une célébrité ?

Ouais, non.

Jamais. Tu es concentré dans l'instant avec la personne.

Ouais, voilà. Exactement.

C'est tout à ton honneur.

Ah, merci.

Non, autant pas le faire, sinon, je sais pas...

Il y a encore beaucoup de choses à déconstruire là-dessus pour que les gens se disent

« quand j'en ai pas envie, je le fais pas malheureusement ».

C'est vrai, c'est vrai.

Ça marche pas toujours comme ça.

Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.

Ouais, j'ai ce souvenir en rentrant de... genre de week-end, étant gamin,

d'être à l'arrière d'une voiture comme ça, où il y avait genre ma mère à l'avant, une tente, etc.

Et puis mon frère qui dormait à côté.

J'ai un souvenir très net de ce moment-là.

En fait, il faisait nuit et on rentrait sur Paris.

Et il y avait une vitre un peu ouverte parce qu'il faisait pas si froid dehors.

Et puis du coup, il y avait le bruit du vent sur les portières.

Sur le périph'.

Voilà, exactement.

Genre, sur le périph'.

Et puis du coup, les adultes à l'avant qui pensent que ça dort à l'arrière.

Et puis moi, j'avais une érection et je me suis masturbé.

Ouais, je me suis caressé.

J'ai un souvenir très net de ce moment-là.

C'était un bon souvenir ?

C'était un bon souvenir parce que j'en avais envie.

Et surtout que j'avais vraiment conscience de me dire, il faut pas que je me fasse voir.

En même temps, c'était excitant d'être la bite à l'air à l'arrière,

comme ça, en me disant, je fais un truc, il faut pas que je me fasse choper.

Et c'était une masturbation dans un endroit pas prévu pour assez inédite dans cette émission.

Mais en ce moment, de plus en plus.

Mais c'est ça qui est bien, c'est que tout est possible.

Tout n'est pas approprié, évidemment.

Mais dans la mesure où on se fait pas attraper, il y a plein de choses qui peuvent se passer.

Exactement.

On va reprendre le fil de ta vie avec ce que tu considères être ta vraie première fois.

Alors, est-ce que tu t'en rappelles ?

On va dire la première fois pénétrative que j'ai réalisé.

Ce qui est encore un peu différent du premier vrai rapport sexuel avec une fille.

Avec une fille.

Alors, est-ce que tu t'en rappelles ?

Je m'en souviens très très bien.

T'avais quel âge ?

J'avais 17 ans.

J'étais en première et j'ai un pote qui avait fait la teuf le week-end précédent avec plein de monde.

Et puis, il avait couché avec une nana.

Il m'avait dit, elle est super chaude, ce sera facile et tout.

Du coup, il m'avait trop mis l'eau à la bouche.

Il m'avait raconté par le menu tout ce qu'ils avaient fait.

Je m'étais dit, bon, ça va être cool.

Peut-être qu'il y a un moyen de se dépuceler.

D'accord.

C'était une fille plus âgée ou plus expérimentée ?

Plus âgée d'un an et beaucoup plus expérimentée.

Donc, on s'était rencontrés assez rapidement.

Et puis, on va dire quelques semaines après, assez rapidement, on en vient à coucher ensemble.

Du coup, j'ai un souvenir très net d'être hyper stressé par ce moment-là.

Donc, avant le rendez-vous, juste avant, pendant aussi ?

Pendant, et de ne pas réussir à avoir une érection pendant plusieurs heures.

Comment elle a réagi ?

Oh la cool, elle s'en foutait.

Elle me disait, ce n'est pas grave, ça va, t'inquiète, ça va venir.

Et à un moment, en se concentrant bien fort, c'est arrivé.

C'était quoi comme type de soirée ?

Tu avais prévu une pizza, un film, un truc, vous êtes allé au cinéma ?

Non, je crois qu'on avait fait la fête sur la plage avec d'autres amis.

Ce qu'on faisait beaucoup à cette époque-là, et c'était cool.

Et puis, fin de soirée, tranquillement, on rentre, c'était assez naturel.

Par contre, j'ai le souvenir de m'être dit,

waouh, effectivement, c'est super agréable, ça n'a rien à voir.

C'est aussi bien que ce que j'imaginais, et j'ai super envie de le refaire.

Tu avais pris du plaisir ?

Oui, j'ai pris du plaisir.

Tu as eu un orgasme ?

J'ai eu un orgasme, oui.

Est-ce que tu t'es senti différent après cet épisode-là ?

Oui, c'est peut-être complètement idiot, retrospectivement, je me disais ça.

Mais autant, j'avais déjà de l'expérience sexuelle,

mais autant, ce truc-là, c'était important pour moi.

Et puis, de la par curiosité aussi.

Mais dire, ça, je ne l'ai jamais fait, je crois que c'est à l'air sympa.

Et voilà, surtout quand c'est partagé.

Tu te souviens de ce que vous avez fait ?

Est-ce qu'il y a des choses que tu as essayé sur elle, ou est-ce que c'était juste...

C'était vraiment genre préliminaire, super standard,

des préliminaires et missionnaires.

En plus, je pense qu'on était un tout petit peu bourrés,

et c'était plus ou moins dans la pénombre.

Classique, efficace, première fois normale.

Oui, genre, t'inquiète, ça va bien se passer.

Tu n'as pas eu mal ?

Non, je n'ai pas eu mal, elle non plus.

Bravo. Est-ce que tu sais si elle a eu du plaisir ?

Ou tu as essayé de lui donner du plaisir d'une manière...

Oui, j'ai essayé. Je pense qu'elle a eu du plaisir,

elle en avait assez facilement.

Et puis, on était sur le moment, et pendant toute notre histoire,

on était très connectés, très en phase.

Donc, je ne vais pas imposer ça.

Ça s'est fait naturellement à ce moment-là.

Elle en avait envie, et toi aussi.

Voilà, exactement.

Tu parles du stress, mais qu'est-ce que tu as ressenti

quand tu t'es retrouvé nu devant elle ?

Je pense que j'avais déjà été nu devant elle.

Et puis, comme c'était dans la pénombre...

Non, ce n'était vraiment pas de stress de pudeur,

ou de choses comme ça.

C'était vraiment ce truc de se dire, il faut que j'assure.

Voilà, et puis en plus, j'en avais envie.

C'était doublé par le fait qu'on en avait très envie.

Une sorte de pression personnelle.

Oui, voilà, c'est ça.

Et du coup, impossible de bander.

Mais ça a fini par venir quand même.

Voilà, ça a fini par venir.

Le lendemain, c'est venu plus vite ?

C'est venu beaucoup plus vite.

Tout de suite, la prise de confiance.

L'oisillon, hop, elle est là.

Votre histoire a duré un petit peu ?

Oui, c'est une histoire qui a duré six mois.

Ce qui me paraît être une assez longue histoire.

À cet âge-là.

À cet âge-là, oui.

Il y avait des sentiments pour toi ?

Ah oui, il y avait beaucoup de sentiments,

pour moi et pour elle aussi.

Vous étiez amoureux ?

Oui, on était amoureux.

C'est quelque chose qui va rester dans la suite

de ta vie sexuelle, la corrélation entre l'amour

ou les sentiments et la sexualité, il me semble ?

C'est vrai.

Ce n'est pas une confession.

Je ne t'oblige pas à te confesser.

Non, c'est vrai.

Après, je peux le scinder aussi,

mais on va dire que l'élan naturel, c'est...

Ouais, j'aime bien faire l'amour avec des gens que j'aime

et ça se passe d'autant mieux.

Il y a d'autant plus de désirs que l'on se connaît.

Et qu'on s'apprécie pour des choses.

Mais après, par contre, chacun voit midi à sa porte.

Il y a nos problèmes là-dessus.

Après cette histoire, tu vis plusieurs plutôt longues histoires ?

Voilà, ouais, ouais.

Des longues et belles histoires d'amour.

Où la sexualité a une place importante aussi,

de plusieurs années chacune.

Voilà, c'est sur Paris.

C'est bien.

On fait pas mal de bêtises, parfois.

Qu'est-ce que tu appelles des bêtises ?

On fait l'amour dans la rue, des choses comme ça.

Je ressens un petit côté exhibe avec la voiture.

C'est resté, du coup.

Et c'est en le disant que je l'ai réalisé.

Tu te dis, ça date de cette époque-là.

Ouais, ouais.

Est-ce que tes expériences avec les hommes,

à l'époque où tu étais petit et adolescent,

est-ce que c'est quelque chose qui revient dans ta vie sexuelle après ?

Est-ce que tu te dis avec des partenaires de longue date,

peut-être que ce serait intéressant qu'on fasse un plan A3

ou que je vois si j'ai encore du désir pour un homme, par exemple ?

Est-ce que c'est quelque chose que tu as réfléchi ?

Alors, oui, tout à fait.

Déjà, le truc, c'est que je plaise souvent aux gays.

Donc, ça me questionne, entre guillemets.

Oui, en tout cas, tu es dragué, et du coup, la question se pose pour toi.

Voilà, et du coup, je leur explique, je sète,

je peux peut-être dégager ça,

mais j'ai pas envie de coucher avec toi.

Donc, en tout cas, toi, au niveau du désir,

là-dessus, tu es assez clair avec toi-même.

Tu n'as pas désir pour des hommes.

Voilà, ou alors, ça a été des choses très fugaces

à l'occasion d'une soirée,

ou juste se dire,

tiens, lui, il est vraiment mignon.

Si je devais me retrouver à coucher avec lui,

ça pourrait peut-être être envisageable,

mais c'est une pensée qui dure deux secondes.

Et voilà, après...

Donc, même tes souvenirs de fellation,

qui étaient agréables, qui sont des bons souvenirs,

ou de sodomie, même si c'était il y a très longtemps,

tu ne te dis pas qu'il y a peut-être un truc à explorer,

ou en tout cas, tu n'as pas un doute là-dessus ?

Non, je n'ai pas trop de doute.

Je pense que, clairement, moi, c'est les nanas qui me plaisent.

Après, si une de mes chéries, en fait, me disait,

j'aimerais bien qu'on fasse un plan à trois avec un mec,

si le gars, il me plaît, je serais complètement ouvert à ça.

Je n'aurais pas de gêne, quoi.

Tu n'as pas eu d'occasion encore d'expérimenter ça ?

Non, mais ça ne me poserait aucun problème.

On va faire la suite de notre petit jeu,

notre module Je n'ai jamais,

toujours sur le même principe que la première fois,

avec de nouvelles affirmations.

Je me suis déjà filmé en train de faire l'amour.

Oui.

On rappelle encore le côté Exib.

Il revient comme ça, il pop.

Alors, c'était bien ?

C'était pas mal.

Je n'ai pas souvenir de quelque chose d'incroyable.

C'est quelque chose que tu avais regardé après,

ou juste, ça t'avait abusé de le faire,

mais après, tu n'étais pas fait une séance.

Voilà, exactement.

Ça m'avait amusé de le faire.

Je pense que c'est surtout moi qui avais dû initier le truc.

Mais c'est assez flou, en fait.

Tu ne t'étais pas fait surchère sur la lumière,

où est-ce qu'on place la caméra, où on change les angles ?

Non.

Non, ça avait été juste l'expérience, un peu le fun.

T'as gardé la copie ?

Elle doit être sur un vieux disque dur qui pèse 3,5 kg,

dans le fond d'un carton, donc probablement.

Si elle a tenu le coup avec les années.

Voilà, en plus.

J'ai déjà envoyé une photo de mes attributs sexuels à quelqu'un

avec son consentement.

Bah, sûrement, ouais.

Tu n'as pas le souvenir d'avoir fait des dick pics envoyés à une amoureuse ?

Si, mais ça ne m'a pas marqué.

Je n'ai pas cherché.

Ce n'était pas un moment où je me suis dit

« Waouh, ça, je vais le faire ! »

T'aurais pu le faire, et ça demande aussi.

Oui, c'est vrai.

J'ai dû le faire.

On est en 2020, assez clairement, je connais assez peu de gens.

J'ai dû le faire, mais ça ne m'a pas plus marqué que ça.

Ce n'est pas quelque chose que tu trouves excitant.

Est-ce que recevoir des photos de quelqu'un dont tu es amoureux t'excite ?

Ouais, ça peut m'exciter, je pense.

Mais ce n'est pas une composante, ce n'est pas quelque chose qui te...

Ça dépend comment c'est fait.

T'as besoin d'une bonne lumière.

Ça doit être ça.

Ados, je m'étais dit, j'étais très naïf, je me disais

« Mais en fait, je serai acteur X plus tard ? »

C'est super, quoi.

C'était un vrai projet.

À un moment, oui, je me suis dit « Mais en fait, on baise, on est payé. »

Trop bien.

Rien de plus, quoi.

Mais qu'est-ce qui s'est passé dans ton parcours pour que tu ne le fasses pas ?

La prise de conscience, peut-être ?

Ouais, voilà.

En tout cas, ce n'est pas une question de pudeur ou autre chose comme ça.

Mais il y a plein de choses.

Il y a le fait d'être excité aussi par la personne avec qui tu fais l'amour, quoi.

Ou avec qui tu baises.

C'est vrai que là, dans une certaine mesure, si effectivement les sentiments comptent pour toi,

là, en faire ton métier, c'est moins...

L'envie aussi.

Vraiment la vraie envie, quoi.

Le désir, ouais.

T'écoutes beaucoup tes désirs ?

Ouais, beaucoup.

Ça importe.

C'est la base d'une certaine liberté.

Ça, c'est très important.

J'ai déjà fait l'amour dans des endroits pas prévus pour.

Oh oui, beaucoup.

Alors, dans la rue, du coup ?

Ouais, dans la rue.

Où ça ?

Ça, je l'ai fait plusieurs fois, à Paris et puis en province.

C'est venu un peu naturellement, en fin de soirée, en se baladant.

En été, j'imagine, parce qu'en hiver, c'est moins cool.

Ouais, en été ou un petit peu au début de l'hiver aussi.

Et puis, j'ai souvenir que c'était une envie partagée.

Et c'était très excitant, évidemment.

C'est quelque chose que t'aimes beaucoup, que tu sais que tu reproduiras dans le futur ?

Ah ouais, c'est quelque chose que je peux reproduire, je pense, facilement.

Si l'occasion se présente et si l'envie est là.

J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.

Ouais, alors là, rien de particulier.

J'ai souvenir, en écoutant tous les podcasts, qu'il y avait des choses incroyables de part et d'autre.

Ça dépend des gens.

Il y a des gens qui n'utilisent pas de matériel, à part le matériel contraceptif.

Ça dépend.

Mais effectivement, plus on utilise de trucs fous, plus potentiellement ça marche pas bien.

J'ai souvenir d'avoir proposé un gode à une nana avec qui je faisais l'amour.

Qui était d'ailleurs mon amoureuse de l'époque.

Quand elle a vu le truc, qui était quand même un vieux gode, genre old school.

Tu veux dire avec une vraie forme de pénis, une couleur réaliste et tout ?

Ouais, voilà.

C'est un style de matériel qui peut être un peu impressionnant.

En effet, aujourd'hui, on en fait des très jolis, un peu violets, avec des paillettes.

Exactement, un peu foufou.

Et du coup, là, je l'ai rangé tout de suite.

Ça ne lui a pas plu du tout ? Ça ne l'a pas chauffé ?

Non.

Est-ce que c'est des choses que tu utilises sur toi aussi ? Est-ce que tu utilises du matériel ?

Ouais, je l'ai déjà fait, par moments.

À des moments de gros creux d'activité sexuelle où j'étais très excité.

Donc tout seul ?

Donc tout seul, exactement.

Et t'aimes bien ?

Ça m'a plu quand je l'ai fait.

T'as un stock à la maison, au cas où ?

J'étais bien sur l'instant.

J'ai déjà fait l'amour avec quelqu'un dont je ne connaissais pas le prénom ?

Non.

Tu demandes toujours avant ?

Non, c'est juste que même des coups d'un soir super fugaces ou au cours d'une soirée,

je savais quand même comment la personne s'appelait.

Ouais, il y a toujours un verre avant, un truc de politesse.

Non.

Non, en fait, c'est juste que je connaissais son prénom parce que dans la soirée, je l'ai entendu.

D'accord.

Surtout pas de politesse.

On va parler de ta dernière fois maintenant.

Ouais.

C'était quand ta dernière fois ?

Alors, la dernière fois, c'était il y a plusieurs semaines avec une ex, avec qui je suis toujours en contact.

Et je pensais qu'on se reverrait sans qu'il y ait de rapport sexuel.

Et en fait, il y en a eu un.

Il y a eu une grosse envie commune.

Il n'y avait pas d'envie amoureuse.

C'était clairement comme ça.

C'était clairement sexuel.

C'était bien.

Voilà.

Moi, c'était dans un contexte particulier.

Du coup, j'en avais très envie sur l'instant quand j'ai réalisé que j'en avais envie.

Mais du coup, je voulais pas… J'y allais tranquillement.

Je me suis dit « je vais pas le faire parce que c'est un contexte particulier que j'ai pas envie d'évoquer ».

Et du coup, elle m'a dit « mais il me faudrait de se priver ».

Du coup, j'ai dit « bon, ok ».

Si elle est ok…

« Ça a l'air clair pour toi. »

« Voilà, c'est juste comme ça et c'est bien. »

« Y a pas de souci. »

« Puisqu'on se connaît d'ailleurs très bien. »

C'est bien le sexe avec une ex ?

Alors, souvent, les gens disent que oui parce qu'on se connaît très bien.

Alors, moi, j'ai beaucoup apprécié.

Mais ça fait vite pitié.

C'était bien sur l'instant.

Moi, je trouve qu'il y a quelque chose d'important.

C'est aussi… Alors, en dehors de la découverte de la nouveauté, en fait, et du désir, de faire monter le désir, d'apprendre à se connaître et tout ça.

Y a aussi les odeurs qui sont vachement importantes, je trouve.

Une ex, tu connais tout de suite son odeur.

Limite, tu peux vite être écoeuré.

Après, voilà, ça, ça joue aussi.

T'avais pas envie de faire des câlins pendant quatre heures, t'as envie que ce soit fini.

Ouais, voilà.

Ou alors, en tout cas, quand on l'a fait, c'était vraiment cool.

Mais c'était vraiment intense, mais très, très bref, en fait.

C'est-à-dire que, voilà, c'est très vite.

Tu te retrouves à ressentir beaucoup moins de désir après.

Et puis, à retomber dans des odeurs que tu connais, des gestes que tu connais.

Et si t'as quitté la personne, c'est peut-être aussi justement, t'avais pas envie de ces odeurs et de ces gestes pour toute la vie.

Est-ce que tu as pris du plaisir quand même ?

Oui, j'ai pris beaucoup de plaisir.

On s'est donné beaucoup de plaisir.

Ça, il n'y a pas de souci.

Sur le coup, on en avait très envie et ça a roulé.

On a beaucoup rigolé parce qu'avec elle, on rigole beaucoup en faisant l'amour.

Ça, c'est cool, d'ailleurs.

Parfois, il y a des fois où c'est très sérieux, où ça peut être en silence et c'est cool aussi.

Mais le côté fun, c'est cool.

Mais là, c'est vraiment clairement cool.

On peut sortir plein de conneries, pas trop non plus.

Juste ce qu'il faut.

Il n'y a pas de souci.

C'est genre, c'est total désinhibé.

T'en es où aujourd'hui ?

C'est une bonne question parce que c'est un peu le flou.

Je me laisse beaucoup de temps devant moi.

De toute manière, je ne suis pas plus pressé.

J'aimerais bien vivre encore une autre grande histoire d'amour.

Nouvelle parce que j'en ai eu une fin 2019.

Mais qui a vite tourné super au vinaigre.

Et c'est très dommage.

Et bon, ce n'est pas grave.

C'est comme ça.

Tu es dans une phase de reconstruction encore ?

Non, ça s'est passé.

C'est bon, c'est fait.

Je suis dans une phase où je ne suis pas pressé.

C'est cool.

Je sais ce que je veux.

J'ai envie de découvrir d'autres choses aussi, d'ailleurs.

Plein de trucs.

C'est vrai que moi, j'aimerais bien faire l'amour à trois, à quatre, à cinq.

On verra.

Avec des femmes et des hommes ou exclusivement des femmes ?

Alors, l'un ou l'autre.

En tout cas, tu es fermé à rien.

Voilà, exactement.

C'est exactement ça.

Je suis à un moment de ma vie où je suis complètement ouvert à tout.

On verra bien.

On verra bien ce qui se passera.

Je ne vais pas forcer les choses.

Ça se fera quand ça se fera.

C'est la meilleure manière pour que les choses se passent.

Pour les choses folles et les surprises.

Oui, c'est bon, tout peut arriver.

On est cool.

On peut se retrouver à Paris juste en début de semaine.

C'est ce que je vais te souhaiter du coup.

Parce que là, devant toi, il y a beaucoup de choses.

Un univers de possibles quasiment infini.

Et du temps.

Et en plus, une ouverture d'esprit et des envies.

Et une meilleure connaissance de toi-même aujourd'hui qui te permet aussi de savoir

plutôt vers quoi tu t'orientes quand même.

Je sens que je suis fermée à Madame Irma.

Mais il y a des choses qui vont arriver, qui vont être chouettes.

En tout cas, je n'en doute pas.

Voilà, c'est ça.

Merci, Mickaël.

Merci, Lucille.

C'était première et dernière fois.

Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à lui mettre 5 étoiles et à nous laisser un commentaire.

Tous les autres épisodes de première et dernière fois sont à retrouver sur Slate.fr

ou votre application de podcast préféré.

Merci au merveilleux Benjamin Septemours et Aurélie Rodrigues pour la réalisation et le montage.

Merci à toutes et à tous.

Et à très bientôt.

Sous-titrage ST' 501