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Première & Dernière fois, Première & Dernière fois 17

Première & Dernière fois 17

Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois.

Et pour beaucoup, le cheminement entre les deux est une véritable aventure.

J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles

et eux ces confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première

et la dernière fois.

Damien est un homme de 42 ans.

Il entretient avec sa maîtresse une relation passionnée et passionnante autour de pratiques

qu'il définit comme des offrandes.

Pour lui, c'est une manière de vivre, une façon d'aimer, une quête d'absolu.

Dans cet épisode de Premières et Dernières fois, nous allons discuter ensemble de son

histoire et de sa façon d'aimer aujourd'hui.

Bonjour Damien.

Bonjour.

Alors tu m'as demandé dès le départ de nos échanges de te tutoyer.

Donc je vais pas te poser la question rituelle, parce qu'on se tutoie déjà depuis un moment.

Et puis on va attaquer directement dans le vif du sujet.

Est-ce que tu te rappelles de ta première fois ?

Ma première fois ? Il faudrait définir ce que c'est une première fois.

Est-ce que c'est la première pénétration vaginale ? Je suis pas sûr qu'il fallait

mettre le curseur là-dessus.

Je m'en rappelle, c'était le 12 juin 2000.

Tu te rappelles très bien.

Oui, c'était l'anniversaire de ma soeur et puis ma grand-mère était en fin de vie.

Donc ça fait deux raisons qui font que je m'en rappelle.

Mais ça m'a pas laissé un souvenir impérissable.

C'est difficile de dire qu'est-ce que c'est vraiment une première fois.

Ça commence où une vie sexuelle ? Qu'est-ce qu'il faudrait ?

On va revenir plus loin.

C'est quand la première fois que tu te rappelles avoir pensé à du sexe, de la sexualité ?

Ça, je le revois aussi.

C'est à l'école primaire. J'étais en CE2, je me rappelle, dans la cour de récré.

Et c'est mes premières érections.

Je me rappelle. C'est très étonnant, on avait peut-être 8 ans.

Tiens, mon sexe, il est bizarre, il se durcit.

Et je croyais être le seul au monde à avoir ce truc-là, d'avoir un sexe très particulier.

Et c'est aussi le moment où je me suis construit des premiers fantasmes.

C'est intéressant d'y repenser parce que dans 7, 8 ans,

on ne sait pas si on est attiré par les filles ou par les garçons, ou même par rien du tout.

Mais déjà, les fantasmes de contrainte, je les avais.

Il m'apparaissait déjà.

Je me rappelle très bien que dans la cour de récré, j'avais un fantasme avec les filles.

Je flashais sur les fesses des filles et j'imaginais qu'on pouvait les découper comme du jambon.

Des jambons cuits.

C'est mon fantasme que j'avais.

C'est très spécifique, mais c'est...

On peut dire que c'est un truc sadomaso, de tout petit.

Et je me rappelle aussi que je m'attachais aux barreaux dans la cour de récré.

Et en me tenant à ces barreaux, ça me provoquait des érections.

Et j'avais mon copain Mathieu, qui avait 7 ans, qui me regardait. Bizarre.

Tu as commencé à te masturber à la même époque ou c'était juste des érections ?

C'était juste des érections.

Les masturbations, c'est plus tard.

C'est 4-5 ans plus tard, c'est un cinquième.

Et quand tu as commencé à te masturber, tu as été plus actif, j'imagine, avec tes fantasmes.

C'était beaucoup plus imagé, beaucoup plus induit de ta part.

C'était comment cette phase ? Tu pensais à quoi ?

Je pense qu'à cette époque-là, je pensais aussi bien aux garçons qu'aux filles.

Aux filles de ma classe.

C'est facile, elles passaient sur les strates, donc j'ai regardé les fesses, comme tout le monde.

Mais j'avais 2-3 flashes sur un garçon, je revois aussi.

Et en fait, c'était pratique parce que j'étais sur un lit, une place, donc 90 cm de large.

Et donc, en me mettant les pieds de chaque côté, je pouvais m'auto-attacher et m'auto-faire fantasmer.

Ça a duré longtemps, cette phase, ce type de masturbation-là ?

2-3 ans, je dirais, probablement jusqu'à l'entrée du lycée.

Pourquoi t'as arrêté ?

Parce que... Ah, c'est une bonne question.

Pourquoi j'ai arrêté ça ?

Parce que les garçons ne m'ont plus intéressé.

Donc, je suis passé sur des désirs de femmes.

En fait, j'ai eu une vie sexuelle qui a commencé tard, à 23 ans.

J'étais dans un lycée de curé avec des garçons, donc les filles.

C'était presque un concept théorique sur mon lycée.

Puis après, en classe, prépare pareil.

Donc, je pense que les masturbations s'orientaient vers...

Oui, avoir une femme avec soi.

Mais clairement, je ne savais pas quoi en faire.

Tu n'avais pas trouvé des films pornographiques ou des magazines pour t'aider ?

Si, c'était la grande époque des cassettes VHS.

Je me rappelle, avec les Rocco Siffidri.

Comment ils disaient ?

Ils disaient, je vais vous faire un feu d'artifice.

Et ça ne marchait pas sur toi ?

Oui et non, ça ne marchait pas.

On n'avait rien d'autre à l'époque.

Il n'y avait pas Internet.

Je les regardais 3-4 fois.

Il y avait les journaux aussi,

érotiques, qu'on n'osait pas acheter dans la kiosque à journaux.

J'avais un copain qui était plus courageux que moi,

qui les ramenait aussi bien les cassettes que les journaux.

Et donc, c'est une période très masturbatoire ou même ça,

tu as un peu laissé tomber ?

Ah non, c'est une période très masturbatoire.

C'était une période très, très masturbatoire.

Je pouvais me masturber 5-6 fois par jour.

De façon mécanique ou en portant à quelque chose ?

Les deux, mais assez mécanique quand même.

Souvent mécanique, surtout en journée pour faire passer le stress.

C'était un moment où les études étaient très stressantes et c'était bien.

Tu m'as dit que ta vie sexuelle,

ce qu'on définit de façon un peu cliché comme la première fois,

j'imagine la première pénétration pénis dans le vagin,

elle est arrivée tard, à 23 ans.

Comment ça s'est passé ?

Je dirais que la première fellation qui est arrivée avant a plus d'impact.

C'est beaucoup plus important pour moi que la première pénétration vaginale.

C'est une fellation qui est arrivée avant.

C'est une forme de pénétration.

Comment ça s'est passé ?

Une fille qui avait deux ans de plus que moi,

qui était plus experte que moi,

qui m'a fait découvrir ça et c'était génial.

Je me rappelle,

découvrir que les mains d'une fille peuvent passer dans mon entrejambe.

J'ai resté complètement fou pendant toute une journée après ça.

C'était à la fac ?

Non, c'était chez elle, à Paris.

Est-ce que tu t'es senti différent après ?

Oui, je me suis senti heureux.

Heureux d'avoir acquis une connaissance,

mais frustré de ne pas pouvoir expérimenter à nouveau.

Avec cette fille, ça s'est terminé tout de suite.

D'ailleurs, elle avait un copain.

J'ai commencé ma vie sexuelle avec un acte adultère.

À cette époque-là, j'avais le complexe de ne pas savoir séduire les filles.

Je n'avais pas le mode d'emploi.

Tu penses que c'est à cause de ton éducation catholique ?

Je pense juste que je n'avais pas le mode d'emploi.

Oui, j'avais le copain qui arrivait toujours à se lever toutes les nanas

parce qu'il y allait un rentre-dedans.

Moi, ce n'était pas mon truc.

J'ai écrit des lettres d'amour, mais ça ne marchait pas du tout.

Je me suis pris un nombre de vents incroyables sur les lettres d'amour.

Tu as arrêté après ?

Non, j'écris toujours des lettres d'amour,

mais une fois que la relation a commencé.

Cette première fellation, est-ce que tu as pris du plaisir ?

Oui.

Tu as joui ?

Je ne me souviens plus.

Je pense que peut-être que oui, mais je ne pourrais pas l'affirmer.

Mais là, encore une fois, ce n'est pas un marqueur le fait d'avoir éjaculé.

C'est une question pour savoir.

C'est pour ça que je sépare les deux.

Pour les hommes, c'est beaucoup moins simple que ce qu'on croit.

On part toujours du principe qu'une éjaculation vaut pour du plaisir,

mais ce n'est pas évident.

Je sépare toujours les deux.

Mon plaisir était visuel, tactile,

mais pas éjaculatoire.

Très psychologique.

De toute façon, mon plaisir est encore aujourd'hui très psychologique.

Après cette fois-là, tu t'es dit qu'il faut que je le refasse ?

Oui, même avant cette fois-là.

Tu étais déjà psychologique ?

J'imagine.

Comment tu as abordé les filles ?

Est-ce que ça a changé quelque chose dans ta façon de les aborder ?

Non, pas vraiment.

Pas vraiment.

Je pense que je manquais de confiance en moi.

C'est à partir du moment où j'ai compris

qu'en s'intéressant vraiment aux femmes qu'on essaie de viser,

que j'ai commencé à avoir du succès.

Mais je ne savais pas faire ça au début.

C'est normal.

Il n'y a pas la science infuse de ça non plus.

Il faut le dire aussi, il y a des choses qui s'apprennent.

Quand ta première relation ?

C'était la première pénétration vaginale.

Je suis resté un an avec cette femme.

Elle s'est terminée le 11 septembre 2001.

C'est une date facile à retenir.

Mais c'était une relation où on n'arrêtait pas

de se micro-séparer.

On se séparait, on s'embêtait ensemble.

Ce n'était pas du tout une relation charnelle.

C'était une relation vraiment basée sur les discussions

entre la culture, la politique.

C'était une relation épanouissante au niveau intellectuel ?

Pas du tout au niveau charnel.

Le sexe n'était pas bien ?

Non, même si je n'étais pas attiré par elle.

Dans cette relation, tu continuais à te masturber.

Tu as vu des gens à côté ou pas du tout ?

Ou tu as mis en parenthèse ça aussi le temps de cette relation ?

A cette époque-là, je n'allais pas voir des gens à côté.

Je n'étais pas assez doué pour ça.

J'étais avec elle.

Et ça a augmenté ta fréquence de masturbation ?

Non, la masturbation est passée à côté.

Je pense que depuis le moment où j'avais des rapports sexuels

avec une femme, le besoin de masturber est passé.

Quand est-ce que les fantasmes de contraintes

que tu le fasses ou que tu le subis sont revenus ?

Ils sont revenus sur Internet.

Je me rappelle qu'il y avait un site,

ça devait être en 2005, quelque chose comme ça,

d'une femme qui s'appelait Leïka.

Elle postait sa vie sur Internet.

Je lisais ça assidûment.

Donc c'est revenu avec ça.

Tu as fait des recherches pour le trouver ?

Il y a quelque chose dans ton inconscient ?

Je n'ai pas dû tomber dessus par hasard.

Je me souviens d'une histoire avec une fille,

ça n'a pas duré du tout, avec qui j'avais voulu attacher.

Mais avec quoi attacher ?

À l'époque, je ne savais pas du tout.

J'étais allé à Carrefour et j'avais acheté des filets élastiques

pour les enfants pour faire la marée.

C'est pas du tout bien pour faire du BDSM.

Ça doit couper la circulation.

Et ça ne maintient pas beaucoup.

Donc c'était une très mauvaise idée.

On peut imaginer, mais c'est important de le dire.

Il y a des gens qui ne le savent pas.

La lecture de ce blog a éveillé quoi chez toi ?

Ça a changé tes fantasmes ?

Tu t'es dit que c'est quelque chose

qu'il fallait que tu expérimentes plus ?

Je me positionnais aussi bien

du côté de cette Leïka que de son maître.

C'était le rapport entre les deux qui me parlait.

Et ça m'évoquait les lectures que j'avais vues avant,

quelques années avant en particulier,

sur le rapport de possession,

la découverte à deux, de l'offrande.

Ça me parlait.

Ce qui me parlait moins,

c'est les aspects douleurs.

Là, tu as commencé à faire ta culture personnelle.

Alors ce qu'on dit de façon générique, le BDSM.

Quand est-ce que tu es passé à l'acte ?

Il faut trouver la bonne personne, j'imagine.

Ou tu as expérimenté tout seul au départ ?

À cette époque-là,

BDSM, ça rimait avec

je donne ma personne à quelqu'un,

et en particulier, je donne ma sexualité à quelqu'un.

Ça rimait avec chasteté, pour moi.

Je ne peux jouir, je ne peux éjaculer

que quand la personne qui me possède le veut.

Pour moi, ça tournait autour d'un objet, la cage de chasteté.

C'est un petit appareil en métal

qui maintient le pénis au repos.

J'ai cherché à me procurer cet objet

et à vivre ça avec quelqu'un.

C'est très compliqué, la cage de chasteté.

Il y a plein de modèles,

et c'est très difficile d'en trouver un qui aille bien.

J'ai acheté plein de cages qui n'allaient pas.

J'ai fait des expériences un peu ratées.

Tu as commandé sur Internet ?

Ça se trouve facilement ?

Oui, sur Amazon, il y a je ne sais pas combien de possibilités.

Mais en fait,

si je peux donner un conseil,

il faut que ce soit petite, une cage de chasteté.

Si vous avez la place d'avoir une demi-érection,

ça n'a plus aucun effet, ça n'a aucun intérêt.

Il faut que ce soit petit,

et il faut que ce soit idéalement en métal.

En plastique, le sexe ne respire pas,

donc ça ne peut pas le garder longtemps.

Le principe de la cage de chasteté, comme tu le voyais,

il fallait la garder en continu ?

Ou alors il faut l'enlever le soir avant de se coucher,

ou il faut l'enlever pour aller aux toilettes ?

Comment ça fonctionne techniquement ?

Je garde en continu, mais ça, c'est le fantasme.

Et la réalisation pratique,

ce n'est pas possible pour des raisons techniques,

pour des raisons psychologiques, d'hygiène.

Mais pas que d'hygiène, pour des raisons psychologiques aussi.

Donc c'est souvent un jeu de la garder longtemps,

mais il ne faut pas être un starkanoviste,

la cage de chasteté, à un moment donné, on arrête.

On ne peut pas la porter, si on s'habitue,

ce n'est pas comme un piercing ou autre chose,

on ne peut pas la porter en continu pendant deux ans, trois ans, dix ans.

Il y a des gens qui le font, mais moi, je suis incapable.

C'est quoi ton record ?

Il n'est pas loin, ça doit être une semaine.

Il y a des blogs sur Internet de gens qui restent deux mois, trois mois.

À ce moment-là, tu étais avec quelqu'un qui participait à cette recherche,

à cette découverte, ou tu l'as fait tout seul, ce chemin avec la cage de chasteté ?

Je l'ai fait avec une femme, Samantha,

avec qui j'avais une relation libertine,

qui a duré pendant un an.

Au sein de cette relation libertine et amoureuse,

il y avait de temps en temps des jeux autour de ça.

C'était il y a combien de temps ?

C'était il y a dix ans.

Est-ce que tu te souviens de la première fois

où tu as reçu la première cage de chasteté que tu as commandée ?

Je me rappelle, c'était une cage en plastique.

En fait, j'ai dormi avec.

La nuit, on a des érections mécaniques et pendant la nuit,

la cage s'est cassée en deux.

Je me suis retrouvé le matin avec ma cage cassée en deux.

Et cette fille qui s'appelait Samantha,

on s'est séparés et elle est partie avec la cage cassée en deux.

Ce que j'ai su, c'est qu'elle a réutilisé la cage avec son nouveau copain

qui a donc dû recoller la cage et la réparer.

C'est un délire.

C'est bien, elle porteuse d'histoire.

C'est un peu comme les alliances, les trucs comme ça.

On met du sens dans les objets.

C'est parfait.

On va faire une petite pause et faire notre premier module

basé sur le jeu à boire Je n'ai jamais, mais qui est un peu inversé.

Basé sur tes pratiques sexuelles, je vais te dire des affirmations

et tu vas me répondre si ça te parle,

si tu l'as déjà fait, si tu l'as pas fait, si tu en as envie ou pas du tout.

J'ai déjà sodomisé un ou une de mes partenaires.

J'ai sodomisé des partenaires, toujours des femmes.

Mais toujours quand elles le demandent.

C'était bien.

Et c'est bien quand elles aiment ça.

Toi, t'aimes ça ?

Et moi, j'aime ça. Quand elles aiment ça.

Sinon, j'aime pas ça.

Oui, sous la contrainte, c'est pas...

J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.

Ah oui.

J'ai beaucoup de matériel et donc j'ai beaucoup de soucis.

Je me rappelle avoir acheté un gode vibrant qui me permettait,

d'une part, d'être tenu dans le vagin, par le vagin de la femme

et puis d'autre part, de pouvoir sodomiser un homme.

Et en fait, ça avait coûté super cher ce truc.

Et puis la vendeuse me l'avait très, très bien vendu.

Et quand je suis arrivé avec Lana, ma partenaire actuelle,

elle m'a dit mais non, ça va pas du tout ce truc-là.

Ça tient pas bien.

Et puis je me projette pas là-dessus.

Et souvent, le matériel, il marche pas parce qu'on n'arrive pas

à projeter de la psychologie dessus.

C'est ça, le problème.

En fait, il faut être autant excité par son matériel que par les partenaires.

C'est ça.

On peut imaginer, mais c'est pour ça aussi que les constructeurs

prennent un malin plaisir à mettre des paillettes, des couleurs un peu cool.

Parce que s'il n'y a pas d'amusement,

si on est dans le fonctionnel strict,

les doubles godemiché, en l'occurrence, ça peut être chouette

dans le cadre de relations lesbiennes.

Il y a plein de cas, mais c'est technique.

Il faut dire la vérité.

J'ai déjà pensé à ma liste de courses pendant le sexe.

Alors, je pense pas souvent à ma liste de courses de manière générale.

J'ai horreur de faire des courses.

Ça m'arrive de penser à tout autre chose que le sexe.

D'ailleurs, souvent, les meilleurs rapports sexuels,

c'est quand on arrive à s'échapper,

penser à quelque chose d'autre que justement ce rapport.

La condition que ce soit pas, effectivement, une liste de courses,

que ce soit beau, qu'il soit esthétique.

Comme quand on sort du corps et on pense à...

Mais c'est ça, en fait, la condition de soumis,

c'est une recherche de ce qu'on appelle le subspace,

l'espace du soumis,

dans lequel on est dans un ailleurs.

Il a été analysé, je me permets une parenthèse,

que certains types de soumissions,

en l'occurrence, l'arrivée à trouver ce subspace,

était équivalent à de la méditation

de pleine conscience extrêmement forte.

Tout à fait.

Donc, tu penses à quoi quand c'est comme ça ?

C'est très intime de demander ça,

mais t'es où dans ton subspace ?

Je suis comme dans un nuage.

Je sens toujours ma partenaire,

donc elle est encore là, j'ai toujours ce lien,

mais je vois des couleurs ou bien...

C'est beaucoup de sensations physiques, en fait.

C'est basé sur des sensations

dont je n'ai pas forcément l'habitude,

parce que ce ne sont pas des sensations

liées au pénis ou au bourse,

c'est des sensations internes,

avec la prostate,

ce sont des sensations qui diffusent.

Et le subspace continue après le rapport.

Moi, ça m'est arrivé, encore récemment,

d'avoir un subspace qui dure peut-être une heure après le rapport,

comme une espèce de boule chaude qui continue à diffuser.

Et c'est agréable ?

C'est super agréable.

C'est quelque chose que tu recherches,

ou tu es content quand ça arrive,

mais ce n'est pas ton obsession ?

Quand je me fais sodomiser avec un gars de Michet,

c'est quand même un but,

quelque chose qu'on recherche.

Mais j'y pense et je guide ma partenaire,

qui y arrive, parce qu'elle commence à bien me connaître.

J'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.

Bien sûr.

J'ai aussi une grande vie libertine.

Quand on a une vie libertine,

ça arrive de faire l'amour avec une femme qui n'est pas son partenaire.

Donc forcément, à ce moment-là,

je pense à mon partenaire,

qui n'est donc pas la femme avec qui je fais l'amour.

Techniquement, je pense bien à quelqu'un d'autre.

Et d'ailleurs, ça me donne beaucoup de plaisir.

Je suis beaucoup dans la compersion.

Je suis excité par avoir ma partenaire

faire l'amour avec quelqu'un d'autre.

On va définir rapidement la compersion.

C'est une donnée qui a été mise en place

par à l'origine le groupement polyamoureux américain,

d'Amérique du Nord.

Et c'est le sentiment qu'on a quand son partenaire ou sa partenaire

a du plaisir ou est heureux.

Et on est heureux et on a du plaisir

pour ce plaisir et ce bonheur qui n'est pas forcément dépendant de nous,

en l'occurrence.

Pour le cas Libertin, c'est parfait,

parce que du coup, ça explique tout à fait

comment on peut être heureux de voir la personne qu'on aime

avoir du plaisir avec quelqu'un d'autre.

Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.

C'est quoi un endroit pas prévu pour ?

C'est une bonne question.

Alors, ça peut être un lieu.

En gros, c'est tout ce qui n'est pas la chambre,

tout ce qui n'est pas la salle de bain, à la limite,

si on veut ouvrir un peu.

Du coup, les lieux publics, les...

Non, moi, je pars du principe que faut rester à l'égalité.

Donc, j'ai pas à imposer une masturbation

à des promeneurs ou des enfants qui passeraient.

Voilà, donc...

J'ai pas envie, d'un point de vue légal,

et ça me fait pas fantôme.

Par contre, exhiber avec des gens

qui sont là pour ça, qui ont envie de ça, bien sûr.

Donc, en club, dans des endroits, oui.

Mais pas dans ta voiture.

Bah, dans ma voiture, si on me voit pas dans la voiture.

Voilà.

Là, c'est plus une masturbation.

C'est plus une masturbation pour faire passer

un stress de péage qui n'avance pas, quoi.

Et on n'en parle pas assez du stress de péage qui n'avance pas.

En vrai, le coup de la masturbation pour le stress,

c'est quelque chose qu'on entend dans cette émission depuis le début

par des hommes et des femmes.

C'est un truc dont on dit pas assez, c'est que ça déstresse vraiment.

Et que, pour là, c'est souvent le cas chez des gens

qui sont au travail, par exemple,

et qui ont besoin de relâcher la pression avant une grosse réunion,

quelque chose comme ça.

On parle pas de péage, mais c'est tout à fait possible, on respecte.

J'ai déjà éjaculé.

Oui, j'ai déjà éjaculé beaucoup de fois.

C'était pas évident, c'était pas évident. Il faut la poser.

Je pensais que tu la posais qu'aux femmes, cette question.

Eh ben non, en fait.

En fait, ça m'est arrivé, je crois, précédemment,

de l'enlever quand j'avais un homme.

Et puis, on m'a dit, mais pourquoi tu la poses qu'à des femmes ?

Et je trouve effectivement con de la poser qu'à des femmes

parce que je pense qu'il y a des hommes, en l'occurrence,

qui ont du mal à éjaculer ou qui n'éjaculent pas.

Par contre, j'ai déjà joui sans éjaculer.

Typiquement, avec le space dont je te parlais tout à l'heure.

Donc, tu considères que c'est un orgasme, mais sans éjaculer.

C'est un orgasme différent.

T'as pas de réaction de corps, même réflexe quand c'est comme ça ?

C'est-à-dire ?

En fait, on peut imaginer que l'éjaculation arriverait de facto, quoi.

De façon...

Non.

Typiquement, si c'est quelque chose qui se passe avec une cage chastetée,

il n'y a pas d'éjaculation.

Et ça te fait pas mal ?

Mal, pourquoi ?

Alors, c'est une question de totalement noob sur la question des cages chastetées.

Quand on est dans une cage chastetée et qu'on est en érection,

ou qu'en tout cas, l'érection s'impose ou essaye d'arriver,

est-ce qu'il n'y a pas une douleur physique ?

Ah non, si la cage est toute petite, il n'y a pas d'érection.

Ça bloque complètement.

Oui, complètement.

Et du coup, il n'y a pas de douleur.

Bah non, il n'y a pas de sang.

D'où l'importance de la prendre courte.

Parce que si vous prenez une cage assez longue,

vous aurez un début d'érection et là, ça va pousser, tirer, tirailler.

Et là, ça fait mal.

Donc, le but, c'est pas d'avoir mal, en fait.

Non, pas du tout.

Je pense que tout le monde n'est pas au courant de cette question.

Et pour la première fois, là où ça peut faire un peu mal,

c'est au niveau de l'anneau qui est derrière les bourses.

À force, il peut y avoir une irritation.

Donc, il faut mettre de la biafine.

Le petit conseil.

Le petit conseil malin.

On aime bien les petits conseils dans cette émission.

Alors, Olivier, tu es switch.

On va définir ce que c'est switch dans le cadre de ce qu'on appelle communément le BDSM.

C'est une personne qui peut être à la fois dominant

et soumise.

Et tu as eu une relation avec une femme qu'on appellera Mathilde,

où tu as travaillé, tu as développé ce côté-là chez toi.

Comment ça s'est passé ?

C'était quand ?

C'était il y a deux ans.

C'était une femme que j'ai rencontrée sur Tinder.

Et dès le départ, on a posé que j'étais dominant et qu'elle était soumise.

Et c'est comme tu l'as dit, je suis switch.

Elle était switch aussi.

Et on était à fond dans ce qu'on faisait.

Alors, c'était un BDSM qui était porté beaucoup sur la douleur,

sur les coups.

Avec des accessoires.

Avec des accessoires, des cravaches, des chambrières.

C'était très prenant, très stimulant.

Et en même temps, ça m'a complètement bouffé.

Et puis, il y a un moment donné,

on a switché à l'envers.

On est devenu dominant et moins soumis.

Et en restant sur la modalité de la...

un peu sadomaso, ça n'allait plus du tout.

Parce que moi, pour le coup, je ne suis pas maso du tout.

Donc la douleur, c'était pas possible.

Et puis, en fait, on a aussi eu l'erreur

d'avoir un BDSM qui dépasse la sphère purement sexuelle.

On avait un rapport de domination-soumission

sur plein de choses du quotidien.

Et ça, je crois que c'est vraiment une erreur.

Parce qu'il y a l'idée de...

Tiens, je peux rendre sexuel le fait d'aller faire mes courses, par exemple.

Oui, mais ça veut dire aussi que si tu fais mal tes courses,

du coup, tu n'es pas considéré comme bon du point de vue sexuel.

Ça marche à rien d'autre sens.

Et ça, ça abîme.

Je fais une petite coupure, mais il va falloir expliquer aux gens

comment on rend sexuel des courses.

Parce que là, du coup, j'imagine que c'est lié à la tenue.

Tu imposes une tenue ou tu demandes à pas mettre de culottes

ou tu donnes des petites missions.

Non, ça rend sexuel au sens...

Donc tu fais telle corvée, tu vas nettoyer l'évier.

Si c'est bien fait, t'auras une récompense.

Si c'est pas bien fait, t'auras un coup de cravache ou quelque chose comme ça.

Donc, c'est l'idée un peu pavlovienne de dire

bah tiens, t'as récompense et puis t'as punition pour tout et n'importe quoi.

Et le problème, c'est que ça rejoint de l'injustice

et que l'injustice est très mal vécue.

Donc, ça détruit un peu l'ego.

Ça détruit l'ego.

C'est pas bon.

Et c'est toi qui en a souffert.

Elle aussi.

C'est juste une modalité qui ne fonctionne pas.

Vous avez expérimenté, vous avez décidé de vous séparer.

Oui, enfin, on s'est pas séparés pour ça.

On s'est séparés, on était dans le chibari aussi à cette époque là.

Je pense qu'à un moment donné, j'ai étouffé dans cette relation

et j'ai eu envie d'aller voir ailleurs, ce qui était tout à fait autorisé.

Puisque c'était une relation libertine.

Par contre, je suis parti avec les cordes de chibari.

Et donc, ça, c'était l'objet à ne pas sortir du couple.

Donc, à partir de là, ça n'avait plus de sens.

Alors, on va définir le chibari, c'est le fait d'attacher son ou sa partenaire

avec des codes qui sont des codes anciens, du Japon ancien.

Il y a des noeuds particuliers pour atteindre des positions

qui sont entre la contrainte, le plaisir sexuel, la performance.

Il y a plein d'aspects au chibari.

Tel qu'il est pratiqué aujourd'hui et des endroits même où on apprend à le pratiquer.

C'est considéré comme une forme d'art.

Oui, je précise que moi, la contrainte brute me suffit.

Je n'ai pas besoin d'art et de faire des belles figures.

D'accord.

Alors, on va dire que pendant ce temps là, alors que tu étais avec Mathilde

et que tu avais cette relation très prenante, tu étais aussi avec Sandrine.

Et Sandrine, c'était ta compagne.

C'est ma grande relation vanille qui a duré 13 ans, avec laquelle j'ai eu des enfants.

Et effectivement, moi, comme j'avais une sexualité débordante,

je m'étais dit à un moment donné, il me faut une relation construite

pour fonder une famille qui ne soit pas tributaire de tous mes délires.

Et donc ça, j'avais ça avec Sandrine.

Et puis à côté, c'était autorisé des relations libertines.

Vous étiez en couple libre.

Oui, c'était posé comme ça dès le début.

Je vais définir le terme de vanille.

Vanille, c'est toutes les relations sexuelles qui ne sont pas BDSM.

Comme la glace à la vanille, que tout le monde aime bien,

ou il n'y a pas de domination, de soumission.

Ça ne veut pas dire que c'est chiant.

Ça veut dire que c'est le classique, la première chose à laquelle

vous pensez quand vous pensez à une relation sexuelle de base.

C'est à dire que ça peut être très fun,

mais en tout cas, il n'y a pas de fouet, de chibari, de contraintes, de cage à pénis.

C'est vrai que j'avais une grande vie libertine et qui était très vanille.

Parce que finalement, au club, en sauna, on fait toujours plus ou moins la même chose.

La 304ème levrette ressemble quand même beaucoup à la 303ème levrette.

Avec Sandrine, vous êtes en couple pendant 13 ans.

Et avec la question du libertinage ou en tout cas du fait que tu puisses aller voir ailleurs,

à côté, de façon assumée et validée de sa part, ça s'est toujours bien passé ?

Au début, pour la mise en place, il y a eu un petit peu de jalousie avec une partenaire au début.

Mais parce que le partenaire voulait prendre la place de Sandrine.

Mais après, oui, c'est rentré dans les ordres.

Et j'imagine que vous avez trouvé vos propres règles et vos propres modalités dans cette relation.

C'est des choses qui n'arrivent pas toutes seules.

Oui, je rentrais à la maison, je ne décougeais pas.

C'est une règle.

C'est vrai que chacun ses règles.

C'est ça qui est important quand on met en place ce genre de système qui sort un peu de l'ordinaire.

C'est qu'on trouve des règles qui conviennent à tout le monde

et qui montrent qu'on s'aime encore, qu'on se respecte encore.

C'est très important.

Cette relation avec Sandrine qui a duré plus d'une dizaine d'années

et qui a donné lieu à des naissances d'enfants n'a pas duré.

En fait, elle s'est arrêtée l'été dernier.

Oui, on a eu des relations très difficiles.

Oui, on avait plus de vie sexuelle et puis on était devenus des amis.

On s'entend bien, on s'entend toujours très bien.

On élève les enfants ensemble, ça se passe très bien.

Mais aussi bien elle que moi, on avait envie de construire autre chose avec d'autres personnes.

Et l'été dernier, une rencontre avec Lana.

Alors, comment tu définis votre relation ?

Ma relation avec Lana, c'est une relation qui part dans plusieurs axes.

C'est une relation de découverte sexuelle.

Lana est beaucoup plus jeune que moi, elle a 18 ans de moins que moi.

Mais on est tous les deux.

On partage la même envie de découvrir plein de champs sexuels ensemble.

Tu l'as rencontrée où ?

Elle m'a été présentée par un ami qui la connaissait

et qui me l'a présentée officiellement pour que je la aide de manière professionnelle.

On pratique, il veut me la mettre dans les pattes.

Et je le soupçonne d'avoir eu comme un petit peu de chance.

Comme idée que à mon tour plus tard, je lui en mettrais une dans ses pattes.

Voilà, espèce d'échange commercial.

Mais non dit.

Qui est presque dit d'ailleurs.

Et donc, j'avais pendant six mois remis à plus tard.

Non, non, non, je joue pas de ce pain là.

Surtout que Lana, moi je la connaissais pas.

Et cet ami, il avait l'habitude d'aller voir des escortes et des femmes.

Donc, je me disais, si elle est comme les autres,

moi, ça m'intéresse pas, le rapport tarifé, c'est pas mon truc.

Tu savais pas du tout quel type de personne c'était, à quoi elle ressemblait ?

Pas du tout.

Et elle était pas du tout une escorte.

Quand vous vous êtes rencontrés, il a été clair tout de suite qu'elle serait ta domina ?

Non, pas du tout.

C'est arrivé par jeu.

On fréquentait dès le début les saunas libertins.

Et un jour, on a eu un jeu.

Ça a été ce qu'on appelle le concours de zombies.

Alors, les zombies, c'est ce qu'on appelle les hommes seuls dans les saunas libertins.

Ils marchent comme des âmes en peine avec les bras devant eux.

Ils espèrent un espoir, souvent déçus, de pouvoir toucher un téton ou une fesse.

Et dans un sauna qui est très mal fréquenté, il y avait beaucoup, beaucoup d'hommes seuls.

Et du coup, il y en avait tellement.

Et on était le seul couple.

On s'est dit, on va organiser un concours de zombies.

On va faire une compétition entre eux pour choisir celui qui pourra faire l'amour avec nous.

Et donc, c'est parti là-dessus.

C'est-à-dire qu'elle a lancé des épreuves.

Dans un mode de jeu.

Dans un mode de jeu où au début, il y avait quatre zombies.

Ils devaient la caresser, il en a éliminé un.

Trois autres devaient l'embrasser, il en a éliminé un.

Le qui restait devait lui faire un cunnilingus.

Et le gagnant avait le droit de lui faire l'amour.

Donc, c'était très rigolo.

Mais moi, j'étais en soumis quelque part.

Alors, qu'est-ce que tu faisais à ce moment-là ?

Moi, je tenais le chronomètre.

Parce qu'ils avaient tous deux minutes trente pour leur exploit à chaque épreuve.

Donc, tu étais à côté, tu regardais.

Moi, j'étais juste à côté, je regardais et je me délectais du spectacle.

Et j'essayais de deviner qui allait gagner le concours.

D'accord.

Et ça, ça a mis en place, on va dire, une forme de pouvoir entre vous.

Une place, un jeu.

Vous avez fini par en parler.

Vous avez débriefé ce moment-là.

C'était super.

Après, elle avait attaché avec un collier, avec une laisse,

elle mettrait tout le sauna comme ça.

Donc, il n'y avait que des hommes seuls qui, eux, comprenaient rien du tout.

Peut-être qu'ils n'écoutent pas Slate, je ne sais pas.

Mais ils ne sont pas au niveau culturel.

Il faut dire que dans les clubs libertins et les saunas, c'est très vanille.

C'est très, très vanille.

Donc, ils ne comprenaient pas ce qu'on faisait, en fait.

Et ils étaient tous un peu morts de faim.

Et donc, nous, on s'est beaucoup amusés de ça.

Et c'était quand, ça, dans votre relation ?

C'était au tout début ?

Au tout début.

Ce n'était pas le premier rendez-vous ?

Non, peut-être au bout d'un mois.

C'est au début.

Au début, vous avez fait du sexe vanille ou pas du tout ?

Non, en fait, la première fois qu'on a fait l'amour, c'était dans un sauna libertin.

C'était un rendez-vous là-bas.

Donc, c'était tout de suite dans un cadre de libertinage ?

Oui, tout à fait.

Comment tu définis aujourd'hui votre relation ?

Vous êtes en couple ?

Oui, un vrai couple.

Parce que, du coup, j'allais te demander,

par rapport à ta relation précédente avec Sandrine,

où tu avais décidé qu'il fallait qu'il y ait ta vie vanille avec les enfants,

le couple et ainsi de suite, et à côté, ta vie BDSM et libertine.

Est-ce que là, tu as changé d'avis sur la question ?

Tu penses qu'on peut mélanger les deux ?

Avec elle, oui, je mélange tout.

Après, je n'ai pas forcément envie de refaire des enfants tout de suite.

Non, mais sans forcément en arriver aux enfants.

Mais oui, c'est la femme du quotidien.

Et puis, c'est la femme de l'exploration sexuelle.

Et ça, c'est quelque chose qui est nouveau pour toi.

Comment ça se définit ?

Est-ce que vous mettez des moments dans la journée ou dans la semaine

où vous pratiquez pour justement éviter les dérives qu'il y a pu y avoir avec Mathilde ?

Oui, on pratique généralement le soir.

Après, on a des petits rituels.

On a ce qu'on appelle l'offrande.

L'offrande, c'est quand elle rentre du travail.

Moi, j'ai de bien ranger notre lieu de vie et je suis nue à quatre pattes.

Et elle arrive et elle inspecte tout.

Et puis, c'est ce moment de retrouvailles qui est important entre nous.

Et ça, c'est quotidien ?

Quasiment quotidien, le fait que je sais pas comment on peut le faire.

On peut dire que vous pratiquez le BDSM de façon H24 ou pas du tout ?

Pas du tout.

Alors, je vais le définir aussi.

C'est quelque chose que certaines personnes font.

En l'occurrence, c'est quand on a son rôle de soumis et de dominant vraiment tout le temps.

Et c'est très codifié.

Non, toi, tu sais pas le cas ?

Non, parce qu'en fait, le BDSM, c'est qu'une des branches de nos vies sexuelles à nous.

Vous faites aussi du sexe vanille ?

On fait du sexe vanille, on fait du libertinage, on fait plein d'explorations.

C'est par le tronc de ma vie sexuelle, c'est une branche.

Et de la sienne aussi.

Vous en discutez ?

Oui, on en discute.

Alors, elle, elle est vraiment domina.

Elle est vraiment du côté, du côté de la domination.

Elle n'est pas du tout switch.

Et pour moi, c'est très reposant parce que, parce que du coup, je sais qu'elle veut toujours ça, la domination.

Elle n'est pas tentée d'un coup, qu'on inverse les rôles.

Donc, je peux vraiment me poser dans mon rôle de soumis.

T'as un rôle très défini.

Ouais.

Ça ne va pas te manquer ou ça ne te manque pas pour l'instant ?

Quoi donc ?

D'être dominant ?

Non, pour l'instant, ça ne me manque pas.

Je pense que je suis plus soumis que dominant.

En tout cas, je trouve mon plaisir comme ça.

C'est l'heure du deuxième module.

On va parler des oeuvres qui ont accompagné ou construit ton imaginaire sexuel.

Je vais te donner encore une fois des affirmations et tu vas me dire, ça t'évoque quelque chose.

Le livre qui m'excite ?

Le livre qui m'a excité, c'est Histoire d'eau de Pauline Réage.

Je me rappelle l'avoir lu, j'avais 18, 19 ans.

On était aux États-Unis, sur les grandes autoroutes américaines et on était à 6 ou 7 dans la voiture.

Et moi, j'étais là avec toute la famille.

Dans mon coin, je lisais Histoire d'eau.

Ambiance particulière.

Ce que j'aimais dans ce livre, c'est tous les jeux psychologiques qu'il joue.

Je pense que c'est un livre qu'on ne peut pas vraiment finir.

Parce qu'à un moment donné, on dit, c'est trop pour moi.

Mais ce n'est pas grave.

C'est OK.

On en lit 30 pages, 40 pages, 50 pages.

OK, c'est de pire en pire.

Et à un moment donné, ça dépasse mon niveau.

Mais je suis content d'avoir lu les premières pages.

Oui, je me permets une parenthèse.

C'est vrai que la fin du livre, et ce que ça évoque en tout cas,

en termes d'absolu dans la donation de soi,

est quand même très extrême.

Et ça ne correspond pas à un idéal dans le BDSM pour personne.

D'ailleurs, parce que le consentement n'est pas des masses respectées.

La relation n'est pas super équilibrée.

Il y a plein de trucs qui ne vont pas.

Par contre, ce qu'il faut le voir, c'est aussi comme une lettre d'amour.

C'est un livre qui a été écrit comme une lettre d'amour.

Et du coup, c'est pour ça que c'est excessif.

Parce que c'est un amour excessif.

Et quand on aime aussi fort, même de façon vanille,

on peut comprendre qu'on ait envie de se donner de façon absolue,

aussi forte, aussi éternelle.

Parce que du coup, c'est des gestes qui vont durer toute la vie.

C'est un très beau livre.

Je suis d'accord.

Il faut ne pas y plaquer des codes d'aujourd'hui.

Et il faut le voir aussi comme une métaphore.

Je pense sur ça, c'est un truc.

Mais sur la domination stricte, c'est vrai que le début est assez excitant.

Le film qui me fait vibrer.

Je dirais L'insoutenable légèreté de l'être,

tiré du livre éponyme de Kundera.

Pourquoi ?

Parce que je me suis bien identifié à Thomas,

qui est tout le temps en train de basculer

entre le désir de découverte avec Sabina

et au contraire, se poser avec Thérésa.

Et moi, ça ressemble bien à ma vie telle que j'ai eue pendant 13 ans.

Et c'est un film que j'ai vu quand j'étais ado.

Et je crois que j'ai vraiment vécu ça.

Et je continue à le vivre,

toujours à être en balance entre la découverte et se poser.

C'est drôle parce que du coup, c'est des oeuvres que tu as consommées très tôt

et qui ont marqué ta vie d'adulte.

C'est vrai.

Dans quelle mesure tu penses que ça t'a marqué, ça t'a poussé sur des chemins ?

Ou au contraire, que c'est peut-être le destin qui les ont mis sur ta route ?

Non, je ne crois pas du tout au destin.

Je crois que j'avais un intérêt pour ces choses-là à cette époque-là.

Ce n'est pas le hasard.

Histoire d'eau, on vous assure qu'à cette époque-là,

je t'assure, on ne trouvait pas n'importe où.

J'avais cherché où à Paris, on ne trouvait pas dans quelle bibliothèque.

Ce n'était pas courant.

Donc, j'avais vraiment fait une recherche.

La sonate de la légèreté de l'oeuvre, c'était plus le hasard.

Mais je ne crois pas trop au destin.

Je crois qu'à un moment donné, on est éveillé par quelque chose.

On a envie de creuser.

L'image qui me donne des frissons de plaisir ?

C'est l'image de Lana.

Il y a deux images.

On a été aller voir un photographe érotique.

On a fait des clichés magnifiques, en faisant l'amour devant le photographe.

Des clichés en noir et blanc, superbes.

Et donc, on a eu une photo comme ça de nous,

en position vanille, pour le coup, très vanille,

mais qu'on a mis au-dessus de notre lit.

Et voilà, c'est très beau pour s'endormir le soir.

Et j'ai une autre image,

toujours une photo de Lana sur un balcon qui domine la ville.

En fait, on voit...

Elle a enlevé sa culotte et on voit ses fesses et c'est magnifique.

On sent que tu es constant dans tes goûts,

sur les parties du corps féminin qui t'intéressent.

La musique qui te met le mieux dans l'ambiance ?

Donc, logiquement, pourvu qu'elle soit douce, Demiane Farmer.

Le collectionneur de rondeurs.

On est dans la cohérence, mais c'est parfait quand c'est comme ça.

On aime bien quand c'est foisonnant,

mais quand c'est cohérent, ça fait plaisir aussi.

C'est bien beau.

En fait, on voit qu'il n'y a effectivement pas de hasard et tout se répond.

Le parfum qui réveille tes sens ?

Pour moi, le parfum, c'est toujours une évocation du passé.

Un parfum, ça rappelle quelque chose.

Ah, j'ai déjà senti ça, ça m'évoque autre chose.

Et en particulier, je pense au parfum, au Cool Water de David Hoff,

qui est ma première petite copine avec qui j'ai fait des bisous,

qui portait ça.

Donc, ce parfum-là, il me rappelle ça.

Et tu le sens encore dans la vie ?

Non, parce que c'est un parfum qui est très peu produit,

mais j'en avais acheté des litres, des litres de parfum que je ne mets plus.

Donc, du coup, j'ai chez moi des litres de David Hoff.

Ah oui, donc tu te souviens, quoi ?

Tu te souviens de quelle odeur il a et tout ?

Oui.

C'était quand la dernière fois ?

Hier soir, Lana a fêté son anniversaire

et elle avait 25 ans.

Et pour l'occasion, j'ai essayé de faire quelque chose d'extraordinaire pour elle.

J'ai réservé un appartement tout en haut d'un immeuble très, très haut

qui domine complètement la ville et qui était doté d'un grand jacuzzi

avec un lit immense.

Dans cet espace de rêve, j'ai invité notre couple d'amis

avec qui on libertine le mieux.

Et tout ça en surprise.

Et en fait, la soirée aurait pu commencer avec un gros handicap.

C'est que le couple n'était pas très en forme sexuellement

et surtout, Lana avait un problème du gastro, tout simplement.

Ça arrive.

Ça arrive.

Et donc, on peut imaginer des choses extraordinaires.

Et puis finalement, les réalités terrestres font que ça ne marcherait pas si bien.

Et en fait, on était tellement dans l'ambiance,

on était tellement heureux de se retrouver que je crois que le cerveau a réussi

à couper complètement la gastro avec une parenthèse.

Pendant...

C'est revenu après.

C'est revenu après, mais dans les grandes largeurs.

Et voilà.

Et c'était un moment de complicité extrême, extrêmement beau.

C'était Vanille.

Très Vanille et très libertin et très compersion.

Moi, j'ai vraiment pris mon pied en la regardant faire l'amour avec cet homme.

Et d'ailleurs, la femme qui était là me faisait la sensation de dire

vraiment, quand tu regardes ta copine, je le sens de ma bouche que vraiment,

ça marche beaucoup mieux.

Cette réflexion de libertin, mais genre vraiment, c'est super beau.

En vrai, c'est super beau.

On sent qu'elle a l'air très sympathique, cette femme.

Alors là, du coup, on a sur une soirée Vanille idéale,

j'imagine avec champagne, avec la vie sur la ville.

La gastro, ça ne restera pas dans l'histoire.

Au final, vous aurez gardé cette idée d'anniversaire quand même,

qui était un bel anniversaire.

Mais avant qu'on se rencontre, tu m'as parlé de la Saint-Valentin

et de ce que vous avez prévu pour la Saint-Valentin.

En fait, on s'était dit, bon, puisqu'on veut expérimenter la chasteté,

la Saint-Valentin, c'est le 14 février.

On va faire un mois de chasteté,

donc du 14 janvier au 14 février sous cage.

Et donc, on a essayé.

Et les deux premiers jours, il y a eu les problèmes techniques,

je dirais, de douleur au niveau des testicules.

Mais ça, ça a été résolu.

Après, il y a eu deux jours fantastiques, très beaux,

sensations de bien-être, d'appartenance extraordinaire.

Et puis après, ça a commencé à toucher mon moral.

Et ça, je ne l'avais pas prévu.

Et au bout de cinq, six jours, j'ai commencé à me sentir fragile.

La moindre contrariété me faisait battre trippé.

Tant et si bien qu'au bout de cinq, six jours, il a fallu arrêter.

Ça ne marchait pas.

Bon, du coup, on s'est dit, bon, mais cette façon de pratiquer le BDSM

était trop absolue pour nous, bien pour nos fantasmes, mais trop absolue.

Et donc, on a fait d'autres choses.

On a inventé d'autres choses.

Vous avez fait un calendrier de la vente, la Saint-Valentin ?

Oui, en grosso modo.

Vous avez fait quoi, du coup ?

On a acheté plein d'accessoires qu'on a beaucoup utilisés.

On a fait, on a inventé la litière, ce que je disais tout à l'heure,

on a inventé la litière, se mettre à quatre pattes et attendre tous les soirs.

On a fait beaucoup de sodomie.

Sur toi ?

Sur moi.

Oui, oui, tout à fait.

Avec des accessoires, donc avec des godes ?

Ouais, ouais.

On a essayé aussi, je lui ai fait l'amour, mais où c'est moi qui porte le gode

pour la ceinture et je ne la pénètre pas avec mon sexe.

Et c'était très intéressant comme sensation.

Alors, je vais te poser une question très technique, mais tu tenais le gode

ou tu avais un gode ceinture ?

Non, je le tenais.

Tu le tenais, d'accord.

Je me dis que sur un gode ceinture, ça doit faire mal et ça doit te comprimer

si tu portes un gode ceinture toi-même.

Non, comme pour une femme, je le portais.

Tu peux juste, oui.

Je le portais et comme j'avais la cage chastetée, mon sexe ne gênait pas.

Et c'était intéressant.

Et c'était intéressant parce que je sentais vraiment ces sensations

indépendamment de mon pénis.

Est-ce que ça permet de se concentrer plus sur l'action quand on n'est pas focus

sur son érection ?

Il y a quand même quelque chose que je retiens de cette semaine à Soukage,

c'est que la pénétration vaginale, elle avait une place beaucoup plus centrale

avant que maintenant, dans notre relation en tout cas.

Je l'aime toujours, mais elle n'est plus centrale.

C'est plus l'alpha et l'oméga de toute chose.

Ça peut revenir, tu crois, ou c'est quelque chose où maintenant, ça y est,

t'as passé un cap et tu te dis en fait, il y a tellement de trucs à faire que...

Avec elle, il y a tellement de trucs à faire qu'on expérimente.

Qu'est-ce que vous avez fait le soir de la Saint-Valentin à l'issue de tout ça ?

Vous avez tenu le mois de chasteté ?

Pas du tout.

Une semaine, pas du tout.

On est un peu culpabilisés.

On a pas essayé, mais on a pas du tout tenu.

En fait, j'ai réservé une suite dans l'hôtel où on s'était rencontrés au tout début.

Un tel trait classe, qui a une vue sur une grande place.

C'est magnifique.

Et donc, on a passé une soirée à faire des photos, à faire de la vanille.

À quel pourcentage tu évaluerais la place du BDSM dans vos rapports sexuels ?

35%.

C'est quelque chose dont t'as envie qu'il se développe plus ou ça te suffit ?

En fait, pas réellement à ça.

On a beaucoup développé notre relation.

On a beaucoup développé notre relation libertine aussi.

On va sur Wild, trouver d'autres couples qui, pour le coup, ne sont pas spécialement BDSM.

Et ça a une place à peu près équivalente au BDSM.

Donc, on a trouvé un équilibre en disant qu'il faut un tiers de libertinage,

un tiers de BDSM, un tiers de vanille.

On est à trois boules.

Quel est ton fantasme pour la suite ?

Quel est le truc le plus dingue que tu voudrais faire en BDSM ?

Parce que pour l'instant, tu as tenu une semaine de cage.

Est-ce que toi, ton objectif personnel en tant que soumis,

c'est de passer le cap des deux semaines, un mois ?

Ou est-ce que tu as d'autres envies particulières ?

Non, j'avoue que sur la chasteté en ce moment, on l'a mise un peu en parenthèse.

Parce que quand on a un seul fantasme et qu'on l'épuise,

après, le temps qui se régénère, il faut du temps.

Donc aujourd'hui, ça serait artificiel de rêver de ça.

Je n'ai pas des rêves grandiloquents en ce moment.

C'est juste, on est bien comme ça.

Et vous profitez.

Ouais.

Là, en ce moment, elle rencontre un autre homme qui est un dominant pour le coup,

qui a une soumise.

Et je sais qu'elle m'organise pour, dans un mois,

une rencontre où les deux dominants se reprendent des deux soumis.

Et je devrais faire, je ne sais pas quoi.

Ce sera la surprise avec la soumise à côté.

Tu as déjà une expérience avec un homme dominant ?

Non.

Tu n'as pas d'expérience ?

J'aurais pu, parce qu'en fait, il y a trois semaines,

on cherchait sur FetLife,

qui est le réseau social du BDSM.

On cherchait un lieu et on a trouvé.

Alors, on s'était vraiment apprêtés.

En plus, c'était le 14 janvier.

On a commencé la semaine du mois dans ce lieu-là.

Et donc, voilà, on était très affairés.

Elle était habillée très sexy.

Moi, j'avais ma cage. On y va.

Et on arrive dans cet endroit-là, qui était au milieu de nulle part.

On arrive, on ouvre la porte et là,

on s'est cru dans la cage au folle, quoi, avec Michel Serrault.

Mais ce n'est pas du tout notre ambiance, ça !

C'était un lieu BDSM ?

C'était un, non, plutôt un lieu trans,

mais qui organisait des soirées.

Des soirées, thématiques.

Et on ne s'est pas du tout retrouvé là-dedans,

à tel point qu'en fait, on a tourné les talons tout de suite.

Et on n'est pas revenus.

Comme quand on n'est pas fait pour aller partout

et qu'il n'y a pas de cliché.

On n'est pas très multi, mais en général,

on n'est pas multi, on n'est pas gangbang,

on n'est pas un grand groupe, quoi.

Voilà, ça arrive.

Non, mais ça se comprend.

En fait, c'est un truc qu'il faut dire aussi,

c'est que quand on expérimente comme ça,

il faut aussi définir ses limites.

Alors au début, on parle de limites dures et de limites plus molles,

qui sont des limites dures, celles qu'on ne passera jamais,

qui sont des limites presque morales.

Et les limites où on se dit,

« Ah, j'en ai pas trop envie,

mais peut-être dans un contexte où j'ai très excité, je le ferai. »

Et en fait, on se rend compte qu'il faut d'abord se définir.

Et on arrive avec cette étiquette,

qui est toujours très galvaudée, de BDSM,

en se disant « Je suis ça ».

Et puis, il faut aller expérimenter, essayer,

trouver ses limites, trouver ses goûts.

Parce qu'encore une fois,

quand on a parlé de cette interview tous les deux,

tu m'as défini à juste titre

le fait que dans le BDSM,

il y avait quand même énormément de choses,

énormément de pratiques.

Ça peut aller de l'humiliation à la violence, à la contrainte,

à beaucoup d'autres choses,

qu'en l'occurrence, le BDSM que vous pratiquez n'est pas dans la violence.

Avec l'ANA.

Ça n'aurait pas de sens sans amour pour nous.

Mais je trouve, de ce que je sais du BDSM,

et de ce que je connais du BDSM,

il y a souvent de l'amour, en fait.

Il faut de la confiance,

il faut le respect du consentement,

il faut de l'amour pour un beau BDSM de puriste.

Non, mais je pense qu'il faut...

Justement, la question de la violence, elle n'est pas juste physique.

La violence psychologique,

la violence, c'est des choses qu'on ne peut pas valider.

Et je pense qu'il y a très peu de gens qui pratiquent le BDSM

qui valideraient une chose pareille,

de vraiment la violence pure.

C'est quoi la suite ?

Vous avez des rendez-vous prévus pour les prochains jours,

les prochaines semaines ?

Dans l'immédiat, on n'a pas de rendez-vous.

On va déjà se poser, là.

Il faut la soigner un peu.

Soigner, et puis prendre le temps d'écrire,

parce qu'en fait, l'ANA est une écrivaine

et elle raconte sa vie sexuelle depuis le début,

en fait.

Elle publie des livres sur Amazon,

ça s'appelle l'ANA et les hommes.

Et donc, le tome 1, c'était sa vie avant moi,

ou le tome 2, c'était nos débuts.

Et puis le tome 3, on va continuer, etc.

Elle m'a fait un cadeau magnifique

de m'offrir ce livre très bien rédigé

avec tout son ressenti de tout ce qui s'est passé.

Et moi, j'ai envie que la collection de livres continue.

Bien sûr.

Moi, pour la construction,

je trouve que le seul intérêt du couple,

c'est construire et écrire quelque chose ensemble,

écrire une oeuvre ensemble à partir de sexe,

quelque chose qu'on dévalue vachement, en fait,

de sexe et d'amour.

C'est juste magnifique.

C'est un très beau cadeau qu'elle t'a fait

d'écrire une oeuvre sur vous, sur toi.

Mais je pense que tu lui fais aussi le beau cadeau

d'être un inspirateur pour cette oeuvre.

Merci beaucoup d'être venu nous parler

de ta vie sexuelle du début à la fin,

mais qui n'est pas vraiment la fin,

qui est quasiment un commencement.

Non, c'est sûr.

Et puis le message, c'est expérimenter,

découvrir.

Vous ne mettez pas des barrières.

Si vous n'allez pas voir ce qu'il y a derrière,

vous ne saurez pas.

Soyez curieux.

Ça, c'est une belle conclusion.

C'était Première et Dernière fois.

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Merci à Benjamin Septemours

et Aurélie Rodrigues

pour la réalisation et le montage.

Merci à toutes et à tous

et à très bientôt.


Première & Dernière fois 17 Erstes & letztes Mal 17 First & Last time 17 Primera y última vez 17 最初で最後 17 Pierwszy i ostatni raz 17 Primeira e última vez 17

Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois.

Et pour beaucoup, le cheminement entre les deux est une véritable aventure.

J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles

et eux ces confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première

et la dernière fois.

Damien est un homme de 42 ans.

Il entretient avec sa maîtresse une relation passionnée et passionnante autour de pratiques Hij heeft een gepassioneerde en opwindende relatie met zijn minnares, waarin een aantal praktijken centraal staan.

qu'il définit comme des offrandes. die hij definieert als offers.

Pour lui, c'est une manière de vivre, une façon d'aimer, une quête d'absolu. For him, it's a way of life, a way of loving, a quest for the absolute. Voor hem is het een manier van leven, een manier van liefhebben, een zoektocht naar het absolute.

Dans cet épisode de Premières et Dernières fois, nous allons discuter ensemble de son

histoire et de sa façon d'aimer aujourd'hui.

Bonjour Damien.

Bonjour.

Alors tu m'as demandé dès le départ de nos échanges de te tutoyer. Dus je vroeg me om je vanaf het begin bij je voornaam te noemen.

Donc je vais pas te poser la question rituelle, parce qu'on se tutoie déjà depuis un moment. Ik ga je dus geen rituele vraag stellen, want we noemen elkaar al een tijdje bij de voornaam.

Et puis on va attaquer directement dans le vif du sujet. En dan komen we meteen tot de kern van de zaak.

Est-ce que tu te rappelles de ta première fois ?

Ma première fois ? Il faudrait définir ce que c'est une première fois.

Est-ce que c'est la première pénétration vaginale ? Je suis pas sûr qu'il fallait Is dit de eerste vaginale penetratie? Ik weet niet zeker of het

mettre le curseur là-dessus. zet de cursor daarop.

Je m'en rappelle, c'était le 12 juin 2000.

Tu te rappelles très bien.

Oui, c'était l'anniversaire de ma soeur et puis ma grand-mère était en fin de vie.

Donc ça fait deux raisons qui font que je m'en rappelle.

Mais ça m'a pas laissé un souvenir impérissable.

C'est difficile de dire qu'est-ce que c'est vraiment une première fois.

Ça commence où une vie sexuelle ? Qu'est-ce qu'il faudrait ?

On va revenir plus loin. We komen hier later op terug.

C'est quand la première fois que tu te rappelles avoir pensé à du sexe, de la sexualité ? Wanneer dacht je voor het eerst aan seks, seksualiteit?

Ça, je le revois aussi. Dat zie ik nu weer.

C'est à l'école primaire. J'étais en CE2, je me rappelle, dans la cour de récré.

Et c'est mes premières érections.

Je me rappelle. C'est très étonnant, on avait peut-être 8 ans.

Tiens, mon sexe, il est bizarre, il se durcit.

Et je croyais être le seul au monde à avoir ce truc-là, d'avoir un sexe très particulier.

Et c'est aussi le moment où je me suis construit des premiers fantasmes.

C'est intéressant d'y repenser parce que dans 7, 8 ans,

on ne sait pas si on est attiré par les filles ou par les garçons, ou même par rien du tout.

Mais déjà, les fantasmes de contrainte, je les avais.

Il m'apparaissait déjà.

Je me rappelle très bien que dans la cour de récré, j'avais un fantasme avec les filles.

Je flashais sur les fesses des filles et j'imaginais qu'on pouvait les découper comme du jambon. Ik was verliefd op de billen van meisjes en stelde me voor dat ze als ham gesneden konden worden.

Des jambons cuits.

C'est mon fantasme que j'avais.

C'est très spécifique, mais c'est...

On peut dire que c'est un truc sadomaso, de tout petit.

Et je me rappelle aussi que je m'attachais aux barreaux dans la cour de récré.

Et en me tenant à ces barreaux, ça me provoquait des érections.

Et j'avais mon copain Mathieu, qui avait 7 ans, qui me regardait. Bizarre.

Tu as commencé à te masturber à la même époque ou c'était juste des érections ?

C'était juste des érections.

Les masturbations, c'est plus tard.

C'est 4-5 ans plus tard, c'est un cinquième.

Et quand tu as commencé à te masturber, tu as été plus actif, j'imagine, avec tes fantasmes.

C'était beaucoup plus imagé, beaucoup plus induit de ta part.

C'était comment cette phase ? Tu pensais à quoi ?

Je pense qu'à cette époque-là, je pensais aussi bien aux garçons qu'aux filles.

Aux filles de ma classe.

C'est facile, elles passaient sur les strates, donc j'ai regardé les fesses, comme tout le monde.

Mais j'avais 2-3 flashes sur un garçon, je revois aussi. Maar ik had 2-3 flitsen van een jongen, dat weet ik ook nog.

Et en fait, c'était pratique parce que j'étais sur un lit, une place, donc 90 cm de large. En eigenlijk was het praktisch omdat ik op een eenpersoonsbed lag, dus het was 90 cm breed.

Et donc, en me mettant les pieds de chaque côté, je pouvais m'auto-attacher et m'auto-faire fantasmer. En zo, door mijn voeten aan weerszijden te zetten, kon ik mezelf vastmaken en fantaseren.

Ça a duré longtemps, cette phase, ce type de masturbation-là ?

2-3 ans, je dirais, probablement jusqu'à l'entrée du lycée.

Pourquoi t'as arrêté ?

Parce que... Ah, c'est une bonne question.

Pourquoi j'ai arrêté ça ?

Parce que les garçons ne m'ont plus intéressé.

Donc, je suis passé sur des désirs de femmes.

En fait, j'ai eu une vie sexuelle qui a commencé tard, à 23 ans.

J'étais dans un lycée de curé avec des garçons, donc les filles.

C'était presque un concept théorique sur mon lycée.

Puis après, en classe, prépare pareil.

Donc, je pense que les masturbations s'orientaient vers...

Oui, avoir une femme avec soi. Ja, een vrouw bij je hebben.

Mais clairement, je ne savais pas quoi en faire. Maar ik wist duidelijk niet wat ik ermee aan moest.

Tu n'avais pas trouvé des films pornographiques ou des magazines pour t'aider ?

Si, c'était la grande époque des cassettes VHS.

Je me rappelle, avec les Rocco Siffidri.

Comment ils disaient ?

Ils disaient, je vais vous faire un feu d'artifice. Ze zeiden: "Ik geef je een vuurwerkshow.

Et ça ne marchait pas sur toi ?

Oui et non, ça ne marchait pas.

On n'avait rien d'autre à l'époque.

Il n'y avait pas Internet.

Je les regardais 3-4 fois.

Il y avait les journaux aussi,

érotiques, qu'on n'osait pas acheter dans la kiosque à journaux.

J'avais un copain qui était plus courageux que moi,

qui les ramenait aussi bien les cassettes que les journaux. die zowel cassettes als kranten meebracht.

Et donc, c'est une période très masturbatoire ou même ça,

tu as un peu laissé tomber ? Heb je het een beetje opgegeven?

Ah non, c'est une période très masturbatoire. Oh nee, het is een erg masturberende periode.

C'était une période très, très masturbatoire. Het was een zeer, zeer masturberende periode.

Je pouvais me masturber 5-6 fois par jour.

De façon mécanique ou en portant à quelque chose ? Mechanisch, of door iets te dragen?

Les deux, mais assez mécanique quand même.

Souvent mécanique, surtout en journée pour faire passer le stress. Vaak mechanisch, vooral overdag om stress te verlichten.

C'était un moment où les études étaient très stressantes et c'était bien.

Tu m'as dit que ta vie sexuelle,

ce qu'on définit de façon un peu cliché comme la première fois,

j'imagine la première pénétration pénis dans le vagin,

elle est arrivée tard, à 23 ans.

Comment ça s'est passé ?

Je dirais que la première fellation qui est arrivée avant a plus d'impact.

C'est beaucoup plus important pour moi que la première pénétration vaginale.

C'est une fellation qui est arrivée avant.

C'est une forme de pénétration.

Comment ça s'est passé ?

Une fille qui avait deux ans de plus que moi,

qui était plus experte que moi,

qui m'a fait découvrir ça et c'était génial.

Je me rappelle,

découvrir que les mains d'une fille peuvent passer dans mon entrejambe.

J'ai resté complètement fou pendant toute une journée après ça. Ik werd daarna een hele dag helemaal gek.

C'était à la fac ? Was dat op de universiteit?

Non, c'était chez elle, à Paris.

Est-ce que tu t'es senti différent après ?

Oui, je me suis senti heureux.

Heureux d'avoir acquis une connaissance,

mais frustré de ne pas pouvoir expérimenter à nouveau.

Avec cette fille, ça s'est terminé tout de suite.

D'ailleurs, elle avait un copain. Bovendien had ze een vriendje.

J'ai commencé ma vie sexuelle avec un acte adultère. Ik begon mijn seksleven met overspel.

À cette époque-là, j'avais le complexe de ne pas savoir séduire les filles. In die tijd had ik een complex omdat ik niet wist hoe ik meisjes moest verleiden.

Je n'avais pas le mode d'emploi. Ik had de instructies niet.

Tu penses que c'est à cause de ton éducation catholique ?

Je pense juste que je n'avais pas le mode d'emploi. Ik denk alleen niet dat ik de instructies had.

Oui, j'avais le copain qui arrivait toujours à se lever toutes les nanas Ja, ik had een vriendje die altijd alle meiden uit bed wist te krijgen...

parce qu'il y allait un rentre-dedans. omdat er een comeback zou komen.

Moi, ce n'était pas mon truc.

J'ai écrit des lettres d'amour, mais ça ne marchait pas du tout.

Je me suis pris un nombre de vents incroyables sur les lettres d'amour. Ik heb ongelooflijk veel wind gevangen op liefdesbrieven.

Tu as arrêté après ?

Non, j'écris toujours des lettres d'amour,

mais une fois que la relation a commencé.

Cette première fellation, est-ce que tu as pris du plaisir ? Heb je genoten van die eerste pijpbeurt?

Oui.

Tu as joui ? Ben je gekomen?

Je ne me souviens plus.

Je pense que peut-être que oui, mais je ne pourrais pas l'affirmer.

Mais là, encore une fois, ce n'est pas un marqueur le fait d'avoir éjaculé.

C'est une question pour savoir.

C'est pour ça que je sépare les deux.

Pour les hommes, c'est beaucoup moins simple que ce qu'on croit.

On part toujours du principe qu'une éjaculation vaut pour du plaisir,

mais ce n'est pas évident.

Je sépare toujours les deux.

Mon plaisir était visuel, tactile,

mais pas éjaculatoire.

Très psychologique.

De toute façon, mon plaisir est encore aujourd'hui très psychologique.

Après cette fois-là, tu t'es dit qu'il faut que je le refasse ?

Oui, même avant cette fois-là.

Tu étais déjà psychologique ?

J'imagine.

Comment tu as abordé les filles ?

Est-ce que ça a changé quelque chose dans ta façon de les aborder ?

Non, pas vraiment.

Pas vraiment.

Je pense que je manquais de confiance en moi.

C'est à partir du moment où j'ai compris

qu'en s'intéressant vraiment aux femmes qu'on essaie de viser,

que j'ai commencé à avoir du succès.

Mais je ne savais pas faire ça au début.

C'est normal.

Il n'y a pas la science infuse de ça non plus.

Il faut le dire aussi, il y a des choses qui s'apprennent.

Quand ta première relation ?

C'était la première pénétration vaginale.

Je suis resté un an avec cette femme.

Elle s'est terminée le 11 septembre 2001.

C'est une date facile à retenir.

Mais c'était une relation où on n'arrêtait pas

de se micro-séparer.

On se séparait, on s'embêtait ensemble.

Ce n'était pas du tout une relation charnelle.

C'était une relation vraiment basée sur les discussions

entre la culture, la politique.

C'était une relation épanouissante au niveau intellectuel ?

Pas du tout au niveau charnel.

Le sexe n'était pas bien ?

Non, même si je n'étais pas attiré par elle.

Dans cette relation, tu continuais à te masturber.

Tu as vu des gens à côté ou pas du tout ?

Ou tu as mis en parenthèse ça aussi le temps de cette relation ?

A cette époque-là, je n'allais pas voir des gens à côté.

Je n'étais pas assez doué pour ça.

J'étais avec elle.

Et ça a augmenté ta fréquence de masturbation ?

Non, la masturbation est passée à côté.

Je pense que depuis le moment où j'avais des rapports sexuels

avec une femme, le besoin de masturber est passé.

Quand est-ce que les fantasmes de contraintes

que tu le fasses ou que tu le subis sont revenus ?

Ils sont revenus sur Internet.

Je me rappelle qu'il y avait un site,

ça devait être en 2005, quelque chose comme ça,

d'une femme qui s'appelait Leïka.

Elle postait sa vie sur Internet.

Je lisais ça assidûment.

Donc c'est revenu avec ça.

Tu as fait des recherches pour le trouver ?

Il y a quelque chose dans ton inconscient ?

Je n'ai pas dû tomber dessus par hasard.

Je me souviens d'une histoire avec une fille,

ça n'a pas duré du tout, avec qui j'avais voulu attacher.

Mais avec quoi attacher ?

À l'époque, je ne savais pas du tout.

J'étais allé à Carrefour et j'avais acheté des filets élastiques

pour les enfants pour faire la marée.

C'est pas du tout bien pour faire du BDSM.

Ça doit couper la circulation.

Et ça ne maintient pas beaucoup.

Donc c'était une très mauvaise idée.

On peut imaginer, mais c'est important de le dire.

Il y a des gens qui ne le savent pas.

La lecture de ce blog a éveillé quoi chez toi ?

Ça a changé tes fantasmes ?

Tu t'es dit que c'est quelque chose

qu'il fallait que tu expérimentes plus ?

Je me positionnais aussi bien

du côté de cette Leïka que de son maître.

C'était le rapport entre les deux qui me parlait.

Et ça m'évoquait les lectures que j'avais vues avant,

quelques années avant en particulier,

sur le rapport de possession,

la découverte à deux, de l'offrande.

Ça me parlait.

Ce qui me parlait moins,

c'est les aspects douleurs.

Là, tu as commencé à faire ta culture personnelle.

Alors ce qu'on dit de façon générique, le BDSM.

Quand est-ce que tu es passé à l'acte ?

Il faut trouver la bonne personne, j'imagine.

Ou tu as expérimenté tout seul au départ ?

À cette époque-là,

BDSM, ça rimait avec

je donne ma personne à quelqu'un,

et en particulier, je donne ma sexualité à quelqu'un.

Ça rimait avec chasteté, pour moi.

Je ne peux jouir, je ne peux éjaculer

que quand la personne qui me possède le veut.

Pour moi, ça tournait autour d'un objet, la cage de chasteté.

C'est un petit appareil en métal

qui maintient le pénis au repos.

J'ai cherché à me procurer cet objet

et à vivre ça avec quelqu'un.

C'est très compliqué, la cage de chasteté.

Il y a plein de modèles,

et c'est très difficile d'en trouver un qui aille bien.

J'ai acheté plein de cages qui n'allaient pas.

J'ai fait des expériences un peu ratées.

Tu as commandé sur Internet ?

Ça se trouve facilement ?

Oui, sur Amazon, il y a je ne sais pas combien de possibilités.

Mais en fait,

si je peux donner un conseil,

il faut que ce soit petite, une cage de chasteté.

Si vous avez la place d'avoir une demi-érection,

ça n'a plus aucun effet, ça n'a aucun intérêt.

Il faut que ce soit petit,

et il faut que ce soit idéalement en métal.

En plastique, le sexe ne respire pas,

donc ça ne peut pas le garder longtemps.

Le principe de la cage de chasteté, comme tu le voyais,

il fallait la garder en continu ?

Ou alors il faut l'enlever le soir avant de se coucher,

ou il faut l'enlever pour aller aux toilettes ?

Comment ça fonctionne techniquement ?

Je garde en continu, mais ça, c'est le fantasme.

Et la réalisation pratique,

ce n'est pas possible pour des raisons techniques,

pour des raisons psychologiques, d'hygiène.

Mais pas que d'hygiène, pour des raisons psychologiques aussi.

Donc c'est souvent un jeu de la garder longtemps,

mais il ne faut pas être un starkanoviste,

la cage de chasteté, à un moment donné, on arrête.

On ne peut pas la porter, si on s'habitue,

ce n'est pas comme un piercing ou autre chose,

on ne peut pas la porter en continu pendant deux ans, trois ans, dix ans.

Il y a des gens qui le font, mais moi, je suis incapable.

C'est quoi ton record ?

Il n'est pas loin, ça doit être une semaine.

Il y a des blogs sur Internet de gens qui restent deux mois, trois mois.

À ce moment-là, tu étais avec quelqu'un qui participait à cette recherche,

à cette découverte, ou tu l'as fait tout seul, ce chemin avec la cage de chasteté ?

Je l'ai fait avec une femme, Samantha,

avec qui j'avais une relation libertine,

qui a duré pendant un an.

Au sein de cette relation libertine et amoureuse,

il y avait de temps en temps des jeux autour de ça.

C'était il y a combien de temps ?

C'était il y a dix ans.

Est-ce que tu te souviens de la première fois

où tu as reçu la première cage de chasteté que tu as commandée ?

Je me rappelle, c'était une cage en plastique.

En fait, j'ai dormi avec.

La nuit, on a des érections mécaniques et pendant la nuit,

la cage s'est cassée en deux.

Je me suis retrouvé le matin avec ma cage cassée en deux.

Et cette fille qui s'appelait Samantha,

on s'est séparés et elle est partie avec la cage cassée en deux.

Ce que j'ai su, c'est qu'elle a réutilisé la cage avec son nouveau copain

qui a donc dû recoller la cage et la réparer.

C'est un délire.

C'est bien, elle porteuse d'histoire.

C'est un peu comme les alliances, les trucs comme ça.

On met du sens dans les objets.

C'est parfait.

On va faire une petite pause et faire notre premier module

basé sur le jeu à boire Je n'ai jamais, mais qui est un peu inversé.

Basé sur tes pratiques sexuelles, je vais te dire des affirmations

et tu vas me répondre si ça te parle,

si tu l'as déjà fait, si tu l'as pas fait, si tu en as envie ou pas du tout.

J'ai déjà sodomisé un ou une de mes partenaires.

J'ai sodomisé des partenaires, toujours des femmes.

Mais toujours quand elles le demandent.

C'était bien.

Et c'est bien quand elles aiment ça.

Toi, t'aimes ça ?

Et moi, j'aime ça. Quand elles aiment ça.

Sinon, j'aime pas ça.

Oui, sous la contrainte, c'est pas...

J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.

Ah oui.

J'ai beaucoup de matériel et donc j'ai beaucoup de soucis.

Je me rappelle avoir acheté un gode vibrant qui me permettait,

d'une part, d'être tenu dans le vagin, par le vagin de la femme

et puis d'autre part, de pouvoir sodomiser un homme.

Et en fait, ça avait coûté super cher ce truc.

Et puis la vendeuse me l'avait très, très bien vendu.

Et quand je suis arrivé avec Lana, ma partenaire actuelle,

elle m'a dit mais non, ça va pas du tout ce truc-là.

Ça tient pas bien.

Et puis je me projette pas là-dessus.

Et souvent, le matériel, il marche pas parce qu'on n'arrive pas

à projeter de la psychologie dessus.

C'est ça, le problème.

En fait, il faut être autant excité par son matériel que par les partenaires.

C'est ça.

On peut imaginer, mais c'est pour ça aussi que les constructeurs

prennent un malin plaisir à mettre des paillettes, des couleurs un peu cool.

Parce que s'il n'y a pas d'amusement,

si on est dans le fonctionnel strict,

les doubles godemiché, en l'occurrence, ça peut être chouette

dans le cadre de relations lesbiennes.

Il y a plein de cas, mais c'est technique.

Il faut dire la vérité.

J'ai déjà pensé à ma liste de courses pendant le sexe.

Alors, je pense pas souvent à ma liste de courses de manière générale.

J'ai horreur de faire des courses.

Ça m'arrive de penser à tout autre chose que le sexe.

D'ailleurs, souvent, les meilleurs rapports sexuels,

c'est quand on arrive à s'échapper,

penser à quelque chose d'autre que justement ce rapport.

La condition que ce soit pas, effectivement, une liste de courses,

que ce soit beau, qu'il soit esthétique.

Comme quand on sort du corps et on pense à...

Mais c'est ça, en fait, la condition de soumis,

c'est une recherche de ce qu'on appelle le subspace,

l'espace du soumis,

dans lequel on est dans un ailleurs.

Il a été analysé, je me permets une parenthèse,

que certains types de soumissions,

en l'occurrence, l'arrivée à trouver ce subspace,

était équivalent à de la méditation

de pleine conscience extrêmement forte.

Tout à fait.

Donc, tu penses à quoi quand c'est comme ça ?

C'est très intime de demander ça,

mais t'es où dans ton subspace ?

Je suis comme dans un nuage.

Je sens toujours ma partenaire,

donc elle est encore là, j'ai toujours ce lien,

mais je vois des couleurs ou bien...

C'est beaucoup de sensations physiques, en fait.

C'est basé sur des sensations

dont je n'ai pas forcément l'habitude,

parce que ce ne sont pas des sensations

liées au pénis ou au bourse,

c'est des sensations internes,

avec la prostate,

ce sont des sensations qui diffusent.

Et le subspace continue après le rapport.

Moi, ça m'est arrivé, encore récemment,

d'avoir un subspace qui dure peut-être une heure après le rapport,

comme une espèce de boule chaude qui continue à diffuser.

Et c'est agréable ?

C'est super agréable.

C'est quelque chose que tu recherches,

ou tu es content quand ça arrive,

mais ce n'est pas ton obsession ?

Quand je me fais sodomiser avec un gars de Michet,

c'est quand même un but,

quelque chose qu'on recherche.

Mais j'y pense et je guide ma partenaire,

qui y arrive, parce qu'elle commence à bien me connaître.

J'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.

Bien sûr.

J'ai aussi une grande vie libertine.

Quand on a une vie libertine,

ça arrive de faire l'amour avec une femme qui n'est pas son partenaire.

Donc forcément, à ce moment-là,

je pense à mon partenaire,

qui n'est donc pas la femme avec qui je fais l'amour.

Techniquement, je pense bien à quelqu'un d'autre.

Et d'ailleurs, ça me donne beaucoup de plaisir.

Je suis beaucoup dans la compersion.

Je suis excité par avoir ma partenaire

faire l'amour avec quelqu'un d'autre.

On va définir rapidement la compersion.

C'est une donnée qui a été mise en place

par à l'origine le groupement polyamoureux américain,

d'Amérique du Nord.

Et c'est le sentiment qu'on a quand son partenaire ou sa partenaire

a du plaisir ou est heureux.

Et on est heureux et on a du plaisir

pour ce plaisir et ce bonheur qui n'est pas forcément dépendant de nous,

en l'occurrence.

Pour le cas Libertin, c'est parfait,

parce que du coup, ça explique tout à fait

comment on peut être heureux de voir la personne qu'on aime

avoir du plaisir avec quelqu'un d'autre.

Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.

C'est quoi un endroit pas prévu pour ?

C'est une bonne question.

Alors, ça peut être un lieu.

En gros, c'est tout ce qui n'est pas la chambre,

tout ce qui n'est pas la salle de bain, à la limite,

si on veut ouvrir un peu.

Du coup, les lieux publics, les...

Non, moi, je pars du principe que faut rester à l'égalité.

Donc, j'ai pas à imposer une masturbation

à des promeneurs ou des enfants qui passeraient.

Voilà, donc...

J'ai pas envie, d'un point de vue légal,

et ça me fait pas fantôme.

Par contre, exhiber avec des gens

qui sont là pour ça, qui ont envie de ça, bien sûr.

Donc, en club, dans des endroits, oui.

Mais pas dans ta voiture.

Bah, dans ma voiture, si on me voit pas dans la voiture.

Voilà.

Là, c'est plus une masturbation.

C'est plus une masturbation pour faire passer

un stress de péage qui n'avance pas, quoi.

Et on n'en parle pas assez du stress de péage qui n'avance pas.

En vrai, le coup de la masturbation pour le stress,

c'est quelque chose qu'on entend dans cette émission depuis le début

par des hommes et des femmes.

C'est un truc dont on dit pas assez, c'est que ça déstresse vraiment.

Et que, pour là, c'est souvent le cas chez des gens

qui sont au travail, par exemple,

et qui ont besoin de relâcher la pression avant une grosse réunion,

quelque chose comme ça.

On parle pas de péage, mais c'est tout à fait possible, on respecte.

J'ai déjà éjaculé.

Oui, j'ai déjà éjaculé beaucoup de fois.

C'était pas évident, c'était pas évident. Il faut la poser.

Je pensais que tu la posais qu'aux femmes, cette question.

Eh ben non, en fait.

En fait, ça m'est arrivé, je crois, précédemment,

de l'enlever quand j'avais un homme.

Et puis, on m'a dit, mais pourquoi tu la poses qu'à des femmes ?

Et je trouve effectivement con de la poser qu'à des femmes

parce que je pense qu'il y a des hommes, en l'occurrence,

qui ont du mal à éjaculer ou qui n'éjaculent pas.

Par contre, j'ai déjà joui sans éjaculer.

Typiquement, avec le space dont je te parlais tout à l'heure.

Donc, tu considères que c'est un orgasme, mais sans éjaculer.

C'est un orgasme différent.

T'as pas de réaction de corps, même réflexe quand c'est comme ça ?

C'est-à-dire ?

En fait, on peut imaginer que l'éjaculation arriverait de facto, quoi.

De façon...

Non.

Typiquement, si c'est quelque chose qui se passe avec une cage chastetée,

il n'y a pas d'éjaculation.

Et ça te fait pas mal ?

Mal, pourquoi ?

Alors, c'est une question de totalement noob sur la question des cages chastetées.

Quand on est dans une cage chastetée et qu'on est en érection,

ou qu'en tout cas, l'érection s'impose ou essaye d'arriver,

est-ce qu'il n'y a pas une douleur physique ?

Ah non, si la cage est toute petite, il n'y a pas d'érection.

Ça bloque complètement.

Oui, complètement.

Et du coup, il n'y a pas de douleur.

Bah non, il n'y a pas de sang.

D'où l'importance de la prendre courte.

Parce que si vous prenez une cage assez longue,

vous aurez un début d'érection et là, ça va pousser, tirer, tirailler.

Et là, ça fait mal.

Donc, le but, c'est pas d'avoir mal, en fait.

Non, pas du tout.

Je pense que tout le monde n'est pas au courant de cette question.

Et pour la première fois, là où ça peut faire un peu mal,

c'est au niveau de l'anneau qui est derrière les bourses.

À force, il peut y avoir une irritation.

Donc, il faut mettre de la biafine.

Le petit conseil.

Le petit conseil malin.

On aime bien les petits conseils dans cette émission.

Alors, Olivier, tu es switch.

On va définir ce que c'est switch dans le cadre de ce qu'on appelle communément le BDSM.

C'est une personne qui peut être à la fois dominant

et soumise.

Et tu as eu une relation avec une femme qu'on appellera Mathilde,

où tu as travaillé, tu as développé ce côté-là chez toi.

Comment ça s'est passé ?

C'était quand ?

C'était il y a deux ans.

C'était une femme que j'ai rencontrée sur Tinder.

Et dès le départ, on a posé que j'étais dominant et qu'elle était soumise.

Et c'est comme tu l'as dit, je suis switch.

Elle était switch aussi.

Et on était à fond dans ce qu'on faisait.

Alors, c'était un BDSM qui était porté beaucoup sur la douleur,

sur les coups.

Avec des accessoires.

Avec des accessoires, des cravaches, des chambrières.

C'était très prenant, très stimulant.

Et en même temps, ça m'a complètement bouffé.

Et puis, il y a un moment donné,

on a switché à l'envers.

On est devenu dominant et moins soumis.

Et en restant sur la modalité de la...

un peu sadomaso, ça n'allait plus du tout.

Parce que moi, pour le coup, je ne suis pas maso du tout.

Donc la douleur, c'était pas possible.

Et puis, en fait, on a aussi eu l'erreur

d'avoir un BDSM qui dépasse la sphère purement sexuelle.

On avait un rapport de domination-soumission

sur plein de choses du quotidien.

Et ça, je crois que c'est vraiment une erreur.

Parce qu'il y a l'idée de...

Tiens, je peux rendre sexuel le fait d'aller faire mes courses, par exemple.

Oui, mais ça veut dire aussi que si tu fais mal tes courses,

du coup, tu n'es pas considéré comme bon du point de vue sexuel.

Ça marche à rien d'autre sens.

Et ça, ça abîme.

Je fais une petite coupure, mais il va falloir expliquer aux gens

comment on rend sexuel des courses.

Parce que là, du coup, j'imagine que c'est lié à la tenue.

Tu imposes une tenue ou tu demandes à pas mettre de culottes

ou tu donnes des petites missions.

Non, ça rend sexuel au sens...

Donc tu fais telle corvée, tu vas nettoyer l'évier.

Si c'est bien fait, t'auras une récompense.

Si c'est pas bien fait, t'auras un coup de cravache ou quelque chose comme ça.

Donc, c'est l'idée un peu pavlovienne de dire

bah tiens, t'as récompense et puis t'as punition pour tout et n'importe quoi.

Et le problème, c'est que ça rejoint de l'injustice

et que l'injustice est très mal vécue.

Donc, ça détruit un peu l'ego.

Ça détruit l'ego.

C'est pas bon.

Et c'est toi qui en a souffert.

Elle aussi.

C'est juste une modalité qui ne fonctionne pas.

Vous avez expérimenté, vous avez décidé de vous séparer.

Oui, enfin, on s'est pas séparés pour ça.

On s'est séparés, on était dans le chibari aussi à cette époque là.

Je pense qu'à un moment donné, j'ai étouffé dans cette relation

et j'ai eu envie d'aller voir ailleurs, ce qui était tout à fait autorisé.

Puisque c'était une relation libertine.

Par contre, je suis parti avec les cordes de chibari.

Et donc, ça, c'était l'objet à ne pas sortir du couple.

Donc, à partir de là, ça n'avait plus de sens.

Alors, on va définir le chibari, c'est le fait d'attacher son ou sa partenaire

avec des codes qui sont des codes anciens, du Japon ancien.

Il y a des noeuds particuliers pour atteindre des positions

qui sont entre la contrainte, le plaisir sexuel, la performance.

Il y a plein d'aspects au chibari.

Tel qu'il est pratiqué aujourd'hui et des endroits même où on apprend à le pratiquer.

C'est considéré comme une forme d'art.

Oui, je précise que moi, la contrainte brute me suffit.

Je n'ai pas besoin d'art et de faire des belles figures.

D'accord.

Alors, on va dire que pendant ce temps là, alors que tu étais avec Mathilde

et que tu avais cette relation très prenante, tu étais aussi avec Sandrine.

Et Sandrine, c'était ta compagne.

C'est ma grande relation vanille qui a duré 13 ans, avec laquelle j'ai eu des enfants.

Et effectivement, moi, comme j'avais une sexualité débordante,

je m'étais dit à un moment donné, il me faut une relation construite

pour fonder une famille qui ne soit pas tributaire de tous mes délires.

Et donc ça, j'avais ça avec Sandrine.

Et puis à côté, c'était autorisé des relations libertines.

Vous étiez en couple libre.

Oui, c'était posé comme ça dès le début.

Je vais définir le terme de vanille.

Vanille, c'est toutes les relations sexuelles qui ne sont pas BDSM.

Comme la glace à la vanille, que tout le monde aime bien,

ou il n'y a pas de domination, de soumission.

Ça ne veut pas dire que c'est chiant.

Ça veut dire que c'est le classique, la première chose à laquelle

vous pensez quand vous pensez à une relation sexuelle de base.

C'est à dire que ça peut être très fun,

mais en tout cas, il n'y a pas de fouet, de chibari, de contraintes, de cage à pénis.

C'est vrai que j'avais une grande vie libertine et qui était très vanille.

Parce que finalement, au club, en sauna, on fait toujours plus ou moins la même chose.

La 304ème levrette ressemble quand même beaucoup à la 303ème levrette.

Avec Sandrine, vous êtes en couple pendant 13 ans.

Et avec la question du libertinage ou en tout cas du fait que tu puisses aller voir ailleurs,

à côté, de façon assumée et validée de sa part, ça s'est toujours bien passé ?

Au début, pour la mise en place, il y a eu un petit peu de jalousie avec une partenaire au début.

Mais parce que le partenaire voulait prendre la place de Sandrine.

Mais après, oui, c'est rentré dans les ordres.

Et j'imagine que vous avez trouvé vos propres règles et vos propres modalités dans cette relation.

C'est des choses qui n'arrivent pas toutes seules.

Oui, je rentrais à la maison, je ne décougeais pas.

C'est une règle.

C'est vrai que chacun ses règles.

C'est ça qui est important quand on met en place ce genre de système qui sort un peu de l'ordinaire.

C'est qu'on trouve des règles qui conviennent à tout le monde

et qui montrent qu'on s'aime encore, qu'on se respecte encore.

C'est très important.

Cette relation avec Sandrine qui a duré plus d'une dizaine d'années

et qui a donné lieu à des naissances d'enfants n'a pas duré.

En fait, elle s'est arrêtée l'été dernier.

Oui, on a eu des relations très difficiles.

Oui, on avait plus de vie sexuelle et puis on était devenus des amis.

On s'entend bien, on s'entend toujours très bien.

On élève les enfants ensemble, ça se passe très bien.

Mais aussi bien elle que moi, on avait envie de construire autre chose avec d'autres personnes.

Et l'été dernier, une rencontre avec Lana.

Alors, comment tu définis votre relation ?

Ma relation avec Lana, c'est une relation qui part dans plusieurs axes.

C'est une relation de découverte sexuelle.

Lana est beaucoup plus jeune que moi, elle a 18 ans de moins que moi.

Mais on est tous les deux.

On partage la même envie de découvrir plein de champs sexuels ensemble.

Tu l'as rencontrée où ?

Elle m'a été présentée par un ami qui la connaissait

et qui me l'a présentée officiellement pour que je la aide de manière professionnelle.

On pratique, il veut me la mettre dans les pattes.

Et je le soupçonne d'avoir eu comme un petit peu de chance.

Comme idée que à mon tour plus tard, je lui en mettrais une dans ses pattes.

Voilà, espèce d'échange commercial.

Mais non dit.

Qui est presque dit d'ailleurs.

Et donc, j'avais pendant six mois remis à plus tard.

Non, non, non, je joue pas de ce pain là.

Surtout que Lana, moi je la connaissais pas.

Et cet ami, il avait l'habitude d'aller voir des escortes et des femmes.

Donc, je me disais, si elle est comme les autres,

moi, ça m'intéresse pas, le rapport tarifé, c'est pas mon truc.

Tu savais pas du tout quel type de personne c'était, à quoi elle ressemblait ?

Pas du tout.

Et elle était pas du tout une escorte.

Quand vous vous êtes rencontrés, il a été clair tout de suite qu'elle serait ta domina ?

Non, pas du tout.

C'est arrivé par jeu.

On fréquentait dès le début les saunas libertins.

Et un jour, on a eu un jeu.

Ça a été ce qu'on appelle le concours de zombies.

Alors, les zombies, c'est ce qu'on appelle les hommes seuls dans les saunas libertins.

Ils marchent comme des âmes en peine avec les bras devant eux.

Ils espèrent un espoir, souvent déçus, de pouvoir toucher un téton ou une fesse.

Et dans un sauna qui est très mal fréquenté, il y avait beaucoup, beaucoup d'hommes seuls.

Et du coup, il y en avait tellement.

Et on était le seul couple.

On s'est dit, on va organiser un concours de zombies.

On va faire une compétition entre eux pour choisir celui qui pourra faire l'amour avec nous.

Et donc, c'est parti là-dessus.

C'est-à-dire qu'elle a lancé des épreuves.

Dans un mode de jeu.

Dans un mode de jeu où au début, il y avait quatre zombies.

Ils devaient la caresser, il en a éliminé un.

Trois autres devaient l'embrasser, il en a éliminé un.

Le qui restait devait lui faire un cunnilingus.

Et le gagnant avait le droit de lui faire l'amour.

Donc, c'était très rigolo.

Mais moi, j'étais en soumis quelque part.

Alors, qu'est-ce que tu faisais à ce moment-là ?

Moi, je tenais le chronomètre.

Parce qu'ils avaient tous deux minutes trente pour leur exploit à chaque épreuve.

Donc, tu étais à côté, tu regardais.

Moi, j'étais juste à côté, je regardais et je me délectais du spectacle.

Et j'essayais de deviner qui allait gagner le concours.

D'accord.

Et ça, ça a mis en place, on va dire, une forme de pouvoir entre vous.

Une place, un jeu.

Vous avez fini par en parler.

Vous avez débriefé ce moment-là.

C'était super.

Après, elle avait attaché avec un collier, avec une laisse,

elle mettrait tout le sauna comme ça.

Donc, il n'y avait que des hommes seuls qui, eux, comprenaient rien du tout.

Peut-être qu'ils n'écoutent pas Slate, je ne sais pas.

Mais ils ne sont pas au niveau culturel.

Il faut dire que dans les clubs libertins et les saunas, c'est très vanille.

C'est très, très vanille.

Donc, ils ne comprenaient pas ce qu'on faisait, en fait.

Et ils étaient tous un peu morts de faim.

Et donc, nous, on s'est beaucoup amusés de ça.

Et c'était quand, ça, dans votre relation ?

C'était au tout début ?

Au tout début.

Ce n'était pas le premier rendez-vous ?

Non, peut-être au bout d'un mois.

C'est au début.

Au début, vous avez fait du sexe vanille ou pas du tout ?

Non, en fait, la première fois qu'on a fait l'amour, c'était dans un sauna libertin.

C'était un rendez-vous là-bas.

Donc, c'était tout de suite dans un cadre de libertinage ?

Oui, tout à fait.

Comment tu définis aujourd'hui votre relation ?

Vous êtes en couple ?

Oui, un vrai couple.

Parce que, du coup, j'allais te demander,

par rapport à ta relation précédente avec Sandrine,

où tu avais décidé qu'il fallait qu'il y ait ta vie vanille avec les enfants,

le couple et ainsi de suite, et à côté, ta vie BDSM et libertine.

Est-ce que là, tu as changé d'avis sur la question ?

Tu penses qu'on peut mélanger les deux ?

Avec elle, oui, je mélange tout.

Après, je n'ai pas forcément envie de refaire des enfants tout de suite.

Non, mais sans forcément en arriver aux enfants.

Mais oui, c'est la femme du quotidien.

Et puis, c'est la femme de l'exploration sexuelle.

Et ça, c'est quelque chose qui est nouveau pour toi.

Comment ça se définit ?

Est-ce que vous mettez des moments dans la journée ou dans la semaine

où vous pratiquez pour justement éviter les dérives qu'il y a pu y avoir avec Mathilde ?

Oui, on pratique généralement le soir.

Après, on a des petits rituels.

On a ce qu'on appelle l'offrande.

L'offrande, c'est quand elle rentre du travail.

Moi, j'ai de bien ranger notre lieu de vie et je suis nue à quatre pattes.

Et elle arrive et elle inspecte tout.

Et puis, c'est ce moment de retrouvailles qui est important entre nous.

Et ça, c'est quotidien ?

Quasiment quotidien, le fait que je sais pas comment on peut le faire.

On peut dire que vous pratiquez le BDSM de façon H24 ou pas du tout ?

Pas du tout.

Alors, je vais le définir aussi.

C'est quelque chose que certaines personnes font.

En l'occurrence, c'est quand on a son rôle de soumis et de dominant vraiment tout le temps.

Et c'est très codifié.

Non, toi, tu sais pas le cas ?

Non, parce qu'en fait, le BDSM, c'est qu'une des branches de nos vies sexuelles à nous.

Vous faites aussi du sexe vanille ?

On fait du sexe vanille, on fait du libertinage, on fait plein d'explorations.

C'est par le tronc de ma vie sexuelle, c'est une branche.

Et de la sienne aussi.

Vous en discutez ?

Oui, on en discute.

Alors, elle, elle est vraiment domina.

Elle est vraiment du côté, du côté de la domination.

Elle n'est pas du tout switch.

Et pour moi, c'est très reposant parce que, parce que du coup, je sais qu'elle veut toujours ça, la domination.

Elle n'est pas tentée d'un coup, qu'on inverse les rôles.

Donc, je peux vraiment me poser dans mon rôle de soumis.

T'as un rôle très défini.

Ouais.

Ça ne va pas te manquer ou ça ne te manque pas pour l'instant ?

Quoi donc ?

D'être dominant ?

Non, pour l'instant, ça ne me manque pas.

Je pense que je suis plus soumis que dominant.

En tout cas, je trouve mon plaisir comme ça.

C'est l'heure du deuxième module.

On va parler des oeuvres qui ont accompagné ou construit ton imaginaire sexuel.

Je vais te donner encore une fois des affirmations et tu vas me dire, ça t'évoque quelque chose.

Le livre qui m'excite ?

Le livre qui m'a excité, c'est Histoire d'eau de Pauline Réage.

Je me rappelle l'avoir lu, j'avais 18, 19 ans.

On était aux États-Unis, sur les grandes autoroutes américaines et on était à 6 ou 7 dans la voiture.

Et moi, j'étais là avec toute la famille.

Dans mon coin, je lisais Histoire d'eau.

Ambiance particulière.

Ce que j'aimais dans ce livre, c'est tous les jeux psychologiques qu'il joue.

Je pense que c'est un livre qu'on ne peut pas vraiment finir.

Parce qu'à un moment donné, on dit, c'est trop pour moi.

Mais ce n'est pas grave.

C'est OK.

On en lit 30 pages, 40 pages, 50 pages.

OK, c'est de pire en pire.

Et à un moment donné, ça dépasse mon niveau.

Mais je suis content d'avoir lu les premières pages.

Oui, je me permets une parenthèse.

C'est vrai que la fin du livre, et ce que ça évoque en tout cas,

en termes d'absolu dans la donation de soi,

est quand même très extrême.

Et ça ne correspond pas à un idéal dans le BDSM pour personne.

D'ailleurs, parce que le consentement n'est pas des masses respectées.

La relation n'est pas super équilibrée.

Il y a plein de trucs qui ne vont pas.

Par contre, ce qu'il faut le voir, c'est aussi comme une lettre d'amour.

C'est un livre qui a été écrit comme une lettre d'amour.

Et du coup, c'est pour ça que c'est excessif.

Parce que c'est un amour excessif.

Et quand on aime aussi fort, même de façon vanille,

on peut comprendre qu'on ait envie de se donner de façon absolue,

aussi forte, aussi éternelle.

Parce que du coup, c'est des gestes qui vont durer toute la vie.

C'est un très beau livre.

Je suis d'accord.

Il faut ne pas y plaquer des codes d'aujourd'hui.

Et il faut le voir aussi comme une métaphore.

Je pense sur ça, c'est un truc.

Mais sur la domination stricte, c'est vrai que le début est assez excitant.

Le film qui me fait vibrer.

Je dirais L'insoutenable légèreté de l'être,

tiré du livre éponyme de Kundera.

Pourquoi ?

Parce que je me suis bien identifié à Thomas,

qui est tout le temps en train de basculer

entre le désir de découverte avec Sabina

et au contraire, se poser avec Thérésa.

Et moi, ça ressemble bien à ma vie telle que j'ai eue pendant 13 ans.

Et c'est un film que j'ai vu quand j'étais ado.

Et je crois que j'ai vraiment vécu ça.

Et je continue à le vivre,

toujours à être en balance entre la découverte et se poser.

C'est drôle parce que du coup, c'est des oeuvres que tu as consommées très tôt

et qui ont marqué ta vie d'adulte.

C'est vrai.

Dans quelle mesure tu penses que ça t'a marqué, ça t'a poussé sur des chemins ?

Ou au contraire, que c'est peut-être le destin qui les ont mis sur ta route ?

Non, je ne crois pas du tout au destin.

Je crois que j'avais un intérêt pour ces choses-là à cette époque-là.

Ce n'est pas le hasard.

Histoire d'eau, on vous assure qu'à cette époque-là,

je t'assure, on ne trouvait pas n'importe où.

J'avais cherché où à Paris, on ne trouvait pas dans quelle bibliothèque.

Ce n'était pas courant.

Donc, j'avais vraiment fait une recherche.

La sonate de la légèreté de l'oeuvre, c'était plus le hasard.

Mais je ne crois pas trop au destin.

Je crois qu'à un moment donné, on est éveillé par quelque chose.

On a envie de creuser.

L'image qui me donne des frissons de plaisir ?

C'est l'image de Lana.

Il y a deux images.

On a été aller voir un photographe érotique.

On a fait des clichés magnifiques, en faisant l'amour devant le photographe.

Des clichés en noir et blanc, superbes.

Et donc, on a eu une photo comme ça de nous,

en position vanille, pour le coup, très vanille,

mais qu'on a mis au-dessus de notre lit.

Et voilà, c'est très beau pour s'endormir le soir.

Et j'ai une autre image,

toujours une photo de Lana sur un balcon qui domine la ville.

En fait, on voit...

Elle a enlevé sa culotte et on voit ses fesses et c'est magnifique.

On sent que tu es constant dans tes goûts,

sur les parties du corps féminin qui t'intéressent.

La musique qui te met le mieux dans l'ambiance ?

Donc, logiquement, pourvu qu'elle soit douce, Demiane Farmer.

Le collectionneur de rondeurs.

On est dans la cohérence, mais c'est parfait quand c'est comme ça.

On aime bien quand c'est foisonnant,

mais quand c'est cohérent, ça fait plaisir aussi.

C'est bien beau.

En fait, on voit qu'il n'y a effectivement pas de hasard et tout se répond.

Le parfum qui réveille tes sens ?

Pour moi, le parfum, c'est toujours une évocation du passé.

Un parfum, ça rappelle quelque chose.

Ah, j'ai déjà senti ça, ça m'évoque autre chose.

Et en particulier, je pense au parfum, au Cool Water de David Hoff,

qui est ma première petite copine avec qui j'ai fait des bisous,

qui portait ça.

Donc, ce parfum-là, il me rappelle ça.

Et tu le sens encore dans la vie ?

Non, parce que c'est un parfum qui est très peu produit,

mais j'en avais acheté des litres, des litres de parfum que je ne mets plus.

Donc, du coup, j'ai chez moi des litres de David Hoff.

Ah oui, donc tu te souviens, quoi ?

Tu te souviens de quelle odeur il a et tout ?

Oui.

C'était quand la dernière fois ?

Hier soir, Lana a fêté son anniversaire

et elle avait 25 ans.

Et pour l'occasion, j'ai essayé de faire quelque chose d'extraordinaire pour elle.

J'ai réservé un appartement tout en haut d'un immeuble très, très haut

qui domine complètement la ville et qui était doté d'un grand jacuzzi

avec un lit immense.

Dans cet espace de rêve, j'ai invité notre couple d'amis

avec qui on libertine le mieux.

Et tout ça en surprise.

Et en fait, la soirée aurait pu commencer avec un gros handicap.

C'est que le couple n'était pas très en forme sexuellement

et surtout, Lana avait un problème du gastro, tout simplement.

Ça arrive.

Ça arrive.

Et donc, on peut imaginer des choses extraordinaires.

Et puis finalement, les réalités terrestres font que ça ne marcherait pas si bien.

Et en fait, on était tellement dans l'ambiance,

on était tellement heureux de se retrouver que je crois que le cerveau a réussi

à couper complètement la gastro avec une parenthèse.

Pendant...

C'est revenu après.

C'est revenu après, mais dans les grandes largeurs.

Et voilà.

Et c'était un moment de complicité extrême, extrêmement beau.

C'était Vanille.

Très Vanille et très libertin et très compersion.

Moi, j'ai vraiment pris mon pied en la regardant faire l'amour avec cet homme.

Et d'ailleurs, la femme qui était là me faisait la sensation de dire

vraiment, quand tu regardes ta copine, je le sens de ma bouche que vraiment,

ça marche beaucoup mieux.

Cette réflexion de libertin, mais genre vraiment, c'est super beau.

En vrai, c'est super beau.

On sent qu'elle a l'air très sympathique, cette femme.

Alors là, du coup, on a sur une soirée Vanille idéale,

j'imagine avec champagne, avec la vie sur la ville.

La gastro, ça ne restera pas dans l'histoire.

Au final, vous aurez gardé cette idée d'anniversaire quand même,

qui était un bel anniversaire.

Mais avant qu'on se rencontre, tu m'as parlé de la Saint-Valentin

et de ce que vous avez prévu pour la Saint-Valentin.

En fait, on s'était dit, bon, puisqu'on veut expérimenter la chasteté,

la Saint-Valentin, c'est le 14 février.

On va faire un mois de chasteté,

donc du 14 janvier au 14 février sous cage.

Et donc, on a essayé.

Et les deux premiers jours, il y a eu les problèmes techniques,

je dirais, de douleur au niveau des testicules.

Mais ça, ça a été résolu.

Après, il y a eu deux jours fantastiques, très beaux,

sensations de bien-être, d'appartenance extraordinaire.

Et puis après, ça a commencé à toucher mon moral.

Et ça, je ne l'avais pas prévu.

Et au bout de cinq, six jours, j'ai commencé à me sentir fragile.

La moindre contrariété me faisait battre trippé.

Tant et si bien qu'au bout de cinq, six jours, il a fallu arrêter.

Ça ne marchait pas.

Bon, du coup, on s'est dit, bon, mais cette façon de pratiquer le BDSM

était trop absolue pour nous, bien pour nos fantasmes, mais trop absolue.

Et donc, on a fait d'autres choses.

On a inventé d'autres choses.

Vous avez fait un calendrier de la vente, la Saint-Valentin ?

Oui, en grosso modo.

Vous avez fait quoi, du coup ?

On a acheté plein d'accessoires qu'on a beaucoup utilisés.

On a fait, on a inventé la litière, ce que je disais tout à l'heure,

on a inventé la litière, se mettre à quatre pattes et attendre tous les soirs.

On a fait beaucoup de sodomie.

Sur toi ?

Sur moi.

Oui, oui, tout à fait.

Avec des accessoires, donc avec des godes ?

Ouais, ouais.

On a essayé aussi, je lui ai fait l'amour, mais où c'est moi qui porte le gode

pour la ceinture et je ne la pénètre pas avec mon sexe.

Et c'était très intéressant comme sensation.

Alors, je vais te poser une question très technique, mais tu tenais le gode

ou tu avais un gode ceinture ?

Non, je le tenais.

Tu le tenais, d'accord.

Je me dis que sur un gode ceinture, ça doit faire mal et ça doit te comprimer

si tu portes un gode ceinture toi-même.

Non, comme pour une femme, je le portais.

Tu peux juste, oui.

Je le portais et comme j'avais la cage chastetée, mon sexe ne gênait pas.

Et c'était intéressant.

Et c'était intéressant parce que je sentais vraiment ces sensations

indépendamment de mon pénis.

Est-ce que ça permet de se concentrer plus sur l'action quand on n'est pas focus

sur son érection ?

Il y a quand même quelque chose que je retiens de cette semaine à Soukage,

c'est que la pénétration vaginale, elle avait une place beaucoup plus centrale

avant que maintenant, dans notre relation en tout cas.

Je l'aime toujours, mais elle n'est plus centrale.

C'est plus l'alpha et l'oméga de toute chose.

Ça peut revenir, tu crois, ou c'est quelque chose où maintenant, ça y est,

t'as passé un cap et tu te dis en fait, il y a tellement de trucs à faire que...

Avec elle, il y a tellement de trucs à faire qu'on expérimente.

Qu'est-ce que vous avez fait le soir de la Saint-Valentin à l'issue de tout ça ?

Vous avez tenu le mois de chasteté ?

Pas du tout.

Une semaine, pas du tout.

On est un peu culpabilisés.

On a pas essayé, mais on a pas du tout tenu.

En fait, j'ai réservé une suite dans l'hôtel où on s'était rencontrés au tout début.

Un tel trait classe, qui a une vue sur une grande place.

C'est magnifique.

Et donc, on a passé une soirée à faire des photos, à faire de la vanille.

À quel pourcentage tu évaluerais la place du BDSM dans vos rapports sexuels ?

35%.

C'est quelque chose dont t'as envie qu'il se développe plus ou ça te suffit ?

En fait, pas réellement à ça.

On a beaucoup développé notre relation.

On a beaucoup développé notre relation libertine aussi.

On va sur Wild, trouver d'autres couples qui, pour le coup, ne sont pas spécialement BDSM.

Et ça a une place à peu près équivalente au BDSM.

Donc, on a trouvé un équilibre en disant qu'il faut un tiers de libertinage,

un tiers de BDSM, un tiers de vanille.

On est à trois boules.

Quel est ton fantasme pour la suite ?

Quel est le truc le plus dingue que tu voudrais faire en BDSM ?

Parce que pour l'instant, tu as tenu une semaine de cage.

Est-ce que toi, ton objectif personnel en tant que soumis,

c'est de passer le cap des deux semaines, un mois ?

Ou est-ce que tu as d'autres envies particulières ?

Non, j'avoue que sur la chasteté en ce moment, on l'a mise un peu en parenthèse.

Parce que quand on a un seul fantasme et qu'on l'épuise,

après, le temps qui se régénère, il faut du temps.

Donc aujourd'hui, ça serait artificiel de rêver de ça.

Je n'ai pas des rêves grandiloquents en ce moment.

C'est juste, on est bien comme ça.

Et vous profitez.

Ouais.

Là, en ce moment, elle rencontre un autre homme qui est un dominant pour le coup,

qui a une soumise.

Et je sais qu'elle m'organise pour, dans un mois,

une rencontre où les deux dominants se reprendent des deux soumis.

Et je devrais faire, je ne sais pas quoi.

Ce sera la surprise avec la soumise à côté.

Tu as déjà une expérience avec un homme dominant ?

Non.

Tu n'as pas d'expérience ?

J'aurais pu, parce qu'en fait, il y a trois semaines,

on cherchait sur FetLife,

qui est le réseau social du BDSM.

On cherchait un lieu et on a trouvé.

Alors, on s'était vraiment apprêtés.

En plus, c'était le 14 janvier.

On a commencé la semaine du mois dans ce lieu-là.

Et donc, voilà, on était très affairés.

Elle était habillée très sexy.

Moi, j'avais ma cage. On y va.

Et on arrive dans cet endroit-là, qui était au milieu de nulle part.

On arrive, on ouvre la porte et là,

on s'est cru dans la cage au folle, quoi, avec Michel Serrault.

Mais ce n'est pas du tout notre ambiance, ça !

C'était un lieu BDSM ?

C'était un, non, plutôt un lieu trans,

mais qui organisait des soirées.

Des soirées, thématiques.

Et on ne s'est pas du tout retrouvé là-dedans,

à tel point qu'en fait, on a tourné les talons tout de suite.

Et on n'est pas revenus.

Comme quand on n'est pas fait pour aller partout

et qu'il n'y a pas de cliché.

On n'est pas très multi, mais en général,

on n'est pas multi, on n'est pas gangbang,

on n'est pas un grand groupe, quoi.

Voilà, ça arrive.

Non, mais ça se comprend.

En fait, c'est un truc qu'il faut dire aussi,

c'est que quand on expérimente comme ça,

il faut aussi définir ses limites.

Alors au début, on parle de limites dures et de limites plus molles,

qui sont des limites dures, celles qu'on ne passera jamais,

qui sont des limites presque morales.

Et les limites où on se dit,

« Ah, j'en ai pas trop envie,

mais peut-être dans un contexte où j'ai très excité, je le ferai. »

Et en fait, on se rend compte qu'il faut d'abord se définir.

Et on arrive avec cette étiquette,

qui est toujours très galvaudée, de BDSM,

en se disant « Je suis ça ».

Et puis, il faut aller expérimenter, essayer,

trouver ses limites, trouver ses goûts.

Parce qu'encore une fois,

quand on a parlé de cette interview tous les deux,

tu m'as défini à juste titre

le fait que dans le BDSM,

il y avait quand même énormément de choses,

énormément de pratiques.

Ça peut aller de l'humiliation à la violence, à la contrainte,

à beaucoup d'autres choses,

qu'en l'occurrence, le BDSM que vous pratiquez n'est pas dans la violence.

Avec l'ANA.

Ça n'aurait pas de sens sans amour pour nous.

Mais je trouve, de ce que je sais du BDSM,

et de ce que je connais du BDSM,

il y a souvent de l'amour, en fait.

Il faut de la confiance,

il faut le respect du consentement,

il faut de l'amour pour un beau BDSM de puriste.

Non, mais je pense qu'il faut...

Justement, la question de la violence, elle n'est pas juste physique.

La violence psychologique,

la violence, c'est des choses qu'on ne peut pas valider.

Et je pense qu'il y a très peu de gens qui pratiquent le BDSM

qui valideraient une chose pareille,

de vraiment la violence pure.

C'est quoi la suite ?

Vous avez des rendez-vous prévus pour les prochains jours,

les prochaines semaines ?

Dans l'immédiat, on n'a pas de rendez-vous.

On va déjà se poser, là.

Il faut la soigner un peu.

Soigner, et puis prendre le temps d'écrire,

parce qu'en fait, l'ANA est une écrivaine

et elle raconte sa vie sexuelle depuis le début,

en fait.

Elle publie des livres sur Amazon,

ça s'appelle l'ANA et les hommes.

Et donc, le tome 1, c'était sa vie avant moi,

ou le tome 2, c'était nos débuts.

Et puis le tome 3, on va continuer, etc.

Elle m'a fait un cadeau magnifique

de m'offrir ce livre très bien rédigé

avec tout son ressenti de tout ce qui s'est passé.

Et moi, j'ai envie que la collection de livres continue.

Bien sûr.

Moi, pour la construction,

je trouve que le seul intérêt du couple,

c'est construire et écrire quelque chose ensemble,

écrire une oeuvre ensemble à partir de sexe,

quelque chose qu'on dévalue vachement, en fait,

de sexe et d'amour.

C'est juste magnifique.

C'est un très beau cadeau qu'elle t'a fait

d'écrire une oeuvre sur vous, sur toi.

Mais je pense que tu lui fais aussi le beau cadeau

d'être un inspirateur pour cette oeuvre.

Merci beaucoup d'être venu nous parler

de ta vie sexuelle du début à la fin,

mais qui n'est pas vraiment la fin,

qui est quasiment un commencement.

Non, c'est sûr.

Et puis le message, c'est expérimenter,

découvrir.

Vous ne mettez pas des barrières.

Si vous n'allez pas voir ce qu'il y a derrière,

vous ne saurez pas.

Soyez curieux.

Ça, c'est une belle conclusion.

C'était Première et Dernière fois.

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Merci à Benjamin Septemours

et Aurélie Rodrigues

pour la réalisation et le montage.

Merci à toutes et à tous

et à très bientôt.