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Première & Dernière fois, Première & Dernière fois 14

Première & Dernière fois 14

Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois.

Et pour beaucoup, le cheminement entre les deux est une véritable aventure.

J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles

et eux ces confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première

et la dernière fois.

Lucie a 37 ans, et c'est parce qu'elle est à un tournant de sa vie qu'elle a décidé

de témoigner d'en première et dernière fois.

Jusqu'à 24 ans, elle n'a eu des relations qu'avec des hommes.

Et puis, sa vie a pris un virage quand elle s'est mise en couple avec sa meilleure amie.

Désormais maman et célibataire, elle réfléchit à son identité et à ses désirs.

Bonsoir Lucie.

Bonsoir.

Alors la question rituelle, on se vouvoie ou on se tutoie ?

On va se tutoyer.

Alors on rentre dans le vif du sujet, on y va direct.

Est-ce que tu te rappelles de ta première fois ?

Alors oui, je me souviens de ma première fois.

C'était quand ?

Alors j'avais 19 ans, c'était avec un de mes meilleurs amis.

On avait fait tout notre lycée ensemble.

On était un groupe d'amis, avec filles, garçons, etc.

En fait, on a fait notre seconde, première, terminale ensemble, et puis après moi je

suis allée faire mes études à Paris.

Et puis après, il est venu aussi sur Paris quelques mois plus tard.

Et on s'est rapprochés tranquillement.

En fait, c'était assez amusant parce qu'en fait, c'est un de mes meilleurs amis à ce

moment-là, et il avait eu une relation avec une de mes meilleures amies pendant la terminale.

Il ne me l'avait pas dit, parce que ça ne me regardait pas, mais on était quand même

très très proches, donc quand on est très proches des gens, on finit par se rendre

compte de certaines choses.

Et puis, ils avaient juste eu une relation d'un soir, puis c'était tout.

Donc, il est venu sur Paris et on s'est rapprochés.

Moi, j'avais donc 19 ans, je n'avais encore pas passé le cap et j'en avais envie.

Donc, je ne suis pas sûre que j'étais amoureuse de lui.

Je ne sais pas trop.

Je pense qu'il me fascinait un peu.

C'était quelqu'un qui avait deux ans de plus que moi.

Il avait beaucoup de caractère, mais je pense que je n'avais pas forcément

envie de faire ma vie avec lui.

Mais c'était le candidat idéal pour ça, pour la première fois.

Je crois bien. Je crois qu'inconsciemment, j'avais bien envie de passer à l'étape

d'après. Mais c'est très inconscient à cet âge là.

C'est avec le recul aujourd'hui que je me rends compte de ce qui s'est passé.

En fait, je l'avais logé pendant deux mois chez mes parents parce qu'ils cherchaient

un appartement. C'est à ce moment là qu'on s'est rapprochés.

Et puis, il a pris un appartement à un kilomètre de chez moi.

Donc, ça rapproche.

Et puis, j'ai souvenir d'un soir où je suis allée chez lui et j'ai la sensation,

on n'en a jamais parlé, mais je crois qu'on avait un peu vu ce soir là qu'il

allait certainement se passer quelque chose.

C'est à dire que c'était quelques heures avant, tu savais qu'il allait se passer

un truc ou genre pendant la soirée, tu t'es rendu compte que là, c'était

irrémédiable. Non, c'était vraiment, tu savais avant que c'était le soir.

Oui, il y a eu un, je ne sais pas, on s'est invité.

Il m'a proposé de venir chez lui et j'ai senti qu'il...

Alors, ça remonte un petit peu à loin, donc je ne me souviens plus très bien,

mais j'ai dû avoir senti des codes.

Il y a des petits codes un peu de séduction.

Parce que vous n'étiez pas du tout en couple et vous ne sortiez pas ensemble.

Non, on était vraiment amis, proches.

Donc, c'est un peu bizarre de passer de l'autre côté de la relation.

Ce n'est pas du tout la même chose.

Et en fait, ça s'est fait très naturellement.

Vous avez commencé votre soirée normalement, c'est à dire vous avez

dîné ensemble, vous bu en verre ou vous êtes sauté dessus direct ?

On ne s'est pas du tout sauté dessus parce que moi, je n'avais pas les codes,

un peu de tout ça, donc j'étais un peu timide.

J'avais eu des petits copains avant, bien avant, mais on n'avait jamais

eu de relation sexuelle.

Il s'avère que j'avais failli avec un autre, mais beaucoup, beaucoup plus jeune,

à 13 ans.

Il s'avère que je n'avais pas encore eu mes règles.

C'est marrant parce que j'avais quand même du désir, mais je m'étais dit

ah non, alors là, certainement pas.

J'étais un peu conventionnelle, entre guillemets, je me disais non,

tant que je ne suis pas réglée, ce n'est pas logique d'avoir une relation

sexuelle parce que ça veut dire que je ne peux pas avoir d'enfant, donc il ne faut

pas. On est un peu pleine de préjugés.

Et puis après, j'ai déménagé, j'ai changé de relation, etc.

Je veux dire, j'étais déjà prête à cet âge là, sauf que je m'étais un peu

bloquée. Et puis, pour ça, à 19 ans, on se dit bon, il va falloir

quand même passer à l'action.

Et donc non, ce fameux soir là, j'avoue que c'est un peu flou, je ne

me souviens plus très bien, mais je crois qu'on a fait un espèce d'apéro

ordinatoire.

Et puis voilà, on s'est rapprochés.

En fait, ce qui est assez amusant dans cette histoire, c'est qu'il savait très

bien que j'étais vierge à ce moment là, puisqu'on se connaissait très bien.

Donc, il savait très bien ce qu'il faisait.

Il savait qu'il allait me...

J'appelle ça un peu le rite d'initiation.

Il savait qu'il allait me...

Je ne sais pas quel est le terme, mais...

On dit dépucelé, mais ce n'est pas très joli.

Non, non, non. Mais bon, il t'a initiée volontairement.

Oui, et c'est vraiment ça. Et en fait, ce qui a eu d'amusant, c'est qu'il m'a

vraiment dit... C'était un peu un tutoriel, quoi, j'ai envie de dire.

Alors, ça peut paraître pas très sexy, mais ça l'était.

C'était vraiment pas... Il m'a dit bon, alors viens, tu peux te mettre

comme ça. Et alors, je m'en souviens très bien.

Il m'avait dit une phrase qui m'avait amusée, c'est qu'il m'avait dit donc

là, je suis venue sur lui.

Il m'a dit le but du jeu, c'est qu'elle ne sorte pas.

Très ludique. Oui, c'est très ludique.

Et en fait, c'est un bon conseil, c'est à dire que dans le sens à cette époque

là, de me dire OK. Et en fait, c'est moi qui venais la danse.

Donc, je faisais comme bon me semblait.

Si ça me faisait mal ou pas, c'est moi qui gérais.

Et en fait, je trouve que c'est une super manière de commencer.

Après coup, on comprend que c'est pas mal parce qu'on fait à notre rythme

et on sent qu'on fait autant en suivant le désir.

Tu te souviens d'avoir pris du plaisir ?

Un peu, mais c'était...

Je crois que j'avais surtout beaucoup de plaisir à me dire

que j'étais en train de le faire.

Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui se passent dans la tête

qui fait qu'on n'arrive pas totalement à écouter totalement son corps.

Enfin, en tout cas, c'est ce que je me dirais aujourd'hui.

Donc, ce n'était pas désagréable,

mais j'ai eu d'autres aventures après qui étaient bien plus intenses

et ciblées au niveau du corps.

Tu avais déjà eu du plaisir avec ton corps tout seul avant

ou avec quelqu'un pendant les préliminaires ?

Oui, oui, oui, j'avais déjà, bien sûr, connu.

Donc, je n'avais pas eu d'orgasme ce fameux soir-là.

Et j'avais effectivement connu des préliminaires un peu sympathiques avant.

Après cette première fois, qu'est ce qui s'est passé ?

Vous vous êtes habillée et c'était de nouveau ton ami, ton meilleur ami

ou ça a changé quelque chose dans votre relation ?

C'est un peu flou.

J'ai souvenir que je crois qu'on s'est revu

quelques jours après qu'on a refait quelque chose.

Mais je n'arrive plus à me souvenir exactement si c'est vrai ou pas.

C'est flou.

C'est fou que ce soit aussi flou,

mais que ce soit tout à fait dans le même genre de cadre.

C'est à dire, on n'était vraiment pas dans un rapport amoureux.

Mais c'était pour autant pas triste.

Je crois que j'ai quand même eu un petit coup de bleues une ou deux semaines après,

parce que j'ai compris que vraiment, il ne se passerait rien de plus.

Donc, quand même,

je me suis demandé si je n'avais pas espéré un peu plus.

Et avec leur cul, c'était évident que ce n'était pas une histoire d'amour.

Donc, c'était pas si triste que ça.

Surtout, ce qui a eu d'amusant, c'est qu'une autre de mes amies

a eu une relation avec lui quelques semaines après.

Et c'était aussi sa première fois.

Du coup, il s'est sacrifié pour toute la bande ?

C'est ça ?

C'est exactement ça.

Donc, on était trois.

Donc, je ne sais pas, on devait être une bande d'amis de cinq ou six.

On est quand même trois à avoir eu une relation avec lui.

C'était un...

Il devait y avoir un ou deux garçons dans la bande.

Il était un peu le...

C'était un peu le maître du harem.

Le beau gosse du groupe ?

Je ne le définirais pas comme ça, mais...

Ce n'est pas beau gosse, mais c'est un peu...

Il avait deux ans de plus, donc il avait l'expérience

pour nous montrer un peu le chemin.

En tout cas, c'est un bon initiateur, à priori.

Oui, plutôt bien.

Plutôt bien, oui.

Tu en as parlé avec tes autres amis ?

Tu sais ce qu'elles ont en pensée ou pas du tout ?

Ça s'est su au bout d'un moment, forcément.

Alors déjà, entre nous, on a fini par le savoir.

Enfin donc, la première amie avec qui il avait couché, je le savais.

Et la deuxième, on l'a su quelques semaines après l'une et l'autre.

C'est là que ça a renforcé nos liens d'amitié, en fait.

Aussi bizarre que ça puisse paraître, parce qu'on aurait pu se fâcher,

mais je crois qu'on avait tout un peu compris qu'il ne s'agissait pas

vraiment d'histoire d'amour, mais plutôt

la découverte

du désir.

Donc c'était plutôt...

C'est plutôt chouette ?

Ben oui, en fait, j'en garde plutôt un très bon souvenir.

Et je pense que c'est l'essentiel.

C'est pas un truc plombé, pas un truc triste

ou qui a mené à des conflits.

Vous êtes encore amie avec ces filles aujourd'hui ?

Alors, je suis amie avec ces filles, lui moins.

Malheureusement, ça a été le témoin de mon mariage, mais

je veux dire, on est vraiment resté très proches après.

On n'a vraiment pas eu de soucis ni d'équivoques.

Il n'y a jamais eu, reu de séduction entre nous.

En revanche, il s'est marié.

Et donc, je pense que

je suis la marraine de son fils et

une des amies avec qui il avait couché était témoin à son mariage.

Donc, on est vraiment resté très proches.

Mais après, je pense que, voilà, la vie suit son cours.

On ne travaille pas dans la même région.

Et puis, je pense que sa femme n'était pas super fan du fait qu'il ait eu beaucoup d'aventures.

Du concept ?

J'en sais rien, en fait. Je ne sais pas si elle est au courant ou pas.

J'en sais rien, mais on peut comprendre que ça puisse un peu la...

Même si c'est dommage parce que ce n'était que des aventures de jeunesse.

D'adolescence, ouais.

Voilà. Et qu'aujourd'hui, au contraire, j'ai envie de dire, il n'y a plus de doute.

Est-ce qu'à l'époque, tu avais toujours été attirée par des hommes ?

Oui, absolument.

Je ne m'étais posé absolument aucune question à ce niveau là.

J'ai toujours eu envie de sortir avec des garçons et être avec des garçons.

Et après cette première fois, tu as décidé de...

Puisqu'elle était positive, tu t'es jetée à corps perdu dans le sexe

ou tu as essayé d'avoir d'autres aventures ou d'avoir peut-être quelqu'un que tu aimais ?

Alors, j'ai eu la mauvaise idée de sortir avec un garçon qui était

l'ex de mes amies.

Toujours ?

Oui, je ne vais pas chercher très loin.

C'est un peu là.

Et donc, c'était une aventure de quelques mois

qui m'a fait découvrir pas mal de choses.

Là, pour le coup,

beaucoup plus de choses, quoi.

Mais c'est une histoire qui était un peu compliquée parce que ça m'a...

Ça a troublé ma relation avec mon amie.

Donc, du coup, ça n'a pas été une histoire très heureuse pour ça.

Mais après, voilà, j'ai eu d'autres aventures avec des garçons.

C'est difficile de résumer de 19 à 24.

Mais c'est une période, je pense, d'expérimentation.

Ça a été quelque chose de positif pour toi ou au contraire, tu dis ?

Oui, oui, j'ai eu plusieurs relations.

Il y a des garçons avec qui je suis restée deux ou trois mois, d'autres six.

Ça n'a jamais été des relations très longues.

Je pense qu'il y a eu des garçons avec lesquels j'ai eu quelques sentiments,

mais que ce n'était pas le cas en retour.

Donc, ça, du coup, ça se développe pas.

J'ai envie de dire que c'est moins intense quand c'est que d'un côté.

Mais je n'en suis pas si sûre aujourd'hui de savoir si j'avais des sentiments ou pas.

Parce que je pense que j'avais très envie d'en avoir.

Donc, ça, je n'ai pas encore la réponse à ces questions-là.

En tout cas, ce ne sont pas des histoires avec lesquelles

je me suis lancée à corps perdu en termes amoureux.

Par contre, sexuellement, c'était très agréable avec la plupart d'entre eux.

J'en ai un ou deux où c'était un peu catastrophique.

C'est arrivé des gens que je ne connaissais pas bien.

J'avais rencontré dans des cafés, dans des bars, où là, ça peut être un peu...

Ça peut arriver que ça ne matche pas.

Et c'est terrible quand ça ne matche pas.

Ça peut être terrible.

Mais sinon, voilà, il y en a eu d'autres où c'était plutôt agréable.

On va faire une petite pause, un petit jeu basé sur le jeu à boire.

Je n'ai jamais.

Donc, je vais donner des affirmations.

Tu vas me dire si ça te fait penser à des choses, si tu as fait ces choses

ou si tu as des anecdotes à propos de ça ou des envies.

J'ai déjà sodomisé un ou une de mes partenaires.

Alors, je ne crois pas.

Non, ça dépend ce que ça veut dire.

À ta décharge, ça peut arriver par mégarde.

Non, j'ai le doigt, mais...

Non, mais ça compte, ça compte.

Ah oui, voilà. Je l'ai fait avec un partenaire, mais je n'ai pas super apprécié.

J'ai déjà été sodomisé.

Oui, par ce même partenaire.

Et je n'ai pas du tout aimé non plus.

Et en plus, il a un peu oublié de me demander mon avis, ce qui est une erreur.

C'est la fameuse sodomie par mégarde.

Exactement.

Ce n'est pas terrible.

En fait, j'avoue, surtout pour une première fois, j'imagine.

Enfin, je veux dire, ça se prépare, ça se discute.

Oui, on évite de le faire par mégarde, normalement.

Oui, en fait, j'étais jeune.

Il avait quatre ans plus que moi.

C'était donc...

Il me montrait pas mal de choses à ce niveau là.

Je n'avais pas beaucoup d'expérience.

Et donc, j'ai fait tout ce qui semblait être sympa.

Mais en fait, moi, je n'ai pas apprécié.

Bon, après, maintenant, je le sais.

Ça, c'est sûr.

Mais après coup, je me dis mince, j'aurais préféré découvrir ça dans un autre contexte.

Moi, c'est pas...

Pas bravo, monsieur.

Clairement pas.

J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.

Alors oui, avec ma femme qui nous avait offert pour la Saint-Valentin

un gode un peu présomptueux.

Mais vraiment de taille beaucoup trop élevée.

Et donc, ça n'a absolument pas marché.

Et pour elle et pour moi...

Genre ça ne rentre pas ?

Ouais, c'était vraiment...

Ouais, enfin, qu'à moitié, au bout d'un moment, on se disait

ça va être compliqué.

Après, je disais non, mais attends, on va réessayer.

On va...

Faut juste tenter.

Et puis au bout d'un moment, on fait non, en fait, c'est un mauvais achat.

Qu'il est resté rangé.

Ouais, malheureusement, parce que ça coûte quand même un petit peu d'argent.

Mais...

Et c'était 20 à taille.

Un ordre d'idée de taille.

C'était un truc de genre les 30 centimètres.

Non...

25 centimètres de diamètre ou...

Non, mais en plus, il était avec des couleurs sympas, un peu flashy et tout.

Donc, on ne se rend pas compte.

On se dit ça va, c'était pas la réplique...

Avec des grosses veines et tout.

Ouais, qui n'est pas hyper...

Enfin, moi qui, personnellement, ne m'attire pas vraiment.

Donc là, il y a un petit côté jouet qui était un jouet un peu gros.

Quoi, voilà.

Total respect.

Il y a ça, effectivement, parce que c'est souvent du matériel qu'il faut préparer aussi.

Un peu comme les plugs à noeuds.

C'est des trucs où il faut d'abord passer par un dildo de taille moyenne ou petit d'abord,

moyenne et puis grand parce que...

Mais c'est vrai qu'attaquer direct la grosse machine, c'est parfois compliqué.

On en avait d'autres avant.

Mais c'est que là, celui-là, on s'est dit ça demande un peu trop de travail.

Il fallait pratiquer un peu plus.

Et il s'avère qu'on n'a pas réussi à pratiquer suffisamment pour que ça fonctionne.

Et puis, au bout d'un moment, on ne va pas s'acharner non plus.

Si ça ne marche pas, ça ne marche pas.

Et puis, ce n'est pas grave. Ce n'est pas le but.

J'ai déjà pensé à ma liste de courses pendant le sexe.

Absolument jamais, non.

Non, non, c'est triste quand même.

Enfin, après, il y a peut-être des courses sympas,

à part peut-être justement du lubrifiant ou des trucs qui peuvent correspondre à mince.

Notez, pensez à acheter du lubrifiant pour la prochaine fois.

Ça ne m'est jamais arrivé.

Non, mais des fois, le stress, le travail, les cours, les trucs,

on peut se laisser prendre par des pensées.

Mais c'est chouette.

C'est tout à ton honneur de penser à ton partenaire ou à ta partenaire

pendant le sexe.

Je ne sais pas. En fait, tu me dis si on pense à autre chose, il faut arrêter.

En fait, mais voilà, c'est tout à fait vrai.

J'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.

Alors malheureusement, ça m'est arrivé d'avoir des flashs parce que j'ai eu

j'ai ma mère qui a fait un AVC très compliqué

et qui s'est retrouvée un peu alitée à ne plus pouvoir parler,

avoir des gros soucis de santé et on se ressemble un peu physiquement.

Et donc, moi, je l'ai

aidée pendant un an et demi à être auprès d'elle, etc.

Et donc, ça m'est arrivé d'avoir des flashs, de voir ses jambes

au lieu des miennes, par exemple.

Ça, c'est pas terrible pour le sexe.

J'imagine.

Donc voilà, ça, mais ça n'a pas duré très longtemps.

Voilà, il y a eu un an et demi où il y a eu des moments où j'avais des flashs,

voilà où je voyais ma mère parce que j'avais un rapport au corps avec elle,

où je l'ai aidée beaucoup au niveau du corps.

Et donc, de revoir mon corps, c'était un peu confus.

Ça s'est réglé?

Ben oui, parce qu'elle est partie.

Donc voilà, ça a un peu calmé le truc.

C'était pas tout le temps, mais il suffisait que je l'ai vue pendant deux heures,

deux jours avant et puis là, ça pouvait être un peu perturbant.

Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.

Non, absolument jamais.

Je suis très sage.

Non, je suis très organisée.

Non, j'ai par contre une anecdote qui est amusante,

c'est que pendant ma deuxième grossesse, je crois,

il y a un moment où pendant les neuf mois de grossesse,

on a le désir qui est un peu chamboulé.

Les trois premiers mois, il se passait pas grand chose.

Et puis, il y a un moment où ça s'excite.

Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas pourquoi ça marche comme ça,

mais en tout cas, chez moi, c'était très, très fort.

Et il y a eu des moments où ça m'est arrivé une fois

d'avoir vraiment très, très, très envie que ma femme n'ait pas envie.

Elle dormait, je me suis dit bon, je vais la laisser tranquille.

Je vais me lever et de partir aux toilettes,

me masturber parce que c'était trop violent, ça me faisait mal.

Et c'est là que je me suis dit wow,

est-ce que c'est ça que les hommes sentent quand ils ont vraiment très, très envie ?

Parce que moi, c'était la première fois que ça m'est arrivé que ce soit aussi violent.

Et un peu possédé, un peu possédé par l'enfant qui est en toi.

Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais si au final, tu as du plaisir, c'est cool.

Oui, mais c'était presque vital.

Donc ça, c'est un peu particulier quand même.

Cette espèce d'urgence de la masturbation.

Ouais, en tout cas, moi, je ne l'avais jamais connue et je l'ai connue que dans ce contexte là.

J'ai déjà éjaculé.

Je crois pas.

J'ai souvenir d'une fois où je me suis posé la question,

mais j'avais pris un bain très long avant.

Donc je crois que c'est plutôt,

c'est plutôt plus un bain qui s'est...

Qui avait gardé de l'eau à l'intérieur.

Je pense.

Est-ce que c'est quelque chose qui t'intéresse, que tu veux expérimenter ?

Je me suis jamais posé la question.

Ça dépend ce que ça engendre, si c'est...

Est-ce que c'est plaisant ? Oui, pourquoi pas.

Souvent quand même.

C'est plus agréable que désagréable en tout cas.

Alors pourquoi pas ?

À l'âge de 24 ans, après avoir couché exclusivement avec des hommes,

tu t'es mise en couple avec ta meilleure amie.

Est-ce que tu avais été attirée par une femme avant elle ?

Absolument pas.

En fait, c'est quelqu'un avec qui j'étais au lycée,

qui connaissait les partenaires dont j'ai parlé avant,

qui en fait a fait complètement partie de ma vie,

donc de mes 17 ans à 24 ans.

En tant qu'elle faisait partie de mes meilleures amies,

on se voyait tout le temps.

Jusqu'au moment où on se rend compte que la relation

n'est pas tout à fait classique.

J'ai même des ex qui m'ont dit

« Mais c'est étrange votre relation quand même, vous êtes très proches. »

Je dis « Oui, dans le déni complet. »

Et il s'avère que cette amie a eu une relation avec une femme.

Et quand elle me l'a annoncé, j'ai pas très bien réagi.

Ça peut arriver quand on est dans le déni.

C'est une sorte de jalousie ?

Non, c'est pas une jalousie.

C'est une sorte de jalousie ?

En fait, je crois que ça m'a fait peur surtout.

Ça m'a fait peur parce que d'un coup,

elle me disait qu'elle pouvait être homosexuelle.

Et comme moi, c'était une part très inconnue chez moi,

et puis que je soupçonnais pas que...

Tu y avais jamais réfléchi ?

Absolument pas, jamais.

Pourtant, on m'avait donné des codes.

Enfin, pas des codes, mais on m'avait donné des...

des éléments pour le comprendre,

mais quand on veut pas le voir, on le voit pas du tout.

Et donc, en fait, quand elle m'a...

Quand elle a eu cette relation,

j'ai pas très bien réagi et j'ai...

Enfin, je lui ai juste dit,

« Ah bon ? Très bien, tu fais ce que tu veux.

Non, mais y a pas de problème. »

Donc on s'est pas fâchés ou quoi que ce soit,

mais elle a bien senti que j'étais pas à l'aise avec ça.

Un peu plus tard, donc, elle a eu une relation assez courte avec elle.

Je pense que la jalousie est rentrée en...

Enfin, la jalousie est arrivée,

mais j'en avais pas conscience, évidemment.

C'est une fille qui lui a fait du mal,

qui a pas été cool avec elle.

Et donc, j'ai joué un peu le Saint-Bernard,

à vouloir la protéger en disant,

« Mais non, c'est pas grave. Viens, ça va bien se passer. »

Donc...

Et en fait, j'étais en train, tout bonnement,

de nouer une relation autre avec elle,

sans m'en rendre compte, vraiment.

Et puis c'est pareil, elle, quand je lui parlais des mecs,

elle était jalouse, en fait. Elle était un peu possessive.

C'est là qu'on s'est rendu compte qu'il se passait quelque chose.

On arrivait pas à se quitter,

on allait chez l'une, chez l'autre,

et on dormait tout le temps chez l'une, chez l'autre.

Mais on avait aucun équivoque physique, en fait.

C'était que...

Affectif ?

Affectif, voilà.

Comment ça s'est passé ?

C'était quand la première fois avec elle ?

En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'on a...

On s'est « convoquées », entre guillemets.

On s'est donné rendez-vous,

et on s'est vues, et en fait, on s'est dit, bon,

notre rapport est trop exclusif, l'une envers l'autre.

C'est pas sain.

Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on va arrêter de se voir quelques temps.

Et au moment de se dire au revoir,

on dit, bon, on va peut-être continuer quand même à se voir.

Enfin, on va finir cette discussion.

Qu'est-ce qu'on fait ?

Est-ce que tu veux aller au cinéma ?

Je dis, en fait, il faut que je travaille,

parce que c'était en journée.

Je dis, il faut que je retourne travailler.

On a tiré à pile ou face, en fait.

Parce qu'on arrivait pas à se décider,

on arrivait pas à se séparer,

parce qu'on savait qu'en se séparant,

on allait plus se voir pendant quelques semaines.

On a tiré à pile ou face et on s'est dit,

bon, en fait, c'est tombé sur le côté où on pouvait aller au cinéma.

Et donc, on est partis, on a été au cinéma.

Tu te souviens de ce que vous avez vu ?

C'était quoi ?

Un film qui s'appelle Je déteste les enfants des autres,

qui n'était pas un excellent film, on va pas se mentir.

Votre approchement physique, ça s'est passé au cinéma ?

Pas du tout.

En fait, on est retournés chez Zelle.

En fait, on dormait ensemble.

Elle avait un petit studio, donc il y avait un lit de place.

On s'est couché et puis on a regardé un film dans son lit.

On s'est dit bonne nuit.

Et au bout de quelques minutes,

c'est moi qui me suis rapprochée d'elle

et qui ai fait le premier pas.

Je pense qu'elle osait pas faire le premier pas

parce que j'avais été un peu réticente au départ

au fait qu'elle avait eu des relations avec des femmes.

Et on était amies, donc c'était quand même un enjeu fort.

C'est-à-dire qu'il y avait le problème de l'homosexualité

mais aussi le problème de l'amitié

qui d'un coup, ça glissait vers un autre genre de rapport.

Mais comme il y avait eu une espèce d'ultimatum qui avait été mis

parce que notre rapport était pas très sain, un peu conflictuel,

c'était soit on faisait quelque chose ou soit pas.

Et donc, c'est moi qui suis passée à l'acte.

Ça s'est passé comment, le sexe avec une femme, la première fois,

alors que tu y avais jamais réfléchi ?

En fait, c'est assez naturel.

Je dirais que ce qui m'a perturbée, c'est pas le sexe avec une femme,

c'est le sexe avec une amie.

Parce que ça perturbe, ça, quand même, de voir son amie nue,

de voir son amie...

Mais après, enfin si, on cherche quand même...

J'ai quand même cherché un sexe d'homme à un moment donné.

Je disais, alors attends, c'est où ? Qu'est-ce qui se passe ?

Donc ça, ça perturbe un petit peu quand même.

Mais en fait, c'était vraiment une histoire d'amour.

Donc ça a coulé tout seul de source, en fait, vraiment très simplement.

Il n'y a rien qui t'a bloquée ou rien qui a nécessité plus de temps, justement ?

Non, absolument rien.

C'est le lendemain où, par contre, là, j'étais un peu chamboulée.

Comment ça s'est passé, le lendemain ?

Le lendemain, on s'est dit au revoir, extrêmement gênée, évidemment.

Je suis rentrée chez moi et j'ai appelé une de mes meilleures amies,

celle avec qui on avait déjà partagé le...

Elle était très au courant de tout mon parcours,

comme j'étais au courant du sien.

Et quand je l'ai appelée pour lui dire,

je lui ai dit, oh là là, je ne sais pas ce qui m'arrive,

je ne sais pas ce qui nous arrive, je ne sais pas ce qui s'est passé.

Elle m'a dit, enfin !

Et là, je lui ai dit, comment ça, enfin ?

Je lui ai dit, mais non, mais c'est évident,

ça fait des années que vous vous tournez autour,

il était temps qu'il se passe quelque chose entre vous.

Ça t'a fait du bien d'entendre ça ?

Ça m'a un peu perturbée, parce que là, je me suis dit,

mais moi, je suis la dernière au courant,

qu'est-ce qui se passe ?

Mais bien sûr, ça m'a soulagée,

d'autant plus que c'est une époque...

Je sais que c'était il n'y a pas si longtemps que ça,

mais il y a dix ans,

on en parlait quand même un petit peu moins qu'aujourd'hui.

Donc, c'était quand même pas très confortable,

et déjà, d'avoir quelqu'un de son entourage

qui est très compréhensif par rapport à ça, ça aide.

Ça aide beaucoup, même.

Donc, elle m'a bien aidée,

elle m'a dit, mais vous n'avez rien à perdre.

Quand est-ce que vous avez décidé de vous mettre en couple ?

En fait,

on était déjà un peu un couple.

On avait juste passé le cap de l'assumer

et d'officialiser, mais on était déjà un peu en couple.

Après, il a fallu

en parler, et ça, c'était plus compliqué.

Je l'ai fait étape par étape,

mais j'avoue que

j'ai mis six mois quand même à en parler à mes parents.

Ils n'ont pas super bien réagi

sur le jour même.

Ça ne s'est pas très bien passé.

Mais c'est pareil,

ils avaient le choc de connaître très très bien

la personne avec qui

j'avais cette relation.

Donc, c'est d'un coup,

ça chamboulait aussi ça.

Ils ne s'y attendaient pas du tout, puisque j'avais toujours été avec des garçons.

Ils n'ont pas compris.

À un moment, vous vous êtes donc retrouvée en couple officiellement.

Tu as fait ton coming out.

Vous avez été en couple 12 ans.

Vous vous êtes mariée, vous avez fait des enfants.

C'était naturel, simple,

tout ça a coulé de source pour toi.

Tu ne t'es pas dit à un moment

où sont les hommes ?

Absolument pas.

Comme c'était une histoire d'amour,

c'était extrêmement fort.

Je ne me suis jamais posé la question

des autres,

que ce soit homme ou femme.

À partir du moment où mon coeur

était beaucoup plus

à l'avant,

mon coeur était

pris pour quelqu'un,

les autres ne m'intéressaient pas.

C'est ta première vraie grande histoire d'amour ?

Oui, à 12 ans.

Ça change quoi le sexe quand on est amoureux ?

Tout ?

Tout, et c'est là où c'est perturbant pour moi.

Moi, ça a été beaucoup plus fort avec elle.

Je ne sais pas si c'était fort

parce que c'était une histoire d'amour ou parce que c'était une femme aussi.

Là-dessus,

je n'ai pas encore la réponse.

J'ai quand même eu des relations sexuelles

très agréables avec des hommes, mais

là, quand c'est vraiment une histoire d'amour

très forte, je trouve que

la dimension sexuelle prend beaucoup plus d'ampleur.

C'est bien plus fort.

C'est incomparable.

Tu as eu deux enfants que tu as portés.

Est-ce que la maternité a changé

quelque chose de ta vie sexuelle ?

Tu dis qu'en l'occurrence, tu as eu des grosses phases de désir

pendant la grossesse, par exemple.

Oui, alors ça a changé

pas mal de choses.

Il y a les trois premiers mois où on a quand même

envie de vomir, donc ça ne va pas très bien

avec l'envie sexuelle.

Ce qui est cool, c'est que quand tu es avec

une femme, je ne vais pas faire de généralité,

mais disons que j'étais avec une femme qui n'avait

pas... Je ne sentais pas

du tout de pression à ce niveau-là, donc

si je n'avais pas envie, ce n'était pas grave.

Je dirais presque que c'est

l'inverse, c'est-à-dire que comme elle m'a vu

pas bien pendant plusieurs

semaines, le moment où

j'étais de nouveau disponible,

elle était perturbée.

Elle me disait « Ah oui, c'est bon, t'es sûre ?

Pourquoi ? »

Après, c'est quand même

moins pratique, on ne va pas se mentir.

Enfin, je veux dire,

au niveau du corps. Après, c'est

quand même pareil, c'est très fort parce

qu'on est en train de faire un enfant, donc

c'est fort de faire l'amour

quand on est en train de faire un enfant enceinte, ça a

beaucoup de sens, en fait.

Mais c'est sûr qu'au terme de fréquence,

c'est un peu moins,

et puis c'est moins facile pour certaines positions,

évidemment, puis ça peut faire un peu mal.

Et par

contre, après, au niveau du corps,

ça m'a un peu perturbée.

J'ai eu une césarienne, donc

on met un peu plus de temps à s'en remettre.

Et évidemment,

la grossesse ne fait pas

que du bien au niveau du corps, pour certaines parties

du corps, enfin en tout cas chez moi. Donc j'ai un petit peu

perdu confiance en moi

au niveau physique.

Et puis on est avec des enfants,

on a

moins de temps, on est un peu plus fatigué,

donc ça a forcément un impact là-dessus,

évident. Et du coup, comment tu te sens

par rapport à ton corps maintenant, parce que ça fait quelques

années ? Heureusement, quelques

mois, quelques années après, le corps reprend

pas tout

à fait, mais presque sa

forme d'avant.

Mais c'est sûr que

je dirais six mois, enfin il y a

une bonne année pour que le corps se remette

un peu en place. Donc neuf

mois pour faire, neuf mois pour défaire.

C'est un peu plus en réalité, parce que nos modes de vie

ne sont pas hyper adaptés à cette

gestion-là. Donc oui,

dans mon expérience, c'est une bonne année.

Oui, c'est ça. Et puis je pense qu'avec la

césarienne aussi, ça joue. Il faut quand même

remusculer le périnée, refaire les abdos,

tout ça. Et alors avec

un enfant, on est un peu débordé, on n'a pas toujours

le temps de faire ce qu'il faut. Et puis

ça dépend si on était sportif ou pas avant.

Moi, je ne suis pas non plus...

la reine des abdos avant, donc

le boulot après,

ce n'est pas évident de

reprendre à ce niveau-là.

Mais le désir est revenu ?

Moi, il n'est pas vraiment parti.

Mais on a plus eu

un souci

logistique en fait.

Parce que pas le temps, parce que

on pouvait très peu faire garder

nos enfants.

Voilà. Et puis

j'avais une femme qui était

de moins en moins... qui avait de moins en moins

envie. Donc là,

c'est lié quand même. Si l'autre a moins envie,

on ne peut pas toujours avoir

de relation, évidemment.

On va faire un deuxième petit jeu

basé sur ton imaginaire sexuel

et érotique. On va parler des oeuvres

qui accompagnent ton imaginaire

érotique, et en particulier le livre qui

t'excite. Alors moi, je ne suis pas une

grande lectrice, mais

j'ai souvenir d'un livre

que j'avais lu il y a quelques années

qui m'avait marqué, qui s'appelait

24 heures de la vie d'une femme.

Si mes souvenirs sont bons.

Où ça parlait

justement d'un désir

soudain, en fait.

Et ça, c'était assez excitant. Mais après, je n'ai pas

souvenir de choses très...

sexuellement

décrites très fortes, mais c'est

plus justement ce désir soudain

d'un inconnu

pendant 24 heures qui était assez excitant

dans mes souvenirs. Je crois me souvenir que c'est un livre de

Stéphane Zweig. C'est un grand

classique de la littérature et effectivement

qui porte beaucoup de...

de la force du désir.

C'est assez beau dit comme ça.

Le film qui te fait vibrer.

Alors, j'en ai plusieurs, puisque j'ai plusieurs

orientations.

J'en ai vu un récemment

qui est quand même pas mal,

qui s'appelle Carole. En fait,

je crois que j'aime bien quand il y a des amours interdits

un peu. Je trouve ça assez excitant.

Après, en série,

si je continue dans cette thématique-là,

il y a Elward, évidemment, qui marche quand même très bien,

qui suggère quand même très bien

l'érotisme, que je trouve

qu'il y a vraiment un très bon dosage là-dessus.

Qui montre en plus la maternité

dans les couples de femmes, qui montre

plein de formes différentes

d'amour entre femmes. C'est une série

qui est juste le référentiel de

toutes les femmes bisexuelles et lesbiennes

parce que, déjà, il n'y a rien d'autre.

Pas grand-chose d'autre. Et qui est

une oeuvre assez puissante,

assez forte.

Elle m'a beaucoup marquée. D'ailleurs, c'est amusant parce que

c'est donc la femme avec qui j'ai

été pendant des années qui m'avait montré un premier épisode

quand on était amies, auquel j'ai dit

« Oh là là, c'est quand même

très chaud ! » Parce que j'étais, voilà,

pas à l'aise avec ça. Mais maintenant,

j'ai vu toutes les saisons et je trouve que

ça, voilà, c'est très fort.

Et si je devais donner un film à tendance

plus hétéro, il y a Dorothy Nansing qui m'avait

marquée à l'époque. Elle est quand même assez sympathique

avec la danse et tout.

L'image qui te donne des frissons de plaisir ?

Je dirais que l'image,

c'est presque plus un geste, mais

je trouve que des mains

qui pétrissent une pâte, c'est quand même assez sexy.

C'est assez agréable à regarder.

Tu as un fantasme boulanger ?

Ou boulanger ?

Ouais, je sais pas.

Est-ce que ça marche aussi avec l'argile ?

Des trucs un peu plus...

Oui, on peut parler de ghost aussi.

Oui, l'argile, les mains qui pétrissent,

c'est quand même

assez sexy.

Beaucoup de sensualité dans le pétrissage.

La musique qui te met le mieux dans l'ambiance ?

Déjà, est-ce que tu utilises la musique

dans ta vie sexuelle ?

En fait, moi j'écoute beaucoup de musique dans la vie.

Donc si j'en écoute et que

ça invite une relation sexuelle,

je la coupe pas,

à part si elle n'a aucun rapport.

Je sais que moi j'aime beaucoup

Lassa, par exemple,

qui est une voix de femme

vraiment suave,

vraiment agréable.

Je sais que quand j'écoute ça,

ça me met plutôt dans de bonnes prédispositions.

Et là, j'ai découvert un nouveau

morceau aussi que je trouve

qui favorise aussi un petit peu ça.

C'est Fever de Balthazar,

que je connaissais pas du tout.

J'ai découvert ça assez récemment.

Je me suis dit, ah, si j'écoute ça,

ça me met dans l'ambiance.

Je le note. Je connais pas du tout, je le note.

A découvrir, je vais découvrir ça ce soir.

Le parfum qui réveille tes sens, ou l'odeur ?

J'ai eu des partenaires

avec des parfums

très forts.

C'est des odeurs que j'ai ressenties

après, plus tard. Je trouve ça très perturbant

que d'autres hommes,

et la même odeur

que quelqu'un avec qui j'ai eu une relation.

J'aime pas trop identifier quelqu'un avec une odeur de parfum.

Je préfère l'odeur de sa peau.

Je suis pas contre le parfum,

mais je trouve que ça biaise un peu

le rapport.

Mais il y a une odeur que je trouve

très excitante, c'est l'odeur de la truffe.

C'est un peu bourgeois, mais j'ai découvert

cette odeur récemment,

et quand je mange de la truffe, ou quand je sens de la truffe,

je trouve ça hyper excitant. Je sais pas pourquoi.

C'est une super réponse. Je ne l'avais jamais

entendue, mais je note la truffe érotique.

On va désormais parler de ta dernière fois.

Est-ce que tu t'en rappelles ?

Oui. C'était quand ?

C'était il y a deux mois.

Un peu particulier, c'est quelqu'un que je connaissais

absolument pas. J'étais à un

concert. C'était un

ami d'ami d'ami.

On s'est retrouvés à deux heures du matin

à boire des verres.

On était, je sais pas, sept, huit,

à papoter, à refaire le monde.

Donc c'est un

Colombien,

acrobate de cirque, danseur,

tout ça. Sexy.

Oui, en fait,

plutôt sexy, et puis avec un accent

tout à fait charmant. On avait

un peu bu, je vais pas mentir. On était

à l'aise, disons.

Et en fait, on s'est échangé des

regards. On a parlé un petit peu,

mais pas beaucoup. Je dirais

en tout et pour tout, même pas dix minutes.

Mais on était

dans un terrain

de confiance, parce qu'on savait qu'on avait des gens

en commun qu'on connaissait.

Oui, c'était pas un total inconnu non plus.

Il m'a dit qu'il

venait de se séparer

avec sa compagne.

Moi, je lui ai dit

je suis en procédure de divorce,

donc je vois très bien ce que tu ressens.

Et on a tous les deux tombé un peu sur

le qui vivra verra, il faut profiter,

il faut pas se laisser abattre, etc.

Et donc,

on s'est échangé un regard où je me suis dit il va se passer

quelque chose. Donc je suis partie aux toilettes

et je me suis dit

qu'est-ce que je fais ? Et j'ai ouvert

la porte et il était derrière la porte.

Donc,

on s'est embrassé.

Il doit être, je sais pas, 2h30

ou 3h du mat à ce moment-là.

Et en fait, je me suis posé absolument aucune question.

Je me suis dit, bah allez, c'est parti, on y va.

Sauf que ce qui était un peu compliqué, c'est que

moi j'avais bu et je dormais

chez une copine

qui me disait, bah comme t'as bu, tu prends pas le volant,

donc dors chez moi, mais dans sa chambre.

Donc, c'est pas possible.

Et lui, c'était pareil en fait. Il dormait

chez une copine dans la même chambre

que quelqu'un. Donc on était un petit peu coincés.

Il faisait très froid. On était au bord

de la mer, donc on marche un peu

sur la plage. Donc là,

je dis à mes amis, on se rejoint

après. Donc là, c'est très drôle parce qu'ils me

regardent, ils comprennent pas du tout ce qui se passe, parce qu'ils

ont pas vu le truc se passer, vu que ça

a été très très rapide.

Il me dit, bah attends, j'ai ma voiture là. Et puis en fait,

on a été dans la voiture.

On a eu un rapport

dans la voiture et ça, c'était

très sympa, très simple.

Pas beaucoup de... C'était pas très

compliqué, quoi. On se connaissait pas beaucoup. On était

dans le même désir, lui et moi, de

juste profiter un instant.

Alors que tous les deux, on était

dans une situation de

deuil affectif d'une autre relation.

C'était donc la première fois après la séparation ?

Exactement.

Ça t'a fait quoi, de recoucher avec un homme ?

Alors, j'avais oublié que la barbe, ça pique.

Je sais que c'est un peu

con de dire ça, mais je me suis dit, ah oui, c'est vrai.

Enfin, une barbe de trois jours, pas une barbe

de dix jours, dirons-nous.

Donc ça, ça m'a fait un petit peu drôle.

Y'a pas que l'aspect homme, y'a aussi

l'aspect de quelqu'un d'autre, que

la personne avec qui t'as passé douze ans,

que ce soit un homme ou une femme, déjà, ça perturbe.

Bon, après, voilà,

comme c'était un peu soudain et pas du tout

programmé, je me suis pas posé beaucoup de questions.

T'as retrouvé tes marques très

vite avec le pénis, par exemple ?

Oui et non. J'ai quand même eu deux, trois doutes.

Y'a eu des moments où j'ai quand même pris le recul en me disant,

alors attends, c'est quoi déjà ? C'est où déjà ?

Comment on met le liapot ?

C'est exactement.

Les zones érogènes et tout.

Mais en fait, moi je lui ai dit,

je lui ai dit, ah merde, on a été

très spontanés, je lui ai dit, bon tu m'excuses,

mais ça fait un moment que j'ai pas fait avec

un garçon, et il m'a dit, mais c'est pareil, on s'en fout.

Donc il était très à l'aise, il m'a mis

très à l'aise, et moi aussi.

Ce qui m'a étonnée aussi, c'est la forme des fesses.

Je sais que ça peut paraître un peu bizarre, mais

la forme des fesses d'un homme et d'une femme, ça n'a rien à voir,

en fait. Y'a moins de courbe, en fait.

C'est beaucoup plus rugueux. En plus, ils étaient acrobates,

donc c'est tout con, mais c'est pas tout à fait la même chose.

Et donc j'ai souvenir

de chercher un peu, de dire, ah oui,

alors attends, oui, c'est pas pareil.

Mais sinon, après c'est...

Bon, c'était moins sensuel

qu'avec... Mais je pourrais

pas définir ça comme

un homme ou une femme,

c'est ce garçon-là,

après moi avoir vécu avec...

Bien sûr. Donc, avec une femme,

donc c'est pas...

C'est juste qu'effectivement, y'a des trucs,

la pilosité, la forme du corps,

et je me suis posé deux-trois questions

sur le... Ah oui, attends,

comment on s'y prend déjà.

Mais c'est un peu comme le vélo, ça s'oublie pas complètement,

et puis, j'ai envie de dire,

on se laisse porter aussi par ce

dont on a envie, donc ça coule

de source.

T'as l'impression d'avoir pris plus de plaisir qu'à l'époque,

avant ta relation avec

une femme, tu prenais avec des hommes ?

Tu penses que tu te connais mieux ?

Oui, je pense que je me connais

mieux, et que

j'ai un peu plus pensé à moi.

Ça peut paraître un peu

égoïste de dire ça, mais

avant j'étais toujours inquiète

de l'autre.

Là, l'idée c'était

que je profite,

lui aussi évidemment,

et il était très généreux d'ailleurs à ce niveau-là, donc

oui, c'était

plus simple quand même qu'avant.

Après, ça restait quand même un inconnu,

donc on fait quand même pas les mêmes choses

avec un inconnu qu'avec quelqu'un qu'on connaît

bien, avec qui on a plusieurs rapports.

C'est quoi les choses qu'on fait pas avec un inconnu ?

C'est plus au niveau de la sensualité, je dirais. Les préliminaires

durent moins longtemps, enfin j'en sais rien.

Je dirais pas que je me suis interdit des choses,

mais après,

c'était quand même pas...

Dans une voiture, c'est qu'on peut pas

non plus faire dix mille choses,

et il faisait 2°C, et tout ça,

mais c'est pas forcément de la censure, mais on se laisse

moins aller en termes de... Il y a pas de sentiments

aussi. Il y a pas cette dimension-là,

disons qu'on est que sur la dimension sexuelle,

au niveau du coeur, ça va. On s'avoue moins,

on regarde peut-être moins l'autre aussi,

on l'admire moins. Oui, c'est ça,

ça prend moins tout le corps, je dirais.

C'est plus ciblé en termes de plaisir.

Et maintenant ? Comment tu

te définis maintenant, surtout ? Alors maintenant, c'est un peu

le bazar.

Là, c'est un peu le bazar,

parce que...

je sais pas vers qui me tourner,

et parfois je me dis, mais tu t'en fous,

fais comme t'as toujours fait.

Mais je sais pas pourquoi je sens que...

C'est tout bête, mais déjà,

sur quel site je vais ?

Donc, si, il faut aller sur des sites,

alors c'est ça qui est rigolo aussi. Sur les sites, il faut aussi dire ce qu'on cherche.

Donc en l'occurrence, si on sait pas ce qu'on cherche,

c'est plus compliqué. Voilà,

c'est ce que j'ai mis. J'ai dit, on verra bien.

Je ne sais pas.

Je préfère être franche à ce niveau-là,

j'en sais rien. Déjà, je sais que là, aujourd'hui,

j'ai pas envie d'histoire d'amour, là, tout de suite,

parce qu'il faut le temps de penser un peu les plaies.

Mais tu sais pas actuellement

si tu peux tomber amoureuse d'un homme, par exemple ?

Alors voilà, ça c'est une question

en quelle j'ai

absolument pas la réponse.

Je suis pas sûre d'avoir déjà été amoureuse d'un homme.

C'est pour ça que je me demande si je suis pas

homo-amoureuse. Mais,

quand j'en parle dans mon entourage, c'est assez rigolo

d'ailleurs, parce que tous mes amis hétéros disent

« Mais non, tu vas te remettre avec un mec ! »

Et tous mes amis homos disent « Mais non, tu vas te remettre

avec une nana ! ». Donc, j'ai carrément appris

qu'il y avait des paris qui étaient faits sur moi.

Ça m'a beaucoup fait rire quand j'ai appris ça.

Je vais juste prendre deux secondes pour définir homo-amoureuse.

Ça veut dire que tu peux avoir du désir et des relations

sexuelles avec des hommes comme avec des femmes,

mais que tu aurais

tendance à tomber plus facilement amoureuse

de femmes. J'ai l'impression.

Aujourd'hui, c'est ce que je me dirais, mais

quand on a, à 24 ans, complètement changé

de point de vue sur ce qu'on aimait,

je crois que j'ai plus envie de mettre d'étiquette

sur ce que j'ai envie

de construire plus tard.

Autant plus que là, pareil, j'ai cru

avoir l'amour de ma vie et que ce serait

toute ma vie, et puis finalement pas.

Bon, on va arrêter de se

mettre des étiquettes et de se dire

« C'est ça que je vais avoir plus tard,

on verra bien. » Mais c'est juste

pas très pratique pour moi.

Une raison, c'est que quand je suis à une soirée

ou si je dois me mettre sur des sites,

je ne sais pas quoi dire, en fait.

C'est le seul truc qui est un peu perturbant

dans mon...

Il faut expliquer que c'est important de pouvoir se définir,

définir son identité.

Donc effectivement, les mots, ça met des étiquettes,

ça nous enferme,

mais ça nous structure aussi,

ça nous permet de nous inscrire aussi dans une histoire.

Quand on sait qu'on est LGBT,

plutôt que hétérosexuel, ça change énormément de choses.

On pourrait dire « Là, on a passé tout ça,

c'est beaucoup plus simple, le monde,

maintenant on est ce qu'on veut. » Finalement,

pas tant que ça, c'est hyper important

de savoir ce qu'on est, même s'il n'y a

pas de mots qui existent, presque.

Mais dans sa tête, savoir ce qu'on est et ce qu'on veut,

c'est très important. Je comprends que ça soit très

perturbant, et du coup,

ça va être dépendre de rencontres, j'imagine.

C'est ce que j'ai toujours fait dans ma vie,

c'est que...

Je suis un peu sortie beaucoup avec mes meilleurs amis.

Donc là, mes amis doivent être un peu en flip

en se disant « Ouh là ! »

Donc on verra bien,

qui vivra verra. Je crois que je vais être un peu là-dessus.

Du coup, maintenant, il ne reste que

le champ des possibles.

En plus, toi, tu as la particularité que vraiment,

ce champ des possibles soit très étendu.

Du coup, le meilleur pour la suite, c'est tout ce que je te souhaite.

Et puis, te laisser

encore guidée par ce désir

que tu as et cette envie

de vivre comme ça,

qui te porte jusque là.

Il ne peut que se passer le meilleur.

Merci beaucoup. Merci à toi, Lucie, d'être venue

me parler de ton expérience de vie

très riche et tout sauf

linéaire.

C'était première et dernière fois.

Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas

à lui mettre 5 étoiles, à nous laisser un commentaire

ou à en parler autour de vous.

Tous les autres épisodes de « Première et

dernière fois » sont à retrouver sur

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podcast préférée. Vous pouvez aussi

y retrouver mes autres podcasts

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Si vous désirez témoigner dans « Première et

dernière fois », vous pouvez envoyer un

mail à l'adresse première-dernière-fois

arroba slate.fr

Merci à Benjamin Septemours

et Aurélie Rodréguès pour la réalisation

et le montage.

Merci à toutes et à tous et à très bientôt.


Première & Dernière fois 14 Erstes & letztes Mal 14 First & Last time 14 Primeira e última vez 14 Första och sista gången 14 第一次和最后一次 14

Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois. We all have firsts and lasts.

Et pour beaucoup, le cheminement entre les deux est une véritable aventure.

J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles

et eux ces confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première

et la dernière fois.

Lucie a 37 ans, et c'est parce qu'elle est à un tournant de sa vie qu'elle a décidé

de témoigner d'en première et dernière fois.

Jusqu'à 24 ans, elle n'a eu des relations qu'avec des hommes.

Et puis, sa vie a pris un virage quand elle s'est mise en couple avec sa meilleure amie.

Désormais maman et célibataire, elle réfléchit à son identité et à ses désirs.

Bonsoir Lucie.

Bonsoir.

Alors la question rituelle, on se vouvoie ou on se tutoie ?

On va se tutoyer.

Alors on rentre dans le vif du sujet, on y va direct.

Est-ce que tu te rappelles de ta première fois ?

Alors oui, je me souviens de ma première fois.

C'était quand ?

Alors j'avais 19 ans, c'était avec un de mes meilleurs amis.

On avait fait tout notre lycée ensemble.

On était un groupe d'amis, avec filles, garçons, etc.

En fait, on a fait notre seconde, première, terminale ensemble, et puis après moi je

suis allée faire mes études à Paris.

Et puis après, il est venu aussi sur Paris quelques mois plus tard.

Et on s'est rapprochés tranquillement.

En fait, c'était assez amusant parce qu'en fait, c'est un de mes meilleurs amis à ce

moment-là, et il avait eu une relation avec une de mes meilleures amies pendant la terminale.

Il ne me l'avait pas dit, parce que ça ne me regardait pas, mais on était quand même

très très proches, donc quand on est très proches des gens, on finit par se rendre

compte de certaines choses.

Et puis, ils avaient juste eu une relation d'un soir, puis c'était tout.

Donc, il est venu sur Paris et on s'est rapprochés.

Moi, j'avais donc 19 ans, je n'avais encore pas passé le cap et j'en avais envie.

Donc, je ne suis pas sûre que j'étais amoureuse de lui.

Je ne sais pas trop.

Je pense qu'il me fascinait un peu.

C'était quelqu'un qui avait deux ans de plus que moi.

Il avait beaucoup de caractère, mais je pense que je n'avais pas forcément

envie de faire ma vie avec lui.

Mais c'était le candidat idéal pour ça, pour la première fois.

Je crois bien. Je crois qu'inconsciemment, j'avais bien envie de passer à l'étape

d'après. Mais c'est très inconscient à cet âge là.

C'est avec le recul aujourd'hui que je me rends compte de ce qui s'est passé.

En fait, je l'avais logé pendant deux mois chez mes parents parce qu'ils cherchaient

un appartement. C'est à ce moment là qu'on s'est rapprochés.

Et puis, il a pris un appartement à un kilomètre de chez moi.

Donc, ça rapproche.

Et puis, j'ai souvenir d'un soir où je suis allée chez lui et j'ai la sensation,

on n'en a jamais parlé, mais je crois qu'on avait un peu vu ce soir là qu'il

allait certainement se passer quelque chose.

C'est à dire que c'était quelques heures avant, tu savais qu'il allait se passer

un truc ou genre pendant la soirée, tu t'es rendu compte que là, c'était

irrémédiable. Non, c'était vraiment, tu savais avant que c'était le soir.

Oui, il y a eu un, je ne sais pas, on s'est invité.

Il m'a proposé de venir chez lui et j'ai senti qu'il...

Alors, ça remonte un petit peu à loin, donc je ne me souviens plus très bien,

mais j'ai dû avoir senti des codes.

Il y a des petits codes un peu de séduction.

Parce que vous n'étiez pas du tout en couple et vous ne sortiez pas ensemble.

Non, on était vraiment amis, proches.

Donc, c'est un peu bizarre de passer de l'autre côté de la relation.

Ce n'est pas du tout la même chose.

Et en fait, ça s'est fait très naturellement.

Vous avez commencé votre soirée normalement, c'est à dire vous avez

dîné ensemble, vous bu en verre ou vous êtes sauté dessus direct ?

On ne s'est pas du tout sauté dessus parce que moi, je n'avais pas les codes,

un peu de tout ça, donc j'étais un peu timide.

J'avais eu des petits copains avant, bien avant, mais on n'avait jamais

eu de relation sexuelle.

Il s'avère que j'avais failli avec un autre, mais beaucoup, beaucoup plus jeune,

à 13 ans.

Il s'avère que je n'avais pas encore eu mes règles.

C'est marrant parce que j'avais quand même du désir, mais je m'étais dit

ah non, alors là, certainement pas.

J'étais un peu conventionnelle, entre guillemets, je me disais non,

tant que je ne suis pas réglée, ce n'est pas logique d'avoir une relation

sexuelle parce que ça veut dire que je ne peux pas avoir d'enfant, donc il ne faut

pas. On est un peu pleine de préjugés.

Et puis après, j'ai déménagé, j'ai changé de relation, etc.

Je veux dire, j'étais déjà prête à cet âge là, sauf que je m'étais un peu

bloquée. Et puis, pour ça, à 19 ans, on se dit bon, il va falloir

quand même passer à l'action.

Et donc non, ce fameux soir là, j'avoue que c'est un peu flou, je ne

me souviens plus très bien, mais je crois qu'on a fait un espèce d'apéro

ordinatoire.

Et puis voilà, on s'est rapprochés.

En fait, ce qui est assez amusant dans cette histoire, c'est qu'il savait très

bien que j'étais vierge à ce moment là, puisqu'on se connaissait très bien.

Donc, il savait très bien ce qu'il faisait.

Il savait qu'il allait me...

J'appelle ça un peu le rite d'initiation.

Il savait qu'il allait me...

Je ne sais pas quel est le terme, mais...

On dit dépucelé, mais ce n'est pas très joli.

Non, non, non. Mais bon, il t'a initiée volontairement.

Oui, et c'est vraiment ça. Et en fait, ce qui a eu d'amusant, c'est qu'il m'a

vraiment dit... C'était un peu un tutoriel, quoi, j'ai envie de dire.

Alors, ça peut paraître pas très sexy, mais ça l'était.

C'était vraiment pas... Il m'a dit bon, alors viens, tu peux te mettre

comme ça. Et alors, je m'en souviens très bien.

Il m'avait dit une phrase qui m'avait amusée, c'est qu'il m'avait dit donc

là, je suis venue sur lui.

Il m'a dit le but du jeu, c'est qu'elle ne sorte pas.

Très ludique. Oui, c'est très ludique.

Et en fait, c'est un bon conseil, c'est à dire que dans le sens à cette époque

là, de me dire OK. Et en fait, c'est moi qui venais la danse.

Donc, je faisais comme bon me semblait.

Si ça me faisait mal ou pas, c'est moi qui gérais.

Et en fait, je trouve que c'est une super manière de commencer.

Après coup, on comprend que c'est pas mal parce qu'on fait à notre rythme

et on sent qu'on fait autant en suivant le désir.

Tu te souviens d'avoir pris du plaisir ?

Un peu, mais c'était...

Je crois que j'avais surtout beaucoup de plaisir à me dire

que j'étais en train de le faire.

Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui se passent dans la tête

qui fait qu'on n'arrive pas totalement à écouter totalement son corps.

Enfin, en tout cas, c'est ce que je me dirais aujourd'hui.

Donc, ce n'était pas désagréable,

mais j'ai eu d'autres aventures après qui étaient bien plus intenses

et ciblées au niveau du corps.

Tu avais déjà eu du plaisir avec ton corps tout seul avant

ou avec quelqu'un pendant les préliminaires ?

Oui, oui, oui, j'avais déjà, bien sûr, connu.

Donc, je n'avais pas eu d'orgasme ce fameux soir-là.

Et j'avais effectivement connu des préliminaires un peu sympathiques avant.

Après cette première fois, qu'est ce qui s'est passé ?

Vous vous êtes habillée et c'était de nouveau ton ami, ton meilleur ami

ou ça a changé quelque chose dans votre relation ?

C'est un peu flou.

J'ai souvenir que je crois qu'on s'est revu

quelques jours après qu'on a refait quelque chose.

Mais je n'arrive plus à me souvenir exactement si c'est vrai ou pas.

C'est flou.

C'est fou que ce soit aussi flou,

mais que ce soit tout à fait dans le même genre de cadre.

C'est à dire, on n'était vraiment pas dans un rapport amoureux.

Mais c'était pour autant pas triste.

Je crois que j'ai quand même eu un petit coup de bleues une ou deux semaines après,

parce que j'ai compris que vraiment, il ne se passerait rien de plus.

Donc, quand même,

je me suis demandé si je n'avais pas espéré un peu plus.

Et avec leur cul, c'était évident que ce n'était pas une histoire d'amour.

Donc, c'était pas si triste que ça.

Surtout, ce qui a eu d'amusant, c'est qu'une autre de mes amies

a eu une relation avec lui quelques semaines après.

Et c'était aussi sa première fois.

Du coup, il s'est sacrifié pour toute la bande ?

C'est ça ?

C'est exactement ça.

Donc, on était trois.

Donc, je ne sais pas, on devait être une bande d'amis de cinq ou six.

On est quand même trois à avoir eu une relation avec lui.

C'était un...

Il devait y avoir un ou deux garçons dans la bande.

Il était un peu le...

C'était un peu le maître du harem.

Le beau gosse du groupe ?

Je ne le définirais pas comme ça, mais...

Ce n'est pas beau gosse, mais c'est un peu...

Il avait deux ans de plus, donc il avait l'expérience

pour nous montrer un peu le chemin.

En tout cas, c'est un bon initiateur, à priori.

Oui, plutôt bien.

Plutôt bien, oui.

Tu en as parlé avec tes autres amis ?

Tu sais ce qu'elles ont en pensée ou pas du tout ?

Ça s'est su au bout d'un moment, forcément.

Alors déjà, entre nous, on a fini par le savoir.

Enfin donc, la première amie avec qui il avait couché, je le savais.

Et la deuxième, on l'a su quelques semaines après l'une et l'autre. And the second, we found out a few weeks after each other.

C'est là que ça a renforcé nos liens d'amitié, en fait. That's where our friendship was strengthened, in fact.

Aussi bizarre que ça puisse paraître, parce qu'on aurait pu se fâcher, Strange as it may seem, because we could have gotten angry,

mais je crois qu'on avait tout un peu compris qu'il ne s'agissait pas but I think we all understood that it wasn't all about

vraiment d'histoire d'amour, mais plutôt really a love story, but rather a

la découverte the discovery

du désir. of desire.

Donc c'était plutôt... So it was rather...

C'est plutôt chouette ?

Ben oui, en fait, j'en garde plutôt un très bon souvenir.

Et je pense que c'est l'essentiel.

C'est pas un truc plombé, pas un truc triste

ou qui a mené à des conflits.

Vous êtes encore amie avec ces filles aujourd'hui ?

Alors, je suis amie avec ces filles, lui moins.

Malheureusement, ça a été le témoin de mon mariage, mais

je veux dire, on est vraiment resté très proches après.

On n'a vraiment pas eu de soucis ni d'équivoques.

Il n'y a jamais eu, reu de séduction entre nous.

En revanche, il s'est marié.

Et donc, je pense que

je suis la marraine de son fils et

une des amies avec qui il avait couché était témoin à son mariage.

Donc, on est vraiment resté très proches.

Mais après, je pense que, voilà, la vie suit son cours.

On ne travaille pas dans la même région.

Et puis, je pense que sa femme n'était pas super fan du fait qu'il ait eu beaucoup d'aventures.

Du concept ?

J'en sais rien, en fait. Je ne sais pas si elle est au courant ou pas.

J'en sais rien, mais on peut comprendre que ça puisse un peu la...

Même si c'est dommage parce que ce n'était que des aventures de jeunesse.

D'adolescence, ouais.

Voilà. Et qu'aujourd'hui, au contraire, j'ai envie de dire, il n'y a plus de doute.

Est-ce qu'à l'époque, tu avais toujours été attirée par des hommes ?

Oui, absolument.

Je ne m'étais posé absolument aucune question à ce niveau là.

J'ai toujours eu envie de sortir avec des garçons et être avec des garçons.

Et après cette première fois, tu as décidé de...

Puisqu'elle était positive, tu t'es jetée à corps perdu dans le sexe

ou tu as essayé d'avoir d'autres aventures ou d'avoir peut-être quelqu'un que tu aimais ?

Alors, j'ai eu la mauvaise idée de sortir avec un garçon qui était

l'ex de mes amies.

Toujours ?

Oui, je ne vais pas chercher très loin.

C'est un peu là.

Et donc, c'était une aventure de quelques mois

qui m'a fait découvrir pas mal de choses.

Là, pour le coup,

beaucoup plus de choses, quoi.

Mais c'est une histoire qui était un peu compliquée parce que ça m'a...

Ça a troublé ma relation avec mon amie.

Donc, du coup, ça n'a pas été une histoire très heureuse pour ça.

Mais après, voilà, j'ai eu d'autres aventures avec des garçons.

C'est difficile de résumer de 19 à 24.

Mais c'est une période, je pense, d'expérimentation.

Ça a été quelque chose de positif pour toi ou au contraire, tu dis ?

Oui, oui, j'ai eu plusieurs relations.

Il y a des garçons avec qui je suis restée deux ou trois mois, d'autres six.

Ça n'a jamais été des relations très longues.

Je pense qu'il y a eu des garçons avec lesquels j'ai eu quelques sentiments,

mais que ce n'était pas le cas en retour.

Donc, ça, du coup, ça se développe pas.

J'ai envie de dire que c'est moins intense quand c'est que d'un côté.

Mais je n'en suis pas si sûre aujourd'hui de savoir si j'avais des sentiments ou pas.

Parce que je pense que j'avais très envie d'en avoir.

Donc, ça, je n'ai pas encore la réponse à ces questions-là.

En tout cas, ce ne sont pas des histoires avec lesquelles

je me suis lancée à corps perdu en termes amoureux.

Par contre, sexuellement, c'était très agréable avec la plupart d'entre eux.

J'en ai un ou deux où c'était un peu catastrophique.

C'est arrivé des gens que je ne connaissais pas bien.

J'avais rencontré dans des cafés, dans des bars, où là, ça peut être un peu...

Ça peut arriver que ça ne matche pas.

Et c'est terrible quand ça ne matche pas.

Ça peut être terrible.

Mais sinon, voilà, il y en a eu d'autres où c'était plutôt agréable.

On va faire une petite pause, un petit jeu basé sur le jeu à boire.

Je n'ai jamais.

Donc, je vais donner des affirmations.

Tu vas me dire si ça te fait penser à des choses, si tu as fait ces choses

ou si tu as des anecdotes à propos de ça ou des envies.

J'ai déjà sodomisé un ou une de mes partenaires.

Alors, je ne crois pas.

Non, ça dépend ce que ça veut dire.

À ta décharge, ça peut arriver par mégarde.

Non, j'ai le doigt, mais...

Non, mais ça compte, ça compte.

Ah oui, voilà. Je l'ai fait avec un partenaire, mais je n'ai pas super apprécié.

J'ai déjà été sodomisé.

Oui, par ce même partenaire.

Et je n'ai pas du tout aimé non plus.

Et en plus, il a un peu oublié de me demander mon avis, ce qui est une erreur.

C'est la fameuse sodomie par mégarde.

Exactement.

Ce n'est pas terrible.

En fait, j'avoue, surtout pour une première fois, j'imagine.

Enfin, je veux dire, ça se prépare, ça se discute.

Oui, on évite de le faire par mégarde, normalement.

Oui, en fait, j'étais jeune.

Il avait quatre ans plus que moi.

C'était donc...

Il me montrait pas mal de choses à ce niveau là.

Je n'avais pas beaucoup d'expérience.

Et donc, j'ai fait tout ce qui semblait être sympa.

Mais en fait, moi, je n'ai pas apprécié.

Bon, après, maintenant, je le sais.

Ça, c'est sûr.

Mais après coup, je me dis mince, j'aurais préféré découvrir ça dans un autre contexte.

Moi, c'est pas...

Pas bravo, monsieur.

Clairement pas.

J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.

Alors oui, avec ma femme qui nous avait offert pour la Saint-Valentin

un gode un peu présomptueux.

Mais vraiment de taille beaucoup trop élevée.

Et donc, ça n'a absolument pas marché.

Et pour elle et pour moi...

Genre ça ne rentre pas ?

Ouais, c'était vraiment...

Ouais, enfin, qu'à moitié, au bout d'un moment, on se disait

ça va être compliqué.

Après, je disais non, mais attends, on va réessayer.

On va...

Faut juste tenter.

Et puis au bout d'un moment, on fait non, en fait, c'est un mauvais achat.

Qu'il est resté rangé.

Ouais, malheureusement, parce que ça coûte quand même un petit peu d'argent.

Mais...

Et c'était 20 à taille.

Un ordre d'idée de taille.

C'était un truc de genre les 30 centimètres.

Non...

25 centimètres de diamètre ou...

Non, mais en plus, il était avec des couleurs sympas, un peu flashy et tout.

Donc, on ne se rend pas compte.

On se dit ça va, c'était pas la réplique...

Avec des grosses veines et tout.

Ouais, qui n'est pas hyper...

Enfin, moi qui, personnellement, ne m'attire pas vraiment.

Donc là, il y a un petit côté jouet qui était un jouet un peu gros.

Quoi, voilà.

Total respect.

Il y a ça, effectivement, parce que c'est souvent du matériel qu'il faut préparer aussi.

Un peu comme les plugs à noeuds.

C'est des trucs où il faut d'abord passer par un dildo de taille moyenne ou petit d'abord,

moyenne et puis grand parce que...

Mais c'est vrai qu'attaquer direct la grosse machine, c'est parfois compliqué.

On en avait d'autres avant.

Mais c'est que là, celui-là, on s'est dit ça demande un peu trop de travail.

Il fallait pratiquer un peu plus.

Et il s'avère qu'on n'a pas réussi à pratiquer suffisamment pour que ça fonctionne.

Et puis, au bout d'un moment, on ne va pas s'acharner non plus.

Si ça ne marche pas, ça ne marche pas.

Et puis, ce n'est pas grave. Ce n'est pas le but.

J'ai déjà pensé à ma liste de courses pendant le sexe.

Absolument jamais, non.

Non, non, c'est triste quand même.

Enfin, après, il y a peut-être des courses sympas,

à part peut-être justement du lubrifiant ou des trucs qui peuvent correspondre à mince.

Notez, pensez à acheter du lubrifiant pour la prochaine fois.

Ça ne m'est jamais arrivé.

Non, mais des fois, le stress, le travail, les cours, les trucs,

on peut se laisser prendre par des pensées.

Mais c'est chouette.

C'est tout à ton honneur de penser à ton partenaire ou à ta partenaire

pendant le sexe.

Je ne sais pas. En fait, tu me dis si on pense à autre chose, il faut arrêter.

En fait, mais voilà, c'est tout à fait vrai.

J'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.

Alors malheureusement, ça m'est arrivé d'avoir des flashs parce que j'ai eu

j'ai ma mère qui a fait un AVC très compliqué

et qui s'est retrouvée un peu alitée à ne plus pouvoir parler,

avoir des gros soucis de santé et on se ressemble un peu physiquement.

Et donc, moi, je l'ai

aidée pendant un an et demi à être auprès d'elle, etc.

Et donc, ça m'est arrivé d'avoir des flashs, de voir ses jambes

au lieu des miennes, par exemple.

Ça, c'est pas terrible pour le sexe.

J'imagine.

Donc voilà, ça, mais ça n'a pas duré très longtemps.

Voilà, il y a eu un an et demi où il y a eu des moments où j'avais des flashs,

voilà où je voyais ma mère parce que j'avais un rapport au corps avec elle,

où je l'ai aidée beaucoup au niveau du corps.

Et donc, de revoir mon corps, c'était un peu confus.

Ça s'est réglé?

Ben oui, parce qu'elle est partie.

Donc voilà, ça a un peu calmé le truc.

C'était pas tout le temps, mais il suffisait que je l'ai vue pendant deux heures,

deux jours avant et puis là, ça pouvait être un peu perturbant.

Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.

Non, absolument jamais.

Je suis très sage.

Non, je suis très organisée.

Non, j'ai par contre une anecdote qui est amusante,

c'est que pendant ma deuxième grossesse, je crois,

il y a un moment où pendant les neuf mois de grossesse,

on a le désir qui est un peu chamboulé.

Les trois premiers mois, il se passait pas grand chose.

Et puis, il y a un moment où ça s'excite.

Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas pourquoi ça marche comme ça,

mais en tout cas, chez moi, c'était très, très fort.

Et il y a eu des moments où ça m'est arrivé une fois

d'avoir vraiment très, très, très envie que ma femme n'ait pas envie.

Elle dormait, je me suis dit bon, je vais la laisser tranquille.

Je vais me lever et de partir aux toilettes,

me masturber parce que c'était trop violent, ça me faisait mal.

Et c'est là que je me suis dit wow,

est-ce que c'est ça que les hommes sentent quand ils ont vraiment très, très envie ?

Parce que moi, c'était la première fois que ça m'est arrivé que ce soit aussi violent.

Et un peu possédé, un peu possédé par l'enfant qui est en toi.

Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais si au final, tu as du plaisir, c'est cool.

Oui, mais c'était presque vital.

Donc ça, c'est un peu particulier quand même.

Cette espèce d'urgence de la masturbation.

Ouais, en tout cas, moi, je ne l'avais jamais connue et je l'ai connue que dans ce contexte là.

J'ai déjà éjaculé.

Je crois pas.

J'ai souvenir d'une fois où je me suis posé la question,

mais j'avais pris un bain très long avant.

Donc je crois que c'est plutôt,

c'est plutôt plus un bain qui s'est...

Qui avait gardé de l'eau à l'intérieur.

Je pense.

Est-ce que c'est quelque chose qui t'intéresse, que tu veux expérimenter ?

Je me suis jamais posé la question.

Ça dépend ce que ça engendre, si c'est...

Est-ce que c'est plaisant ? Oui, pourquoi pas.

Souvent quand même.

C'est plus agréable que désagréable en tout cas.

Alors pourquoi pas ?

À l'âge de 24 ans, après avoir couché exclusivement avec des hommes,

tu t'es mise en couple avec ta meilleure amie.

Est-ce que tu avais été attirée par une femme avant elle ?

Absolument pas.

En fait, c'est quelqu'un avec qui j'étais au lycée,

qui connaissait les partenaires dont j'ai parlé avant,

qui en fait a fait complètement partie de ma vie,

donc de mes 17 ans à 24 ans.

En tant qu'elle faisait partie de mes meilleures amies,

on se voyait tout le temps.

Jusqu'au moment où on se rend compte que la relation

n'est pas tout à fait classique.

J'ai même des ex qui m'ont dit

« Mais c'est étrange votre relation quand même, vous êtes très proches. »

Je dis « Oui, dans le déni complet. »

Et il s'avère que cette amie a eu une relation avec une femme.

Et quand elle me l'a annoncé, j'ai pas très bien réagi.

Ça peut arriver quand on est dans le déni.

C'est une sorte de jalousie ?

Non, c'est pas une jalousie.

C'est une sorte de jalousie ?

En fait, je crois que ça m'a fait peur surtout.

Ça m'a fait peur parce que d'un coup,

elle me disait qu'elle pouvait être homosexuelle.

Et comme moi, c'était une part très inconnue chez moi,

et puis que je soupçonnais pas que...

Tu y avais jamais réfléchi ?

Absolument pas, jamais.

Pourtant, on m'avait donné des codes.

Enfin, pas des codes, mais on m'avait donné des...

des éléments pour le comprendre,

mais quand on veut pas le voir, on le voit pas du tout.

Et donc, en fait, quand elle m'a...

Quand elle a eu cette relation,

j'ai pas très bien réagi et j'ai...

Enfin, je lui ai juste dit,

« Ah bon ? Très bien, tu fais ce que tu veux.

Non, mais y a pas de problème. »

Donc on s'est pas fâchés ou quoi que ce soit,

mais elle a bien senti que j'étais pas à l'aise avec ça.

Un peu plus tard, donc, elle a eu une relation assez courte avec elle.

Je pense que la jalousie est rentrée en...

Enfin, la jalousie est arrivée,

mais j'en avais pas conscience, évidemment.

C'est une fille qui lui a fait du mal,

qui a pas été cool avec elle.

Et donc, j'ai joué un peu le Saint-Bernard,

à vouloir la protéger en disant,

« Mais non, c'est pas grave. Viens, ça va bien se passer. »

Donc...

Et en fait, j'étais en train, tout bonnement,

de nouer une relation autre avec elle,

sans m'en rendre compte, vraiment.

Et puis c'est pareil, elle, quand je lui parlais des mecs,

elle était jalouse, en fait. Elle était un peu possessive.

C'est là qu'on s'est rendu compte qu'il se passait quelque chose.

On arrivait pas à se quitter,

on allait chez l'une, chez l'autre,

et on dormait tout le temps chez l'une, chez l'autre.

Mais on avait aucun équivoque physique, en fait.

C'était que...

Affectif ?

Affectif, voilà.

Comment ça s'est passé ?

C'était quand la première fois avec elle ?

En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'on a...

On s'est « convoquées », entre guillemets.

On s'est donné rendez-vous,

et on s'est vues, et en fait, on s'est dit, bon,

notre rapport est trop exclusif, l'une envers l'autre.

C'est pas sain.

Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on va arrêter de se voir quelques temps.

Et au moment de se dire au revoir,

on dit, bon, on va peut-être continuer quand même à se voir.

Enfin, on va finir cette discussion.

Qu'est-ce qu'on fait ?

Est-ce que tu veux aller au cinéma ?

Je dis, en fait, il faut que je travaille,

parce que c'était en journée.

Je dis, il faut que je retourne travailler.

On a tiré à pile ou face, en fait.

Parce qu'on arrivait pas à se décider,

on arrivait pas à se séparer,

parce qu'on savait qu'en se séparant,

on allait plus se voir pendant quelques semaines.

On a tiré à pile ou face et on s'est dit,

bon, en fait, c'est tombé sur le côté où on pouvait aller au cinéma.

Et donc, on est partis, on a été au cinéma.

Tu te souviens de ce que vous avez vu ?

C'était quoi ?

Un film qui s'appelle Je déteste les enfants des autres,

qui n'était pas un excellent film, on va pas se mentir.

Votre approchement physique, ça s'est passé au cinéma ?

Pas du tout.

En fait, on est retournés chez Zelle.

En fait, on dormait ensemble.

Elle avait un petit studio, donc il y avait un lit de place.

On s'est couché et puis on a regardé un film dans son lit.

On s'est dit bonne nuit.

Et au bout de quelques minutes,

c'est moi qui me suis rapprochée d'elle

et qui ai fait le premier pas.

Je pense qu'elle osait pas faire le premier pas

parce que j'avais été un peu réticente au départ

au fait qu'elle avait eu des relations avec des femmes.

Et on était amies, donc c'était quand même un enjeu fort.

C'est-à-dire qu'il y avait le problème de l'homosexualité

mais aussi le problème de l'amitié

qui d'un coup, ça glissait vers un autre genre de rapport.

Mais comme il y avait eu une espèce d'ultimatum qui avait été mis

parce que notre rapport était pas très sain, un peu conflictuel,

c'était soit on faisait quelque chose ou soit pas.

Et donc, c'est moi qui suis passée à l'acte.

Ça s'est passé comment, le sexe avec une femme, la première fois,

alors que tu y avais jamais réfléchi ?

En fait, c'est assez naturel.

Je dirais que ce qui m'a perturbée, c'est pas le sexe avec une femme,

c'est le sexe avec une amie.

Parce que ça perturbe, ça, quand même, de voir son amie nue,

de voir son amie...

Mais après, enfin si, on cherche quand même...

J'ai quand même cherché un sexe d'homme à un moment donné.

Je disais, alors attends, c'est où ? Qu'est-ce qui se passe ?

Donc ça, ça perturbe un petit peu quand même.

Mais en fait, c'était vraiment une histoire d'amour.

Donc ça a coulé tout seul de source, en fait, vraiment très simplement.

Il n'y a rien qui t'a bloquée ou rien qui a nécessité plus de temps, justement ?

Non, absolument rien.

C'est le lendemain où, par contre, là, j'étais un peu chamboulée.

Comment ça s'est passé, le lendemain ?

Le lendemain, on s'est dit au revoir, extrêmement gênée, évidemment.

Je suis rentrée chez moi et j'ai appelé une de mes meilleures amies,

celle avec qui on avait déjà partagé le...

Elle était très au courant de tout mon parcours,

comme j'étais au courant du sien.

Et quand je l'ai appelée pour lui dire,

je lui ai dit, oh là là, je ne sais pas ce qui m'arrive,

je ne sais pas ce qui nous arrive, je ne sais pas ce qui s'est passé.

Elle m'a dit, enfin !

Et là, je lui ai dit, comment ça, enfin ?

Je lui ai dit, mais non, mais c'est évident,

ça fait des années que vous vous tournez autour,

il était temps qu'il se passe quelque chose entre vous.

Ça t'a fait du bien d'entendre ça ?

Ça m'a un peu perturbée, parce que là, je me suis dit,

mais moi, je suis la dernière au courant,

qu'est-ce qui se passe ?

Mais bien sûr, ça m'a soulagée,

d'autant plus que c'est une époque...

Je sais que c'était il n'y a pas si longtemps que ça,

mais il y a dix ans,

on en parlait quand même un petit peu moins qu'aujourd'hui.

Donc, c'était quand même pas très confortable,

et déjà, d'avoir quelqu'un de son entourage

qui est très compréhensif par rapport à ça, ça aide.

Ça aide beaucoup, même.

Donc, elle m'a bien aidée,

elle m'a dit, mais vous n'avez rien à perdre.

Quand est-ce que vous avez décidé de vous mettre en couple ?

En fait,

on était déjà un peu un couple.

On avait juste passé le cap de l'assumer

et d'officialiser, mais on était déjà un peu en couple.

Après, il a fallu

en parler, et ça, c'était plus compliqué.

Je l'ai fait étape par étape,

mais j'avoue que

j'ai mis six mois quand même à en parler à mes parents.

Ils n'ont pas super bien réagi

sur le jour même.

Ça ne s'est pas très bien passé.

Mais c'est pareil,

ils avaient le choc de connaître très très bien

la personne avec qui

j'avais cette relation.

Donc, c'est d'un coup,

ça chamboulait aussi ça.

Ils ne s'y attendaient pas du tout, puisque j'avais toujours été avec des garçons.

Ils n'ont pas compris.

À un moment, vous vous êtes donc retrouvée en couple officiellement.

Tu as fait ton coming out.

Vous avez été en couple 12 ans.

Vous vous êtes mariée, vous avez fait des enfants.

C'était naturel, simple,

tout ça a coulé de source pour toi.

Tu ne t'es pas dit à un moment

où sont les hommes ?

Absolument pas.

Comme c'était une histoire d'amour,

c'était extrêmement fort.

Je ne me suis jamais posé la question

des autres,

que ce soit homme ou femme.

À partir du moment où mon coeur

était beaucoup plus

à l'avant,

mon coeur était

pris pour quelqu'un,

les autres ne m'intéressaient pas.

C'est ta première vraie grande histoire d'amour ?

Oui, à 12 ans.

Ça change quoi le sexe quand on est amoureux ?

Tout ?

Tout, et c'est là où c'est perturbant pour moi.

Moi, ça a été beaucoup plus fort avec elle.

Je ne sais pas si c'était fort

parce que c'était une histoire d'amour ou parce que c'était une femme aussi.

Là-dessus,

je n'ai pas encore la réponse.

J'ai quand même eu des relations sexuelles

très agréables avec des hommes, mais

là, quand c'est vraiment une histoire d'amour

très forte, je trouve que

la dimension sexuelle prend beaucoup plus d'ampleur.

C'est bien plus fort.

C'est incomparable.

Tu as eu deux enfants que tu as portés.

Est-ce que la maternité a changé

quelque chose de ta vie sexuelle ?

Tu dis qu'en l'occurrence, tu as eu des grosses phases de désir

pendant la grossesse, par exemple.

Oui, alors ça a changé

pas mal de choses.

Il y a les trois premiers mois où on a quand même

envie de vomir, donc ça ne va pas très bien

avec l'envie sexuelle.

Ce qui est cool, c'est que quand tu es avec

une femme, je ne vais pas faire de généralité,

mais disons que j'étais avec une femme qui n'avait

pas... Je ne sentais pas

du tout de pression à ce niveau-là, donc

si je n'avais pas envie, ce n'était pas grave.

Je dirais presque que c'est

l'inverse, c'est-à-dire que comme elle m'a vu

pas bien pendant plusieurs

semaines, le moment où

j'étais de nouveau disponible,

elle était perturbée.

Elle me disait « Ah oui, c'est bon, t'es sûre ?

Pourquoi ? »

Après, c'est quand même

moins pratique, on ne va pas se mentir.

Enfin, je veux dire,

au niveau du corps. Après, c'est

quand même pareil, c'est très fort parce

qu'on est en train de faire un enfant, donc

c'est fort de faire l'amour

quand on est en train de faire un enfant enceinte, ça a

beaucoup de sens, en fait.

Mais c'est sûr qu'au terme de fréquence,

c'est un peu moins,

et puis c'est moins facile pour certaines positions,

évidemment, puis ça peut faire un peu mal.

Et par

contre, après, au niveau du corps,

ça m'a un peu perturbée.

J'ai eu une césarienne, donc

on met un peu plus de temps à s'en remettre.

Et évidemment,

la grossesse ne fait pas

que du bien au niveau du corps, pour certaines parties

du corps, enfin en tout cas chez moi. Donc j'ai un petit peu

perdu confiance en moi

au niveau physique.

Et puis on est avec des enfants,

on a

moins de temps, on est un peu plus fatigué,

donc ça a forcément un impact là-dessus,

évident. Et du coup, comment tu te sens

par rapport à ton corps maintenant, parce que ça fait quelques

années ? Heureusement, quelques

mois, quelques années après, le corps reprend

pas tout

à fait, mais presque sa

forme d'avant.

Mais c'est sûr que

je dirais six mois, enfin il y a

une bonne année pour que le corps se remette

un peu en place. Donc neuf

mois pour faire, neuf mois pour défaire.

C'est un peu plus en réalité, parce que nos modes de vie

ne sont pas hyper adaptés à cette

gestion-là. Donc oui,

dans mon expérience, c'est une bonne année.

Oui, c'est ça. Et puis je pense qu'avec la

césarienne aussi, ça joue. Il faut quand même

remusculer le périnée, refaire les abdos,

tout ça. Et alors avec

un enfant, on est un peu débordé, on n'a pas toujours

le temps de faire ce qu'il faut. Et puis

ça dépend si on était sportif ou pas avant.

Moi, je ne suis pas non plus...

la reine des abdos avant, donc

le boulot après,

ce n'est pas évident de

reprendre à ce niveau-là.

Mais le désir est revenu ?

Moi, il n'est pas vraiment parti.

Mais on a plus eu

un souci

logistique en fait.

Parce que pas le temps, parce que

on pouvait très peu faire garder

nos enfants.

Voilà. Et puis

j'avais une femme qui était

de moins en moins... qui avait de moins en moins

envie. Donc là,

c'est lié quand même. Si l'autre a moins envie,

on ne peut pas toujours avoir

de relation, évidemment.

On va faire un deuxième petit jeu

basé sur ton imaginaire sexuel

et érotique. On va parler des oeuvres

qui accompagnent ton imaginaire

érotique, et en particulier le livre qui

t'excite. Alors moi, je ne suis pas une

grande lectrice, mais

j'ai souvenir d'un livre

que j'avais lu il y a quelques années

qui m'avait marqué, qui s'appelait

24 heures de la vie d'une femme.

Si mes souvenirs sont bons.

Où ça parlait

justement d'un désir

soudain, en fait.

Et ça, c'était assez excitant. Mais après, je n'ai pas

souvenir de choses très...

sexuellement

décrites très fortes, mais c'est

plus justement ce désir soudain

d'un inconnu

pendant 24 heures qui était assez excitant

dans mes souvenirs. Je crois me souvenir que c'est un livre de

Stéphane Zweig. C'est un grand

classique de la littérature et effectivement

qui porte beaucoup de...

de la force du désir.

C'est assez beau dit comme ça.

Le film qui te fait vibrer.

Alors, j'en ai plusieurs, puisque j'ai plusieurs

orientations.

J'en ai vu un récemment

qui est quand même pas mal,

qui s'appelle Carole. En fait,

je crois que j'aime bien quand il y a des amours interdits

un peu. Je trouve ça assez excitant.

Après, en série,

si je continue dans cette thématique-là,

il y a Elward, évidemment, qui marche quand même très bien,

qui suggère quand même très bien

l'érotisme, que je trouve

qu'il y a vraiment un très bon dosage là-dessus.

Qui montre en plus la maternité

dans les couples de femmes, qui montre

plein de formes différentes

d'amour entre femmes. C'est une série

qui est juste le référentiel de

toutes les femmes bisexuelles et lesbiennes

parce que, déjà, il n'y a rien d'autre.

Pas grand-chose d'autre. Et qui est

une oeuvre assez puissante,

assez forte.

Elle m'a beaucoup marquée. D'ailleurs, c'est amusant parce que

c'est donc la femme avec qui j'ai

été pendant des années qui m'avait montré un premier épisode

quand on était amies, auquel j'ai dit

« Oh là là, c'est quand même

très chaud ! » Parce que j'étais, voilà,

pas à l'aise avec ça. Mais maintenant,

j'ai vu toutes les saisons et je trouve que

ça, voilà, c'est très fort.

Et si je devais donner un film à tendance

plus hétéro, il y a Dorothy Nansing qui m'avait

marquée à l'époque. Elle est quand même assez sympathique

avec la danse et tout.

L'image qui te donne des frissons de plaisir ?

Je dirais que l'image,

c'est presque plus un geste, mais

je trouve que des mains

qui pétrissent une pâte, c'est quand même assez sexy.

C'est assez agréable à regarder.

Tu as un fantasme boulanger ?

Ou boulanger ?

Ouais, je sais pas.

Est-ce que ça marche aussi avec l'argile ?

Des trucs un peu plus...

Oui, on peut parler de ghost aussi.

Oui, l'argile, les mains qui pétrissent,

c'est quand même

assez sexy.

Beaucoup de sensualité dans le pétrissage.

La musique qui te met le mieux dans l'ambiance ?

Déjà, est-ce que tu utilises la musique

dans ta vie sexuelle ?

En fait, moi j'écoute beaucoup de musique dans la vie.

Donc si j'en écoute et que

ça invite une relation sexuelle,

je la coupe pas,

à part si elle n'a aucun rapport.

Je sais que moi j'aime beaucoup

Lassa, par exemple,

qui est une voix de femme

vraiment suave,

vraiment agréable.

Je sais que quand j'écoute ça,

ça me met plutôt dans de bonnes prédispositions.

Et là, j'ai découvert un nouveau

morceau aussi que je trouve

qui favorise aussi un petit peu ça.

C'est Fever de Balthazar,

que je connaissais pas du tout.

J'ai découvert ça assez récemment.

Je me suis dit, ah, si j'écoute ça,

ça me met dans l'ambiance.

Je le note. Je connais pas du tout, je le note.

A découvrir, je vais découvrir ça ce soir.

Le parfum qui réveille tes sens, ou l'odeur ?

J'ai eu des partenaires

avec des parfums

très forts.

C'est des odeurs que j'ai ressenties

après, plus tard. Je trouve ça très perturbant

que d'autres hommes,

et la même odeur

que quelqu'un avec qui j'ai eu une relation.

J'aime pas trop identifier quelqu'un avec une odeur de parfum.

Je préfère l'odeur de sa peau.

Je suis pas contre le parfum,

mais je trouve que ça biaise un peu

le rapport.

Mais il y a une odeur que je trouve

très excitante, c'est l'odeur de la truffe.

C'est un peu bourgeois, mais j'ai découvert

cette odeur récemment,

et quand je mange de la truffe, ou quand je sens de la truffe,

je trouve ça hyper excitant. Je sais pas pourquoi.

C'est une super réponse. Je ne l'avais jamais

entendue, mais je note la truffe érotique.

On va désormais parler de ta dernière fois.

Est-ce que tu t'en rappelles ?

Oui. C'était quand ?

C'était il y a deux mois.

Un peu particulier, c'est quelqu'un que je connaissais

absolument pas. J'étais à un

concert. C'était un

ami d'ami d'ami.

On s'est retrouvés à deux heures du matin

à boire des verres.

On était, je sais pas, sept, huit,

à papoter, à refaire le monde.

Donc c'est un

Colombien,

acrobate de cirque, danseur,

tout ça. Sexy.

Oui, en fait,

plutôt sexy, et puis avec un accent

tout à fait charmant. On avait

un peu bu, je vais pas mentir. On était

à l'aise, disons.

Et en fait, on s'est échangé des

regards. On a parlé un petit peu,

mais pas beaucoup. Je dirais

en tout et pour tout, même pas dix minutes.

Mais on était

dans un terrain

de confiance, parce qu'on savait qu'on avait des gens

en commun qu'on connaissait.

Oui, c'était pas un total inconnu non plus.

Il m'a dit qu'il

venait de se séparer

avec sa compagne.

Moi, je lui ai dit

je suis en procédure de divorce,

donc je vois très bien ce que tu ressens.

Et on a tous les deux tombé un peu sur

le qui vivra verra, il faut profiter,

il faut pas se laisser abattre, etc.

Et donc,

on s'est échangé un regard où je me suis dit il va se passer

quelque chose. Donc je suis partie aux toilettes

et je me suis dit

qu'est-ce que je fais ? Et j'ai ouvert

la porte et il était derrière la porte.

Donc,

on s'est embrassé.

Il doit être, je sais pas, 2h30

ou 3h du mat à ce moment-là.

Et en fait, je me suis posé absolument aucune question.

Je me suis dit, bah allez, c'est parti, on y va.

Sauf que ce qui était un peu compliqué, c'est que

moi j'avais bu et je dormais

chez une copine

qui me disait, bah comme t'as bu, tu prends pas le volant,

donc dors chez moi, mais dans sa chambre.

Donc, c'est pas possible.

Et lui, c'était pareil en fait. Il dormait

chez une copine dans la même chambre

que quelqu'un. Donc on était un petit peu coincés.

Il faisait très froid. On était au bord

de la mer, donc on marche un peu

sur la plage. Donc là,

je dis à mes amis, on se rejoint

après. Donc là, c'est très drôle parce qu'ils me

regardent, ils comprennent pas du tout ce qui se passe, parce qu'ils

ont pas vu le truc se passer, vu que ça

a été très très rapide.

Il me dit, bah attends, j'ai ma voiture là. Et puis en fait,

on a été dans la voiture.

On a eu un rapport

dans la voiture et ça, c'était

très sympa, très simple.

Pas beaucoup de... C'était pas très

compliqué, quoi. On se connaissait pas beaucoup. On était

dans le même désir, lui et moi, de

juste profiter un instant.

Alors que tous les deux, on était

dans une situation de

deuil affectif d'une autre relation.

C'était donc la première fois après la séparation ?

Exactement.

Ça t'a fait quoi, de recoucher avec un homme ?

Alors, j'avais oublié que la barbe, ça pique.

Je sais que c'est un peu

con de dire ça, mais je me suis dit, ah oui, c'est vrai.

Enfin, une barbe de trois jours, pas une barbe

de dix jours, dirons-nous.

Donc ça, ça m'a fait un petit peu drôle.

Y'a pas que l'aspect homme, y'a aussi

l'aspect de quelqu'un d'autre, que

la personne avec qui t'as passé douze ans,

que ce soit un homme ou une femme, déjà, ça perturbe.

Bon, après, voilà,

comme c'était un peu soudain et pas du tout

programmé, je me suis pas posé beaucoup de questions.

T'as retrouvé tes marques très

vite avec le pénis, par exemple ?

Oui et non. J'ai quand même eu deux, trois doutes.

Y'a eu des moments où j'ai quand même pris le recul en me disant,

alors attends, c'est quoi déjà ? C'est où déjà ?

Comment on met le liapot ?

C'est exactement.

Les zones érogènes et tout.

Mais en fait, moi je lui ai dit,

je lui ai dit, ah merde, on a été

très spontanés, je lui ai dit, bon tu m'excuses,

mais ça fait un moment que j'ai pas fait avec

un garçon, et il m'a dit, mais c'est pareil, on s'en fout.

Donc il était très à l'aise, il m'a mis

très à l'aise, et moi aussi.

Ce qui m'a étonnée aussi, c'est la forme des fesses.

Je sais que ça peut paraître un peu bizarre, mais

la forme des fesses d'un homme et d'une femme, ça n'a rien à voir,

en fait. Y'a moins de courbe, en fait.

C'est beaucoup plus rugueux. En plus, ils étaient acrobates,

donc c'est tout con, mais c'est pas tout à fait la même chose.

Et donc j'ai souvenir

de chercher un peu, de dire, ah oui,

alors attends, oui, c'est pas pareil.

Mais sinon, après c'est...

Bon, c'était moins sensuel

qu'avec... Mais je pourrais

pas définir ça comme

un homme ou une femme,

c'est ce garçon-là,

après moi avoir vécu avec...

Bien sûr. Donc, avec une femme,

donc c'est pas...

C'est juste qu'effectivement, y'a des trucs,

la pilosité, la forme du corps,

et je me suis posé deux-trois questions

sur le... Ah oui, attends,

comment on s'y prend déjà.

Mais c'est un peu comme le vélo, ça s'oublie pas complètement,

et puis, j'ai envie de dire,

on se laisse porter aussi par ce

dont on a envie, donc ça coule

de source.

T'as l'impression d'avoir pris plus de plaisir qu'à l'époque,

avant ta relation avec

une femme, tu prenais avec des hommes ?

Tu penses que tu te connais mieux ?

Oui, je pense que je me connais

mieux, et que

j'ai un peu plus pensé à moi.

Ça peut paraître un peu

égoïste de dire ça, mais

avant j'étais toujours inquiète

de l'autre.

Là, l'idée c'était

que je profite,

lui aussi évidemment,

et il était très généreux d'ailleurs à ce niveau-là, donc

oui, c'était

plus simple quand même qu'avant.

Après, ça restait quand même un inconnu,

donc on fait quand même pas les mêmes choses

avec un inconnu qu'avec quelqu'un qu'on connaît

bien, avec qui on a plusieurs rapports.

C'est quoi les choses qu'on fait pas avec un inconnu ?

C'est plus au niveau de la sensualité, je dirais. Les préliminaires

durent moins longtemps, enfin j'en sais rien.

Je dirais pas que je me suis interdit des choses,

mais après,

c'était quand même pas...

Dans une voiture, c'est qu'on peut pas

non plus faire dix mille choses,

et il faisait 2°C, et tout ça,

mais c'est pas forcément de la censure, mais on se laisse

moins aller en termes de... Il y a pas de sentiments

aussi. Il y a pas cette dimension-là,

disons qu'on est que sur la dimension sexuelle,

au niveau du coeur, ça va. On s'avoue moins,

on regarde peut-être moins l'autre aussi,

on l'admire moins. Oui, c'est ça,

ça prend moins tout le corps, je dirais.

C'est plus ciblé en termes de plaisir.

Et maintenant ? Comment tu

te définis maintenant, surtout ? Alors maintenant, c'est un peu

le bazar.

Là, c'est un peu le bazar,

parce que...

je sais pas vers qui me tourner,

et parfois je me dis, mais tu t'en fous,

fais comme t'as toujours fait.

Mais je sais pas pourquoi je sens que...

C'est tout bête, mais déjà,

sur quel site je vais ?

Donc, si, il faut aller sur des sites,

alors c'est ça qui est rigolo aussi. Sur les sites, il faut aussi dire ce qu'on cherche.

Donc en l'occurrence, si on sait pas ce qu'on cherche,

c'est plus compliqué. Voilà,

c'est ce que j'ai mis. J'ai dit, on verra bien.

Je ne sais pas.

Je préfère être franche à ce niveau-là,

j'en sais rien. Déjà, je sais que là, aujourd'hui,

j'ai pas envie d'histoire d'amour, là, tout de suite,

parce qu'il faut le temps de penser un peu les plaies.

Mais tu sais pas actuellement

si tu peux tomber amoureuse d'un homme, par exemple ?

Alors voilà, ça c'est une question

en quelle j'ai

absolument pas la réponse.

Je suis pas sûre d'avoir déjà été amoureuse d'un homme.

C'est pour ça que je me demande si je suis pas

homo-amoureuse. Mais,

quand j'en parle dans mon entourage, c'est assez rigolo

d'ailleurs, parce que tous mes amis hétéros disent

« Mais non, tu vas te remettre avec un mec ! »

Et tous mes amis homos disent « Mais non, tu vas te remettre

avec une nana ! ». Donc, j'ai carrément appris

qu'il y avait des paris qui étaient faits sur moi.

Ça m'a beaucoup fait rire quand j'ai appris ça.

Je vais juste prendre deux secondes pour définir homo-amoureuse.

Ça veut dire que tu peux avoir du désir et des relations

sexuelles avec des hommes comme avec des femmes,

mais que tu aurais

tendance à tomber plus facilement amoureuse

de femmes. J'ai l'impression.

Aujourd'hui, c'est ce que je me dirais, mais

quand on a, à 24 ans, complètement changé

de point de vue sur ce qu'on aimait,

je crois que j'ai plus envie de mettre d'étiquette

sur ce que j'ai envie

de construire plus tard.

Autant plus que là, pareil, j'ai cru

avoir l'amour de ma vie et que ce serait

toute ma vie, et puis finalement pas.

Bon, on va arrêter de se

mettre des étiquettes et de se dire

« C'est ça que je vais avoir plus tard,

on verra bien. » Mais c'est juste

pas très pratique pour moi.

Une raison, c'est que quand je suis à une soirée

ou si je dois me mettre sur des sites,

je ne sais pas quoi dire, en fait.

C'est le seul truc qui est un peu perturbant

dans mon...

Il faut expliquer que c'est important de pouvoir se définir,

définir son identité.

Donc effectivement, les mots, ça met des étiquettes,

ça nous enferme,

mais ça nous structure aussi,

ça nous permet de nous inscrire aussi dans une histoire.

Quand on sait qu'on est LGBT,

plutôt que hétérosexuel, ça change énormément de choses.

On pourrait dire « Là, on a passé tout ça,

c'est beaucoup plus simple, le monde,

maintenant on est ce qu'on veut. » Finalement,

pas tant que ça, c'est hyper important

de savoir ce qu'on est, même s'il n'y a

pas de mots qui existent, presque.

Mais dans sa tête, savoir ce qu'on est et ce qu'on veut,

c'est très important. Je comprends que ça soit très

perturbant, et du coup,

ça va être dépendre de rencontres, j'imagine.

C'est ce que j'ai toujours fait dans ma vie,

c'est que...

Je suis un peu sortie beaucoup avec mes meilleurs amis.

Donc là, mes amis doivent être un peu en flip

en se disant « Ouh là ! »

Donc on verra bien,

qui vivra verra. Je crois que je vais être un peu là-dessus.

Du coup, maintenant, il ne reste que

le champ des possibles.

En plus, toi, tu as la particularité que vraiment,

ce champ des possibles soit très étendu.

Du coup, le meilleur pour la suite, c'est tout ce que je te souhaite.

Et puis, te laisser

encore guidée par ce désir

que tu as et cette envie

de vivre comme ça,

qui te porte jusque là.

Il ne peut que se passer le meilleur.

Merci beaucoup. Merci à toi, Lucie, d'être venue

me parler de ton expérience de vie

très riche et tout sauf

linéaire.

C'était première et dernière fois.

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Merci à Benjamin Septemours

et Aurélie Rodréguès pour la réalisation

et le montage.

Merci à toutes et à tous et à très bientôt.